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Critiques de François Cheng (462)
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Assise

Savoureux! J'aime ces histoires d'homme marqué par d'autres, et qui témoigne humblement de leur déplacement intérieur. Un homme face à un autre. Un homme qui se laisse interpeler par son semblable, par sa vie. Cheng nous fait voir autrement ce grand saint, vu plutôt comme le "Grand Vivant"! C'est bon de voir que François a profondément vécu.
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Assise

Comment Assise fit de François Cheng, exilé chinois échoué sur les rives du désespoir, le poète de l'invincible joie. La leçon est un chant d'espoir.
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Assise

Magnifique petit livre sur François d'Assise, l'un des plus grands saints ayant jamais existé, à l'héritage toujours vivant aujourd'hui. François Cheng nous livre sa vision de son saint patron et sa rencontre avec lui, dans la belle cité italienne, nichée dans les collines de l'Ombrie.



Avec raison, François Cheng cherche à déjouer les clichés d'un saint doucereux, « bisounours », pour dresser le portrait d'un homme qui a tout abandonné pour ne garder que l'Amour – des Autres, du Monde et de Dieu. Un homme qui a vécu une vie de grande exigence et tout donné de lui-même pour se consacrer aux autres.



Je pense tout de suite à un autre livre magnifique sur François, « Le Très-Bas », d'un autre poète, l'immense et humble Christian Bobin, qui nous a hélas quitté récemment, et dont l'absence se fait cruellement sentir. Je pense aussi aux deux grands artistes directement inspirés par François, Cimabue et Giotto, les pères de l'art pictural occidental.



Il est incroyable de songer à quel point François d'Assise a été une source d'inspiration pour des hommes et des femmes de tous temps, de toutes conditions, dans tous les domaines : artistes, penseurs, hommes et femmes politiques, soignants, écologistes... et bien sur Jorge Bergoglio, premier pape à se placer directement dans son sillage.



Seul regret : que ce livre soit si bref, il y aurait tant à dire de François - d'Assise, mais Cheng aussi, dont j'aurais voulu apprendre davantage sur sa conversion. Mais je ne peux que remercier le poète pour ce bel ouvrage, qui rappelle combien François d'Assise est une figure toujours actuelle et très inspirante. Le Frère Universel, auteur - entre autres - du bouleversant Cantique des Créatures, qu'il est toujours bon de relire... et méditer.
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Assise

Comme le chemin tortueux qui mène à Assise, dont chaque virage offre un point de vue différent sur la vallée, le récit dépouillé de François Cheng creuse un sillon profond et ondulant, dont chaque méandre est un havre de méditation.


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Cantos toscans

J'ai vu qu'il n'y avait pas encore de critique de ce livre, alors je me lance. J'ai lu ce recueil dans l'édition Poésie/Gallimard sous le titre «A l'orient de tout ». A première vue, difficile de séparer ces poèmes des autres recueils. On y retrouve les thèmes chers à l'auteur comme la nature, l'unité de l'homme avec l'univers… que j'ai déjà détaillés dans la critique de ce titre. Il faut voir en quoi « Cantos Toscans » se démarque des autres titres. Comme le titre l'indique, l'auteur nous parle de la Toscane. Le titre interpelle un peu par sa consonance médiévale. Peut-être faut-il y voir une allusion à un passé immuable, un lieu où le temps se serait un peu figé ? Si la plupart des poèmes se fondent dans l'ensemble, on y trouve beaucoup de liens avec l'Italie. A travers les cyprès d'abord. Les fameux « cyprès toscans » que l'on trouve dans la poésie de D.H. Lawrence. C'est la référence première à la Toscane. Puis quelques noms de villages sont cités (Montopoli in Val d'Arno, Monterchi) - « Tours et coupoles toujours plus élevées » - , puis un nom d'artiste (Léonard de Vinci), et plus précisément la description d'une fresque particulière, des références au christianisme, aux anges… Il s'agit d'une description de la campagne toscane, avec ses collines particulièrement douces. A y regarder de plus près, François Cheng se laisse bercer par cette douceur, « les rondeurs des collines », et même « le mamelon du désir ». Mais cette nature italienne est entremêlée de notions taoïstes qui nous rappelle la Voie. Il fait magnifiquement la jonction avec les deux cultures. Pour mieux nous faire comprendre que tout se rejoint, que nous sommes dans l'Universel. Il faut prendre le temps de relire les strophes et les vers. S' imprégner de la magie de cette poésie. Voilà ce que je peux dire de ce recueil. Je vous invite à découvrir cette Toscane du Tao en suivant le guide François Cheng.
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Cinq méditations sur la beauté

Toujours aussi subtil que l'esprit de Monsieur CHENG , quel plaisir de le lire, avec sa maestria épistolière habituelle sur un sujet intéressant : la beauté. Il nous livre sa digression avec tellement de clarté, cette promenade philosophique qui me fait regretter de ne pas l'avoir croisé sur les bancs de l'école.!



