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Critiques de Florence Hinckel (1826)
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#Bleue

Silas vit à une époque où il est possible d'effacer la douleur liée à un choc émotionnel. Alors quand sa copine Astrid se fait renverser et meurt. Le choc est tel que Silas est emmené immédiatement à la CEDE pour éradiquer cette souffrance. Après ça, la douleur d'avoir perdu Astrid ne sera plus qu'un lointain souvenir...



L'histoire : J'ai eu un coup de coeur pour le sujet abordé par l'auteure. C'est vraiment très intéressant. C'est un monde similaire au nôtre et l'histoire se déroule dans une réalité proche de notre quotidien. A la différence près que c'est une société qui a fait un énorme "progrès" scientifique avec l'éradication de la douleur, aussi appelée l'oblitération.

J'ai perdu mon travail, un point bleu et c'est oublié. Nous avons rompu, un point bleu et c'est oublié. Un proche est mort, un point bleu et c'est oublié. On imagine d'abord que tout serait plus simple, et qu'il serait facile de trouver le bien être. Le premier objectif est de supprimer la douleur chez les enfants, pour éviter qu'ils souffrent. Les mineurs sont donc obligés d'y passer si ils échouent aux tests psychologiques ou lorsque cela semble nécessaire. Certains adultes ne veulent supporter aucune douleur et subissent le traitement volontairement, plusieurs fois au cours de leur vie. Et d'autres essaient de passer outre en souffrant en silence, en masquant la douleur.

Les relations sociales et les réseaux sociaux ont aussi un gros rôle à jouer dans cette histoire puisque tout le monde est connecté en permanence. Plus vous avez d'amis et de point bleus, mieux vous êtes vus. L'intrigue est donc très intéressante surtout quand on découvre qu'il y aurait des gens contre ce procédé. Des gens dont l'opinion est censurée, comme tout ce qui passe dans les médias. Pourquoi? Ce procédé est-il vraiment bon pour l'homme? Et tout ce qui en découle est très sympa à lire.



Les personnages : L'auteure a choisi de centrer l'histoire sur deux adolescents. Silas est un jeune garçon un peu rêveur, et sensible à tout ce qui l'entoure. Sa copine Astrid est flamboyante, pleine de vie. Je les ai vraiment trouvé tout mignons tous les deux. Ce sont deux adolescents qui s'aiment d'un amour vrai, intense et beau. Et j'ai trouvé la façon dont ils se voient l'un et l'autre très touchante.

On commence la lecture avec le point de vue de Silas, son ressenti, et on s'attache très rapidement à ce personnage plus sensible, réceptif et doux. Puis vient la mort d'Astrid et l'oblitération de Silas. Et c'est un vrai choc pour le lecteur. L'auteure réussi à nous mettre en colère contre Silas et l'oblitération. Car il change d'un coup. Rien ne le touche vraiment, sa sensibilité n'est plus la même. J'avais envie de le secouer pour qu'il ressente enfin quelque chose. Et à chaque fois qu'un personnage autour de lui ressentait quelque chose de sensé face à la situation, j'étais un peu rassurée, soulagée.



Verdict : Un moment de lecture très agréable avec quelques belles surprises. C'est une réflexion intéressante sur les situations difficiles qui peuvent nous bouleverser au cours de notre vie. L'idée est de savoir si la douleur et les obstacles nous façonnent tout autant que le bien être et la joie. On ne peut s'empêcher d'imaginer l'impact que ça pourrait avoir sur notre société actuelle. Ce que ça donnerait si nous pouvions effacer la douleur de nos vies, et je crois qu'au final ce serait une possibilité effrayante.
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U4 : Contagion

Ce n'est que le début de l'année universitaire et je commence déjà à trouver certaines journées trop courtes pour faire tout ce que je voudrais. La rédaction chronophage de notes de bas de pages complètes et lisibles ne m'avait notamment pas manqué.



Tout cela pour dire que je n'ai réussi qu'à lire que ce dernier livre de la saga U4 la semaine dernière. Un drôle de titre de saga que celui-ci, une lettre accompagnée d'un chiffre accompagné pour chaque tome d'un sous-titre : Koridwen, Stephen, Jules, Yannis et Contagion.



4 personnages principaux, 4 auteurs français différents, une même histoire post apocalyptique se déroulant en France dans laquelle un virus a décimé près de 90% de la population mondiale. Voilà le concept superbe de cette merveilleuse saga young adultes. Découvert en seconde dans les rayonnages du CDI de mon lycée j'avais dévoré presque d'affilée avec beaucoup de plaisir les 4 tomes Yannis, Stephen, Koridwen et Jules. 4 romans que l'on peut lire dans l'ordre que l'on souhaite et qui s'imbrique tous d'une remarquable manière. C'est un formidable travail d'équipe qu'ont réalisé Carole Trébor, Florence Hinckel, Yves Grevet et Vincent Villeminot nous proposant une histoire rondement bien ficelée avec des personnages très différents les uns des autres mais aussi très touchants. Une saga puzzle ambitieuse où chaque tome réserve son lot de surprises, d'action et d'éclaircissement sur des événements lu dans les autres romans. J'avais tant aimé que j'ai fini par acheter ces 4 tomes pour pouvoir les relire à ma guise.



Sorti plus d'un an et demi plus tard après les 4 autres tomes, Contagion est un livre de la série un peu à part vu qu'il ne s'agit pas d'un roman mais cette fois d'un recueil de nouvelles. La forme et la lecture de quelques critiques guère enthousiastes ne m'avaient pas incité à lire ce dernier. Voilà qui est désormais chose faite et je dois dire que je ne regrette pas d'avoir emprunté ce dernier en médiathèque et de ne pas être passé à la caisse pour posséder ce tome chez moi car il y a peu de chances que je relise ce dernier.



