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Critiques de Frank Miller (423)
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Batman : Année Un

Comic de référence, auteur de référence, "Franck Miller" a du talent, une véritable légende, ce mec est une bête qui a de la bouteille, pourtant je n'ai pas accroché à ses dessins que j'ai trouvé trop fades, un poil trop classiques, et un peu vieillot.



Contrairement aux dessins de "Tim sale" dont je suis devenu un adepte, plus modernes, plus fantaisistes, plus proche de la version console.



Côté scénario, rien à dire péjoratif, les débuts de Gordon, batman et Catwoman sont "dentesque", des personnages travaillés à la perfection. Il est évident que "Nolan" s'est inspiré aussi de cet album pour "Batman Begins".



Quelques bonus de fin très sympa.



Merci à Dionysos89 pour ses très bons conseils et ses excellentes critiques bien plus pertinentes.



A plus les copains
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Sin City, tome 5 : Valeurs familiales

Les éditions Rackham poursuivent leur réédition complète de la série Sin City de Frank Miller dans un style immaculé et avec des couvertures toute neuves signées de l’auteur lui-même, toujours à la fois scénariste et dessinateur sur sa franchise phare.



Valeurs familiales est un plus petit volume que les précédents, mais ce n’est pas pour autant que l’intrigue sera légère, bien au contraire ! Une scène de crime dévastée, un mystère à résoudre et une affaire qui le touche de près, Dwight revient sur le devant de la scène dans une aventure courte et percutante. C’est l’occasion d’approfondir notre connaissance de la pègre de Sin City, tout en voyant son association avec Miho se développer. Si Frank Miller peine, de temps en temps, à maintenir une puissance graphique parfaite, ses dialogues et surtout ses monologues se font puissants quand Dwight disserte sur le sens de la vie et sur la futilité matérielle. Son enquête vengeresse ne nous dévoile qu’au compte-gouttes les tenants et aboutissants de cette sordide affaire.



L’association entre Dwight et les filles de la vieille ville fonctionne toujours aussi bien, après Le Grand carnage, dans cette aventure plus simpliste que les autres dans son déroulé, mais tout aussi intéressante pour sa psychologie et son dénouement.



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Batman - The Dark Knight Returns

Ce "Dark Knight Returns", de l'auteur américain Frank Miller, est un classique des récits du Chevalier Noir. Publié en 1986, il marque une vrai rupture, dans la représentation (dans tous les sens du terme) du justicier de Gotham, alors encore très tributaire de l'image véhiculé par la série TV des 60's.



Miller choisit de montrer un Bruce Wayne quinquagénaire, porté sur la bouteille, ruminant (encore et encore) l'assassinat de ses parents et, dans une moindre mesure, celui de Jason Todd (ex Robin, voir "un Deuil dans la Famille") et que personne n'a vu depuis 10 ans. A un point tel, que les plus jeunes ("je vous parle d'un temps que les moins de...") pensent que le Batman est une légende. Face à la criminalité grandissante à Gotham, et au retour d'un vieil ennemi, Bruce Wayne décide de ressortir la cape et la cagoule...



Sacré rupture, donc. Sur le papier, il y a tous les ingrédients pour que ce récit en quatre chapitres deviennent effectivement un classique. Et, en bon historien de l'art, je dirais que, d'un point de vue iconographique (l'évolution de la représentation de Batman), c'est indéniable. Par contre, du strict point de vue formel, je suis carrément frustré, tant j'ai l'impression que Miller s'est bien foutu de la gueule de tout le monde en rendant son brouillon, sans que personne ne s'en rende compte.



Déjà, il faut le dire, Miller est loin d'être un grand dessinateur, c'est même assez moche à regarder. Et pire, cela nuit parfois à la lisibilité de l'ensemble. Cela aurait pu être compensé par la composition des planches, mais elles sont relativement semblables (avec de nombreux encarts illustrant les commentaires des journaux TV et autres talk show sur l'évolution de la situation), la monotonie étant parfois rompue par une pleine page inspirée.



L'histoire est plutôt sympa, mais certaines scènes (je pense au combat contre le Joker) auraient méritées un traitement plus "grandiose" visuellement, l'enchainement entre les différentes parties est un peu "à la va comme je te pousse" et la fin parait un peu artificielle. Le contexte général (augmentation de la criminalité, tension géopolitiques etc...) est plutôt bien (trop ?) rendu, notamment grâce aux encarts représentant les médias. Au niveau des personnages, c'est dommage que Batman reste un peu bloqué sur le meurtre de ses parents. L'occasion aurait été belle de tirer le bilan de 30 ans de lutte contre le crime. Sinon, j'aime bien le commissaire Gordon, vieillissant, désabusé, alors que la retraite est là. Enfin, l'idée d'une fille pour incarner Robin était bonne, mais pas assez exploitée à mon goût, notamment en ce qui concerne la relation héros / sidekick.



Au final, une histoire qui avait un énorme potentiel, mais dont le rendu parait foutraque, un peu bâclé. Et je ne parle pas des positions politiques de l'auteur qui transparaissent et agaceront peut-être...Mais ce n'est pas encore ce qui me gêne vraiment, la liberté d'expression c'est quand même pas fait pour les chiens. Et puis il faut avouer que sa vision de la société, "à la dirty harry", se prête assez au personnage de Batman.



Dans le genre, j'ai quand même largement préféré le "Year One", ou Miller, épaulé par David Mazzucchelli aux dessins, ne réitèrent pas ces erreurs.
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Daredevil, tome 1

En 1979, un séisme fait trembler le monde des comics Marvel.

Frank Miller s’empare de la série Daredevil.



Parfois très agréable parfois poussive, la série de tête à cornes atteint ici au sublime. Frank Miller débute alors dans le métier. Il est limité au dessin au début, travaillant de concert avec Roger McKensie au scénario. Rapidement il est seul aux commandes et peut insuffler son univers noir et tragique au super-héros aveugle.



