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Critiques de Franck Ferric (136)
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Le chant mortel du soleil

Dans un monde imaginaire qui m'a souvent évoqué les Mongols de Gengis Khan, le tyran Araatan, qui a soumis les peuples voisins, veut poursuivre l'objectif de son clan : tuer les dieux. Il n'en reste qu'un seul, « la Première Flamme », protégée dans la ville ancestrale d'Ishroun. En chemin, Araatan emprisonne un mystérieux sorcier masqué, qui prétend vivre depuis des centaines de générations. Pendant ce temps Kosum, esclave issue d'un peuple ostracisé par les religions, est condamnée pour s'être défendue contre le fils de son maître. Mais un guerrier d'Araatan, de la même ethnie qu'elle, va la délivrer.



S'en suit deux arcs narratifs, celui d'Araatan et de ses conseillers les plus proches, chefs combattants endurcis voire anciens rois, et celui de Kosum accompagnée de quelques guerriers, contraints d'entamer une quête vers le berceau d'un dieu.



Vous l'aurez compris, l'un des thèmes majeurs de ce roman est la religion, ou plutôt la vision qu'ont les hommes des divinités, ainsi que l'impact des croyances sur les sociétés, ici proche des tribus des steppes des temps anciens. L'auteur développe une thèse selon laquelle les hommes s'enferment dans les religions, même s'il n'élude pas la capacité d'espérance et de moteur que peuvent avoir les croyances sur les hommes. Pour complètement analyser son point de vue sur le sujet, il faudrait évoquer la conclusion du roman, mais ce serait du divulgâchage.



Les relations entre les différents peuples sont dans ce roman complexes et réalistes, entre pouvoirs des plus forts, alliances et méfiances, ou discriminations fondées sur des dogmes religieux (là encore). Dans ce contexte, il est presque étonnant de voir un des peuples animés du désir de « tuer les dieux », comme si c'était son destin.



L'univers de ce roman est âpre, dangereux, impitoyable, fait de sang et de sueur — beaucoup de sang et beaucoup de sueur — et le lecteur suit l'épopée des guerriers d'Araatan. En parallèle, la mission de Kosum et ses compagnons, où les mauvaises rencontres avec des clans hostiles ne manquent pas, nous permet de découvrir un autre aspect de ce monde : les anciennes contrées devenues des déserts inhospitaliers, où avaient vécu des civilisations disparues avec leurs dieux.



Nous ne sommes pas dans une Fantasy épique habituelle, malgré les nombreux combats : non seulement le surnaturel est peu présent et les hommes ne peuvent compter que sur leurs propres ressources pour survivre, mais aussi l'auteur prend — beaucoup — son temps pour exposer la vie et les pensées de ses personnages, dans une prose très travaillée, presque trop. Et c'est là ma seule vraie critique de ce roman : certes, le vocabulaire est riche et les descriptions très fouillées. Mais parfois, on croise un terme inusité sous prétexte de « médiévalisation », ce qui freine le lecteur, et certaines tournures de phrases sont tellement inhabituelles qu'elles nuisent à la fluidité du paragraphe. À mon humble avis, chercher à aller trop loin dans la recherche du beau texte est un piège.



Il n'en reste pas moins que c'est un roman dense, grâce à un univers approfondi et sombre, une thématique forte, et quelques personnages marquants.



Je serai très curieuse de lire les prochains romans de l'auteur.


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Dernière semaine d'un Reptile

Bon, me voilà réconciliée avec Franck, c'est une bonne chose. J'ai beaucoup aimé ce recueil (dont je ne savais plus que c'était un recueil de nouvelles, n'ayant pas relu le résumé, puisque depuis quelques temps je ne le fais plus, vu que je trouve que les éditeurs ont une fâcheuse tendance à spoiler malencontreusement...), la façon dont il est construit est originale et très intéressante ! L'implication de l'auteur dans la ré-organisation de ces nouvelles diversement éditées au préalable afin d'en faire un bouquin à part entière est à saluer...



L'écrivain et sa folie ordinaire, en gros...



L'influence de Lovecraft est très palpable, et comme je ne connais pas Bukowski, je ne sais pas.

J'avais reproché aux "Tangences divines" une absence d'"histoire", ce n'est pas du tout le cas ici, chaque nouvelle en est une, avec un début, un milieu et une fin, de petites histoires assez glauques dans l'ensemble, très bien écrites, aux personnages très forts et marquants (masculins. pour les féminins, c'est à se demander quel compte à l'auteur à régler avec nous, hem...), et aux fonds d'actualité, de l'inanité de la vie actuelle jusqu'à ses conséquences, (la symbolique est formidable).



La seule histoire un peu (et je dis bien un peu) positive est celle de "vieille branche"... et encore, bon... J'ai beaucoup aime "has-been blues", un traitement peu ordinaire du fantastique bit-litesque.

Quant à Julius, bah, je crois que j'ai un peu la même folie, sans avoir son talent d'écriture, lol. J'essaie juste de ne pas la laisser me déborder... ;)
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Les tangences divines

Assez déçue par ce bouquin, très franchement. C'est la première fois que ça m'arrive avec un bouquin des éditions du Riez, mais bon, on peut pas gagner à tous les coups.



