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Critiques de Franck Pavloff (404)
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Matin brun

Il est des livres importants.

Des livres à dire à nos enfants, comme il est des vers que nous devons leur faire entendre afin que leur matin ne devienne jamais brun :

"Quand ils sont venus

chercher les communistes

Je n'ai rien dit

Je n'étais pas communiste

Quand ils sont venus

chercher les syndicalistes

Je n'ai rien dit

Je n'étais pas syndicaliste

Quand ils sont venus

chercher les juifs

Je n'ai rien dit

Je n'étais pas juif

Quand ils sont venus

chercher les catholiques

Je n'ai rien dit

Je n'étais pas catholique

Puis ils sont venus me chercher

Et il ne restait plus personne

pour dire quelque chose."

Martin Niemöller - 1942







Astrid SHRIQUI GARAIN
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Matin brun

Un tout petit bouquin en fait ‘il un bon ?

La réponse est claire : oui indiscutablement.

« Matin brun » fait parti de ces petits miracles qui loin de discours rébarbatifs ou soporifiques, montre avec une impressionnante efficacité

Les dangers d’un état totalitaire. Cette couleur inquiète, d’autant plus que dans des périodes difficiles, ce discours funeste pose ces jalons dans l’ombre et trouve écho auprès de gens désemparés. Franck Pavloff rappelle à ceux qui croient que le salut passe par la lâcheté et la soumission est une tragique erreur et que le choix d’un état nationaliste est bien la pire des solutions.

Un texte fort, intemporel, à lire à tout âge
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Matin brun

Tous les chemins mènent au brun...



Aujourd’hui c’est décider, je m’attelle à la recherche du fameux « Matin brun » que tant de lecteurs m’ont incité lire depuis la découverte de la grande nouvelle « Inconnu à cette adresse ».



Direction la médiathèque et la lettre « P » dans la catégorie romans. Au trigramme « Pav », je fais choux blanc. Après un petit surf sur l’ordinateur, je découvre que « Matin brun » figure dans les romans jeunesse.



Après une recherche vaine dans les romans adolescents, je décide contraint et forcé de demander à la bibliothécaire où se trouve le « Matin brun ».



Elle se dirige vers les livres cartonnés pour tous petits et me sort le fascicule marron barré d’une grosse croix noire. A mon avis, dans un reflexe pavlovien, la bibliothécaire, à peine réveillée le matin, a rangé machinalement « Matin brun » à coté du petit « Ours brun » !



J’imagine l’adaptation de l’ouvrage pour les tous petits. Dans l’état brun, il était interdit de lire des albums où figurent des ours polaires, lunaires ou bien encore colorés. Seuls les livres du petit ours brun ou encore les albums de Winnie l’ourson sont autorisés. Tout parent lisant alors à ses enfants un ouvrage interdit est automatiquement arrêté et jeté en prison par les milices brunes. Ouf je suis sauvé, mon fils adorait les petits ours bruns et j’en ai un paquet en stock !



Non, non ! Bien que toute cette histoire soit vraie (hormis l’adaptation sur les ours), Franck Pavloff a retenu les chats et les chiens pour illustrer son propos.



En effet, l’état brun a désormais interdit aux propriétaires d’animaux domestiques de posséder des chats ou des chiens d’une autre couleur que le brun. Charlie et son ami se résignent donc à piquer le chien pour l’un, un labrador noir et un chat pour l’autre, un chat de gouttière blanc tacheté de noir.



Malheureusement, la répression une fois en marche, l’interdiction ne va s’arrêter à ce seul stade et va s’étendre inexorablement à d’autres champs d’application beaucoup plus problématiques…



Si Pavloff avait été anglais, j’aurais compris qu’il cherche à diminuer drastiquement la population des chats et des chiens afin qu’il ne pleuve plus des cordes sur la Grande-Bretagne (1). Mais en France, B.B. a dû être toute retournée…



Pour ma part, je suis tranquille, je n’ai ni chats, ni chiens à la main. On pourrait juste me reprocher d’avoir hébergé un hamster dont je ne me souviens pas la couleur. Heureusement, il est mort quelques jours seulement après… Ouf, ouf…



Matin pour agir ou attendre la chance, j’ai préféré utiliser l'humour en bousculant peut-être les évidences pour vous dépeindre cette nouvelle d’une dizaine de pages seulement. Dix pages pour vous rappeler qu’il est toujours plus facile de laisser faire que de se battre pour des droits qui nous paraissent pas si importants que ça au premier abord.



