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Critiques de Frédéric Bézian (93)
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Adam Sarlech, tome 1

Il serait tentant de reléguer Adam Sarlech au rang d’univers graphique déjanté et impénétrable. La réalité est tout autre : derrière cet air de démence, Bézian fait constamment preuve d’une rigueur extrême et jamais la cohérence du récit n’est prise en défaut.
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Aller-retour

Ce voyage nous emmène dans un village typique du languedoc qui est bâti en cercle autour d'une église. L'appellation exacte est « circulade » et aujourd'hui, ce terme sert d'instrument de promotion touristique pour l'identité régionale du Languedoc-Roussillon.



La petite commune de Bram (11150) dans l'Aude, région Languedoc Roussillon, comporte pratiquement 3000 habitants. Au bord du Canal du Midi magnifiquement dessiné, cette ville se situe à 25 Km au Nord-Ouest de Carcassonne. Voilà pour la géographie et la situation de la scène. Nous sommes dans l'ambiance du début des années 1960. Basile Far, personnage principal de l'histoire, est un enquêteur pour une compagnie d’assurance, il viens de descendre en gare de Bram.



Basile cherche quelqu'un, ou quelque chose mais les explications de sa venue dans cette ville retirée restent floues. Son métier consiste à rechercher des preuves dans des litiges qui opposent une compagnie d’assurance avec ses assurés. Toute fois, on ne sait pas pour qui il travaille ni ce qu'il cherche vraiment, mais il semble que ça soit quelqu'un.



Installé en plein centre de Bram, à l’hôtel du grand café, Basile se met à chercher dans la ville des indices pour mener à bien son enquête. Pour cela, Basile Far va évoluer lentement et s'imprégner des chemins de ronde de la commune. Nous allons suivre son parcours avec attention et de long en large, de ruelles en ruelles, jusqu'à franchir quelques grilles...
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Aller-retour

[L’auteur] nous y parle de musique, de cinéma, de sons, de rêves et de nostalgie : une nostalgie dont son personnage a visiblement besoin, dès les premières pages, de faire le deuil.
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Aller-retour

"Encore une BD", je vous entend penser. "Si ça continue, je ne viendrai plus lire ce blog !". Et vous auriez tort, parce que même si les articles ne vous plaisent pas, les livres devraient vous ravir.



Aller - retour. Voilà une BD qui porte plutôt bien son nom.



On a tous nos petits secrets. Mais celui de Monsieur FAR, Basile FAR, semble être plus gros que les autres. Il dit être enquêteur et chercher une personne disparu. Une personne dont on ne connaitra jamais l'identité et dont personne n'a jamais entendu parler. Ou presque jamais. Il cherche à travers tout un village, mais sans réellement chercher. Il se référe au comissaire Maigret, comme s'il voulait se donner une consistance et ne plus être un homme parmi tant d'autres.



Il est spectateur de sa vie "comme un poisson dans un bocal". Sauf que lui semble être "hors du bocal, si le bocal est le monde".



Sa vie tourne autour de la musique et de la beauté qui l'entoure. Tout son provoque en lui un étrange sentiment. Toute couleur, brise du vent, ou même odeur le raméne à des rêveries toujours plus nostalgique.



Et les habitants du village semblent le reconnaitre. Ils l'ont déjà vu. Dans les journaux ? A la télé ? Avec des réponses qui sément le doute, Basile FAR garde un certaine distance avec le lecteur de son histoire.



Il garde d'ailleurs une certaine distance avec le monde extérieur et passe inaperçu dans la plupart des lieux.



On se sent à la fois imprégné à fond du personnage et pourtant tellement loigné tant que ce mystére qui plane sur lui n'est pas élucidé...



Des illustrations une fois encore en noir et blanc, hormis les premières et derniéres pages. Lorsque Basile prend le train, et qu'il continue d'écouter le monde autour de lui.



Des traits grossiers, qui ne semblent pas finis mais qui collent tellement au personnage que c'en est touchant. Une écriture qui force le respect, avec une idéologie qui se rapprocherait des bouddhistes occidentaux. Une prose à faire pâlir les plus grands romanciers.



Malgré une police d'écriture un peu indigeste, ou en tous cas inhabituelle, on se fond rapidement dans la masse et on se laisse prendre au jeu de ce personnage qui a des fantasmes qui le rendent humain.