Je n'en ai pas compris le but, à dire vrai. Si je suis allée jusqu'au bout c'est parce que d'une part je n'avais pris que celui-là en bouquin papier pour ce long week-end loin de chez moi, et d'autre part j'ai cru qu'il y aurait une fin ou une histoire, mais en fait, il n'y a rien. A part peut-être un style particulier, et plutôt sympa.



Mais où est le fond de l'histoire ? Je cherche encore... ça aurait pu être génial avec les trouvailles de l'auteur, s'il avait eu un scénario qui se tienne, mais ça ne fait qu'un gros flop, de mon point de vue...



Après, j'aurais peut-être pas dû le lire en même temps que j'étais au Puy du Fou. Parce qu'au Puy du Fou, du panache, du grandiose et du fantastique, on en prend une méga-dose dans la tronche, ce qui fait que ce bouquin m'a paru d'une fadeur et d'un plat pas possible quand je l'ai lu en rentrant le soir... Dommage pour lui.



J'espère que "la loi du désert" rattrapera le coup...
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Trois Oboles pour Charon

Tel que raconté dans l’Odyssée, pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné à faire rouler éternellement jusqu'en haut d'une colline un rocher qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet... HOMERE ne donnait toutefois aucune explication à ce châtiment, laissant le soin à ses successeurs de le faire. C'est ainsi que certaines traditions justifient la peine de Sisyphe par la réputation de brigand et de malfaiteur qu'il avait acquise de son vivant.



C'est le parti que prend Franck FERRIC, jeune auteur français, mais néanmoins pas totalement débutant, aujourd'hui publié en Lunes d'Encre. Dans son roman il lui fait traverser les siècles, et l'Europe du Nord au Sud, par une succession d'épisodes où il renaît chaque fois dans un contexte de guerre. C'est d'abord au Ier siècle dans le nord de la Germanie, quand Sisyphe ressuscite sur un champ de bataille qui a opposé les tribus barbares à l'armée romaine. C'est ensuite au VIIIème siècle, toujours en Germanie, où il renaît dans une tribu saxonne aux abois face à l'assaut imminent des francs menés par Charlemagne. Au XVIIème siècle il a coup sur coup deux vies distinctes ; dans l'une il renaît pendant la bataille de Rocroi, décisive dans l'issue de la Guerre de Trente Ans, et la suprématie de la couronne de France sur la couronne d'Espagne ; dans l'autre il ressuscite sur un corsaire français qui sillonne la Méditerranée en chassant ses homologues espagnols. A la fin du XVIIIème siècle c'est en Egypte qu'il réapparait, alors que Bonaparte y mène campagne pour disputer le territoire à la Grande Bretagne. En 1942 sa vie se résume à un vol dans un Messerschmitt en pleine bataille de l'Atlantique au-dessus de la Seine-Maritime. Dans un futur indéterminé enfin, l'Humanité est encore et toujours en guerre sur une planète Terre à l'agonie ; depuis l'Ukraine Sisyphe est le témoin impuissant du vain conflit qui oppose les partisans de la survie extraterrestre et ceux qui croient que l'avenir de l'homme demeure terrestre.



Au fil de ses errances Sisyphe apprend et se souvient peu à peu de lui-même. Car si entre chaque vie l'esprit oublie, le corps lui se souvient ; cela passe par nombre de tatouages, mais également par d'innombrables blessures et autres mutilations. Mais c'est par ces conversations avec Charon qu'il en apprend le plus, à commencer par son nom et son histoire (Chapitre 7). Car entre chaque vie humaine, il revient sur les rives du fleuve Achéron qui marque la frontière entre l'âme errante des défunts et les Enfers ; Charon y est le passeur, le nocher qui a pour rôle de transporter sur sa barque, moyennant péage, les âmes des morts vers leur séjour éternel. Mais malheur à celui qui, comme Sisyphe, ne peut s'acquitter du péage. Il est alors condamné à errer sur les rives du fleuve jusqu'à l'oubli et la renaissance, le cycle se répétant indéfiniment jusqu'à l'acquittement des Trois oboles pour Charon.



C'est ainsi que Franck FERRIC nous propose une lecture passionnante du mythe de Sisyphe. Il le transpose intelligemment dans une Humanité dont le développement repose sur la guerre, les conflits devenant de plus en plus destructeurs à mesure que la technologie progresse. Ce faisant il fait du destin de l'Humanité une éternelle répétition des mêmes erreurs, et de celui de son berceau une condamnation aussi lente qu'inéluctable. FERRIC fait ainsi preuve d'une grande érudition sur la mythologie grecque, mais également d'un talent certain pour la reconstitution historique. La structure de son roman, faussement décousue, témoigne aussi de son sens du romanesque, alternant scènes chocs et dialogues percutants dans une ambiance fataliste. Trois oboles pour Charon est finalement de ces oeuvres dont on apprécie l'équilibre mais que dans le même temps on aimerait plus longues ; il est vrai que les renaissances de Sisyphe sont potentiellement infinies et, peut-être, le sujet de publications futures, FERRIC étant également nouvelliste. En attentant, et quoi qu'il en soit, Trois oboles pour Charon est un roman qui se suffit à lui-même et qui sera à coup sûr en bonne place dans les nominations pour les prix littéraires à distribuer l'année prochaine.
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Trois Oboles pour Charon

Une claque ! La lecture des premières pages de « Trois oboles pour Charon » est un ébahissement. Il ne peut pas en être autrement devant une écriture aussi frappante, à l’incroyable force d’évocation, riche et profonde mais pourtant d’une fluidité sans pareille, qui happe littéralement l’attention du lecteur. C’est magnifique. Je n’avais pas découvert une telle puissance stylistique dans la littérature de l’imaginaire depuis « Janua Vera » de Jean-Philippe Jaworski. Cette langue incroyable donne l’impression de redécouvrir toutes les situations qu’elle décrit, apporte une originalité à toutes les descriptions. Après celle de Jaworski et Niogret, l’écriture de Franck Ferric affirme encore une fois le fait que la littérature crée sa propre nécessité : le style permet d’imposer n’importe quel texte, même ceux qui ne sont pas follement originaux.



