Un premier roman très marquant et étrangement mémorable car on ne sait pas pourquoi certains livres s'inscrivent durablement comme c‘est le cas pour Mobylette. "Tout blanc" c'est l'OVNI dans les deux sens du terme, déjanté, farfelu, bourré d'imagination, délirante au point de lasser. On m'a poussée à finir et je suis restée étonnée de voir que ce monde absurde s'approche du nôtre actuellement: les tissus thermodynamiques, les nuages qu'on manipule, les chutes de neige monstrueuses, sans parler des politiciens, des tueurs à gage, des projets fous des villes. Bref, il a fallu tenir c'est peut-être que ce deuxième roman n'est pas assez abouti.
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En grande fan de Mobylette, j’attendais avec impatience la sortie de Tout blanc. J’imagine la pression, pour un auteur, de sortir un deuxième roman !
Verdict ?
Ploussard a un style bien à lui, la plume est affirmée, on sent le plaisir à la rédaction, il s’amuse, oui, c’est certain. Des noms connotés aux clins d’œil facétieux (la Dent du diable !), des situations totalement aberrantes aux idées loufoques, oui, Ploussard a trouvé sa marque de fabrique, c’est sûr. Au diable les chemtrails, l’auteur va bien plus loin et déverse un flot de neige sur le monde, apocalypse où certains, plus chanceux que d’autres, trouveront leur résilience.
L’histoire commence avec Blanche, empêtrée dans des violences conjugales et qui décide de fuir ; je l’ai adorée cette intro, tellement humaine et sensible, et forcément un brin déjantée : pas de cadenas ici, mais des explosions, à chaque personnage sa petite lubie 😉
Progressivement, les autres actants de l’histoire apparaissent et s’entremêlent : il faut un peu s’accrocher quand même pour raccorder tout ce beau monde et comprendre qui interagit avec qui… Alors pour le coup, alors que dans Mobylette aucun personnage n’est « en trop », j’ai trouvé là une petite surcharge pour ma part… Et alors que dans Mobylette, étrangement, j’ai trouvé les situations complètement crédibles, même les plus aberrantes, j’ai eu ici plus de mal à me projeter dans l’histoire. Et je ne vois à cela qu’une seule raison : dans Mobylette, j’ai senti la faiblesse et la force de l’auteur, j’ai senti son sensible, Dominique parlant à « je » comme une seconde voix. Dans Tout blanc, il m’a manqué un Dominique. Bien sûr que Salvetat le tueur narcoleptique est formidablement bien campé. Bien sûr qu’Anthony est passionnément attachant et qu’on est dégoûté pour ce pauvre Geoffrey. Bien sûr qu’on attend qu’il leur arrive des bricoles, au maire, au savant fou, et qu’à la fois on se fout pas mal de Kristie, de la présidente, et même de Matthias Lescut et de sa vision stellaire. Bien sûr que Gilles nous rassure : père rédempteur enfin ! Bien sûr que le décor est surréaliste et pourtant peut-être passablement prémonitoire (les rennes ont-ils survécu, du coup ? Ou ont-ils servi de nourriture aux fauves échappés ?). Mais mon Dominique est absent, c’est le Laurent caché derrière Dominique que j’ai traqué toute ma lecture et je ne l’ai pas trouvé…
Je vais aller de ce pas me commander un tee-shirt Tapelot pour contrer la canicule estivale et un Dep-Dog, aussi, l’idée est géniale. Même si je n’ai pas été aussi enthousiasmée que pour Mobylette, c’est une chouette lecture, très rafraichissante, qui fait sourire et grincer des dents. Bravo !
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Cette lecture nous fait rire, nous interroge, nous emporte. La plume est fluide et le récit rythmé. Se pose la question des bienfaits (ou non) des avancées technologiques.
Les personnages sont attendrissants que ce soit Blanche qui se reprend en main, le scientifique exalté par ses découvertes, le tueur à gage dépressif ainsi que tous les autres. En ouvrant "Tout blanc" vous ne savez pas où vous arriverez mais vous ferez la route en souriant.
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L'histoire me tentait : elle me paraissait sortir des sentiers battus. Même que ce livre a été élu "prix des lecteurs" dans la bibliothèque où je l'ai pris, c'est peu dire... je me suis laissée convaincre, d'autant plus que je connais quelques "éduc spé" et les différents milieux dans lesquels ils évoluent. J'ai mis du temps à m'accrocher à l'histoire qui se laissait lire, sans plus. Et puis j'ai plongé dans le roman. J'y ai retrouvé beaucoup de similitudes avec le quotidien de cette profession, les ados attachants et toujours dans la provoc -même pas peur- un peu comme les éducateurs d'ailleurs. Mais toujours l'humain comme priorité.
