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Critiques de Françoise Guérin (276)
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On noie bien les petits chats

Naissance et renaissance

Betty accouche seule dans son appartement : elle se vide de son sang et son bébé ne respire pas… Sauvés par un chauffeur de taxi et un voisin, les voici à l’hôpital. Le bébé n’est pas en grande forme, quant à Betty, les médecins ont dû lui enlever l’utérus pour juguler une hémorragie qui aurait pu lui coûter la vie. Tout est bien qui finit bien ! En fait, pas du tout. Si Betty a dû accoucher seule dans de telles conditions c’est parce que la sage femme de garde l’avait renvoyée chez elle (sans ménagement et en dépit du bon sens) et parce que son mari, Camille, journaliste en reportage à l’étranger, était absent. A son réveil d’une anesthésie lourde et d’un accouchement traumatisant, Betty apprend qu’elle a un fils, prénommé Noé, un prénom qui lui fait horreur et qu’elle n’a pas choisi. Qui a déclaré le nouveau-né à l’état civil ? Le papa lui dit-on… un papa fantôme qui ne vient pas voir son épouse ? Betty tente de comprendre ce qui lui arrive mais elle perd pied et s’effondre. Elle est transférée dans l’unité Mère-Bébé de l’hôpital, dirigé par le docteur Lorrain, un psychiatre pas comme les autres, pour apprendre à devenir mère et à rencontrer son enfant.

Ce thriller à haute intensité psychologique n’est pas « ordinaire ».

D’une part, en raison des sujets dont il traite : la maternité, et la mémoire.

La maternité, vous l’aurez compris, ce n’est pas une simple « formalité » : oui les femmes donnent la vie, mais une fois que l’on a dit cette banalité, toutes les femmes ne deviennent pas mères dans l’instant. Ce sujet, encore tabou, est central dans ce roman. Betty met au monde un petit garçon dans des circonstances terrifiantes : elle doit apprendre à connaître son enfant, à le rencontrer. Noé l’attend d’ailleurs, pour vivre. Ces passages sont d’une grande force et m’ont touchée droit au cœur.

La mémoire est également au centre de ce thriller : par sa naissance traumatique, Noé va réveiller la mémoire de sa maman. Peu à peu, Betty va se remémorer des évènements survenus pendant son enfance, des pans entiers de cette période qu’elle avait occultés, que son esprit avait délibérément choisi d’oublier pour sa sauvegarde. En devenant mère, Betty va comprendre cette culpabilité qui la suit depuis toujours : pourquoi ne la croit-on jamais ? et pourquoi devrait-on la croire, d’ailleurs, elle n’est qu’une menteuse, une affabulatrice, une gamine jalouse qui veut se faire plaindre !

Peu à peu, les pièces du puzzle se mettent en place et le roman psychologique cède la place au polar.

Pour terminer, mon ressenti est en deux tons : j’ai beaucoup aimé la première partie du roman, l’histoire de Betty, sa paranoïa feinte ou pas. J’ai moins aimé le côté polar : trop d’invraisemblances, trop de péripéties, trop quoi ! Et que dire du titre ? Non madame, on ne noie pas les chats, petits ou grands, en aucun cas.

Mais c’est un vrai page-turner, lu en deux jours !

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On noie bien les petits chats

Waouh l, à peine démarré il est déjà difficile de le quitter !

Betty, alias Mélanie découvre ce qu'est la maternité à travers ses souvenirs difficiles de l'enfance, noyade, meurtre, enlèvement...

Quand tout ça ressurgit, il est très difficile de s'occuper d'un nourrisson, encore plus quand il est enlevé....

Un super thriller qui tient en haleine tout au long du récit !!!
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On noie bien les petits chats

Renvoyée chez elle par une sage-femme violente tant en paroles qu'en gestes, Betty va accoucher sur le palier de son appartement dans des conditions atroces.   Son enfant et elle ne devront la vie qu'à un chauffeur de taxi, père de famille nombreuse , qui aura su garder son sang-froid.

A la maternité, la jeune femme a tout oublié de ces événements dramatiques, mais le cauchemar ne semble pas fini pour autant. En effet , son mari reste injoignable, mais son enfant a été baptisé Noé par un inconnu qui prétend être le père auprès du personnel hospitalier.

Transférée dans un unité spécifique pour aider les mères à nouer une relation avec leur enfant, Betty va peu à peu lever le voile sur des traumatismes réveillés par cette naissance et surtout par le prénom de Noé.

