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Citations de Fernando Pessoa (1984)


Nous vivons tous, ici bas, à bord d'un navire parti d'un port que nous ne connaissons pas, et voguant vers un autre port que nous ignorons ; nous devons avoir les uns envers les autres l'amabilité de passagers voyageant ensemble.
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Je suis en toute chose un dilettante intense et fruste. Mon âme est trop faible pour avoir seulement la force de son propre enthousiasme. Je suis fait des ruines de l'inachèvement, et ce qui me définirait le mieux serait un paysage de renoncements.
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Qui sait si les paysages de mes rêves ne sont pas ma façon de ne pas te rêver.
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Me voici tout soudain devant une nuit en mer
Pleine de l’énorme et très humain mystère des vagues
nocturnes.
La lune monte à l’horizon
Et mon enfance heureuse, comme une larme, en moi
s’éveille.
Mon passé resurgit, comme si ce cri maritime
Etait un arôme, une voix, l’écho d’une chanson
Qui viendrait évoquer à mon passé
Ce bonheur qui plus jamais ne sera mien.
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Oh ! Mettre à la mer, aux vents, aux vagues,
Ma vie !
Saler de l’écume rebroussée par les vents
Mon goût des grands voyages.
Fouetter de verges d’eau les chairs de mon aventure,
Imbiber de frimas océans les os de mon existence,
Flageller, couper, battre de vents, d’écumes, de
soleils,
Mon être cyclonique et atlantique,
Mes nerfs disposés comme des agrès,
Lyres aux mains des vents !
Oui, oui, oui... Crucifiez-moi dans les navigations
Et mes épaules jouiront du poids de ma croix !
[...] Faites de moi ce qu’il vous plaira, pourvu que ce
soit sur les mers.
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BUREAU DE TABAC

Je ne suis rien
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde.

Fenêtres de ma chambre,
de ma chambre dans la fourmilière humaine unité ignorée
(et si l’on savait ce qu’elle est, que saurait-on de plus ?),
vous donnez sur le mystère d’une rue au va-et-vient continuel,
sur une rue inaccessible à toutes les pensées,
réelle, impossiblement réelle, précise, inconnaissablement précise,
avec le mystère des choses enfoui sous les pierres et les êtres,
avec la mort qui parsème les murs de moisissure et de cheveux blancs les humains,
avec le destin qui conduit la guimbarde de tout sur la route de rien.

Je suis aujourd’hui vaincu, comme si je connaissais la vérité;
lucide aujourd’hui, comme si j’étais à l’article de la mort,
n’ayant plus d’autre fraternité avec les choses
que celle d’un adieu, cette maison et ce côté de la rue
se muant en une file de wagons, avec un départ au sifflet venu du fond de ma tête,
un ébranlement de mes nerfs et un grincement de mes os qui démarrent.

Je suis aujourd’hui perplexe, comme qui a réfléchi, trouvé, puis oublié.
Je suis aujourd’hui partagé entre la loyauté que je dois
au Bureau de Tabac d’en face, en tant que chose extérieurement réelle
et la sensation que tout est songe, en tant que chose réelle vue du dedans.

J’ai tout raté.
Comme j’étais sans ambition, peut-être ce tout n’était-il rien.
Les bons principes qu’on m’a inculqués,
je les ai fuis par la fenêtre de la cour.
Je m’en fus aux champs avec de grands desseins,
mais là je n’ai trouvé qu’herbes et arbres,
et les gens, s’il y en avait, étaient pareils à tout le monde.
Je quitte la fenêtre, je m’assieds sur une chaise. À quoi penser ?

