Citations de Gabriel Katz (379)
Si j’avais eu un euro chaque fois qu’on m’a dit « je reviens vers toi », je pourrais m’acheter – cash – un trois-pièces avec vue sur les Invalides.
- Tu sais te battre, c'est très bien, maintenant il va falloir apprendre la diplomatie.
- Ce sera la pire des épreuves, s'amusa-t-il.
- Peut-être, mais c'est la seule qui en vaille la peine. On ne s'offre pas un carrosse en faisant la guerre.
A quoi ça sert, une fille ? A rien ! C'est une bouche à nourrir, voilà.
Lorsqu'il débarqua sur le sol anglien, Moorhead cracha pour marquer son mépris, comme un chien marque son territoire.
Tu verras, tu apprendras à gérer les paysans, poursuivit Edwin. Ils sont un peu comme des animaux : s'ils sentent la moindre faiblesse chez toi, tu ne pourras plus les tenir.
Un fils de noble ne vaut pas mieux qu'un fils du peuple.
Si vous tenez le peuple, personne ne pourra rien contre vous.
Vous êtes jeunes, et probablement plein d'illusions, mais vous apprendrez vite que le talent le plus utile pour un chevalier, c'est la flatterie.
-Tu ne lui as pas dit qu'ici, un homme du peuple ne s'adresse pas à un noble comme à son vieux pote ?
-Je ne suis pas un homme du peuple, vieux, intervient Desmeon. Pas de ton peuple, en tout cas.
Le jeune Traceur ouvrit de grands yeux.
-Comment tu m'as appelé ? rugit-il.
-Vieux. Mais si tu préfères "mon ami", ou "mon lapin", tu me dis.
Trempé jusqu'aux os, le petit berger se tapit dans le buisson où il avait trouvé refuge. Il retint son souffle comme si ces hommes pouvaient l'entendre, à quelques mètres de là, sous leurs heaumes de métal. Une peur irraisonnée le tenaillait. Ces chevaliers sans suite, sans écuyers et sans bannières étaient comme des fantômes, revenus d'entre les morts pour célébrer la tempête.
- Majesté, les émeutiers incendient le marché. Ils ont mis à sac la villa du sénateur Patris. Il faut prendre une décision.
- Du temps de mon père, on aurait fait charger la garde !
- Les choses ont changé. Avec le pouvoir des assemblées, ce serait du suicide.
- Tiens ta langue, Horias ! Tu oublies que je suis empereur de Némès par la main de la grande déesse… J’ai pouvoir de vie ou de mort sur chacun de mes sujets !
- La grande déesse ne peut rien pour nous, majesté. Si vous faites donner la garde, ce sera un bain de sang, et la populace s’en prendra aux notables. Vos ennemis au Sénat et au conseil en profiteront pour exiger votre abdication.
Les mensonges de sa vie passée s’amoncelaient comme un éboulement entre lui et la vérité.
Dans un silence religieux, on entendait comme des pas de souris, le grattement des plumes et le chuintement des feuilles.
Un prince n'a pas d'amis.
L'espace d'une seconde, un silence inhabituel tomba sur l'un des endroits les plus bruyants du monde. Les travailleurs du port, les voyageurs, les gardes, chacun se figea et regarda l'autre.
Ce sera le neuvième Nocturne de Chopin, comme d’habitude, parce que c’est son morceau préféré. Comme toujours, il vient s’asseoir près de moi, à regarder les touches comme on regarde un feu d’artifice, et il se détend, doucement. Il sent ses angoisses qui s’envolent, la musique entrer dans son corps, il ferme les yeux, il sourit, et se blottit contre moi comme une petite bestiole. A la fin du morceau, sa respiration est devenue régulière, sa tête pèse sur mon épaule. Alors je le porte vers sa chambre pour le poser dans son lit, où il dort en souriant, avec de la musique plein la tête, pendant que je referme la porte sans bruit.
Il a de la chance d’avoir un frère pianiste.
J’aurais pu être boxeur.
- p. 229
Le pouvoir était une chose merveilleuse, jamais plus il ne pourrait s'en passer.
Un clignement de paupières trop rapide, une veine qui palpite, un rien pouvait trahir la peur.
Le monde à nouveau n'était que ténèbres. Une obscurité insondable, moite et suffocante, et l'air si rare que chaque bouffée paraissait être la dernière.
En un mot, c était le genre d'endroit où l'on se réveillait mort.