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Critiques de François Boucq (382)
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Bouncer, tome 1 : Un diamant pour l'au-delà

Pour faire un bon Western il faut une bonne histoire certes mais l'ingrédient majeur c'est l'originalité et avec ce « Bouncer » c'est une réussite. Le dessin de Boucq est d'une grande justesse (j'étais habitué avec lui à des histoires plus loufoques).Quand au scénario quelle violence... Mais c'est justifié par l'histoire, rien n'est gratuit.
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Bouncer, tome 8 : To hell

La série Bouncer ne faisait déjà pas dans la dentelle avant ce tome. Sales trognes burinées, bad boys sadiques, violence outrancière, voilà les ingrédients de la saga de Boucq et Jodo. Le retour du Bouncer est encore plus excessif. Ce 8ème volet est plus bis que jamais.



Je me suis bien amusée avec ce "To hell" qui porte bien son titre. L'intrigue m'a fait penser à une transposition western de "New-York 97". Comme dans le film de Carpenter, le héros estropié (Bouncer est manchot tandis que Snake est borgne) doit aller chercher quelqu'un dans une prison de très haute sécurité. Dans "N.Y 97" la prison était entourée d'eau puisqu'il s'agissait de l'île de Manhattan, dans Bouncer la prison se trouve au milieu du désert. A l'intérieur, c'est la loi du plus fort et la barbarie est la norme. A la fin de ce tome, le Bouncer doit mener un combat dans une arène comme Plissken dans le film. Je ne sais pas si c'est une coïncidence ou si c'est volontaire mais ces ressemblances m'ont réjouie.



Le dessin de Boucq est toujours aussi réussi. Il passe avec brio de paysages enneigés à une ambiance désertique.

Le passage dans le village désolé de Las Tarentulas est de toute beauté. Les auteurs y insufflent une atmosphère macabre et putride presque teintée de poésie.



La lecture de ce 8ème tome donne envie de se plonger sans attendre dans l'ultime volume de la série.



Challenge B.D 2017
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Little Tulip

Little tulip, c'est le nom qu'un chef de clan donne à Pavel/Paul dans un camp en Sibérie.

À l'origine, Paul est américain,  ses parents se sont retrouvé en Russie où son père est venu pour travailler avec le réalisateur Sergueï Eisenstein.

Arrêtée pour espionnage, la famille se retrouve à Kolyma.

À 7ans, Paul va changer de vie.

Il devra surtout faire preuve d'intelligence et se montrer courageux pour survivre.

Son talent de dessinateur fera le reste.

Nous suivons Pavel/Paul sur deux périodes de sa vie. Le passé dans le camp et le présent, à New-York,  où,  devenu tatoueur, il donne un coup de main occasionnellement à la police en dessinant le portrait-robot de criminels recherchés.

Une fois de plus cet album de la collection Signé, chez Le Lombard, m'a convaincu.

Jérôme Charyn au scénario et François Boucq au dessin, nous embarquent dans une histoire dramatique, dont ils savent, avec talent, restituer l'atmosphère à travers le destin de leur héros pour lequel le lecteur ne peut avoir que de l'empathie.

Une belle réussite.





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Raymond Devos

J'étais une immense fan de Raymond Devos. La bande dessinée, malgré mes efforts, est un domaine qui m'échappe un peu. Je me suis tout de même laissée tenter par ce bel ouvrage où 18 auteurs de BD mettent en scène, chacun à sa manière, des textes du maître de l'absurde. Une très belle préface de François Morel donne envie de découvrir la suite. Premier ressenti, la diversité de l'univers de chaque auteur saute aux yeux. Pour la plupart, ils me sont inconnus. Des planches très colorées, d'autres plus sombres, des dessins stylisés, d'autres plus exubérants. Certains auteurs ont résumé le texte à une seule image notamment Claire Bouilhac qui a bien su représenter le sketch "Je zappe" en réunissant Emmanuelle et Thérèse. Je crois d'ailleurs que c'est mon préféré.

Incontestablement, c'est un bel hommage que n'aurait pas renié Raymond Devos, même si moi je ne suis pas très à l'aise avec les bulles. Malheureusement mon cœur de fan ressent tout de même un manque car que sont les mots sans le personnage, ses mimiques et sa gestuelle ?
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Un général, des généraux

13 mai 1958, le jour ou De gaulle revint au pouvoir et ou naquit la cinquième République.

