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Citations de Fernando Pessoa (1983)


Nous avons tous deux vies. La vraie qui est celle que nous avons rêvée dans notre enfance et que nous continuons à rêver sur fond de brouillard; la fausse qui est celle que nous vivons dans le commerce des autres, celle qui est pratique et utile, celle où nous finissons dans un cercueil.
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Je me suis senti heureux, simplement parce qu'il m'était impossible de me sentir malheureux.
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Il y a des porcs à qui répugne leur propre saleté, mais qui ne s'en écartent pas, retenus par le même sentiment, poussé à l’extrême, qui fait que l'homme épouvanté ne fuit pas le danger. Il y a des porcs du destin, comme moi, qui ne s'écartent pas de la banalité de leur vie quotidienne en raison même de l'attrait exercé par leur propre impuissance.
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Tout ce que nous savons est une impression ressentie par nous-même, et tout ce que nous sommes une impression ressentie par les autres, étrangère à nous-mêmes qui en sommes tout à la fois les acteurs, les spectateurs actifs et les dieux mêmes [...]
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Je suis passé parmi eux en étranger, pourtant personne n'a vu que je l'étais. J'ai vécu parmi eux en espion, et personne, pas même moi, n'a soupçonné que j'ai pu l'être. Tous me considéraient comme leur parent, personne ne savait qu'on m'avait échangé à ma naissance. De cette façon j'ai été pareil aux autres sans qu'il y eût ressemblance, frère de tous sans être de la famille.
Je venais de pays prodigieux, de paysages plus beaux que la vie, mais de ces pays, je n'ai jamais parlé si ce n'est avec moi-même, et ces paysages, seulement vus en rêve, je ne les leur ai jamais dévoilés. Mes pas étaient pareils aux leurs sur les parquets et les dalles, mais mon cœur était loin, même s'il battait tout près, maître apocryphe d'un corps exilé et étranger.
Personne ne m'a reconnu sous le masque de l'égale condition, ni n'a même jamais su que c'était un masque, car personne ne savait qu'en ce monde il y a des êtres masqués. Personne n'a imaginé qu'à côté de moi il y avait toujours quelqu'un d'autre, qui finalement était moi. On m'a toujours jugé identique à moi-même.

(P488)
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Aujourd'hui je suis vaincu comme si je savais la vérité.
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Un poème sommeille en moi
Qui exprimera mon âme entière
Je le sens aussi vague que le son et le vent
Non modelé dans sa forme accomplie.

Il n'a ni stance, ni vers, ni mot.
Il n'est même pas tel que je le rêve.
Rien qu'un sentiment confus de lui,
Rien qu'une brume heureuse entourant la pensée.

Jour et nuit dans mon mystère intime
Je le rêve, je le lis, je l'épelle,
Et sa vague perfection toujours
Gravite en moi à la frange des mots.
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Ô soir, que de réminiscences !
Hier encore, enfant qui se penchait sur le puits,
Je voyais avec joie mon visage dans l'eau lointaine.
Aujourd'hui, homme, je vois mon visage dans l'eau profonde du monde
Mais si je ris ce n'est que parce que j'ai été autremoi
L'enfant qui voyait avec joie son visage au fond du puits.

Je les sens tous substance dans ma peau.
Je touche mon bras et ils s'y trouvent.
Les morts - ils ne me lâchent jamais !
Ni les personnes mortes, ni les lieux passés, ni les jours.
Et quelquefois parmi le bruit des machines de l'usine
Une saudade me touche avec douceur le bras
Et je me retourne... et voici dans le jardin de mon ancienne maison
L'enfant que j'ai été ignorant sous le soleil ce que j'allais devenir.

Ah, sois maternelle !
Ah, sois du miel et du silence
Ô nuit où je m'oublie moi-même
En me rappelant...

Campos, Le Passage des heures (p.300-301)
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Nous vivons presque toujours à l'extérieur de nous, et la vie elle-même est une dispersion perpétuelle.

Texte n° 217.
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L'espoir est un devoir du sentiment.
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Être dans le tournoiement des mondes, comme une poussière de fleurs, qu'un vent inconnu soulève dans le jour finissant, et que la torpeur du crépuscule laisse retomber au hasard, indistincte au milieu de formes plus vastes.
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J'ai cueilli pour l'écrire l'âme de toutes les fleurs et, des instants éphémères de tous les chants de tous les oiseaux, j'ai tissé un réseau d'éternité et de stagnation
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Nous n'aimons jamais vraiment quelqu'un. Nous aimons uniquement l'idée que nous nous faisons de ce quelqu'un.
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Nous sommes des forces parce que nous sommes des vies. Chacun de nous appareille vers lui-même, et fait escale chez les autres. Si nous nous respectons assez nous-mêmes pour nous trouver intéressants, tout rapprochement est un conflit. L'autre est toujours un obstacle pour celui qui cherche. Seul est heureux l'homme qui ne cherche pas ; car seul l'homme qui ne cherche pas peut trouver, puisqu'il possède déjà, et que posséder, quoi que ce soit par ailleurs, c'est être heyreux (de même que ne pas penser constitue la meilleure part de la richesse). p 142 édition de 1988
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J’aurais voulu vivre, différent, en des pays lointains. J’aurais voulu mourir, différent, sous des bannières inconnues. J’aurais voulu être proclamé empereur à d’autres époques, plus belles qu’aujourd’hui de n’être pas d’aujourd’hui, aperçues en vagues reflets et taches de couleur — inédites en leurs sphynx. J’aurais voulu tout ce que peut rendre ridicule l’homme que je suis, justement parce que cela me rendrait ridicule. J’aurais voulu, ah ! comme j’aurais voulu… Mais il y a toujours du soleil quand le soleil brille, il fait toujours nuit quand la nuit descend. Il y a toujours la peine quand cette peine nous fait mal, et toujours le rêve quand le rêve nous berce. Il y a toujours ce qu’il y a, et jamais ce qu’il devrait y avoir, non parce que ce serait mieux ou pire, mais parce que ce serait différent. Il y a toujours…
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Je ne suis rien.
Je ne serai jamais rien.
Je ne peux vouloir être rien.
A part cela, je porte en moi tous les rêves du monde.
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La nuit descendra et la diligence viendra pour nous tous. Je goûte la brise que l'on me donne, et l'âme qu'on m'a donnée pour la goûter, et je n'interroge ni ne cherche davantage. Si ce que je laisse écrit sur le livre des voyageurs peut, relu quelque jour par d'autres que moi, les distraire eux aussi durant leur séjour, ce sera bien. S'ils ne le lisent pas, ou n'y trouvent aucun plaisir, ce sera bien également.
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Je laisse à l'aveugle et
Au sourd l'âme à frontières
Car je veux tout sentir
De toutes les manières.

Deixo ao cego e ao surdo
A alma com fronteiras,
Que eu quero sentir tudo
De todas as maneiras.

(F. Pessoa, p. 68)
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D'autres, moins intelligents que moi, ont plus de force de caractère. Ils se taillent mieux mieux leur place dans la vie ; ils gèrent plus adroitement les dons de leur intelligence. J'ai toutes les qualités requises pour exercer une influence, sauf l'art de le faire, ou même l'envie de seulement le souhaiter.

(Texte n°429 P 440)
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Nous nous lassons de tout, a dit le scoliaste, sauf de comprendre ; alors comprenons, comprenons sans cesse...

(Texte n°238 P 266)
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