Si j'ai apprécié l'intrigue, riche en rebondissements  et anxiogène à souhait, j'ai encore plus aimé la description fine, pleine d'empathie et de bienveillance , autant pour les soignants que pour les soignés, de cette unité mère-bébé. On se doute que l'expérience professionnelle de l'autrice y est pour beaucoup et qu'elle nous fait partager sa vision pleine d'espoir et d'humanité. Une lecture haletante.

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On noie bien les petits chats

Quand Betty s'est présentée à l'hôpital, pensant quelle allait accoucher, une sage-femme acariâtre l'a renvoyée attendre chez elle. Mais quelques heures plus tard, il fut presque trop tard. 



Quand elle se réveille dans sa chambre d'hôpital, elle n'a qu'un souvenir embrouillé, d'un chauffeur de  taxi, de l'absence de son mari et elle découvre avec horreur que le bébé a été prénommé Noé, prénom qui lui laisse un sentiment d'horreur.



Avec un sens aigu du suspense, Françoise Guérin nous décrit la lente remontée des souvenirs d'enfance de Betty, de l'indifférence passive de ses parents à ses efforts pour se sortir d'une emprise maléfique qu'elle a depuis totalement occultée.



Elle décrit de façon factuelle des conditions d'accueil des parturientes dans des services de maternité débordés et peu empathique, où justement l'empathie semble bannie et punissable, situation qui contraste fortement avec celle de l'unité mère-bébé d'un service de psychiatrie où le but est de se faire rencontrer mère et enfant en les protégeant mutuellement l'un de l'autre.



Un roman très dur, qui se lit (presque) d'une traite, avec une conclusion que je n'avais pas devinée à l'avance.



Un roman qui couple thriller et psychologie de l'attachement mère-enfant, combinaison atypique mais qui fonctionne très bien ! 



Je remercie vivement Babelio et les Editions Eyrolles de m'avoir fait parvenir cet ouvrage, dans le cadre d'une opération Masse Critique et je me réjouis de rencontrer très bientôt l'auteur.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Une enquête de la cellule Cornelia : La souri..

Entre enquête sur un suicide et réflexion profonde sur des sujets très actuels, Françoise Guerin nous emmène dans un jeu de piste au cœur d’un lycée privé où chacun semble avoir quelque chose sur le cœur. Maya, suicidologue de son état et membre de la cellule Cornelia, suit les miettes de pain laissée par Pauline, une ado prometteuse qui a mis tragiquement fin à ses jours.



J’ai rarement lu quelque chose qui pointe avec tellement de précision les travers de notre système actuel. « La souris qui voulait l’ogre », c’est un condensé de sociologie avec un constat principal: ceux qui ne font pas partie de la caste dominante, qu’elle soit économique, sociale ou géographique sont sans cesse malmenés. Loin de s’abandonner à une explication simpliste, l’autrice démontre à travers l’enquête que les causes du mal-être sont souvent multifactorielles.



En plus d’être éminemment intéressant, le roman de Françoise Guerin est aussi très difficile à lâcher, grâce à des révélations bien rythmées et des personnages aux personnalités complexes. Un énorme point bonus pour la magnifique relation entre Maya et Mrs Robinson, son doberman pot de colle qui attire tous les regards! À noter aussi, l’utilisation de la deuxième personne du singulier, un choix plutôt rare mais qui fonctionne très bien ici.
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On noie bien les petits chats

La relation mère-enfant n'est pas toujours simple et Françoise Guérin en sait quelque chose puisqu'elle est psychologue clinicienne spécialisée dans les liens parents-enfants.

Auteur de romans, elle a choisi de situer son intrigue dans le cadre d'une unité psychiatrique accueillant les jeunes mères et leurs nouveaux-nés.

A la suite d'un accouchement pour le moins difficile, Betty se retrouve dans ce service seule et terrorisée car elle apprend que son mari, journaliste en mission à l'étranger, a été kidnappé par un groupe terroriste alors qu'un inconnu qui se fait passer pour lui , rôde autour de son bébé et profite de ses moments de repos pour entrer dans sa chambre, opérer des scarifications sur sa jambe, s'emparer de son portable, laisser des inscriptions sur les murs.

Les forces de police se révèlent singulièrement peu actives, l'irruption d'un inconnu dans un service hospitalier ne paraissant pas de nature à faire mettre en place des mesures de protection. Il faut dire que la victime de ces agissements ,Betty, est une jeune femme qui parait bien perturbée. Les faits qu'elle rapporte ne seraient-ils pas de l'ordre du fantasme ?