Vivre, mourir, recommencer

Mais qui donc est Franck Ferric ? L’auteur, qui signe là son premier roman dans la collection Denoël-Lunes (mais qui avait déjà publié plusieurs textes aux Editions du Riez) est assurément la plus belle découverte littéraire de cette année dans la sphère de l’imaginaire.

Dans « Trois oboles pour Charon », Ferric raconte les errances d’un homme à travers les guerres de toutes les époques. Cet homme ne cesse de revenir à la vie année après année, siècle après siècle, et toujours au milieu d’un combat. Il s’extraie de terre tel un enterré par erreur et finit invariablement tué par un coup mortel, victime répété de guerres qui ne le concernent pas. Le nautonier des Enfers, Charon, lui refuse en effet le passage du Styx : il faut pour cela payer les trois oboles du titre. Cet homme, parce qu’il n’a d’autre choix que de boire les eaux du Léthé à chacun de ses séjours aux Enfers, ne se souvient plus de son histoire, oublie tout de ses vies passées à chaque résurrection, et a perdu jusqu’à son nom. Cependant, si son esprit est amnésique, son corps, lui, se souvient.

Il est fort dommage que le quatrième de couverture dévoile l’identité du personnage principal du roman, preuve supplémentaire qu’il faut toujours lire les résumés de quatrième de couverture… à la fin de la lecture de tout ouvrage (précepte que j’ai comme d’habitude, et heureusement, appliqué ici). Après le style avec laquelle elle est racontée, l’intrigue développée par Franck Ferric – qui fait penser immédiatement au scénario du film « Highlander » – tire avant tout son intérêt des effets de dévoilement successifs. A vrai dire, une fois que le héros aura recouvré toute sa mémoire, le roman perdra un peu de sa puissance. Certes, il fallait bien montrer que l’éternité, c’est long… mais le roman regagnera bien vite de l’intérêt lorsque peu à peu, la puissance symbolique du héros s’agrandira jusqu’à en faire une quasi-allégorie.

En définitive, Franck Ferric n’est pas passé loin du chef-d’œuvre. Si on regrettera que l’intrigue du roman ne soit pas plus riche, on ne s’est par contre toujours pas remis de la force de cette écriture. Avec « Trois oboles pour Charon », Franck Ferric réalise une entrée fracassante dans la collection Denoël-Lunes d’encre.
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Les Héritiers d'Homère

« Les héritiers d'Homère », ouvrage sous la direction de Nathalie Dau (auteur bien connue dans le monde de la littérature de l'imaginaire), est une anthologie composée d'une vingtaine de nouvelles faisant intervenir aussi bien des auteurs confirmés que de jeunes écrivains « amateurs » qui tour à tour s'attaquent aux plus grandes figures de la mythologie grecque, d'Orphée et Eurydice en passant par Héraclès, Oreste ou encore Dionysos. Chaque auteur privilégie évidemment une approche différente, et celles-ci se révèlent assez variées. Certains textes optent ainsi pour une réinterprétation de ces mythes au moyen d'une transposition dans un cadre contemporain : Eurydice est présentée comme une camée acro au « Snake Bite » (morsure du serpent), Midas un as de la spéculation boursière, Persée un baroudeur chevauchant une moto appelée P-Gas...



On retrouve toutefois dans d'autres nouvelles l'époque antique, avec ses divinités, ses héros et ses pratiques cultuelles : on en apprend plus sur l'histoire d'amour d'Hadès et Perséphone, sur le caractère ombrageux d'Athéna ou encore sur les rituels liés à la déesse chasseresse Artémis. Si le thème abordé est, certes, intéressant, le tout est cependant un peu inégal, certains textes m'ayant laissé plutôt indifférente tandis que d'autres interpellent franchement. Je pense notamment au dérangeant mais efficace « Mayday » de J. A. Debats, nouvelle d'à peine quatre pages inspirée de l'histoire de Jason et Médée qui m'est longtemps resté à l'esprit, ou encore « Prisonnier de son image » de T. K. Ladlani consacré au personnage de Narcisse. En bonus à la fin de l'ouvrage : un dictionnaire des auteurs proposant une description succincte, pleine d'humour et d'auto dérision des participants.
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Trois Oboles pour Charon

Le propre de l'homme serait-il la guerre ?





L’Ours d’Homme, L’Homme-dans-l’Arbre, le Plus-qu’Homme... ainsi nomme-t-on celui qui n’a plus de nom au fur et à mesure qu’il apparaît sur le théâtre des champs de bataille, du 1er siècle dans le nord de la Germanie où les tribus barbares s’affrontent à l'armée romaine à un futur indéterminé où s’opposent les partisans de la survie extraterrestre à ceux qui pensent que l'avenir de l'homme est sur Terre.



