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Critiques de Frederic Prokosch (10)
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Un chant d'amour

Frédéric Pokrosch est un auteur américain mais de souche autrichienne par ses parents et c'est important car un souffle d'Europe Centrale plane dans ce " chant d'amour".

L'histoire débute en 1914, cette année tragique où notre jeune narrateur : Henry voit le jour, dans les bois de la Carinthie, une province autrichienne.

Une certaine malédiction règne sur sa famille, après la mort accidentelle de son père, la folie s'empare de sa mère qui le laisse très vite orphelin.

Va s'en suivre différents placements chez des oncles et tantes aux États-Unis qui eux aussi sont touchés de près ou de loin par la folie et le suicide.

Au Texas, il fait la connaissance de sa cousine : Stella qui voudrait briller telle une étoile mais mènera une vie difficile.

Henry tombe amoureux d'elle, elle le fascine, il ne l'a cernera jamais tout à fait.

Dès lors, leurs deux vies vont se croiser et se décroiser tout au long de leurs vies dans cette grande Amérique, puis à Paris où ils se retrouvent presque par hasard.

L'écriture de Frédéric Prokosch est lumineuse, très proche de la nature avec des métaphores très poétiques. D'ailleurs, Henry cherche sa voie dans l'écriture de poèmes.

On se laisse emporter par ces différents voyages physiques mais aussi ces transports de l'âme où les deux protagonistes cherchent une identité, une définition de la vie.

On sent de manière perceptible cet exil porté en chacun eux.

Un auteur qui mérite le détour et un chant d'amour à découvrir.

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Ulysse brulé par le soleil

Marguerite Yourcenar ne s’y trompa pas lorsqu’elle décida de traduire les poèmes de l’écrivain américain Frederic Prokosch (1908-1989), y décelant toute la richesse d’un esthétisme à la fois suave et sauvage, sensuel et rebelle, farouche, insoumis aux tendances et aux pratiques de son époque qui ne cessait de se réinventer, en perpétuelle exploration de nouvelles sensations et de nouveaux courants artistiques, qu’ils soient poétiques, picturaux ou musicaux.

Mais chez Frederic Prokosch, la poésie est odyssée, périple, vagabondage, et ne se soumet pas aux contraintes des modes et des temps. Elle s’écrit en lettres majuscules dans un espace libre de toutes orientations, sans âge, atemporelle, à la fois contemporaine et séculaire, d’une modernité où résonnent, comme un bruit assourdi et lointain, les chœurs d’un antique passé aux éclats de légendes.

Poésie lyrique, belle, exaltée, elle est de celle qui consacre et qui glorifie, qui contemple, s’émerveille, se soulève, galvanise, et dans le même temps, maudit, sonde, se tourmente et interroge élégiaque, le monde, la vie, l’humain. « Ô mon univers, oh qu’as-tu fait de moi ?...»

Une poésie en marge, hors des modes et du temps, qui se goûte comme un nectar des Dieux, un breuvage d’autant plus précieux quand on sait que cet ensemble de poèmes, réunis en recueil en 1944, fut le seul et l’unique que l’homme ait jamais écrit.



Surtout connu pour ses romans - « Les Asiatiques », « Sept fugitifs » - Frederic Prokosch y révélait sa passion immodérée des voyages que venait enrichir un imaginaire extrêmement fécond et poétique (il écrivit « Les Asiatiques » sans avoir jamais mis les pieds en Asie).

Et là où l’on pouvait sentir le poète derrière l’écrivain, l’on peut aussi sentir le prosateur derrière le poète, dans cette façon de décrire, de raconter, de représenter le monde au gré d’une écriture en coup de pinceau, qui dessine, qui croque en quelques traits d’aquarelliste en un mélange de couleurs puissamment visuel.

« Dans les feuilles tombantes, l’obscurité déploie son aile couleur de vin. Doucement les feuilles tombent, doucement l’ombre de la flèche se pose sur la route »



D’une nature humble, secrète, introvertie, solitaire, il est étonnant de constater à quel point la poésie de Prokosch s’affiche tout au contraire de manière bouillonnante, passionnée, ardente.



Il y de la violence dans cette poésie-là, la violence d’un monde barbare, décadent et beau, immuable dans sa splendeur comme dans sa brutalité. « Fiançailles de l’ennemi et de l’amant, du tyran et du vaincu, du dévoreur et du dévoré…»

Il y a du lyrisme, des phrases qui s’ourlent d’écume de bruit, d’effervescence, de fureur, pour s’échouer sur la rive d’un monde qui se perd, qui s’accroche, qui se cherche encore. « Et comme nous nous efforçons de trouver notre voie, lentement, alors que l’esprit s’aiguise, les sens se corrompent…»

Il y a le goût des départs et des voyages, une invitation à cheminer par monts et par vallées, sur l’aile des nuages ou sur un revers de mer, une aspiration à chevaucher sur la croupe du monde avec le même esprit de réalisme magique et d’onirisme que l’auteur a mis dans les lignes de ses romans. « Les vignes étaient d’or, les oiseaux volaient bas, le verger débordait de fruits, le miel coulait, le vin étincelait dans les verres de Venise…»

Il y a des ailleurs, des pays aux parfums exotiques, des fragrances d’Asie ou d’Afrique, des émanations de grandes villes européennes, de vastes étendues glacées et des déserts arides. « Au nord s’enflamme la corne d’Orion, à l’ouest la lumière d’Egypte, personne pour nous voir.. »

Il y a des contrées chargées de culture et d’Histoire, des effluves de légendes passées, des échos de mythologies, d’anciens dieux et de divinités. « Des Centaures autrefois hantaient les bois et les Vandales somnolaient au bord des torrents..»