Que sais-je de ce que je serai, moi qui ne sais pas ce que je suis ?
Être ce que je pense ? Mais je crois être tant et tant !
Et il y en a tant qui se croient la même chose qu’il ne saurait y en avoir tant!
Un génie ? En ce moment
cent mille cerveaux se voient en songe génies comme moi-même
et l’histoire n’en retiendra, qui sait ?, même pas un ;
du fumier, voilà tout ce qui restera de tant de conquêtes futures.
Non, je ne crois pas en moi.
Dans tous les asiles il y a tant de fous possédés par tant de certitudes !
Moi, qui n’ai point de certitude , suis-je plus assuré, le suis-je moins ?
Non, même pas de ma personne…
En combien de mansardes et de non-mansardes du monde
n’y a-t-il à cette heure des génies-pour-soi-même rêvant ?
Combien d’aspirations hautes, lucides et nobles –
oui, authentiquement hautes, lucides et nobles –
et, qui sait peut-être réalisables…
qui ne verront jamais la lumière du soleil réel et qui
tomberont dans l’oreille des sourds ?
Le monde est à qui naît pour le conquérir,
et non pour qui rêve, fût-ce à bon droit, qu’il peut le conquérir.
J’ai rêvé plus que jamais Napoléon ne rêva.
Sur mon sein hypothétique j’ai pressé plus d’humanité que le Christ,
j’ai fait en secret des philosophies que nul Kant n’a rédigées,
mais je suis, peut-être à perpétuité, l’individu de la mansarde,
sans pour autant y avoir mon domicile :
je serai toujours celui qui n’était pas né pour ça ;
je serai toujours, sans plus, celui qui avait des dons ;
je serai toujours celui qui attendait qu’on lui ouvrît la porte
auprès d’un mur sans porte
et qui chanta la romance de l’Infini dans une basse-cour,
celui qui entendit la voix de Dieu dans un puits obstrué.
Croire en moi ? Pas plus qu’en rien…
Que la Nature déverse sur ma tête ardente
son soleil, sa pluie, le vent qui frôle mes cheveux ;
quant au reste, advienne que pourra, ou rien du tout…

Esclaves cardiaques des étoiles,
nous avons conquis l’univers avant de quitter nos draps,
mais nous nous éveillons et voilà qu’il est opaque,
nous nous éveillons et voici qu’il est étranger,
nous franchissons notre seuil et voici qu’il est la terre entière,
plus le système solaire et la Voie lactée et le Vague Illimité.

(Mange des chocolats, fillette ;
mange des chocolats !
Dis-toi bien qu’il n’est d’autre métaphysique que les chocolats,
dis-toi bien que les religions toutes ensembles n’en apprennent
pas plus que la confiserie.
Mange, petite malpropre, mange !
Puissé-je manger des chocolats avec une égale authenticité !
Mais je pense, moi, et quand je retire le papier d’argent, qui d’ailleurs est d’étain,
je flanque tout par terre, comme j’y ai flanqué la vie.)
Du moins subsiste-t-il de l’amertume d’un destin irréalisé
la calligraphie rapide de ces vers,
portique délabré sur l’Impossible,
du moins, les yeux secs, me voué-je à moi-même du mépris,
noble, du moins, par le geste large avec lequel je jette dans le mouvant des choses,
sans note de blanchisseuse, le linge sale que je suis
et reste au logis sans chemise.

(Toi qui consoles, qui n’existes pas et par là même consoles,
ou déesse grecque, conçue comme une statue douée du souffle,
ou patricienne romaine, noble et néfaste infiniment,
ou princesse de troubadours, très- gente et de couleurs ornée,
ou marquise du dix-huitième, lointaine et fort décolletée,
ou cocotte célèbre du temps de nos pères,
ou je ne sais quoi de moderne – non, je ne vois pas très bien quoi –
que tout cela, quoi que ce soit, et que tu sois, m’inspire s’il se peut !
Mon coeur est un seau qu’on a vidé.
Tels ceux qui invoquent les esprits je m’invoque
moi-même sans rien trouver.
Je viens à la fenêtre et vois la rue avec une absolue netteté.
Je vois les magasins et les trottoirs, et les voitures qui passent.
Je vois les êtres vivants et vêtus qui se croisent,
je vois les chiens qui existent eux aussi,
et tout cela me pèse comme une sentence de déportation,
et tout cela est étranger, comme toute chose. )

J’ai vécu, aimé – que dis-je ? j’ai eu la foi,
et aujourd’hui il n’est de mendiant que je n’envie pour le seul fait qu’il n’est pas moi.
En chacun je regarde la guenille, les plaies et le mensonge
et je pense : « peut-être n’as-tu jamais vécu ni étudié, ni aimé, ni eu la foi »
(parce qu’il est possible d’agencer la réalité de tout cela sans en rien exécuter) ;
« peut-être as-tu à peine existé, comme un lézard auquel on a coupé la queue,
et la queue séparée du lézard frétille encore frénétiquement ».