Entre chaque époque, il se retrouve sur les bords de l'Achéron à discuter avec Charon, le nocher des Enfers, qui résiste longtemps avant de finir par lui révéler sa véritable identité. Il refuse également de lui faire traverser le fleuve vers le repos attendu car il ne peut s'acquitter des trois oboles.



Condamné à errer jusqu'à l'oubli et à la renaissance, il emmène le lecteur pour une longue épopée au fil des siècles ; les civilisations, les empires et les dieux se succèdent mais les conflits semblent permanents.



Une heroic fantasy forte et violente doublée d’une réflexion philosophique sur la nature humaine et la notion de civilisation qui ne lasse jamais lecteur complètement bluffé par l’érudition de l’auteur et la qualité de son écriture à la fois fluide et percutante.
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La loi du désert - Intégrale

Avec 5 romans et une quarantaine de nouvelles à son actif, Franck Ferric fait partie des nouvelles voix de l'Imaginaire français. Régulièrement sélectionnés pour les distinctions les plus prestigieuses, ses textes, qu'il s'agisse de science-fiction ou de fantasy, se font toujours remarquer.



Pour marquer cette rentrée, les éditions Critic ont décidé de rééditer La Loi du Désert et Retour à Silence sous la forme d'un intégrale. En effet, comme ces deux récits partagent le même univers, l'idée de les réunir en un seul livre est juste excellente. Cela nous donne l'opportunité de découvrir ou redécouvrir une plume qui a été finaliste du prix Rosny Aîné et du prix Futuribles en 2010 pour La Loi du Désert.

La Loi du Désert



Mathian est soldat, Raul travaille dans une fonderie. Ils sont frères. Du monde d'avant, il ne reste qu'un vaste désert où subsistent ici ou là quelques villes, tenues sous le joug des plus puissants. Raul supporte de moins en moins ces inégalités alors quand on lui propose de participer à une action censée donner une bonne leçon au pouvoir, il ne se défile pas. Seulement rien ne va se passer comme prévu et Raul est arrêté, pire il est condamné à l'exil. Or, au-delà des murs de Salina Cruz, il n'y a rien si ce n'est le désert et la mort. Mais, c'est sans compter l'intervention de Mathian qui n'hésite pas à déserter pour retrouver coûte que coûte son frère et tenter le tout pour le tout afin de le sauver, enfin s'il arrive à le retrouver à temps.



Retour à Silence



Alej vit en reclus à Silence dans une cabane en tôle. Rongé par les souvenirs et les regrets, il se pensait à l'abri de son passé mais c'est méconnaître celui-ci qui revient le traquer. Le moment est venu de l'affronter et de régler définitivement ses comptes.



Dans La Loi du Désert, suivi de Retour à Silence, Franck Ferric nous immerge dans un univers d'anticipation où la terre est réduite à une étendue désertique, peuplée par une poignée d'humains qui se sont réfugiés dans des Cites-Etats, disséminées ici ou là.



A force de guerres et d'exploitation excessive, les hommes ont eu raison de la planète contraignant les survivants à une vie rude et perpétuellement menacée.



Dans ses deux récits, l'auteur dessine les contours d'un monde âpre et violent. Malgré l'effondrement de la société, le nouveau monde n'a pas donné lieu à la mise en place d'un modèle juste et équitable. Bien au contraire, dans La Loi du Désert, l'auteur jette l'ancre à Salina Cruz, une république qui n'hésite pas à utiliser la coercition pour faire filer droit le peuple. La vie y est impitoyable pour les populations pauvres. Le pouvoir reste aux mains des plus fortunés. La parole y est muselée et l'information ne transite que par la presse locale qui joue à merveille son rôle d'outil de propagande.



En plus d'instaurer un climat de défiance entre les gens, Franck Ferric introduit d'autres menaces venant du désert. La plus grande d'entre elles est celle des blafards. Des êtres humanoïdes dont on ne sait que peu de choses si ce n'est qu'ils constituent un danger pour les gens d'où l'instauration de frontières gardées par une armée de soldats. Mi hommes, mi êtres fantastiques, les rumeurs, les plus folles, courent sur leur compte. La plus notable d'entre elles est qu'ils vivraient sous terre. L'auteur reste volontairement évasif à leur sujet, sans doute pour laisser planer une aura de mystères autour d'eux. Sont-ils de simples exilés des cités ? Ont-ils subi des mutations ? Viennent-ils d'ailleurs ? Toutes les hypothèses sont finalement plausibles. En tout cas, leur présence colore ces textes d'une pointe onirique, brouillant un peu plus les pistes.



Voilà qui pose le décor d'un monde impitoyable et dur dans lequel évoluent les héros de Franck Ferric. Chacun d'eux mène sa propre croisade sanglante et mortelle.



Dans les récits de Franck Ferric, il est question de vengeance, de survie et de rédemption. Sa plume est volontairement mordante pour nous entraîner dans les road trips menés par les différents personnages. Avec ses deux textes, l'auteur signe un post-apo incisif où ça tire tous azimuts pour nous en mettre plein la tête. J'avoue que c'est une lecture remuante.