Si j'ai dans l'ensemble passé un bon moment de lecture, il faut bien reconnaître que les nouvelles sont assez inégales et j'ai trouvé certaines d'entre elles peu intéressantes voire sans très grand intérêt. Cela se lit vite et bien mais il est difficile en seulement quelques pages de susciter une émotion ou de s'attacher à quelques personnages. Seuls les nouvelles relatives à Yannis, Stéphane et Koridwen m'ont véritablement intéressé, j'ai ainsi particulièrement apprécié notamment les deux dernières nouvelles du recueil. D'autres personnages secondaires de l'histoire sont mis au premier plan dans quelques nouvelles comme celui d'Isa mais ma dernière lecture des tomes précédents datant de plusieurs années, je gardais bien peu de souvenir de ces derniers. Par ailleurs il faut bien dire aussi que ce tome ne rajoute guère d'élément à l'histoire en ne nous révélant finalement pas grand chose de plus sur ce que les 4 romans nous révélaient déjà, c'est sur ce point un peu décevant. Enfin les deux courts passages sous forme de BD ne m'ont pas convaincue non plus n'ayant pas aimé les dessins de ces dernières. J'ai en revanche trouvé plutôt intéressantes les 4 fanfictions disponibles à la fin que j'ai trouvés vraiment très réussies.



Cette lecture fut donc quelque peu en demi-teinte, loin d'être désagréable mais décevante en comparaison des autres livres de la saga. J'ai cependant pris plaisir à replonger dans cette ambiance particulière qui se dégage de cette histoire et retrouver même pour seulement quelques pages sous forme de nouvelles les personnages principaux de la saga que j'ai apprécié découvrir dans les précédents romans. C'est sans doute ça ce qu'il me faut retenir de ce livre que je rendrais bientôt sans regret particulier à la médiathèque.

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#Bleue

Silas vient de perdre sa petite amie Astrid dans un accident, il est accablé par sa disparition. Il est donc emmené au CEDE afin que sa douleur soit éradiquée, que la mort de sa copine ne soit pas un poids pour lui. Dans un futur lointain, il est possible de supprimer les douleurs mentales et physiques, un petit passage au CEDE et plus de pensées noires de dépression, de deuil ou de douleur. En plus, la société impose d'être constamment connecté, dit comment on se sent, qu'est-ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on mange... Etre déconnecté est suspect aux yeux de l'entourage. L'allusion aux réseaux sociaux actuels (pour n'en citer qu'un, Facebook) est assez directe. Bien évidemment, le trait est grossi mais ça prend forme d'avertissement.

L'histoire en elle-même est très prenante, on est au coeur de l'action. Après cette mort choquante, Silas a maintenant un point bleu, il n'a plus triste, même s'il ressent parfois un manque. Les différentes situations montrent le fonctionnement de cette société mais on voit très rapidement les manques... et le reste avance rapidement vers un combat vers un tel système, le droit d'avoir des émotions pour les plus jeunes même si celles-ci peuvent être trop fortes, le droit de souffrir, de faire son deuil.

L'ensemble se lit bien même si j'ai trouvé des moments moins crédibles. Aussi, j'ai ressenti le côté jeunesse : un côté répétitif par la construction du roman, une fin très normée. Ca reste une dystopie intéressante sur les réseaux sociaux et l'importance des sentiments.
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U4 : Yannis

"Yannis" est le troisième U4 auquel je me suis attaquée. (Il ne me manque que "Jules" pour connaître toute la saga.) Malheureusement, cette lecture ne m'a pas totalement comblée... Il faut dire que la moitié du récit de Yannis est presque entièrement dédiée à sa rencontre et à sa relation avec Stéphane. Je n'ai donc pas appris grand chose... Par ailleurs, je n'imaginais pas ce personnage comme ça (hanté par ses démons intérieurs et obligé de se protéger avec une double personnalité). Je m'attendais à autre chose... Avec du recul, j'ai remarqué que je pensais avoir cerné Yannis et je m'étais trompée. Cela m'a donc perturbée...



Yannis Cefaï est un adolescent qui a perdu sa famille à cause du virus U4 (virus qui a décimé plus de 90% de la population mondiale et où la plupart des survivants sont âgés de 15 à 18 ans). Déboussolé, le jeune homme n'a pas osé quitter son foyer. Les corps de ses parents et de sa petite sœur Camila sont encore dans le salon, en train de pourrir... La plupart de ses journées, Yannis les passe dans sa chambre, en compagnie de son chien Happy et de son ordinateur sur lequel il joue à WOT. Dans ce MMORPG, il incarne "Adrial" un chevalier "capable du meilleur comme du pire"... Un jour, Khronos, un maître du jeu, envoie un message à tous les joueurs en affirmant connaître un moyen de remonter dans le temps ! Pour cela, il faudra que tous les experts du jeu se retrouvent à Paris le soir du 24 décembre. Yannis quitte alors Marseille avec l'espoir de remonter le temps et d'empêcher la fin du monde...



Au début du roman, j'ai eu du mal avec le personnage de Yannis. Comme je l'ai dit précédemment, je ne le voyais pas ainsi. A travers les récits de Koridwen et de Stéphane, je l'imaginais fort, courageux, vif d'esprit, bien dans sa peau, ... Finalement, je me suis retrouvée face à un jeune homme perdu, chagriné, déboussolé et peu sûr de lui. Pour se protéger, se donner du courage ou effectuer des choses trop dures pour lui, il utilise une double personnalité : celle d'Adrial. Grâce à son personnage de WOT, il peut se battre sans crainte, traverser le salon, user de violence pour survivre, ... Cette idée est assez bonne et réaliste. En effet, il est bien probable qu'à force de s'emmurer dans un jeu vidéo en ligne, on finit par se prendre pour son avatar/personnage... Surtout si le monde autour de nous s'est effondré ! On se rattache à la seule chose qui existe encore... Cela dit, cette personnalité a été une véritable surprise pour moi. Les autres ouvrages ne faisaient pas référence à "Adrial" en temps que personnalité. J'ai donc pris une grosse claque sur mes idées préconçues.

L'autre gifle que j'ai prise est liée aux fantômes que voit notre cher protagoniste. A cause de l'horreur qu'il a vécu, de la solitude et de la perte de ses proches, il a sans arrêt des hallucinations. Il voit sa famille bouger autour de lui, caresser son chien, lui parler, ... Et c'est pire lorsqu'il tue par inadvertance une personne qui lui voulait du mal ! Aussitôt, il se voit hanter par le spectre de celui à qui il a ôté la vie. Ce dernier le blesse dans ses propos et le rend plus fou qu'il ne l'est...

