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Critiques de Frédéric Bézian (93)
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Docteur Radar, tome 1 : Tueur de savants

♫Un jour, j'irai sur la lune, un jour, j'irai

Et si j'disais que j'en étais sûr, j'te mentirais

Et je sais qu'elle me voit

Parce que je la vois aussi

Alors je la montre du doigt

Et ça devient possible

Un jour, je serai fou

J'aurai fait le tour de la Terre

J'aurai rayé chaque ligne de la grande liste de mes rêves♫

-BigFlo et Oli - 2018 -

---♪---♫---🌓---🧐---🌗---♫---♪---



1920-Conquérir l'espace-La grande Idée ou balivernes !?

Quelques exaltés croient aux délires de Jules Verne.

"Le premier à marcher sur la lune, ce sera moi ! Docteur Radar !! Et de là-haut, je bombarderai la Terre ! Je détruirai les villes et les pays jusqu'à ce qu'on me nomme 𝓓𝓲𝓬𝓽𝓪𝓽𝓮𝓾𝓻 𝓤𝓷𝓲𝓿𝓮𝓻𝓼𝓮𝓵 !!"

Milord, tu m'aimes parce que je suis belle !?

Nan, t'as le cul rare, t'es la plus cruelle !

Bande de rastaquouères vs Grand Seigneur

Le patron ne fait jamais d'erreur

Crimes rocambolesques, scorpion chez Maxim's,

S'envoyer des dry, au Gordon et des Pimm's

Number one, horribeul , accent anglophone

Simsolo s'applique quand Bézian griffonne

Je cherche en qui croire

J'arrive, j'arrive, une suite pour le Docteur Radar ...
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Les garde-fous

Bien que se terminant en queue de poisson, je trouve cette BD, tout simplement magistrale !

Quelle ambiance ! Quelle coloration ! Un scénario sobre et subtil. Des phrases qui font mouche, sans paraître artificielles.



La spacieuse villa moderne, entourée d'un lac et d'une pinède, aux lignes épurées et aux larges baies vitrées, conçue par Olivier Bézian (frère de l'auteur ?) devient personnage à part entière et symbole de la dialectique : enfermement/ liberté.



Le titre renvoie à la fois à la notion de santé mentale et d'architecture, puisqu'il désigne aussi une rambarde. Je suis d'ailleurs arrivée à cette « pépite » en demandant à notre libraire adoré (qui ne se reconnaîtra peut-être pas, mais que je remercie pour sa sagacité) un cadeau potentiel pour ma fille qui veut devenir architecte. Comme moi, elle a adoré.



Menant l'enquête j'ai même appris que « dans le domaine des sciences sociales on parle de la sociologie comme discipline de vigilance, comme garde-fou par rapport aux réflexes axiologiques et cognitifs qui caractérisent la connaissance naturelle du monde social que possède chaque individu ». Une belle étude sociologique d'archétypes comme l'écrivain/éditeur, le critique de musique ou le commandant de police.



Je tiens à rajouter trois mentions qui se veulent volontairement lapidaires : « Au moins pour PLAYTIME, ce livre est dédié à Jacques Tati » (l'auteur), l'opéra de Pelléas et Mélisande de Claude Debussy et Othello de William Shakespeare, puis Orson Welles.



C'est, comme disent d'aucuns, « glaçant » à souhait, mais on en redemande.
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Paroles de taulards

Les gardes à vue, la prison, les barreaux, les matons, le parloir... comment ces hommes en sont-ils arrivés là? Qu'ont-ils fait (ou refait pour certains) pour se retrouver derrière les barreaux? Quel regard la société porte-t-elle sur les taulards? Et, plus encore, sur ces ex-taulards? Et eux, quel regard portent-ils sur eux-mêmes?



L'association Bd Boum a poussé les portes de la Maison d'arrêt de Blois et deux de ses membres sont allés rencontrer les détenus. Après avoir discuté, échangé, donné et reçu pendant plusieurs semaines, elle a confié ses récits à Corbeyran qui, lui-même, a retravaillé avec eux. Une palette de dessinateurs, d'Etienne Davodeau à Edmond Baudouin en passant par Alfred ou Régis Lejonc, a illustré tous ces récits. Fruit d'un travail de 16 mois, ces Paroles de taulards nous livrent un certain regard sur la prison et sur ses conditions de vie. Non sans rappeler que la punition infligée à ces détenus doit les aider et non les anéantir ou les durcir. Le but est louable et nous incite ainsi à considérer ces personnes en tant que telles. Ces tranches de vie sont profondément humaines et empreintes d'une certaine justesse, le style de chaque dessinateur renforçant ces récits.