C'est ici un bel ouvrage sur la place de l'être humain dans la société et sur le regard d'autrui. Une idée originale et simple. Mais c'est dans la simplicité que les meilleurs mets s'offrent à nous. C'est bien connu !



BD disponible aux éditions Delcourt depuis Janvier 2012.
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Aller-retour

Basile Far est détective d'une agence d'assurance. Son métier consiste à rechercher des preuves dans des litiges qui opposent une compagnie d'assurance avec ses assurés.

Dans ce contexte, Basile cherche ... sans que l’on sache bien quoi ou qui...à moins que ce ne soit juste...un sens à sa vie... Les explications sur sa venue dans cette petite ville provinciale restent floues. Ce que l’on imagine être une investigation dans un premier temps, semble dès lors remplacé par une longue flânerie dans la torpeur d’un village endormi.



Ce personnage falot, introspectif et solitaire, refuse toute conversation. Car d’autres personnages traversent le récit tels des fantômes qui sillonnent les ruelles d'un village.

A travers un rythme lent et contemplatif, le lecteur suit les rêveries et les déambulations de cet étrange bonhomme à l'imper trop grand, à la démarche lourde, à la silhouette trapue et au regard « ailleurs » comme perdu dans ses propres pensées. Une petite tête disproportionnée et au visage suggéré est posé sur un corps massif.

Ce voyage introspectif est nourri par d'anciens souvenirs, par une série de sensations qui réveillent les fantômes du passé. Il y a du Polza Mancini, anti-héros de Manu Larcenet dans sa sublime série Blast, dans le personnage de Bezian.



L’absence de couleurs centre le récit sur la dramaturgie de la flânerie. Des aplats de gris apportent perspective et profondeur au dessin. Le trait hésitant par moment hachuré, appui la dimension fantasmagorique du scenario. La finesse des coups de crayon confère une élégance naturelle aux planches.



Difficile de lire cette étrange mais distinguée calligraphie couchée. Ma lecture s’en trouve anormalement saccadée.



Un bel aller simple sur les chemins nostalgiques et angoissants du passé.

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Aller-retour

un nouveau livre tout en atmosphère. Après 'les garde-fous' qui se déroulait essentiellement dans une maison moderne et désincarnée, cet 'aller retour' se déroule au contraire dans un village très traditionnel et enraciné dans un climat étrange teinté de nostalgie. Ces deux récits sont d'ailleurs relié, mais ce récit se suffit amplement à lui-même.

Raconter l'histoire n'aurait guère de sens. Basile Far 'enquête sur une disparition' dans un village du côté du Canal du Midi. Mais quelle étrange enquête puisqu'il se contente d'errer sans but.

Narré essentiellement à travers une voix off monocorde (qui, à une seul moment passe de la troisième à la première personne), ce récit monochromatique et brumeux invite à la contemplation. Bézian réussit admirablement à traduire cet aspect contemplatif. Son dessin et surtout sa mise en page donne corps à ce voyage immobile.

Sans doute trop long, mais pas sans intérêt.
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Aller-retour

La mémoire qui s'y déploie dans ses tours et ses détours doit beaucoup aux réminiscences de Bézian, un auteur rare aux intuitions étincelantes.
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Aller-retour

L’homme se perd dans le paysage et dans les pensées qui le hantent. Le lecteur aussi, comme pris dans un rêve où le sensitif a clairement pris le pas sur le sens. Le décor désuet et la végétation décharnée proposent une expérience dérangeante au possible, celle d’un dépaysement total dans un terrain connu, à moins qu’il ne s’agisse du contraire ; le processus renvoyant chacun à ses propres fantômes. Hypnotique !
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Aller-retour

Le livre que j'ai choisi s'appelle "Aller-Retour" de Bézian. L'éditeur de ce livre est DELCOURT. C'est une bande dessinée sombre.

Il n'y a qu'un seul personnage principal: un détective d'une agence d'assurance, Basile Far. Cette histoire se déroule dans son village d'enfance, au sud de la France. Basile est une personne très solitaire et refuse toute conversation. L'auteur veut nous faire croire que Basile Far enquête sur un crime. Mais en fait, Aller Retour signifie qu'il veut retrouver les sensations de sa jeunesse à travers différents endroits, différentes odeurs.

J'ai trouvé ce livre un peu ennuyeux. Durant toute l'histoire il n'y a que de la narration et peu de dialogue. De plus, le graphisme est très sombre et lugubre. Par contre, le dessin de Basile Far m'a plu par son physique grand, massif et mou. Je l'ai trouvé même sympathique.