Il y a surtout le monde comme un théâtre, entre jeu d’ombre et de lumière, le coup de talon austère d’un grand organisateur sur la scène de l’humanité et des acteurs aux visages grimés qui jouent la comédie splendide et dérisoire de la vie devant le parterre que nous-autres, pauvres humains formons.« Des acteurs épouvantables dans une pièce démodée, portant la civilisation, comme un masque, depuis hier, jusqu’à aujourd’hui… »



Et dans ces galops effrénés, ces errances, ces cavalcades, ces bruits de vent et ces remous de vagues, il y a, profonde, grave, réfléchie, une quête de sagesse et de beauté, une recherche d’apaisement, de silence et de solitude, l’itinéraire tantôt illusoire, tantôt angoissé, d’un homme, qui, tel un Ulysse brûlé par le soleil, sillonne les couloirs de la vie.

« Maintenant seul, une dernière fois, j’arpenterai mon sentier favori. Le vent agite les feuilles, il n’est que le vent de la nuit ; mais le nôtre ; celui des saisons ; du monde ; de l’histoire… »

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Un chant d'amour

Un récit d'apprentissage envoûtant souvent mélancolique. On y suit le narrateur, Henry, de l'enfance à la maturité, des Etats-Unis au Maroc en passant par la France et l'Italie, jusqu'à la fin des années 1940. L'arrière-plan politique est à peine suggéré. Ce qui compte là, c'est le " chant d'amour " d'Henry pour sa cousine Stella, une créature à la fois insaissisable, garce et profondément touchante. Les itinéraires d'Henry et Stella se croisent et se décroisent au gré de leurs errances. Rien de spectaculaire en soi, juste des sentiments, qui évoluent. Le tout servi par une belle écriture classique. Après sa lecture, ce livre continue à résonner en moi.
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Les conspirateurs

"Les Conspirateurs" est un roman qui met en scène des révolutionnaires de tous pays se réunissant à Lisbonne pendant la seconde guerre mondiale.

Est-ce un roman d'espionnage, est-ce un thriller est-ce un roman un peu fantastique et très poétique ? Camus parlait même de roman "géographique".Tel "l'ombre du vent" de Zafon, ce roman est un peu tout cela, mis à part le fait qu'il se situe à Lisbonne, qui y est décrite dans toute sa densité. Quel style ! Alternant les phrases courtes et les phrases longues, les descriptions et les dialogues, les dialogues et les monologues intérieurs, ce livre est une pure merveille d'écriture (que louperont ceux qui n'en auront vu que l'adaptation cinématographique), un éblouissement à la fois baroque et onirique où la réalité -une violence constamment suggérée mais jamais imposée- laisse une place importante à la part incandescente du rêve. Emporté par l'histoire et le destin des personnages, par la lenteur du temps qui passe et par cette menace floue, imprécise qui sous-tend tout le livre,on est vite fasciné par cette écriture envoûtante et on ne s'ennuie jamais, tellement ce livre -assez court- est intense. Une très belle oeuvre qui exprime un destin en train de s'accomplir, à coups de pressentiments, de menaces et d'incertitudes pourtant bien réelles et qui m'a rappelé par certains côtés " le Rivage des Syrtes" de Julien Gracq. Jugez-en de par vous-mêmes :

"Au-delà de Guincho, une corne de brume fit entendre son sanglot. Deux fois, trois fois.

Et, à de nombreux kilomètres de là, en direction de l'ouest, un écho répondit, mais bien plus assourdi, et seulement une fois.

La terre entière donnait l'impression de s'être changée en volcan."
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La Tempête et l'Echo

Ce livre se compose de petits chapitres intitulés avec un nom d'un d'animal. L'auteur semble s'adonner à l'exercice suivant: au prétexte d'une expédition en Afrique, il déroule sa vision rêveuse des paysages et des vicissitudes du continent. Des envolées lyriques sans vraiment trop de rapport avec la réalité. un exercice de style répété tout au long du récit. Est-il jamais allé en Afrique?
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Hasards de l'Arabie heureuse

On est en pleine aventure! Mais pas que...

L'auteur a rendu un ouvrage multicéphale: roman d'aventure tout court et d'aventure intérieure. Description du choc réciproque dû à la rencontre d'individus de conditions, croyances et coutumes radicalement différentes. Au-delà de l'aspect "conte" du livre, on voit bien la notion de destin de chacune et de chacun et les passages vers la mort, où plus rien n'a désormais d'importance. A ne pas lire avant de dormir. C'est beaucoup trop dense.
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Un chant d'amour

Livre étrange et magnifique, livre d'errance et d'apprentissage, le dernier que m'a recommandé ma sœur, avant de partir.
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Les Asiatiques

Ce roman raconte voyage d'un jeune américain en Asie. Ce voyage aventureux, fertile en rebondissements et que le seul hasard semble commander, est empreint d'une sorte de désenchantement. Le jeune américain paraît dépourvu de toute capacité de choix et de vouloir, comme si l'Asie avait complètement pris possession de lui. Il se prétend heureux mais ne nous transmet qu'un morne dégoût ou la répulsion que lui inspire au fond le spectacle de ce vaste continent, où il s'enfonce pour fuir la civilisation occidentale et son monde d'objets. Il est sans espoir, abandonné à la fatalité, à l'indolence, à la morne attente de la mort qui planent sur ces pays où il vagabonde sans but précis.
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Ulysse brulé par le soleil

Vingt-six courts chants lyriques et puissants de 1941.



Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/06/04/note-de-lecture-ulysse-brule-par-le-soleil-frederic-prokosch/

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Les conspirateurs

Conspirateurs est tout autant un roman métaphysique à l’ironie solennelle et au désespoir rationnel qu’un thriller encore plus décalé que l’auteur ne l’imagine.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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