Juste quelques Paroles de taulards...
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Docteur Radar, tome 1 : Tueur de savants

Des savants se font assasiner et cela interpelle un gentleman détective qui décide de mener l'enquete.. le tout dans les bas fonds parisiens des années 20.



L'histoire en elle même n'est déjà pas très originale, mais elle n'est pas non plus égayée par des graphismes fantastiques loin de là. Mais il faut avouer que même si le coup de crayon est assez simplisite il correspond bien a l'athmophère de cette BD.

Je m'attendais franchement a quelque chose de plus passionnant mais l'intrigue se tient quand même tout au long de la lecture.
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Karoo (BD)

Libre adaptation du roman de Steve Tesich que j’ai aimé pour ce côté anti-héros attachant. Consultant dans le cinéma, la vie de Karoo va basculer quand il reconnaît la voie d’une figurante qui va le ramener au temps de l’adoption de son fils. Un graphisme aux traits acérés qui va bien avec le cynisme de cette histoire.
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Docteur Radar, tome 1 : Tueur de savants

Le docteur Radar fait partie de ces personnages fictifs de génie du mal dont il faut aller chercher l'inspiration dans ces personnages d'un romantisme du début du XXe siècle. le docteur Radar se déguise, on ne connaît pas son visage, c'est une sorte de Fantômas, de tueur sans âme, de calculateur machiavélique et un peu savant fou par-dessus le marché.

Le trait de Bézain est sec, agressif, anguleux et vigoureux, les couleurs sont posées en aplats, avec une gamme primaire brute, des bleus, des jaunes, des rouges, des verts, en aplats géométriques posés à la manière d'un Mondrian énervé, cette artificialité brute des couleurs contraste avec la vivacité des mouvements, des postures. Les personnages ne sont pas toujours facile à reconnaître, mais cela apporte une ambiance inquiétante, toujours sous tension. Personnellement, j'aime beaucoup le style de Bézian, il confère une ambiance si particulière à ses histoires.

Ferdinand Straub, gentleman détective, est à la lutte contre ce Docteur Radar qu'il pourchasse inlassablement. le style du récit est dans le ton des aventures de Fantômas et autres personnages du même genre, travestissement, cannes épées, flics à chapeaux melons et grandes moustaches, les hommes de mains du méchant jouent du couteau et fréquentent les faubourgs malfamés, tous les ingrédients du récit de genre sont là, le charme rétro opère, le tout dans un rythme soutenu et un suspense intense.

Je lirai certainement la suite.

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Donjon Monsters, Tome 10 : Des soldats d'ho..

Cet album de la série est assez déconcertant.

Le graphisme est brut, agressif, vif, les personnages sont des silhouettes hachurées nerveusement, les couleurs restent dans des tons naturels et neutres, de gris et d’ocres. Pas de phylactères, et un texte en voix off. Le récit est raconté par le personnage principal, et on constate très vite qu’il ne brille pas par son intelligence. Gorg et son frère Karg, soldats de la Géhenne, sont entraînés et conditionnés pour garder une porte du donjon. Karg faillira à sa tâche et Gorg devra alors l’exécuter. Le récit est sombre, morbide, il y a une pointe d’humour qui accompagne le récit, un humour très cynique, autour de la situation du soldat conditionné à exécuter les ordres sans se poser de questions. Gorg ne s’en pose pas la moindre, mais en suivant ses réflexions, on s’enfonce mollement dans cette ambiance, ça fonctionne parfaitement, le dessin s’accorde à la noirceur du récit, on se retrouve en accord avec les pensées de Gorg, la cruauté et l’horreur ne nous troublent même pas alors que les ordres contradictoires posent de véritables problèmes. Il y a une lenteur, une torpeur dans le rythme et l’ambiance qui nous anesthésie. Notre pensée, dans un premier temps, ne va pas plus loin que celle de Gorg et au final, on en ressort bouleversé. Le rapprochement est peut-être osé, mais ça m’a fait penser à “La mort est mon métier” de Robert Merle.

