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Critiques de Frank Miller (423)
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Superman : Year One

Ce tome contient une histoire complète qui ne nécessite pas de connaissance préalable du personnage. Il comprend les 3 épisodes, initialement parus en 2019, écrits par Frank Miller, dessinés par John Romita junior, encrés par Danny Miki, et mis en couleurs par Alex Sinclair.



C'est la fin : il se produit des explosions massives sur toute la surface de la planète Krypton et une civilisation s'effondre. Elles s'accompagnent de beaucoup de bruits, comme pendant une fête. Maman et papa courent, c'est presque comme s'ils dansaient. Ils emballent leur fils comme s'il s'agissait d'un cadeau : c'est une vraie fête. Finalement, Kal se retrouve dans une petite navette, dans le noir, tout seul, et tout le monde disparaît, à commencer par ses parents. Un long voyage emporte Kal, à moitié conscient par moment, hypnotisé par le spectacle des étoiles et des planètes qui défilent. Finalement, l'arrivée devant une belle planète bleue, le feu de l'entrée dans l'atmosphère, l'obscurité après l'atterrissage et enfin la capsule qui s'ouvre. Le jeune enfant qui sort avec sa cape autour de lui, et Jonathan Kent le prend dans ses bras. Il le ramène à la ferme et Martha Kent le prend dans ses bras, sans condition. Assez vite, il devient apparent que ce garçon n'est pas comme les autres : il est un peu plus fort que la moyenne, il est très rapide, et il sait bondir assez haut même s'il ne maîtrise pas sa trajectoire. Un jour que sa mère lui tend une cuillère de bouillie d'avoine trop chaude, il réagit en mettant le feu aux rideaux juste par le regard, de manière inconsciente. Un autre jour, il se retrouve à voler au-dessus de son chien dans les champs sans l'avoir voulu.



Clark Kent grandit tranquillement dans cette ville de province, va à l'école, se fait des amis, essentiellement les garçons impopulaires (Mickey, Carlos, Jeremy, Pete…). La tentation de réagir est très forte contre les harceleurs de l'école, mais il ne sait pas trop jusqu'où aller. Ses parents sont d'un avis contraire, et lui inculquent qu'il ne doit faire de mal à personne, qu'il ne doit pas se faire remarquer. Il y aussi Lana Lang avec qui fait partie de ses copains. La pression des harceleurs fait qu'il se retrouve en position de lui révéler ses capacités extraordinaires, à nouveau sans l'avoir prémédité. Clark Kent poursuit sa croissance, va au collège puis au lycée, en gardant une partie de ses copains, en continuant à fréquenter Lana, en se restreignant dans l'usage de ses pouvoirs, sans les montrer, mais en faisant en sorte que les persécutions des harceleurs ne deviennent pas source de tourments. Puis vient le jour de quitter Smallville pour entrer dans la vie d'adulte, et Clark Kent sait très bien ce qu'il souhaite faire.



Au fil des décennies, raconter les origines (secrètes) d'un superhéros est devenu un genre en soit, que ce soit pour ceux de DC ou ceux de Marvel, l'enjeu étant soit d'en montrer une nouvelle facette, soit de les mettre au goût du jour. Le lecteur attend donc des auteurs de ne pas rabâcher les mêmes clichés, d'autant plus que cette histoire est parue dans le label Black (c'est-à-dire pas tout public, et dans une continuité indépendante des comics mensuels), et qu'il s'agit de Frank Miller, l'auteur de Batman: The Dark Knight Returns (1986, en abrégé DKR), avec Lynn Varley et Klaus Janson. D'ailleurs Batman apparaît bel et bien dans les présentes pages, mais sans certitude qu'il s'agisse bien de la même continuité que DKR et les autres Batman: The Dark Knight Strikes Again (2001/2002), Batman: The Dark Knight: Master Race (2015-2017, avec John Romita junior), The Dark Knight Returns: The Last Crusade (2016, avec John Romita junior), All Star Batman and Robin, the Boy Wonder (2005-2006, avec Jim Lee), Spawn/Batman (1998, avec Todd McFarlane).



Frank Miller a structuré son récit en 3 chapitres bien distincts : le premier à Smallville, le troisième à Metropolis et le second inattendu avec un élément souvent mis de côté de la riche histoire éditoriale de Superman, datant de 1959. Pour le chapitre 1, John Romita junior réussit à conserver une forme d'intemporalité aux environnements (les champs, les maisons, une partie du matériel agricole) et à apporter une touche plus actuelle au travers des vêtements, malgré l'absence de téléphone portable ou d'ordinateur. La fluidité de sa narration visuelle est toujours aussi impeccable, avec des postures naturelles pour les personnages, y compris quand Clark utilise ses capacités hors normes, un découpage tout en cases rectangulaires, avec quelques dessins en pleine page sans en abuser, et des visages exprimant bien l'état d'esprit ou le ressenti du personnage, avec des nuances. Danny Miki appose sans encrage en respectant les traits de John Romita junior (en abrégé JRjr), tout en peaufinant certains éléments pour les rendre plus réalistes et moins caricaturaux, comme les yeux, les bouches ou les doigts. Le résultat combine l'élégance narrative de JRjr avec une finition plus peaufinée, pour une apparence plus standard. Alex Sinclair se livre à un travail de mise en couleurs sophistiqué et naturaliste, augmentant le relief des surfaces, ajoutant des détails, développant des ambiances lumineuses elles aussi naturalistes. Il tire encore l'apparence des dessins vers un domaine plus traditionnel qui diminue le risque de crispation du lecteur en atténuant la personnalité des dessins. Au lecteur d'apprécier ce parti pris en fonction de ses préférences. Les artistes se lâchent plus pour la séquence sur Krytpon et le voyage dans l'espace, très spectaculaires.



Dans le premier chapitre, Frank Miller joue le jeu de montrer comment s'est constituée la personnalité et le caractère de Clark Kent. Il montre un nourrisson fortement affecté par la solitude de la capsule et la beauté inhumaine du cosmos, puis un enfant bénéficiant d'amour familial, d'amitié avec les enfants moins populaires de la classe, et développant une relation amoureuse avec Lana Lang. Le résultat est la fois un peu plat et convenu (en reprenant beaucoup d'éléments classiques), et à la fois intéressant en ce qui concerne la construction d'un individu qui a toutes les raisons de s'estimer supérieur aux autres. Frank Miller innove avec le deuxième chapitre : il place Clark Kent dans une position inédite que le lecteur ne peut pas s'empêcher de relier à ses missions effectuées dans DKR, avec la personnification de boy-scout ultime qu'y avait développé Miller. Le lecteur découvre un jeune homme à la résistance hors du commun ayant choisi de la mettre à l'épreuve dans un contexte de groupe, et découvrant un autre être merveilleux appartenant à un autre monde. Il se retrouve ainsi soumis à la tentation de s'installer dans une position de pouvoir légitime. Le scénariste donne accès par moment au flux de pensée de Kal, montrant comment il se retient, il se maîtrise pour ne pas risquer de faire mal à aux autres. Il est de plus en plus conscient de sa supériorité physique, tout en faisant en sorte de ne pas imposer sa volonté aux autres par cette force. Miller ne peut quand même pas résister à la facilité d'inclure des terroristes enturbannés pour fournir des ennemis à l'équipe de Kent le temps d'une séquence. Le lecteur peut aussi voir que l'origine du costume de Superman ne l'intéressait pas au vu de son apparition abrupte et sans presqu'aucune explication.



