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Critiques de Franck Pavloff (404)
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Matin brun

Qui ne dit mot...



Charlie et son ami sont tristes. Ils ont du euthanasier leur chat et leur chien car ils n'étaient pas bruns. Et si ce n'était que le début ?



Court mais brutal. Petit mais instructif. Bref mais marquant. Ce livre minuscule porte un message vital. Détourner le regard face au totalitarisme, c'est l'approuver par contumace. Ne pas réagir face aux mesures totalitaires, ce n'est pas se protéger, c'est tout simplement permettre la mise en place progressive du système.



L'indifférence, la lâcheté sont le meilleur engrais du fascisme. Le réveil est toujours tardif. La prise de conscience n'a lieu que lorsqu'il est trop tard. Les lendemains sont bruns.



Bref, ce livre devrait être étudié à l'école et lu à tout âge.
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Matin brun

5 minutes, voilà, 5 minutes maximum pour lire ce petit fascicule de 5 pages.



Fulgurant ! Quelle force ! Vous n’êtes pas prêt de l’oublier et c’est tant mieux. Je ne vais pas vous le résumer. Le 4ème de couverture dit tout.



Sachez simplement, que cela nous parle de la façon insidieuse de nous faire accepter et surtout d’accepter l’inacceptable. Jusqu’au jour où…



Faites-le circuler. Et surtout ne lâchez rien !

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Matin brun

Une toute petite nouvelle, qui aurait pu passer inaperçue, mais qui a eu un succès mérité. Alors que la France était plongée dans la peur: de l'étranger, de l'Europe, des politiques, des chiens bruns et quelle propulsait Jean-Marie Le Pen au second tour des élections présidentielles, Franck Pavloff a réagi en écrivant un texte fort sur notre tendance au laisser-faire et les irrémédiables catastrophes qu'il pourrait produire (ce que l'on appelle en Europe le syndrome de Munich). Il est parfois bon d'arrêter de regarder son petit quotidien et de jeter un oeil sur les politiques qui décident pour nous de notre façon de vivre ensemble.


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Matin brun (beau livre)

COUP DE COEUR pour ce court roman qu'il faut absolument faire lire au plus grand nombre adolescents et enfants y compris, pour que jamais on ne revive certaines atrocités du passé.



C'est un livre coup de poing et qui donne à réfléchir, je pense sincèrement qu'il devrait être étudié dans les collèges et lycées. J'ai aimé l'écriture aussi incisive, claire et précise tout en émotion. C'est un livre qui interroge, faut-il se fondre dans la masse ? faut-il ne pas réagir aux injustices ? faut-il accepter l'inacceptable ? A travers cette dystopie l'auteur nous met face à nos petits actes de lâcheté quotidiens sans pour autant nous prendre en otage. le ton n'est pas du tout moralisateur, on nous raconte une et à chacun d'en tirer ce qu'il veut



C'est une histoire très actuelle, quand on voit comment la liberté de penser et d'expression sont mutilées , muselées on peut que craindre qu'un matin brun arrive. Ca montre bien que ne pas se poser de questions et ne pas réagir à ce qui se passe autour de nous peut mener à la dictature. L'auteur signe ici une fable sociale contemporaine qui n'est pas sans rappeler l'excellent Farenheit 451, une dystopie très réussie que je recommande chaudement.



Franck Pavloff avait écrit ce texte après la révélation d'alliances de candidats de partis classiques avec le Front National au deuxième tour des élections régionales. Matin Brun c'est le refus du conformisme, refus de la pensée unique, refus de la dictature, du prêt à penser, refus de la censure et droit à la différence et liberté de pensée. Que des thèmes qui me sont chers et qui me parlent. Je ne pouvais qu'être conquise par le texte servis par les illustrations au pochoir de C215 dont j'adore le travail, l'humanisme et la simplicité, dont les sujets de prédilection sont l'enfance, les laissés-pour-compte. Des dessins puissants et saisissants qui sont en total adéquation avec la puissance du texte.



Un beau livre qui est mon premier coup de coeur pour 2015 c'est poignant, humaniste et universel.



VERDICT



A SE PROCURER D'URGENCE !!! tout le monde devrait l'avoir lu, à offrir à des ados c'est un beau cadeau. A méditer. Il n y a aucune excuse il n'est pas onéreux et pas long à lire.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Le pont de Ran-Mositar

Sa clé de voûte était de pierre et bois, symbole de cohabitation pacifique entre l'est musulman et l'ouest chrétien.



Il ne faut pas être grand clerc pour associer le pays imaginaire décrit par Franck Pavloff à l'ex-Yougoslavie martyrisée par la guerre civile des années 90.

