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Citations de Friedrich Nietzsche (3503)


Seul un peuple de prêtres pouvait agir ainsi, ce peuple qui vengeait d’une façon sacerdotale sa haine rentrée. Ce sont des Juifs, qui, avec une formidable logique, ont osé le renversement de l’aristocratique équation des valeurs (bon, noble, puissant, beau, heureux, aimé de Dieu.) Ils ont maintenu ce renversement avec l’acharnement d’une haine sans borne (la haine de l’impuissance) et ils ont affirmé : « Les misérables seuls sont les bons ; les pauvres, les impuissants, les petits seuls sont les bons ; ceux qui souffrent, les nécessiteux, les malades, les difformes sont aussi les seuls pieux, les seuls bénis de Dieu ; c’est à eux seuls qu’appartiendra la béatitude — par contre, vous autres, vous qui êtes nobles et puissants, vous êtes de toute éternité les mauvais, les cruels, les avides, les insatiables, les impies, et, éternellement, vous demeurerez aussi les réprouvés, les maudits, les damnés ! »… On sait qui a recueilli l’héritage de cette dépréciation judaïque… […] Je veux dire que c’est avec les Juifs que commence le soulèvement des esclaves dans la morale : ce soulèvement qui traîne à sa suite une histoire longue de vingt siècles et que nous ne perdons aujourd’hui de vue que — parce qu’il a été victorieux…
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Friedrich Nietzsche
Ce qui ne me tue pas me rend plus fort

Dans le livre de Céline Rivière "La Câlinothérapie"
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Le point de vue utilitaire est tout ce qu’il y a de plus étranger et d’inapplicable au regard d’une source vive et jaillissante de suprêmes évaluations, qui établissent et espacent les rangs : ici le sentiment est précisément parvenu à l’opposé de cette froideur qui est la condition de toute prudence intéressée, de tout calcul d’utilité — et cela, non pas pour une seule fois, pour une heure d’exception, mais pour toujours. La conscience de la supériorité et de la distance, je le répète, le sentiment général, fondamental, durable et dominant d’une race supérieure et régnante, en opposition avec une race inférieure, avec un « bas-fond humain » — voilà l’origine de l’antithèse entre « bon » et « mauvais ».
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A t-on remarqué à quel point la musique rend l'esprit libre ? Donne des ailes aux pensées ? Que, plus on devient musicien, plus on devient philosophe ?
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Friedrich Nietzsche
La notion de "Dieu" a été inventée comme antithèse de la vie - en elle se résume, en une unité épouvantable, tout ce qui est nuisible, vénéneux, calomniateur, toute haine de la vie. La notion d'"au-delà", de "monde-vrai" n'a été inventée que pour déprécier le seul monde qu'il y ait - pour ne plus conserver à notre réalité terrestre aucun but, aucune raison, aucune tâche ! La notion d'"âme", d'"esprit" et, en fin de compte, même d'"âme immortelle", a été inventée pour mépriser le corps, pour le rendre malade - "sacré" - pour apporter à toutes les choses qui méritent le sérieux dans la vie - les questions d'alimentation, de logement, de régime intellectuel, les soins à donner aux malades, la propreté, le temps qu'il fait - la plus épouvantable insouciance ! Au lieu de la santé, le "salut de l'âme" - je veux dire une folie circulaire qui va des convulsions de la pénitence à l'hystérie de la rédemption ! La notion de "péché" a été inventée en même temps que l'instrument de torture qui la complète, la notion de "libre arbitre", pour brouiller les instincts, pour faire de la méfiance à l'égard des instincts une seconde nature.