Je noterai ce livre 2 étoiles sur 5.
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Aller-retour

Onirique, elliptique, poétique... Cette bande dessinée est tout cela à la fois au travers des pérégrinations, tant physiques que mentales, du héros apparemment détective arrivé dans un petit village pour une enquête dont l'objet reste flou. Le trait et les couleurs, sobres et élégants, ajoutent à cette dimension.
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Aller-retour

Frédéric Bézian tisse ici un parcours complexe, poétique et beau. D’un trait élégant, discret, il constitue comme une faille temporelle, habitée par un anti-héros hermétique et émouvant.
Lien : http://www.bodoi.info/critiq..
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Aller-retour

Dans « Aller-retour » le talentueux (et malheureusement pas très sympathique) Frédéric Bézian invite à suivre les pas de Basile Far, un détective pour une compagnie d’assurance qui enquête sur une mystérieuse disparition.



Situant son récit sur le lieu de sa propre enfance, l’auteur plonge le lecteur dans un petit village du Languedoc où le temps semble s’être arrêté. C’est dans ce décor propice au développement d’un bon polar des années 60, que l’on suit les errances d’un étrange bonhomme. Venu enquêté sur une disparition, l’imposant personnage semble cependant vite se perdre dans ses propres pensées. Le thriller fait alors place à un voyage introspectif nourrit par d’anciens souvenirs et des sensations qui réveillent les fantômes du passé. Les lieux du crime sont ceux de l’enfance et l’investigation est dès lors remplacé par des flâneries qui dressent le portrait d’un étrange personnage.



Graphiquement, l’auteur étale une nouvelle fois tout son savoir-faire. Englobant son récit en noir et blanc de quelques pages en couleurs, comme pour mieux souligner ce retour en arrière, sur les traces d’un passé figé dans le temps, Bézian démontre sa capacité à installer une atmosphère pesante et envoûtante. Usant d’un trait hachuré parfaitement maîtrisé, il anime ses personnages tels des fantômes qui sillonnent les ruelles d’un village ayant échappé aux effets du temps, renforçant ainsi l’impression de s’enfoncer dans les méandres de la mémoire hantée de cet être déroutant. Une approche graphique qui laisse également une totale liberté à ce texte en voix-off qui accompagne brillamment les errances de Basile.



Arrivé à la fin de l’album, conquis par l’originalité du graphisme et de cette narration intimiste emplie de poésie, le lecteur friand d’intrigues policières rondement menées ressortira cependant déçu. Le bédéphile qui saura faire l’impasse sur la finalité de cette investigation, tout en savourant le rythme lent et contemplatif de ce récit plus difficile d’accès, sera par contre comblé.
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Aller-retour

Aller-retour est un bel album qui raconte les souvenirs, la vie qui s'effiloche, les pleins et les déliés d'une existence de petit chemin. Il se lit comme une rêverie sur un homme à l'imper trop grand, à la démarche lourde et au regard d'ailleurs.
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Archipels

Deux hommes dans un terrain vague attendent un hypothétique coup de téléphone.

Le premier homme est grand et mince tandis que le second à l'opposé, est petit et gros. L'un est vif et bavard, l'autre lit Proust ou écrit quelques notes dans un carnet selon l'humeur.

Et puis?

Et puis rien. Bézian adapte à la bande dessinée le huis clos théâtral cher à Beckett. Très écrit, cette suite de dialogues savoureux se déguste sans amertume. Quelle jubilation de voir et d'entendre ces personnages tour à tour hésiter, se méprendre, se déchirer, aller et venir sur cette scène!

Bézian monte en épingle une situation inextricable, absurde (deux hommes attendent déséspérement que d'une cabine téléphonique retentisse une hypothétique sonnerie, synonyme de libération). S'il sonne, nous sommes libres mais finalement, tandis que nous attendons qu'il sonne, nous en sommes on ne plus les esclaves enchaînés. Asservis à une conjecture.

Et c'est cette hypothèse de la fuite, celle que partagent le lecteur et les deux personnages, qui fait de cet "archipels" une démonstration époustouflante du talent de Bézian. Tant que nous envisageons la possibilité d'une sonnerie, d'une soustraction à cette attente, nous sommes liés à ses hommes, condamnés à espérer le même dénouement qu'eux.