Des côtes de la mer Adriatique au pont ottoman bombardé de Mostar, l'auteur redessine la période noire du pays où les haines collent encore aux ruines des maisons, où les êtres se côtoient dans le silence assourdissant de la douleur et de la vengeance.



La poésie de l'écriture compense le sordide et la barbarie. Malgré la paix imposée, la violence des faits de guerre s'exprime encore et toujours dans les rapports humains rugueux. À travers des personnages qui survivent ou se cherchent, on observe un pays qui se tente de se reconstruire tel le vieux pont piéton, symbole sacrifié de fractures communautaristes. Les figures de femmes sont telles des piétas de douleurs en perpétuel danger dans un monde d'hommes qui lamine tout espoir.



Magnifique fable pétrie d'humanité. Je referme à nouveau charmée un livre de Pavloff, conquise par un texte qui équilibre magnifiquement beauté de la nature et folie des hommes.

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Matin brun

Prendre 10 minutes pour lire ce livre.

Et puis après, 10 minutes pour réfléchir, sans complaisance.





Ça fait mal, hein ?
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Matin brun

11 pages.



11 petites pages de rien du tout mais tout est dit.



"Matin brun" est une dystopie. Impossible de savoir où et quand cela se passe. Un dialogue entre deux amis. Un constat sur des changements dans la société. Ca commence avec une loi qui semble un peu bizarre mais qui n'affecte pas directement le narrateur alors pas de raison de s'inquiéter, de réagir. Puis une autre loi. Et encore une autre. Les libertés sont restreintes un peu plus chaque fois. Au début cela paraît anecdotique. Puis cela se rapproche. Alors là le narrateur commence à se sentir concerné, à douter, à avoir peur, à regretter de ne pas avoir réagi dès la première loi. Mais il est trop tard !



En 11 petites pages Franck Pavloff démontre avec brio et efficacité la mécanique insidieuse de l'instauration d'un Etat totalitaire. Il nous met face à nos petites lâchetés du quotidien, aux moments où nous avons fermé les yeux face à une décision politique ou lorsque nous ne sommes pas intervenus quand un élève était molesté dans la cour de récréation parce qu'il est plus simple de se laisser porter par le mouvement général, parce que nous ne sommes pas concernés par la discrimination, parce que les scientifiques cautionnent, parce que la censure ne concerne pas nos centres d'intérêt, etc. Un texte qui met l'accent sur notre naïveté parfois, notre paresse souvent, notre lâcheté quelques fois, notre sens du conformisme, notre égoïsme et, hélas, notre mauvaise foi.



Franck Pavloff a écrit ce texte à la fin des années 1990 lorsque à la l'occasion d'élections locales en France il a assisté, comme toute la France, à la montée des extrémistes, aux alliances locales entre des partis dits « traditionnels et républicains » et l'extrême droite pour gagner une mairie, une région. Un texte éminemment politique qui a connu un regain de succès en 2002. Et qu'il faudrait étudier dans tous les lycées.



Je n'ai pu m'empêcher de penser à « La vague » de Todd Strasser, mais aussi à ce poème de Martin Niemöller :



« Quand ils sont venus chercher les communistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste,

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste,

Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n'ai rien dit, je n'étais pas juif,

Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique

Et puis ils sont venus me chercher

Et il ne restait plus personne pour protester »

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Matin brun

Un bouquin de 11 pages, vous avez déjà lu ça vous ? Moi, c’était la première fois, c’est une collègue qui m’a dit que c’était super.



Je confirme qu’écrire une dystopie de 11 pages est pertinent et Frank Pavloff a bien relevé le défi : deux copains papotent de l’animal qu’ils ont fait piquer car il n’était pas brun, donc non conforme à la nouvelle loi. Et puis après, tous ceux qui n’étaient pas pour « l’idéologie du brun » étaient poursuivis par la milice… Et puis après, tous ceux qui, AVANT, avaient un animal non brun…



Vous devinez la fin ? Pourvu que cette société-là reste de la science-fiction…

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Matin brun

Lu le 15 décembre 2014



Petit texte, simple, lu en quelques minutes qui invite à la résistance.

Moi aussi, je préfère les matins orangés, les chiens bariolés, les chats colorés, les idées et initiatives farfelues et nuancées.
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Matin brun

Une fable sur la dictature et ses absurdités meurtrières, la xénophobie, l'obéissance des foules, la délation (par vengeance ou tout simplement pour sauver sa peau)... Propos intéressant et important, certes, mais cet ouvrage n'apporte rien à la réflexion sur le sujet, je trouve. Les convaincus connaissent déjà ce que dénonce l'auteur. Les anti-minorités (pour faire simple) n'y verront rien, ou ne voudront rien y voir. Ou alors ils y verront la menace d'une montée en puissance de l'Islam : c'est le brun qui est à l'honneur, le noir et le blanc doivent être éradiqués.

