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Citations de Fernando Pessoa (1993)


Le monde appartient à ceux qui ne ressentent rien. La condition essentielle pour être un homme pratique, c’est l’absence de sensibilité. La qualité principale, dans la conduite de la vie, est celle qui mène à l’action, c’est-à-dire la volonté. Or il est deux choses qui entravent l’action : la sensibilité et la pensée analytique, qui n’est elle-même rien d’autre, en fin de compte, qu’une pensée douée de sensibilité.
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Ce que tu fais, fais-le suprêmement
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Si les hommes savaient méditer sur le mystère de la vie, s’ils savaient ressentir les mille complexités qui guettent l’âme, à chaque pas, dans toute action –ils n’agiraient jamais, ils n’oseraient pas même vivre. Ils se tueraient plutôt de peur, comme les gens qui se suicident pour ne pas être guillotinés le lendemain.
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Ne vous étonnez pas que je parle ainsi. Je suis naturellement poète parce que je suis la vérité qui parle par erreur, et toute ma vie, finalement, est un système spécial de morale déguisé en allégorie et illustré par des symboles.
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L’humanité est païenne. Jamais aucune religion ne l’a pénétrée. Le pouvoir de croire à la survie de l’âme n’est même pas dans l’âme de l’homme ordinaire. L’homme est un animal qui s’éveille sans savoir ni où ni pourquoi.
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Ce n’est pas la souffrance morale qui me pousse à me tuer ; c’est le vide moral, base de cette souffrance.
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"Étant donné que la vie est essentiellement un état mental, et que nos actes ou nos pensées n'ont d'autre valeur à nos yeux que celle que nous leur attribuons nous-mêmes, la valorisation ne dépend que de nous. Le rêveur, en somme, est un fabricant de billets, et les billets qu'il émet ont cours dans la cité de son esprit tout comme ceux de la réalité. Que le papier-monnaie de mon âme ne soit pas convertible en or m'importe peu, puisqu'on ne trouve jamais d'or dans l'alchimie fictive de la vie. Après nous viendra le déluge - mais après nous seulement. Plus avisés et plus heureux ceux qui, voyant que tout est fiction, fabriquent le roman avant qu'on ne le leur fabrique, et, comme Machiavel, revêtent le costume de la Cour pour mieux écrire en secret."
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Le fait que je souffre peut sembler, effectivement, incompatible avec l’existence d’un Créateur intégralement bon, sans prouver pour autant l’inexistence d’un tel Créateur, ni d’ailleurs l’existence d’un Créateur mauvais, ni même l’existence d’un Créateur impartial. Il prouve simplement l’existence du mal dans le monde –ce qui ne représente guère une découverte et ce que personne encore n’a eu l’idée de nier.
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N’avez-vous jamais pensé au Prince charmant, à l’homme Parfait, à l’amant inlassable ? N’avez-vous jamais senti près de vous, en rêve, celui qui vous caresserait comme personne ne caresse, quelqu’un qui serait à vous comme si vous étiez en lui, quelqu’un qui serait en même temps, votre père, votre mari, votre fils, dans une triple sensation qui n’en serait qu’une ?
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Une chose m'émerveille plus que la stupidité de la plupart des hommes à vivre leurs vies : c'est l'intelligence qu'il y a dans cette stupidité.
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Il me faut choisir entre deux attitudes détestées - ou bien le rêve que mon intelligence exècre, ou bien l'action, que ma sensibilité a en horreur ; ou l'action, pour laquelle je ne me sens pas né, ou le rêve, pour lequel personne n'est jamais né.
Il en résulte, comme je déteste l'un et l'autre, que je n'en choisis aucun, mais comme, dans certaines circonstances, il me faut bien ou rêver, ou agir, je mélange une chose avec l'autre.
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Comme tous les êtres doués d'une grande mobilité mentale, j'éprouve un amour organique et fatal pour la fixité. Je déteste les nouvelles habitudes et les endroits inconnus.
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Le monde appartient à ceux qui ne ressentent rien. La condition essentielle pour être un homme pratique, c'est l'absence de sensibilité. La qualité principale dans la conduite de la vie c'est celle qui mène à l'action, c'est à dire la volonté. Or il y a deux choses qui entravent l'action : la sensibilité et la pensée analytique qui n'est elle-même, rien d'autre en fin de compte qu'une pensée douée de sensibilité.
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Fernando Pessoa
Salomé
Les chats se frottent à mes jambes et ils se sentent tigres jusqu'au sexe. Les oiseaux qui chantent se taisent sur mon passage, et les roses à haute tige effleurent mon visage parce que j'ai le privilège des chemins. Amenez vos rêves sur cette terrasse d'où l'on voit la mer. Je veux rêver avec vous à haute voix, que ma voix tisse avec les vôtres une histoire où nous puissions nous défendre de la vie comme dans un cocon. (...) Je veux que nous rêvions ensemble. Si certains vivent ensemble, pourquoi d’autres ne rêveraient-ils pas ensemble ? Y a-t-il une différence certaine entre le rêve et la vie ?
(relevée sur site José Corti)
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Je porte dans mon cœur
comme dans un coffre impossible à fermer tant il est plein,
tous les lieux que j’ai hantés,
tous les ports où j’ai abordé,
tous les paysages que j’ai vus par des fenêtres ou des hublots,
ou des lunettes, en rêvant,
et tout cela, qui n’est pas peu, est infime au regard de mon désir.
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Fernando Pessoa
La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas.

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C’est ailleurs seulement que la mer est belle. Celle que nous voyons nous donne toujours la nostalgie de celle que nous ne verrons jamais…
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Fernando Pessoa
J’ai en moi comme une brume…


Oui, j’ai en moi comme une brume
Qui n’est rien et qui ne détient
La saudade d’aucune chose
Ni le désir d’un bien quelconque.

Je suis enveloppé par elle
Comme un brouillard pourrait le faire
Et je vois luire la dernière étoile
Par-dessus le rebord de mon cendrier.

J’ai fumé la vie. Quelle incertitude
Dans tout ce que j’ai lu ou vu !
Le monde tout entier est un grand livre ouvert,
Lequel dans une langue ignorée me sourit.

*

Tenho em mim como uma bruma
Que nada é nem contém
A saudade de coisa nenhuma,
O desejo de qualquer bem.

Sou envolvido por ela
Como por um nevoeiro
E vejo luzir a última estrela
Por cima da ponta do meu cinzeiro.

Fumei a vida. Que incerto
Tudo quanto vi ou li!
E todo o mundo é um grande livro aberto
Que em ignorada língua me sorri.

16-7-1934
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Qu'il serait bon d'être la poussière de la route
Et que les pieds des pauvres viennent me fouler...

Qu'il serait bon d'être les fleuves qui s'écoulent
Et que les lavandières viennent sur mes berges...

Qu'il serait bon d'être les peupliers sur la rive du fleuve
Et d'avoir le ciel seul en contre-haut en l'eau en contrebas...

Qu'il serait bon d'être l'âne du meunier
Et qu'il me batte et me câline...

Plutôt cela que d'être celui qui traverse la vie
En regardant derrière lui et sujet au chagrin...
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Des vents puissants sifflaient sur les objets immobiles, secouaient les objets attachés, entraînaient les objets mobiles, et criaient, parmi les mugissements irréguliers de la pluie, des mots absents de protestation anonyme, sons tristes et presque rageurs d'un désespoir sans âme.
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