S'étant habitué à la combinaison de JRjr + Miki + Sinclair, le lecteur apprécie mieux la narration visuelle dans son ensemble. Les pages de combat montrent l'enchaînement des coups, les impacts, les éventuelles blessures avec une évidence remarquable, sans tomber dans un ballet. Les scènes dans l'autre monde sont spectaculaires à souhait, à la fois par la grâce de l'évolution des habitants, par le caractère massif des opposants, par la luminosité particulière. Même si le lecteur peut être décontenancé par la tournure que prend le récit, il prend un grand plaisir au spectacle visuel. Il se dit aussi que c'était ce qu'il attendait implicitement : que Miller introduise un minimum de nouveauté dans ces origines déjà connues. Il passe alors au troisième chapitre dans lequel le récit retrouve les rails bien connus : arrivée à Metropolis, rencontre avec Lois Lane, avec Lex Luthor, avec Batman, pour un peu il pourrait se croire revenu au bon vieux temps des origines de Superman: The Man of Steel (1986) de John Byrne & Dick Giordano, sauf que… Sauf que les événements survenus dans le chapitre 2 apportent une autre coloration à ces moments classiques. Clark Kent n'est plus un boy-scout fleur bleue, sauvant la veuve et l'orphelin, même si le récit repose sur une partition bien tranchée entre bien et mal. Arrivé à ce stade du récit, le lecteur ne se pose plus de question sur la narration visuelle et profite juste du spectacle : Superman de marbre en encaissant les attaques de l'armée, Superman contemplant la mégapole depuis le toit d'un immeuble, Lois Lane prenant plaisir à réfléchir à un article, Superman sauvant un enfant en le prenant des bras d'un terroriste, Lex Luthor confiant dans son intelligence et sa capacité à manipuler l'opinion publique, Batman sûr de son affaire en attaquant Superman,



En commençant cet ouvrage, le lecteur est partagé entre plusieurs a priori : Frank Miller en scénariste fatigué et n'arrivant pas à s'éloigner de Dark Knight Returns, John Romita junior en pilotage automatique avec un encreur mal assorti, une énième variation sur les origines mille fois racontées de Superman. Le premier chapitre lui donne tort sur le premier point : ce n'est pas du DKR, mais ne le convainc pas sur les autres. Le deuxième chapitre montre que le scénariste souhaite apporter autre chose dans l'origine de Superman, qu'il a un point de vue personnel sans être moqueur ou dépréciateur, et le lecteur se dit qu'il ne peut pas lui reprocher puisque c'est bien ce qu'il espérait. En plus le spectacle visuel prend son envol. Le troisième chapitre montre que Frank Miller a bien construit le caractère de Clark Kent d'une manière différente sans être un contresens ou une hérésie, tout en donnant la sensation qu'il s'est décidé en cours à écrire une saison et à préparer la suivante. Entre 4 et 5 étoiles en fonction des attentes du lecteur.
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Sin City, tome 2 : J'ai tué pour elle

Deuxième épisode de Sin City. Cette fois-ci, l'histoire est centrée sur Dwight et sa relation avec Ava, son ancienne compagne. Marv n'intervient qu'en guest-star. Les dessins en noir et blanc sont toujours sublimes mais l'intrigue est moins crédible et moins prenante. Adapté au cinéma en 2014 par Frank Miller lui-même et Robert Rodriguez.
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Xerxès - La chute de l'empire de Darius et l'..

De Darius à Alexandre, l'histoire des grandes batailles perses vues par l'excellent dessin (façon comics) de Frank Miller. On revit ici Marathon et d'autres guerres où les meilleurs généraux ont vaincu, parfois en nette infériorité militaire, ils ont rusé et été de bons stratèges, ils ont ainsi vaincu.

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300

Franck Miller rend au hommage aux 300 spartiates qui ont affronté l'armée de Xerxès forte de plusieurs dizaines de milliers de soldats lors de la célèbre bataille des Thermopyles, en 480 avant notre ère. Les graphiques sont superbes. Fidèlement adapté en 2006 par Zack Snyder avec Gerard Butler.
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Batman - Dark knight : The last crusade

Quand on entre dans une librairie et qu’on repère un album de Batman affichant Frank Milller et Brian Azzarello au scénario et John Romita Jr. au dessin, on ressort forcément avec.



Ce récit imaginé par l’auteur de « Sin City » plonge le lecteur dans une ville de Gotham toujours mise à mal par ses vilains les plus redoutables. Si Batman fait de son mieux pour déjouer les plans du Joker, de Poison Ivy et de Killer Croc, il se fait néanmoins de plus en plus vieux. Moins résistant et plus aussi vif que dans le temps, il devient plus vulnérable qu’avant et commence à évoquer sa retraite avec Alfred et Selina Kyle. Surtout que Jason Todd, le nouveau Robin, a toutes les qualités pour devenir son successeur…



« Dark Knight The Last Crusade » aborde donc le thème de la succession en compagnie d’un Batman quadragénaire au bout du rouleau, qui a pris sous son aile un side-kick aussi doué que fougueux. Cette histoire, qui forme un prélude au cultissime « Dark Knight Returns », plonge le lecteur dans les pensées d’un Dark Knight vieillissant, comme Frank Miller sait si bien le faire. Le seul point négatif est que ce récit, qui fait inévitablement écho à « Un deuil dans la Famille », ne fait même pas soixante pages et que la fin, très abrupte, risque d’abandonner beaucoup de lecteurs sur leur faim.



Heureusement, visuellement, plus de vingt ans après sa collaboration avec Frank Miller sur l’incontournable « Daredevil: Man Without Fear », on a droit à un John Romita Jr. en grande forme. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé son travail sur l’apparence du Joker et de Killer croc. De plus, afin de compenser la brièveté du récit, Urban Comics propose l’intégralité de la version crayonnée en deuxième moitié d’album, doublant ainsi (un peu artificiellement) le nombre de pages.



Un récit qui est surtout indispensable pour les fans de Batman et qui risque d’abandonner les autres sur leur faim.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Daredevil, tome 2

Les épisodes de Daredevil de Frank Miller et Klaus Janson (et un petit plus) ont été réédités dans (1) Daredevil 1 ("Peter Parker, the spectacular Spider-Man" 27 & 28, "Daredevil" 158 à 161 et 163 à 172), (2) le présent tome, et (3) Daredevil 3 (épisodes 185 à 191 et 219, le récit "Daredevil : Love & War" illustré par Bill Sienckiwicz, et "What If ?" 28 par Frank Miller & Mike W. Barr). Ce tome contient les épisodes 173 à 184 de la série, parus en 1981/1982.



