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Citations de Françoise Mallet-Joris (139)


Je me croyais vraiment consolée, je me disais même avec cynisme qu'il était regrettable que l'intérêt de Mme Lucette portât surtout sur mon ignorance, car sa beauté crémeuse, lisse, comestible, m'eût agréablement distraite du corps musclé de Tamara.
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J'aimais beaucoup mon père, et il m'aimait avec simplicité. Je n'écrivis jamais rien sur lui. Pourquoi l'aurais-je fait ? Il n'y avait rien à résoudre. (p.27)
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Dolorès vit avec nous depuis quatre ans. Quatre ans coupés d'orages et d'interrègnes de femmes de ménage.
Dolorès: -il ne faut pas dire "Dolorès", comme en France. Il faut dire "Dolores". Ça veut dire "douleurs"; c'est le plus beau nom.
Moi: -Ah!
Dolorès: -mais comme c'est trop triste, on m'appelle "Lolo". C'est plus moderne, plus cinéma.
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Ses brèves apparitions à la cour n’ont pas été des succès. Fait d’autant plus remarquable que ses cadettes, Hortense et Marianne, en sont la coqueluche. Hortense a douze ans. Elle est éclatante de beauté et de joie de vivre, Marianne, sept ans, ravit la reine et le cardinal par sa spontanéité et son esprit. Elle fait des vers, elle sert de prétextes à mille amusements à la fois naïfs et grossiers. Elle plaît comme un petit chien savant, et on s’en amuse parfois de façon étrange.

Chapitre 1
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La consommation est une grosse baudruche, vite crevée. La culture (une certaine forme de culture) est moins vulnérable. L' orgueil du parvenu fait rire. L'orgueil de l'érudit, du technicien, de celui qui parle bien, qui trouve ses mots, qui connaît les manières, les formules, est plus insidieux. Ça ne brûle pas.

(p. 111 - Éd. Grasset)
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- Il faut que les gens soient soignés, nourris, bien logés, tout ça pour qu'ils puissent penser à autre chose qu'à la nourriture, au logement, etc.
- Oh! toi, tu crois que la vie c'est fait pour réfléchir.
- Peut-être bien.

(p. 90 - Éd. Grasset)
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Tous les jours je me disais, je me répétais que j'étais heureuse. J'avais souhaité cent fois cette étroite intimité avec Tamara et enfin je la possédais.

p. 106
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Le sacrifice est un vertige pour la plupart des femmes de cette génération. L'image de la femme qui s'immole, l'image de l'homme qui surmonte par idéal une indigne faiblesse, ont encore cours.
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Je faisais quelques pas dans la rue sans sortir de mon rêve, et ces quelques pas qui ne me conduisaient ni vers l'école ni chez moi, je les chargeais de tant de désirs, de culpabilité aussi qu'il me semblait qu'encore un seul, et j'allais directement atteindre l'horizon.
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Avec son longue taille ondulante, sa corolle de cheveux, elle semblait elle-même une fleur exotique, une fleur brune et épicée qui eût contenu quelque poison sucré.
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Si j'arrivais à triompher de cet homme adroit, rusé, intelligent, je saurais que toute faiblesse était bannie, et que je ne dépendais plus à l'avenir que de moi-même. Je serais seule enfin. (p. 114)
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« il y avait quelque chose d’effrayant dans mon attirance pour Tamara, quelque chose de semblable à mon désir de vide en me penchant par la fenêtre, ou à celui de rencontrer en nageant dans le lac le tourbillon dangereux, « pour voir »… »
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"Je regardais son profil têtu, ses courtes boucles, ses épaules larges, toute sa trompeuse et équivoque virilité "
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La cuisine est donc le théâtre d'échafaudages monstrueux et de cataclysmique subits, écroulements meurtriers comparables en intensité à des phénomènes géologiques.
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Comment une fille de qualité, même bâtarde, consentirait-elle à se laisser visiter et entretenir par le bourreau? Par le bourreau!
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L'amour maternel était là, comme un dépot dans une banque,une réserve en cas de malheur. Ce qu'on appelle dans certaines familles modestes "une poire pour la soif". Il ne faut pas toucher au magot,mais il donne un sentiment de sécurité. C'est comme une assurance. On sait qu'on l'a, n'est ce pas?On a la soif, aussi.
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Tout à coup, elle fut de nouveau dans le désert de l'été, cheminant. La solitude.Dieu, peut être.Dieu, ce vide, ce manque? La chose qu'on ne peut pas retourner, qui n'a ni envers ni endroit, ni densité ni étendue? Le rien qui n'est pas le contraire du tout? Le vide qui n'est pas le contraire du plein? Sont ce là les vraies litanies?
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Ils prenaient l'un avec l'autre les précautions insultantes des êtres qui se sont beaucoup blessés. (p.50)
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(...) ce roi enfin qui est encore très loin du monarque absolu, du Roi-Soleil des estampes, se découvre absolu tout au moins dans les yeux, et bientôt dans le cœur, d’une jeune amazone. Pour Marie, il est déjà le Roi-Soleil. Peut-il n’être pas fasciné par ce mirage ? Sans imaginer encore une idylle, c’est déjà une amitié qu’il ébauche avec la jeune fille mal aimée.
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On parle de violence : notre époque n'est pas violente, elle est cruelle, comme toutes les époques de transition et de dégénérescence. La violence a pour contrepartie l'enthousiasme, la barbarie a la foi et la simplicité. La cruauté n'a pas d'autre envers que la médiocrité, la tristesse, l'ennui.

(p. 228 - Éd. Grasset)
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