La solidarité entre femmes, mères hospitalisées ou soignantes attentives permettra à Betty de tenir le coup et de se rapprocher de son fils, ce petit inconnu dont elle n'a même pas choisi le prénom.

Mais les souvenirs de la jeune femme affluent et l'angoisse monte car son passé fut très douloureux. Et voici enfin que les morts violentes autour d'elle l'atteignent au point de la faire sombrer...

Oui , on est bien dans le thriller et l'horreur va crescendo jusqu'à l'étourdissant final qui tient le lecteur en haleine.

Le choix narratif d'écrire le roman à la seconde personne du singulier comme si l'auteur s'adressait directement à son personnage, est intéressant car il tient à distance la principale protagoniste tout en décryptant de l'extérieur son fonctionnement psychique, ses sensations, ses refoulements et ses craintes.

Le lecteur entretient un doute sur ce qui est du domaine du factuel et ce qui est le fruit d'un déséquilibre mental qui distord la réalité.

Et pourtant ce n'est pas un rêve, ce qui lui arrive à cette pauvre Betty car elle va se débattre dans un cauchemar bien réel habité par un personnage trouble de son passé.

A quel moment ai-je cessé d'adhérer ? Il est difficile d'expliciter clairement mes réticences sans déflorer l'intrigue. Il suffira peut-être de signaler qu'une longue fréquentation du monde judiciaire et policier imprime dans les esprits un cadre légal rigoriste qui ne tolère pas la moindre approximation et je reste particulièrement sensible au respect des procédures pénales qui souligne la crédibilité de la narration romanesque.

Le romancier peut-il s'affranchir du monde réel et de "la vraie vie" ? Bien sûr et c'est d'ailleurs le but du roman de permettre une évasion hors du cadre étriqué du quotidien.

Cependant dans un roman policier qui fait intervenir des officiers de police dans le cadre d'enquêtes et qui touche au sujet sensible du terrorisme et de la réglementation pointilleuse qui l'entoure, il me paraitrait préférable de "coller" à la réalité en prenant les informations utiles pour que les péripéties du récit puissent sonner juste.

Ces restrictions mises à part, je salue le travail de l'auteur qui a su mettre en avant le non-dit de la relation parentale trop souvent occultée au profit d'une image idéalisée d'une mère comblée par son enfant merveilleux, référence non voilée à la madone de l'imaginaire chrétien.
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Maternité

Il y a tout d’abord le « tu » qui interpelle directement le lecteur, la lectrice en l’occurrence, qui campe le portrait d’une brillante directrice financière, trentenaire mariée et pleinement investie dans son travail, qui rappelle des épisodes de l’enfance, gênants ou cruels, qui cerne l’absence de désir d’enfant… Et pourtant, quand Clara est enceinte, elle et Frédéric, son mari, décident de mener jusqu’au bout cette grossesse qu’il attendait davantage qu’elle. Clara a du mal à réaliser la présence du bébé en elle, et ce jusqu’à l’accouchement, et tout autant à s’attacher au nourrisson qu’on lui présente.



Car c’est de cela qu’il s’agit dans Maternité, de l’absence d’attachement maternel, du décalage, de l’étrangeté de la situation, qui peut aller de quelques heures à quelques jours, ou beaucoup plus, comme dans le cas de Clara, avant de se sentir mère. Cela, et la dépression post-natale qui lui est associée également. Françoise Guérin s’éloigne du polar pour nous livrer ce récit poignant qui fait référence à son travail de psychologue clinicienne. Choquant parfois, lorsque Clara perd complètement pied face à un nourrisson, une tout petite fille pas nommée pendant plus de trois cents pages, précis et tendu tout du long, ce roman se lit d’une traite et avec la gorge nouée. Car une parfaite connaissance du sujet de la part de l’auteure n’empêche absolument pas l’émotion de gagner du terrain, au fur à mesure de la lecture.



Si un ou deux paragraphes m’ont semblé superflus (je pense à la fille à la verrue, par exemple), si la barque maternelle (celle de la mère de Clara, dont je n’ai pas parlé, mais les rapports de Clara avec ses propres parents éclairent la situation) est lourdement chargée, le roman n’en demeure pas moins très réaliste et éclairant sur ce qu’est la naissance de l’amour maternel, cet amour qui ne va pas toujours de soi, d’autant qu’il est censé apparaître à un moment de grande fatigue et de grande perturbation… La bienveillance dont Clara est entourée, de la part de son mari, de sa sœur, d’une amie, des professionnels qu’elle rencontre pour essayer d’arranger la situation, laisse imaginer avec horreur ce qu’il peut en être lorsqu’une jeune mère ne bénéficie pas de ce soutien. Même dans ce cas, loin d’être le plus noir, on tourne les pages en espérant du fond du cœur une éclaircie bienvenue !