Oui, bien sûr, j'ai saisi l'allusion aux 'chemises brunes'.



Cela se veut corrosif, c'est consensuel et mou. Ou alors cela s'adresse aux enfants, aux adolescents ? Il me semble qu'il y a plus pertinent pour ce public en la matière.

Je n'ose pas attribuer la sale note du 2/5 parce que j'adhère à ces idées pleine de bonnes intentions, mais pour le reste...

N'hésitez pas à vous faire votre opinion, cet ouvrage ne comporte que 10 pages très aérées.
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Matin brun

Trop tard !



Ainsi deux mots pourraient-ils résumer cette histoire.



Un apologue qui va à l'essentiel et qui fait mouche... brune.



En quelques pages lapidaires, aériennes, au langage à la fois épuré et familier, Franck Pavloff réussit la gageure de dessiner les contours de la montée du national-socialisme sans en dire un seul mot.



Au début, le narrateur et son ami Charlie ne se préoccupent pas outre-mesure de l'interdiction des chats non bruns. L'univers dans lequel évoluent les personnages n'est pas contextualisé, de manière à universaliser le propos. Le narrateur est anonyme.



Ce n'est que de fil en aiguille, de décret en décret, qu'inexorablement, on aboutit à la plus absurde des aberrations.



Une argumentation indirecte, qui fait réfléchir au sujet de la propagande, de la censure, de la dictature, mais qui pointe également la lâcheté, l'aveuglement et la faiblesse de la population - tête dans le guidon et dans le tiercé, amollie par la bière et les jeux, au langage trop sommaire pour pouvoir réfléchir vraiment - qui ne peut réaliser que trop tard l'horreur en train de se produire sous ses yeux.



Pas de jugement moral cependant. Juste un constat sans appel et une sonnette d'alarme à conserver précieusement à l'esprit, bien entendu encore parfaitement actuelle, malheureusement.



Face au totalitarisme, il faut agir quand il en est encore temps.



Ce bijou se clôt sur une fin implicite qui donne des frissons.

















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Matin brun

Livre vraiment très court : une dizaine de pages qui nous montre la montée en puissance que toutes dictatures mettent en place pour positionner leurs répressions à ses éventuels opposants . Ce court ouvrage use d'une métaphore pour sa démonstration . Non une lecture indispensable mais toutefois utile à ceux qui rêvent encore qu'un pouvoir fort puisse redresser leur pays en crise et ce sans priver les citoyens de leurs libertés essentielles .
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Matin brun

Livre minimaliste (une dizaine de pages) qui a néanmoins la portée d'un sévère uppercut.



Franck Pavloff, psychothérapeute et engagé dans l'humanitaire vis-à-vis des enfants maltraités, raconte ici, sous forme de conte, l'instauration d'un régime totalitaire. Il utilise des mots simples et recourt à des interdictions de couleurs de chats (pauvres minets qui n'ont rien demandé...). Mais sous les apparences anodines vibrent une menace et une violence terribles.



Le parallèle avec la situation de l'Allemagne des années 1930 et la montée en puissance de Hitler et sa sale clique s'établit dès le titre. Pourtant ce récit dépasse la simple réminiscence historique par l'absurdité des critères discriminatoires de la nouvelle. Il tend ainsi à l'universalisme de la menace. Dès qu'un trait caractéristique est requis pour marquer une frontière nette entre "nous" et "eux", la peste brune autocratique et totalitaire pointé son nez immonde. Une leçon qu'il vaudrait mieux ne pas oublier en ce moment avec les exhalaisons populistes et obscurantistes qui montent de partout.



Un livre à lire et relire, à méditer, à partager. Et à un message à ne pas glisser sous le tapis!
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L'enfant des marges

Voici le roman vibrant d'une quête émouvante et fragile:

Les péres et les fils, qu'est ce qui se trame entre eux d'irréparable?

Et les petits fils?

Dans le dédale des squats de Barcelone,au sein de cette capitale Catalane bruyante, débordante d'énergie, étourdie par la crise, dans le vivier d'une jeunesse idéaliste et inventive qui refuse les trahisons et les renoncements des générations passées :"Car Barcelone bruisse aussi de son passé", un homme , Ioan,est venu chercher son petit fils, Valentin,fugueur, de dix sept ans..

Ioan fut un exceptionnel reporter de guerre,mais la mort accidentelle de son fils Simon, une obscure et lancinante culpabilité l'ont fait renoncer brutalement à la photographie.