Épisode 173 - Un tueur en série rôde et il s'agit peut être de Melvin Potter (Gladiator). Becky Blake est terrorisée. Épisodes 174 à 182 - Matt Murdock est la cible d'un contrat. Elektra s'interpose et devient par ailleurs l'assassin en titre du Kingpin (Wilson Fisk), ce que Bullseye (l'ancien assassin en titre) pend comme une insulte personnelle. Elle s'attire également les foudres de Kirigi, un ninja surnaturel. Daredevil a perdu son sens radar et il va se ressourcer auprès de Stick, le mentor qui lui a appris à s'en servir. Turk & Grotto sont toujours aussi incapables comme hommes de main. Wilson Fisk parraine Randolph Winston Cherryh, l'un des candidats à l'élection de maire de New York sur lequel Ben Urich enquête (à ses risques et périls). Vanessa Fisk est toujours portée disparue. Heather Glenn se lasse des absences de Matt Murdock. Épisodes 183 & 184 - Daredevil se retrouve à assister au décès d'une adolescente par overdose de PCP (angel dust). Son enquête le met sur la route du Punisher (Frank Castle) qui a sa propre vision de la justice, du genre expéditive.



Difficile de porter un regard impartial sur ces épisodes qui ont redéfinis le personnage de Daredevil pendant plusieurs décennies. Ce tome se termine sur une interview de 15 pages, de Frank Miller et Klaus Janson, menée par Peter Sanderson. Ils discutent de manière plus ou moins construite sur l'approche du duo de créateurs vis-à-vis du personnage. Miller (scénario et dessins) et Janson (finitions et encrage, et une partie de la mise en couleurs) expliquent que pour eux Daredevil est un des premiers personnages de Marvel à avoir dépassé le stade adolescent, à avoir dépassé sont traumatisme d'origine (la cécité et le meurtre de son père) et à pouvoir se conduire comme un adulte. Ils explicitent ce qu'ils estiment être le moteur des actions de Murdock et qu'ils jouent (à la fois pour le scénario et pour les illustrations) sur la dualité Murdock/Daredevil et ange/démon.



De fait Frank Miller apporte des changements brutaux et radicaux pour l'époque : il exclue les supercriminels exotiques, il augmente l'importance de la ville de New York en mettant en avant ses buildings, il accapare le Kingpin (un ennemi piqué dans la série de Spider-Man), il transforme la série en un polar urbain noir... et il ajoute des ninjas (en importation directe du Japon). Dans ces épisodes, il confronte Daredevil à la perte de son sens radar et au retour d'un de ses premiers amours. Il développe l'origine de Daredevil avec l'ajout de Stick pour consolider la légitimité des ninjas. Et il utilise le Punisher comme révélateur des valeurs de Matt Murdock, lors de l'enquête sur les dealers.



D'un point de vue narratif, il limite l'utilisation des bulles de pensée au strict minimum (il en subsiste encore quelques unes) et il continue de développer une mise en page très rigoureuse à base de cases rectangulaires. Le lecteur retrouve de plus en plus sa manière unique de commencer une page par une case verticale de la hauteur de la page (installant le lieu de l'action, souvent un building, ou un personnage en pied tel que Murdock en train de plaider ou Daredevil courant sur une corniche), à coté de laquelle plusieurs cases superposées décrivent l'action. Il utilise également régulièrement des cases de la largeur de la page simplement superposées, en occupant toute la largeur de la case (pas une simple tête en gros plan au milieu). Plus que d'autres dessinateurs de son époque, il prend soin de chorégraphier les combats. Enfin il augmente ou diminue le nombre de cases en fonction du rythme qu'il souhaite donner, et de la gestion du passage du temps entre 2 cases (1 fraction de seconde, ou plusieurs minutes).



De son coté, Klaus Janson a trouvé le bon style pour compléter les crayonnés de Frank Miller. En détaillant les dessins, le lecteur constate en surface qu'il n'y a pas de volonté de faire joli. L'encrage repose parfois sur des pâtés informés, ou au contraire sur une juxtaposition de traits fins et de traits gras qui jurent un peu côte à côte. Les formes et les ressemblances sont respectées (l'interview finale indiquent que Miller et Janson travaillaient avec des références photographiques pour les personnages, par exemple Robert Redford pour Matt Murdock). Mais l'encrage révèle un important travail pour augmenter l'impression donnée par le dessin plutôt que l'exactitude photographique ; cela se voit particulièrement pour les yeux souvent réduits à 2 traits noirs et gras. C'est flagrant lors de la séquence dans les égouts où les visages marqués par les infections purulentes jouent sur la difformité et non sur la description clinique.



À eux deux, ils créent visuel mémorable, sur image inoubliable à chaque épisode. Si vous rouvrez ces épisodes des années plus tard, vous constatez que vous souvenez encore d'Elektra dans une posture de yoga (épisode 175), de Daredevil tirant à l'arc (épisode 178), du saï d'Elektra transperçant l'indicateur de Ben Urich dans une salle de cinéma (épisode 179), de Bullseye faisant des anneaux (épisode 181), de Frank Castle s'essuyant après la douche (épisode 182), etc.



Bien sûr tout n'est pas parfait : il y a les répétitions incessantes des pouvoirs de Daredevil dans chaque épisode pour que chaque nouveau lecteur puisse s'y retrouver, il y a des accélérations déconcertantes dans le scénario (la demande en mariage sortant de nulle part dans l'épisode 183). Mais Frank Miller et Klaus Janson tiennent leur pari de sortir Matt Murdock de l'adolescence pour faire de lui un adulte avec des motivations d'adulte, des choix difficiles, des valeurs morales bien définies, le tout en conservant les éléments superhéroïques et l'action spectaculaire.
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Monsieur : Les grands moments de votre vie

Ce livre m’a plu parce qu’il est réaliste ; il montre toutes les étapes d'une vie, de la naissance, aux études, aux mariages, aux enfants, à la vieillesse. Il est vraiment très drôle et très facile à lire car l’auteur utilise un langage courant, parfois familier très compréhensible avec parfois quelque excès de langage.









Il procure des émotions car il rappelle des choses vécus mais aussi des choses qu’on fera dans l’avenir.

Une fois lu les premières pages il est impossible de lâcher ce livre car ce livre déborde d’humours et on a envie de connaître la suite…

Je lui donne une note de 4 (très bon).

Je ne dirais pas excellent car que ce livre m’aurait d’avantage plu avec un contenu plus important (vingtaine de page en plus)

Je recommande ce livre pour ceux qui aiment les histoires vraies et cherchent des livres courts et faciles à lire. Je le recommande aussi pour les lecteurs de bande-dessinée.



Samir K 2D7

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Batman - The Dark Knight Returns

Le cinquième livre dans cet abonnement d’Eaglemoss et ce que j’apprécie, c’est qu’ils publient des comics de différentes époques, que ce soit des années 2010 ou bien de 1986, comme ce classique de l’histoire de Batman, revu par Frank Miller. En passant, ce que j’apprécie un peu moins avec Eaglemoss, c’est que ça tourne pour l’instant beaucoup autour des mêmes artistes : Geoff Johns et Jim Lee sont les auteurs des quatre premiers titres de l’abonnement. Bien sûr, ce sont des artistes très talentueux et c’est un plaisir de découvrir leurs œuvres, mais sérieusement, il y en a d’autres à découvrir. Frank Miller est un bon début et j’espère qu’on aura également d’autres artistes par la suite.



Dans cette réécriture, Batman est devenu vieux et sacrément aigri. Si, si. Et il est également très, très seul. À part Alfred, personne dans son entourage. Il n’a pas vu Dick depuis sept ans (ce que je trouve difficilement concevable, mais ce qui explique peut-être à quel point il est aigri) et son dernier Robin, Jason Todd est mort. Bon, okay, il a de quoi être aigri.