Un roman troublant et essentiel.
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Maternité

Clara planifie tout, excelle dans son travail mais beaucoup moins dans l'expression de ses sentiments. Quand elle décide de programmer sa première grossesse, laisse-t-elle vraiment parler son désir ?

Dotée d'un mari compréhensif, aimant et doué pour les mots (il enseigne le français et adore le théâtre), qui de surcroît fait office de médiateur entre Clara et ses parents quelque peu particuliers, la jeune femme a tout pour mener à bien sa grossesse et élever son bébé.

Mais, elle ,qui veut à tout prix être une mère ordinaire, ne parvient pas dans sa volonté de contrôle pour juguler l'angoisse,à accepter l'aspect qu'elle qualifie de" sauvage" de sa fille : "De cette mère qu'elle entend posséder , elle revendique la pleine jouissance et non l'usufruit que tu lui accordes. Elle n'est que pulsion illimitée." Il faudra d'ailleurs attendre la page 375 pour connaître enfin le prénom de cette enfant que ses parents appellent "la petite tigresse".

Avec cette naissance, Clara se trouve reliée à une histoire transgénérationnelle perturbée qui la verse dans la dépression, lui fait côtoyer la violence, voire la folie.

Françoise Guérin aborde ici sans tabous des thèmes puissants et dérangeants liés à la Maternité. Sans rien édulcorer, elle nous propose ici une vision débarrassée de tous les clichés liés à ce thème et , ce faisant, tend aussi la main à ces milliers de femmes " [...]silencieuses, honteuses. Des milliers à ne rien oser révéler de la chute vertigineuse que constitue, pour vous, la maternité."

Un roman intense, qui charrie les pulsions mises à l’œuvre dans ce chamboulement physique, hormonal , émotionnel qu'est une naissance. Dévoré d'une traite et piqueté de marque-pages, tant les formules abondent dans ce texte et tant l'écriture est évocatrice (la description du nouveau-né rampant à la découverte de sa mère est exceptionnelle !).
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Une enquête de la cellule Cornelia : La souri..

J'avais eu un coup de coeur pour le précédent roman de l'auteur "On noie bien les petits chats" alors vous imaginez bien à quel point j'étais heureuse à l'idée de me plonger dans cette histoire. Et je n'ai pas été déçue!



Cette fois-ci Françoise Guérin nous plonge au coeur de la cellule Cornelia, une petite équipe diligentée par le Ministère de la santé pour effectuer des autopsies psychologiques.

Maya, psychologue de la cellule est envoyée à Sète au très select Lycée de la Rédemption ou Pauline, une jeune femme vient de mettre fin à ses jours. Or, ce qu'elle ne dit pas c'est quelle même a grandi à Sète et a été élève dans cet établissement ou la lutte des classes est une bien triste et cruelle réalité. Les fantômes de son enfance vont ainsi très rapidement se rappeler à son bon souvenir et cette enquête va prendre une dimension particulière...



J'ai adoré ce roman! Tout comme le précédent, je trouve que l'auteure travaille particulièrement bien ses personnages, on les aime ou on les déteste mais ils ne nous laissent pas indifférents. Que ce soit les personnages principaux ou même secondaires. On se retrouve complètement plongé dans l'ambiance. Ainsi j'ai vraiment beaucoup aimé Maya et sa chienne Robi, mais également Simone, Sidney.... Je suis ravie de me dire qu'on les retrouvera plus tard, ce roman étant le 1er d'une série.

L'enquête en elle-même est extrêmement intéressante, car c'est une nouvelle manière de procéder et ça change un peu. Ainsi on décompose les mécanismes du suicide et on analyse les conséquences sur les personnes de l'entourage de la victime. On découvre qu'un tel évènement pourrait s'apparenter à un séisme qui aurait des répliques, ainsi il n'est pas rare qu'un suicide en appelle un autre. Et bien entendu, beaucoup d'autres sujets son traités mais je vous laisse le plaisir de la découverte ;)



Merci Madame Guérin, j'ai dévoré votre livre dans une espèce d'urgence et j'aime ce sentiment quand je lis, c'est plutôt bon signe.

Je serai là pour la suite, vous pouvez en être certaine!
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Une enquête de la cellule Cornelia : La souri..

