AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Frédéric Ploussard (59)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Mobylette

Rentrée littéraire 2021 #13



Ce livre pulse à 100 à l'heure pour nous embarquer dans les mésaventures de Dominique, né trop grand dans la mauvaise famille, trentenaire poissard empêtré dans une vie conjugale compliquée, éducateur spécialisé dans un foyer pour mineurs, et un coeur grand comme ça !



Frédéric Ploussard a un talent évident pour le tragi-comique. Sous un autre regard, tout aurait pu être désespérément plombant entre l'enfance douloureuse dans une famille dysfonctionnelle et les tentatives de réinsertion de jeunes délinquants. Et cela ne l'est jamais tellement on rit !



Avec un sens de la démesure et de l'absurde affirmé, il compose un casting haut en couleurs, quasi burlesque, du directeur du foyer de mineurs sous son autorité en passant par les membres de la famille de Dominique ( mention spéciale à la mère obsédée par les cadenas et les activités possibles avec ). le le scénario est peuplé de scènes visuelles désopilantes. Je pense notamment à la séance de cinéma qui tourne au pugilat avec les soeurs Mélanie et Cindy complètement déchainées, ou encore les multiples retrouvailles nocturnes en pleine forêt avec des champignons hallucinogènes, ou encore les remises de cadeaux à Noël où Dominique n'a jamais, mais alors jamais, ce qu'il aurait voulu avoir.



Tout est tout much, rocambolesque et improbable. J'ai de temps en temps décroché de la narration, fatiguée par l'enchaînement en mode Red Bull de scènes sur un rythme échevelé. Sans doute un texte plus resserré aurait permis au lecteur de reprendre son souffle et de savourer à leur juste valeur les scènes comiques.



D'autant plus qu'il y a du fond dans ce premier roman. Quand on consulte la biographie de Frédéric Ploussard, on le découvre très très grand comme Dominique, réfugié dans le dessin comme Dominique et surtout ayant longtemps exercé, lui aussi, comme éducateur spécialisé pour mineurs. On imagine aisément qu'il a ici twisté des éléments de sa vie. Et derrière les rires, on sent une sensibilité vive infusée à une tendresse humaine qui ne demande qu'à encore plus jaillir.
Commenter  J’apprécie          1174
Mobylette

Il ne faut pas plus de deux pages pour entrer dans cette histoire et être séduit par le brio de l’écriture !

Une brève visite pour camper le décor, celui des origines, Clinquey, une petite cité qui semble constituer une synthèse des erreurs de l’urbanisme des cinquante dernières années.

Dans la forêt proche, se déroule le drame initial, celui qui a induit tout le reste, y compris une certaine forme de résilience.

La dérision est là, immédiate, pour désamorcer la morosité.



On comprend vite les limites du soutien familial. Le milieu est frustre, ce sont les silences et les coups qui dictent les règles.



Le temps passe mais le petit nuage noir au dessus de la tête du narrateur est toujours bien présent. De l’eau dans le gaz pour ce couple fraichement parental, et une rude remise en cause permanente dans le boulot. De l’utilité de mesurer un mètre quatre vingt dix pour maitriser un ado « énervé » dans un centre dédié, dont on ne sait qui est à l’abri, les pensionnaires ou l’ensemble du monde extérieur.



Les allers et retours du narrateur, de sa famille clinquine à son couple en crise, sont interrompus par les multiples frasques issues de l’imagination débridée de l’ensemble des protagonistes



Derrière le tableau cocasse et les situations délirantes, (mais ne pas oublier que la réalité peut parfois dépasser la fiction), le rappel de ce que peut générer une famille foutraque, et le drame de ces jeunes qui portent dans leur bagage déjà trois générations d’êtres abimés, hors norme, qu’il convient de planquer derrière des murs les plus hauts possibles.



Un premier roman qui m’a vraiment séduite, par le ton et par l’authenticité de ce que l’on y lit (confortée par mes années de travail en ITEP).


Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          835
Mobylette

Une nature rancunière, des forêts immenses et déprimantes, des lacs, de mornes façades, des commerces abandonnés, des maisons bouffées par l'humidité, des poubelles dans les rues qui débordent de bouteilles d'alcool et d'emballages de fast food, une cité radieuse où à grandi Francis Heaulme, la région natale de la famille Laroche. je vous ai planté le décor car il est important dans l'histoire.