Mais je ne peux pas passer à côté de cette interrogation quant au style littéraire, au parlé : quand systématiquement on parle d'une femme en disant qu'elle est bonne... Ok il faut être dans le coup et vivre dans son temps, avec son savoir et l'expérience du terrain, mais respecter l'autre fait partie du job de l'éducateur. Amener les jeunes à respecter l'autre comme lui souhaite être respecté. Alors s'il vous plaît Monsieur Ploussard, "être bonne" entre autres, vous ne trouvez pas ça d'un autre temps ? Comment transmettez-vous le respect si vous-même ne respectez pas les femmes- même par le biais de l'écriture.
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Me voici déçue de ma lecture car ce roman s'annonçait cruellement drôle (4eme de couverture).. oups, j'ai peut être loupé quelque chose !
Ceci dit on sent le vécu du monde de l'éducation spécialisée en foyer pour ados perdus, désorientés et bien plus encore..une écriture fine de l'environnement boisé, sombre des Vosges. Dominique ou Laurent plutôt, cet éducateur que nous suivons tout au long du roman nous embarque avec lui dans ses aventures ou mésaventures professionnelles.. entrecoupées de son histoire familiale. C'est finalement peut-être ce pan là du roman qui m'a déçue.
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Dom, la trentaine fatiguée, voudrait bien régler ses comptes avec son enfance, empêcher des ados bousillés de sombrer complètement et accessoirement sauver son couple, et même, essayer de voir si éventuellement il serait possible d'être vraiment un père pour la petite chose qui braille dans la chambre d'à côté. Ça fait beaucoup, même pour un géant. Alors pour se détendre il va nager la nuit, dans un lac sombre au-dessus d'un village englouti. "Il glisse entre deux mondes".
Merci pour la balade sur le porte bagage. C'est pas confort, ça secoue, ça sent le mélange et on prend la flotte, mais c'est tellement bon ! J'ai pas vu passer le voyage.
Et puis elle est gonflée cette mob, sacrément même. Elle va beaucoup plus loin et plus fort qu'on aurait pu penser au départ et ça décoiffe. Ça tape, c'est barré, hilarant, cynique, émouvant, malpoli, poétique, parfois jusqu' à la lisière du surréalisme, la tendresse est rugueuse mais sincère et profonde. Et l'auteur a cette élégance absolue que j'adore, celle de nous faire rire, vraiment rire, avec des destins tragiques, des emmerdes sans nom, dans un décor aussi joyeux qu'une mine de charbon polonaise sous la pluie.
Ça a un côté jouissif une nouvelle plume qui s'invite au banquet des "grands", qui se ramène sans carton d'invitation et avec ses bagages. Pas siglé Vuitton les bagages, plutôt Motobécane, et puis c'est pas du cuir, c'est du skaï, mais à l'intérieur y'a un trésor. Un trésor qui fait du bien parce même au plus profond des emmerdes y'a toujours moyen de se marrer et quand en plus on est gâté par une belle écriture, mordante, rythmée et libre, aucune raison de se priver, j'en redemande !
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Dom est éducateur spé au centre La Dent du diable. Il s’occupe de gamins égarés par la vie. « La plupart de ces jeunes étaient issus de famille disjonctées elles mêmes issues de familles disjonctées. ». Son métier reflète une certaine réminiscence de son enfance à lui : il est né dans une famille où les verbes aimer et soutenir ne font pas partis de leur langage. Il faisait 62 cm à la naissance et sa croissance surdéveloppée le place d’emblée dans la case des personnes qui attirent le regard à l’école. Il a subit. Ça se passe à Clinquey, une cité somme toute austère.
Dom est aussi jeune papa, en crise avec sa femme Patti. Elle lui parle uniquement par post it, n’en pouvant plus de ce « salaud ».
Le livre s’ouvre sur une scène surprenante en plein milieu d’une forêt vosgienne et le temps est ensuite remonté pour comprendre l’incongruité de la situation. Cette scène nous propulse immédiatement dans l’histoire.
J’ai été séduite de suite par les personnages fort attachants malgré leur brutalité et leur manque d’aisance face aux sentiments. Mais c’est justement là toute la force du livre : Frédéric Ploussard nous dresse des portraits écorchés par la vie, vêtus d’une carapace pour affronter le monde sous laquelle nous devinons beaucoup de pudeur et de sentiments foisonnants.