Peut on parler de coup d'état ? difficile quand on parle de l'Algérie française. Le putsch des généraux en 1961 est plus connu que cette journée du 13 Mai 1958 et pourtant ...

Donc en Mai 1958 des généraux fomentent un mauvais coup pour garder l'Algérie française. Ils mettent dans la boucle le général De Gaulle. Mauvaise pioche. Il accepte, et celui-ci donnera par la suite l'indépendance à l'Algérie.

Nicolas Juncker et François Boucq ,potaches dans le dessin et l'écriture , revisitent les événements de mai 1958.

« Une des plus belles arnaques de l’histoire de la politique française », selon les auteurs,.

Et il faut dire que les généraux et les politiques ne ressortent pas grandis de cette aventure politico-militaire.

Nicolas Juncker et François Boucq s'en donnent à cœur joie. Les gueules de ce drame parfois tragi-comique sont merveilleusement croquées par le dessinateur.

L'Histoire revisitée de façon iconoclaste ,mais ô combien intelligente.

Une intelligence de la situation qui en dit bien plus que les manuels scolaires.
Lien : https://auventdesmots.wordpr..
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Les aventures de Jérôme Moucherot, tome 6

J’ai découvert Jérôme Moucherot en 1984, dans la revue À Suivre et avec l’album “Les pionniers de l'aventure humaine”, 11 histoires dont Jérôme Moucherot n’est pas forcément le héros, des histoire antérieures à la série éponyme qui a démarré en 1994. L’idée de départ : ce qu’on appelle la “jungle urbaine” redevient une véritable jungle, avec des lianes, des peaux de léopard, des bêtes sauvages… Le ton était plutôt humoristique, ironique et un peu loufoque, Jérôme Moucherot est un mélange de Tarzan et d’employé de bureau ennuyeux et pataud.

35 ans plus tard, je redécouvre ce héros et je l’ai trouvé bien changé. je n’ai pas lu les précédents tomes de la série éponyme, en 1984, on était encore dans l’esprit Fluide Glacial. Dans ce nouvel opus, François Boucq va beaucoup plus loin dans la poésie, le surréalisme, l’onirisme et aussi la psychologie (de bazar) et l'introspection. On se rapproche plus de l’univers de “Philémon” de Fred (encore plus que de Marc-Antoine Mathieu).

C’est délirant d’imagination, d’inventivité, certaines planches sont de pures merveilles, il y a une profusion, un foisonnement lyrique, totalement jubilatoire. L’humour est toujours présent, grâce à ce personnage, étriqué dans sa fonction d’agent d’assurance, trimbalant toujours sa petite mallette, avec son chapeau qui le quitte rarement, ses copains de bistrot et le langage parfois trivial, et tout ça mis en balance avec les motifs léopard de son costume, les monstres, animaux terribles et le fantastique de la situation. François Boucq joue sur les mots et les expressions, le sens figuré va se confronter au sens propre, “nombril du monde”, “évolution personnelle”… et les dimensions s’enchevêtrent… Au final, ce voyage intérieur en extérieur est réjouissant, plein de surprises, d’idées farfelues et derrière tout ça, il laisse notre réflexion et notre propre imagination se perdre et papillonner dans cette jungle inextricable. À lire et à relire car je suis certain d’y découvrir de nouveaux aspects à la prochaine lecture.
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Superdupont, tome 1 : Renaissance

Je dormirai moins bête ce soir, au moins ça. C'est la seule chose que cet ouvrage m'a apporté car mon mari ainsi que mes beaux-parents qui sont fans de Superdupont (alors que moi, j'ignorais jusqu'à présent ne serait-ce que son nom ou même qu'une adaptation à la française avait été faite des super héros à l'américaine), j'aurais au moins appris que cela a été fait. Cependant, et cela à mon humble avis, cette caricature est grotesque. Certes, les dessins sont extrêmement bien travaillés mais imaginer un super-héros en Marcel et collant et en plus affublé d'un béret, l'on tombe dans la gosse caricature (je sais que c'était l'idée) mais à l'humour extrêmement lourd ! Désolée si je blesse certains d'entre vous mais encore une fois, ce n'est que mon avis personnel et cela ne veut pas dire que je ne vous encourage pas à lire cette bande-dessinée. C'est toujours instructif et certains y trouveront certainement leur compte et ne manqueront pas de me faire remarquer en retour que ma critique était bien trop sévère. En revanche, j'ai bien aimé le côté paternaliste que notre super-héros adopte envers son premier enfant, un garçon qui plus est et doté des mêmes pouvoirs que lui, contrairement à sa moitié. Il va tenter de lui enseigner l'art d'être un super-héros et de toujours penser à autrui.