Pour se mettre au diapason de l'atmosphère sombre et inquiétant que dégage son univers, l'auteur nous brosse le portrait de héros tourmentés.



Finalement, ça matche plutôt bien entre les lecteurs et les protagonistes de ces deux histoires car on les adopte sans aucune difficulté. On demeure même assez captivés par leur aventure respective... suite sur Fantasy à la Carte.








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Les Héritiers d'Homère

Ici, il s'agit d'une anthologie de plusieurs nouvelles retranscrivant les mythes grecs principaux comme Hades et Persephone ou Narcisse. Les histoires sont assez bien écrites et mettent bien en avant l'ambiance à la fois mythologique et fantasy des personnages. Je ne mets que trois étoiles car malgré une bonne lecture et un moment agréable j'étais loin du coup de cœur.
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La loi du désert

Si j'ai commencé mes lectures de Franck Ferric par La Dernière Semaine d'un Reptile, c'était bien l'univers de La Loi du Désert qu'il me tardait de découvrir ! C'est désormais chose faite.



L'univers post-apocalyptique, fait de rares cités en décrépitudes, de paysages arides sous un soleil ardent, ponctué par la crainte des blafards, s'avère de prime abord plutôt classique pour le genre. De nombreuses références (livresques ou audiovisuelles) viendront facilement en tête à la lecture du roman, sans que cela gêne. Au contraire, les images viennent d'autant plus facilement, et le tout reste tout de même efficace.

Les débuts de Raul, eux, avec cette partie politique/révolte dans la cité, ont un goût de bonne dystopie qui marche bien sans être tout de fois extrêmement développé.

Si les dialogues ne ne sonnent pas toujours très naturels, le style plutôt simple (sans être simpliste) réserve parfois de belles images, le tout étant au final assez cinématographique, c'est fluide et ça se suit bien.



Mais tout du long il m'aura manqué un petit quelque chose, une étincelle de vie, un supplément d'âme, pour être complètement emporté.

Le récit procure quand même quelques bons moments, surtout dans la deuxième moitié de roman (notamment avec la présence de Riot et tout ce qu'elle engendre), malgré une fin un poil frustrante.



Si au final ce n'est pas un roman exceptionnel ou forcément mémorable, il n'empêche qu'il reste honnête et bon, et fait passer un bon moment, sans nul déplaisir, et c'est déjà pas si mal.
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Trois Oboles pour Charon

Un homme se réveille sous un tas de cadavres, totalement nu et amnésique, en plein milieu d'un champ de bataille. Son corps se trouve couvert de cicatrices. Sa taille de géant et quelques tatouages lui apprennent bien vite qu'il n'est pas un homme comme les autres. Tentant de survivre, il erre sur une terre ruinée par la guerre, jusqu'à ce qu'il doive fuir une meute de loups qui finissent par le rattraper et le mettre en pièce. Alors qu'il se voit mourir, il se réveille sur les bords d'une étrange rivière. Là, un vieillard arrive, dirigeant sa barque pour se placer devant lui. C'est le Passeur qui réclame ses trois oboles si l'homme veut aller sur l'autre rive. Ou sinon...



Si elle est plus habituée à alterner les classiques incontournables aux grands noms de la littérature de genre (qu'on pourrait qualifier d’exigeante), la fameuse collection Lunes d'encre (dirigée, s'il est besoin de le rappeler, par Gilles Dumay depuis sa création en 1999) sait parfois ouvrir ses portes à de jeunes auteurs. C'était déjà le cas pour le duo d'auteurs bordelais Lamarque&Portrait (à qui l'on doit le remarquable fix up Ad Noctum). Là, c'est le jeune écrivain Franck Ferric qui a l'infime honneur d'entrer dans le catalogue de la collection de Denoël. C'est d'ailleurs à l'occasion du quinzième anniversaire de Lunes d'encre que j'ai eu la chance de recevoir ce roman.



Même si je suis parvenu à ne pas trop en dire dans le traditionnel petit résumé de début de chronique, il va m'être compliqué de ne pas expliquer d'avantage par la suite, et donc de spoiler. Un petit conseil amical s'impose avant d'aller plus loin. Si vous ne désirez pas vous voir dévoiler des éléments de surprise que recèle ce roman, cessez votre lecture de cette chronique, faites moi confiance quand je vous dit que la lecture de Trois oboles pour Charon vaut vraiment le coup et foncez droit chez votre libraire pour l'acquérir ! Pour les autres, la visite continue...



Parce que ce géant aux multiples cicatrices et tatouages, et à la mémoire plus trouée qu'une meule d’emmental (pas de gruyère, mais ceci est un autre débat), n'est autre que Sisyphe, personnage mythologique (fondateur de Corinthe suivant la légende) qui, défiant Tanathos (la Mort elle-même) s'est vu condamné par les Dieux à faire éternellement rouler un rocher dans le désert du Tartare. J'avais personnellement découvert le fameux mythe de Sisyphe grâce à la mythique série d'animation Ulysse 31. Mais ici, Franck Ferric nous propose une autre vision du mythe. De rocher, il n'est point question, mais la punition demeure éternelle. Du moins, elle doit se poursuivre tant que le géant n'aura pas payé son obole à Charon, autre figure mythologique, le fameux passeur qui dirige sa barque sur le Styx, le fleuve des enfers.