Sans doute un des plus sombres épisodes de la série, Sfar et Trondheim réalisent un coup de maître en proposant un récit grave et pesant. Le travail de Bezian renforce cet aspect de façon remarquable, très juste, se concentrant sur l’essentiel. Cette histoire, c’est surtout un ton et une atmosphère pour illustrer un propos loin d’être léger.

Tous les albums de la série Donjon sont différents, chacun possède ses particularités, certains semblent sortir du cadre, comme celui-ci, et la surprise est au rendez-vous pour notre plus grand bonheur.
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Chien rouge Chien noir

Déniché chez un soldeur, pas un bouquiniste, non, plutôt dans un lot qui doit avoir échappé au pilon. Bézian est un auteur que j’affectionne, j’étais étonné de trouver ce nom parmi les œuvres condamnées. Son trait est très anguleux, les équilibres entre le noir et le blanc toujours tracé au couteau, cinglant, coupant les illustrations à la machette, ici, une deuxième encre, un bleu vient renforcer les volumes et participer à la lacération des images. Ses histoires sont souvent cultivées, très référencées, ici, j’avoue que ce n’est pas évident de s’y retrouver, je vous invite d’ailleurs à lire la critique de Thyuig qui semble en avoir déniché plus que moi. C’est le type d’œuvre ouverte, pouvant déboucher sur plusieurs interprétations.





Dans presque toutes les planches, certaines vignettes semblent absentes, un carré blanc, vierge, encadré de rouge, un rouge qui nous met hors du récit. On retrouve les images absentes en fin d’album, illustrations en monochrome rouge, comme des vignettes à découper pour combler les trous, mais le propos est détaché de l’histoire, complètement mystique, fantastique. L'histoire, c’est un peu En attendant Godot, tout semble tourner autour d’un personnage absent, Lou a disparu, René est perturbé, certains personnages n’en ont carrément rien à faire, en réalité il n’y a pas réellement d’histoire, on suit un personnages au bar, dans les soirée, comme dans l’Ulysse de James Joyce. Je crois bien que je serai obligé de le relire, je n’en dirais pas plus après cette première lecture, c’est une bande dessinée très expérimentale, qui offre une façon différente de lire une bande dessinée, c’est très ambitieux, mais un peu impénétrable, je comprends assez bien qu’elle n’ait pas trouvé son public, car ça serait plutôt au public de la trouver, même après l’avoir lue. Je ne regrette pas de lui avoir donné une chance d’échapper au pilon, je ne saurais dire pourquoi, peut-être parce que j’aime les nouvelles expériences.
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Paroles de taulards

" le monde carcéral est un monde à part, mais qui ne doit pas pour autant être oublié. Ses occupants sont punis ; la punition doit les aider. Pas les durcir, ni les anéantir "

Du coup l'association Bd boum, organisatrice du festival de Blois, a eu l'idée de ce recueil. Dans un premier temps ils ont rencontré les détenus de la maison d'arrêt de leur ville pour glaner des anecdotes, des histoires qu'ils ont ensuite confiées au scénariste Éric Corbeyran qui les a retravaillées avec les intéressés. À leur tour, les dessinateurs Étienne Davodeau, Jean-Michel Lemaire, Marc Antoine Mathieu, Matthys, Olivier Bélion, Christopher, Michel Gressin, Bezian, Jean-Philippe Peyraud, Jean-Philippe et Régis Le Jonc, Richard Guérineau, Alfred et Edmond Baudoin ont mis en images ces scénarii.

L'intention et noble, les épisodes sympathiques mais j'ai vraiment du mal avec les nouvelles, les formats trop courts. Par contre j'ai découvert de talentueux dessinateurs aux styles très différents et c'est ce que je retiendrai de ce livre... j'ai noté 6 noms à suivre
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Le Courant d'Art : De Byrne à Mondrian - De M..