Daredevil se fait détective à la Batman, rentre dans des bars louches où il tabasse la lie de la pègre à la recherche d’infos et mène la vie dure à des bandes de criminels mercenaires souvent armés d’armes blanches dans des batailles chorégraphiées comme les films de kung-fu.

Miller retravaille et approfondit d’anciens personnages comme Bullseye, ce criminel psychopathe qui développe un profond complexe d’infériorité vis-à-vis de Daredevil, à en devenir complètement dérangé. L’auteur effectue un travail fabuleux sur Kingpin, le caïd de la pègre de New York retiré des affaires mais obligé de revenir mettre de l’ordre dans sa ville. Sa présence musculeuse explose le papier. C’est Hadès présidant les bas-fonds de la Grosse Pomme.

Mais le premier véritable exploit de Frank Miller est la création d’Elektra, une mercenaire habillée de rouge et maniant des saïs qui fut le premier amour de Matt Murdock alias Daredevil. Elle efface complètement Natacha Romanov – la Veuve Noire – qui avait tenté un retour dans la série.



Miller ajoute des seconds rôles intéressants ou amusants, comme Ben Urich, ce journaliste qui va découvrir la double identité de Daredevil, ou Turk, le looser moitié criminel moitié indic dont Daredevil adore secouer les puces. Limité par la censure, il ne va pas aussi loin qu’il le fera dans Barman : Dark Night ou Sin City ; l’humour reste présent.



Le dessin de Miller joue beaucoup sur le noir, et, du fait du héros, sur le rouge. Les chorégraphies de Daredevil sont très innovantes. Dans une seule case on va voir le héros cabrioler de gauche à droite pour éviter une arme puis frapper l’adversaire, le sens de l’action étant marquée par le personnage passant progressivement du rose au rouge. Il manipule sa matraque comme Captain America son bouclier, le lançant avec des effets de rebond à plusieurs bandes. Le super-héros n’avait pas paru aussi puissant depuis Gene Colan.



Ce tome 1 met en place l’univers de Miller. Il est déjà exceptionnel. Je me suis profondément régalé et je sais que le meilleur reste à venir.

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Daredevil (Marvel Icons), tome 1

Après le Spider-Man de Joe Michael Straczynski, Panini Comics s’attaque à la réédition du run de Frank Miller sur Daredevil dans une collection Marvel Icons qui rappelle évidemment les DC Signatures de chez Urban Comics !



Quand Marvel confie à Frank Miller les rênes de Daredevil, en 1979-1980, il n’est qu’un dessinateur en devenir. Le personnage casse-cou, quant à lui, a déjà un certain bagage et est assez engoncé dans son rôle de protecteur du quartier de Hell’s Kitchen, à New York ; quelques incursions croisées avec Spider-Man et d’autres héros urbains lui évitent alors une trop grande routine. Face à cela, Frank Miller construit son récit autour de quatre grands ennemis qu’il ressuscite, qu’il ramène sur le devant de la scène new-yorkaise, voire qu’il instille dans la mythologie du personnage. Ainsi, tour à tour mais aussi souvent conjointement, le Caïd (the Kingpin), Bullseye, Elektra et l’Homme Pourpre vont venir mettre des bâtons dans les roues de Daredevil. À leurs côtés, notons deux personnages fascinants par la régularité de leurs apparitions en des moments cruciaux pour le super-héros aveugle : Stick, le mentor de Matt Murdock qui l’a initié aux arts martiaux et au contrôle de soi ; Turc, un malfrat de base, sans talent mais toujours dans les mauvais coups et qui assiste à quantité de scènes marquantes qui intéresse Daredevil (ce personnage de bas étage n’est pas sans rappeler les petites frappes introduites par l’auteur dans sa série Sin City pour faire le lien entre plusieurs histoires courtes). Enfin, il s’agit également d’utiliser quelques autres personnages de Marvel (Punisher, Iron Fist, Spider-Man, Power Man/Luke Cage, etc.), histoire de ne pas le laisser seul dans New York, ce qui semblerait bizarre tant la majorité des personnages Marvel y vivent...



Frank Miller compose ici un Daredevil épuisant pour ses adversaires, car il est toujours aux aguets, mais également constamment épuisé, tant il ne dort jamais, alternant sans discontinuer les phases d’investigation, les combats à outrance et sa vie quotidienne, évidemment, en tant que Matt Murdock (qu’il qualifie d’ailleurs d’« identité secrète »). Avec lui, nous sentons largement comment, quelques années plus tard, l’auteur en vient à écrire The Dark Knight returns et Batman : Année Un : un héros sombre qui se débat dans un climat de constante insécurité, qui vit plus la nuit que le jour... même les clochards vus comme des zombies dangereux peuvent révéler une marque de fabrique très particulière. Cette déconstruction méthodique du personnage prend forcément du temps en nombre d’épisodes, toutefois tout cela est bien divisible en plusieurs arcs en fonction du danger encouru. D’ailleurs, Panini compense légèrement, par un petit sommaire clair, l’enchaînement des épisodes sans aucune séparation marquant un nouveau numéro dans l’édition originale. Attention tout de même, la première édition de ce volume en version française répète encore une même page au détriment d’une autre. Cela ne doit pas nous empêcher de savourer cette nécessaire réédition d’un matériau fondateur pour les comics de la fin du XXe siècle et du début du XXIe.



Si nous assistons ici à la déconstruction totale du personnage de Daredevil par Frank Miller dans ce premier volume, le second de ce diptyque le verra le redéfinir à sa façon, de manière sombre, intense et s’érigeant irrémédiablement en modèle pour les scénaristes et dessinateurs suivants.



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Superman : Year One

C'est un Frank Miller. L'homme qui nous a donné The Dark Knight, 300. Sin City, le Dark Age of comic books. Je ne savais donc pas trop à quoi m'attendre en apprenant qu'il s'attaquait à l'histoire d'origine de Superman.