La justesse de la situation associée au talent graphique de Bézian font de cette absurdité l'une des bande dessinées les plus maîtrisées qui soient. Les scénettes se découpent si facilement que pour nous, lecteurs, la limpidité du dénouement ne semble pas faire de doute.

Et pourtant, Bézian nous prend à contre pied, nous trompe tout comme il trompe ses personnages. Qu’attendiez-vous au juste ? Un coup de téléphone ? Vraiment ?

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Bourdelle, le visiteur du soir

A peine la BD ouverte que déjà je me retrouvais dans ce musée : le "petit" Musée Bourdelle !

Tout se passe en une nuit ; au bleu profond de la nuit dans le patio, la nuit dans les couloirs et les salles de la maison de M. Bourdelle répond le jaune doux des lumières repoussant le sombre de la nuit.

Il fait nuit noire et une silhouette s'introduit dans une propriété par les toits. La silhouette chute. Drame commenté par les bustes d'un des ateliers. Mais la silhouette se glisse entre les statues monumentales, danse et reprend les pauses de ces formidables héros figés dans la pierre, en plein dynamisme. Et puis la silhouette écoute aux portes, les conversations de M. Bourdelle avec M. Rodin ou avec M.Giacometti. et va exprimer son admiration et sa passion au Maître, maître des lieux et un des plus importants sculpteurs du vingtième siècle.

Leur point commun (puisque l'un est danseur et l'autre sculpteur) : le corps dans toute la beauté de sa force et de son mouvement. Et, doucement, on reprend pied dans la réalité, même si la silhouette blessée voit se pencher sur lui les secours en les voyant sous les traits de sa passion : tous ces bustes, ces formidables statues pour lesquels il a pris tous les risques.

Avec des traits nerveux M. Bezian capte toute la force et la beauté de ces oeuvres. L'adjectif qui me vient à l'esprit pour qualifier cette BD : fulgurant. Comme le rêve d'un passionné dans le lieu de sa passion, et frappe l'esprit par son éclat sombre et virevoltant comme une danse d'Isadora Duncan.
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Chien rouge Chien noir

Déniché chez un soldeur, pas un bouquiniste, non, plutôt dans un lot qui doit avoir échappé au pilon. Bézian est un auteur que j’affectionne, j’étais étonné de trouver ce nom parmi les œuvres condamnées. Son trait est très anguleux, les équilibres entre le noir et le blanc toujours tracé au couteau, cinglant, coupant les illustrations à la machette, ici, une deuxième encre, un bleu vient renforcer les volumes et participer à la lacération des images. Ses histoires sont souvent cultivées, très référencées, ici, j’avoue que ce n’est pas évident de s’y retrouver, je vous invite d’ailleurs à lire la critique de Thyuig qui semble en avoir déniché plus que moi. C’est le type d’œuvre ouverte, pouvant déboucher sur plusieurs interprétations.





Dans presque toutes les planches, certaines vignettes semblent absentes, un carré blanc, vierge, encadré de rouge, un rouge qui nous met hors du récit. On retrouve les images absentes en fin d’album, illustrations en monochrome rouge, comme des vignettes à découper pour combler les trous, mais le propos est détaché de l’histoire, complètement mystique, fantastique. L'histoire, c’est un peu En attendant Godot, tout semble tourner autour d’un personnage absent, Lou a disparu, René est perturbé, certains personnages n’en ont carrément rien à faire, en réalité il n’y a pas réellement d’histoire, on suit un personnages au bar, dans les soirée, comme dans l’Ulysse de James Joyce. Je crois bien que je serai obligé de le relire, je n’en dirais pas plus après cette première lecture, c’est une bande dessinée très expérimentale, qui offre une façon différente de lire une bande dessinée, c’est très ambitieux, mais un peu impénétrable, je comprends assez bien qu’elle n’ait pas trouvé son public, car ça serait plutôt au public de la trouver, même après l’avoir lue. Je ne regrette pas de lui avoir donné une chance d’échapper au pilon, je ne saurais dire pourquoi, peut-être parce que j’aime les nouvelles expériences.
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Chien rouge Chien noir

« Chien rouge chien noir » commence par une disparition. Ici ce n’est pas le E qui manque à l’appel, mais bien Lou, qui n’est pas celle d’Apollinaire mais bel et bien un jeune homme. Tout comme dans « Archipel » Bézian montre une nouvelle fois qu’il est un auteur érudit, laquelle érudition se déverse naturellement et donc littérairement et littéralement dans ses œuvres. Car ici il est question de littérature, enfin pour être exacte, de l’état d’âme du littérateur. Lou est un musicien qui brille dans ce récit par son absence. En somme on n’entend jamais sa musique, la bande dessinée est l’art du muet, du texte et de l’image sans son. D’où l’intérêt de Bézian d’interroger son média au travers de l’absence d’un musicien et donc de musique dans un univers littéralement littéraire.

