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Critiques de Frédéric Bézian (94)
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Les garde-fous

Bien que se terminant en queue de poisson, je trouve cette BD, tout simplement magistrale !

Quelle ambiance ! Quelle coloration ! Un scénario sobre et subtil. Des phrases qui font mouche, sans paraître artificielles.



La spacieuse villa moderne, entourée d'un lac et d'une pinède, aux lignes épurées et aux larges baies vitrées, conçue par Olivier Bézian (frère de l'auteur ?) devient personnage à part entière et symbole de la dialectique : enfermement/ liberté.



Le titre renvoie à la fois à la notion de santé mentale et d'architecture, puisqu'il désigne aussi une rambarde. Je suis d'ailleurs arrivée à cette « pépite » en demandant à notre libraire adoré (qui ne se reconnaîtra peut-être pas, mais que je remercie pour sa sagacité) un cadeau potentiel pour ma fille qui veut devenir architecte. Comme moi, elle a adoré.



Menant l'enquête j'ai même appris que « dans le domaine des sciences sociales on parle de la sociologie comme discipline de vigilance, comme garde-fou par rapport aux réflexes axiologiques et cognitifs qui caractérisent la connaissance naturelle du monde social que possède chaque individu ». Une belle étude sociologique d'archétypes comme l'écrivain/éditeur, le critique de musique ou le commandant de police.



Je tiens à rajouter trois mentions qui se veulent volontairement lapidaires : « Au moins pour PLAYTIME, ce livre est dédié à Jacques Tati » (l'auteur), l'opéra de Pelléas et Mélisande de Claude Debussy et Othello de William Shakespeare, puis Orson Welles.



C'est, comme disent d'aucuns, « glaçant » à souhait, mais on en redemande.
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Ne touchez à rien

C’est une histoire étrange, fantastique, une histoire de maison hantée qui se passe à Bordeaux. Elle s’étale sur plusieurs époques, allant de 1890 à 1999. Les propriétaires d’avant 1890 ont accepté de vendre leur maison à condition que le nouveau propriétaire ne touche à rien, les peintures, les animaux empaillés et y compris leur propre corps, empaillés aussi et trônant dans la véranda. Le graphisme anguleux de Bézian et les couleurs sombres, naturelles en aplats aux nuances subtiles accentuent le côté inquiétant de l’histoire. Les détails d’architecture sont apportés méticuleusement, les vignettes s’articulent avec beaucoup de jeux d’ombres et de silhouettes. Tout cela nous offre un voyage hypnotique dans le temps, dans l’histoire de Bordeaux et dans les mystères envoûtants à la manière de la littérature gothique. Certains personnages de l’histoire perçoivent cette magie, les autres, non, tant pis pour eux… J’espère que les lecteurs feront partie de la première catégorie, vous pouvez toujours essayer, à vos risques et périls…

Bonne lecture et surtout, ne touchez à rien…
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Ne touchez à rien

Une bonne histoire de maison hantée. Les planches sont torturés et donnent le ton. J'ai beaucoup aimé les décors détaillés et la construction du récit. Quatre histoires se réunissant pour n'en faire qu'une. J'ai détesté les dessins des personnages et l'écriture quelquefois illisible. Une lecture mitigée donc.
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Ne touchez à rien

" Un port où le vin et le frêt enrichissent la cité..."

"Un port dont la prospérité ne cesse de croître..."

"Un port dont le trafic maritime est devenu incessant..."

"Le calme règne sur les quais..."

En quelques phrases, l'histoire d'un port devenu un beau lieu de promenade

Ce pourrait être, aussi, les refrains d'une chanson composée par... mais ce n'est que la douce histoire d'une maison délicieusement hantée. Mireille nous chantait l'histoire d'"un vieux château du Moyen Age", et ici, c'est celle d'une demeure patricienne d'une belle ville de province, à quatre périodes très dissemblables ...

Pas d'unité de temps, mais une unité de lieu.

Et...la parité des héros et héroïnes : il y a le négociant cruel et débauché, la jeune femme talentueuse artiste, des jumeaux torves de la pire racaille des années trente et une drôle de petite fille qui devenue vieille fera la nique à certain promoteur.

Et tout se petit monde se moque, se réfugie, se confronte ou s'allie à un étrange vieux couple d'empaillés pour un délicieux plaisir de lecture.



Palette entre bleu violine et brique-ocre, trait évoquant pour les végétations en contre-jour Lotte Reiniger, pour celui des grilles et architecture, le graphisme de Babou et par dessus, sur le devant de ce décor, des personnages à la limite du graffitis-gribouillis si évocateur qu'il emporte le rêve.



"Ne touchez à rien", laissez-la dans son "jus" cette maison à la charmante verrière décorée de végétation et d'oiseaux migrateurs qui me faisait rêver quand je la voyais et qui m'enchantera, encore plus, maintenant.