Malgré ces deux côtés de sa personnalité, j'ai fini par m'attacher à Yannis. Il est le seul à avoir percé la carapace de Stéphane, un protagoniste que j'affectionne énormément (se référer à ma critique sur le tome de Stéphane : http://www.babelio.com/livres/Villeminot-U4--Stephane/733715/critiques/982885). Leur relation est vraiment tendue et pourrait être qualifiée de "je t'aime moi non plus". Pourtant, il est le seul à la comprendre, à encaisser sa froideur ou ses mots blessants, à la calmer, à lui pardonner, ... Même dans les bras d'une autre, il n'aura que la jeune femme en tête, tel un amoureux transi. J'avoue que si je n'avais pas lu "Stéphane" et apprécié son personnage, j'aurais traité Yannis de masochiste ! le pauvre en prend plein la figure mais ne démord pas...

Yannis est finalement un garçon loyal, sensible et courageux. Il n'a pas besoin d'Adrial pour être une bonne personne. Quoi qu'il arrive, il fait passer ses compagnons et son chien avant son bien-être. Bien qu'il aime la liberté, il est capable de prendre sur lui pour protéger les siens. Ainsi, si au début je n'étais pas convaincue par ce personnage torturé et hanté par ses démons intérieurs, j'ai fini par l'apprécier de nouveau et à le suivre dans ses péripéties avec plaisir.



Côté intrigue, j'ai été à la fois déçue et satisfaite. J'ai regretté le fait qu'à cause des autres lectures, je savais déjà presque tout. Hormis les émotions et les pensées de Yannis, je n'ai rien appris ou découvert. de plus, j'ai trouvé les chapitres hyper courts ! Or, je n'avais pas cette impression dans "Stéphane" ou "Koridwen". J'ai eu la sensation de passer à autre chose sans arrêt, de ne pas m'attarder sur des détails que j'aurais voulu connaître. Finalement, c'était comme s'il fallait vite que Yannis rencontre les trois autres personnages éponymes et tant pis pour le reste !... Bon, c'était pratique pour faire une pause dans ma lecture, j'en conviens, mais ce n'est pas ce que j'aurais voulu. J'avais l'impression que le rythme était moins soutenu qu'avec les deux filles et cela m'a déçue...

Hormis cela, j'ai été ravie de retrouver l'univers dystopique de la saga U4. le début est assez intriguant, notamment avec les gangs de jeunes armés qui proclament "l'heure du Grand Retournement". J'aurais souhaité que Yannis en sache plus sur ces groupes... Mais je comprends qu'il se soit enfui assez vite ! Ce qu'il va arriver à son ami RV est juste affreux... Et de l'horreur, notre jeune héros va en voir ! Comme dans toute dystopie, le comportement des survivants a évolué : l'Homme est devenu un loup pour l'Homme. Ainsi, les ados peuvent se mettre à piller, tuer ou violer pour leur simple plaisir ou survie. Cela entraîne des tensions et de la méfiance de la part de chaque personnage rencontré. Je n'étais donc pas étonnée lorsque Yannis arrive à Monosque pour rechercher quelqu'un qu'il a connu et pour combler sa soif. Ceux qui lui tombent dessus ont pensé au pire et se sont imaginé qu'il voulait empoisonner leur eau ! Ils souhaitaient alors le tuer "pour l'exemple"... le pauvre Yannis a dû se surpasser pour leur échapper et survivre. Cela a également été le cas dans le R-Point et plus tard dans son voyage...



L'ambiance de la saga était donc toujours là et cela m'a plu. le tome "Yannis" m'a donc autant séduite que déçue. Pour le moment, c'est le volume que j'aime le moins, mais cela ne veut pas dire que je l'ai détesté, bien au contraire ! Peut-être ma vision aurait été différente si j'avais commencé par lui avant de m'attaquer aux autres... C'est ce qui fait la force de cette saga : notre perception diffère selon les livres par lesquels on a commencé ! En tout cas, j'ai hâte de retrouver Yannis, Happy, Kori et Stéphane à travers "Jules" que je compte me procurer très prochainement... E. C.

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Toutes des filles en jaune

"Quand j'entends siffler,

S'agit-il d'un petit air joyeux,

Ou suis-je prise pour un chien ?

Ou pire : une chienne ?"

Un récit percutant à travers l'histoire de cette fille agressée, il engendre une prise de conscience !

A travers ce livre, c'est la société qui est montrée du doigt, une société encore patriarcale.

Que signifie être une femme aujourd'hui ?

Pourquoi "cette haine, toute cette haine de ces hommes envers les femmes, PAS TOUS LES HOMMES

mais TOUTES LES FEMMES."



Ce soir là, Virginie cinquante cinq ans, professeure d'Anglais, s'installe sur son balcon, après une longue journée au collège.

"Elle se nourrit des rires de gens et de cris de joie des enfants.

ça lui suffit.

Elle est bien.

Jusqu'à ce sifflement.

Il a le son de l'admiration, mais la couleur de l'insulte.

Les atours de la joie, mais un arrière goût d'aigreur."

La place entière s'est figée.

Elle vient d'assister à la scène et aura le réflexe de la filmer.

Une jeune femme Adèle vingt ans, vêtue d'une robe jaune, traverse la place du marché. Elle croise le regard insistant de cet homme. Elle sourit poliment (comme on lui a appris à le faire depuis toute petite) mais il insiste,

veut plus, enchaîne des bruits de succion écoeurants,

alors elle réponds "Lâche moi connard !"

Et c'est la gifle violente, la chute, le choc, la douleur, l'humiliation ...

Deux autres témoins :

Myriam collégienne de douze ans et demie, déjà témoin des attentats du treize novembre 2015.

Joaquim jeune étudiant de vingt ans qui s'interroge sur l'amour et les filles. Souvent il ne comprend pas pourquoi les filles sont si agressives !



Chaque personnage de ce roman a une histoire personnelle et cette violence résonne dans leur vécu, leurs souvenirs, ouvrant la boite de Pandore.

J'ai été touchée par Myriam en pleine réflexion, en pleine rébellion qui refuse de n'être que ce que les garçons attendent ex : s'habiller en fille ...

"Ils n'aiment pas qu'on réponde. Ils aiment qu'on se taise, qu'on baisse le nez et qu'on trace. Pour éprouver un sentiment de puissance !"