Je dois avouer qu'il parvient à laisser le glauque derrière lui. C'est honnêtement plutôt bien si vous êtes quelqu'un qui ne connait pas déjà cette histoire, ou que vous voulez connaître le canon actuel de DC.



En même temps, ce n'est rien de très original. Puisque Miller a réinventé Batman, on aurait pu croire qu'il aurait tenté d'innover avec Superman. mais non.



Un bon comic. Rien d'extraordinaire.
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Xerxès - La chute de l'empire de Darius et l'..

Vingt ans après la publication du comics 300, Frank Miller propose une nouvelle plongée dans le monde antique grec, se focalisant davantage sur les enjeux géopolitiques, notamment orientaux, de cette bataille.



De retour dans l’Orient hellénistique

En parallèle du deuxième film 300, Frank Miller avait promis de réaliser une mini-série qui prolongerait l’aventure originale. Il est finalement sorti un brin en retard, il semblait au fur et à mesure assez peu motivé, mais au bout du compte nous l’avons. Il y a détaille l’avant, le pendant et le « bien après » la bataille des Thermopyles et le sacrifice des 300 Spartiates face aux innombrables armées « infernales » de Xerxès, dirigeant de l’empire des Perses. C’est un a priori intéressant de construire un récit en contrepoint centré sur la figure de Xerxès : c’est l’occasion de parcourir à nouveau la péninsule grecque, mais aussi et surtout de partir vers Babylone et les contrées de la Mésopotamie afin de comprendre ce qui l’a fasciné dans la personnalité (malheureusement très peu développée) du roi achéménide. Ce fils de Darius, lui-même conquérant, semble, selon Frank Miller, avoir à prendre une revanche sur la vie, ce qui justifierait ses actions et la mémoire qu’il a laissée. La réalité historique prend encore un uppercut, mais l’auteur creuse le filon pour aller jusqu’à la conquête en retour de la Perse par le macédonien Alexandre le Grand.



Une franche baisse de qualité

On retrouve le format d’un comics à l’italienne, avec les « tics » graphiques de Frank Miller : des personnages très rudes physiquement, de grands aplats figurant les paysages et une utilisation profuse des ombres. L’exemple de la série Sin City est un modèle du genre sur ce thème. Au fur et à mesure, les personnages sont malheureusement vus comme des ninjas. Sauf qu’ici, nous ne sommes pas dans Daredevil ou Elektra où les ninjas sont largement tolérés, scénario oblige. Ici, on s’attend à voir des hoplites, puis une phalange bien organisée ; l’art de la guerre est battu en brèche par l’envie de l’auteur de créer des figures héroïques à partir de figures historiques qui dépendaient beaucoup des autres. D’habitude, les graphismes prennent le pas sur les dialogues, mais c’est voulu. Ici, les dialogues sont très vite assez pauvres : les deux premiers épisodes fonctionnent sur nos souvenirs de 300 et quelques phrases bien senties, mais par la suite il devient plus difficile de suivre le récit qui est très haché et les dialogues sont de plus en plus fades, neutres et sans grand sens. C’est bien triste, car cela donne l’impression d’une écriture à la va-vite.



Des thèmes assez classiques

Comme dans 300 et The Dark Knight returns, le thème de l’étranger à repousser est très présent, mais la subtilité en prend encore un sacré coup au moral. L’auteur essaie tant bien que mal de créer un récit cohérent entre la préparation des Thermopyles, avec de grandes références comme la bataille de Marathon, et la destinée fatidique de l’empire perse confronté à toujours plus de menaces venues de la péninsule grecque (oui, c’est intéressant de le tourner ainsi pour une fois, alors même que l’auteur ne le voit pas du tout ainsi). Difficile de creuser tant que ça des thèmes forts quand on en reste à « toute la volonté de puissance de Xerxès trouverait son origine dans une enfance mal passée » ou bien « toutes les conquêtes grecques ne sont que des justes retours, vu qu’ils ne se battent tous dans un seul but, venger les 300 tombés plusieurs décennies auparavant ». Je caricature probablement à mon tour, mais le peu de dialogues et les dessins « ninjas » n’aident pas à enrichir le fond de l’affaire. Cette dynamique simpliste ne rend pas hommage à cette période particulièrement riche d’échanges entre Grèce continentale, Grèce insulaire, Proche-Orient, Moyen-Orient, Cyrénaïque et Égypte.



En conclusion, Xerxès pâtit beaucoup trop de son grand frère 300 et montre qu’on peut être un génie en la matière, ressortir quelque chose de neuf, d’original et réussi n’est pas toujours donné, même quand on s’appelle Frank Miller.



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Daredevil, tome 3

Fin de la série Daredevil réinventée par Frank Miller.



Les épisodes s’étalent principalement entre 1982 et 1983. Chouette surprise pour moi : j’ignorais qu’il y eut autant d’épisodes que je n’avais pas lus dans ma jeunesse. La plupart en fait.

Et ces épisodes sont important pour la légende. On y retrouve beaucoup des éléments repris dans la série TV : la nature mystique de la Main, le rôle d’opposant principal à cette organisation que tient Stick, l’ancien mentor de DD… et Elektra qui ressuscite ! (bon, ça c’était couru, la mort a peu de prise sur les comics).



Et j’ai enfin la chance de découvrir la Veuve Noire en action dans son costume gris, sans dards et les cheveux courts. Mais toujours aussi badass. Elle pourrait re-craquer pour le beau gosse en rouge mais lui « préfère qu’ils restent amis ». Dommage ! Bon, Matthew s’apprête à épouser la fragile Heather, alors qu’il continue à la traiter comme une moins que rien. Moins psychologue que Matt avec Heather, tu meurs. Elle était cool au début. Matt l’a proprement gâchée.