Bézian prend le risque d’établir un parallèle entre un mathématicien du XIXe siècle, Oliver Byrne, et un peintre du XXe, Piet Mondrian. Ce lien est sans doute un peu abusif ou du moins présomptueux vis à vis de l’histoire de l’Art, pour ma part, j’applaudi l’audace et le talent mis au service de cette hypothèse. Je ne connaissais pas Oliver Byrne, par contre Piet Mondrian et les mouvement De Sijl et du Bauhaus sont loin d’être des inconnus pour moi. Il est évident qu’il y a un aspect très “scientiste” dans la démarche des ces mouvements artistiques et particulièrement axée sur les mathématiques. Bezian nous propose là une interprétation très intelligente sur l’œuvre de Mondrian, en utilisant dans son graphisme et sa colorisation une utilisation et réécriture de cette oeuvre picturale. Il nous met sur la voie dès le début de la vie d’Oliver Byrne avec la représentation des champs irlandais quadrillés de murs de pierres. et tout du long du récit, il va semer les similitudes de l’environnement avec la peinture de Mondrian et les mathématiques de Byrne. C’est une véritable démonstration, édifiante et éclairante. De plus l’objet livre est superbe, il n’y a pas de reliure, le livre est en accordéon, présentant une longue fresque avec d’un côté Oliver Byrne et de l’autre Piet Mondrian. Donc on peut commencer par lire le côté consacré à Byrne avant celui consacré à Mondrian ou l’inverse. J’adore les récits sur les artistes plasticiens quand ce ne sont pas de simples biographies mais quand ce sont de véritables interprétations subjectives de l’oeuvre, quand l’auteur de bande dessinée se dévoile et ose soumettre son point de vue personnel, ici c’est le cas et le résultat est magnifique.
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Docteur Radar, tome 2 : Terreur en Italie

Début des années 20, Ferdinand Staub reprend sa recherche du terrible docteur Radar. L’aventure va le mener jusqu’à Milan.



Dessin anguleux, tiré au couteau, couleurs en aplats aux teintes contrastées, l’atmosphère est sombre et inquiétante. L'ambiance a un ton désuet, avec des policiers en imper et chapeau melon, une cantatrice d’opéra, de vieilles voitures des années 20, quelques chemises brunes qui surveillent la cité italienne, un héros tout droit sorti des romans feuilletons du début du XXe siècle, et un méchant dans le genre de Fantomas.



C’est cet aspect rétro qui donne tout le charme de cette aventure, avec une pointe de dérision sur ce genre littéraire à débusquer entre les cases. Les angles de vues sont en perpétuel mouvement, les postures des acteurs nous rappellent le cinéma muet de l’époque, le ton est théâtral et spectaculaire, les dialogues insufflent une dramaturgie exagérée et redondante : “Ma bombe est d’une puissance colossale” dit-il avec la main levée et les doigts crispés devant son visage.



Personnellement, j’aime beaucoup le graphisme sec de Bezian, un curieux mariage entre Piet Mondrian et Honoré Daumier. Ce style s’accorde à cette aventure, il est à l’image de cette période des années 1920, innovante en peinture, en création graphique, riche en inventivité et encore bercée par un romantisme sombre et lyrique avec ses feuilletons populaires.



Simsolo et Bézian renouvellent ce genre avec une certaine fraîcheur et une tension nouvelle, loin des académismes. Personnellement, j'aime ce type de prises de risques, et là, c’est très réussi.



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Ne touchez à rien

Une bonne histoire de maison hantée. Les planches sont torturés et donnent le ton. J'ai beaucoup aimé les décors détaillés et la construction du récit. Quatre histoires se réunissant pour n'en faire qu'une. J'ai détesté les dessins des personnages et l'écriture quelquefois illisible. Une lecture mitigée donc.
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Les garde-fous

Alors là… j’avoue, je suis soufflée…. soufflée par cette découverte qui me laisse sidérée par tant d’émotions nouvelles à la lecture d’une BD. J’ai été quasi envoûtée, hypnotisée par le graphisme, la sophistication du dessin. Les couleurs utilisées sont à ce jour ce que j’ai trouvé de moins conventionnel dans une BD. Tantôt froides, souvent pâles, elles épousent le récit avec audace.

Les personnages, silhouettes fluides, souvent en mouvement, incarnent un mystère un peu inquiétant. Le décor principal est une maison à l’architecture moderne, sobre, minimaliste et luxueuse (l’album est dédié à Jacques Tati), tantôt refuge, tantôt prison, une « cage », comme le dit l’un des protagonistes. Le volume de chaque pièce figure l’espace infini où l’on peut définitivement se perdre. Alentour, le lac semble un réceptacle stagnant de tous les marasmes des personnages. Au-delà, la forêt, ses arbres aux silhouettes inquiétantes et tronquées sont comme des points d’interrogation : sont-ils le lieu de la sécurité ou du danger ?