Quelle magistrale poésie dans son propos ! chers profs de philo, seriez vous jaloux pour ne pas nous le conseiller ou l'étudier ?

Pendant ma lecture j'ai repensé comme un écho à un roman amusant d'Eric Emmanuel Schmitt "et si j'étais une oeuvre d'art"..; dans notre société où le PARAÎTRE et tellement plus important que le "PAS ÊTRE"...et les "canons de beauté" tellement relatifs ! Différents de l'Orient et de l'Occident, du Nord au Sud..



"La beauté de l'âme l'emporte sur la beauté physique"

Georges SAND

Je vous recommande cette lecture.
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Cinq méditations sur la beauté

Classer cinq méditations sur la beauté n'est pas un exercice facile. Sans doute proche de l'essai, mais la vaste culture de l'academicien est bien souvent convoqué, brièvement et sans prétention. Sans doute pas un cours universitaire. Le lyrisme et la poésie de Cheng y sont trop présente. Et rien de surprenant à cela puisqu'il s'agit bien du sujet de l'œuvre.

Alors il y a des moments où il faut un peu s'accrocher. L'auteur d'efforce de nous faire profiter de ses deux cultures, et surtout de leur complémentarité et des liens tissés entre elle. Mais pour le suivre, il faudra bosser un peu quelques notions et caractères chinois.

Et au final, François Cheng nous livre une version complète et nuancée de ce qu'est le Beau vraiment important et vital : celui qui ouvre à la transcendance sans se cacher un instant les noirceur de ce monde, et surtout malgré elles, et qui transparaît dans ses œuvres.
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Cinq méditations sur la beauté

Un véritable cours de philosophie sur la notion de beauté. L'approche en est très claire, progressive, agrémentée d'appuis relevant des cultures occidentale et chinoise.
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Cinq méditations sur la beauté

Après la découverte des Cinq méditations sur la mort que j'avais trouvé très intéressantes, j'avais vraiment hâte de découvrir ces Cinq méditations sur la beauté.



Dans ces cinq méditations, François Cheng fait appel à des références classiques occidentales comme orientales qu'elles soient littéraires, artistiques, religieuses ou philosophiques pour mieux éclairer cette notion quelque peu énigmatique.



S'il est vrai que la lecture de cet essai était intéressante, celle-ci me fut plus difficile que l'autre ouvrage de François Cheng à cause des trop nombreuses digressions qui donnent une impression de construction bancales et perdent le lecteur. À l'issue de cette lecture, on a certes quelques pistes, mais on est pas très sûr de savoir où l'auteur à voulu en venir.

De plus certains aspects de la question m'ont paru trop développées (compte tenu de ce qu'elles amenaient au développement) alors qu'à l'inverse, certains arguments que je trouvais très intéressants ont été trop vite expédiés à mon goût.
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Cinq méditations sur la beauté

dans un style toujours aussi agréable, et pur, F Cheng nous entraine dans une réflexion sur la beauté. Cette beauté intrinsèque du monde que nos regards ne parviennent plus à capter. Apprendre à regarder, pour s'émouvoir encore, c'est l'une des leçons à retenir de ce beau livre.
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Cinq méditations sur la beauté

Une conversation entre l'auteur et lui même sur le thème de la beauté. L'interpénétration de la philosophie européenne et chinoise amène une véritable épaisseur du discours mais peut parfois le rendre moins clair, notamment lors des traductions des concepts asiatiques.
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Cinq méditations sur la beauté

Un baume de sagesse bienfaisant pour un voyage intérieur.
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Cinq méditations sur la beauté

Un livre magnifique et lumineux. Philosophique, bien sûr, mais également écrit dans une belle langue qui colle à son sujet.

Ouvrage qui n'est pas très long, ce qui permet de le lire et de le relire. De le méditer !!!

François Cheng est un être au confluent de l'Orient et de l'Occident et il nous fait partager cette richesse singulière.

La beauté est intrinsèquement liée au bien, c'est ce que veut nous montrer notre auteur au cours de ses méditations. Dans le droit fil de Platon, en contemporain.

