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Citations de Friedrich Nietzsche (3498)


Hommes supérieurs que rencontre mon œil, ceci est le doute que vous m’inspirez et mon rire secret : j’ai deviné que vous appelleriez mon Surhumain — démon ! Vous êtes tellement étrangers à la grandeur, dans votre âme, que le Surhumain vous paraîtrait terrible dans sa bonté...
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La crainte de l’ancêtre et de sa puissance, la conscience d’une dette envers lui grandit nécessairement, d’après cette logique spéciale, dans la même mesure que la puissance de la race et prend plus de consistance à mesure que la race devient plus victorieuse, plus indépendante, mieux crainte et vénérée. Il ne faut pas s’imaginer que cela pourrait être le contraire ! Chaque pas vers la décadence de la race, tous les accidents désastreux, tous les indices de dégénérescence, tous les signes précurseurs de la ruine diminuent toujours la crainte qu’inspire l’esprit fondateur de la race et donnent une idée toujours moins haute de son intelligence, de sa prévoyance et de l’efficacité persistante de son pouvoir.
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Au sein de la première association entre hommes d’une même race […], la génération vivante reconnaissait chaque fois envers les générations précédentes et surtout envers la plus reculée, celle qui a fondé la race, une obligation juridique (et nullement un simple devoir de sentiment dont on pourrait même contester l’existence pour la plus longue période de l’espèce humaine). Alors règne la conviction que l’espèce n’a persisté dans sa durée que grâce aux sacrifices et aux productions des ancêtres, — et qu’on doit s’acquitter envers eux en sacrifices et en productions : on reconnaît donc une dette dont l’importance ne fait que grandir parce que les ancêtres qui survivent comme esprits puissants ne cessent de s’intéresser à la race et de lui accorder, de par leur force, de nouveaux avantages et de nouvelles avances.
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Tous les instincts qui n’ont pas de débouché, que quelque force répressive empêche d’éclater au-dehors, retournent en dedans — c’est là ce que j’appelle l’intériorisation de l’homme : de cette façon se développe en lui ce que plus tard on appellera son « âme ». Tout le monde intérieur, d’origine mince à tenir entre cuir et chair, s’est développé et amplifié, a gagné en profondeur, en largeur, en hauteur, lorsque l’expansion de l’homme vers l’extérieur a été entravée. […] L’homme qui par suite du manque de résistances et d’ennemis extérieurs, serré dans l’étau de la régularité des mœurs, impatiemment se déchirait, se persécutait, se rongeait, s’épouvantait et se maltraitait lui-même, cet animal que l’on veut « domestiquer » et qui se heurte jusqu’à se blesser aux barreaux de sa cage, cet être que ses privations font languir dans la nostalgie du désert et qui fatalement devait trouver en lui un champ d’aventures, un jardin de supplices, une contrée dangereuse et incertaine, — ce fou, ce captif aux aspirations désespérées, devint l’inventeur de la « mauvaise conscience ». Mais alors fut introduite la plus grande et la plus inquiétante de toutes les maladies, dont l’humanité n’est pas encore guérie aujourd’hui, l’homme maladie de l’homme, malade de lui-même : conséquence d’un divorce violent avec le passé animal, d’un bond et d’une chute tout à la fois, dans de nouvelles situations, au milieu de nouvelles conditions d’existence, d’une déclaration de guerre contre les anciens instincts qui jusqu’ici faisaient sa force, sa joie et son caractère redoutable.
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Alors [que Spinoza] se frottait à je ne sais quel souvenir, il se mit à réfléchir à la question de savoir ce qui était demeuré en lui du fameux morsus conscientiæ — en lui qui avait rangé le bien et le mal parmi les imaginations de l’homme et avait défendu avec colère son Dieu « libre » contre ces blasphémateurs qui prétendaient que Dieu n’agit que sub ratione boni (« ce qui s’appellerait assujettir Dieu au destin et serait la plus étrange des absurdités » — ). Le monde, pour Spinoza, était revenu à cet état d’innocence où il se trouvait avant l’invention de la mauvaise conscience : que devenait alors le morsus conscientiæ ? « L’antithèse du gaudium, se dit-il enfin, — une tristesse accompagnée de l’image d’une chose passée dont l’événement a trompé toute attente. » (Eth., III, propos. XVIII, schol. I. II.) Des milliers d’années durant les malfaiteurs n’ont eu, au sujet de leur « méfait », d’autre impression que celle dont parle Spinoza, comme d’une impression on personnelle : « ici il y a eu un accident imprévu », et non : « je n’aurais pas dû faire cela. »
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L’ « évolution » d’une chose, d’un usage, d’un organe n’est donc rien moins qu’une progression vers un but, et moins encore une progression logique et directe atteinte avec un minimum de forces et de dépenses, — mais bien une succession constante de phénomènes d’assujettissement plus ou moins violents, plus ou moins indépendants les uns des autres, sans oublier les résistances qui s’élèvent sans cesse, les tentatives de métamorphoses qui s’opèrent pour concourir à la défense et à la réaction, enfin les résultats heureux des actions en sens contraire.
[…] L’importance d’un « progrès » se mesure même à la grandeur des sacrifices qui doivent lui être faits ; l’humanité, en tant que masse sacrifiée à la prospérité d’une seule espèce d’hommes plus forts — voilà qui serait un progrès…
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Peut-être le mot allemand « Mensch » (manas) exprime-t-il encore quelque chose de ce sentiment de dignité : l’homme se désigne comme l’être qui estime des valeurs, qui apprécie et évalue, comme « l’animal estimateur par excellence ».
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Sans cruauté, point de réjouissance, voilà ce que nous apprend la plus ancienne et la plus longue histoire de l’homme — et le châtiment aussi a de telles allures de fête !
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L'homme est plus singe que n'importe quel singe.
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C'est aux âmes les plus spirituelles, en admettant qu'elles soient les plus courageuses, qu'il est donné de vivre les tragédies les plus douloureuses : mais c'est bien pour cela qu'elles tiennent la vie en honneur, parce qu'elle leur oppose son plus grand antagonisme.
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Et l’impuissance qui n’use pas de représailles devient, par un mensonge, la « bonté » ; la craintive bassesse, « humilité » ; la soumission à ceux qu’on hait, « obéissance » (c’est-à-dire l’obéissance à quelqu’un dont ils disent qu’il ordonne cette soumission, — ils l’appellent Dieu). Ce qu’il y a d’inoffensif chez l’être faible, sa lâcheté, cette lâcheté dont il est riche et qui chez lui fait antichambre, et attend à la porte, inévitablement, cette lâcheté se pare ici d’un nom bien sonnant et s’appelle « patience », parfois même « vertu », sans plus ; « ne pas pouvoir se venger » devient « ne pas vouloir se venger » et parfois même le pardon des offenses (« car ils ne savent pas ce qu’ils font — nous seuls savons ce qu’ils font ! »). On parle aussi de « l’amour de ses ennemis » — et l’on sue à grosses gouttes.
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Friedrich Nietzsche