Maya Van Hoerenbeck fait partie de la cellule Cornelia, une petite équipe chargée d’effectuer des autopsies psychologiques. Cette cellule dépend à la fois du ministère de la Santé et de la recherche universitaire.



Maya est envoyée au lycée "La Rédemption" à Sète pour enquêter sur le suicide de la jeune Pauline. Elle est toujours fidèlement accompagnée de son doberman Mrs Robinson et se fait donc un peu remarquer à son arrivée, par les professeurs et par les élèves.



Mais aussi par la proviseure, qui accessoirement cherche à faire passer le suicide de Pauline pour un accident. Pauline était d'ailleurs très mal acceptée par Mr Bertholon, l'un de ses professeurs, car si elle était très bonne élève grâce à son travail acharné dans cette classe de prépa, elle ne faisait pas partie des élites des beaux quartiers. Une usurpatrice ! D'ailleurs on va vite comprendre qu'elle était aussi l'objet de moqueries et harcèlements en tous genres de la part des élèves.



Vous voyez le tableau... Malheureusement on n'est pas du tout dans de l'utopie...



On est ici entre un thriller psychologique et un roman noir puisque nous savons dès le départ ce qu'il s'est passé. Il nous manque juste les circonstances ayant mené Pauline au suicide et c'est ce que Maya va s'exercer à découvrir. Pour autant on est captivé par l'intrigue où tout repose sur la psychologie des personnages, toute l'histoire est basée sur le personnage de Pauline et de ceux qui la côtoyaient. Et on n'est pas au bout de nos surprises.



L'histoire de Pauline est dure, impitoyable. Les sujets évoqués dans ce roman sont notamment le harcèlement, l'adolescence, les milieux modestes et les injustices sociales, la pression des études. C'est une plongée dans la noirceur de l'âme humaine. Pour adoucir le récit, la présence au quotidien de Mr Robinson avec toutes ses interventions dans l'enquête de Maya, toujours là pour apporter une note de tendresse.



Les personnages sont crédibles (hélas j'ai envie de dire), tantôt révoltants, tantôt touchants.



La plume est fluide et immersive. Ce qui peut surprendre au départ, c'est que le récit est écrit à la deuxième personne du singulier. Personnellement ça ne m'a aucunement dérangée et je pense qu'au contraire cela contribue à s'immerger rapidement dans le personnage de Maya.



Je ne sais pas si c'est un coup de coeur mais en tout cas c'est un coup au coeur. La terrible histoire de Pauline m'a brisé le cœur et les dernières pages relatant son mal-être et les constats qu'elle tire de sa situation avant le passage à l'acte sont terrassants.



Un livre que je vous conseille absolument.
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On noie bien les petits chats

Betty, enceinte de son premier enfant, compagne d'un journaliste, n'aurait jamais pensé que son accouchement la ferait basculer soudainement dans le cauchemar. Après avoir accouché chez elle dans des circonstances dramatiques, elle découvre que son mari est toujours absent, que son fils a été baptisé Noé alors qu'elle n'avait pas choisi ce prénom et qu'un inconnu rôde autour d'eux. Le personnel de santé ne la croit pas et la pense perturbée par le traumatisme de cette naissance et c'est au sein de l'unité psy mère-bébé que Betty essaiera de comprendre et de briser le mystère... en commençant par se plonger dans le passé.



On noie bien les petits chats annonce la couleur par son titre : un thriller psychologique glaçant autour de la naissance, des bébés et de leurs mères et plus généralement de la famille. L'auteure nous plonge avec brio dans la confusion en entremêlant plusieurs trames : Betty a-t-elle vraiment vécu cet accouchement dramatique, son mari est-il absent et le personnel soignant incapable de la croire ou est-ce elle qui affabule soudain sous le coup du choc et du stress ? L'écriture est fluide, les événements s'enchaînent et on ne peut que s'identifier à cette jeune maman seule au monde pour qui ce qui aurait dû être un moment magnifique tourne soudain à l'angoisse. Le récit évolue avec beaucoup de finesse vers des aspects plus psychologiques puisqu'on plonge peu à peu dans le passé de la jeune femme qui semble incapable de se souvenir d'événements pourtant bizarrement liés à ce qui est en train de lui arriver.