Ces hommes ont une chose en commun : le désir forcené que leur propre volonté soit faite !

Myriam aime les femmes qui sont fières d'être qui elles sont, qui aiment le dire, le montrer.

"Elle doit sortir et montrer qu'elle est fière d'être

elle-même. Elle doit utiliser cette liberté elle aussi.

Où qu'elle mène. Même si elle mène au pire."

J'ai ressenti une lueur d'espoir avec Joaquim qui s'interroge, observe ses parents, modifie son comportement et ressent la satisfaction d'avoir su analyser et respecter les signes que lui envoie Elisa, son amie : une révolution à 180° dans sa tête, une ouverture sur l'autre !

Tout en nuances et alternance de points de vue, l'autrice pose les mots sur une problématique bien réelle et délivre un message fort qui donne matière à réflexions.

Car au delà de la cause féminine, c'est la violence, dans la rue, la violence haineuse sur les réseaux sociaux, les féminicides, le cyber-harcèlement .

Ce roman puissant ne peut que m'interpeller car toute les femmes de toutes les générations ont eu un jour (ou plus) à subir ces situations qui génèrent la honte injustifiée, la peur, l'humiliation !

Parce que l'histoire nous rappelle l'importance de libérer la parole des femmes, refuser d'être une femme dans un univers d'hommes et d'en payer le prix.

Les femmes sont toujours victimes de violence

parce qu'elles sont des femmes ! partout dans le monde !



Je savais que ma modeste plume me brûlerait les doigts

Car le sexisme, le racisme, la discrimination sont à combattre partout.





Cet ouvrage s'adresse à Tous et Toutes.







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L'énigme Edna

La silhouette de la jeune fille sur la couverture reste dans l’ombre : elle se dessine sur fond rouge incandescent, mais on n’en devine que les contours. De même, la personnalité d’Edna ne se révèle qu’à petites touches. On sait dès le prologue qu’elle fut une enfant douce et imaginative, qui vécut une apocalypse à l’âge de douze ans. On sait bientôt aussi, par les extraits d’un reportage qui lui sera consacré bien plus tard, qu’elle sera impliquée dans des événements terribles. Évidemment, on brûle de découvrir la nature de ce drame et surtout de comprendre ce qui a pu se détraquer pour en arriver là…



Face à tant de mystère, on ne lâche pas ce thriller à la construction impeccable. C’est un texte dur qui évoque à vif les clivages sociaux, genrés, raciaux et territoriaux qui minent nos sociétés. Troublante et en marge de tout, Edna a tous les déterminismes contre elle. Eliott les a pour lui. Chacun bout d’une rage exacerbée, catalysée pour l’une par l’expérience d’une injustice cardinale qui imprègne toute son existence, pour l’autre par la panique de perdre ses privilèges.



Ce qui est fascinant, c’est la manière dont tout cela se cristallise comme un fil conducteur dans les rapports que les personnages ont à la lecture qui joue un rôle de tout premier plan dans l’histoire : le snobisme de ceux qui affirment leur monopole du bon goût littéraire, les passions que peuvent inspirer les livres, mais aussi l’appréhension de qui ne se sent pas à sa place dans une bibliothèque, le sentiment déplaisant d’être exclu de quelque chose de fascinant ou de se voir assigner les bouquins qu’on n’aurait pas choisis.



Il faut bien le dire : tout est très noir dans ce roman de rage et d’ombre, les rares lueurs d’espoir sont bien vacillantes. Florence Hinckel expose sa protagoniste à une somme immense de maux, mon moussaillon et moi avons souffert pour elle jusqu’au final qui nous a laissés sonnés. Nous aurions aimé trouver plus de lumière dans ces pages. J’ai tout de même été très intéressée par la réflexion sur la responsabilité qui traverse ce livre de bout en bout. Et je me dis qu’il peut être de ceux qui ouvrent des fenêtres sur le vécu de celles et ceux qu’on n’entend pas.



Un roman d’anticipation révolté où se consument les sujets les plus brûlants de notre époque, à lire pour celles et ceux qui ont le cœur bien accroché.
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Le grand saut, tome 1

Si j'ai pris ce bouquin, c'est uniquement parce que ça se passait à La Ciotat , et que le soleil, les calanques, Cassis, Bandol , la mer, le sable , le soleil ...Tout ça, tout ça ..

C'est l'histoire d'une bande de FRIENDS, depuis la 6° qui entame l'année de terminale . L'année avant le grand saut dans l'inconnu et peut-être aussi l'année avant la séparation pour cause d'études . On les suit tour à tour dans leur quotidien qui s'avère au fil des pages plus ou moins problématique ou dramatique pour certains .

Florence Hinckel brasse beaucoup de thèmes ( secret de famille, amour secret, accident , handicap, harcèlement , drogue, rapports familiaux, divorce, rupture etc...) .Ça fait beaucoup pour 6 personnages et du coup tout est traité de façon diluée, tiède . Mais cela devrait s'améliorer puisque ceci n'est qu'une mise en bouche , (j'ai appris à la fin que c'était une série ...).

Une autre raison qui expliquerait ce traitement un peu léger , c'est que cette série vise un public plus jeune que les "17 ans"...

J'ai beaucoup pensé à la série "La vie selon moi " de Sylvaine Jaoui , en plus profond , plus réaliste et moins agaçant .( Même sujet, un peu moins de citations Wikipédia , destinées à cultiver nos ados...pas de langage jeune ).

Ce que je retiens : une jolie ballade dans les rues de la Ciotat , dans les calanques , le soleil, la planche à voile ...Quand ces jeunes "traînent" , c'est au bord de l'eau et comme j'ai vécu la même jeunesse, j'ai eu l'impression de me retrouver chez moi ...

Alors Florence j'ai qu'un truc à dire, merci pour la ballade ! La Ciotat , c'est du jamais vu dans les romans jeunesse , et ça fait du bien ...
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L'aube est bleue sur Mars

Je suis très contente qu'on m'ait donné l'opportunité de lire "L'aube est bleue sur Mars" de Florence Hinckel. Plus qu'un space opera, ce roman est aussi une sonnette d'alarme quant au devenir de notre belle planète bleue.