Il a tout quitté, s'est exilé dans la solitude, la paix et l'oubli, au fin fond des Cévennes pour extirper sa peine.

Et voilà qu'un coup de fil insolite le rattrape, signalant la disparition de Valentin, dans la ville même où son propre pére a mystérieusement disparu en 1938, quand la Catalogne résistait héroïquement aux franquistes...

De quel côté était- il?

Du bon ou du mauvais?

Interrogations et quêtes se font écho.

Passé et présent se conjuguent comme si les abandons et les trahisons nouaient tragiquement et inexorablement la lignée et les destins des péres et des fils....

La recherche de Valentin l'insoumis et les rencontres à l'ombre de la Sagrada

Familia de Gaudi vont faire renaître le vieil homme taciturne.....

Il apprend à faire le deuil du pére et du fils à la fois....

Est ce que les deux sont mêlés ?.....

Un ouvrage empreint d'amour, de poésie, de regrets, de descriptions imagées.

L'écriture nous restitue une Barcelone et son ambiance fiévreuse, survoltée , avec ses marginaux,ses militants, sa violence, sa chaleur, son théâtre de rue, sa musique, ses trafics ....

Avec , en arriére plan, l'ombre vivace de la guerre d'Espagne, ses plaies anciennes et ses cicatrices...

Un roman prenant, coloré, libérateur, truffé de personnages hauts en couleur et attachants!

Une quête spirituelle belle et troublante!

Une renaissance, une ode puissante et émouvante à la vie!

Une œuvre singulière et exigeante habitée par l'exil,la révolte, l'errance et l'histoire intime des hommes!
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Matin brun

Onze pages, un texte bref et percutant.



Charlie et son copain vivent dans l’Etat brun au régime politique extrême.

Epuration - Elimination – Extermination de ce qui n’est pas conforme aux prescriptions de l’Etat brun.

Comme nombre de gens ordinaires, pris par leur quotidien, ils détournent les yeux au début pour éviter trop d’ennuis…puis ils tâchent de se plier aux règles imposées…



Une réflexion sur le pouvoir totalitaire et l’impact des lâchetés individuelles que l’on imaginait sans grande conséquence, la manipulation d’opinion, le danger de la pensée unique, l’importance du libre-arbitre.



« La liberté, c’est l’indépendance de la pensée ». Epictète.

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Matin brun

Voilà le seul texte pour lequel on peut me taxer de prosélytisme. j'achète "Matin brun" par paquets et je le distribue, le dissémine, j'en parle. Douze pages pour dénoncer la lâcheté, petite ou grande. C'est fou le degré d'acceptation des gens. Ce texte lu un grand nombre de fois garde pour moi toute sa force. A chaque fois, je repense à cette visite au mémorial des Justes, en forêt de Ripaille, Thonon les Bains et la découverte du poème gravé sur la stèle.

"Quand ils sont venus

chercher les communistes

Je n'ai rien dit

Je n'étais pas communiste

Quand ils sont venus

chercher les syndicalistes

Je n'ai rien dit

Je n'étais pas syndicaliste

Quand ils sont venus

chercher les juifs

Je n'ai rien dit

Je n'étais pas juif

Quand ils sont venus

chercher les catholiques

Je n'ai rien dit

Je n'étais pas catholique

Puis ils sont venus me chercher

Et il ne restait plus personne

pour dire quelque chose."

Martin Niemöller - 1942

J'en ai encore la chair de poule.

Franck Pavloff s'en inspire pour son "Matin brun". Il s'agit d'abord de chats, de chiens, de journaux et de livres. accepter, c'est se simplifier la vie. Mais quand c'est trop tard, plus de recours possible.

Une sacrée mise en garde.
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Matin brun

Onze pages, il n'en fallait pas plus. En onze petites pages, Franck Pavloff fait passer à merveille son message.

A chaque nouvelle réglementation discriminante et absurde du régime, le narrateur et son ami Charlie ont haussé les épaules. Après tout, ils n'était pas concernés. Ils étaient en règle, eux. Ou alors, ils se sont mis en conformité avec les lois dès qu'elles étaient édictées. Sauf que... Un jour ou l'autre, d'interdiction en interdiction, la punition finit par leur tomber dessus. Hélas, c'est trop tard, ils ont trop laissé faire.

Ce tout petit livre est incroyablement parlant. Il illustre parfaitement le fait que le mal est la responsabilité, certes, de ceux qui le font, mais aussi de ceux qui le laissent commettre. Dans les régimes autoritaires, personne n'est jamais sûr d'être complètement à l'abri.