On voit de suite que ce comic n’est pas contemporain puisqu’il est très verbeux (ce qui me semble être le cas des « vieux » comics, de ce que j’ai pu remarquer sur Superman et sur les premiers X-Men). En soit, ce n’est pas dérangeant mais ce qui pose problème, c’est bien le mauvais cadrage / découpage des livres de Eaglemoss, que j’avais déjà mentionné dans mes critiques précédentes. Sérieusement, c’est trop demandé que de pouvoir lire le texte du livre que j’ai acheté ? Bon, passons outre. Miller utilise énormément les médias pour nourrir son histoire : la plupart des bulles sont en fait des écrans de télévision et c’est ainsi qu’on nous apprend que Batman est très mal vu par la population et les instances, et Jim Gordon avec lui. Mais ce dernier ne va pas tarder à être remplacé de toutes façons, par quelqu’un qui compte bien se débarrasser de Batman.



Bref, Bruce Wayne entreprend de se remettre dans la peau de Batman et il se rend bien vite compte qu’il n’est plus tout jeune et que c’est bien difficile pour lui. Heureusement, dans sa quête contre le mal et la corruption, il est rejoint par Carrie Kelley. Cette dernière décide, sans demander l’avis de quiconque, d’enfiler un costume à la Robin. Et j’étais bien heureuse d’avoir enfin entre les mains l’un des récits où elle intervient, depuis le temps que j’entends parler de la « Robin fille » (en dehors Stéphanie Brown, du coup). Elle n’en fait qu’à sa tête, ce qui semble être l’une des qualités requise pour devenir Robin. D’ailleurs, Bruce ne rechigne pas trop (ce qui prouve à quel point il a vieilli, vu comme il rechignait à l’idée que Tim Drake le rejoigne) et fait de son mieux pour garder sa protégée hors de danger. Une relation très touchante donc, qui s’établit très rapidement et qui fait plaisir à voir.



Je trouve Superman assez antipathique dans cet arc, puisqu’il s’est plus ou moins vendu au gouvernement états-uniens pour avoir la paix. Les autres super-héros sont en disgrâce, lui peut continuer tranquillement tant qu’il obéit au doigt et à l’œil du gouvernement, jusqu’à faire des choses vraiment pas jojo.



La fin – que je ne vais pas spoiler – est très bien faite, même si le traitement d’Alfred me chiffonne quelque peu. En tous cas, je suis ravie d’avoir enfin pu lire ce grand classique des Batman !
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Daredevil - Bethy, tome 1 : L'homme sans peur

Dans ce tome, on nous présente les origines du super-héros Dardevil, qui n'a pas de supers-pouvoirs. Matt, un jeune garçon, vit seul avec son père boxeur qui est menacé par la pègre. On y apprend comment Matt devient aveugle et qui est son enseignant de techniques de combat et de défense. On assiste également à sa première rencontre avec la sulfureuse Elektra ainsi qu'à l'ascension du Caïd. Pour les novices en matière de comics, ce tome est une bonne entrée en matière dans l'aventure de Dardevil.
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Daredevil : Born Again / Renaissance

Ce tome regroupe les épisodes 226 à 233 parus en 1986. L'épisode 226 constitue une forme de tour de chauffe (il a d'ailleurs été relégué en fin de volume), les épisodes 227 à 233 forment l'histoire intitulée "Born again".



Dans l'épisode 226, Melvin Potter (Gladiator) reprend sa vie de criminel en cambriolant des bijouteries. Matt Murdock a du mal à croire qu'il ait ainsi retourné sa veste et il se décide à enquêter même s'il souffre d'un fort sentiment de déprime. Cette histoire est écrite par Denny O'Neil et Frank Miller, et dessinée par David Mazzucchelli et Dennis Janke. Elle ressemble à un galop d'essai avant "Born Again". C'est un peu court, un peu manichéen et parfois un gauche dans les illustrations. Par contre, ça permet aux lecteurs de se faire une idée de l'état émotionnel de Matt Murdock.



Épisodes 227 à 233 (scénario de Frank Miller, illustrations de David Mazzucchelli) - Quelque part dans un bled paumé au Mexique, Karen Page dévoile l'identité secrète de Daredevil à un dealer pour obtenir un fix. À New York, c'est l'hiver, Matt Murdock est sans emploi, et le courrier du matin apporte son lot de mauvaises nouvelles et de tracas : la banque qui refuse d'honorer des chèques, les impôts qui inspectent sa comptabilité et bloquent ses comptes, une cassette audio de sa copine et pas d'offres d'emploi... et le facteur qui apporte un ordre de comparution devant le tribunal pour une accusation de corruption contre Matt Murdock. Glorianna O'Breen (la copine du moment de Matt) est victime d'un saccage dans son appartement et va trouver refuge et réconfort auprès de Foggy Nelson. Ben Urich est victime d'intimidations. Et pas un malfrat ne sait quoi que ce soit, même sous les coups assénés par Daredevil.



Frank Miller a transformé Daredevil de 1980 à 1983 : d'un personnage au bord de perdre sa série mensuelle, Daredevil est devenu le symbole du renouveau des comics de superhéros. En 1986 il revient donc le temps de ces 7 épisodes, en tant que scénariste. Le fond de commerce reste le même : mélanger au genre superhéros, des ingrédients du polar urbain. Le Kingpin a récupéré l'identité secrète de Daredevil et il utilise tous les moyens à sa disposition pour dépouiller Matt Murdock de tout ce qu'il possède, au propre (emploi, logement, possessions matérielles, argent), comme au figuré (amis, espoirs, projets d'avenir). La descente aux enfers est celle d'un homme qui perd tout jusqu'au sens de sa lutte contre le crime dans un costume coloré. En ce sens Miller franchit un nouveau pas vers la maturité, vers la sophistication des histoires qui peuvent être racontées avec un superhéros. La violence est toujours présente, les superpouvoirs de Matt Murdock également, mais il s'agit bien d'un criminel omnipotent qui écrase un ancien adversaire grâce à une information. Les codes du roman noir (chantage, cous et blessures, intimidation, pègre, etc.) sont intégrés au récit de manière naturelle et organique. Le personnage de Murdock génère de l'empathie chez le lecteur tout en restant un individu peu probable dans la réalité, ne serait-ce que du fait de sa capacité à voir malgré sa cécité.



Mais pourtant dans le deux premiers tiers, Frank Miller n'arrive pas complètement à s'affranchir de certains clichés, ou de certaines facilités narratives. Foggy Nelson reste un personnage se limitant à 2 ou 3 caractéristiques psychologiques superficielles. Glorianna O'Breen reporte son affection de Matt sur Foggy d'une manière soudaine, entière et peu crédible. Et j'ai vraiment beaucoup de mal avec l'arrivée providentielle de la bonne soeur, ainsi qu'avec son identité secrète, même si Miller joue le jeu de "non, je ne l'ai pas dit". À la fois je ne peux pas croire un seul instant que de vrais individus auraient joué ce jeu de cache-cache consenti, à la fois cette apparition providentielle s'apparente plus à une grosse ficelle de comédie dramatique dans le genre coup de théâtre impossible à avaler (comment aurait-elle pu rester travailler dans le quartier fréquenté par Matt sans que jamais il ne la croise ?), qu'à un développement sensé de l'histoire. Miller succombe au sensationnel qui dessert l'histoire, plus qu'il ne l'enrichit.