Le reste du livre contient des épisodes indépendants sans grand intérêt, dont un « graphic novel » qui se veut plus sérieux mais qui est affreusement mal dessiné en aquarelles.



Je ne sais plus trop dans quelle direction aller maintenant. Dois-je poursuivre la série vers des épisodes plus récents ? Lesquels ? Je me demande…

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Batman : Année Un

"Batman : Year one" est l'oeuvre du scénariste Frank Miller et du dessinateur David Mazzucchelli, (colorisation par Richmond Lewis). Elle a été publiée pour la première fois dans les n° 404 à 407 du comics "Batman", en 1987. Cette histoire a fait l'objet d'une adaptation en animé, en 2011.



Au milieu des années 1980's, il faut bien le dire, c'est devenu le bazar, au niveau de la continuité des diverses publications de DC comics. En ce qui concerne seulement le Chevalier Noir, bien que les origines du justicier aient été évoquées, dès le début, par par son co-créateur Bill Finger, elles ne furent pas très développées (Bruce Wayne décide de devenir un justicier, car traumatisé par le meurtre de ses parents). Avec le temps, des éléments supplémentaires, parfois contradictoires, ont été ajouté.



Afin de résoudre ces problèmes généraux d'incohérence dans la continuité (et de difficultés d'accès pour les nouveaux lecteurs), DC souhaita profiter du crossover "Crisis on Infinite Earth" pour tout remettre à plat, et relancer (relaunch) chaque série au numéro un (une pratique qui se répétera avec le temps).



Batman n'échappe pas à la règle et, vu que le tandem Miller / Mazzucchelli obtenait peu de temps avant un joli succès sur la série Dardevil et, qu'en plus, le précédent opus de Miller sur Batman ("The Dark Knight Return") fut aussi un succès, il était tout naturel de leur confier ce projet.



La force de ce récit, qui se déroule le temps de la première année d'activité de Batman (chaque chapitre couvre un trimestre), est de montrer un Bruce Wayne inexpérimenté, en proie aux doutes et questionnements. On y découvre aussi les débuts du commissaire Gordon (alors seulement lieutenant) et comment il rencontre le Chevalier Noir. La caractérisation de ces deux personnages phare est particulièrement soignée et les dessins, très réalistes et minutieux, de Mazzucchelli, qui s'attarde particulièrement sur les décors urbains, font de Gotham un décors vraiment vivant. L'ambiance est noir, réaliste et lorgne du côté du polar. Miller garde l'essentiel des éléments qui constituent les origines du héros, le parti pris n'est pas le bouleversement mais plutôt de montrer l'homme derrière le masque (où plutôt l'homme avant le masque)



C'est aussi la direction que choisit de prendre le réalisateur Christopher Nolan, pour sa trilogie, il n'est donc pas étonnant que son "Batman Begins" s'inspire en grande partie de l'oeuvre de Frank Miller. Le film d'animation tiré du comic en 2011 est pas mal aussi, très fidèle à l'oeuvre originale.







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Xerxès - La chute de l'empire de Darius et l'..

Après ma récente déconvenue sur "The Dark Knight Returns" pourtant unanimement encensé par les lecteurs, je suis allé vers cette dernière parution de Frank Miller avec une certaine circonspection. De plus, étant un inconditionnel de "300", j'avais conscience d'être la cible parfaite pour un potentiel attrape-nigaud : ce "Xerxès" m'avait tout l'air de l'oeuvre de commande destinée à surfer sur ce qui reste de la vague, vingt ans après la publication de la fameuse BD et plus de dix ans après son adaptation cinématographique. Et en effet, comme on pouvait s'y attendre, "Xerxès" tente de reprendre la recette de son prédécesseur, un peu comme le médiocre film de Noam Murro tentait de reprendre la recette du chef-d'oeuvre (oui, j'assume) de Zack Snyder : à première vue ça y ressemble, ça a un peu le même goût et la même odeur, mais l'imitation reste plusieurs crans en dessous du plat d'origine.



J'ai toujours été convaincu que l'immense qualité graphique de "300" était moins due aux dessins de Frank Miller qu'au travail de Lynn Varley sur la colorisation. Malheureusement, un divorce est passé par là entretemps et Frank Miller a changé de coloriste. Avec Alex Sinclair aux manettes, le rendu de "Xerxès" n'est pas mauvais, loin de là, mais pas à la hauteur de "300"... au moins à mes yeux, car c'est évidemment une affaire de goûts. Au terme de ma lecture, je suis tout de même retourné feuilleter certaines pages qui, d'un point de vue graphique, méritent clairement qu'on s'y attarde.



Pour ce qui est du scénario, celui-ci est découpé en cinq chapitres correspondant aux cinq numéros de la publication américaine. Mais en réalité, on a plutôt trois grandes parties : la première guerre médique et la bataille de Marathon (en -490), le règne de Xerxès (mort en -465) et enfin les conquêtes d'Alexandre en Perse (de -334 à -330). À l'inverse de "300" qui concentrait l'essentiel de son action en quelques jours, "Xerxès" s'étend ainsi sur pas moins d'un siècle et demi ! Autant dire qu'on ne prendra le temps de s'appesantir ni sur les événements, ni sur les personnages... Xerxès comme les autres. Car finalement, le "gros morceau" de la biographie du Xerxès historique est passé sous silence dans cette BD censée lui être consacrée, sans doute du fait que la deuxième guerre médique, avec la bataille des Thermopyles, ait déjà été traitée dans "300". J'ai tout de même regretté de ne pas voir la bataille navale de Salamine ou le franchissement de l'Hellespont, qui auraient complété le récit de "300" sans occasionner une redite. On se contentera donc d'une apparition du jeune prince perse à la bataille de Marathon, de son mariage avec une belle juive (Frank Miller reprenant ainsi la tradition biblique du Livre d'Esther où le roi Assuérus est assimilé à Xerxès), de l'évocation de sa mort brutale, et puis... Et puis c'est tout : on passe ensuite à la lutte de son lointain descendant Darius Codoman contre Alexandre le Grand.