Esther, jeune femme de 22 ans qui vient d'obtenir son master en astrophysique, fait partie des chanceux sélectionnés pour le premier voyage vers Mars. C'est son rêve le plus cher qui se réalise. Accompagnée de deux autres jeunes sélectionnés en même temps qu'elle et de quatre autres astronautes plus aguerris, c'est un long voyage qui les attend, vers un objectif pas moins simple : trouver de l'eau à l'état liquide, ou à défaut installer des dispositifs pour rendre la planète rouge viable.

Parallèlement, par le biais des quelques mails de Hugo, le petit ami d'Esther, parti en mission sur les océans dans le but et l'espoir d'une prise de conscience générale quant à l'état de notre planète, nous suivons les différentes catastrophes que subissent les terriens, dont une qui n'est pas sans rappeler la crise sanitaire que l'on a vécue récemment...



Florence Hinckel nous offre là une fascinante épopée spatiale, dans laquelle nous en suivons chaque étape. Si la préparation et le départ sont assez peu développés, le voyage, lui, est riche en informations et événements. On est au plus près des astronautes, grâce à leur emploi du temps et aux routines qui s'installent, aux petites tensions dues au confinement dans un espace réduit, à la déprime des uns et des autres suite à l'éloignement de plus en plus conséquent des êtres chers, à l'inquiétude de les perdre au vu de ce qu'il se passe sur Terre. Il y a les imprévus du voyage aussi, pas anodins quand on est seuls en plein cœur de l'espace. Puis il y a également une sorte de compétition entre les trois jeunes, à savoir qui posera en premier le pied sur Mars, tous trois représentant un pays différent. On devine, tout au long de la lecture, les enjeux gouvernementaux, politiques et économiques derrière cette conquête spatiale. Mais on n'oublie pas les bons moments, l'amarsissage, la découverte d'un monde nouveau et les belles perspectives d'avenir...



Je me suis vite attachée à Esther, le personnage phare de cette conquête spatiale. Extravertie, hyper-active, souvent de bonne compagnie, moins affolée que ses camarades par la compétition et la pression mises sur sa tête, plus portée par la réalisation de son rêve et plus consciente également de l'état déplorable de notre planète, elle est à la fois pétillante et bouleversante. La narration étant à la première personne, elle nous invite à suivre les événements de son point de vue et nous partage tous ses ressentis. Les autres personnages sont également attachants (ou presque), intéressants, bien que peu souvent mis en avant. Hugo, même s'il n'est que "virtuellement" présent, est un personnage des plus importants, des plus essentiels à l'histoire, grâce à son action et à la mission qu'il s'est donné. C'est lui également qui pose la question la plus existentielle : à quoi bon conquérir Mars si c'est pour la détruire comme on le fait avec la Terre ?



L'autrice use d'une plume concise et spontanée, en adéquation avec la narration au présent. Les chapitres sont courts, les pages aérées. La lecture a une bonne dynamique et est plutôt rapide.



On perçoit également tout le travail conséquent de l'autrice, en ce qui concerne la conquête spatiale, les protocoles, la fusée et les divers engins, la planète Mars, etc. Toutes ces recherches donnent sa crédibilité à l'histoire, nous laissent entrevoir que l'on est dans le domaine du possible.



Pour résumer, j'ai passé un excellent moment. En plus de nous emmener dans un voyage spatial captivant, l'autrice aborde des sujets d'actualité, tels que l'écologie et l'environnement en danger. D'un abord fataliste et déprimant, elle démontre finalement qu'il n'est pas trop tard pour changer les choses, à condition que les "décideurs" eux-mêmes le veuillent bien... Elle nous laisse sur ce léger espoir...



Je ne suis, en revanche, pas d'accord pour classifier ce roman en littérature pour adolescents. On se rapproche, pour moi, davantage du Young Adult, de par l'âge des protagonistes avant tout, ainsi que par la complexité des relations qu'ils entretiennent.



Reçu et lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je remercie Babelio et les éditions Nathan pour ce voyage spatial captivant, qui nous invite à découvrir une nouvelle planète, sans pour autant oublier celle qui nous fait vivre depuis toujours.

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Nos éclats de miroir

La romancière pour la jeunesse , auteurs de livres mémorables, Florence Hinckel portait ce livre en elle depuis de longues années car puise dans sa vie d'adolescence pour narrer les aventures de sa nouvelle héroïne



Elle y raconte le quotidien d'une jeune fille de 15 ans, Cléo, qui s'adresse à Anne Franck, son écrivain préféré, dans son propre journal intime et y raconte ce qu'elle n'a osé dévoiler à personne, étant d'une nature plutôt introvertie.



Elle y dévoile ses secrets, ses émotions ces petits riens du quotidien qui font un grand tout pour cet âge si particulier de l'existence.



Sa mère qui souffre de dépression depuis la disparition de son mari il y a dix ans, sa meilleure amie Bérénice qui lui fait de l'ombre.



Un fort joli texte, sensible, passionnant, émouvant, juste et bien écrit est un très beau roman à conseiller à tous les adolescents..




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Renversante

Le procédé n'est pas entièrement nouveau (pensons par exemple au roman le Pouvoir, de Naomi Alderman), mais il n'en est pas moins redoutablement efficace : Florence Hinckel imagine une société miroir de la nôtre où les rapports de genre seraient inversés – où, donc, les femmes domineraient. Pour faire plaisir à son père et pour le bien de son frère jumeau, Léa a accepté d'y réfléchir. Les noms des rues et des fonctions honorifiques, les stéréotypes et leur reflet dans les choix d'orientation, le cinéma, la littérature ou les attentes vestimentaires : tout est passé en revue. Ces réflexions pourraient finalement être plus « renversantes » que Léa ne s'y attendait.



Ce exercice de renversement rigoureusement mené est révélateur et véritablement réjouissant. Certaines situations m'ont paru plus réussies que d'autres, mais dans l'ensemble, c'est malin, finement observé et souvent drôle – par exemple lorsque la mère de la narratrice moque le mot « écrivain » (« Qu'est-ce qu'il est moche, on entend ‘écrit vain' ») ou quand on constate comment on pourrait (avec juste un peu de mauvaise foi) naturaliser le fait que les hommes s'occupent des enfants. J'ai aimé que l'on perçoive ce que cette société a de limitant y compris pour le genre dominant.