C'est Lau-Dominique qui nous raconte. D'abord sa naissance dans la mauvaise famille. Trop grand, il tient de la famille maternelle, pas très chère dans le coeur du père, Laurent un jour, sera renommé Dominique le lendemain. Une enfance au premier étage d'une cité où les parents font régner la terreur. Les voisins n'ont qu'à bien se tenir. le père, brute épaisse à cerveau réduit, passionné par ses poissons qu'il vide dans les toilettes quand ils sont à moitié morts, élu aux affaires culturelles, pompier volontaire et moniteur d'auto-école. La mère, passionnée par les chaînes et cadenas, passe tout son temps à enfermer, bloquer tous ceux qui la contrarient. Deux petites soeurs. Des noëls identiques tous les ans ou presque, puisque les cadeaux sont rares, de temps en temps un pyjama pour une des petites, un fusil à canon scié pour le père. le ton est donné, des parents défaillants, une enfance un peu bousculée. À quatorze ans, Lau-Dominique est persuadé que ses parents vont lui offrir une mobylette à Noël, ils lui offrent un pouf qui traînait dans le garage… À dix-huit ans, il est mis à la porte avec son permis de conduire tout neuf et son pouf.



Dominique devient éducateur spécialisé pour enfants placés dans un foyer, la dent du diable. Il fait presque deux mètres. Les pieds dans la boue et la tête dans les étoiles. Une compagne et un fils, une crise de couple, un pote d'enfance, veilleur de nuit dans le foyer, le tour est fait ou presque. parce que la vie de Dominique, qui passe déjà tout son temps a essayé de calmer les gamins et sa compagne, va brusquement s'accélérer. Heureusement que Matthias, roule des joints plus vite que son ombre pour supporter tout ça.



Les portraits de tous les personnages négligents, défaillants ou véreux, directeur du foyer, parents de ces gamins placés, élus locaux et autres sont cyniquement drôles. L'enfance de Lau-Dominique également. Et même si l'histoire sort de l'imagination de l'auteur, il y a quelques accents de vérité qui ne trompent pas.



La plume de l'auteur devient tendre pour la description de ces enfants perdus. Maltraités, violentés, placés et souvent de nouveau maltraités par les familles d'accueil, ils échouent dans des foyers, ne connaissant que la violence pour survivre mais ils sont tellement attachants et ils ont de la ressource. Des portraits de ces gamins, inhabituels pour le commun des mortels mais qui n'a rien d'extraordinaire pour les éducateurs.







Faire avec, faire ce que l'on peut, faire face et le tout avec humour. j'ai adoré cette lecture.




Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          503
Mobylette

L’éducateur mal éduqué



Voilà l’une des pépites de cette rentrée! Un premier roman mené sur les chapeaux de roue… de Mobylette, entre Lorraine et Vosges. En suivant un jeune éducateur de galère en galère, Frédéric Ploussard dresse un joli panorama du bordel ambiant.



Le seul élément positif qui aura présidé à la naissance de Dominique est la météo de ce mois d'août. Pour le reste ses 62 cm auront failli lui coûter la vie, auront fait suer sa mère près de neuf heures et auront mis les nerfs de son père à rude épreuve. Dès lors, l'enfant devra se frayer un chemin entre violence et ressentiment ou, au mieux, une indifférence coupable. Une enfance sans amour qui va culminer par un épisode très traumatisant du côté de Clinquey, cette cité imaginaire du Grand-est qui ressemble à Briey où est né l’auteur. Après une virée en vélo dans la cité voisine, il se fera attraper par une bande de jeunes, sera battu et humilié et échappera de justesse à un viol. À son retour, sa mère lui reprochera son pantalon déchiré et son père de ne pas savoir rouler en vélo. D'autres violences vont suivre, mais elles auront le mérite d’aguerrir l’enfant, puis l’adolescent. Il aura ainsi appris que la meilleure défense c'est l'attaque. Et même s'il est grand et maigre, il va développer ses capacités à ne plus encaisser mais à donner d'abord les coups. Les fêtes de Noël venant, année après année, marquer un point d'orgue à cette vie de famille. Au premier rang de cet immuable rituel viendront les cadeaux préparés par ses parents pour lui et ses deux sœurs, jolis symboles du manque d'amour. Ce qui n'empêche pas Dominique de croire qu'un jour, il pourrait trouver une Mobylette sous le sapin. Une Mobylette symbole d’indépendance…