Du peu que j'ai pu lire sur la genèse de cette BD, il semble que celle-ci ait été assez chaotique et étalée sur de nombreuses années. Ceci explique peut-être pourquoi le scénario donne l'impression de partir dans un sens, puis dans un autre, et encore un autre, comme si son auteur avait changé plusieurs fois de fil directeur en cours de route. Le résultat pour le lecteur, c'est qu'au bout du compte je ne sais toujours pas vraiment ce qu'a voulu nous raconter Frank Miller. J'ai vu des thématiques effleurées, des embryons d'idées, mais rien qui soit un tant soit peu développé. Il est d'ailleurs étonnant, quand on connaît les opinions politiques aussi tranchées que controversées de Frank Miller, de ne déceler aucun message sous-jacent qui puisse prêter à discussion ou à polémique.



J'aurais aimé lire une BD qui aurait été pour Marathon ce qu'a été "300" pour les Thermopyles. J'aurais aimé lire une BD retraçant la vie de Xerxès, de sa naissance à sa mort, avec ses succès et ses échecs. J'aurais aimé lire une nouvelle version de l'épopée d'Alexandre, car je crois que je ne m'en lasserai jamais. Mais Frank Miller a décidé de faire les trois en même temps : qui trop embrasse mal étreint ! Il n'a donc pas traité grand-chose. Heureusement, on ne peut pas parler de déception, car à aucun moment je ne me suis attendu à retrouver les émotions que m'avait procuré la découverte de "300" il y a de cela une quinzaine d'années. À l'inverse de son prédécesseur, ce n'est sans doute pas un album que j'aurai envie de relire à intervalles réguliers. Vaut-il tout de même le coup ? C'est simple. Si vous avez aimé "300", vous pouvez tenter "Xerxès" sans toutefois en attendre monts et merveilles. Si vous n'avez pas aimé "300", inutile de vous pencher sur cette "suite" bien inférieure à l'original. Enfin, si vous n'avez pas encore eu l'occasion de le lire, c'est par "300" qu'il faut commencer, et non par "Xerxès".
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Sin City, tome 1 : The Hard Goodbye

Voilà un livre, un roman graphique exceptionnel et je pèse mes mots. Le scénario simple comme tout, Marv, un hercule, une bête, haut, large d'épaules, une gueule, une tronche épouvantable à faire aboyer les chiens sur son passage et faire fuir les femmes, rencontre Goldie, une beauté, LA beauté! Amoureux il est le Marv, seulement voilà t'y pas que la dame, la belle Goldie meurt pendant son sommeil sans que Marv, endormi près d'elle, s'en rende compte.

Là commence une chasse à celui ou celle qui aura commis ce meurtre. Vengeance, vengeance quand tu nous tiens!

C'est cette vengeance là que nous distille l'auteur, Frank Miller, de grande façon, tant dans les dialogues aussi percutants que la rue, la zone, les malfrats, les affranchis et les autres méchants, que dans ses dessins.

Des dessins comme des ombres, des dessins dont on ne sait pas s'ils ont été dessinés noir sur blanc ou le contraire, d'une intensité folle et d'un réalisme que j'ai rarement pu voir chez un dessinateur de BD. Il faut s'arrêter sur les vignettes et je m'y suis arrêté tellement le crayon exprime la rage quand il le faut, la beauté quand c'est utile et la crasse quand elle transpire. Des scènes de ville, de bagarre, d'intimité à graver dans sa mémoire de bédéphile pour y revenir à temps perdu et admirer l'art, le vrai.

Je n'ai pas vu le film, je sais qu'il a été présenté à Cannes avec un grand Mickey Rourke. S'il est de la même facture que l'album, alors ce doit être quelque chose.

Bravo Frank Miller.
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Batman, tome 2 : Année un

Enfant, j'ai lu beaucoup de comics, Spideman, Dardevil et les X-men, en faite tout ce que Marvel produisaient.

En revanche, les productions DC comics me laissaient de marbre et je les fuyaient comme la peste.

Quand ont est minot, ont cherche du fun, des héros infaillible auquel ont peut s'identifier avec une touche d'humour.....



Ma première rencontre avec Batman date de 1989, à la sortie du film de Tim Burton avec l'excellent Jacques Nicholson mais il a fallu la sortie de la trilogie de Nolan pour que je m'intéresse vraiment à l'homme chauve-souris.

Finalement en vieillissant, je réalise que la frivolité et la superficialité de Marvel me gave, alors que le côté plus mâture de DC m'attire....

Les thématiques développées dans Batman, la vengeance, la corruption, les fragilités psychologique, faire sa propre justice....

Sont des thèmes que je trouve bien riche, après part où commencer quand ont veut lire des récits sur un héros qui a presque 100 ans??



Après m'être renseigné, ont m'a conseillé de lire ce Batman année un , par le légendaire et génial Franck Millier.

Le film the Batman qui est actuellement sur les écrans c'est d'ailleurs beaucoup inspiré de ce comics.



Ont suit l'arrivée du lieutenant Gordon à Gotham city, sa découverte de cette ville gangrenée par le vice et la corruption, en parallèle nous suivons également Bruce Wayne qui rentre à Gotham avec un projet en tête, combattre le crime.



Comics sombre et crépusculaire, l'origine story de notre ténébreux justiciers, vos vraiment le coup d'œil, Bruce est au tout début de sa vocation, il se trompe, se blesse et surtout et sans pitié.

Récit finalement très réaliste, pas de méchant avec super pouvoirs, juste des criminelles qui ce retrouvent face à un justicier autoprclamé qui se met en danger...





Ce comics est considéré comme un chef-d'œuvre dans sont genre, je ne peux que souscrire à ce constat, il amène une vraie profondeur à notre enquêteur masqué et pause la base à une vision plus moderne et adulte du super-héros.