Ensuite, il est trop tard pour s’attaquer aux tentacules de la pieuvre totalitaire devenue de plus en plus violente. La lecture de Persepolis, pleine d’absurdités pour nous autres occidentaux, s’apparente parfaitement à la nouvelle de Pavloff.



Je ne peux que vous conseiller de découvrir, quels que soient les obstacles à franchir, ce petit texte d’une absurdité et d’une puissance intemporelle ! Indispensable pour les jeunes et, plus encore, pour les moins jeunes !



Pour conclure, comme le chantait l’idole des français dans ma jeunesse, chaque jour il vous revient de choisir :



♫ « Matin pour donner ou bien matin pour prendre,

Pour oublier ou pour apprendre,

Matin pour aimer, maudire ou mépriser

Laisser tomber ou résister. » ♪ ♫



(1) It rains cats and dogs en anglais

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Matin brun

Il y a peu de temps j'ai eu l'occasion d'assister à une adaptation théâtrale de Matin Brun. C'était du théâtre de rue et les spectateurs étaient malheureusement peu nombreux.

Le décor faisait froid dans le dos. Une centaine de livres éparpillés au sol, les pages battant au vent, abandonnés, souillés....Agonisaient là, parmi tant d'autres, des romans de Zola, Victor Hugo, Flaubert, un dictionnaire des synonymes, des beaux livres documentaires, des albums pour la jeunesse..

Au milieu de tout cela, un brasero.

Et c'est là que le texte de Pavloff a pris toute sa force, porté à bout de bras par deux comédiens bourrés de talent.

Je ne connaissais pas cet écrit de Pavloff avant d'en voir cette adaptation bouleversante. Je suis bien heureuse de l'avoir découvert.

C'est un texte très court mais d'une densité incroyable. En quelques pages, Pavloff dénonce le totalitarisme, la pensée unique et les dangers d'une population frileuse qui a la frousse et pas le courage de se révolter.

" Résister davantage, mais comment ! ça va si vite, il y a le boulot, les soucis de tous les jours. Les autres aussi baissent les bras pour être un peu tranquille, non ? "

Inutile d'en rajouter. Cette phrase est tellement criante de vérité que je me cacherai bien sous mon bureau, honteuse. Là, où au contraire, il faudrait se relever !



Il convient de savoir que l'écriture de ce texte n'a rien d'anodin. Frank Pavloff a rédigé cette nouvelle au moment des élections régionales de 1998 quand des élus de droite ont annoncé des alliances avec le Front national. C'est en 2002, lors des élections présidentielles, lorsque la France sidérée constate l'ampleur des dégâts, que Matin Brun connaîtra le succès.



Cette nouvelle est évidemment toujours et encore bien plus d'actualité. Alors si, comme moi, vous étiez passé au travers, remédiez-vite à cela !

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Matin brun

Deux amis sont bien tristes. Ils ont respectivement dû se séparer de leur chien et de leur chat, au motif qu’ils n’étaient pas bruns, seule couleur désormais acceptée par l’état. Mais puisque c’est la règle, pas question de tricher, même si ces animaux étaient bien affectueux. Après tout, ce n’était que des animaux « La nation n’a rien à y gagner à accepter qu’on détourne la loi, et à jouer au chat et à la souris. Brune, il avait rajouté, en regardant autour de lui, souris brune, au cas où on aurait surpris notre conversation. » (p. 5 & 6) Le temps passe et les deux amis décident de reprendre un animal : ce sera donc un chien brun et un chat brun, comme le veut la loi. « Comme si de faire tout simplement ce qui allait dans le bon sens dans la cité nous rassurait et nous simplifiait la vie. La sécurité brune, ça pouvait avoir du bon. » (p. 8) Mais à force de laisser faire, de dire que ce n’est rien, que ce n’est pas grave, les hommes sont dépassés par le pouvoir qui devient autoritaire et répressif au-delà de toute mesure et de toute raison. « Ce n’est pas parce qu’on aurait acheté récemment un animal brun qu’on aurait changé de mentalité, ils ont dit. » (p. 10)