Dominique a maintenant trente ans, il est marié et père de famille. Il a quitté la Lorraine pour s’installer dans les Vosges. Mais le couple qu'il forme avec Patricia part à vau-l'eau. Noyé sous les reproches, il ne sait plus vraiment pourquoi il rentre chez lui après des journées harassantes. Il pourrait tout aussi bien rester dans le foyer d’adolescents difficiles où il travaille à canaliser les débordements de pensionnaires toujours prêts à la rébellion. Avec Franck, Adama, Sullivan, Cindy et Mélanie, les conflits sont permanents, la violence intrinsèque, les bagarres quotidiennes. Le noir semble la seule couleur susceptible de peindre le décor d’un Grand-Est désindustrialisé où la sidérurgie aura offert une perspective à la population avant de causer sa perte. Misère et paupérisation. Les ingrédients qui ont aussi servi Nicolas Mathieu, lauréat du Prix Goncourt avec Leurs enfants après eux, Laurent Petitmangin et Ce qu’il faut de nuit ou encore Jérémy Bracone avec Danse avec la foudre. Sauf que cette fois l’humour et le côté joyeusement foutraque – je vous particulièrement la séance de cinéma – viennent donner un côté pieds nickelés à ce récit qui pourrait sinon sombrer dans un drame social très glauque.

Paradoxalement, c’est l'annonce simultanée de deux nouvelles catastrophes, la fuite de deux jeunes pensionnaires et le cancer de Patricia, qui vont pousser Dominique à réagir et faire basculer ce roman très habilement mené.

Vous l’avez compris, Frédéric Ploussard a réussi son entrée en littérature. Son premier roman est époustouflant, à la fois grave et drôle. Si rien de la misère sociale ne nous est épargné, la grâce d’une plume virevoltante emporte tous les suffrages. Car il réussit la performance pourtant très improbable dans ce sac de nœuds de faire entrer poésie et même tendresse dans ce décor sinistré. Vous allez vous régaler!




Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          491
Mobylette

C'est l'histoire d'un mec qui devait s'appeler Laurent. Manque de chance, il est né le jour de la Saint Laurent et sa mère a dit : « Non, pas possible, il faut trouver un autre prénom. » et ce fut Dominique.

Cela vous semble bizarre comme réaction : c'est que Lau... Dominique est né dans une famille de frapadingues. Il faut le savoir avant d'embarquer dans cette lecture, rien de ce qui arrive n'est normal.

Le père, "intérieurement toujours en travaux" ( c'est son fils qui le dit ) est un maniaque de la gâchette.

Sa mère est une maniaque des cadenas, verrous et autres antivols ainsi que des croque-monsieur.

Lau... Dominique quant à lui, paraît le seul "normal" de la famille. Quoique... Il est né trop grand. C'est le reproche récurrent que lui font ses parents. Il est animateur dans un foyer pour enfants en difficulté. Ces jeunes sont tous plus foutraques les uns que les autres, toujours à l'affût d'une c......e à faire et il faut dire qu'ils n'en ratent pas une. Mais lui, il les aime ses cinglés. Il aime aussi la natation qui lui sert d'exutoire et rêve depuis tout jeune de posséder une mobylette.

Désopilant, désolant, cruel et drôle, un roman que j'ai adoré.



Commenter  J’apprécie          322
Mobylette

Premier roman réussi. Toutes ces réflexions libres, drôles, modernes, sarcastiques. Et cette vie d'éducateur spécialisé rythmée entre des ados marginalisés et des parents sans commune mesure. Difficile de trouver l'équilibre dans tout ce monde si divers et loufoque, pour notre héros, Lau... euh non ! Dom (!), sans parler de sa hauteur (de vue). Même sa mobylette est originale ! Osez cette lecture c'est partir en excursion, la surprise au rendez-vous à chaque page, comme au détour de chaque col de l'Ardèche que nous partageons l'auteur et moi.
Commenter  J’apprécie          240
Tout blanc

Il nous en fait voir de toutes les couleurs



Frédéric Ploussard confirme toute l'originalité de sa plume avec ce second roman tout aussi déjanté que Mobylette. Cette fois, il imagine un savant débordé par son invention, une neige qui ne fond pas et va envahir la planète. Un roman noir tout blanc.



