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Citations de Gabriela Cabezón Cámara (50)


Nos premières heures ensemble, nous les avons passées sous la caresse de cette lumière dorée. Un very good sign, a-t-elle dit, et je l’ai comprise, je ne sais pas comment je m’y prenais pour toujours tout comprendre ou presque, et je lui ai répondu, oui, la Rousse, ça doit être de bon augure, et on a répété chacune la phrase de l’autre jusqu’à la prononcer correctement, on formait un chœur en langues différentes, semblables et différentes comme ce qu’on disait, identique et pourtant incompréhensible jusqu’à ce qu’on le dise ensemble ; un vrai dialogue de perroquets, on répétait ce que disait l’autre jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le bruit des mots, good sign, bon augure, good augure, bon sign, bood augiure, bood augiure, bood augiure, à la fin on riait et ce qu’on disait ressemblait à un chant qui pouvait partir loin : la pampa est aussi un monde conçu pour que le son voyage dans toutes les directions. Peu de choses s’y ajoutent au silence. Le vent, le cri d’un chimango et les insectes lorsqu’ils marchent tout près de notre visage ou, presque toutes les nuits sauf les plus rudes de l’hiver, les grillons.
On est partis tous les trois. Je n’ai pas eu la sensation de laisser quoi que ce soit derrière moi, à peine la poussière soulevée par la charrette qui, ce matin-là, n’était pas très fournie ; on avançait lentement sur un vieux sentier, un de ces chemins tracés par les Indiens à l’époque où ils allaient et venaient librement, jusqu’à ce que la terre en devienne si ferme qu’après tant d’années elle était encore tassée ; j’ignorais de combien d’années il s’agissait, certainement plus que celles que j’avais vécues.
Il n’a pas fallu longtemps pour que le soleil cesse sa caresse dorée et qu’il se mette à nous transpercer la peau. Les choses projetaient encore une ombre presque constante, mais le soleil de midi commençait déjà à se faire brûlant ; on était en septembre et le sol craquait sous les poussées vert tendre des tiges nouvelles. Elle a mis un chapeau, m’en a mis un et j’ai découvert la vie à l’air libre sans cloques. Et la poussière s’est mise à voler : le vent nous apportait celle que soulevait la charrette et celle de la terre alentour, elle couvrait nos visages, nos vêtements, les animaux, la charrette entière. La maintenir fermée, préserver son intérieur en l’isolant de la poussière, je l’ai compris aussitôt, c’était ce qui importait le plus à mon amie et ce qui aura été un de mes principaux défis pendant toute notre traversée. On a perdu des journées entières à tout épousseter, il fallait défendre chaque objet contre la poussière : Liz vivait dans la crainte d’être avalée par cette terre sauvage. Elle avait peur qu’elle nous dévore tous, qu’on finisse par en être une partie comme Jonas était une partie de la baleine. J’ai appris que les baleines étaient des sortes de poissons. Un peu comme un dorado, mais gris, avec une grosse tête, grand comme toute une caravane de charrettes et capable aussi d’avoir des choses à l’intérieur ; elle transportait un prophète, cette baleine de Dieu, et elle sillonnait la mer tout comme nous on sillonnait la terre. Elle entonnait un chant grave, un chant d’eau et de vent, elle dansait, elle faisait des sauts et lançait de la vapeur par un trou qu’elle avait dans la tête. En avançant avec une telle liberté, juchée sur la charrette, entre terre et ciel, j’ai commencé à me sentir baleine : je nageais.
Le premier prix à payer pour un tel bonheur, c’était la poussière. Moi qui avais vécu tout entière dans la poussière, moi qui n’avais été qu’une des multiples formes que prenait la poussière là-bas, moi qui avais été contenue par cette atmosphère – la terre de la pampa est aussi le ciel -, j’ai commencé à la sentir, à la remarquer, à la détester quand elle me faisait grincer les dents, quand elle se collait à ma sueur, quand elle alourdissait mon chapeau. On lui a déclaré la guerre tout en sachant que cette guerre, on la perdrait toujours : nous sommes nées de la poussière.
Mais notre guerre n’était pas éternelle, elle était quotidienne.
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C'était l'éclat. Le chiot sautillait, lumineux parmi les pattes poussiéreuses et usées des rares aux habitants qui traînaient encore là-bas : la misère encourage la fissure, l'élagage ; elle égratigne lentement, à l'air libre, la peau de ceux qu'elle a fait naître ; elle en fait du cuir sec, la craquelle, impose une morphologie à ses créatures.