Ce livre démontre l’âpreté de la vie à travers l’histoire qu’il contient, à travers le langage souvent cru qu’il déverse. Et le sarcasme est aussi de mise avec beaucoup d’autodérision de la part du narrateur. Un savoureux mélange pour une lecture touchante, émouvante. Tout ce que j’aime quoi !
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400 pages de lecture sans temps mort. Un style très agréable à lire où il y a une bonne dose d'humour.
On s'attache au personnage principal dont on suit la vie de la naissance à sa vie d'adulte en tant qu'éducateur "d'enfants perdus".
Frédéric Ploussard nous plonge dans une bourgade de Lorraine, on y est, autant dans les descriptions que dans les diverses situations. Et tout se tient , avec une galerie de personnages qui valent le détour.
Une belle surprise, on en redemande.
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« Mobylette » nous emmène dans un voyage à travers la vie de Dominique, un homme extraordinaire avec une beaucoup de malchance. Il nous présente le monde des éducateurs spécialisés et des enfants en difficulté de manière réaliste, humoristique et touchante. Ce livre nous rappelle que, malgré les obstacles, la quête du bonheur et de la réalisation personnelle est une quête universelle.
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Lecture complètement loufoque qui vous attend. On démarre avec Blanche qui cherche à échapper à son mari violent pour arriver à Bourgeval avec des personnages atypiques et totalement différents les uns des autres pour une histoire ubuesque.
Roman d’anticipation avec un ton décalé, il m’a bien sorti de ma zone de confort.
C’est déroutant mais prenant.
Un fond loufoque pour traiter de sujets sérieux tel que le traitement de nos ressources.
Clairement c’est un roman qui marque, que l’on n’oublie pas tant il est original.
On s’y perd parfois mais c’est assez addictif.
Une belle découverte pour ma 1ere lecture de la rentrée littéraire.
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Un chercheur fou qui invente un tissu thermorégulé à 19 °, Blanche, une femme battue qui quitte enfin son mari, une histoire abracabrantesque sans origine ni destination qu’on persiste pourtant à suivre pendant une moitié de livre, mais c’est encore trop, je craque et lâche l’affaire. Et pourtant « Mobylette » de cet auteur m’avait convaincu et régalé ! Inconstance de l’auteur ou du lecteur, ou un peu des deux, passons, il y a tellement d’autres pages qui m’attendent.
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Voilà un livre qui aborde les questions d'environnement par la bande. C'est drôle et grave en même temps. Le style est percutant, les personnages bien campés. Il y a quelque chose de Frédéric Dard dans ce roman. La satire est féroce mais juste. On passe un bon moment.
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Après Mobylette, premier roman remarqué souvent comparé à la Conjuration des Imbéciles de Kennedy Toole, pour sa saitire sociale grinçante et son sens aigu de la provocation,"Tout Blanc" joue dans un registre différent; on peut parler de roman d'anticipation, voire apocalyptique. Mais comme Frédéric Ploussard ne se refait pas, c'est encore très corrosif. Un pitch technologique original mais plausible qui part en vrille et finit par menacer la planète, des trouvailles amusantes (les "dep dogs"); un tueur à gage souffrant du complexe de Diogène, assez flippant;; c'est prenant, angoissant, amusant, voire parfois hilarant
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Elle s’appelle Blanche et son corps est plein de bleus, causés par les coups de son mec. Elle décide de partir pour ne pas finir sur la liste des féminicides.
Après un crochet chez sa meilleure Malika, elle va retrouver son frangin Geoffrey à Bourgevel. Si elle pensait vivre des jours plus paisibles, elle s’égare car c’est une sorte de cauchemar éveillé qu’elle va vivre.
Sur Bourgeval de la neige va se mettre à tomber, une neige particulière conçue par un scientifique nommé Tapinsky dit Le Taps : elle ne fondra qu’à partir de 35 degrés ainsi les pistes de ski pourront être ouvertes tout au long de l’année, une façon de contrer les dérèglements climatiques. Ce chercheur devient risible au fil des pages tant son obstination à devenir le sauveur d’un monde en perdition lui fait oublier toutes valeurs et lucidité.
Frédéric Ploussard et son ton décalé tapent dans le mile pour faire la satyre d’un monde extrême. Il use et abuse des personnages contradictoires et complètement loufoques afin de dessiner son roman d’anticipation où la neige fige les humains gonflés par un ego sans borne. Tout le roman oscille dans une opposition flagrante : l’histoire de Blanche qui est ancrée dans le réel, le dur, l’horreur et celle des hommes qui tentent de faire naître une technologie salvatrice au détriment de la vie humaine. Humour noir, autodérision, réalisme effrayant, un combo qui détonne !
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