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Citations de Gabriel Katz (379)


Il pensa qu’un homme sans nom était amputé de la plus grande partie de lui-même.
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Essoufflé, les côtes endolories, Cynon Bradwen donna un coup de pied dans le sable, et son adversaire au sol dut se protéger de l'avant-bras pour ne pas en recevoir dans les yeux.
- Rappelle-moi de ne jamais plus te tourner le dos, fit-il à voix basse.
- La prochaine fois, je te tuerai, grogna Arcus.
Cynon ramassa son heaume et quitta la lice dans la liesse générale. Les hauts barons de la tribune affichaient leur mépris pour cette empoignade de barbares, mais la populace était aux anges. Enfin, du spectacle ! Les ronds de jambe et les politesses, c'était bon pour les nobles, et la charité chrétienne, pour le sermon du dimanche. Ce qu'ils voulaient, eux, c'était du sang. Comme aux temps où les épées n'étaient pas émoussées, où les lances n'étaient pas creuses, où les vieilles traditions celtiques rognaient encore le pouvoir de l’Église.
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Un brouillard à couper au couteau s'était installé sur la mer, effaçant l'horizon. Il fallut un moment à la foule sur le port pour distinguer enfin, dans une lumière presque blanche, la silhouette imposante du vaisseau ducal. Trois mâts. Deux ponts. Une énorme figure de proue en tête de dragon. Cent hommes d'équipage, une écurie, une salle d'armes. Ce bâtiment avait été construit pour le duc, et même s'il pouvait transporter cinq cent âmes, il n'emportait que son maître, accompagné de sa garde rapprochée. A mesure qu'il naviguait vers la côte, on pouvait apercevoir le blason de Westlingshire sur la grand-voile gonflée par le vent.
Une demi-heure durant, la foule silencieuse le regarda se rapprocher.
Le brouillard s'intensifiait au loin, comme si leur terre d'origine disparaissait aux yeux du monde. Certains y virent un symbole - l'Eirin n'était plus rien sans le duc -, d'autres un présage. Car le navire semblait sortir du néant pour guider les hommes vers la victoire.
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Le seul point sur lequel mon idiot d'avocat avait raison, c'est qu'ils me mettent à l'isolement en attendant de savoir si je représente un danger pour mes codétenus. Oui, je rappelle que je suis "un tueur présumé de la mafia albanaise". Ca ne va pas durer. Tôt ou tard, ils finiront par admettre que je ne suis qu'un comédien un peu trop porté sur les nanas, qui a flingué une mémé par le plus stupide des hasards, et ce jour-là je me retrouverai dans la fosse aux lions. Je n'ose même pas y penser.
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Dans les grandes écuries du château, Ednar comptait les chevaux. Rien ne manquait, ni une couverture de selle, ni un fourreau, ni une pièce d'armure. Tout était prêt pour la charge. Il allait mourir, il le savait, il avait été formé pour cela. L'odeur de foin et de bois ciré, mêlée à celle du crottin, était si familière qu'il se sentait comme chez lui. Du reste, il n'avait pas de chez lui, juste un étroit lit de fer dans un casernement sans feu. Une chambre individuelle - privilège de l'officier - aussi vide que grise, avec une meurtrière si haute qu'on n'y voyait qu'un petit morceau de ciel. Non, il ne regretterait pas sa vie bien réglée, peut-être un peu plus les chevauchées et les charges… Il allait mourir la conscience tranquille, les armes à la main, après avoir sabré autant d'ennemis que son bras pourrait en frapper.
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Le piano est un animal sauvage, qu’on apprivoise chaque jour, et qui oublie le lendemain. Il faut de la patience. De l’amour aussi. Il faut apprendre à lui parler, jouer avec lui, le convaincre de laisser échapper ses notes.
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Non, ce n’est pas mal, de pleurer. Ce n’est pas une faiblesse. Personne ne peut retenir une rivière.
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- Toi, raconter ? Autant demander à un caillou de chanter des ballades !
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- Si, mais ces idiots ont oublié de la chauffer. il y gèle !
- Mais quelle chochotte il tente une fois de plus d'imiter la voix de Karib : «La guerre sans chauffage? On se moque de qui ?»
Karib ne se dérida pas, il n'était pas d'humeur à goûter à la plaisanterie. Nils le trouvait assez comique dans son bel habit et sa cape de renard, avec ses bottes de peau souple plus adaptées à une promenade dans le parc qu'aux rudes intempéries du front. Il avait même poussé l'élégance jusqu'à porter une chevalière sur son gant, comme le faisaient les hauts seigneurs.
- Rentre à Westerwald, vieux ! Ça ne fait que commencer et déjà tu te plains.
- Je ne me plains pas... Enfin si, je me plains. Ce n'est tout de même pas compliqué d'installer un brasero dans une tente ! Regarde, ici, il fait très bon.
Il faisait même un peu chaud au gré de Nils, qui n'avait jamais aimé les chambres surchauffées. La chaleur engourdissait les sens.