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L'arôme des feuilles de thé, marron, presque noires, arrachées aux montagnes vertes de l'Inde; il voyageait jusqu'en Angleterre sans perdre son humidité ni son parfum astringent qui était né de la larme que le Boudha avait versé pour les malheurs du monde; des malheurs qui voyageaient également avec le thé : on buvait la montagne verte et la pluie et on buvait aussi ce que boit la reine, on buvait la reine et on buvait le travail et on buvait le dos brisé de celui qui se baisse pour couper les feuilles et de celui qui les porte. Grave aux moteurs à vapeur, on ne buvait plus les coups de fouet sur le dos des rameurs. Mais on buvait l'asphyxie des mineurs de charbon.
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On a passé l’hiver entier là-bas, plongées dans la brume des îles du Paraná, tandis que le fleuve allait et venait. On parlait peu. Moi, la douleur m’a fait me fondre avec les choses et m’a coupée de tout. Je flottais, étrangère à ce qui me soutenait : les arômes de la cuisine et la chaleur du poêle, les affaires de Cleopatra, qui a exercé tous ses talents à l’ombre de la tête de la Vierge et en dépit de ma stupeur face à l’indifférence de la vie et de la mort, de la matière qui gaspille mondes et frêles créatures dans ses propres aventures.
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Quelques jours de charrette, de poussière et d'histoires auront suffi à faire de nous une famille. Emberlificotées dans les liens de l'amour qui naissait en nous, on riait en conjurant la menace de se retrouver livrées aux éléments, d'être épuisées, de s'effondrer par terre sans plus de forces que pour rester là, collées au sol, à la merci des chimangos, d'être réduites à cette structure osseuse, minérale, pareille aux pierres, ce que nous sommes aussi. Occupées qu'on était à tramer nos liens, on a mis du temps à remarquer que ce presque rien qu'on traversait avait des allures de cimetière abandonné ; on le sillonnait, réjouies, comme si on traversait le paradis, encore que là je me plante peut-être, peut-être que le paradis ne se traverse pas, on doit y être, tout simplement, où pourrait-on avoir envie de voyager depuis un tel port ?
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Je me suis sentie traitresse et j’ai commis la faute de ceux qui survivent : j’ai continué à vivre.
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On sait partir comme si le néant nous avalait, imaginez un peuple qui part en fumée, un peuple dont on peut voir les couleurs et les maisons et les chiens et les habits et les vaches et les chevaux et qui s'évanouit comme un fantôme : ses contours perdent leur définition, ses couleurs perdent leur éclat, tout se fond dans un nuage blanc. C'est ainsi qu'on voyage.
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Ma petite aimait déjà les discours de la plus queer de ses mères, elle semblait danser tandis qu’on l’écoutait. Et moi, elle me plongeait dans la perplexité, comment pouvait-elle citer L’Odyssée presque mot pour mot ? Impossible qu’elle l’ait lue dans sa putain de vie misérable. D’où, bordel, sortait-elle des trucs comme ça ? La Vierge existait et elle était branchée classiques et putes pauvres ?
« Sens donc, Cleo, comme ta fille bouge. » Cleo a lâché son empanada et son ton prophétique et m’a caressé le ventre. « Salut, princesse, je suis ta mère, Cleopatra, celle qui vous donne à manger à toutes les deux, celle qui te coud tes petits vêtements. On va partir d’ici, ma fille. » Cleo est devenue solennelle et la voix du prophète lui est revenue : « On va aller dans un autre pays. Toi, tu vas naître là-bas, c’est un pays avec beaucoup de soleil, de palmiers, une mer verte. Le seul truc qui craint, m’a dit Sainte Marie, Qüity, c’est qu’il est plein de gusanos. » « Ah, non, chérie – j’ai pris un ton ferme – tu peux aller dire à ta Vierge que moi, à Cuba, je n’y fous pas les pieds. » « J’ai dit gusanos, Qüity. » « Et ils ne sont pas tous de Cuba, ces types-là, ma chérie ? » « Oui, mais pour en partir, Qüity, ne sois pas conne. »
C’est alors que je l’ai su et nous y voilà, à Miami, entourées de vers, comme si nous tous qui avions fait partie de la villa avions été condamnés d’une façon ou d’une autre à un même destin. Évidemment, nos vers ne sont pas les mêmes que ceux du cimetière de Boulogne : ceux-là sont humains, ils prétendent vivre dans une perpétuelle nostalgie de Cuba, ils sont pleins aux as et travaillent comme des fous. Les autres, la plupart des Cubains de Miami, vivent des subsides du gouvernement en échange du rôle d’illustration vivante de la dimension néfaste des révolutions socialistes et ils ne font que se pochtronner, se droguer et battre leurs femmes. Pourtant, il est habituel de voir au petit matin ces femmes parcourir la 8e Rue à la recherche de leurs hommes dans tous les bouges où ceux-ci s’effondrent comme des arbres abattus : à partir du septième rhum, le reste n’est que coups de hache. Ils commencent par perdre hauteur et équilibre, donnent un coup à quelqu’un, trébuchent, balbutient une insulte, semblent douter un instant, tombent par terre et c’est fini, ils restent là jusqu’à ce que quelqu’un les soulève. C’est ainsi, d’un bouge à l’autre, qu’Helena était allée, jusqu’à ce que meure le Petit Taureau, même si le Petit Taureau n’était pas un ver et ne frappait pas Helena. Ils ont été, eux, les seuls des nôtres à avoir fait le même trajet que Cleo et moi : bidonville-massacre-Miami.