Ce roman joue beaucoup sur la répétition des situations. En effet, ce pauvre Sisyphe se retrouve systématiquement au beau milieu d'un champ de bataille, devant faire face à la mort qui plane tout autour de lui avant de, fatalement, y succomber. Et revenir... J'ai remarqué que souvent (toujours ?), les batailles qui nous étaient montrés à voir opposaient des Français (ou apparentés) à d'autres belligérants et que, systématiquement, non seulement ils n'avaient pas le beau rôle (plutôt celui du conquérant belliqueux et sans pitié) mais notre "héros" se retrouvait dans le camp d'en face, celui des perdants.



La grande limite de ce roman est de nous proposer un héros auquel il est très difficile de s'identifier car, très vite, on sait qu'il va finir par mourir. Alors d'accord on sait que cette mort est provisoire, que le personnage principal va nous revenir presque en entier. Il n'empêche que ses "aventures" sont certes palpitantes, mais restent avant tout assez vaines.



Mais la grande force de ce livre, c'est le style déployé par son auteur. Je dois le dire tout de suite, c'est incroyablement bien écrit, dans la lignée de ce que peut faire un autre auteur français que j'aime beaucoup (mais vous le savez déjà), Jean-Philippe Jaworski. Et je peux vous dire que rien que pour ça, cela vaut le coup de consacrer quelques temps à la lecture de ce Trois oboles pour Charon. Il s'agit d'un livre magnifique. Je suis vraiment heureux d'avoir découvert là un auteur que je ne connaissais, pour le moment, que de réputation.
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La loi du désert

Un univers très particulier mais qui m'a de suite embarquée.



En lisant la Loi du désert, deux choses me viennent : une odeur de pétrole et l'éclat du soleil sur le sable du désert. Je vois des immensités de sable parsemées ça et là de cités à moitié en ruine, en tous cas mal entretenues. Des routes qui ressemblent plus à des pistes qu'autres choses. Et le monde divisé en deux parties : les fixes et les nomades. Deux peuples qui ne se mélangent pas tellement que des légendes se créent. Je vois aussi une guerre permanente qui sépare les familles et qui les décime petit à petit.



Cet univers vous paraît dur et cruel ? Et pourtant il me semble assez réaliste, voire visionnaire. En effet, face à une augmentation forte de la température et des guerres entre pays incessantes, on se retrouve dans un monde asséché où les gens se regroupent dans des cités Etats, où les différences entre les classes s'accroissent.



Dans la ville de Salina, on retrouve Raul, un ouvrier qui tente de faire un coup d'Etat. Malheureusement pour lui, il est pris. Ici, pas de prison. Lorsqu'on fait quelque chose contre le pouvoir, on est exilé dans le désert. C'est une mort plus longue, plus douloureuse. C'est l'exclusion pure et simple dans un monde où la communauté signifie la survie.





Un roman initiatique pour deux destins différents.



Mais la loi du désert, c'est le roman entre deux frères : Mathias et Raul, dont la relation est particulière. Mathias est l'aîné de la famille, celui qui est parti à la guerre. Raul est le vilain petit canard car c'est un ouvrier qui se laisse avoir à chaque mauvais coup. Raul étant exilé dans le désert, Mathias prend son rôle à cœur. Il déserte l'armée pour aller chercher son petit frère.



Nous avons ici deux chemins différents. Celui du fils prodigue qui va racheter ses péchés en traversant le désert, en y survivant, en découvrant la civilisation des blafards. Mathias, c'est celui qui couve trop son frère, celui qui passe tout Il va devoir le laisser mener sa propre vie, prendre la responsabilité de ses actes.



Deux chemins qui permettront peut être à ces deux frères de se retrouver. Deux chemins aussi qui leur permettront de devenir des hommes adultes libres. Ils leur permettront de trouver leur voie, tout simplement.





Dans ce désert, l'émergence d'une Babylone, d'une cité pirate.



La destination de ce livre reste aussi une ville légendaire, une ville cosmopolite. Une ville d'érudition où les blafards et les gens se côtoient, échangent et vivent en paix. C'est un peu la mémoire des deux peuples qui s'accumulent en attendant que l'humanité reprenne une ère prospère.



J'ai particulièrement aimé cette cité introuvable, cachée. C'est une espèce de Babylone perdue, une cité de pirates qui ressemble à un mirage. C'est dans ce rêve où reposent les pensées des humains libres, ceux qui répondent à la loi du désert
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Le chant mortel du soleil

En Résumé : Je dois bien admettre que je ne suis pas sorti conquis par ce roman, qui n’a finalement pas répondu aux attentes que je pouvais avoir suite à la présentation de l’éditeur et aux retours que j’ai vu passer sur le net. Pourtant le récit démarrait bien, avec un style riche, un rythme percutant, mais très vite j’ai trouvé que le style en faisait trop. Au fil des pages cela rendait l’ensemble à la fois étonnant, manquant de naturel dans les dialogues et devenait un peu trop ampoulé à mon goût. L’histoire suit à la fois le grand Qsaar et la quête de cavaliers, mais autant la première offre des choses intéressantes, autant la seconde m’a paru longue et frustrante tant il ne se passe rien. Concernant la guerre du grand Qsaar je regrette quand même certains Deus Ex Machina trop faciles et accommodant, lié au sorcier qui parait n’avoir d’autre utilité que de débloquer les choses de façon théâtrale et magique sans explication. Enfin j’ai trouvé que l’ensemble manquait de profondeur, sautant d’une scène à l’autre sans franchement bien développer les choses à mon goût. Après tout n’est pas mauvais, l’univers ne manque pas d’attrait et offre une atmosphère accrocheuse, de plus les thématiques soulevées, certes sont parfois un peu lourdes et manquent de finesse, mais globalement fonctionne, principalement dans un côté désabusé. Au final je n’étais peut-être pas le bon type de lecteur pour ce récit, ou bien j’avais trop d’attentes, maintenant je comprends parfaitement qu’il puisse plaire et accrocher.