En simplement onze pages, la terreur atteint des sommets vertigineux. La montée de la xénophobie et du totalitarisme, d’abord banalisée, devient irrépressible : le système est bien huilé et la machine à broyer fonctionne à la perfection. Onze pages, seulement onze pages et une claque qui réveille, qui rappelle les passés tragiques et les écœurantes défaites de la démocratie et de la liberté. Voilà un texte qui, selon moi, est bien plus efficace que la navrante logorrhée de Stéphane Hessel qui nous clamait Indignez-vous !

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Matin brun

J'ai coutume de dire à mes élèves qu'il faut privilégier la qualité à la quantité. En voilà un qui a compris la leçon ! Toute l'efficacité de ce texte tient à sa brièveté. C'est percutant et fulgurant : on assiste, en 11 pages seulement, à la transformation d'une société et à l'instauration d'un état totalitaire. Tandis que les libertés sont de plus en plus restreintes, étouffées par des règles absurdes (tout ce qui n'est pas brun doit disparaître), l'inaction semble légion. Le narrateur ne semble pas comprendre, ne veut pas comprendre. La peur, le manque de discernement, la tendance au conformisme expliquent l'absence de réactions. La prise de conscience est bien trop tardive.

Le style est limpide, les allusions claires, la leçon efficace. À mettre entre toutes les mains.


Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Matin brun

Un tout petit, petit livre, onze pages seulement et pourtant un texte puissant. Ça commence brutalement, par une question, le chien de Charlie était-il si malade que ce dernier ait dû le faire piquer ? Non, pas du tout, Charlie a dû se séparer de son chien parce qu'il n'était pas brun. Après les chats, le narrateur s'est lui-même débarrassé de son matou blanc le mois précédent. Les deux hommes acceptent les raisons qu'on leur donne même s'ils ne sont pas à l'aise. Est-ce que cela suffira pour qu'ils protestent ?

Compte tenu du peu de longueur du texte, je ne vais pas vous en dire plus, mais je vous en recommande vivement la lecture.

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Matin brun

Onze pages.

Onze pages et mille réflexions.

Onze pages et la vision éclair de la lente chute d’un état dans le totalitarisme.

Onze pages où la métaphore fait froid dans le dos.

Onze pages et une question : que ferai-je, qu’aurais-je fait à leur place ?

Onze pages simples, mais jamais naïves, quoi qu’on en dise.

Onze pages dont le succès a éclaté après le triste 21 avril 2002.

Onze pages qui m’ont rappelé :



« Quand ils sont venus chercher les communistes,

je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,

je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les juifs,

je n'ai rien dit, je n'étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les catholiques,

je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique.

Puis ils sont venus me chercher.

Et il ne restait personne pour protester... »

Pasteur Martin Niemoller (1892-1984), Dachau 1942



terminé le 20 avril 2006.
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Matin brun

La quatrième de couverture annonce déjà tout ce qu'il y a à savoir : « Sait-on assez où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d'entre nous ? »

Publié en 1998 en réaction aux alliances avec l'extrême droite, l'auteur tire à boulet brun sur les régimes totalitaires. Il dénonce la pensée unique et rappelle de facto l'importance du libre arbitre.

Personnellement, j'ai trouvé que les choix des deux amis dont il est question dans ce texte étaient bien plus que de petites lâchetés mais qu'importe, la démonstration est simple, claire, efficace et met au pilori les bombes à retardement que sont les compromissions et le renoncement.