Bien que je suis loin d'avoir été emballée par cette découverte (qui pourtant ne date pas d'hier et peut-être est ce la raison pour laquelle je ne suis pas rentrée dans le délire), je vous la recommande néanmoins car certains y retrouveront probablement leur âme d'enfant, comme ce fut le cas pour mon mari et pour bien d'autres, j'en suis persuadée !
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Face de Lune, Tome 5 : L'oeuf de l'âme

Avec « L’œuf de l’âme » Jodorowsky et Boucq concluent leur série « Face de lune » de belle façon. En creusant les thèmes chers à Jodo et en usant d’un ton tantôt poétique, tantôt outrancier, les auteurs ont proposé une jolie histoire au propos humaniste. Bien sûr, si on est allergique aux obsessions mystiques de Jodo il vaut mieux passer son chemin mais si on n’y est pas hostile, ces thèmes sont ici abordés de façon originale.



Ce n’est peut-être pas la meilleure série de Jodorowsky mais c’est une série de qualité qui permet de passer de bons moments de lecture et qui mérite amplement le détour.

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XIII Mystery, tome 4 : Colonel Amos

Quatrième tome des mystery, ce Colonel Amos est un des plus surprenant de la série.

Le duo Boucq et Alcante nous livre un excellent récit d'espionnage, assez plausible. Amos, Heideger et Giordino recherchent activement un espion israélien opérant aux USA.

L'intrigue assez simple est au final une bombe !

Attention spoiler !!!

Le colonel Amos est un espion infiltré depuis 30 ans, ayant révélé les secrets de la bombe à Israël. Jessica Martin ou plutôt Isqah Martin est la fille du colonel Amos.

Vous l'aurez compris, cet album dévoile quelques uns des derniers secrets de l'intrigue de XIII.

Le dessin est toujours excellent.

Un très bon album.
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Le Petit Pape Pie 3,14

Pie 3,14 vient d'être élu pape, et sa petite taille est inversement proportionnelle à son grand cœur naïf.



Par de courtes séquences de quelques pages, nous allons avoir un aperçu de ses instants de papauté : premiers discours, jouer les supers héros, réparer une croix ou visiter des chrétiens dans leurs quotidiens.



Une BD uniquement faite pour rigoler, caricatures et situations ubuesques s'enchaînent à grand renfort de jeux de mots. Malheureusement la plupart de ces histoires absurdes n'ont pas fait mouche pour moi. Je suis passée complètement à côté de cet humour...



Je n'ai jamais été une grande amatrice du trait de Boucq mais je note que le côté humoristique lui va bien mieux aux crayons. Et qu'une colorisation plus pechue donne tout de suite plus de gaieté.

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Un général, des généraux

En 1958, la guerre en Algerie s'est enlisée mais la colonie française a de nombreux défenseurs et l'armée sur place décide de se lancer dans un putch tandis qu'au parlement on s'apprête à désigner un certain Pfimlin qui est pro indépendance.



Ce passage de la guerre d'Algérie est traité de façon caricaturale et plutôt comique malgré que l'on sache le sujet douloureux. Les généraux de l'armée et les différents politiciens n'apparaissent vraiment pas sous leur meilleur jour. J'ai bien aimé ce ton léger qui donne à de nombreuses situations un côté cocasse.

J'ai eu quand même quelques problèmes à me situer au niveau politique. La IV république et ses hommes politiques ne sont pas ma tasse de thé. Je ne connais pas non plus très bien la période de la guerre d'Algérie et j'ai donc appris ces événements qui ont précédés le retour de De Gaulle avec plaisir.



Habituellement, j'ai du mal avec le dessin de Boucq mais je dois avouer que ce côté caricatural lui va bien. Il est expressif comme il faut, les couleurs sont fraîches, les détails ne sont pas oubliés.
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Bouncer, tome 8 : To hell

To hell démarre sur les chapeaux de roue.



Fidèle à la première de couverture, nous découvrons notre héros manchot dans une position inconfortable, coincé entre plusieurs périls dans un monde glacé et empli de dangers immédiats. Voici l’occasion toute trouvée pour se remémorer le déroulement des derniers jours.