J’ai fait de moi ce que je n’aurais su faire,
et ce que de moi je pouvais faire je ne l’ai pas fait.
Le domino que j’ai mis n’était pas le bon.
On me connut vite pour qui je n’étais pas, et je n’ai pas démenti et j’ai perdu la face.
Quand j’ai voulu ôter le masque
je l’avais collé au visage.
Quand je l’ai ôté et me suis vu dans le miroir,
J’avais déjà vieilli.
J’étais ivre, je ne savais plus remettre le masque que je n’avais pas ôté.
Je jetai le masque et dormis au vestiaire
comme un chien toléré par la direction
parce qu’il est inoffensif –
et je vais écrire cette histoire afin de prouver que je suis sublime.

Essence musicale de mes vers inutiles,
qui me donnera de te trouver comme chose par moi créée,
sans rester éternellement face au Bureau de Tabac d’en face,
foulant aux pieds la conscience d’exister,
comme un tapis où s’empêtre un ivrogne,
comme un paillasson que les romanichels ont volé et qui ne valait pas deux sous.

Mais le patron du Bureau de Tabac est arrivé à la porte, et à la porte il s’est arrêté.
Je le regarde avec le malaise d’un demi-torticolis
et avec le malaise d’une âme brumeuse à demi.
Il mourra, et je mourrai.
Il laissera son enseigne, et moi des vers.
À un moment donné mourra aussi l’enseigne, et
mourront aussi les vers de leur côté.
Après un certain temps mourra la rue où était l’enseigne,
ainsi que la langue dans laquelle les vers furent écrits.
Puis mourra la planète tournante où tout cela s’est produit.
En d’autres satellites d’autres systèmes cosmiques, quelque chose
de semblable à des humains
continuera à faire des genres de vers et à vivre derrière des manières d’enseignes,
toujours une chose en face d’une autre,
toujours une chose aussi inutile qu’une autre,
toujours une chose aussi stupide que le réel,
toujours le mystère au fond aussi certain que le sommeil du mystère de la surface,
toujours cela ou autre chose, ou bien ni une chose ni l’autre.

Mais un homme est entré au Bureau de Tabac (pour acheter du tabac ?)
et la réalité plausible s’abat sur moi soudainement.
Je me soulève à demi, énergique, convaincu, humain,
et je vais méditer d’écrire ces vers où je dis le contraire.
J’allume une cigarette en méditant de les écrire
et je savoure dans la cigarette une libération de toutes les pensées.
Je suis la fumée comme un itinéraire autonome, et je goûte, en un moment sensible et compétent,
la libération en moi de tout le spéculatif
et la conscience de ce que la métaphysique est l’effet d’un malaise passager.

Ensuite je me renverse sur ma chaise
et je continue à fumer
Tant que le destin me l’accordera je continuerai à fumer.

(Si j’épousais la fille de ma blanchisseuse,
peut-être que je serais heureux.)
Là-dessus je me lève. Je vais à la fenêtre.

L’homme est sorti du bureau de tabac (n’a-t-il pas mis la
monnaie dans la poche de son pantalon?)
Ah, je le connais: c’est Estève, Estève sans métaphysique.
(Le patron du bureau de tabac est arrivé sur le seuil.)
Comme mû par un instinct sublime, Estève s’est retourné et il m’a vu.
Il m’a salué de la main, je lui ai crié: « Salut Estève ! », et l’univers
s’est reconstruit pour moi sans idéal ni espérance, et le
patron du Bureau de Tabac a souri.