Lorsque, après une longue solitude, volontairement subie, je me retourne vers les hommes et lorsque je m'écrie: " Où êtes-vous mes amis ?" c'est pour l'amour de grandes choses.
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Friedrich Nietzsche

Je veux être un incendie et un danger pour toutes les âmes sèches ; des cendres brûlantes doivent me précéder en tourbillon.
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Ce qui se fait par amour se fait toujours par-delà le bien et le mal.
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Friedrich Nietzsche

J'etais inquiet au milieu des hommes : je désirais être parmi les hommes et rien ne m'apaisait
Je me rendis alors dans la solitude et je créai le surhomme. Et lorsque je l'eus créé, je drapai autour de lui le grand-voile de l'avenir et je laissai luire sur lui le soleil de midi.
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Friedrich Nietzsche

Il faut que nous ayons un but à cause duquel nous nous aimions tous les uns les autres !
Tous les autres buts méritent d'être détruits.
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Friedrich Nietzsche

Qu'est-ce donc qui m'a soutenu ? Toujours le sentiment de porter une œuvre en moi. Et chaque fois que l'oeuvre était née ma vie y était suspendue à un fil
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Seul un peuple de prêtres pouvait agir ainsi, ce peuple qui vengeait d’une façon sacerdotale sa haine rentrée. Ce sont des Juifs, qui, avec une formidable logique, ont osé le renversement de l’aristocratique équation des valeurs (bon, noble, puissant, beau, heureux, aimé de Dieu.) Ils ont maintenu ce renversement avec l’acharnement d’une haine sans borne (la haine de l’impuissance) et ils ont affirmé : « Les misérables seuls sont les bons ; les pauvres, les impuissants, les petits seuls sont les bons ; ceux qui souffrent, les nécessiteux, les malades, les difformes sont aussi les seuls pieux, les seuls bénis de Dieu ; c’est à eux seuls qu’appartiendra la béatitude — par contre, vous autres, vous qui êtes nobles et puissants, vous êtes de toute éternité les mauvais, les cruels, les avides, les insatiables, les impies, et, éternellement, vous demeurerez aussi les réprouvés, les maudits, les damnés ! »… On sait qui a recueilli l’héritage de cette dépréciation judaïque… […] Je veux dire que c’est avec les Juifs que commence le soulèvement des esclaves dans la morale : ce soulèvement qui traîne à sa suite une histoire longue de vingt siècles et que nous ne perdons aujourd’hui de vue que — parce qu’il a été victorieux…
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Friedrich Nietzsche
Ce qui ne me tue pas me rend plus fort

Dans le livre de Céline Rivière "La Câlinothérapie"
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Le point de vue utilitaire est tout ce qu’il y a de plus étranger et d’inapplicable au regard d’une source vive et jaillissante de suprêmes évaluations, qui établissent et espacent les rangs : ici le sentiment est précisément parvenu à l’opposé de cette froideur qui est la condition de toute prudence intéressée, de tout calcul d’utilité — et cela, non pas pour une seule fois, pour une heure d’exception, mais pour toujours. La conscience de la supériorité et de la distance, je le répète, le sentiment général, fondamental, durable et dominant d’une race supérieure et régnante, en opposition avec une race inférieure, avec un « bas-fond humain » — voilà l’origine de l’antithèse entre « bon » et « mauvais ».
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