L’autre invité de choix de ce roman est James Joyce et son Ulysse, œuvre remarquable et incontournable, fondamentale et certainement à la base de la littérature du 20ème siècle. La marque du grand irlandais intervient dans les trous du récit que laisse volontairement Bézian. Il s’agit de cases vides, cerclées de rouge. Cette sorte de déconstruction du récit, lequel ne subsiste parfois que dans une seule case par planche, permet à l’auteur de concentrer sa plume sur l’action, sur sa densité. Mais que perd-on alors du récit ? Pourquoi ce vide ?

Sans doute parce qu’il se ne passe finalement pas toujours quelque chose d’essentiel dans une histoire, et qu’il faut bien que l’auteur taille au marqueur rouge dans son sujet.

Apollinaire est venu pour Lou, Perec pour sa disparition, Joyce pour Ulysse et sa construction elliptique, Nathalie Sarraute les rejoint alors que l’action se passe dans l’appartement d’un vieil écrivain. Sur ses étagères, parmi les rayonnages de livres, le lecteur distingue la clef de l’œuvre « le portrait d’un inconnu », œuvre qui voit son auteur Nathalie Sarraute parfaire avec systématisme sa maîtrise des oppositions.

« Chien rouge chien noir » recoupe tout cela en une véritable histoire, la quête d’une personne disparue mais qui ne l’est peut-être que pour les survivants. Ce qu’on remarque dans « la disparition » de Perec ce n’est pas le E, mais son absence. Tout comme l’être qui vous manque aura plus d’intérêt à vos yeux que celui qui vous entoure quotidiennement.

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Docteur Radar, tome 1 : Tueur de savants

Le docteur Radar fait partie de ces personnages fictifs de génie du mal dont il faut aller chercher l'inspiration dans ces personnages d'un romantisme du début du XXe siècle. le docteur Radar se déguise, on ne connaît pas son visage, c'est une sorte de Fantômas, de tueur sans âme, de calculateur machiavélique et un peu savant fou par-dessus le marché.

Le trait de Bézain est sec, agressif, anguleux et vigoureux, les couleurs sont posées en aplats, avec une gamme primaire brute, des bleus, des jaunes, des rouges, des verts, en aplats géométriques posés à la manière d'un Mondrian énervé, cette artificialité brute des couleurs contraste avec la vivacité des mouvements, des postures. Les personnages ne sont pas toujours facile à reconnaître, mais cela apporte une ambiance inquiétante, toujours sous tension. Personnellement, j'aime beaucoup le style de Bézian, il confère une ambiance si particulière à ses histoires.

Ferdinand Straub, gentleman détective, est à la lutte contre ce Docteur Radar qu'il pourchasse inlassablement. le style du récit est dans le ton des aventures de Fantômas et autres personnages du même genre, travestissement, cannes épées, flics à chapeaux melons et grandes moustaches, les hommes de mains du méchant jouent du couteau et fréquentent les faubourgs malfamés, tous les ingrédients du récit de genre sont là, le charme rétro opère, le tout dans un rythme soutenu et un suspense intense.

Je lirai certainement la suite.

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Docteur Radar, tome 1 : Tueur de savants

Un tueur qui tue des savants travaillant sur l'espace. Mais qui est ce fameux docteur radar?

Une BD dont le scénario est intéressant mais tout est gâché par des dessins qui voudraient exprimer le mouvement mas qui ressemblent à des gribouillis. Pas aidés par une colorisation unique et sombre sur beaucoup de cases.

Une déception.
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Docteur Radar, tome 1 : Tueur de savants

Des savants se font assasiner et cela interpelle un gentleman détective qui décide de mener l'enquete.. le tout dans les bas fonds parisiens des années 20.



L'histoire en elle même n'est déjà pas très originale, mais elle n'est pas non plus égayée par des graphismes fantastiques loin de là. Mais il faut avouer que même si le coup de crayon est assez simplisite il correspond bien a l'athmophère de cette BD.

Je m'attendais franchement a quelque chose de plus passionnant mais l'intrigue se tient quand même tout au long de la lecture.
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