Le Bouncer est installé avec Yin-Lin. Hélas, pour lui, le repos est de courte de courte durée, car un drame est venu toucher deux amis proches. Un nouvel ennemi est venu faire parler de lui à Barro-City et notre héros va devoir les venger…



Et si l’ennemi est question semble assez pathétique (surtout en en comparaison de Axe-Head), celui-ci dispose d’alliés puissants et surtout, il peut se réfugier dans une position aussi lointaine qu’inexpugnable, d’autant que la forteresse en question n’est autre qu’une prison bien particulière.



La violence est ici au rendez-vous, la violence et surtout une quête désespérée qui attend notre héros qui est contrainte de traverser le froid et le désert. Ce changement d’ambiance apporte un petit vent de nouveauté à une série qui était, jusque-là centrée sur Barro-City.

Comme dans les trois derniers albums précédents, le dessinateur est ici clairement à l’aise.



To hell est une nouvelle fois un bonne pioche, dommage que la lecture soit aussi rapide. Car ici le temps passe bien trop rapidement.
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Le Janitor, tome 1 : L'Ange de Malte

vince appartient au service de protection et de renseignements du Vatican.

après une mission a malte , il va intégré le service des janitors , sous le nom de trias. les janitors au nombre de douze dans le monde, sont les James Bond du Vatican. ce premier épisode mets en place les personnages, il y a de l, action,

de l, humour, on ne s, ennuie pas.

il y a quelques scènes amusantes.

pour toute la famille 👪 .
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Little Tulip

Jérôme Moucherot est détrôné ! L'aventurier urbain, le vrai, c'est toujours Boucq qui le dessine, mais c'est Charyn qui signe le scénario, alors on rigole plus là... on fait moins le malin.

1970, Paul est tatoueur dans le Bronx à New-York. Un tatoueur solitaire et secret, qui n'aime pas montrer ses tatouages.

La police fait appel à lui car il a un don d'empathie hors du commun, il peut dessiner parfaitement le portrait d'un criminel d'après quelques bribes de témoignage.

C'est pourquoi lorsque des jeunes femmes sont retrouvées assassinées, égorgées et violées par un meurtrier qui laisse "en signature" un bonnet de père noël - de fait il est surnommé "Bad Santa" par les médias - les enquêteurs se tournent vers lui pour une aide éventuelle...

Malheureusement, Paul n'arrive pas cerner le visage du tueur... il pense que plusieurs personnes pourraient être à l'origine de ces crimes atroces.

Et tous ces évènements font resurgir le passé de Paul... Né à Washington, il a six ans quand ses parents et lui émigrent à Moscou juste avant ce qu'appellent les russes "la grande guerre patriotique". Le père de Paul est un artiste, dessinateur, il rêve de maitriser l'art des décors à la russe en suivant les cours d'un cinéaste réputé. La mère de Paul est infirmière. Ils arrivent à vivre correctement à Moscou.

Puis c'est le drame : Paul dessine, comme son papa... Et il croque avec humour deux des hommes du KGB qui les suivent en permanence... Mais on ne se moque pas impunément de la police d'Etat... La famille est arrêtée et déportée vers un goulag à Kolyma, dans le nord. Le cauchemar ne fait que commencer...

On va suivre la nouvelle vie de Paul, devenu Pavel, qui saura se servir de son don de dessinateur pour se sauver la vie, et même devenir quelqu'un d'important au sein d'un gang tout puissant dans le goulag. Car ce goulag, c'est une jungle où la loi du plus fort et du plus rusé règnent. Pavel va prendre des coups, mais va apprendre à en donner en retour...

Devenu adulte, après la chute de Staline, il va pouvoir enfin rentrer aux Etats-Unis, mais ce n'est plus Paul, c'est bien Pavel qui est revenu, un loup sauvage qui sait maitriser ses instincts...

Mais d'autres que lui ont réussi à rentrer aux USA... Des loups comme lui, mais des loups qui ont conservé leurs instincts meurtriers et sadiques...

François Boucq et Jerome Charyn ajoutent ici un troisième opus à leurs portraits New-yorkais, débutée avec "Bouche du diable" et "La Femme du magicien". L'art est maitrisé, qu'il soit scénaristique ou esthétique, les dessins de Boucq donnent ici toute leur mesure, très cinégéniques, ils portent à merveille le scénario de Charyn, taillé sur mesure.

Du bon et beau boulot. Je ne regrette qu'une chose, la fin, un peu accélérée, qui aurait méritée un plus long développement.