Álvaro de Campos, 15 janvier 1928.
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Pour le voyageur arrivant par la mer, la ville s'élève, même de loin, comme une belle vision de rêve, se découpant nettement contre un ciel bleu vif que le soleil réchauffe de ses ors. Et les dômes, les monuments, les vieux châteaux surplombent la masse des maisons, tels les lointains hérauts de ce délicieux séjour, de cette région bénie des dieux.
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Poèmes désassemblés II / E
  
  
  
  
Si, lorsque je serai mort, on veut écrire ma biographie, il n’y a rien
   de plus simple.
Elle n’a que deux dates – celle de ma naissance et celle de ma mort
entre une chose et l’autre tous les jours sont à moi.

Je suis facile à définir.
J’ai vu comme un damné.
J’ai aimé les choses sans aucune sentimentalité.
Jamais je n’eus un désir que je ne pusse réaliser, parce que jamais
   je ne m’aveuglai.
Le fait d’entendre lui-même ne fut jamais chez moi que l’accompagnement
   du fait de voir.
J’ai compris que les choses sont réelles et toutes différentes les unes des
   autres ;
j’ai compris cela avec les yeux, jamais avec la pensée.
Comprendre cela avec la pensée, ce serait les trouver toutes semblables.

Un jour m’a donné le sommeil comme à n’importe quel enfant.
Je fermai les yeux et dormis.
En dehors de cela, je fus l’unique poète de la Nature.



/ Traduit du portugais par Armand Guibert
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XVIX

Je rentre et je ferme la fenêtre.
On apporte la lampe et on me souhaite bonne nuit,
Et d'une voix joyeuse je réponds bonne nuit.
Si seulement ma vie pouvait être toujours comme ça :
Le jour plein de soleil ou lavé par la pluie,
Ou tumultueux comme si le monde finissait ici,
Un soir calme et des groupes qui passent
Que j’observe avec intérêt de ma fenêtre,
L'ultime regard ami posé sur la paix des arbres,
Et enfin la fenêtre refermée, la lampe allumée,
Sans rien lire, sans penser à rien, sans dormir,
Sentir la vie couler en moi comme un fleuve dans son lit.
Là-bas, dehors, un grand silence comme un dieu qui dort.

mars 1914
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Mon privilège est un tout
(Brevetée, sans garantie de Dieu, mon âme)
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Ce fut le plus grand rêveur de tous les rêveurs. Son incapacité à tenir compte de la réalité était totale. Son attitude envers les choses était toujours gauche et fausse, oscillant sans cesse d’un extrême à l’autre, en pensée ou en action. Cela s’applique aussi bien et aussi profondément à ses opinions fondamentales – si toutefois l’on peut parler d’opinions fondamentales chez quelqu’un qui n’en possédait aucune – qu’à ses actions les plus banales.

[..] Dans sa vie – sa vie irréelle, comme il le disait parfois –, il apparaissait tantôt d’une timidité puérile et maladive, tantôt d’une audace impétueuse et maladroite. Le pire était qu’il manquait de constance jusque dans la ligne d’action qu’il s’était choisie : tantôt il était pris d’un accès incongru de timidité, au beau milieu d’une action complètement folle et irréfléchie, tantôt il émergeait brusquement de cette timidité de la façon la plus étrange et la plus extravagante.
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(Dieu soit loué que je ne sois pas bon
et que j'aie l'égoïsme naturel des fleurs
et des fleuves qui poursuivent leur chemin
préoccupés sans le savoir
uniquement de fleurir et de couler.
La voilà, l'unique mission du Monde,
Celle d'exister clairement
et savoir le faire sans y penser.)
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Nuages...Aujourd'hui j'ai conscience du ciel, ar il y a des des jours où je ne le regarde pas, mais où je le sens, moi qui habite la ville et non la nature dont la ville fait partie...Nuages...Ils sont aujourd'hui la principale réalité, et je m'en soucie comme si le ciel qui se couvre représentait l'un des grands périls de mon destin.
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Je suis fatigué