En revanche, cela reste vraiment un « exercice ». Léa décrit son monde, domaine après domaine, prenant conscience de l'ampleur des problèmes. le roman aurait pu être génial si son propos et sa morale s'étaient fondus dans une intrigue.



Cela dit, mes moussaillons ont été surpris, amusés, puis interrogés par les descriptions de Léa. Ils ont spontanément fait le lien avec des situations dont ils avaient déjà conscience comme le phénomène du plafond de verre par exemple, mais d'autres aspects leur ont donné à réfléchir : notre société est-elle AUSSI sexiste que cela ?



À lire comme une expérience de pensée féministe ludique !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Ce qui fait battre nos coeurs

Dans le monde imaginé par FLorence Hinckel, il est désormais possible de remplacer tous les membres en mauvais état par des membres artificiels.

Seulement, la société n'est pas égalitaire. C'est ce qui révolte Esteban. Sa petite soeur Sofia a besoin d'une greffe de coeur mais un bon coeur artificiel coûte très cher et elle doit se contenter d'un coeur bas de gamme remboursé par la sécurité sociale et qui peut lâcher à tout moment.

Esteban poussé par le désespoir et la colère se révolte contre l'injustice en prenant une décision extrême: prendre en otage Noah le fils du riche producteur d'organes artificiels, Leila dont le corps a presque entièrement été refait et Maria une ado en souffrance.



Pourchassés par la police, traqués par tous avec les fameux réseaux sociaux, une course contre la montre s'engage pour Esteban et ses otages. Au fil des heures, la vision du monde des uns et des autres va évoluer et se répercuter sur le monde extérieur.



J'ai apprécié la fin de l'histoire qui est très pertinente.



j'ai aimé aussi toutes les questions soulevées par cette histoire : jusqu'où peut-on aller dans le domaine des sciences? l'égalité des hommes pour accéder aux soins, les réseaux sociaux qui font partie intégrale de notre paysage aujourd'hui, l'intelligence artificielle...



Ce n'est pas un coup de cœur car j'ai trouvé une certaine lenteur dans le récit mais j'ai tout de même bien apprécié cette lecture.





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Traces

Imaginez qu'un jour on puisse mettre en application un logiciel de police qui vous suive à la trace durant toute votre vie...De vous, on retiendra tout : les premiers échecs scolaires, les problèmes de comportement, les antécédents familiaux, et bien sûr les sites internet que vous avez l'habitude de visiter.

L'horreur, quoi...



C'est ce qu' a imaginé Florence Hinckel dans ce bref roman d'anticipation pour la jeunesse.

Nous sommes à Marseille et le logiciel Traces a détecté un gamin de 13 ans, Thomas Codislo, comme futur criminel. Dès lors, Thomas fuit la police à ses trousses.



Le moins que l'on puisse dire c'est que ce roman glace le dos ...et qu'il donne réfléchir !

A la lecture de ce roman, on peut aborder différents thèmes : le flicage systématique de la vie privée via les réseaux sociaux ou les caméras de surveillance installées disséminées un peu partout dans la ville, le déterminisme de la délinquance, et la présomption d'innocence.



Pour se rassurer, on peut se dire que c'est un roman étiqueté " science-fiction" mais à y regarder de plus près, on ne s'éloigne pas tant que cela de la réalité.

Brrr....!!!
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L'aube est bleue sur Mars

« Ferez-vous partie de la plus incroyable aventure qui attend l’être humain durant ce siècle ? MarSpace et la NASA vous permettront peut-être de la vivre. »

Voilà le genre d’annonce que ne devrait ignorer Esther, 22 ans, astrophysicienne hyper douée, bientôt major de sa promotion. Seulement, voilà : de nombreux jeunes suivent des « space camps » aux Etats-Unis depuis des années, et c’est parmi eux que recrute la NASA.

Son père croit en ses chances, elle pas ! Déjà que la plupart des astronautes sont des hommes… Elle, la petite Française, quelle chance a-t-elle ? Son père a beau discourir sur le fait que la NASA devra compter parmi les trois premiers astronautes à destination de Mars un Européen… Elle, elle ne croit guère en ses chances…

Elle est obsédée par la disparition de sa petite sœur, Chloé. Une bien triste histoire d’étoiles…



Critique :



Florence Hinckel ne ménage pas le lecteur en évoquant, en ce début de XXIe siècle, les maux grandissants qui ravagent notre planète, le réchauffement climatique en premier lieu et ses multiples conséquences parmi lesquelles la prolifération des virus, mais aussi tsunamis et incendies incontrôlables, les déséquilibres des écosystèmes…

Un autre aspect que traite l’autrice, c’est la disparition d’un être cher et ses conséquences, très lourdes, en particulier lorsqu’il s’agit d’un enfant.

N'allez pas croire pour autant que tout le roman est pesant. Des moments de romance son présents et devraient plaire aux ados et jeunes adultes tout particulièrement. La relation entre Hugo et Esther a un côté « fleur bleue » qui semble beaucoup plaire à ces catégories d’âges et en particulier à un public féminin.

Attention ! Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Avant d’être une romance, c’est avant tout une aventure hors du commun que nous propose Florence Hinckel, avec une héroïne qui devrait encourager beaucoup de jeunes filles à croire un petit peu plus en leur bonne étoile et à vouloir se surpasser dans une société où les postes les plus intéressants restent, le plus souvent, l’apanage des hommes.

J’ai éprouvé beaucoup de sympathie pour Hugo, le grand amoureux, pour ses thèses écologistes, son regard clair et son attitude face aux réflexes à adopter si on veut éviter un désastre pour la planète. Malheureusement, rien dans les actualités ne semble indiquer que l’humanité, c’est-à-dire, nous, soit prête à changer ses habitudes de consommation. Qui est prêt à renoncer à des vacances en avion ? A réduire ses déplacements en voiture ? A renoncer aux climatiseurs ? A diminuer la température de son logement en hiver ? A cesser d’acheter des aliments emballés et suremballés dans du plastique et du carton ? L’autrice ne l’exprime pas clairement, elle le sous-entend par le comportement de Hugo, notamment végétarien, par son opposition à cette technologie qui va dépenser un nombre incroyable de ressources terrestres pour envoyer trois jeunes personnes sur Mars. D’ailleurs, il pose la question : à qui cela bénéficierait-il d’aller vivre sur Mars sinon à la population la plus riche qui fuirait ainsi la Terre, qu’elle aura largement contribué à rendre invivable ?