Longtemps elle aura retardé l'échéance – par peur, par honte ou par lassitude – mais cette fois tout est prêt. Blanche prend la fuite, quitte l'ouest et un mari violent. Ce n'était que «lorsqu’il n’était pas là ou trop saoul pour l’emmerder» qu’elle pouvait éviter les coups. Elle part pour les Alpes où elle espère retrouver son frère et se construire une nouvelle vie. Après une étape à Lyon chez Malika, une ancienne collègue, la voilà dans cette station qui dépérit et où pourtant elle espère pouvoir se construire une nouvelle vie, s’inventer un avenir radieux.

L’avenir radieux, c’est aussi ce qu’espère Arsène Tapelot, patron des textiles Tapelot, qui a investi dans l’invention de François Tapinski, le coton thermorégulé , c’est-à-dire qu’il permet au corps de rester toujours à la même température, peu importe le climat dans lequel se meut l’individu qui a enfilé cette invention. Si Arsène a très vite compris le potentiel de ces vêtements, les ventes ne décollent pas car «la couleur Allemagne de l’Est» de ce coton est rédhibitoire. Il faudrait trouver un moyen pour que l’on puisse teindre la matière. Alors le savant cherche…

C’est alors que le roman va basculer.

Ah, la figure du savant fou! On pense au Docteur Jekyll devenant Mister Hyde, à Mabuse, à Frankenstein ou encore au docteur Moreau de H.G. Wells. À cette liste, il convient désormais d’ajouter François Tapinski. Comme beaucoup de ses prédécesseurs, le chercheur est animé de bonnes intentions, mais va se laisser entraîner dans une dangereuse spirale. Pour relancer Bourgevel, la station de sports d'hiver qui se meurt – le réchauffement climatique a fait disparaître son beau manteau blanc – Tapinski a l’idée de créer une neige artificielle qui ne fondrait qu’à 36°C. Autant dire que le maire du village accueille à bras ouverts l’idée et le savant. Son premier essai ira bien au-delà de ses espérances puisque son usine va produire, produire, produire… Devenue une boîte de Pandore incontrôlable, sa fabrique va non seulement transformer la vallée, mais s’étendre bien au-delà. La neige s’accumule partout et ne fond pas. Il faut désormais se mouvoir dans des mètres de neige qui recouvrent le pays et bientôt le continent, avant de s’attaquer à la planète tout entière. Seul un petit archipel du Pacifique a pu éviter le désastre. Au milieu de ce «tout blanc», il ne reste qu’à fuir!

Et nous voilà partis dans un road-trip totalement improbable, passant de la motoneige au chalutier, mais qui va nous réserver son lot de surprises. On y croisera à nouveau Blanche et son frère, un tueur à gages finnois, Arsène et son épouse Mélina – qui va révéler son vrai visage –, un éleveur de chiens, un survivant de la station spatiale ou encore la Présidente de la République. Bref, vous l’aurez compris, il y a là de quoi vous régaler.

Creusant le sillon de Mobylette, Frédéric Ploussard laisse son imagination débordante envahir toutes les pages – encore blanches – pour nous offrir un roman noir. Ce faisant , il n’oublie pas en chemin son humour corrosif. En s’amusant et en nous amusant, on en oublierait presque que ce conte apocalyptique est aussi une mise en garde contre les excès de la science, contre les atteintes à la nature. Des mises en garde de ce calibre, on en redemande!




Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          231
Mobylette

J'avais coché ce roman de la rentrée littéraire en entendant Beigbeder en dire le plus grand bien dans le Masque et la Plume... et j'ai bien fait de suivre ce conseil !



Voici une histoire déjantée, survoltée, qui se passe en Lorraine, entre Vosges et Meurthe-et-moselle... et dans laquelle ma commune est citée (le fait est suffisamment rare pour être souligné) ! Notons au passage que pour les lecteurs lorrains, le mélange entre villes réelles et fictives peut s'avérer un peu perturbant, tout comme les distances kilométriques qui m'ont semblé parfois... aléatoires.



Mais revenons à nos moutons... comment résumer ce roman ? Disons que le grand Dom, qui bosse dans un foyer pour ados, et qui a une vie familiale plutôt compliquée, se retrouve embarqué dans d'étonnantes histoires impliquant des personnages pour le moins... pittoresques.