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Ne touchez à rien

Bordeaux, dans le quartier résidentiel, l’histoire semble se répéter plus souvent qu’il n’y parait… Un hôtel particulier où il ne se passe rien est à vendre. Seule condition : ne rien déplacer…

(Cliquez sur le lien pour lire la suite)
Lien : http://aufildeslivres.over-b..
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Ne touchez à rien

Ne touchez à rien est un recueil de nouvelles tournant autour d'une maison bordelaise. Les anciens propriétaires, un couple féru de taxidermie, très attachés à leur maison, se sont fait naturaliser à leur mort afin de rester à jamais dans leur maison. Les nouveaux propriétaires doivent s'engager à laisser la demeure en état. Interdiction donc de toucher aux corps naturalisés. Au fil des ans, les propriétaires successifs s'acquitteront plus ou moins bien de cette exigence. Ceux qui renâclent sont rappelés à l'ordre, les autres bénéficieront parfois d'une étrange protection lorsque le besoin s'en fait sentir.

Il me semble qu'un des éléments centraux du travail de Bezian est le temps, traité de diverses manières. Cause ou conséquence, ses histoires se caractérisent par une certaine intemporalité. Difficile de vraiment les situer dans le temps et parfois difficile de se faire une idée précise du temps qui passe. Dans Ne touchez à rien, cette obsession s'exprime par un 'îlot' sur lequel ne semble pas avoir de prise. Chaque histoire commence de la même manière, même séquence de cases s'ouvrant, si je ne me trompe, par une vue d'ensemble nous renseignant sur l'époque, les cases suivantes se concentrant sur la maison, puis la porte d'entrée qui ne change guère, comme si le temps n'avait pas de prise.

Les histoires qui composent Ne touchez à rien jouent sur des variations fantastiques connues, qui évoquent plutôt Guy de Maupassant ou Edgard Allan Poe (à mon humble avis, je précise). Il n'y a rien de follement original, mais l'alchimie fonctionne parfaitement parce que Simsolo sait doser ses effets et que Bezian est un dessinateur formidable. Le travail sur les couleurs, s'il peut paraître surprenant de prime abord, se révèle très réussi.
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Ne touchez à rien

C'est avant tout l'histoire d'une maison bordelaise de 1890 à la veille du passage à l'an 2000. Une maison où vont se succéder des générations d'acquéreurs plus ou moins scrupuleux. J'ai bien aimé le concept car la maison a une véritable personnalité.



Le titre "ne touchez à rien" fait assez lugubre avec sa couverture un peu kitsch. Mais l'atmosphère assez étrange voire malsaine est très bien retranscrite avec une narration assez fluide et un esthétisme assez soigné. Il est cependant clair que ces visages angulaires ne peuvent pas plaire à tous les lecteurs. Il faut s'habituer à ce trait un peu spécial mais si beau car précis et léger.



Et puis, on apprend un mot rarement employé dans la langue française: les taxidermistes. Il y a également un petit soupçon de morale : il faut toujours respecter la volonté des défunts même s'ils ont des exigences particulières ou sinon gare ! Mais il y a également une faute d'orthographe lié à un prénom qui se termine tantôt par un "t", tantôt par un D: un comble! :!



Par ailleurs, la conclusion de cette histoire manque un peu de punch pour être une oeuvre réellement révolutionnaire. Cela reste tout de même très correct avec en prime une qualité de papier irréprochable.

Nous avons quand même droit au mythe de la maison hantée mais comme on ne l'avait jamais vu grâce à un autre angle d'approche tout à fait louable. Un léger frisson garanti !
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Paroles de taulards

C’est à l’initiative de l’association BD Boum de Blois que cet album a pris naissance en donnant la parole à des détenus de la Maison d’Arrêt de Blois. Cet ouvrage est une suite de courts récits présentés en bandes dessinées en noir et blanc produites par plusieurs dessinateurs.



A découvrir !

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Paroles de taulards

Corbeyran nous livre 25 histoires fortes et humaines qui laissent entrer dans le monde obscur de la prison un peu de cette lumière qui aide à comprendre. Il y avait eu auparavant Paroles de taulards qui avait rencontré un certain succès d'estime. C'est une oeuvre qui donne la parole à ces exclus de la société.



Les journées sont longues en prison et ce n'est pas une sinécure. L'opinion publique a tendance en général à trouver les prisons trop confortables. On jette encore du mépris sur des prisonniers dont les conditions de vie se dégradent en raison de la surpopulation carcérale. Si l'incarcération reste une punition, l'objectif est quand même de trouver une vraie réinsertion en faisant réveiller les consciences sur les véritables valeurs du monde qui nous entoure.



Paroles de taule nous donne la version des prisonniers sur les différents problèmes rencontrés sur les lieux de détention. Cependant, il est également fait une place aux gardiens qui vivent chaque jour la prison alors que ce n'était pas forcément voulu ou choisi et qui font un métier difficile.