Je suis fatigué, c'est clair,
car, à un certain stade, les gens doivent être fatigués.
De quoi je suis fatigué, je ne sais pas :
Cela ne me servirait à rien de le savoir
Puisque la fatigue reste la même.
La blessure fait mal comme elle fait mal
Et non en fonction de la cause qui l'a produite.
Oui, je suis fatigué,
Et un tant soit peu souriant
De la fatigue n'étant que cela -
Dans le corps une envie de dormir,
Dans l'âme une envie de ne pas penser
Et, pour couronner le tout, une transparence lumineuse
De la compréhension rétrospective…
Et le un luxe de ne pas avoir d'espoir maintenant ?
Je suis intelligent : c'est tout.
J'ai beaucoup vu et compris beaucoup de ce que j'ai
ont vu.
Et il y a un certain plaisir même dans la fatigue
que cela nous procure,
Qu'en fin de compte la tête sert encore à
quelque chose.
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Poèmes discontinus

L'effroyable réalité des choses
Est ma découverte quotidienne.
Chaque chose est ce qu'elle est.
Comment puis-je expliquer à qui que ce soit à quel point
je m'en réjouis et trouver cela suffisant ?

Pour être entier, il suffit d'exister.

J'ai écrit pas mal de poèmes
Et j'en écrirai peut-être bien d'autres, bien sûr.
Chacun de mes poèmes l'explique,
Bien que tous mes poèmes soient différents,
Parce que chaque chose qui existe le proclame toujours.

Parfois, je m'occupe de regarder une pierre,
je ne commence pas à penser si elle se sent.
Je ne me force pas à l'appeler ma sœur,

mais je l'apprécie parce que c'est une pierre,
je l'apprécie parce qu'elle ne ressent rien,
J'aime ça parce que ça ne me concerne pas du tout.

Parfois j'entends aussi le vent souffler
Et je trouve que le simple fait d'entendre le vent souffler vaut
la peine d'être né.

Je ne sais pas ce que penseront les autres qui liront ceci;
Mais je trouve que ça doit être bien parce que je le pense
sans effort,
Et sans l'idée que les autres m'entendent penser,
Parce que je le pense sans pensées,
Parce que je le dis comme mes mots le disent.

Une fois, ils m'ont appelé un poète matérialiste
Et je me suis admiré parce que je n'ai jamais pensé
qu'on pourrait m'appeler par n'importe quel nom.
Je ne suis même pas poète : je vois.
Si ce que j'écris a une valeur, ce n'est pas moi qui ai
de la valeur.
La valeur est là, dans mes vers.
Tout cela n'a rien à voir avec
ma volonté.

TRADUIT PAR EDOUARD RODITI
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Fernando Pessoa
"La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas."
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Nous avons tous deux vies :
La vraie, qui es celle que nous avons rêvé dans notre enfance,
Et que nous continuons à rêver, adultes, sur un fond de brouillard ;
La fausse, qui est celle que nous vivons dans le commerce des autres,
Celle qui est pratique et utile.
Celle où nous finissons dans un cercueil.
Dans l’autre nous vivons ;
Dans celle-ci nous mourrons, car mourir est le sens de la vie.
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La mort est le tounant de la route.
Mourir, c'est seulement ne pas êtte
Vu. Si j'écoute, j'entends tes pas
Exister comme j'existe.
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Dans la vaste clarté du jour, le calme des sons lui aussi est d’or. On sent de la douceur dans tout ce qui arrive. Si l’on me disait qu’il y a la guerre, je répondrais que non, qu’il n’y a pas de guerre. Par une telle journée, rien ne peut venir peser sur l’absence de toute réalité, hormis cette douceur.
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La manie de l'absurde et du paradoxe est la gaieté animale des gens tristes. De même que l'homme normal profère des idioties par simple vitalité, et sous une simple poussée du sang donne de grandes tapes dans le dos du voisin, de même, les infirmes de l'enthousiasme et de la gaieté font des galipettes de l'intelligence, et, à leur manière froide, exécutent les gestes chaleureux de la vie.
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