Attention, la plume est mordante, ça dézingue au lance flammes la cellule familiale ! En même  temps, l'auteur est un ancien éducateur spécialisé, et on ressent une vraie tendresse de sa part pour les mômes accueillis à l'aide Sociale à l'enfance... même s'il en profite parallèlement pour régler ses comptes avec le secteur, semble-t-il.



En tout cas, le récit est drôle, incisif, féroce, mais également plein d'humanité. Il y a un petit côté Albert Dupontel j'ai trouvé, genre "Adieu les cons"... n'hésitez pas en tout cas à mettre votre casque et prendre le guidon de "Mobylette" !





Commenter  J’apprécie          200
Mobylette

Mitigé mon avis sur ce livre qu'une amie m'a prêté avec beaucoup d'enthousiasme!

Les premiers chapitres nous plongent dans les difficultés de l'éducation spécialisée: jeunes placés en familles d'accueil, puis retournés en foyers, racines défectueuses...

Dominique ( ou Laurent) gère les ados comme il peut, avec tout de même un sacré savoir faire! Lui-même est issu d'une famille atypique, et est resté un grand enfant trop vite poussé dans un corps qui dépasse tout le monde!

Avec son copain Matthias, très vite les choses dégénèrent lorsque deux jeunes filles disparaissent...

La suite m'a paru décousue, trop rapide, excessive et déjantée. Je n'ai pas tout compris, pas tout suivi dans ce rythme effréné...

A la fin la famille de Dominique réapparaît, et l'apaisement aussi, de même que mon cerveau a repris le cours normal de la compréhension.

Premier roman, probablement d'autres à suivre, que je ne bouderai pas car Frédéric Ploussard a quand même un sacré talent de conteur!!!!



Commenter  J’apprécie          180
Mobylette

Etre né trop grand, est-ce une tare? En tout cas ce sera les débuts dans une vie cabossée où les épreuves, les chagrins et les douleurs ne vont pas épargner ce gamin grandit trop vite, trop grand pour tout.

Malgré tous ces déboires il va choisir une profession d'aide et de soutien en étant éducateur dans un foyer. Un éducateur assez atypique et sympathique.

Enfant délaissé, enfant souffre-douleur, mari ne sachant pas aimé... Dominique accumule le tout dans un coin de France qui est décrit d'une telle façon que l'on se dit que vraiment rien de bon ne peut sortir de ce endroit si désespérant. D'ailleurs l'auteur nous donne le nom des " célébrités" du coin.

Etrange roman, que je n'aurais pas eu l'idée de lire s'il ne m'avait pas été offert. Je ne regrette pas cette lecture, même s'il faut s'accrocher dans toute cette violence et bizarreries. Ecrit de façon douce amère, il y a quelques traces d'humour dans ces pages totalement déjantées. Mais ce n'est absolument pas un roman drôle.

L'écriture est futée et affutée. La mobylette en est un des sujets ( devenus farces) de la déception de cet enfant qui demandait juste à être aimé dont la vie a déraillé.

Un roman qui risque de vous laisser totalement ébahi.
Commenter  J’apprécie          151
Mobylette

Dominique est élevé dans un famille qu'on peut qualifier de folklorique dans la mesure ou chacun de ses parents sort un peu d'une norme de bon parent ! La petite ville est frappée par le chômage, les aciéries qui l'avait rendue prospère périclitent, c'est plus les relations extra familiales qui façonnent le jeune garçon très grand pour son âge que ses parents forcent à rester debout pour éviter une mauvaise position assise qui aggraverait sa scoliose naissante. Beaucoup d'humour et de fantaisie souvent débridée nourrissent un récit gravitant autour de l'enfance, de l'éducation normale et spécialisée à laquelle Dominique va consacrer son énergie. Pointant les carences des établissements d'accueil de jeunes en difficulté, L'auteur prend le parti de brosser le portrait d'un certain nombre d'entre eux avec un grande bienveillance d'où émerge de situations cocasses et fantasques un optimisme réjouissant.
Commenter  J’apprécie          150
Mobylette