Le récit est un polar, haletant jusqu’au dénouement. La facture de l’histoire est assez classique, mais le traitement est si original que j’ai dévoré chaque case fébrilement. Certains cadrages sont d’une beauté extraordinaire, magique. Je revois Orson Welles dans Othello projeté sur l’écran géant d’une immense pièce. Je revois une tache de sang qui hurle soudain dans le silence blafard. Je revois une maison engloutie sous une eau verdâtre. La psychologie des personnages est elle aussi minimaliste, mais peu importe, l’histoire est au fond secondaire. Ce qui compte, c’est l’ambiance, l’atmosphère, l’irréalité des lieux comme des choses et des paroles. Même la police de caractère du texte est étrange et ensorceleuse. L’auteur est un alchimiste, son album une œuvre d’art.

Je n’en resterai pas là avec Frédéric Bézian.


Lien : http://parures-de-petitebijo..
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Docteur Radar, tome 1 : Tueur de savants

L’histoire du Docteur Radar avait pourtant bien commencé. Dans l’ambiance schizophrène des années 1920, entre le glauque des bas-fonds parisiens et le luxe du restaurant Maxim’s, Ferdinand Straub se lance à la poursuite d’un mystérieux tueur… Sa caractéristique : n’éliminer que les gros cerveaux, et plus particulièrement lorsqu’ils travaillent à la conquête spatiale.





A quoi ressemble un tueur de savants ? On aimerait qu’il soit aussi virtuose de la criminalité que ses proies maîtrisent l’art scientifique. On aimerait aussi que l’intrigue soit aussi innovante que la mise au point d’un astronef performant –car il semblerait que cette perspective soit à la source des crimes commis par le Docteur Radar. Malheureusement, en fait de virtuosité, les déguisements suffiront, et l’originalité de la composition est à peine graphique, absolument pas scénaristique. La science ne serait-elle que répétition ?
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Donjon Monsters, Tome 10 : Des soldats d'ho..

Voilà, cela fait maintenant une dizaine d'heures que j'ai terminé Des soldats d'honneur, et je me retrouve comme deux ronds de flan pour écrire une chronique. Je ne sais absolument pas par quel bout prendre mon ressenti et toutes les sensations qui se bousculent au portillon de mes petits doigts gourds dont l'oeil est rivé sur le pas en avant que va faire la littérature... Voilà que je me mets à écrire comme le maire de Champignac, l'heure est grave.



La BD nous présente deux frères, Görk et Krag, gardes dans le Donjon. Ils s'ennuient, car ils n'ont rien à faire. Ils aimeraient bastonner, trucider et manger leur adversaire. Mais il se présente tellement peu de monde. On comprend vite que l'obéissance au Grand Khan est ultime, cruciale et ne peut être remise en question.



Or, un jour, un gaillard se présente. Görk est de repos. Krag se fait défoncer et laisse passer l'intrus. Il sera châtié pour cela. Et c'est son frère qui est chargé de l'accompagner jusqu'au désert, de lui couper les ailes et de le laisser mourir. C'est un honneur pour Görk de mener son frère vers un juste châtiment. Obéir au Grand Khan est un honneur suprême. Sauf que les choses ne se passent pas toujours comme prévu...



Ce tome bouscule pas mal de choses. L'honneur, l'obéissance, le respect, les traditions... voilà déjà un bel ensemble de concepts qui se font sauvagement revisiter par les auteurs. le fait qu'il n'y ait pas de dialogue, mais que tout le récit se fasse en voix "off", raconté par Görk, cela ajoute à la dramatisation de l'ensemble. Sfar et Trondheim au scénario... c'est du lourd. Les présupposés graphiques de Bezian m'ont rebuté au départ, et ont fini par s'immiscer profondément en moi à mesure que je m'immergeais dans le récit. C'est prenant et déstabilsant en ce qui me concerne. J'adore ça.
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Bourdelle, le visiteur du soir

A peine la BD ouverte que déjà je me retrouvais dans ce musée : le "petit" Musée Bourdelle !

Tout se passe en une nuit ; au bleu profond de la nuit dans le patio, la nuit dans les couloirs et les salles de la maison de M. Bourdelle répond le jaune doux des lumières repoussant le sombre de la nuit.