Mais à coté de ces rémanences infantiles, Frank Miller construit des séquences et des situations d'une maturité impensables dans ce médium à cette époque. Il y a tout d'abord le chantage effroyable dont est victime Ben Urich : machination implacable pour broyer l'individu et museler la vérité. Miller ressert l'étau de manière magistrale. Et puis il y a Karen Page. Impossible de la cantonner au rôle de traître tragique, elle existe en tant que junkie comme jamais auparavant dans un comics. Miller dépeint une femme consciente de sa déchéance, souffrant du manque, esclave de sa dépendance, amaigrie physiquement, payant de sa personne, abjecte à ses propres yeux. D'un coté, Karen Page existe tellement qu'elle fait ressortir les facilités du scénario comme autant de maladresses impardonnables, de l'autre elle a une telle véracité qu'elle éclipse tout le reste et qu'elle porte le récit, qu'elle le transforme en roman intelligent et sensible sur l'addiction et le manque.



Karen Page existe d'autant plus que David Mazzucchelli s'occupe fort bien d'elle. Il soigne son apparence physique pour que le lecteur ne puisse pas ignorer les ravages de la drogue et de son métier sur son physique. Il n'y a ni complaisance, ni voyeurisme, juste une femme abimée. Dans le premier épisode, Mazzucchelli semble complètement sous la coupe de Miller, jusqu'à copier sa célèbre mise en page : une case verticale de la hauteur de la page, et des cases superposées à coté. Puis petit à petit, il gagne en confiance pour une mise en page très traditionnelle de cases rectangulaires sagement juxtaposées. Il gagne également en efficacité et en précision dans ses traits, plus marqués, plus signifiants. Les illustrations deviennent de plus en plus organiques, simples, évidentes, proches de ces êtres humains. La case la plus anodine se révèle à chaque fois la plus efficace. Comment oublier cette scène de baiser de cinéma devant la gare (épisode 230) ? Karen Page met en oeuvre tout son savoir-faire pour un geste écoeurant, veule, résigné, atroce. La symbiose entre le dessin et le texte transforme cette vision banale en une vision d'horreur absolue.



Et puis arrivée à l'épisode 232, la narration (scénario et dessins) bascule soudainement dans le registre superhéros pur et dur. Je me souviens qu'à la première lecture j'avais été particulièrement décontenancé et déçu par cette rupture de ton. À la relecture, j'ai pleinement apprécié le fait que Murdock reconquiert également sa place parmi les superhéros, par l'efficacité de Miller dans ce registre, et par les particularités évidentes de ladite place de Daredevil par rapport aux autres superhéros. Miller s'en donne également à coeur joie avec Captain America qu'il transforme en une vision patriotique crédible et respectable (un exploit). Miller et Mazzucchelli arrivent même à rendre Nuke crédible et tragique.



La présente édition se termine avec la reproduction des couvertures sans logo, ni texte, 24 pages de crayonnés de Mazzucchelli, et le script de Miller pour l'épisode 233.



"Born again" sort de l'ordinaire des superhéros, transfigure Daredevil et Matt Murdock et atteint une narration romanesque sophistiqué, malgré quelques facilités. À la relecture, j'ai été surpris et transporté par l'humanité inattendue de Karen Page et Nuke.
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Sin City, tome 3 : Le grand carnage

Dwight McCarthy (le héros du précédent tome) est en train de profiter de la vie avec Shellie, une gentille dame de petite vertu quand on frappe à la porte. Un excité baraqué du nom de Jack Rafferty insiste pour passer du bon temps avec la même dame dans le cadre d'une relation tarifée. Il souhaite également qu'elle fasse appel à ses collègues pour distraire les potes avec qui il est venu. Shellie lui fait observer qu'elle ne souhaite pas qu'il la tabasse de nouveau, et qu'elle ne souhaite pas que ses copines se fassent malmener par ses sbires. Tout cela tourne mal et Jack finit la tête dans la cuvette des WC dont il n'a pas tiré la chasse.



Un peu échaudé par cet intermède peu glorieux, il emmène ses potes dans le quartier chaud de Sin City pour s'offrir les services de prostituées dans le cadre d'une transaction économique plus conventionnelle. Mais son agressivité amène les filles à prendre des mesures drastiques concernant son espérance de vie. Malheur : cet homme était un représentant des forces de l'ordre et le statu quo stipule que le quartier chaud est sous la maîtrise des filles à la seule condition que les flics aient droit à des passes gratuites et qu'ils ne soient pas malmenés. Il faut donc rapidement maquiller ce faux pas. Seulement une autre organisation récupère la tête du macchabé policier pour essayer d'imposer sa loi (et ses taxes) sur le quartier chaud.



Frank Miller invite pour la troisième fois ses lecteurs à une promenade touristique dans Sin City. Cette fois-ci, il s'intéresse au quartier baptisé "Old Town" qui est dédié à la prostitution. Sa particularité réside dans le fait qu'il n'y a ni mac, ni souteneur et que les filles assurent elles mêmes leur défense (grâce à leurs prédispositions peu communes aux sports de combats et au maniement d'armes blanches ou à feu de tout genre).



Encore une fois, Miller ignore totalement la dimension sociale de son récit pour se concentrer sur la virilité des hommes et le commerce féminin du sexe. La trame du récit est une fois de plus sur le mode de l'exagération ce qui est parfaitement relayé par le parti pris graphique (les rues avec des courbures dignes des courses poursuites dans un dessin animé de la Warner). Ce style de récit ne repose que sur des exagérations et finit par nuire à l'histoire qui enfile les postures des héros, sans jamais pouvoir faire des personnages autre chose que des caricatures. Par exemple, même en tant que lecteur acquis à la cause de cet univers, il est difficile d'adhérer un seul instant à des personnages comme Miho ou Becky : ils sont à la fois trop impossibles et trop superficiels. Comme l'attrait de la nouveauté des 2 premiers tomes s'est émoussé, Miller donne l'impression de déjà tourner en boucle.



Ce constat vaut également pour les dessins. Miller a toujours recours au noir et blanc (sans nuances de gris) pour des formes épurées, au point d'en être parfois abstraites. L'impact visuel est toujours aussi fort, mais Miller semble avoir pris moins de risques que dans les 2 premiers tomes. Du coup, certaines cases sont un peu confuses (il faut s'y reprendre à 2 fois pour comprendre ce qui est dessiné) et d'autres sentent un peu la redite.



Pour autant il n'est pas possible non plus de bouder son plaisir. Il y a à plusieurs reprises des passages d'une noirceur exceptionnelle. Lorsque Jack fait irruption chez Shellie, Miller sait rendre palpable l'insupportable tension qui s'installe n'attendant qu'un mot de travers pour virer au massacre. De même, il réussit à immerger le lecteur dans le délire de Dwight en train de parler au cadavre de Jack, dans une scène à la fois surréaliste et dérangeante de folie latente et de pression. Et certaines séquences d'action restent longtemps imprimées dans la mémoire du fait de graphismes d'une efficacité hallucinante : Jack en apnée dans la cuvette, Manute malmenant Gail, Dwight s'enfonçant dans le goudron, etc.
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Elektra - Intégrale

Ce tome regroupe les 8 épisodes de la minisérie initialement parue en 1986/1987.