Remarquable et bienfaisant.
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Cinq méditations sur la beauté

magnifique, d'une grande poesie, d'une grande pureté, à lire absolument
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Cinq méditations sur la beauté

L'enquête de François Cheng sur la beauté est en soi une belle œuvre. Ces cinq essais se promènent à un rythme tranquille dans le paysage de la découverte et de l'examen, invitant le lecteur à faire un usage judicieux du temps en ralentissant et en contemplant véritablement les idées explorées par Cheng.

Dans la première méditation, il considère l'idée de la beauté comme l'opposé du mal. "...Le mal et la beauté ne sont pas seulement des opposés polaires", nous rappelle-t-il, "parfois ils sont entrelacés". À partir de ce point de départ, Cheng attire notre attention sur les sources et les définitions de la beauté, sa valeur inhérente et les hypothèses humaines sur la distinction entre la beauté et le mal.

La deuxième méditation concerne le rôle de la beauté dans la nature. L'univers est-il obligé d'être beau, pourrait-on se demander. Est-ce un avantage inattendu de la façon dont notre monde est construit, ou est-ce, en fait, un élément constitutif de la vie ? Cheng inclut les êtres humains dans le monde naturel, et l'une des branches de cet essai tend à embrasser le sujet surprenant des visages humains ainsi que des arbres, des montagnes et de la plupart des autres caractéristiques sauvages qui ornent notre vision.

Dans la troisième méditation de Cheng, il demande « Y a-t-il un acte de bonté qui ne soit pas beau ? » en assimilant les deux. "Bien sûr, toute beauté n'atteint pas la bonté parfaite, mais toute vraie beauté participe de cette essence", note-t-il. La bonté, si elle est définie comme un effort vers «l'harmonie suprême», doit être un élément fondamental de la beauté si l'on présume que la beauté est bonne. Cheng, cependant, veille à ne pas faire d'hypothèses générales et examine attentivement la possibilité que "le bien ne soit pas valorisé à notre époque".

Naturellement, il n'y a pas d'accord complet entre les vues orientales et occidentales de la beauté dans tous les aspects, mais le gouffre est le plus souvent comblé malgré les différences culturelles. En écrivant sur « la dimension de l'âme », qui est commune à toutes les cultures, Cheng conclut : « C'est au plus profond de l'espace intérieur que l'on peut… percevoir la vision de l'âme. »

Avec toutes ces spéculations sur la beauté et son essence, Cheng en vient enfin dans sa dernière méditation à la philosophie de l'art. "Le but de la beauté artistique dans ses états les plus élevés est plus que le plaisir" esthétique "", écrit-il. "sa fonction est de donner la vie." Cette simple déclaration génère toujours un éclair de compréhension et de reconnaissance soudaines de la complexité de ce terme d'une simplicité trompeuse.

La beauté est-elle vraiment un sujet à considérer ? Devrions-nous porter notre attention sur des problèmes plus pressants et faire passer l'action avant la contemplation ? Notre monde est-il un monde dans lequel l'observation silencieuse et l'émerveillement sont obsolètes ? Cheng semble prouver qu'en fait, les méditations sur la beauté conduisent inévitablement à ce que nous pouvons considérer comme « les choses importantes », embrassant comme il le fait les questions que nous devrions poser mais que nous reconnaissons rarement.

Avec une joie tranquille dans ses découvertes, Cheng entraîne le lecteur dans son voyage vers le centre de l'âme, offrant non seulement une vision personnelle mais une expérience collective d'illumination.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Cinq méditations sur la beauté

Petit livre qui dégage une lumineuse ouverture aux choses belles de ce monde. L'auteur recense plus des pensées philosophiques et spirituelles sur la beauté que ses véritables méditations. Le propos n'est pas complètement indéchiffrable, mais il s'adresse tout de même à un public qui a été initié à certains concepts philosophiques. Mais on peut tout de même s'y aventurer, essayer de comprendre malgré tout. Une critique que l'on pourrait faire à l'auteur, c'est d'aborder la beauté de manière purement conceptuelle et unitaire : la beauté. Comme s'il n'y avait qu'une beauté derrière l'immense pluralité des œuvres d'art et des paysages. Cela aurait pu être un ouvrage parfait si l'auteur avait pris soin d'expliquer et d'expliciter un peu plus ses idées. Le livre a en effet un petit côté "liste à la Prévert des conceptions philosophiques et spirituelles sur la beauté", destinée à ceux qui savent déjà et qui n'avaient besoin que d'une liste de rappel.
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Cinq méditations sur la beauté