Challenge ABC 2021/2022

Challenge XXème siècle 2021
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L'enfant des marges

Abuelo cherche nieto.*



Une soixantenaire taiseux et rugueux, ermite volontaire après un drame personnel, sort de son maquis cévenol pour se mettre en quête d'un petit-fils inconnu, parti sans laisser d'adresse. Un voyage qui sera salvateur, pour fissurer le bloc de souffrance et de redonner une chance à la vie.



En court-circuitant passé et présent, l'héritage familial se dessine dans les remugles de la guerre civile et dans l'Espagne contemporaine des Indignés, y associant une réflexion sur la charge émotionnelle des relations père- fils, dans leur multiples déclinaisons.



Un vrai coup de coeur!

C'est un livre économe de plume, calme dans ses mots, où la tourmente des êtres est pudique et silencieuse. Tout est suggéré, en phrasés simples et chapitres sans artifice. L'essentiel se dit en observations, en sensations, en ressentis.

De même que le métier de géomètre du personnage, la narration est photographique et nous dessine des images de nature, de lieux dévastés ou du tumulte de Barcelone. Cette rigueur de l'écriture n'est pas loin de rappeler les livres de Choplin, en moins minimaliste.



Je découvre cet auteur avec gourmandise et bien tardivement, au fil de sa bibliographie que je lis à rebours. Après L'homme à la carrure d'ours qui m'a déjà charmée, Franck Pavloff se place dans le cercle de mes auteurs français incontournables.



* grand -père cherche petit-fils

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Matin brun

Un tout petit livre qui devrait être lu par tous. L'auteur arrive à nous décrire la montée d'un régime totalitaire en seulement onze pages. Charlie et son ami voient arriver au pouvoir l'Etat Brun. Une première loi est énoncée : tous les chats non bruns doivent disparaître car ils sont trop nombreux. Ils auraient pu s'arrêter là, mais le gouvernement s'immisce furtivement dans les habitudes des habitants. Après les chats, ce sont les chiens non bruns qui sont interdits, puis la presse censuré, ensuite l'édition... et les deux protagonistes sont observateurs de tous ces changements. Pour éviter la milice, les deux amis respectent les lois, jusqu'au jour où...

Je n'en dirais pas plus. Un texte qui fait réfléchir sur la puissance des dirigeants des États et sur le statut de citoyen. Que choisirait-on à leur place : la rébellion ou l'obéissance ? A méditer...
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Matin brun (beau livre)

Liberté ou sécurité ? Qu'est-ce qui pèse le plus lourd sur les plateaux de la balance ? A partir de quand accepte-t-on de perdre l'une, même en partie, pour préserver l'autre ? Acceptation ou abdication ? Renoncement ou lâcheté ? Face à ce dilemme, je me garderai bien de juger de manière catégorique et péremptoire, moi qui n'ai connu qu'un pays en paix, démocratique de surcroît et qui suis fascinée par les formes de résistance à l'oppression, n'ayant pas de certitude, autre que théorique, sur les choix que j'aurais été capable de faire.

En seulement 11 pages, Franck Pavloff pointe du doigt, d'une manière faussement naïve, à quel aboutissement logique mènent les compromissions quotidiennes. Elles paraissent relativement insignifiantes au départ, disons que l'on s'en accommode avec tout de même un sentiment de malaise qui devrait agir comme un signal d'alerte mais on préfère ne pas l'entendre pour préserver son confort. Pire, on va jusqu'à trouver des justifications, sans doute pour s'excuser soi-même de cette lâcheté initiale qui en annonce d'autres. Ce "on", c'est Charlie et son copain, le narrateur, mais l'auteur les a rendus volontairement ordinaires pour permettre l'identification.

Pourtant, à bien y regarder, sous l'allure d'une fable ou plus précisément d'un apologue (Merci Eleusis), Franck Pavloff démarre sa démonstration avec une forme évidente de cruauté, celle de l'euthanasie forcée des chiens et chats qui ne sont pas de la couleur du régime, le brun. Euthanasie qui rappelle des pratiques abjectes d'eugénisme qui n'ont d'ailleurs malheureusement pas concerné que les régimes totalitaires les plus tristement connus du XXème siècle.

Puis, très vite, ce sont les moyens de communication et d'édition qui vont être "brunisés" car il est évident que l'accès à l'information ou à la culture reste un rempart solide contre la privation de libertés et la pierre aiguë du jugement critique.

En tout cas, moi je connais une soixantaine de têtes brunes, blondes, châtains, rousses (j'ai même quasi rouge...) qui vont bientôt le lire et je l'espère, affûter leur sens critique et nourrir leur réflexion...

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