Quelque part dans un asile de San Conception, un pays d'Amérique du Sud, une jeune femme subit l'incarcération primitive réservée aux malades mentaux tout en examinant ses bulles de souvenirs. Elle se souvient quand elle était le ventre de sa mère, de la mort de sa mère, de sa tentative de suicide, de ses années de formation d'arts martiaux avec un sensei, puis avec des ninjas mythiques (Star, Shaft, Flame, Claw, Wing, Stone et Stick), etc. Petit à petit elle se rappelle l'enchaînement des événements qui l'a conduite à cette situation. Elle doit maintenant s'évader et empêcher la Bête de déclencher une apocalypse nucléaire. Elle doit également échapper aux équipes du SHIELD (une organisation étatsunienne de contre-espionnage aux gadgets haute technologie). Pour ça elle va manipuler sans vergogne John Garrett, un agent très spécial, même parmi ceux du SHIELD.



L'introduction apprend au lecteur que ce projet était un souhait de Frank Miller qui a eu la latitude d'être publié par Epic Comics (la branche adulte de Marvel à l'époque) et que dès le départ il avait souhaité que l'histoire soit illustrée par Bill Sienkiewicz. Pour les puristes, le récit se situe avant qu'Elektra ne réapparaisse aux cotés de Matt Murdock dans la série Daredevil. En cours de lecture, il apparaît que le rôle à venir d'Elektra dans l'univers partagé Marvel n'a aucune espèce d'importance et "Elektra : assassin" peut lu, doit être lu indépendamment de la continuité.



Frank Miller n'y va pas avec le dos de la cuillère (c'est d'ailleurs un peu son habitude) : Elektra est une ninja qui maîtrise plusieurs techniques surnaturelles dérivées de sa formation avec les 7 maîtres ninjas. Elle est capable de télépathie rudimentaire, de manipulation mentale complexe, de prouesses physiques dépassant les possibilités naturelles du corps humain. Cet aspect superhéros peut devenir un trop exagéré dans certaines scènes (2 combats d'affilé sous l'eau, sans respirer). Miller s'en sert également à plusieurs reprises comme d'un deus ex machina permettant de trouver une porte de sortie artificielle d'une situation désespérée. Le récit n'est donc pas à prendre au premier degré, et s'il possède sa logique interne, Miller tourne en dérision plusieurs péripéties. Comme à son habitude, il charge également la barque sur la représentation des politiques : tous pourris, menteurs, névrosés, hypocrites, à moitié fou (le président en exercice remportant la palme haut la main). Malgré tout, au premier degré, l'aventure tient la route et entretient un suspense soutenu, dans un pastiche mêlant ninja, complot et contre-espionnage, avec une franche violence.



Ce ton narratif décalé et ironique doit beaucoup aux illustrations de Bill Sienkiewicz, avec qui Miller avait déjà collaboré pour une Graphic Novel de Daredevil Guerre et amour en 1986. Sienkiewicz prend grand plaisir à interpréter à sa sauce chaque scène, chaque case, avec le style graphique qu'il juge le plus approprié au propos. La première page commence avec une illustration pleine page à la peinture d'une plage paradisiaque avec la mer, le ciel et des cocotiers dont le feuillage est d'un vert saturé. Page suivante, Elektra évoque ses souvenirs et le rendu devient un dessin d'enfant aux crayons de couleur. 3 pages plus loin 3 illustrations mélangent peinture et collage. 1 page plus loin, Sienkiewicz a recours à des formes simples au contour presque abstrait avec des couleurs plates et uniformes. La page d'après il semble avoir découpé des forme dans une feuille de papier blanc, qu'il a collé sur une feuille orange dans une variation de tangram. Quelques pages plus loin, une pleine page à l'aquarelle représente les femmes internées dans des conditions concentrationnaires. Contrairement à ce que le lecteur pourrait craindre, le résultat ne ressemble pas à un patchwork indigeste, ou à un collage psychédélique pénible. Le saut d'une technique à l'autre est plus intense dans le premier épisode que dans les suivants parce que l'histoire est racontée du point de vue d'Elektra dont le fonctionnement intellectuel est perturbé par la rémanence d'un puissant psychotrope dans son sang.



Il faut dire également que Frank Miller accompagne parfaitement chaque changement de style en établissant un fil conducteur d'une solidité à toute épreuve. Avec cette histoire, il a parfait ses techniques de narration. Il écrit les flux de pensées des personnages en courtes phrases parfois interrompues quand une idée en supplante une autre, parfois avec des associations de mots sans former de phrase. Ces pensées sont écrites dans de petites cellules dont la couleur du fond change avec le personnage. John Garrett dispose de cellules de pensée, à fond bleu, Elektra à fond blanc, Sandy à fond rose, etc. Frank Miller adopte également un style rédactionnel différent pour chaque personnage, le pompon revenant à Sandy avec ses cellules à fonds rose et ses phrases à la guimauve fleurant bon les romans de gare à l'eau de rose.



Ainsi Miller assure la continuité narrative et justifie chaque changement de style. Mary Jo Duffy indique dans l'introduction américaine que Miller rectifiait ses textes (et même son scénario) après avoir vu chaque planche pour s'adapter à la démesure graphique de Sienkiewicz.



Sienkiewicz ne se contente pas de changer de style pictural régulièrement, il interprète également la réalité. Le scénario de Miller ne fait pas dans la dentelle, il incorpore un niveau de violence très élevé avec des éléments surnaturels, Sienkiewicz relève le défi. Dans le deuxième épisode, Elektra se souvient des 6 instructions fondamentales de son sensei. Il est représenté uniquement sous la forme des yeux et des sourcils qui dépassent sous un calot blanc et un foulard qui lui mange le bas du visage. Ses consignes sont directement lettrées sur le calot et sur le foulard. Épisode 3, Garrett est attaché à une machine technologique futuriste dont la forme est fortement inspirée par celle d'une machine à coudre du début du vingtième siècle. Dernière page de l'épisode 5, Elektra et Garrett sont sur un engin volant dérobé au SHIELD qui évoque fortement une locomotive à vapeur.



Ce qui achève de rendre cette lecture agréable est l'humour ironique, sarcastique, moqueur, vachard, tant dans les textes que dans les images. Il faut voir Elektra et Garrett assis sur un lit en forme de coeur et fourbir leurs armes amoureusement, Chastity (une agente du SHIELD) déguisée en nonne, Perry (l'ex coéquipier de Garrett), parler le plus naturellement du monde alors qu'il a un couteau fiché en plein du front, le caleçon logotisé SHIELD de Garrett, la forme des aides laborantins clonés, etc.