La partie sélection des jeunes astronautes est très intéressante. Elle permet de voir les différents types de caractères qui se côtoient, et notamment, ceux qui écraseraient les autres pour avoir leur place dans le trio qui partira pour Mars. Des individus sans empathie font partie des trente sélectionnés. Y en aura-t-il parmi les trois qui partiront ? Il y a aussi le pistonné de service : américain, beau-gosse, fils d’un milliardaire du pétrole, dont papa est ami avec Elon Musk, pardon avec Mark Row, le milliardaire fou de technologie, qui assure la participation privée à ce projet qui implique entre autres la NASA, l’ESA, l’agence spatiale canadienne et d’autres encore…



Les Russes sont de la partie avec Olga, mais les Chinois jouent bande à part...

L’auteure s’est magnifiquement documentée. Elle ne pouvait prévoir la guerre en Ukraine et la mise à l’écart des Russes. Sa description de la vie dans le vaisseau est vraiment très cohérente. Dans cet espace restreint se trouvent quatre astronautes expérimentés de très grande qualité et puis, il y a les trois petits jeunes de moins de vingt-cinq ans avec leurs craintes et leurs espoirs.



Si les parties « romance » vous embêtent, inutile de vous appesantir à les lire. Il vous suffit de les passer. Elles ne sont pas indispensables à la bonne marche de ce thriller spatial. Je ne doute pas que beaucoup de jeunes filles trouveront leur plaisir dans ces échanges à des milliers et des milliers de kilomètres entre Esther et Hugo, entre celle qui croit dans les miracles technologiques et celui qui estime qu’il faudrait les limiter et se soucier davantage de notre planète que de l’espace.



Un livre au public ciblé (adolescents, jeunes adultes, plutôt féminin) mais qui foisonne de détails très proches de ce que l’on prépare actuellement. Il donne un aperçu assez fidèle, je crois de ce que pourrait être un voyage vers Mars.

Il y a des moments de très grande intensité nerveuse car il ne s’agit pas d’une excursion sans dangers… Et pendant ce temps, sur Terre…

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#Bleue

"#Bleue"



Drôle de titre... je ne sais pas par quoi je l'aurais remplacé, mais je pense que ça ne convient pas pour l'histoire...



J'ai découvert Florence Hinckel en lisant la série U4, Yannis. J'en avais déjà entendu parler de ce livre, mais je ne m'étais jamais lancé dans cette lecture jusqu'au 31 août (il y a deux jours) où j'ai commencé à le lire.



Je rectifie, je ne l'ai pas lu, mais dévoré. En une seule journée, j'ai dévoré les 255 pages de ce livre.





Imaginez une société où dès que vous ressentez de la douleur, on vous l'enlève. Vous n'avez donc plus le droit de ressentir la douleur ce n'est pas horrible, mais ce n'est pas bien non plus de l'enlever...



Personnellement, je serais déjà parti dans le seul pays qui interdit ça, la Laponie, mais les gens là-bas n'ont pas les moyens... et c'est bien triste...





Le livre est construit différemment des autres bouquins. Il y a trois parties avec un narrateur interne à chaque fois, mais dans les parties 1 et 3, le narrateur est Silas et dans la partie 2, c'est Astrid.





Silas est un garçon timide, sensible, différent des autres. Je le préfère à Astrid qui est plus rebelle, qui aime le danger. On voit très bien que l'amour entre Astrid et Silas est très fort et que peu de choses peuvent le détruire, peu de choses, mais le CEDE lui, pourrait. Il faut alors qu'ils évitent à tous prix la Cellule d'Éradication de la Douleur Émotionnelle (CEDE), mais lorsque l'accident se déroule, je suis dans le même cas que Silas, je suis inquiet pour Astrid, je ressens de la douleur alors je passe à la CEDE et j'oublie cette douleur.



Quelquefois, comme certains l'ont dit dans leurs critiques, on a envie d secouer Silas pour lui dire de ressentir quelque chose pour sa copine, mais rien. Silas est vide et la mort d'Astrid n'est plus rien pour lui, juste un moment qui n'a pas d'importance.





Pour conclure, je dirais que ce livre est bien mené par Florence Hinckel. J'ai adoré ce livre, mais pas au point (bleu :-D) de le mettre en coup de cœur. Je ne conseille pas ce roman aux personnes n’aimant pas les romans d'amour et les romans tristes. Néanmoins, lisez-le si vous avez un trou dans vos lectures, ça ne vous prendra qu'un seul jour comme pour moi !



Bonne lecture, bonne rentrée et 139 critiques !
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Renversante

Renversante de Florence Hinckel est un très court roman jeunesse percutant et particulièrement intelligent !



Léa et Tom sont frère et sœur et vivent dans un monde inversé. Les femmes sont celles qui ont façonné le monde, les majorités des rues portent leurs noms et c'est bien entendu, toujours le féminin qui l'emporte sur le masculin. Un jour, le père tentera de créer un dialogue autour des inégalités avec sa fille qui n'y croient pas et cherchera à le prouver. En cherchant cela, elle se rendre compte que son père n'aura pas tellement tord...



A travers ce simple renversement, Florence Hinckel nous questionne et nous surprend sur des choses qui nous paraissent tellement naturelles alors que ne le devraient pas. Même en étant alerte sur le sujet, j'ai été particulièrement surprise par certaines tournures de phrases utilisées par Léa, car même en parlant d'un groupe exclusivement masculin, le féminin est utilisé et j'ai eu besoin de ce « renversement » pour m'en rendre compte !



Ce que j'ai particulièrement apprécié également c'est que l'auteure ne dénonce pas seulement le patriarcat de notre société et son anti-féminisme mais elle nous expose également la pression faite aux hommes sur ce besoin absolu de virilité.