La beauté (absolue existe*) , physique , habitée par le désir, pleine de séduction. La beauté formelle, telle qu'elle se manifeste depuis l'organisation du corps humain, dont les agencements harmonieux émerveillaient saint Augustin, jusqu'aux lois régissant le mouvement des corps célestes. La beauté ( qui transgresse les goûts et préférences * ) et qui nous éveille à d'autres types de beauté venus de l'esprit et de l'âme. Tout se passe comme si le monde physique voulait nous initier à la beauté en montrant qu'elle est ; en nous signifiant qu'à partir de la beauté formelle d'autres harmonies, d'autres résonances sont possibles....

Un rêve humain commence là.



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Cinq méditations sur la beauté

J'ai vraiment fait le mauvais choix en prenant la version audio de ce texte, car même si l'auteur parle très bien, l'écoute nécessite une telle concentration qu'il m'a fallu plusieurs fois revenir en arrière pour bien saisir le sens des propos. Je pense que je suis passée à coté de beaucoup de subtilité.

Un très beau texte, riche en références picturales ou littéraires, en rappel à la culture chinoise entre autre, d'une grande densité.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Cinq méditations sur la beauté

Cet ouvrage est une véritable prospection autour du concept de la beauté.



Une certaine culture asiatique m'a manquée lors des références chinoises notamment, mais l'on comprend aisément à travers ces méditations que la nature est quelque chose de fondamental, souvent vu sous un angle poétique.



Au final, c'est une bonne découverte même si la lecture en a été ardue et a nécessité un certain calme autour de moi, pour en saisir le sens.





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Cinq méditations sur la beauté

La beauté sauvera-t-elle le monde ?

Cette question est en exergue du livre de François Cheng, Cinq méditations sur la beauté.

On peut en effet sérieusement se poser la question et être épris d'un doute effroyable en ces moments où l'actualité nous montre une humanité malmenée chaque jour par la barbarie toujours présente, inlassablement, cette barbarie qui montre le visage le plus laid de l'humanité.

Le thème de la beauté pourrait aussi se révéler comme un sujet futile. Or il n'en est rien, car tout dépend de quoi on parle lorsqu'on convoque le thème de la beauté. Et c'est ce que je vais vous dire un peu plus loin.

Enfin, et je ne pensais pas être rattrapé par l'effroi de l'actualité des jours qui précèdent l'écriture de ce billet, parler de beauté à l'heure où le monde continue de s'effondrer encore un peu plus chaque jour dans la barbarie humaine, parle de beauté alors que la misère est omniprésente autour de nous ici et là dans presque chaque rue que nous empruntons au quotidien, parler de beauté alors que la nature est de plus en plus violentée par les catastrophes naturelles ou écologiques. Parler de la beauté, la belle affaire !

Oui mais voilà, parler de la beauté, c'est dire autre chose aussi... Casser certaines représentations, entrer dans un chemin de lumière qui irrigue et irradie d'intelligence. François Cheng au travers de ces cinq méditations sur la beauté m'a pris la main pour m'entraîner dans ce chemin inspirant.

A quoi bon alors parler de la beauté si ce n'est pas pour rendre l'homme au meilleur de lui-même ; et surtout risquer une parole qui puisse le transformer.

Parler de la beauté, c'est aussi en contrepoint garder une conscience lucide et aigüe de la barbarie de l'humanité. Parler de la beauté, c'est garder la laideur de la haine à distance.

Mais quand on parle de beauté, de quoi parle-t-on au juste ? D'un visage ? D'un regard ? du reflet d'une âme dans l'intériorité d'une personne ? du reflet de la nature dans toute sa splendeur ? de l'art aussi bien sûr ? Un poème ? Une sculpture ? Une peinture ? Un oratorio ?

Parler de la beauté avec autant de hauteur en ces temps futiles et troublés était une véritable gageure. Je trouve que François Cheng réussit à merveille à relever le défi.

Si j'ai été impressionné par l'érudition de l'auteur dans cet essai très riche, je serai nuancé sur d'autres aspects.

D'une part François Cheng, une fois l'effet d'étonnement franchi, enfonce beaucoup de portes ouvertes se contentant d'énumérer un peu comme un inventaire à la Prévert toutes les preuves existantes de la beauté dans notre humanité, citant ce que d'autres avant lui ont produit comme preuves.