L'auteure est psychologue clinicienne, spécialisée dans les interventions auprès des parents et de leurs bébés, et on sent qu'elle a mis beaucoup de son vécu dans ce roman, nourrissant ainsi la fiction de son expérience et créant un récit passionnant. Les personnages que rencontre Betty dans l'unité mère-bébé sont particulièrement attachants, chacune de ces jeunes mères a sa propre histoire et nous fait comprendre à quel point la relation maman - bébé n'est malheureusement pour certaines pas une évidence dès la naissance. Tout cet aspect est très réussi, le travail du psy pour faire "accoucher" (tiens, encore ?) Betty de son passé sonne également très juste et nous tient en haleine pour démêler peu à peu les fils de cette histoire. Dommage que le dernier tiers du roman comporte quand même quelques invraisemblances ou disons quelques grosses ficelles avec une intrigue qui devient plus proche du thriller à grand spectacle et qui certes nous emporte mais paraît un peu difficile à croire. Cela contraste d'autant avec la finesse et la justesse des situations précédemment décrites mais bon, il fallait bien que l'auteure trouve un dénouement à son histoire !



Ces petites réserves mises à part, On noie bien les petits chats fut une lecture très agréable avec un texte fluide, très agréable à lire, un récit prenant et en plus une belle réflexion sur les familles et leur construction. Un thème original et bien traité qui me donne envie de découvrir les autres titres de cette auteure.
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On noie bien les petits chats

Quand Betty se réveille, elle est à la maternité. Elle ne se souvient plus de rien.

Son bébé est près d'elle, il a été déclaré sous le prénom de Noé, prénom qu'elle n'a pas choisit. Un inconnu rode près de son enfant en prétendant être le père mais elle ne le voit jamais, il s'arrange à être vu uniquement par le personnel médical.

Son mari ne vient pas la voir à la maternité. Où est-il ? Que se passe-t-il ?



Dès le début, j'ai été emporté, c'est très prenant et plein de rebondissements.

Je me suis demandé si elle était folle, si le bébé existait vraiment et si elle avait vraiment tout oublié ?

Je vous laisse découvrir les réponses en le lisant. Un excellent thriller psychologique qui traite de sujets délicats comme les violences faites aux femmes du personnel soignant souvent exténués par la charge de travail qui n'écoute plus les patients ou très mal (bien sûr, ce n'est pas la majorité, mais elle existe.) mais aussi les traumatismes qui resurgissent après un accouchement.



C'est un thriller psychologique poignant, très proche de la réalité, les chapitres sont courts et captivants. Un auteur qui connaît bien son sujet. Excellent !

Précision, aucune violence faite aux animaux comme on pourrait le croire vu le titre.

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On noie bien les petits chats

L’histoire, vous devez l’avoir lue dans les critiques, donc je ne vais pas répéter…

J’ai trouvé que c’est un livre prenant (dès le début), captivant, étouffant parfois ; de plus, il est écrit à la deuxième personne, ce qui implique encore davantage le lecteur -la lectrice. Cela peut ne pas plaire. Personnellement, cela ne m'a pas gêné.

C’est le premier livre de Françoise Guérin que je lis, et j’avoue que je suis conquis !

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On noie bien les petits chats

Betty se voit refuser l'accès à la maternité alors qu'elle est prête à accoucher. Résultat : elle accouche seule, chez elle et un miracle fait qu'elle et son bébé sont sauvés in extremis. A son réveil, elle apprend que son mari est séquestré quelque part en Somalie par des terroristes. Pourtant, un homme vient régulièrement à la maternité voir le bébé, il se fait passer pour son père et lui a donné le prénom de Noé. Une nuit, pendant son sommeil, Betty se retrouve avec les lettres "Noé" gravées sur ses jambes. Elle est sûre qu'elle n'est pas responsable de ces scarifications mais qui va la croire. Elle se retrouve dans un service de psychiatrie, une unité mère-bébé. Et là, enfin, on sera à son écoute comme jamais on ne l'a été avec elle et on va même prendre en compte ses craintes. En même temps, le psychiatre va l'aider à retrouver ses souvenirs. Malheureusement, cela n'empêche pas les meurtres autour de Betty. Il s'avèrerait qu'elle n'a jamais pu conserver ses amis... Tout cela était pourtant refoulé au fond d'elle-même. Un roman haletant que je n'ai pas pu lâcher de la journée, une fois commencé.
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Une enquête de la cellule Cornelia : La souri..

Une enquête de la cellule Cornelia qui intervient après le suicide d’une adolescente. Le sujet ne va donc pas être des plus réjouissant dans ce nouveau roman de Françoise GUERIN.



J’ai aimé retrouver sa plume efficace et qui m’a tenue en haleine jusqu’à la fin des 520 pages de cette première enquête.



J’ai aimé que le récit mêle enquête sur le suicide de Pauline et le passé de l’enquêtrice Maya. Car on ne devient pas psychologue dans cette cellule par hasard.