Un rythme de malade, de l’humour à gogo et des moments de calme et de sérénité très beaux, quel mélange ! Plus jamais je ne ferai une remarque à un trop grand ! J’ai trouvé très réaliste les relations de l’éducateur et ses ados perdus. Ne parlons pas de l’ambiance village de Lorraine. C’est tellement farfelu que je suis allé vérifier des réalités comme la cité radieuse de Le Corbusier. Les notables en prennent pour leur grade, le panier de crabes est irrésistible. Je souriais gentiment au début et j’ai fini par rire et relire des mots, des phrases et aussi par accepter l’impossible. Un bon moment de rigolade mais pas que.
Commenter  J’apprécie          120
Mobylette

C'est dans l'ex-Texas lorrain que se déroule l'histoire déjantée narrée par Frédéric Ploussard, ancien éducateur spécialisé qui a dû instiller beaucoup de lui dans son premier roman.

Dominique, le personnage principal dont il est question vit avec son épouse et son tout jeune fils. Le couple bat de l'aile pour une raison que je préfère taire.

Educateur spécialisé oeuvrant au foyer de La Dent du Diable, il considère son métier comme un sacerdoce, une mission pour tenter de soulager les peurs des gamins fracassés auxquels il est très attaché.

Avec une préférence pour la paire infernale que forment les sœurs Mélanie et Cindy, orpheline de mère et prostituée par leur père mais qui ont des ressources insoupçonnées pour emmerder le monde.

Entre le récit rocambolesque des tentatives du « héros » pour reconquérir sa femme et « sauver » les donzelles évoquées ci-dessus et le portrait d'une jeunesse malheureuse auprès de parents timbrés, peu affectueux et fusionnels dans la bêtise et la méchanceté, Frédéric Ploussard, nouvelle voix originale de la littérature, nous offre un plaisir de lecture de plus de 400 pages.

Mené tambour battant dans une langue décapante ponctuée de formules qui font mouche, « Mobylette » se situe entre « La conjuration des imbéciles » de John Kennedy Toole pour son humour noir et sa folie (sauf que le héros de l'Américain est éléphantesque alors que celui du primo-romancier est un géant dégingandé de plus de deux mètres !) et « Leurs enfants après eux » de Nicolas Mathieu pour sa peinture d'une société aveugle à tous ceux qui ne sont pas dans la norme.

Bien que l'on rie beaucoup, ce roman ne manque en effet pas de fond en pointant du doigt le poids de l'enfance dans les parcours de vie. Pour un gamin mal-aimé, veiller sur les gosses exclus n'est-il pas inconsciemment une tentative de tourner la page ? Comme il le fait en passant des heures à nager pour laver son enfance souillée.

Enfin, au lieu d'être la politesse du désespoir, l'humour ne serait-il pas plutôt le seul moyen de sublimer, en l'allégeant, la souffrance humaine ?
Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          120
Mobylette

Un roman amusant, une histoire déjantée, des personnages abîmés par la vie, mais pleins d'énergie et d'espoir.



Dom, le héros, a un grand coeur, beaucoup d'humanité, et est embarqué dans la vie du foyer 'La dent du Diable" et de ses résidents, adolescents difficiles et complexes. Deux soeurs, Mélanie et Cindy, sachant parfaitement quel est leur objectif: devenir femmes d'affaires et surtout comment y réussir.



C'est drôle, émouvant, jamais triste, et on passe un bon moment de lecture, qui n'est pas sans rappeler les romans de Barbara Constantine, me concernant.
Commenter  J’apprécie          110
Mobylette

J'ai adoré le début, moins la suite....

J'étais très enthousiaste lors de ma lecture de la première partie.

Quel dommage !

Délirant aussi son enfance et adolescence avec des parents totalement inaptes et maltraitants, j'ai adoré.

Ça partait plutôt sous les chapeaux de roue, un éducateur, Dominique, qui s'occupe d'adolescents dans un foyers, mais gratinés les ados !

Ça, ça m'a beaucoup plu.

Il y a des scènes mémorables comme les deux soeurs qui pètent les plombs (c'est toujours comme ça dans les foyers ?...) et devant le juge d'instruction avec la psychologue de la structure d'accueil.

J'ai bien ri.

Mais après la moitié du livre, pour moi, ça se gâte...

Je n'ai pas tout compris, c'était fouilli, ça partait dans tous les sens ; c'était trop brouillon.