- Tu deviens délicat, s'amusa Nils.
- C'est toi, la bête de guerre ! Moi je suis juste là pour observer.
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Oranie emergea lentement de son terrier, la mine chiffonnée et les cheveux en étoile.
- Il fait un froid dans ton pays !
Olen trouva la remarque délicieuse, car il était amoureux. Ce n'était pourtant pas la plus éblouissante des entrées en matière.
- Tu n'as rien vu, répondit-il. C'est une chambre de seigneur, il fait plus chaud que partout à Woltan.
- Bonjour mon prince, fit-elle en l'embrassant.
- Bonjour ma princesse.
Pour la première fois, elle le revoyait en plein jour.
- Tu as drôlement maigri... et tu es tout pâle !
- J'ai été empoisonné, ça n'aide pas à avoir bonne mine.
Elle éclata de rire, avant de s'apercevoir qu'il ne plaisantait pas.
- Vraiment ?
- On en parlera plus tard, eluda-t-il en balayant la question d'un geste. Je vais très bien maintenant.
De nouveau ils se sourirent, mais une espèce de gêne commençait à planer.
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Le monde à nouveau n'était plus que ténèbres. Une obscurité insondable, moite et suffocante, et l'air si rare que chaque bouffée paraissait être la dernière. A tâtons, Olen chercha la paroi de sa prison roulante, dont le bois crissa sous ses ongles. Un goût amer, presque acide, lui monta aux lèvres, tandis qu'il luttait contre le sommeil. Sa mémoire meurtrie lui renvoyait des bribes de rêves enfiévrés, des rêves de fuite éperdue, de femmes nues, de guerre et de tempêtes. Des images furtives de chevauchées glaciales, de villages en feu. Un délire insensé, peuplé de visages inconnus, où il se réveillait prince, acclamé par la foule, croulant sous l'or, le pouvoir et les honneurs.
Soudain, les cahots cessèrent. Ses yeux se fermaient comme si une vague de plomb coulait sur ses paupières, mais il refusa de s'endormir. Cette scène, il l'avait déjà vécue ; les dernières secousses, le silence, puis l'ouverture sur le ciel, le froid de la montagne, le chemin sinueux vers la vallée d'Helion. Dans quelques minutes, il en était sûr, des coups sourds résonneraient dans la boite, une brèche s'ouvrirait dans le bois, une planche se casserait pour laisser apparaître les visages hagards de ses compagnons de route.
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Et je parle pas de l'odeur d'essence, des pneus qui crament sur le bitume, de la fumée. Cette de la chicha me monte à la tête, et son goût de pomme commence à me foutre la gerbe. Je passe mon tour.
-T'en veux plus ?
-Non.
Driss passe le bébé à Kévin, et j'ai l'impression d'avoir déjà vécu cette scène. Probablement parce que je l'ai vécue hier, et avant-hier, et tous les autres jours de la semaine.
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C'est ça qui est bien avec les riches,ils ne doutent jamais de rien.(p 150)
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Le sang-froid , c'est comme une barre d'énergie dans un jeu vidéo. Tant qu''il t'en reste ne serait-ce qu'un pixel , tu peux tout encaisser . Mais du moment que ça passe dans le rouge , c'est fini.(p 123 )
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A cet instant j'aime tout et tout le monde, y compris ce temps de merde, et ma boite aux lettres que je devine pleine à craquer de relances du Trésor Public. Ce n'est qu'au moment de perdre les choses que tu comprends que non, tu n'es pas malheureux.
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- Pas de panique, dit-elle en paniquant. Planque-toi dans la salle de bains. Non, pas la salle de bains. Et puis non, habille-toi, attends ici, moi j'occupe la mamie et toi tu te faufiles dehors. Ok ?
(Victoire à Ben)
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Ils me font chier, avec leur siège. J'ai une tête à me montrer galant aux heures de pointe ? Je suis parisien, moi !
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- Tiens, t'es là, toi.
Le chat est sorti de nulle part, c'est l'heure des croquettes. Je lui gratte la tête, il ronronne, et croise les griffes à l'idée de se voir offrir un petit morceau de viande, sauf qu'il n'y en a plus. Alors il miaule en tragédien devant ses Friskies, parce qu'on prend vite l'habitude du steak.
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Chaque note tombe là où je l’attends, là où elle doit être, dans cette harmonie invisible que la moindre maladresse pourrait briser. Un morceau de musique, c’est un château de cartes, il suffit d’un souffle.
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– Si vous pensez pouvoir contrôler la musique, vous vous trompez, Malinski. Soit vous la suivez, soit vous tombez, et elle continuera sans vous. Elle était là avant vous, elle sera là après. Écoutez-la. Respectez-la. Ou vous n’irez nulle part.
Je marmonne une espèce d’approbation avant de me diriger vers la porte, où elle juge bon de me coller un dernier uppercut.
– En tous cas, pas avec moi.
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