J’ai aimé découvrir Pauline à travers les récits de ses camarades, ses parents, ses ami-es. Mention spéciale à la soeur Domino au plus près du terrain.



J’ai détesté la cheffe d’établissement qui ne veut surtout pas faire de vague et le prof de philo qui outrepasse sa mission.



J’ai eu de la peine pour le CPE aux premières réactions imprévisibles mais qui se calme peu à peu.



On ne peut faire autrement que de ressentir de l’empathie pour les parents de Pauline et sa soeur qui ont poussées leur enfant vers une vie meilleure.



Bien évidemment, il est question du suicide et des multiples causes qui amène un-e ado à mettre fin à ses jours. Et j’ai aimé qu’il n’y ai pas une seule et unique cause mais un enchevêtrement de circonstances.



A ce propos, il est bon de répété qu’un numéro vert permet de trouver de l’aide : le 3114.



J’ai été étonné qu’il n’y ai pas de jugement de la part de Maya l’enquêtrice sur les différentes situations problématiques qu’elle croise, les aberrations du système, les choix des personnes.



J’ai aimé son chien, Mrs Robinson, qui l’accompagne partout, car Robi ne supporte pas de rester seule.



Un roman dans lequel il est question de la pression mise sur les élèves par l’institution scolaire ou entre eux dans un système élitiste.



Il est également question des transfuges de classe qui subissent une pression énorme de la part du corps social dominant.



Enfin, il est question d’écologie et de l’engagement contre tous que cela suppose.



J’ai hâte de retrouver Maya et son binôme Sydney ; sa propriétaire Simone, et son chien.



L’image que je retiendrai :



Celle de la ville de Sète, ses plages où courent Maya et Robi ; le Lido et l’étang de Thau.
Lien : https://alexmotamots.fr/la-s..
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On noie bien les petits chats

Betty, 34 ans, accouche seule, chez elle, dans des conditions traumatisantes. Son mari, censé être à Djibouti, aurait été enlevé en Somalie. Traumatisée par ces deux évènements, harcelée par un individu qui se fait passer pour son mari, entre à la maternité à sa guise, s'approche de son enfant, le déclare du prénom de Noé, prénom qu'elle rejette inconsciemment, elle vrille et doit être séparée de son bébé. Noé reste en unité néonatale alors qu'elle rejoint l'unité mère-bébé où elle est prise en charge par un psychiatre et une équipe bienveillants. Mais l'homme rode toujours et se fait de plus en plus menaçant.

Ce roman se déroule dans un milieu, une maternité, symbole de vie, censée être un endroit sécurisant où les femmes sont soutenues, aidées, accompagnées. Ce thriller psychologique est particulièrement angoissant car la mort fait irruption dans ce milieu normalement protecteur; l'accouchement violent de Betty réveille, par flashs, un passé traumatique qui est de plus en plus noir.

Ce roman donne un coup de projecteur sur un sujet qui était tabou il y a encore quelques années, les maltraitances gynécologiques; c'est aussi une réflexion sur la difficulté d'être mère, une description des unités mères-enfants que l'auteure connaît bien étant psychologue dans les troubles de la parentalité. Mais, à côté de cet aspect bien documenté, ce thriller est truffé d'évènements peu crédibles qui gâchent un tout petit peu le plaisir même si le suspense est bien présent.

Le titre de ce roman m'a intriguée et m'a rappelé d'emblée "On achève bien les chevaux" de Horace Mc Coy, paru en 1935, et dont Sydney Pollack a tiré le très beau film éponyme, en 1969. J'ai mené une discrète enquête personnelle tout en tournant les pages et il semblerait que ce titre soit un hommage à ces deux oeuvres; en effet, "On achève bien les chevaux" est une phrase unique prononcée par un personnage, se référant à un autre personnage, donc à un être humain , tout comme "On noie bien les petits chats".



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On noie bien les petits chats

Ce dernier roman de l’auteure reprend un thème qui lui est cher : la toute nouvelle mère et sa relation avec son bébé, couplé d’une enquête policière des plus retorse.

Betty vient d’accoucher seule sur le pas de sa porte, se réveille à l’hôpital comateuse après avoir perdu beaucoup de sang. Mais elle ne peut pas voir son bébé car le père s’y oppose. Or, Betty apprend que son mari est retenu en otage en Afrique.

Qui est donc ce mystérieux homme qui a fait irruption entre Betty et son bébé ?

Betty devra chercher dans ses souvenirs enfouis, aidé d’une équipe de soignants (des vrais qui ont le temps et la patience) bienveillants.