J'ai terminé ma lecture péniblement, dans la déception et limite la mauvaise humeur.

Je n'aime pas ces livres au contenu abscons après un départ super délirant, et de bonne qualité. J'ai l'impression désagréable que l' on m'a retiré d'un coup un livre très intéressant et drôle.

Pourquoi donc un ouvrage ne peut-il pas être "bénéfique" tout le long, sans variation ? Mystère.

Quelque part, on m'a volé la fin du livre.

Tant pis.

Mais j'aurai quand même bien rigolé.

Et c'est le principal.

Commenter  J’apprécie          100
Mobylette

Déjanté. C’est l’adjectif qui me vient et pourtant, ce roman ne se réduit pas seulement à ça. J’avoue que les premières pages m’ont semblée rudes : c’est qui ces gens, c’est quoi ce décor, mais qu’est-ce qui se passe ???? La chronologie du début est anarchique et puis, progressivement, les gens se font leur place 😉

L’auteur semble avoir fait un héros à sa mesure, ou en tout cas de nombreux points communs existent entre Dominique et Ploussard. La taille, le métier, pour commencer. La famille défaillante ?

Tout est superbement écrit, tout est superbement campé. Il y a dans le style quelque chose qui m’a fait penser à « Les saisons » de Maurice Pons : oui je sais, les deux romans n’ont absolument rien à voir mais cette façon de raconter des choses absurdement loufoques à cent à l’heure avec un ton qui ne supporte pas le doute, comme si ces choses-là, c’était l’évidence que ça pouvait arriver. Genre, dans ce roman-là, qu’on peut se noyer parce qu’un silure nous chope le pied et nous entraîne par le fond 😉 (exemple parmi tant d’autres).

Tout y est, oui tout, et surtout c’est surprenant, différent, drôle et triste à la fois, ce parcours d’un jeune homme dont on ne voit pas comment il peut s’en sortir avec une famille pareille, et puis ses tranches de vie d’éducateur dans lequel il dépeint si justement les défaillances du système de l’aide sociale à l’enfance (j’avais lu « Sale gosse » de Mathieu Palain, qui souligne les mêmes manques, mais ce n’est pas aussi bien écrit 😉).

C’est donc un excellent premier roman, très prometteur, je n’ose pas imaginer la difficulté à écrire un deuxième roman après celui-là…

Commenter  J’apprécie          90
Mobylette

Des personnages jusqu'aux décors qui abritent et tourmentent le récit, jusqu'à l'intrigue malmenée à la perfection, la maitrise littéraire de l'auteur est indéniable. C'est ce qui fait la force de ce roman tout aussi dramatique qu'humoristique. Il transparait au fil des pages un vraie génie de la peinture de fresque sociale, sans en alourdir les traits. De plus, l'intrigue digne d'un thriller en filigrane, n'en souffre aucunement ! La psychologie des personnages les rends réels, si bien pensés qu'ils sont uniques. Il n'y aura jamais qu'un seul Dom dans le monde littéraire, et aucun autre personnage ne lui ressemblera.

Le livre dans son ensemble et dans son écriture m'a rappelé la manière dont se lit "Vipère au poing".
Commenter  J’apprécie          80
Tout blanc

Lorsqu’il se met à tomber cette drôle de neige sur la station de Bourgevel dans les Alpes, tout le monde pense que tant de neige en plein mois de mai, c’est presque un rêve.



Mais quand cette neige commence à recouvrir la Planète, ensevelissant des villes entières et édifiant sur la mer des falaises de glace, alors on se dit que, si l’on n’est pas dans un cauchemar, on n’en est quand même pas loin.



Et si tout venait de cette invention folle d’un tissu réfrigéré, le coton 19, qui conduit un chercheur français à concevoir une « neige tempérée » ne fondant qu’à 35°C, avec comme petit inconvénient de « solidifier » la plupart des personnes qu’elle touche.



Alors quand Blanche, fuyant un mari violent, débarque du Finistère dans cette petite station de ski, rien ne lui laisse présager que la fin du monde est peut-être proche.