Retrouvez la chronique complète sur le blog.
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Trois Oboles pour Charon

Voici un livre plutôt réussi qui revisite un thème mythologique. Pourtant en voyant la couverture je m'attendais plutôt à un thriller parapsychologique !

Le début met un peu en équilibre le lecteur car on comprend assez vite que le récit va suivre le cycle des renaissances du personnage. Mais comme il n'a pas de souvenirs, le risque d'être lassé était important. Afin que l'intrigue avance, l'auteur escamote le problème de la mémoire et l'on suit ses allers et retours dans l'histoire entrecoupé de séjours dans l'Au-delà où il est victime des petits tours de passe-passe de Charon.

Sisyphe ressemble à un étranger d'Albert Camus, vide de toute passion, inconscient de sa propre violence, un personnage de fiction hésitant entre mythologie moraliste et philosophie nihiliste. Les indiscutables qualités littéraires de ce livre en font un récit marquant, bien que profondément déprimant.
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Emblèmes, HS, tome 2 : Les Fées

J''étais très fière qu'un de mes textes fasse partie de la sélection de ce numéro d'Emblèmes consacré aux Fées, d'autant que c'est la talentueuse Léa Silhol qui s'occupait de cette collection. Ma nouvelle "Un si précieux élixir" avait déjà obtenu le Prix Jacques Moriceau mais trouvait là l'occasion d'être publiée.
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Trois Oboles pour Charon

Le pitch m'annonçait un coup de coeur et finalement, cela aura été une grosse déception.



Le thème est prometteur, les personnages aussi d'ailleurs. Et le fait de traverser l'histoire me plaisait énormément.



Sauf que tout se passe sur des champs de batailles. Moi qui ne supporte pas la guerre ! Et les descriptions sont longues et détaillées. L'écriture est d'une lourdeur incroyable, on n'avance pas et on reste au milieu des cadavres démembrés et sanguinolents.



Bref, je me dépêche de refermer ce livre qui me laissera une impression amère.
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La loi du désert

Roman de SF plutôt original qui se lit avec grand plaisir. L'auteur nous plonge dans un monde dévasté par la guerre entre les humains et des êtres mystérieux, affreux appelés Blafards, dont on ne saura pas grand chose. La seule chose que l'on saura vraiment c'est que le fond de leur coeur n'est peut-être pas aussi noir que les humains semblent le croire.



Il y beaucoup de détails sur les lieux, les ambiances, les ressentis des différents personnages et notamment des deux principaux protagonistes : Raul, jeune homme banni par les autorités et envoyé dans le fin fond du désert ; Mathian, son grand frère, qui déserte l'armée pour se confronter à ce désert hostile afin de le sauver. Mais, on a également beaucoup d'informations sur les personnages secondaires. Tous les personnages ont été très travaillés et en sont d'autant plus attachant. Le langage est très recherché aussi.



L'histoire, éloignée, de ces deux frères qui se retrouveront pour mieux se séparer relève du défi. L'auteur met en avant les liens de fratrie. Pour Mathian la famille prime sur tout le reste. Pour Raoul, elle prime beaucoup moins. Mathian veut retrouver son frère. Raoul veut survivre. Tout deux ont un même but : atteindre la mystérieuse cité "la Lanterne" qui semble être considérée comme une lueur d'espoir au coeur de ce monde désertique, inhospitalier à souhait... Mais, la Lanterne est-elle seulement le but ultime des deux frères ?
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Trois Oboles pour Charon

J’adore la mythologie grecque ! D’ailleurs, il faudra bientôt que je vous parle d’un livre absolument génialissime sur le sujet.

Dans celui dont il est question ici, Franck Ferric nous propose une version revisitée d’une des nombreuses légendes composant la mythologie grecque. Je ne vous dévoile pas de laquelle il s’agit et je vous conseille de ne pas lire la 4ème de couverture qui a le grand tort d’annoncer le nom du principal protagoniste. J’aurais trouvé beaucoup plus amusant d’essayer de le deviner par moi-même tout comme ce protagoniste amnésique qui cherche à découvrir son identité.



Dans l’ensemble, je n’ai pas été complètement séduite par ce roman. Pourtant, il est admirablement bien écrit. Le style est recherché, très travaillé, parfois poétique. Ce qui détonne plutôt avec le contenu, violent, sanglant. Notre mystérieux personnage principal traverse les âges et, pour ces nombreux passages sur Terre, le voilà à chaque fois plongé en pleine guerre. Je me suis d’ailleurs amusée à tenter de reconnaître de quelle guerre ou bataille il s’agissait. L’issue est toutefois toujours la même, notre personnage y laisse la vie et se retrouve sur les rives du Styx en compagnie de Charon qu’il assaille de questions afin de comprendre ces incessants va-et-vient entre la vie et la mort.