J’ai aimé suivre Betty dans les méandres de ses souvenirs et ses peurs actuelles (le fameux personnage mystérieux fait régner un climat de terreur).

J’ai aimé les femmes autour de Betty dans le service mère-bébé, chacune avec son histoire et sa relation difficile avec son enfant.

J’ai aimé le mot de rencontre employé quand Betty voit pour la première fois son bébé.

Et si le côté enquête m’a moins parlé cette fois-ci, j’ai retrouvé avec plaisir la plume de l’auteure.

L’image que je retiendrai :

Celle du chauffeur de taxi qui aide Betty à accoucher sur le pas de sa porte, lui qui connait les gestes pour sauver la mère et l’enfant, lui qui était médecin dans son pays de naissance.
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On noie bien les petits chats

Je me suis laisser entraîner par l'histoire de ce roman et ne l'ai pas lâché avant d'en lire la dernière page.



L'auteure a su instaurer avec brio une ambiance angoissante et ne cesse d'attiser notre curiosité. La narration est très originale puisqu'elle se fait à la deuxième personne du singulier, nous interpellant.



Nous nous attachons à Betty, cette jeune femme qui se questionne sur son passé et sur son nouveau rôle de maman. Peu à peu, elle va se remémorer de traumatismes que son cerveau avait préféré enfermer à double tour, ce qui est bien sûr éprouvant pour elle mais nécessaire pour l'enquête. Car oui, il y a bel et bien une enquête ! Ce thriller est réussi.



L'auteure nous fait également découvrir un service de l'hôpital en psychiatrie, destiné aux nouvelles mamans et à leurs nourrisons pour les aider à s'habituer l'un à l'autre et à avoir les bons gestes. le psychiatre et les infirmières sont également là pour aider à vaincre le baby blues. J'espère qu'il existe réellement des équipes aussi bienveillantes, douces et attentives.



Je suis très contente de cette découverte !
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Cherche jeunes filles à croquer

« Cherche jeunes filles à croquer », titre accrocheur qui m’a propulsé dans l’univers noir mais délectable de F. GUERIN.

Je précise que je n’avais pas lu son 1er livre « A la vue, à la mort » ; j’ai donc fait la connaissance du commissaire-profileur Lanester et de sa fine équipe et je n’ai pas été déçue !

Ceux-ci sont envoyés par le divisionnaire, au cœur de la vallée de Chamonix, pour une affaire assez glauque portant sur la disparition de plusieurs jeunes filles anorexiques.

Lanester, appuyé du commandant Pierrefeu de la gendarmerie locale, sera amené à rencontrer les parents des jeunes filles, le personnel soignant qui s’est occupé d’elles etc… Il devra chercher, interroger, fureter, collecter et enfin recouper tous ces témoignages en se fiant à sa seule intuition.

Très vite, il s’apercevra que toutes ces ados malades ont séjournées dans la clinique spécialisée de La Grande Sauve. Clinique lisse et réputée au prime abord mais qui se révèlera être la porte des Enfers.

Ce qui m’a plu dans ce livre c’est le côté très travaillé de la psychologie de Lanester, le thème de l’anorexie qui est abordé avec finesse et intelligence et le suspens liée à l’intrigue qui monte crescendo jusqu’à la fin.

J’espère retrouver Lanester et ses acolytes (mention spéciale à Soraya qui m’a bien fait rire !) très bientôt pour de nouvelles aventures !

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On noie bien les petits chats

Bonsoir les babeliophiles aujourd'hui petit retour sur ma dernière lecture.

Betty se retrouve séparé de son fils suite à un accouchement difficile,et ce n'est que le début des complications pour elle. Entre son mari qui a été enlevé lors d'une mission en Somalie, une personne qui se fait passer pour le papa en lui donnant le prénom de Noé, qui a pu lui graver le prénom de son fils sur la cuisse au cutter, qui lui en veut autant qui est cet inconnu qui s'en prend aux personnes qu'elle aime et donc Betty est admise dans l'unité mere-bebe ou exerce un psychiatre et du personnel qui l'écoute et surtout lui dinne confiance en elle. J'ai beaucoup aimé la partie psy dans l'unité avec des mamans spéciales mais géniales,ou l'humanisation à toute son importance et l'amour donne à leurs bébés. par contre quelques incohérences dans l'enquête mais qui est menée tambour battant mais perso je n'en tien pas rigueur à Françoise Guerin tellement son livre est prenant du début à la fin mais comme je dis toujours ceci n'est que mon avis personnel.
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