Avec cette histoire, Frank Miller a écrit un gros défouloir sadique à l'humour corrosif dont il a le secret. Sous les pinceaux de Sienkiewicz, ce récit potache est sublimé en un tour de force picturale hors norme. En écrivant les textes après avoir vu les pages dessinées, Miller eut la présence d'esprit et le talent de les revoir pour s'adapter à ce foisonnement d'idées, en renforçant le fil conducteur, et en recourant à des techniques narratives plus élaborées. Le tout est un produit de divertissement cynique, drôle et méchant, assez trash.
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Sin City, tome 1 : The Hard Goodbye

Basin City, USA. Ici, le faible est écrasé par le fort. Ici, le pauvre meurt sous le regard méprisant du riche. Depuis des générations, la ville se nourrit de tous les crimes, tous les trafics. Police, Justice, Eglise, Politiques sont tous corrompus. Voilà pourquoi ses habitants la nomment « Sin City », la « Ville du Péché ».

A Sin City, les plus riches sont aussi les plus pervers, à l’instar des membres de la famille Roark. « La famille Roark tient Sin City depuis les débuts du train et du six coups. De génération en génération, leurs millions ont viré billions. Les Roark, c’est notre famille royale à nous ». Sénateur, Ministre de la justice, Cardinal tout leur est permis depuis que « l’arrière grand père […] a lâché tous ses biftons pour importer d’la pute haut d’gamme ».

Mais parfois, un homme défie les puissants, partant pour une mission suicide au nom, si ce n’est de la Justice, de la Vengeance. Mais Justice et Vengeance se confondent souvent à Sin City.



C’est le cas de Marv que l’on suit dans le tome 1 Sin City (The Hard Goodbye en VO). Ce colosse hideux à la mentalité d’enfant et au vécu chaotique, est prêt à tout pour punir les responsables de la mort de Goldie, femme fatale qui fût la première à s’offrir à lui.



« – Demande-toi si ça vaut la peine de mourir pour le cadavre d’une catin.



- Ça vaut la peine de mourir. Ça vaut la peine de tuer. Ça vaut la peine d’aller en enfer. Amen ».



(…) on pourrait, cataloguer Sin City comme une transposition dans le monde du neuvième art des mauvais films d’action made in USA. Eh bien « on » aurait tord ! Et ce pour au moins deux bonnes raisons. La première étant que c’est plutôt les comics qui inspirent le monde du cinéma (c’était ma moins bonne raison, voire un préjugé totalement accepté par l’auteur), la seconde tenant aux qualités de narrateur de Franck Miller qui accroche le lecteur.



D’abord, il y a une narration à la première personne par le personnage principal. Ensuite il y a les dialogues qui ponctuent le récit. Ils sont brefs, percutants et claquent comme des détonations. Si la parole distingue l’homme de la bête, on sent qu’à Sin City la frontière entre les deux est vite franchie. Tout cela contribue à poser une ambiance lourde où malgré la part d’ombre qu’ont en eux les « héros », on ressent une forte empathie, car le décor, Sin City, est bien plus noir, et de fait, ils semblent lumineux par contraste. Miller fausse alors notre jugement et nous permet de prendre plaisir dans la lecture en acceptant le recours à la violence, même si on n’est pas fan du genre.



Un autre tour de force de Miller tient dans le ressenti qu’il transmet au lecteur. Depuis le début de cette chronique, le mot violence revient tout le temps. Cependant, la majorité du récit retranscrit une introspection du personnage. En l’accompagnant à travers son errance dans la ville, son dialogue intérieur nous livre ses pensées, on ressent les tourments de son âme. Les scènes d’action sont là, à intervalles réguliers, mais la réelle violence est celle ressentie, pas celle qui nous est donnée à voir.



Graphiquement, cette noirceur se traduit dans son utilisation particulière du noir et du blanc (à l’exception de quelques touches de couleurs éparses et d’un passage de 25 planches relatant les hallucinations d’un personnage drogué). Ils sont purs, bruts, sans nuances. Ils ne se mélangent jamais, pas une touche de gris. Sur des fonds noirs, Miller fait exploser la lumière blanche. Il imprime sur la rétine du lecteur des contours, des détails. L’ambiance s’impose directement au lecteur. Chaque planche est dépouillée du superflue : peu ou pas de décor. Tout est centré sur les personnages, leurs émotions, et sur les armes qui le passionnent manifestement. Une autre «passion» redondante, pour le plus grand plaisir du lecteur masculin, tient dans l’érotisation des personnages féminins. Sin City semble être la ville des femmes fatales aux courbes parfaites.



Franck Miller C’est notamment le cas avec qui lui apportent la reconnaissance et lui permettent de travailler à ses propres créations. Avec Sin City, Franck Miller nous propose des récits noirs, violents.


Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Sin City, tome 1 : The Hard Goodbye

S'il fallait choisir une oeuvre pour faire découvrir Frank Miller à quelqu'un, c'est, sans hésitation, Sin City que je choisirais.

Sin City est Frank Miller ! L'auteur n'a jamais été aussi loin pour faire remonter sa propre psyché. Même dans le genre qu'il utilise, Miller ne rentre pas dans des cases, il crée ses propres cases : roman noir, thriller, hard boiled, whodunit… pourquoi choisir ? Après tout le médium n'est qu'un outil pour exprimer ses idées. Celles d'un monde pourri gangrené par l'argent et la corruption, un monde sans concession possible où l'urbanisation a avili l'être humain et l'a poussé dans tous les vices. Un monde où le seul moyen d'obtenir justice est de se la faire soi-même. Là où des œuvres comme Transmetropolitan arrivent à faire surgir de l'espoir de ces amas de béton, ici, il n'y en a aucun. Vous qui entrez dans Sin City, laissez toute espérance ! L'espoir est mort et enterré et les rares éclaircies de gentillesse et de bonté sont écrasées et assassinées. Et si, comme Marv, une telle lueur vous arrive, la perte de celle-ci ne fera que vous plonger dans une bestialité plus grande que celle qui résidait déjà en vous.

Car dans cette ville, seuls les prédateurs survivent et prospèrent. Pour leur faire face, ne cherchez pas de kryptonien ou de Chevalier noir. Pour venir à bout d'une crevure, il faut en devenir encore une plus pourrie qu'elle. Une brute assoiffée de violence où l'instinct animal a pris le dessus. Car si on est autant révolté que Marv par l'injustice qu'il subit, on n'en jubile pas moins face au déferlement de violence qu'entraîne sa quête de réponse.



Et comment ne pas parler du graphisme ?! On retrouve l'absence de concessions et de distinction entre le bien et le mal dans le dessin de Frank Miller d'un noir et blanc brutal, sec, sans nuances où parfois les silhouettes ont du mal à se révéler et où le blanc devient l'ombre dans le noir.



C'est tout ça, Sin City. C'est tout ça Frank Miller. Au terme de l'histoire, on finit avec le même sale goût dans la bouche que le personnage : un mélange de sang et de métal. La croisade fut bien crade et brutale mais bon sang, qu'est-ce que ça fait du bien !









Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas attendu la Masse Critique pour découvrir ce classique de la bande dessinée, néanmoins un grand merci à Babelio et à Huginn & Muninn de m'avoir permis de franchir le pas et d'intégrer cette série à ma bibliothèque personnelle. Cette nouvelle édition est très belle et j'ai hâte de redécouvrir la suite.
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Sin City, tome 1 : The Hard Goodbye

J'ai découvert Frank Miller à la fin des années 80 quand un de mes oncles m'a offert la version française du Dark Knight en 4 volumes chez feu les éditions Zenda.