Je ne peux vous en dire plus sans spoiler. Mais ce roman m’a plutôt laissée perplexe. Je n’ai pas vraiment compris ce que l’auteur a voulu dire. Cherchait-il à démontrer l’absurdité de l’existence de l’humanité condamnée à reproduire inlassablement les mêmes erreurs encore et encore comme si elle perdait le souvenir de ses fautes et ne pouvait en tirer des leçons ? Cherchait-il à montrer l’absurdité des croyances en des prétendues divinités découragées qui semblent avoir, au fil des siècles, abandonné leurs protégés à leur entêtement et leur bêtise ? Ou tout simplement à pointer du doigt le fait que les hommes n’ont pas besoin d’eux et que certains savent très bien gérer leur vie et ses aléas sans avoir recours à une entité supérieure ? Mais autant dire que l’être humain n’a pas le beau rôle dans ces pages où tous ces vices sont mis en avant.



Bref, j’ai fermé ce livre avec ces questions. Le côté répétitif des passages sur Terre de notre personnage et la véritable identité du personnage central semblent appuyer mes suppositions.( Et puis c’est souvent ainsi que la légende originale est interprétée). Malheureusement, le procédé, bien qu’original, devient assez lassant à la longue et j’avais hâte d’en finir. La fin est amère, sans espoir et il en ressort une espèce de mélancolie ajoutée à l’incompréhension qu’elle m’inspire.



En résumé, la première moitié du roman est très bonne. On est sous le charme de la plume délicate de Franck Ferric et on découvre cet univers qui nous fait côtoyer de près quelques heures sombres de l’Histoire. J’y ai même appris des choses.

Mais le récit, dans la deuxième partie, s’essouffle et l’intérêt du lecteur avec. C’est dommage d’autant plus qu’il interroge sur de nombreux thèmes : la mémoire, l’identité, le sens de la vie, nos croyances etc… et que son contexte historique est bien documenté et retranscrit. En tout cas, voilà un auteur français très prometteur.



« Maintenant que j’en étais réduit à me briser l’échine pour du vent, j’éprouvais une certaine compassion pour ces hommes et ces femmes que j’avais si longtemps déconsidérés ou malmenés. Pas plus que la mienne, leurs vies n’avaient eu de sens. Et je me sentais subitement assez confus d’avoir tant méprisé ceux qui n’avaient pas eu assez de moyens pour se révolter contre ça. A la fin de leur vie, sentant la mort arriver, avaient-ils eu le temps de mesurer la valeur de leur vécu à l’aune des images laissées par leurs souvenirs ? S’étaient-ils posé cette question qui me taraudait depuis des jours : à quoi bon tout cela ? Avaient-ils jugé que malgré l’absurdité de leurs existences, celles-ci avaient malgré tout valu le coup d’être vécues ? »




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Les Héritiers d'Homère

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Mais celle-ci, me direz-vous ? Et bien celle-ci me donne bien envie de me procurer la suivante !



Assez conséquente, avec pas moins de dix-huit textes, elle garde cependant une authenticité remarquable. Oui, authenticité ! Car l'esprit d'Homère est bien là. Son style ? Non ! Et heureusement ! Désolée pour les inconditionnels, mais je le trouve si redondant qu'il en est parfois ennuyeux. Du moins, les traductions que j'en ai lu. Mais, avec sa patte, chacun des auteurs a capturé une essence de ses récits, comme une chimère de légende. C'était aussi une bonne occasion pour moi de réviser mes classiques. Je remercie d'ailleurs les anthologistes pour le "petit" glossaire final, qui permet parfois de se recaler la mémoire.



Un petit mot sur chaque nouvelle sur mon blog.

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La loi du désert - Intégrale

Pour avoir suivi les mauvaises personnes, Raul est condamné à l'exil dans le désert. Un coin nommé " les desolations" d'où personne ne revient. Quand il apprend la nouvelle, son frère aîné déserte l'armée pour tenter de le sauver au mépris de sa vie.



Cette histoire nous plonge dans un monde post apocalyptique où le désert a gagné la terre. Les hommes survivent difficilement à la poussière et au soleil, la science a régressé, mais ils n'ont pas abandonné leurs vieux réflexes de violence et de haine. Leur vie est rythmée par la lutte contre le sable et par la guerre, contre leur voisin ou contre les Blafards. Un peuple étrange, different et donc effrayant par conséquent il faut les exterminer...

Raul est un jeune homme qui se cherche et don exil ca être l'occasion de se remettre en question, de réfléchir sur ses croyances. Son frère Mathian est plus sur de lui, il prend moins le temps de réfléchir, il est plus inflexible.



Le ton est très descriptif, les phrases posent le décors avec beaucoup de détails ce qui permet une totale immersion dans l'univers. On ressent la chaleur, la soif, l'infinité du désert. J'ai trouvé le style très agréable à lire mais il en ressort une certaine nonchalance. Le récit avance tout doucement, c'est un voyage de longue haleine tout comme la traversée du désert. Nous sommes quasiment dans un voyage initiatique et il m'a manqué peut-être un peu plus de rythme.
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