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Daredevil (Marvel Icons), tome 2

Deuxième gros volume sur le mythique run de Frank Miller sur le personnage de Daredevil !



Celui-ci prend place, scénaristiquement, après la tragique mort d’Elektra dans les bras de Matt Murdock, et c’est très important de prendre cela en compte. En effet, le personnage principal va mettre du temps avant d’assimiler ce manque, de faire son deuil très difficilement. Il doit, en parallèle, entamer une enquête au long cours avec des engrenages dissimulés et nous avons droit à une alternance soutenue entre le justicier nocturne Daredevil et l’avocat diurne Matt Murdock. Du même coup, Frank Miller adopte un rythme plus lent, ce qui n’est pas déplaisant pour alternant entre temps calmes et combats épiques entre ninjas. Il utilise ainsi ponctuellement les nombreux éléments mis en place dans le premier volume (l’organisation de la Main, l’introduction d’Elektra, les "malheurs" du Caïd, etc.). À cela, il joint deux procédés intéressants : d’un côté, introduire la Veuve noire dans un rôle de contrepoint vis-à-vis d’Elektra, avec des récits les mettant parallèlement en valeur ; de l’autre, changer régulièrement de points de vue dans l’histoire grâce à des narrateurs différents, parfois la Veuve noire, parfois le Caïd, également Foggy Nelson dans un récit captivant.



Malgré tout, ce deuxième volume sur le run de Frank Miller est plus disparate que son prédécesseur. Nous avons évidemment la fin de son run continu jusqu’au début de l’année 1983, mais également quelques retours autour de 1985 et aussi un roman graphique entier datant de 1986. L’auteur scénarise tous les épisodes, tout en ayant ponctuellement des co-scénaristes en la personne de Roger McKenzie et de Denny O’Neil. Il dessine encore la quasi-totalité du volume, toutefois nous pouvons parfois admirer le coup de crayon de Klaus Janson, également encreur, un peu celui de David Mazzucchelli (qu’on retrouve sur Batman : Année Un) et de John Buscema. Bill Sienkiewicz se charge, lui, des graphismes peints présents dans le roman graphique « Love and War » qui se concentre sur la femme du Caïd d’une façon largement plus surréaliste que l’ensemble de cet opus. Cette grande variété à la fin de l’activité de l’auteur sur ce personnage n’est pas un cadeau pour le lecteur novice quand l’édition ne favorise pas la séparation nette et compréhensible des différents épisodes ; on saute d’une histoire à l’autre sans en saisir la chronologie, c’est bien dommage pour un matériau si important.



Frank Miller a donc publié quantité d’épisodes différents sur Daredevil. Ce volume montre comment il a pu faire varier ses considérations sur le personnage sans jamais renier son histoire ou se répéter inutilement.

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Sin City, tome 1 : The Hard Goodbye

A tous ceux qui considerent la BD comme un art mineur , je dis halte au feu , les balles sont creuses...Miller est un grand , un enorme dessinateur doté d'un sens scenaristique plus qu'evident..j'en veux pour preuve ces differentes adaptations cinematographiques plus ou moins convaincantes..



Sin City et 300 ne laissent pas indifferent meme si les puristes argueront que sans les trucages , point de film mais ceci est un autre debat.



Outre le fait que ses comics aient bercé mon adolescence , il faut lui reconnaitre un style qui lui est propre , une patte immediatement reconnaissable qui est l'apanage des grands!!Un univers bicolore qui donne immediatement le ton ...Sin City n'est pas une comedie romantique mais un tableau sombre transpirant le mal , le desenchantement a chaque page..



Aimez-le , detestez-le mais essayez-le!!!!!!!!!!!!



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300

J’ai pris ce livre à la médiathèque pour sa couverture alléchante et son format paysage, je ne m’étais pas rendu compte qu’il avait été adapté en film et que j’avais atrocement détesté ce film (peut-être pour moi le pire film de tous les temps).

Le graphisme est parfois très beau, le coup de pinceau est dynamique, les impressions assez fortes... mais c’est totalement illisible, un découpage inutilement alambiqué, des phylactères partout avec des phrases péremptoires, un ton grave et pompeux, le culte du soldat héros testostéronné, une mythologie grandiloquente de carnaval, non, c’est pas possible, arrivé à la moitié, je me suis contenté de regarder les images, pas non plus à s’extasier, on a vu mieux, bref, passons.
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Sin City, tome 1 : The Hard Goodbye

Sin City, ville du péché, Sodome et Gomorrhe ou “Babylone la grande, mère des prostituées et des abominations de la terre." (Apocalypse)

"Et Sin City, la sale grosse pute, elle me supplie, vautrée sur son dos, et j'la prends pour tout ce qu'elle a à me donner, et j'la prends encore ... et encore elle me supplie." (Sin City)

La ville est personnifiée, elle est un personnage à part entière ou morcelée, démembrée, et ses membres sont dans ce premier tome : Marv', le justicier noir, the hard boiled detective - les vignettes sont les pièces du puzzle - qui enquête sur la mort de Goldie, la femme qui a partagé sa dernière nuit avec lui, des hommes violents contre lesquels se battra sauvagement Marv' et des prostituées. On entre au coeur du sujet dès qu'on ouvre Sin City, puisqu'on assiste en lecteurs voyeuristes à la scène de sexe, à l'extase de Marv' qui serre dans ses bras cette femme pulpeuse qui meurt dès les premières pages de la pulp fiction. Il ne reste qu'un cadavre et dans une vignette, une culotte abandonnée sur le sol. le lit en forme de coeur (sont-ils dans un hôtel sordide ?) devient l'autel de l'amour sacrifié. Marv' déclare son amour à cette femme (in)connue et il tuera pour elle avec l'aide d'autres femmes et surtout de Gladys, son flingue. Il se bat encore et encore à mains nues et le style de combat de la brute de décoffrage ne fait pas dans la demi-mesure. Il traverse les vitres et les vignettes comme les vitres se brisent en éclat. Son visage torturé, lacéré par les lames tranchantes, retranscrit comme sur un parchemin la violence des hommes. Il porte autour du cou une chaîne avec une croix, ce symbole de l'homme torturé jusqu'à la mort. Un triptyque que j'ai trouvé particulièrement beau parce que le BLAM BLAM BLAM du flingue sert de cadre au tableau qui se décompose en 1) le flingue 2) la victime avec le sang qui gicle 3) une fenêtre en forme de croix stylisée. le noir et le blanc en négatif retranscrivent à la perfection la noirceur de la ville et des âmes, et le blanc n'apparaît que pour faire ressortir le noir parce qu'il est impossible de voir sans l'ombre du blanc. Les couvertures protectrices intérieures sont rouges de sang. Et je salue moi aussi en particulier le moment où Marv' marche sous la pluie hachurée, où la ville apparaît lacérée comme rayée de la carte.
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Batman : Année Un