Les vers suivent Cleo partout, elle et la tête de la Vierge, ce pauvre hommage de pauvres qu’on qualifie maintenant de relique, ce morceau de ciment peint qui a également survécu au massacre et que Cleo a trimbalé à travers toute l’Amérique et toute l’échelle sociale, jusqu’à parvenir au nord et à la propriété de nombreux comptes bancaires.
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On a passé l’hiver entier là-bas, plongées dans la brume des îles du Paraná, tandis que le fleuve allait et venait. On parlait peu. Moi, la douleur m’a fait me fondre avec les choses et m’a coupée de tout. Je flottais, étrangère à ce qui me soutenait : les arômes de la cuisine et la chaleur du poêle, les affaires de Cleopatra, qui a exercé tous ses talents à l’ombre de la tête de la Vierge et en dépit de ma stupeur face à l’indifférence de la vie et de la mort, de la matière qui gaspille mondes et frêles créatures dans ses propres aventures. Je suis restée repliée sur moi-même en position fœtale, pareille à celle qui se faisait en moie et malgré moi : mon ventre était vivant de cette enfant qui y grandissait, mais moi je n’étais qu’un cimetière de morts chéris. J’avais l’impression d’être une pierre, un accident, un état de la matière, une roche consciente qu’elle sera fondue, solidifiée et transformée en autre chose et j’avais mal de me savoir ainsi. Je n’ai pas étudié le sujet, mais sans doute n’existe-t-il pas une seule roche identique à une autre. Ou si, mais qui, bordel, pourrait comparer toutes les pierres de tous les temps ? Et je ne vois pas en quoi cela atténuerait la douleur de cette roche de savoir que peut-être, une fois, il y en a eu une autre identique dans la démesure du temps – ce qui n’est pas vrai, ce qui l’est, c’est l’avénement de la matière, l’inquiétude fondamentale des éléments.
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L'amour nous renforçait face à la perception de notre propre précarité, on se désirait dans nos fragilités.
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Ce matin-là, donc, je me suis dit qu’il ressemblait à un flic bourge, mais comme tu étais là aussi, j’ai cru que vous étiez de la télé ou un truc du genre et que vous deviez faire un documentaire secrètement
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Ma petite aimait déjà les discours de la plus queer de ses mères, elle semblait danser tandis qu’on l’écoutait. Et moi, elle me plongeait dans la perplexité, comment pouvait-elle citer L’Odyssée presque mot pour mot ? Impossible qu’elle l’ait lue dans sa putain de vie misérable. D’où, bordel, sortait-elle des trucs comme ça ? La Vierge existait et elle était branchée classiques et putes pauvres ?
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C’était l’éclat. Le chiot sautillait, lumineux, parmi les pattes poussiéreuses et usées des rares habitants qui traînaient encore là-bas : la misère encourage la fissure, l’élagage ; elle égratigne lentement, à l’air libre, la peau de ceux qu’elle a fait naître ; elle en fait du cuir sec, la craquelle, impose une morphologie à ses créatures. Ce n’était pas encore le cas du chiot, il irradiait la joie d’être en vie, d’une lumière n’ayant pas encore souffert la triste opacité d’une pauvreté qui, j’en suis convaincue, était davantage un manque d’idées que de quoi que ce soit d’autre.