D'autre part, François Cheng, homme croyant si j'ai bien compris son parcours, justifie à de nombreux endroits l'existence salvatrice de cette beauté comme preuve d'une existence divine. Or, cela en tant même qu'agnostique, je ne peux bien sûr l'approuver. Selon moi, cette part de beauté qui réside dans l'humanité, à travers différents actes et traces, est bien la preuve d'un libre -arbitre fondé, celui de l'homme, s'emparant de son seul destin.

Pour autant il peut y avoir un sacré, qui élève, qui nous grandit, qui aide à accomplir ou révéler cette beauté, quelque chose de plus grand que nous, c'est bien n'est-ce pas la définition du sacré, mais dans cette définition j'y vois aussi quelque chose qui appartient à l'humanité, qui relie l'universel à l'intime...

Mais pour revenir au texte de François Cheng, ce dernier s'appuie sur Platon pour dire que le beau est indissociable du bon et du vrai. Exprimé comme cela, disant ainsi la possibilité de la beauté, je me suis senti en agréable compagnie.

Et puis, François Cheng citant dans les premières pages de son livre un certain Charles Baudelaire, un de mes poètes préférés, pour étayer son raisonnement, non pas à charge mais au contraire dans le sens de son propos, j'avoue avoir été séduit.

François Cheng ne révolutionne aucune pensée ici. Il demeure très conventionnel, rappelant à notre mémoire ce que nous savons peut-être déjà, c'est la vertu du pas de côté, mettre en lumière notre richesse intellectuelle, notre héritage. À d'autres endroits, il m'a donné envie de lire des philosophes comme Socrate, Plotin, Saint-Augustin, Kant, Merleau-Ponty... Se détachant de la pensée de Hegel, qui m'a fait souffrir durant mes études en école prépa.

« Chaque être est virtuellement habité par la capacité à la beauté, et surtout par le désir de beauté », nous dit François Cheng.

Questionnant le sujet de la beauté naturelle que nous observons, résulte-t-elle d'un accident ? D'un hasard ? La naissance de notre humanité vient de très loin, elle est née d'une matière devenue vivante, façonnée par les temps.

C'est à partir de la troisième méditation que François Cheng aborde vraiment le sujet de la beauté s'entrelaçant avec l'être humain. Bien sûr on ne peut ni s'appesantir ni évacuer le sujet de la beauté physique. La beauté intérieure est présente, peut aussi revenir dans un regard, un visage, comme quelque chose de profond, caché, précieux, qui revient à la surface d'une eau. Malheureusement, j'aurais tant voulu croire ce que dit ici François Cheng : « Ayons la hardiesse d'affirmer que si tout visage de haine est laid, en revanche tout visage humain en sa bonté est beau. »

Dans cette déambulation, je fus ce petit oiseau venant me poser sur les pages de ce livre, passant d'une méditation à l'autre par quelques battements d'ailes, picorant de si belles inspirations. Un instant je me pose sur cette très belle citation d'un certain Jacques de Bourbon Busset qui dit que l'âme est la « basse continue » de chaque être, cette musique rythmique, presque à l'unisson du battement de coeur, et que chacun porte en soi depuis la naissance. Elle se situe à un niveau plus intime, plus profond que la conscience.

La quatrième méditation évoque la finalité du beau dans l'art, le beau produit dans l'art. C'est une déambulation très riche en érudition, mais au final le constat est relativement banal, déjà vu. Certes, citer Cézanne, Pissarro, Van Gogh, Renoir, Monet Sisley pour parler de la beauté en peinture paraît évident, mais à la fois presque conventionnel et dans une vision réduite si l'on considère comme l'auteur le précise, la beauté en art c'est quelque chose que l'on éprouve.

Plus tard, à la cinquième méditation, François Cheng m'a offert la possibilité de regarder la beauté dans le prisme de son héritage chinois, évoquant le qi, c'est-à-dire le souffle, à la fois matière et esprit, là où peut-être tout se relie et tout se tient. C'est sans doute l'endroit où je me suis le plus délecté de la pensée de François Cheng.

François Cheng est érudit, la richesse de cette érudition m'a ébloui, sa manière d'en témoigner, peut-être un peu moins, malgré une écriture incroyablement belle et pure...

Je referme ce livre, enthousiasmé par la lumière qui est venue se poser sur ces pages, j'ai été parfois déçu ou frustré à certains endroits. Il n'en demeure par moins un magnifique plaidoyer pour l'humanité que nous devons sauver coûte que coûte.

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