Et une nouvelle réédition de taille, pour Urban Comics, une !

Autour de ce Batman : Année Un (ou Year One si vous préférez), le nouvel éditeur de DC Comics en France cherche à enrichir le fond de son stock avec des re-publications de maxi-séries phares dans l'univers des Batman, Green Lantern et autres Superman. Dans cette catégorie "DC Premium", le ton visé est ainsi l'excellence, la très haute qualité des textes comme des dessins : donc, les histoires qui, finalement, ont fait date dans l'histoire de DC Comics.



Autant dire qu'avec Batman : Année Un, Urban Comics s'attaque au must du must ! Au milieu des années 1980, alors que DC remodèle de manière intense les origines de chacun de ses personnages phares, ce chef-d’œuvre est le fruit du scénario de Frank Miller (300, Sin City entre autres...). Après son succès sur The Dark Knight Returns juste avant, il se fait un malin plaisir à réécrire les origines de Batman, sans pour autant les chambouler, mais en créant une toile de fond véritablement riche en plus des péripéties habituelles qui parsèment les grands débuts du Chevalier Noir dans la ville de Gotham.

Ce chef-d’œuvre mêle ainsi un dessin et un scénario parfaitement imbriqués.... très torturés avant tout, car finalement c'est ce dont nous parlent Frank Miller et David Mazzucchelli, les cas de conscience, les tortures mentales et physiques, les atermoiements et les petits pas tout dans le progressif des deux personnages principaux que sont Batman / Bruce Wayne et le lieutenant James Gordon. Ce dernier est l’œil par lequel on découvre le plus souvent ce héros des temps modernes qu’est Batman.



Pas besoin de dévoiler davantage d'éléments : le mieux est de se lancer à l'assaut de ce monument des comics qu'est le Batman : Année Un par Frank Miller. Ajoutez à cela qu'Urban Comics fournit les couvertures originales (c'est la base), mais surtout un avant-propos d'origine et surtout surtout surtout le Blu-Ray ET le DVD de l'adaptation prometteuse en animé de ce volume : vous aurez droit, avec cette nouvelle publication de qualité made in Urban Comics, à des moments inoubliables !
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Batman : Année Un

Je ne connais que très peu Batman puisque, jusqu'à présent, j'avais lu seulement un comics Batman (et deux avec Harley Quinn) et vu un seul film. Mon amoureux, quant à lui, est un grand fan qui m'a recommandé ce comics pour découvrir...



Dans cette histoire, Bruce Wayne, après avoir assisté aux meurtres de ses parents quand il avait six ans, revient à Gotham City en tant qu'adulte, dans le but de débarrasser la ville du crime. Ainsi, il devient un justicier masqué, le célèbre Batman et, face à la quasi-totalité des flics corrompus, il va s'allier avec un lieutenant qui vient d'arriver à Gotham City, James Gordon.



Dans ce livre, il n'est point question de remettre en question les méthodes de Batman (il a souvent été avancé, à raison, que Bruce Wayne, en tant que riche héritier, pourrait limiter la criminalité en luttant contre la pauvreté) mais plutôt de revenir sur les origines de ce héros.



Ce qu'on peut dire, c'est que Frank Miller, le scénariste, a su ancrer un héros déjà vieux de plusieurs décennies dans son époque (ce comics a été publié dans les années 80 pour la première fois). Il y parle de la criminalité qui règne à Gotham City, mais aussi de la corruption des policiers. Il nous offre aussi de fabuleuses bagarres, illustrées par David Mazzucchelli.



Même si je n'ai pas été captivée et que je ne pense pas devenir une fan de Batman (j'aime bien les histoires de super-héros sans en raffoler), c'était une lecture plaisante. C'est dommage que le récit manque parfois de crédibilité vis-à-vis de la force de Batman, qui reste en fait un être humain et qui n'a pas de super-pouvoirs.



Ce comics est en effet un bon moyen de découvrir l'univers de Batman pour les néophytes comme moi, parce que les auteurs nous offrent une sorte de genèse de Batman parmi toutes ces histoires qui foisonnent. Les auteurs nous offrent un récit agréable, avec peu de dialogues et des illustrations épurées qui ont légèrement vieilli.
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Batman - Anthologie

Les anthologie d'Urban Comics témoignent d'un amour véritable pour les comics, et c'est à ce tire qu'elles sont éminemment respectables. On peut ne pas aimer les comics, mais on ne peut nier la rigueur et le travail de mise en perspective des équipes d'Urban, pour contenter les fans, et faire découvrir les comics aux néophytes.



Ce Batman Anthologie, organisé de façon chronologique, regroupe des récits de 1939 à 2013, balayant les âges d'or (1939-1955), d'argent (1956-1969), de bronze (1970-1986) et moderne (1986-2011). La période dite "Renaissance" (depuis 2011) n'est qu'effleurée.