Grosse claque forcément pour un gamin de même pas 15 ans à l'époque que ce dynamitage en règle à la fois des canons de l'Homme chauve souris mais aussi du comics tout court (à la même époque un autre auteur pliait le game, un certain Alan Moore, mais je ne le découvris que plus tard).



Quelques années après je tombe en médiathèque sur les Sin City, et là, l'amateur de films noir que j'étais (et suis toujours) prend une nouvelle fois en pleine tête, avec un plaisir coupable, ces récits où, s'il respecte les passages obligés du genre (voix-off omniprésente, femmes fatales, héros durs à cuire et méchants retors), Miller une fois encore s'appropriait le Noir via un traitement graphique magistral à base de grands à plats de noirs et de blancs, de jeux d'ombre ultra expressifs et autres découpages cinématographique efficace et casting au poil.



Quasiment 30 ans plus tard voilà que Huginn et Muninn, éditeur au départ spécialisé dans les beaux livres thématiques et qui s'est lancé ces derniers temps dans les comics "hors Big Two", reprend la série (déjà réédité il y a une décennie par Rackham) de Miller, proposant diverses versions mais surtout une nouvelle traduction signée du romancier Henry Lovenbruck (excusez du peu, les amateurs de best seller fantastique/polar apprécieront).



Même si je connais l'histoire par coeur, pour l'avoir lue maintes fois et avoir même appréciée sa "photocopie" cinématographique pondue par Robert Rodriguez, j'ai pris un certain plaisir à retrouer la cité du vice, ses bad guys corrompus, ses filles de joie vénéneuses et, last but not least, Marv, sorte de "The Thing" humain au coeur aussi grand que ses poings frappent fort.



La question qui m'a néanmoins effleurée l'esprit est de savoir si, en 2023, un récit aussi manichéen et -en apparence - machiste que ce "Sombres Adieux" (traduction de The Hard Goodbye) pourra encore intéresser un nouveau public ou sont-ce seuls les amateurs de l'auteur ambigu et de sa série phare, qui se pencheront sur ces nouvelles versions?



L'avenir nous le dira.

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Sin City, tome 7 : L'Enfer en retour

Probablement un des tout meilleurs de la série. très noir comme toujours, peut être un peu moins trash et morbide que les épisodes précédents. là scénario est aussi plus classique (et plus construit) .

Esther et Délia nous régalent de leur sublime plastique ….. Merci Monsieur Miller !
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Sin City - Omnibus

encore plus trash que les précédents opus! mais oui c’est possible! c’est tellement prenant qu’on le lit d’une seule traite ! les femmes sont magnifiques , violentes et sans état d’âmes et les hommes souvent des bourrins alcolos et pervers finissent punis!!! le graphisme est exceptionnel
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Hard Boiled

Les deux tomes de Hard Boiled réunis en une intégrale. Le talent de Miller et la puissance artistique de Darrow au service d'un comics punk futuriste complètement déjanté. Je le compare à Transmetropolitan, ce sont des histoires sous extasie qui vivent à un rythme dément et frénétique. Une interrogation face à la robotisation et à une société qui se relâche complètement.
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Batman : Année Un

C'est toujours un plaisir de tourner des courts-métrages chez Arthur Aioutz. Oui, malgré le fait qu'on soit à 1000 mètres d'altitude et qu'il se mette à neiger, grêler, brumer et pleuvoir dès qu'on veut tourner une scène. Malgré le fait que son équipe se mette à nous partager ses découvertes comme la persillade de testicules de sanglier (authentique). Et malgré le fait qu'il y ait si peu de bières. Parce que chez lui, on a un tas de sacrée bonne lecture. Essais politiques, réalisme magique, poèmes anciens, et surtout toute la collection de Batman : un super-héros, si vous avez bien compris, qui malgré ma relative ignorance dans le domaine commence à m'intéresser vachement.

Autant commencer donc par un classique avec Batman Year One qui suit le début des boulots de nuit de Bruce Wayne. Gotham est une des villes les plus pourraves du monde niveau criminalité, et c'est pas trois quarts des poulets sur place qui vont y faire grand-chose. Et fatalement, quand des justiciers masqués se mettent à courir sur les toits, certains le prennent très mal…

Arrêtons-nous un moment sur l'aspect graphique : il serait facile d'y voir le comic fil-de-fer comme on nous avait habitués à cette époque, rigide et un brin pompier. Mais le dessin sait se faire épuré quand le nombre de détails se fait inutile, le tout au service d'un cadrage irréprochable (je ne parle même pas de cette superbe couverture). Concernant les couleurs, on nous apprend dans les bonus (40 pages !) que les publications étaient limitées à 50 teintes différentes et qu'ils ont refait le tout afin d'obtenir quelque chose de fidèle à l'original mais un peu plus vivant. Et en effet, on retiendra certains jeux de nuances d'une seule couleur pour contraster avec le noir omniprésent qui surlignent le découpage admirable du clair-obscur. Côté ambiance film noir, le contrat est bien rempli.

D'autant plus si on se penche sur l'aspect scénaristique, résolument destiné à un public adulte : intimidation judiciaire, vendettas personnelles, proxénétisme, rien ne vous est épargné. le scénariste dans sa postface ira lui-même confier que « plus on cherche à être réaliste dans les super-héros, et plus on se rend compte de l'absurdité du genre » : vouloir faire régner un idéal de justice dans un monde aussi claqué que le notre, est-ce que c'est pas le genre d'utopie irréalisable qui se rapproche du fantasme d'enfant ? Mais le dessinateur lui y voit davantage l'occasion de renouer avec le romantisme noir dans lequel le héros lui apparaissait enfant ; et c'est surtout l'occasion pour le comic de dévoiler un personnage auquel on ne pense pas forcément tout de suite quand on pense à Batman : le commissaire Gordon. Un gars qui n'a strictement aucun superpouvoir ni fric pour s'en fabriquer, et qui tente malgré tout de rester droit dans son job jusqu'au bout. Et qui en fait pour moi un type beaucoup plus intéressant à suivre que nombre d'autres tout en introduisant dans la saga par-delà un simple hommage au roman noir une réelle incrustation de celui-ci au sein du récit.

Reste au final le défaut du parti pris de base : voir Batman évoluer au fur et à mesure de sa première année passée à faire le justicier. du coup, pas d'antagoniste central, pas de véritable final, la vie continue (parfois racontée en tranches ultra-courtes) et on a un peu une sensation d'inachevé. Reste que s'il s'agit d'un one-shot, nombre d'oeuvres peuvent en être considérées comme des suites et des préquelles indirectes, et donnent d'autant plus l'envie de se pencher dessus. Parce que de toute façon, c'est pour notre culture…

PS : Oui, depuis le 1e janvier, normalement je poste les mercredis et samedis soirs à 19h, mais qu'est-ce que vous voulez : quand des cinéastes vous partagent leurs découvertes culinaires à deux heures du matin, on perd toute notion du temps…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Cursed la rebelle

Le pitch est accrocheur mais le récit est assez plat, il suit un scénario trop perceptible (on sent que l auteur a travaillé à la télévision) et il joue sur la vague de "je suis dans l air du temps, je remplace un héros par une héroïne"...

J'avoue en plus ne pas être fan des illustrations de Frank Miller.

L'adaptation sur Netflix sera certainement meilleure !







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