Du ultra court (10 pages !) qui va droit au but. Et plus actuel que jamais…

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Matin brun

Un livre , oui un vrai livre de onze pages.Au delà de l’apparence simple, une concision géniale pour dénoncer la barbarie qui prend souvent quand elle s’installe subrepticement l’apparence de petits détails de la vie ordinaire.Aussi talentueux et corrosif que certaines fables de La Fontaine. L’art de dire l’essentiel en peu de mots.Un texte simple et subtil, que je conseille sans modération à tous tous mes amis et à tous les amoureux de la littérature

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Matin brun

« Matin Brun » est une réflexion sur le tri sélectif…

A commencer par celui des chiens !

Non ! Pas noirs…bruns dit le nouveau décret ! Sinon RIEN !

Alors que faire de ces indésirables, « les non bruns » ?

Les éliminer sinon la milice s'en chargera !

La terreur brune gagne du terrain !

Après les chiens, les chats et tutti quanti, passons aux Humains, leurs propriétaires !

Puis tous ceux qui ont, avec eux, un lien de près ou de loin...

BRUNS sinon RIEN !

Est-ce inévitable? C'est discutable !

Est-ce inacceptable ? C'est indubitable !

En quelques lignes, le message é'clair : méfiance oblige lorsqu'un Etat annonce la couleur...sombre !

Quoi qu'il en soit, ce tout petit livre de Franck Pavloff, est « indice-pensable » et surtout, pour nous tous, bien abordable !

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Matin brun

Plus une nouvelle qu'un roman, onze pages bien aérées, petit format.

Est-ce qu'on a le temps, en onze pages, d'installer un cadre, proposer une réflexion de fond et faire monter la tension?

Il semblerait bien que oui.

L'efficacité de ce petit texte réside dans sa simplicité apparente: point besoin d'effets de manches pour montrer la progression inéluctable du totalitarisme face à l'inertie confortable des citoyens...

À chaque palier franchi on se dit, oui, cela parait plausible.

Perturbant...



Challenge Muli-défis 2018

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Matin brun (beau livre)

Un texte coup de poing pour évoquer l'indifférence des masses et leur manipulation.



Comment en arrive-t-on à laisser faire ? à tout accepter ? Pourquoi ne nous rebellons nous que si nos propres intérêts sont au cause ?



Le texte de Pavloff a plus de quinze ans et il est bien connu des enseignants pour son pouvoir d'inciter à la réflexion.



Cette nouvelle présentation mise en scène par l'artiste "urbain" connu sous le pseudonyme C215 actualise ce combat en forme de cri.



Il offre le portrait des oubliés d'hier et d'aujourd'hui : jeunes et vieux, hommes et femmes, de tous les continents sont représentés, tour à tour. Ils nous regardent afin de peut-être de nous rappeler que nous appartenons à une seule humanité.



Nos pensées s'envolent alors vers les migrants qui frappent à notre porte et de façon plus large à tous les opprimés.



Si nous acceptons aujourd'hui que les autres soient rejetés, humiliés, traqués, tués...nous risquons fort de nous condamner nous-même.



Une fable intemporelle à garder en mémoire.
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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La nuit des enfants qui dansent

Un vieil hongrois réfugié en Autriche dévoile peu à peu son histoire, qui se confond avec celle de la seconde moitié du XXème siècle. Il retrouve un jeune acrobate qui aurait pu être son fils. C'est accompagnés de l'amoureuse de celui-ci, en fuite pour échapper au pire, et aidés par divers autres personnages, tous intéressants et importants dans ce récit, qu'ils vont suivre en camion un parcours initiatique, alors même que d'autres migrants frappent à la porte de la vieille Europe.

Autre temps, autres mœurs, mais les réactions sont toujours les mêmes : positives (accueil) ou négatives (xénophobie, repli sur soi).

J'ai beaucoup apprécié ce roman qui évoque avec une grande poésie les thèmes de la transmission, de la mémoire, du remords et dans lequel la musique et les oiseaux tiennent une place primordiale.