Alors, bien sûr, les récits les plus datés (âges d'or et d'argent et certains de l'âge de bronze), se lisent difficilement aujourd'hui, tant les codes de représentations graphiques et les exigences scénaristiques ont évolué. Mais la question est justement de mettre en perspective cette évolution (chaque récit est accompagné d'un texte expliquant le contexte de production et présentant les artistes et éditeurs à la manœuvre).



Les quatre étoiles attribuées reflètent donc avant tout la qualité du travail éditorial (et le respect des comics qui transpire derrière), plutôt que la qualité des histoires en elles-mêmes. En tout cas, toute personne qui cherche à comprendre l'évolution de Batman à travers le temps, sera bien inspiré de consulter ce volume...Et pour les autres (nostalgiques et curieux), ils y trouveront également leur compte.
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Batman - The Dark Knight Returns

Cela fait 10 ans que Bruce Wayne a raccroché la cape de Batman pour mener uniquement une vie civile. Il a même renoncé à son voeu d'abstinence pour goûter les plaisirs gustatifs de l'alcool. Mais cet été là, la convergence de plusieurs circonstances le fait revenir sur sa décision : il ne peut plus rester les bras ballants devant une société du "moi d'abord" dont les dirigeants élus guident la ville de Gotham et les États Unis sur la base de sondages de popularité. À 50 ans passés, Batman reprend du service et cette fois chaque intervention est définitive. C'est ce que vont apprendre à leurs dépends Harvey Dent, le Mutant Leader, le Joker et même Superman.



Lorsque ce comics parait en 1986, c'est une révolution. Aujourd'hui encore, il reste une des 10 meilleures histoires de Batman et un récit qui prend aux tripes de la première à la dernière page. Frank Miller ne se contente pas d'une projection dans l'avenir du personnage pour mettre un point final à son histoire avec Joker. Il fait le constat d'une ville meurtrière où chaque individu est une victime potentielle qui viendra grossir les statistiques de la criminalité (dans une ambiance paranoïaque qui rappelle les passages les plus désespérés des romans de Patricia Cornwell). Il utilise l'hégémonie de la société du spectacle pour tourner en ridicule l'utilisation des plus bas instincts de l'homme pour faire de l'audience. Dans ce contexte, la résurgence de Batman s'apparente à un retour à des valeurs traditionnelles à l'opposé des paillettes et du mercantilisme outrancier d'un capitalisme impitoyable.



Les illustrations sont également viscérales et très travaillées. De prime abord, le lecteur peut être rebuté par des dessins peu plaisants à l'oeil, voire laids dans certaines cases (l'apparence du Mutant Leader par exemple). Mais rapidement, il apparaît que Miller a mis au service de l'histoire toute l'expérience qu'il a acquise sur Daredevil et Ronin. Ce tome comprend quelques pleines pages superbes (par exemple Batman tenant le corps d'un général qui vient de se suicider avec le drapeau américain comme linceul) et beaucoup de pages comprenant de 10 à 16 cases. Là encore la forme est indissociable du fond. Les pleines pages donnent à fond dans une iconographie de superhéros déconnectée de tout réalisme : Miller s'en sert pour mettre en image la légende, le coté plus grand que nature du Batman. Les pages divisées en une multitude de cases servent à donner un rythme rapide, une sensation d'instantanéité consubstantielle de la télé en insérant des fragments de dialogues de talk-show.



L'utilisation des ces talk-shows est magistrale. Le lecteur assiste en direct à la récupération des actions de Batman par l'industrie de la télévision. Non seulement ce dispositif narratif permet au lecteur de mesurer l'impact du Batman dans la société américaine, mais aussi les différentes valeurs morales qui vont se cristalliser face à cette légende urbaine. Encore une fois, Frank Miller ne vise pas le réalisme ; il se conforme aux codes des récits de superhéros qui exigent une suspension consentie de l'incrédulité (suspension of disbelief) pour croire à ces gugusses costumés. Le fan de superhéros retrouvera tous les points de passage obligés du genre : échange de coups de poings, démonstration de superpouvoirs, résistance hors du commun du héros (Miller y va vraiment fort sur cet aspect là), etc. Il retrouvera également tout l'univers de Batman dans des versions plus ou moins déformées : la Batcave, Alfred Pennyworth (avec un humour toujours aussi sarcastique), Robin (Carrie Kelly), James Gordon, Selina Kyle, Green Arrow, etc.



Attention, ce Batman n'est pas pour les enfants. À son âge, chaque coup doit compter et il ne fait pas dans la demi-mesure : il est violent, cruel, sadique, déterminé, obsédé même par sa soif de justice et de vengeance. Là encore, à l'aide de visuels savamment pensés, Frank Miller donne une nouvelle interprétation de la chauve-souris comme animal totémique sans tomber dans le ridicule.



L'encrage de Klaus Janson est parfaitement à l'unisson des dessins de Miller. Le lecteur ne perçoit aucun hiatus entre l'illustration et son rendu encré. La fusion entre les 2 est parfaite. Et ces illustrations bénéficient de la mise en couleur de Lynn Varley qui elle aussi fait preuve d'une inventivité et d'une sensibilité adulte. Elle opte pour une palette moins agressive que les comics habituels tout en distillant quelques touches de couleurs vives qui n'en ressortent que plus.



J'ai déjà lu une bonne dizaine de fois cette histoire et je ne m'en lasse pas. À chaque fois la force du récit me prend aux tripes et m'emmène dans cette vision noire de la vie urbaine, dans cette force de la nature qu'est Bruce Wayne, dans cette critique d'une société dédiée à la poursuite du divertissement, dans ce grand défouloir ou le bon triomphe des méchants, dans cette cruauté qui imprègne chaque relation humaine (même si je ne suis pas forcément d'accord avec les prises de position de l'auteur). Frank Miller a donné une suite à cette histoire dans The dark knight strikes again.
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