Il fait nuit noire et une silhouette s'introduit dans une propriété par les toits. La silhouette chute. Drame commenté par les bustes d'un des ateliers. Mais la silhouette se glisse entre les statues monumentales, danse et reprend les pauses de ces formidables héros figés dans la pierre, en plein dynamisme. Et puis la silhouette écoute aux portes, les conversations de M. Bourdelle avec M. Rodin ou avec M.Giacometti. et va exprimer son admiration et sa passion au Maître, maître des lieux et un des plus importants sculpteurs du vingtième siècle.

Leur point commun (puisque l'un est danseur et l'autre sculpteur) : le corps dans toute la beauté de sa force et de son mouvement. Et, doucement, on reprend pied dans la réalité, même si la silhouette blessée voit se pencher sur lui les secours en les voyant sous les traits de sa passion : tous ces bustes, ces formidables statues pour lesquels il a pris tous les risques.

Avec des traits nerveux M. Bezian capte toute la force et la beauté de ces oeuvres. L'adjectif qui me vient à l'esprit pour qualifier cette BD : fulgurant. Comme le rêve d'un passionné dans le lieu de sa passion, et frappe l'esprit par son éclat sombre et virevoltant comme une danse d'Isadora Duncan.
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Ne touchez à rien

C’est une histoire étrange, fantastique, une histoire de maison hantée qui se passe à Bordeaux. Elle s’étale sur plusieurs époques, allant de 1890 à 1999. Les propriétaires d’avant 1890 ont accepté de vendre leur maison à condition que le nouveau propriétaire ne touche à rien, les peintures, les animaux empaillés et y compris leur propre corps, empaillés aussi et trônant dans la véranda. Le graphisme anguleux de Bézian et les couleurs sombres, naturelles en aplats aux nuances subtiles accentuent le côté inquiétant de l’histoire. Les détails d’architecture sont apportés méticuleusement, les vignettes s’articulent avec beaucoup de jeux d’ombres et de silhouettes. Tout cela nous offre un voyage hypnotique dans le temps, dans l’histoire de Bordeaux et dans les mystères envoûtants à la manière de la littérature gothique. Certains personnages de l’histoire perçoivent cette magie, les autres, non, tant pis pour eux… J’espère que les lecteurs feront partie de la première catégorie, vous pouvez toujours essayer, à vos risques et périls…

Bonne lecture et surtout, ne touchez à rien…
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Paroles de taulards

Cette bande dessinées est une suite de petites histoires dessinées, comme des nouvelles, sur la vie en prison.



L'intérêt de cet album, c'est que ces histoires sont celles de vrais "taulards", scénarisées par Corbeyran et dessinées par plusieurs dessinateurs : Etienne Davodeau, Régis Lejonc, Jean-Michel Lemaire, Marce-Antoine Mathieu, Matthys, Olivier Berlion, Christopher, Michel Crespin, Bézian, Jean-Philippe Peyraud, Richard Guérineau, Alfred, Edmond Baudoin (j'espère que je n'ai oublié personne... Je suis étonnée que Delcourt ne mette pas le nom de tous les dessinateurs sur la page consacrée à cet album...)



A la suite de discussions et d'entretiens, des prisonniers se sont confiés sur leur vie quotidienne, leur perception de la vie carcérale. C'est vraiment très intéressant car c'est un album qui met l'humain en avant. Ce sont des tranches de vie, des angoisses, des traumatismes, basés sur le ressenti des prisonniers sur leur vie.



C'est très fort et les dessins servent très bien le sujet.
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Le Courant d'Art : De Byrne à Mondrian

Les formules mathématiques d'Olivier Byrne ont-elles inspiré Pietr Mondrian dans ses oeuvres? D'après ce livre, c'est plausible. Le texte m'a paru néanmoins très insuffisant pour développer avec efficacité cette théorie. Les dessins sont très réussis et le choc des couleurs vives et sombres porte une belle dimension. Personnellement, je n'ai pas accroché à la globalité de cette BD.
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Les garde-fous

"Les garde-fous".

Qui sont les fous ? Qui sont les gardes ?