Et j'espère qu'ils ont les volumes sus-mentionnés à la médiathèque....



ps- pour info, il existe un excellent "horror movie" appelé "Père Noël, Origines", réalisé par Jalmari Helander, à voir pour ceux qui aiment les bad santa... ^^ il y a aussi le "Bad Santa" de Terry Zwygoff... à voir en ce qui me concerne.

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La femme du magicien

Des jockeys courts sur pattes montés sur des chevaux aux jambes démesurément longues - clin d'œil aux animaux de la Tentation de Saint-Antoine de Salvador Dali ? On peut se demander ce que viennent faire ces nabots déformés jusqu'à la caricature à cet endroit là : première page ; Saratoga Spring. État de New-york. 1956. Un petit détour par le Wikipédia anglais plus disert que le français sur cette ville. On y apprend qu'il s'y déroule une course célèbre depuis 1863, il s'agit du "oldest continuously-operating sporting event of any kind in the United States" : le plus ancien de tous les événements sportifs des États-Unis encore en activité et cela sans interruption. Clin d’œil - encore ? - aux Diamands Sont Éternels de Ian Flemming (sorti en 1956, coïncidence de nouveau ou une référence à un permis de tuer combiné aux flash d'un miroir aux alouettes) ? Une gamine qui ne s'appelle pas Alice mais avec un lapin blanc dans les bras vient offrir un verre d'eau au seul personnage qui a pris un coup de chaud, un des cavaliers déformés qui passaient devant chez elle - et nous offre ainsi le contraste simultané des extrémités de la vie : la très jeune fille et le très vieux monsieur dont les rides doivent symboliser l'âge de la course. Il lâche une phrase prophétique : "Tu feras des ravages plus tard". Sur le moment, on n'est pas sensé - on ne peut vraiment pas - savoir que c'est à prendre au premier degré. Le lapin se dédouble, court dans les jambes de la fillette. La maman de la jeune Rita fait la cuisine. Il est question d'une "foutue Dolorès" qui doit être retrouvée par le jockey de carnaval. Encore une prophétie. Plus détournée. Parce que ça va effectivement faire mal. Un mal de chien. De loup-garou même. Mais là aussi on ne sait pas encore que c'est une annonce faite à sainte Rita par un drôle d'ange tout ratatiné. Et on passe enfin à la page quatre où une vieille dame au visage plus fripée encore radote dans son jardin, pestant contre son fils et son père de mari qui répare le toit avec un point de vue sur le Grand Canyon.



C'est en quelques pages une accumulation de situations, d'images, de couleurs, de lieux, dedans/dehors, de personnages qui motivent les points de vue et les arrières-plans - sensations de vertige et de liberté certainement pour le papa sur son toit qui doit se souvenir des sensations éprouvées en visitant ce site célèbrissime. Très complexe. On s'y perd ; ça bouge dans tous les sens mais on se rapproche du personnage du magicien qui apparaît à la sixième page. Enfin. On aura eu entre temps l'occasion d'aller faire un tour dans le cagibi, sous l'escalier, et y discuter avec les animaux qui s'y trouvent pour tacher de savoir si le cheval qui est là - sous l'escalier, bizarre, non ? - n'est pas la Dolorès de tout-à-l'heure. Et il est vrai qu'un moment, on aurait pu penser que Dolores était le nom de la jument du jockey dont il ne sera plus question jusqu'à la page 68 où on le retrouve dans un bus.



Pour la seconde fois, le livre me glisse des mains. Je suis vraiment désarçonné par ces collages, ces ripages, ces courts-jus, ces raccourcis, ces sauts du coq à l'âne, entre les clichés, les images d'une Amérique que je ne connais vraiment pas. Est-ce une improvisation ? Une sorte de morceau de jazz visuel et narratif ? Une construction d'ambiance ? Mais voilà, si je comprends que l'histoire avance dans le temps, l'espace, lui se désagrège, se transforme, change trop souvent d'apparence - il zappe - trop vite pour que mon attention s'adapte. Trop déstabilisant. Je ne suis plus. Je laisse tomber. Il paraît qu'on a récompensé l'album d'un Alfred. C'est vrai qu'il est joliment fait avec ces chapitres introduits par des doubles pages opposant le décor monochrome terne et fadasse d'une triste réalité de carton pâte aux fantasmes colorés des rêves qu'ils encadrent. Peut-être est-ce un poème libre en bande dessinée ? Ou un essai de création à la manière de l'Oubapo mais les règles de construction m'échappent. En fin de compte, l'atomisation des significations et leur reconstruction en kaléidoscope me soule un peu. Le jeu de la narration suppose qu'on accepte de faire 'comme si', comme si c'était vrai. C'est un contrat entre celui qui raconte et celui qui écoute. Mais quand on ajoute trop de 'comme si' et à force de mélanger le vrai et le faux, on brouille tout et on perd le fil de la lisibilité.
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Un général, des généraux

"Croit-on qu'à soixante-sept ans, je vais commencer une carrière de dictateur ?"