Nietzsche, Ecce homo, Pourquoi je suis un destin
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Comment donc ai-je supporté ceci, comment donc ai-je surmonté et assumé de pareilles blessures ? Comment mon âme est-elle ressuscitée de ces tombeaux ? Oui ! Il y a en moi quelque chose d'invulnérable, quelque chose qu'on ne peut enterrer et qui fait sauter les rochers : cela s'appelle ma volonté. Cela passe à travers les années, silencieux et immuable. Elle veut marcher de son allure, sur mes propres jambes, mon ancienne volonté ; son sens est dur et invulnérable. Je ne suis invulnérable qu'au talon. Tu subsistes toujours, égale à toi-même, toi ma volonté patiente ! Tu as toujours passé par toutes les tombes ! C'est en toi que subsiste ce qui ne s'est pas délivré pendant ma jeunesse, et vivante et jeune tu es assise, pleine d'espoir, sur les jaunes décombres des tombeaux. Oui, tu demeures pour moi la destructrice de tous les tombeaux : salut à toi, ma volonté ! Et ce n'est que là où il y a des tombeaux, qu'il y a résurrection.
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Friedrich Nietzsche
Qu'est-ce donc que la vérité? Une armée mobile de métaphores, de métonymies, d'anthropomorphismes, bref, une somme de relations humaines, qui ont été poétiquement et rhétoriquement rehaussées, transposées, ornées, et qui après un long usage semblent à un peuple fermes, canoniques et obligatoires: les vérités sont des illusions dont on a oublié qu'elles le sont, des métaphores qui ont été usées et sont devenues dépourvues de force sensible; des monnaies qui ont perdu leur face et n'entrent plus à présent en considération que comme métal, et non comme monnaies.
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L’homme c𠆞st je veux, la femme c𠆞st il veut
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Pour parler en symbole : Napoléon fut un exemple de ce retour à la nature comme je le comprends ( ainsi in rebus tacticis, et plus encore, comme le savent les militaires, en matière stratégique ).Mais Rousseau,- où vraiment voulait-il en venir ?
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Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maître et le sculpteur de toi-même.
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L'envoûtement est le présupposé de tout art dramatique.
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La tâche suprême de l'art, celle qu'il faut qualifier de véritablement sérieuse : délivrer l'œil du regard jeté dans l'horreur de la nuit et sauver le sujet du spasme des émotions et de la volonté grâce au baume de l'apparence qui apporte la guérison.
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Friedrich Nietzsche
Ce qu'il y a de grand dans l'homme, c'est qu'il est un pont et non un but.

(Ainsi parlait Zarathoustra)
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Que restait-il à sacrifier ? Ne fallait-il pas enfin immoler tout ce qui est consolateur, saint, salvateur, toute espérance, toute foi en une harmonie cachée, en une béatitude et une justice futures ? Ne fallait-il pas sacrifier Dieu lui-même, par cruauté envers soi, adorer la pierre, la bêtise, la pesanteur, le destin, le néant ? Sacrifier Dieu au néant, ce mystère paradoxal de la suprême cruauté, était réservé à la génération qui grandit maintenant : nous en savons tous déjà quelque chose.
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La plus ardente au travail de toutes les époques -notre époque- ne sait rien faire de son immense ardeur au travail et de son argent, sinon encore plus d'argent et encore plus d'ardeur au travail : il faut plus de génie pour dépenser que pour ramasser ! Eh bien, nous aurons nos "petits-enfants" !

(Paragraphe 23, p.80)
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On a maintenant honte du repos ; on éprouverait presque un remords à méditer. (...)
la véritable vertu consiste maintenant à faire une chose plus vite qu’une autre. (...)
A ce train les choses pourraient aller bientôt si loin qu'on n'oserait plus- céder sans se mépriser soi-même et sans en éprouver de remords au goût de la vie contemplative : au désir de se promener en compagnie de pensées et d'amis.

(p.264, 265 et 266)
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Quels moyens avons-nous de rendre les choses belles, attrayantes et désirables quand elles ne le sont pas ? ... et elles ne le sont jamais en soi, me semble-t-il. (…)