En bref, c'est un livre profond sous une apparente légèreté.
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Matin brun

Une très courte histoire, certes, mais à portée longue...



Dans ce monde uniformisé où le brun domine tout ( tiens, comme l'uniforme des membres du parti national-socialiste allemand...), Charlie a dû faire piquer son chien car il n'avait pas la couleur requise. C'est comme le chat de son copain, le narrateur, qu'il a fallu faire disparaitre aussi... Ils se résignent cependant à suivre les directives de cet état totalitaire, sans trop se poser de questions. Mais c'était sans compter les absurdités du pouvoir, hélas sans limites...



On peut trouver cette fable un peu simpliste et transparente mais j'estime qu'elle diffuse un message fort, et que ce livre à un euro a le mérite de rappeler les dangers de l'intolérance et de la passivité collective. L'auteur explique qu'il a écrit cette histoire comme un coup de colère face aux alliances de certains candidats avec l'extrême-droite , en 1998.



En tout cas , elle fait réagir les élèves de 3ème, qui l'ont souvent à lire. Voilà d'autres titres qu'ils proposent, tout aussi explicites:" Une seule couleur", " L'état brun" ou " Un monde brun totalitaire" ... Moi, je souhaiterais un matin arc-en-ciel, ce serait tellement plus chaleureux...
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Matin brun

Je ne sais pas comment faire, alors je passe par Matin Brun et l’impact tonitruant de ce mince opuscule. Je ressens encore très bien la petite déflagration, il y a dix ans, lorsque j’ai eu le livre en main.

Mais je ne suis pas là pour en re-parler. C’est juste que le livre dont je vais dire quelques mots, n’est pas répertorié dans Babelio.



J’ai passé un formidable week-end en Haute-Loire. Samedi, sur le soir, mes amis m’ont proposé de faire un tour et d’aller à L’Arbre Vagabond. Nous prenons la voiture, traversons un plateau endormi et fumant où cohabitent vaches de l’Aubrac et petits chevaux et arrivons enfin en terre promise, loin de la fureur du monde.

Cette librairie/vinothéque, qui est aussi un lieu de lecture et de spectacles, est absolument incroyable. La densité de livres n’a d’égal que leur diversité et la mise en valeur dépend des coups de coeur du propriétaire. Il n’y a donc aucun marketing et peu de livres récents.

Par contre L’Arbre Vagabond est à l’origine des éditions CHEYNE dont elle héberge encore une formidable collection.

Matin Brun, publié chez CHEYNE donc, en est le livre étendard,le livre culte.

Alors, un peu au hasard, entre Jean d’Amérique et Germain Tramier, j’ai été choisi par ce livre, absent sur Babelio: :

« La Bibliothèque de Rilke »

Essais de voix

du finlandais francophone Harri Veivo.

C’est un petit livre magnifique, plutôt rouge carmin dans sa couverture granuleuse. Le papier invite à la caresse et le texte à la grâce.

Une cinquantaine de pages de prose poétique, écrites en français par ce professeur d’université à Caen.

Une écriture d’une délicatesse infinie, précise et mutine, qui fait résonner le silence en soi.

Trouver le mot juste, chercher une langue, prendre voix.

Ce livre m’accompagne donc cette semaine et nous nous entendons à merveille.

L’un des courts textes, que j’ai apprivoisé, s’intitule mystérieusement:

« La troisième beauté des villes françaises: Caen-Metz-Mulhouse »



Toute cette beauté se cache en s’étalant voluptueusement dans la grotte magique de l’Arbre Vagabond, cernée par des vins Nature.

Si vous passez dans la région, n'hésitez pas à faire le détour.

Mais quel dommage, toute cette poésie absente de Babelio.