"Je vous ai compris..."



L'histoire autrement...

Retrouver ces généraux dont les noms flottent à nos mémoires avec plus ou moins d'acuité et que l'on ne sait pas toujours replacer dans l'histoire.

Massu, Salan, de Gaulle, mais aussi Mitterand, Guy Mollet, le président Coty, Delbecque...



Mai 1958.La fin de la IV république et le retour de de Gaulle aux affaires après une traversée du désert, après surtout les actions du FLN en Algérie.



Le général de Gaulle, celui qui a dit un jour : les généraux me détestent, je le leur rend bien.... Des crétins uniquement préoccupés de leur avancement, de leurs décorations, de leur confort, qui n'ont rien compris et ne comprendront jamais rien.



Parce qu'il est parfois difficile d'imaginer que de tels événements aient pu réellement se passer...
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Bouncer, tome 10 : L'or maudit

Panchita, la petite indienne au visage tatouée, n'aura pas tardé à avoir des ennuis. Ses tatouages sont la clef pour retrouver le trésor de son père et des gens malintentionnés sont au courant de ce secret et ne vont pas tarder à l'enlever. Bouncer qui a promis de veiller sur elle ne la laissera pas tomber.



Un nouveau diptyque du Bouncer, et cette fois-ci Boucq est seul aux manettes. Jodorowsky lui a laissé la place de scénariste. Et ma foi, il s'en tire très bien, ce tome est un excellent western qui tient la route et l'attention du lecteur. C'est peut être un peu plus soft, et ce n'est pas pour me déplaire.

En tout cas nous avons une bonne histoire avec course poursuite dans le désert et chasse au trésor. Pas mal de protagonistes entrent en jeu, tous essayant de retirer quelques profits. Certains sont de vrais méchants bien cruels, d'autres uniquement des gens intéressés ou qui cachent bien leur jeu...

En tout cas moi je me suis laissé embarquer. Je ne tarderai pas trop à lire la suite pour savoir comment tout cela va se terminer. Cela tombe bien seulement 3 mois sépare la parution des 2 albums!
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Un général, des généraux

Un pan de l'histoire coloniale française qui se referme en même temps que les dernières pages de cet album.

Tout y est, les événements historiques, les protagonistes, les échauffourées à l'assemblée, les attentats et même les dialogues, surtout quand il s'agit de Général De Gaulle où les phrases sont agrémentées des fameuses envolées et prononciations chères au Général jusqu'à l'inoubliable " je vous ai compris ".

En fin d'édition, quelques photos et textes sur le contexte de l'époque.
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Little Tulip

Ce roman graphique nous fait voyager dans le temps et l'espace, entre les USA des années 70 et la Sibérie des années 40; deBrooklyn au goulag de Kolyma.

Si les deux villes et les deux périodes différent, ce qui les rend comparables c'est la violence gratuite des hommes dans un cas comme dans l'autre ;contrairement à celle du personnage principal Pavel qui lutte pour sa survie dès l'âge de 7ans car séparé des ses parents il va devoir faire ses preuves, comme tatoueur mais aussi comme combattant d'un clan contre un autre, pour sortir du camp où il est interné.
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Little Tulip

Avec cette BD dont la narration se construit sur deux époques, nous suivons Pavel durant son enfance russe, dans un goulag de Russie, et son quotidien d'adulte, dans le New-York des années 70.

Si les passages dans les camps glacés étaient édifiants et très prenant, j'ai été moins convaincue par la période seventies que j'ai trouvée moins aboutie, avec une dimension paranormale un peu trop présente et supportant, surtout, mal la comparaison avec l'univers cru et profondément violent des goulags. A côté des scènes de "tango japonais", Bad Santa semble presque "anecdotique".

Mais l'histoire est prenante, le dessin est bien maîtrisé...le tandem Charyn-Boucq fonctionne, à nouveau à merveille.
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