Les gardes isolent les fous dans des maisons bien à l'abri de la société dans des grands domaines. Mais c'est aussi le moyen de protéger la société de ces fous. Des hôpitaux ou clinique psychiatriques, c'est ainsi qu'on les nomment des "maisons" isolées dans un grand domaine bien clos. Ces "maisons" sont construites pour à la fois surveiller et laisser une certaine autonomie aux malades, avec de grands couloirs vides, de grands espaces vides, meublés du stricte nécessaire. Les matériaux utilisés sont aseptisés comme le verre, l'inox...Ceux qui y vivent, où plutôt vivent leurs phantasmes, isolés du reste de la société, errent plus ou moins conscients. Ceux qui ne sont pas trop atteints, se promènent dans le domaine où ils font semblant de pêcher, de lire...Les autres restent à l'abri de cette sorte d'aquarium. A travers les vitres, on peut les voir déambuler, surveillés par de grands écrans, par un infirmier (?) qui les aide à prendre conscience de la vie qui existe à l'extérieur. Il paraît que la musicothérapie est efficace... La difficulté, c'est le nouvel arrivant. Il faut y faire très attention car parfois ce malade atteint à ses jours. ça arrive parfois. Et dans ce cas le "garde" est...remercié. Il faut un caractère bien trempé aux soignants qui y sont assignés. Voyez comme l'un d'eux craque et s'enfuit en courant à perdre haleine dans le couloir qui va lui permettre de retrouver la vie normale. Dommage, c'était un jeune diplômé brillant cet Adrian, mais aux nerfs trop fragiles.

Certains jours c'est la visite. Les visiteurs ou se présentent à la grille qui ferme le tunnel d'accès, ou utilisent des barques pour un semblant de vie sociale. Tunnel, barque les deux symboles du passage d'un monde à un autre...



Ils sont beaux, cultivés et pétés de thunes. Tout leur a réussi mais à quoi bon ? Lui a besoin de repos, donc restera se reposer dans sa villégiature.

Elle s'appelle Alice, a du vent dans les cheveux, l'envie de vivre en parlant de livre, en tentant de se sentir utile. Drôle de petite infirmière qui tente de ramener à la raison un pauvre hère qui vit dans la forêt, essaie de se ré-accoutumer à la vie, en faisant semblant de pêcher, de lire, de discuter...



Elle s'appelle Alice et fait semblant d'être l'épouse attentionnée de cet homme dérangé qui s'appelle Lentz et qui est éditeur. Il a besoin de repos M. Lentz. Un "burn out" peut être...ou une crise de schizophrénie ???

Elle s'appelle Alice, est souvent ébranlée par ce monde et se fait épauler par un soignant plus expérimenté qu'elle. La preuve : c'est le seul qui est tout rond, alors que tous les autres ressemblent à des fantômes. Il épie les conversations, va régulièrement à l'extérieur, reçoit celui qui est en crise dans son bureau (on dit plutôt, sa chambre) pour parler musique. Non, non, ce n'est pas le psychiatre du lieu, juste le père d'Alice.



Jusqu'au jour ou un policier poursuit un psychopathe en ce lieu : il est le roi des incompétents. Il s'adresse à Alice en utilisant son véritable patronyme Melle Harno, il perturbe les malades et sème un fiasco gigantesque ; deux malades se tueront et Alice s'en sortira grâce à son sang-froid et à ses compétences d'infirmière aguerrie. Sous son air fragile, elle est solide Alice. Et puis tout rentrera dans l'ordre, ordre médical, bien sûr.



Elle s'appelle Alice et l'appelle Bel Homme et lui, lui lui demande "Tu veux du thé?".



C'est l'histoire que j'ai lu. Tout est illusion dans ces jeux de lignes anguleuses et ces aplats. Les couleurs appartiennent à la gamme des couleurs apaisantes : ces verts, ces gris, ces bleus. Même la lumière du soleil est éteinte. Seul du rouge quand il y a une explosion de colère, de démence. Et Lentz, et Boone changent de faciès, passent d'un aspect calme, d'homme élégant, de petits garçon sage, à un visage tordu de rictus, halluciné. C'est si discret que seul ce policier complètement infatué de lui-même ne s'en rend pas compte.



Décidément M. Bezian conçoit les maisons comme des lieux clos sur eux-mêmes, terrain de jeux pour toutes les bizarres. Déjà dans "Ne touchez à rien" il nous décrivait une vieille maison bourgeoise hantée, gérée par un couple de momies qui veillait à ce que les occupants ne changent rien à leur maison. Maison, domaine des folies humaines, bien isolées du regard de la société.

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