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Matin brun (beau livre)

Une lecture coup de poing. 10 pages, c'est tout ce qu'il faut à l'auteur pour nous plonger dans le totalitarisme et l'absurdité, la passivité et la peur. Interdiction des chats non brun, des chiens non brun, de toute chose non brune, puis arrestation de ceux qui ne respectent pas la règle, puis celle de ceux qui par le passé ont contrevenu sans le savoir à une règle qui n'existait pas encore... De manière simple, l'auteur nous décrit un monde où les libertés sont réduites peu à peu, l'air de rien, sans révolte de la population, jusqu'à ce que cela soit trop tard.

Un engrenage fictionnel mais tellement proche de la réalité.
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L'espérance est ma patrie

Entre enquête généalogique minutieuse et tourments de l’histoire d’un petit pays l’Estonie , passé du joug nazi sous l’emprise des troupes du Reich durant quatre ans suivies de quarante - sept années sous le joug soviétique le lecteur découvre Stig Nyman, généalogiste de son état , dans le train qui le mène à Narval, au nord - Ouest de l’Estonie, dépêché depuis Stockholm où il espère retrouver la trace d’un certain Toomas Luutos .



Né en 1918 , au moment où le régime tsariste s’effondrait et l’Empire allemand sombrait ce collectionneur , faussaire de génie a laissé un héritage conséquent …..



L’Estonie balbutiante cherchait alors son indépendance entre ces deux géants terrassés , un pays à l’identité fluctuante ,aux frontières poreuses .



Une recherche successorale fouillée dira s’il a des descendants ….



Louna et Lukas , ses enfants , chacun avec sa sensibilité ,venus de France se demandent qu’en est il de leur faculté de résilience face à cet imposteur , ce père qui les a quittés brutalement ,un pacte de filiation lié à cet héritage , ce cadeau de tableaux ……Leur mère , disparue dans un accident de voiture qui, blessée par son absence ne s’en était jamais remise ….



Révélations intimes , au cœur de Tallinn l’Européenne, pour ce frère et cette sœur venus de si loin …

Un ruban paquet cadeau , un héritage rouge sang aux confins de la Baltique , fausses pistes, tableaux confisqués , escroqueries , expertises multiples , procédures interminables ….spoliations durant la guerre …

Je n’en dirai pas plus ….

C’est un texte très complexe , difficile à décrypter, à la très belle écriture : fascinant voyage historique ,fourmillant de détails jusqu’à notre époque …..à l’espérance des lendemains au cœur d’un pays à l’histoire dépecée , de l’horreur nazie aux travailleurs stakhanovistes et l’enfer des goulags ….

Un texte qui résonne intensément en ces temps de guerre à nos portes ….







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Matin brun

*****



Deux amis se retrouvent régulièrement pour boire un café, partager une bière ou faire une partie de belote. Ils sentent bien que les choses changent, que l'Etat brun impose ses lois et ses idées. Mais si chacun reste à sa place, ne dit rien, alors tout devrait bien se passer...



Un très court récit choc, percutant, violent... Comme un coup porté au cœur, au corps... Et le souffle qui se perd...



Quand le monde ne va plus et que chacun tente de s'effacer, un jour les évènements vous rattrapent. Et c'est la fin...



Entre protester, accepter ou céder... Il faut choisir et assumer.
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Matin brun

Voici un livre très court (11 pages) mais qui réussit en peu de mots à faire passer un grand message. A l’image de « 1984 » d’Orwell, il montre comment un régime totalitaire peut se mettre en place rapidement pour peu que l’on ne fasse pas trop attention ou que, par peur ou par soumission, nous nous plions trop rapidement aux nouvelles règles établies. Il est assez remarquable d’avoir réussi ce défi en si peu de pages d’autant plus que l’on voit les différentes étapes de l’oppression (d’abord l’interdiction des animaux d’un autre pelage que le brun, puis la censure de la presse, etc.).

L’histoire peut sembler vue et revue mais les piqûres de rappel sont toujours bonnes à prendre et ce livre présente l’avantage d’être accessible aux plus jeunes (l’histoire n’est pas très compliquée et le livre très court). Autre point positif, on le trouve à 1€ alors aucune excuse pour se priver de cette lecture !
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