J'ai trouvé l'ensemble d'une grande honnêteté intellectuelle. Certains témoignages peuvent briser le coeur. J'aimerais tellement que chaque personne puisse prendre conscience de ce qui se passe vraiment en prison. Toute cette souffrance est parfois atroce.
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Paroles de taulards

Ce livre a été écrit avec des détenus, un scénariste (Corbeyran), des dessinateurs. Sur la prison, la privation de liberté, et tout ce qui peut tourner autour. Des anecdotes, des ressentis... Le résultat est un livre en noir et blanc brut de décoffrage, aux dessins très différents d'une planche à l'autre, et poignant sans faire dans le pathos. Une très belle réussite !

(des extraits sur mon blog)
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Paroles de taulards

" le monde carcéral est un monde à part, mais qui ne doit pas pour autant être oublié. Ses occupants sont punis ; la punition doit les aider. Pas les durcir, ni les anéantir "

Du coup l'association Bd boum, organisatrice du festival de Blois, a eu l'idée de ce recueil. Dans un premier temps ils ont rencontré les détenus de la maison d'arrêt de leur ville pour glaner des anecdotes, des histoires qu'ils ont ensuite confiées au scénariste Éric Corbeyran qui les a retravaillées avec les intéressés. À leur tour, les dessinateurs Étienne Davodeau, Jean-Michel Lemaire, Marc Antoine Mathieu, Matthys, Olivier Bélion, Christopher, Michel Gressin, Bezian, Jean-Philippe Peyraud, Jean-Philippe et Régis Le Jonc, Richard Guérineau, Alfred et Edmond Baudoin ont mis en images ces scénarii.

L'intention et noble, les épisodes sympathiques mais j'ai vraiment du mal avec les nouvelles, les formats trop courts. Par contre j'ai découvert de talentueux dessinateurs aux styles très différents et c'est ce que je retiendrai de ce livre... j'ai noté 6 noms à suivre
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Paroles de taulards

Corbeyran se met à l'écoute de prisonniers qui ne resterons connus que par leur prénom. Ceux-ci racontent une histoire. La leur? Celle d'un compagnon? Inventée? Rêvée? Nous ne le saurons jamais mais on ne peut ignorer le fond de vérité. 25 récits illustrés par des dessinateurs connus ou moins populaires, dans un noir et blanc traité de façon bien différente selon les artistes. Côté dessin, c'est ce que je retiendrai. Avec cet ouvrage, on se rend compte de la multitudes de possibilités qu'offre le dessin réduit à ses deux nuances de bases : a-plats, traits plus ou moins fouillés, camaïeux, lavis et toutes ces autres techniques propres aux recherches de tel ou tel dessinateur.

Côté histoires, il y en a des tristes, des dures, des tragiques et des édifiantes. Bien peu sont teintées d'espoir et les quelques unes qui laissent poindre un brin d'humour reposent, elles aussi sur la douleur.

A lire.
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Paroles de taulards

Les gardes à vue, la prison, les barreaux, les matons, le parloir... comment ces hommes en sont-ils arrivés là? Qu'ont-ils fait (ou refait pour certains) pour se retrouver derrière les barreaux? Quel regard la société porte-t-elle sur les taulards? Et, plus encore, sur ces ex-taulards? Et eux, quel regard portent-ils sur eux-mêmes?



L'association Bd Boum a poussé les portes de la Maison d'arrêt de Blois et deux de ses membres sont allés rencontrer les détenus. Après avoir discuté, échangé, donné et reçu pendant plusieurs semaines, elle a confié ses récits à Corbeyran qui, lui-même, a retravaillé avec eux. Une palette de dessinateurs, d'Etienne Davodeau à Edmond Baudouin en passant par Alfred ou Régis Lejonc, a illustré tous ces récits. Fruit d'un travail de 16 mois, ces Paroles de taulards nous livrent un certain regard sur la prison et sur ses conditions de vie. Non sans rappeler que la punition infligée à ces détenus doit les aider et non les anéantir ou les durcir. Le but est louable et nous incite ainsi à considérer ces personnes en tant que telles. Ces tranches de vie sont profondément humaines et empreintes d'une certaine justesse, le style de chaque dessinateur renforçant ces récits.



Juste quelques Paroles de taulards...
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Paroles de taulards

Cette bande dessinées est une suite de petites histoires dessinées, comme des nouvelles, sur la vie en prison.



L'intérêt de cet album, c'est que ces histoires sont celles de vrais "taulards", scénarisées par Corbeyran et dessinées par plusieurs dessinateurs : Etienne Davodeau, Régis Lejonc, Jean-Michel Lemaire, Marce-Antoine Mathieu, Matthys, Olivier Berlion, Christopher, Michel Crespin, Bézian, Jean-Philippe Peyraud, Richard Guérineau, Alfred, Edmond Baudoin (j'espère que je n'ai oublié personne... Je suis étonnée que Delcourt ne mette pas le nom de tous les dessinateurs sur la page consacrée à cet album...)



A la suite de discussions et d'entretiens, des prisonniers se sont confiés sur leur vie quotidienne, leur perception de la vie carcérale. C'est vraiment très intéressant car c'est un album qui met l'humain en avant. Ce sont des tranches de vie, des angoisses, des traumatismes, basés sur le ressenti des prisonniers sur leur vie.



C'est très fort et les dessins servent très bien le sujet.
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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