On n’avait pas faim, mais tout était gris et poussiéreux, tout était si trouble qu’en voyant le chiot j’ai immédiatement su ce que je souhaitais pour moi : quelque chose de radieux. Ce n’était pas la première fois que j’en voyais un, j’avais d’ailleurs mis au monde mes propres petites créatures, et on ne peut pas vraiment dire que la plaine ne brille jamais. Elle resplendissait avec l’eau, revivait bien qu’elle se noyait, tout en elle cessait d’être plat, elle se cambrait de grains, de campements, d’Indiens culs par-dessus têtes, de captives déchaînées et de chevaux qui nageaient avec leurs gauchos sur le dos, tandis que tout près les dorados sautaient, rapides comme l’éclair, avant de disparaître dans les profondeurs, vers le cœur du lit en crue. Et dans chaque fragment de ce fleuve qui grignotait les rives se reflétait un morceau de ciel ; on avait du mal à croire à un tel spectacle, à cette façon qu’avait le monde tout entier d’être entraîné dans un vertige boueux qui chutait lentement et tourbillonnait sur des centaines de lieues en direction de la mer.
C’était d’abord la lutte des hommes, chiens, chevaux et veaux, fuyant ce qui asphyxie, ce qui engloutit, la force de l’eau qui tue. Quelques heures plus tard, la guerre était finie, elle était longue et large, cette meute ; il était aussi sauvage que le fleuve lui-même, ce bétail déjà perdu, entraîné plutôt que guidé, les moutons emportés à saute-mouton et tout le reste ; les pattes en l’air, devant, dessous, derrière, comme des toupies sur un axe horizontal ; ils avançaient en rangs rapides et serrés, entraient vivants et ressortaient en kilogrammes de viande pourrie. C’était un torrent de vaches en rapide chute horizontale : ainsi se précipitent les fleuves dans mon pays, à une vitesse qui est aussi un approfondissement, et me voilà revenu à la poussière du début, celle qui opacifiait tout, et à l’éclat du chiot que j’ai vu comme si je n’avais jamais vu un éclat et comme si je n’avais jamais vu des vaches nager, ni leurs cornes étincelantes, ni toute la plaine éclatante de lumière comme une pierre humide au soleil de midi.
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C'est connu : les choses tombent, l'eau mouille et la lumière voyage plus vite que le bruit : avec cette force, celle de la nature, les morts, car tout finit par une fin et les cas de refoulement entraînent souvent la plus définitive des fins pour un tout ou partie des refoulés, ils appellent les médias comme s'ils avaient une voix.
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Non, je ne vais pas pouvoir tout raconter : il y a des choses que je ne sais toujours pas. C’est pas que cela m’importe tant que ça de les savoir, elles ne changeront pas ma vie, mais elles titillent ma curiosité, me rongent un peu, c’est pareil que la faim ou l’envie de baiser, oh là là, c’est la curiosité, quoi, je ne comprends pas ce que tu ne comprends pas là-dedans.
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Oh là là, Qüity, si tu commençais les histoires par le début, tu comprendrais mieux les choses. Comment ça, c’est quoi le début ? Tendresse de mon cœur, il y a un paquet de débuts parce qu’il y a un paquet d’histoires, mais moi je veux raconter le début de cet amour, car toi, tu t’en souviens mal, Qüity ; d’un côté, tu racontes les choses comme elles se sont passées et de l’autre, je ne sais pas ce que tu fais, mon amour, tu écris n’importe quelle connerie, alors moi aussi je vais la raconter, notre histoire. Je vais te l’enregistrer, ma vie, et toi tu vas la mettre dans ton récit.
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On est parties avec un peu de fric, environ dix mille dollars que j’avais économisés et cinq mille que nous a offerts Daniel. Comme aime le réciter Cleo, « l’argent appelle l’argent » et nous voilà, avec plein de dollars, devenues de riches dames de pays développés.
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Quand on se dispute, parfois, je lui dis qu’elle trimballe le lupanar jusque dans son nom. Elle, à l’en croire, ne se vexe plus « pour rien ». « Qüity, mon amour, il m’est tout arrivé, plus rien ne peut m’humilier. Et encore moins cette crise de moralisme qui te prend depuis qu’on est à Miami : toi qui m’as trouvée bien excitante en voyant de très près la pute que j’étais, tu ne peux pas me sortir ces conneries maintenant, mon cœur. »
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Moi, je rêvais des morts, de tous ceux qui étaient morts et enterrés les uns par-dessus les autres à travers les siècles et les millénaires jusqu’à faire partie de la croûte terrestre.
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La mort me faisait mal, la sienne et la mienne et celle de ma fille qui n’était pas encore vivante au sens strict, qui n’était pas née je veux dire, tout me faisait mal : lorsque la conscience s’ouvre à la mort ou la mort à la conscience, quelque chose est comme englouti au centre de l’être, il se fissure d’un néant qui lacère davantage que la torture, au sens où il angoisse, asphyxie, obsède et on ne peut que désirer qu’il cesse.
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