Renversante est donc un roman jeunesse à lire et qui, je le pense sincèrement, devrai être proposé dans les établissements scolaires en vue de, peut-être, changer un peu les mentalités ou au moins déclencher un débat ! Merci Florence Hinckel pour cet ouvrage qui fait du bien !
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Le grand saut, tome 2

Tome 2 de cette trilogie : on connait mieux les personnages, on sait qu'il est arrivé quelque chose de très grave à l'un d'entre eux.



Très ancrée dans la réalité , cette série nous offre un panel d'adolescents , et vous allez certainement reconnaitre vous ou des amis. C'est la dernière ligne droite, l'année de la terminale avec l'examen au bout, les voeux post-bac et tutti quanti ..…

Il y a celui qui ne passera pas le bac, il a autre chose à faire de sa vie; celui qui perd sa virginité, celle qui a découvert un secret de famille, celle qui se demande si elle préfère les filles ou les garçons, celle qui renonce à Sciences Po, faute d'argent pour se rendre au concours, celui qui aime mais sans espoir, celle qui se fait gentiment manipuler par une amie…

C'est ça que j'aime dans cette série, c'est qu'elle est ultra réaliste, en plus de se passer "♫ sous le soleil exactement , pas n'importe où ♫" mais à Cassis. C'est suffisamment rare pour être souligné .

A réserver aux ados, cette série est sensée montrer le chemin à parcourir et faire sourire aussi à l'occasion...
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Renversante

Mise en miroir de notre société genrée, c'est à dire qu'ici, tout est inversé.

Ce sont les femmes qui dominent depuis des siècles dans les arts, les lettres, le sport, le cinéma (test de Bechdel). Et les règles de grammaire sont basées sur l'idée que 'le féminin l'emporte'...

Elles occupent les postes importants, sont mieux payées.

La couleur bleue, associée aux garçons, est mièvre et honteuse.

J'en passe, on comprend l'idée : simple - mais forte.



Le constat est fait par une jeune adolescente, gentiment invitée par son père antisexiste à réfléchir aux différences hommes/femmes et même garçons/filles, puisque la distinction s'opère très tôt : vêtements, jeux, comportements attendus, présupposés sur les talents des unEs en maths, des autr(e)s en français, etc.

Les exemples sont empruntés au quotidien, et le message n'en est que plus éloquent. Certaines réalités apparaissent ainsi dans toute leur absurdité, et on se surprend souvent à corriger de soi-même (le 'il' en 'elle' ou l'inverse, à re-masculiniser les noms génériques ou les accords), ou à devoir faire un effort de réflexion pour transposer, car on s'y perd, comme dans ces jeux de société où (après avoir mémorisé la configuration) on tourne le plateau à 180°.

C'est dire si le schéma actuel manque d'équilibre !

On serait dans du 30-70 (? à la louche et en moyenne, tous domaines confondus) ; le contraste est donc énorme en passant à du 70-30 : on tombe de plus haut qu'en partant de 50-50.



Il est également question de corps, sujet important à l'adolescence : diktats (épilation, maquillage, vêtements...), publicité (hommes-objets dénudés), séduction, prostitution, exhibitionnisme et harcèlement sexuel.

Ici les règles deviennent une fierté - on arrête de les taire/cacher pour épargner ces petits hommes fragiles ! Et les organes génitaux sont représentés en entier (vive le clito libre !) dans les manuels de SVT…



Un roman vraiment idéal pour les collégiens, surtout pour ceux qui pensent que le féminisme est un combat 'de luxe', forcément mené par des 'revanchardes', des 'frustrées' (même s'il y a des extrémistes, comme partout).

Les illustrations de Clothilde Delacroix, pleines d'humour, renforcent le propos (cf. les pom-pom boys p. 23 et Titine p. 39).

Cette lecture pourrait sembler superflue aux adultes (bah, on sait déjà tout ça), mais elle fait malgré tout réfléchir, et donne envie de réagir.



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PS un peu hors sujet : la décision de rebaptiser le tunnel bruxellois Léopold II (honte coloniale, ce personnage ! et donc ce nom) : 'tunnel Annie Cordy' ?

Mais attention, elle était forcément xénophobe, puisqu'elle a chanté 'Chaud, Cacao…'.

Ridicule ! mais là encore, c'est une autre histoire…
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Quatre filles et quatre garçons

Neuf portraits d'adolescents à la veille de quitter le collège. Huit amis ont pris l'habitude d'emprunter le bus pour se rendre à l'école et partager des moments privilégiés. Ils y croisent quotidiennement une jeune file qui les intrigue. Ils décident de tenir à tour de rôle une sorte de journal pour se raconter. Les voix féminines et masculines s'entremêlent pour former au final une image de l'adolescence et de ses questions : rapports aux parents, à l'école, à son corps... choix d'une orientation professionnelle et sexuelle etc...



Le récit avance et nous offre à chaque fois un nouveau regard. Au final j'ai trouvé le livre très riche et dense et plutôt représentatif du monde de l'adolescence. Il n'y a pas de grands événements ni de véritable accroche mais une succession de petits faits du quotidien qui sonnent justes.
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U4 : Contagion

Encore une fois, les auteurs de la série U4 ont réussi à me surprendre. Ma bibliothécaire m a proposé la lecture de ce préquel sachant que je venais d achever la lecture des 4 tomes.

Curieuse de savoir pourquoi il y avait eu la propagation de ce virus ou de savoir ce qu' étaient devenus jules Stéphane koridwen et yannis, paf je commence à lire. Et là grosse surprise c est un recueil de nouvelles écrit à 8 mains bien sûr mais aussi avec 2 bd et 3 fans fictions. Si l idée de la bd est plutôt bonne, je n ai pas trop adhéré au graphisme surtout celui des filles. J ai apprécié la qualité d écriture des fans fictions, de retrouver aussi certains personnages secondaires comme François ou Cédric et Séverine. Certaines nouvelles présentent le début de la maladie avec des gens qui meurent, Marco qui perd ses petites soeurs.

En fait rien de nouveau ou d approfondi. Je reste sur ma faim.
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U4 : Yannis

1er livre de la série U4 que je lis. Par curiosité.

Voilà, j'ai lu. Sans plus. Je n'ai pas été convaincue.

Vais je lire les autres livres ?.... Peut-être, pour comparer… ou pas...
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