tout cela il nous faut l'apprendre des artistes, et, pour le reste, être plus sage qu'eux ; Car leur force subtile s'arrête généralement où cesse l’art, et où commence la vie ; mais nous, nous voulons être les poètes de notre vie, et d'abord dans les plus petites choses, dans les intimes banalités du quotidien ! 
(p.242 et 243)
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En amis de la musique. Pour finir, nous sommes et resterons amis de la musique, comme nous restons amis du clair de lune. Ni l'un ni l'autre ne veulent évincer le soleil, ils veulent seulement, aussi bien qu'ils peuvent, éclairer nos nuits. Mais il nous sera néanmoins permis, n'est-ce pas ? de plaisanter et de rire à leur propos ? Un peu tout au moins ? Et de temps en temps ? A propos de l'homme dans la lune ! Et de la femme dans la musique !
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Sentimentalité dans la musique. Malgré tout le goût que l'on pourra avoir pour la musique sérieuse et riche, on n'en sera peut-être, à certaines heures, que davantage subjugué, envoûté et presque fondu en extase par son contraire, je veux dire par ces mélismes d'opéra italiens les plus simples qui soient et qui, en dépit de leur uniformité rythmique et de leur puérilité harmonique,semblent parfois chanter à nos oreilles comme l'âme même de la musique. Accordez-le ou non, pharisiens du bon goût, c'estainsi, et mon propos est ici de donner à débrouiller cette énigme et de tourner moi-même un peu autour pour essayer de deviner. Quand nous étions encore enfants, nous avons pour la première fois goûté au miel vierge de bien des choses; jamais plus le miel ne fut aussi bon qu'alors, où il nous conviait aux séductions de la vie, de la plus longue vie, sous la forme du premier printemps, des premières neurs', des premiers papillons, de la première amitié. C'est l'époque peut-être vers la neuvième année de notre âge où nous entendîmes la première musique, et ce fut celle que nous comprîmes d'abord, la plus simple et la plus enfantine, donc, et qui n'était guère plus qu'une continuation du chant de la nourrice, de l'air du ménétrier. (Il faut en effet être préparé et exercé pour recevoir même les plus minimes " révélations " de l'art: il n'y a absolument pas d'effet " immédiat " de l'art, malgré les contes bleus des philosophes àce sujet.) C'est à ces premiers ravissements musicaux, les plus intenses de notre vie, que se relie notre émotion à l'audition de ces mélismes italiens; le bonheur de l'enfant et la perte de l'enfance, le sentiment que ce qui est aboli sans retour est notre bien le plus précieux, tout cela fait alors vibrer les cordes de notre âme, avec une force dont n'est pas capable à elle seule la présence la plus grave et la plus riche de l'art. Ce mélange de plaisir esthétique et de peine morale, que l'on a maintenant l'habitude d'appe ler " sentimentalité",. un peu trop dédaigneusement, il me semble (c'est l'état d'âme de Faust à la fin de la première scène), cette "sentimentalité" des auditeurs sert la musique italienne, que les gourmets expérimentés de l'art, les purs " esthètes ", se plaisent d'habitude à ignorer. Au demeurant, presque toute musique ne commence à exercer un charme magique qu'à partirdu moment où nous l'entendonsparler la langue de notre propre passé; et c'est ainsi. que toute musique ancienne semble au profane gagner sans cesse en qualité, et celle qui vient de naître n'avoir que peu de prix; car elle n'éveille pas encore la " sentimentalité" qui est, comme nous l'avons dit, l'élément essentiel du bonheur de la musique pour quiconque n'est pas capable de prendre plaisir à cet art en pur esthète.
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ù la musique est chez elle. La musique n'exerce toute sa grande puissance que parmi des gens auxquels il est impossible ou interdit de discuter. Au premier rang de ses promoteurs se trouvent ainsi les princes, qui veulent qu'on ne critique guère, que même on ne pense pas beaucoup autour d'eux; puis les sociétés qui, sous quelque pression (princière ou religieuse), doivent s'habituer au silence, mais n'en recherchent que, des enchantements plus forts contre l'ennui du sentiment (d'ordinaire, la passion éternelle et l'éternelle musique); troisièmement, des peuples entiers chez lesquels il n'existe pas de " société ", mais d'autant plus d'individus portés à la solitude, aux pensées crépusculaires et à la vénération de tout l'ineffable: Ce sont les âmes proprement musicales. Les Grecs, peuple loquace et querelleur, n'ont pour cette raison toléré la musique qu'à titre d'assaisonnement des arts sur lesquels on peut réellement discuter et disputer, alors que sur la musique on peut à peine penser honnêtement. Les pythagoriciens, ces Grecs exceptionnels sur bien des points, étaient aussi, à ce qu'on rapporte, de grands musiciens: ceux-là mêmes qui inventèrent le silence de cinq ans, mais non la dialectique.
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