Dans ce roman à l’originalité débridée, on retrouve pêle-mêle, un tueur à gage devenant narcoleptique à la vue de la neige, un directeur d’usine textile prêt à financer toute innovation malgré les risques avérés, un maire sans foi ni loi aux méthodes radicales d’élimination de ses contradicteurs, un musher en charge d’un refuge pour chiens anti-dépression et un cosmonaute fou qui commente en musique la catastrophe depuis la station spatiale. La liste des personnages est longue et on n’a pas fini de se régaler à les découvrir les uns après les autres, dans ce monde qui est en train de disparaître sous des montagnes de neige.



Après d’improbables courses-poursuites, en selle sur une moto-neige, au volant d’une dameuse ou aux commandes d’un chalutier, ce roman s’achève dans un final explosif et nous laisse ébahi et ravis de ce débordement d’imagination.



Au-delà du comique des situations et des dialogues, on peut imaginer que Frédéric Ploussard, avec cette fable d’anticipation, nous alerte sur ces apprentis sorciers qui jouent avec notre environnement, sans réfléchir aux conséquences désastreuses qu’ils peuvent engendrer.



Je suis ressortie aux anges de ce roman réjouissant mené tambour battant, qui m’a tenue en haleine de la première à la dernière page.
Commenter  J’apprécie          82
Mobylette

Conduire une camionnette en slip après avoir fait exploser une tondeuse. Échapper à une hyène dans la forêt vosgienne. Supporter une mère obnubilée par les cadenas et les verrous. Voici un tout petit aperçu des mésaventures essuyées par le héros de ce roman pétaradant.



Jeune père à la ramasse et éducateur spécialisé dans un foyer pour mineurs, Dominique, qui aurait dû s’appeler Laurent, cumule les ennuis. D’un côté, il doit gérer des adolescents fracassés, suicidaires ou tortionnaires, comme Anthony, “fatigant même au repos”, ou Priscilla, “dix-sept ans, dix-sept neurones, dix-sept kilos”, ou encore Mélanie, pyromane. D’un autre, il doit faire face à un nouveau-né braillard et une mère en détresse. Le tout dans un décor déplorable : la ville de Clinquey dans les Vosges, département connu pour sa pratique de l’alcool à haute dose et son nombre exorbitant de faits divers.



Embourbé dans son quotidien turbulent, Dominique, deux mètres d’emmerdes et d’humour, revient sur sa propre adolescence auprès de parents défaillants. “Je suis clinquin. Ma mère est clinquine. Mon père, c’est autre chose.” Il s’attarde en particulier sur chaque Noël, plus pathétique d’année en année. Comme la fois où son père a tiré un coup de fusil à pompe dans le salon. Ou celle où il a reçu en cadeau un livre de grammaire allemande. Alors qu’il rêvait d’une mobylette.



C’est un roman écrit avec des mains sales qui décochent une droite à chaque phrase. De la dérision, de l’aventure, du social : on en prend plein la tronche.
Commenter  J’apprécie          80
Mobylette

Cap vers l'est, 'le vrai', le 'Texas lorrain', à Clinquey, ville imaginaire mais fort crédible. En mobylette ou pas, il faut vite y filer, pas pour du tourisme tranquille, mais une aventure littéraire méritant le détour.



L'auteur, né à Briey, Meurthe et Moselle, est un ancien éducateur spécialisé et on espère pour lui que son expérience professionnelle s'est déroulée dans des conditions moins épiques, moins sportives, moins borderline que dans son roman. Cependant, ce qui se ressent, c'est son empathie pour des gamins cabossés par la vie dès le début. Familles d’accueil pas forcément accueillantes, puis ce centre où les adultes (hors le narrateur et son pote Matthias) gèrent leurs affaires sans souci d'éthique.



Ha oui, le narrateur, Dominique! Marié, jeune père, sa vie familiale prend parfois l'eau. Et quand on lit le récit de son enfance, là aussi il y a du lourd...



Mais pas de panique! Je me suis amusée (si!) tout du long, et assez vite j'ai ressenti de l'empathie pour ces presque losers et ces gamins. Des retournements aussi à prévoir, et une paella un peu spéciale qui donnera lieu à un grand moment dans Clinquey.



A lire sans attendre! D'autant que je n'ai pas tout dit (il y a une hyène là-dedans)
Lien : https://enlisantenvoyageant...
Commenter  J’apprécie          80




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Frédéric Ploussard (313)Voir plus

Quiz Voir plus

Où sont-ils nés ?

Albert Camus est né .....

en Tunisie
en Algérie
au Maroc

12 questions
18 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}