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Guillaume Contré (Traducteur)
EAN : 9782264079503
216 pages
10-18 (07/04/2022)
3.82/5   104 notes
Résumé :
Les Aventures de China Iron, second roman de Gabriela Cabezón Cámara, célébré par la critique et finaliste de l'International Booker Prize 2020, est l'épopée radieuse et lumineuse d'une femme qui se libère et emporte avec elle les paysages sans limites de la pampa.
Prenez Martín Fierro, un gaucho qui donne son nom à un poème épique, un mythe fondateur de l'Argentine. Imaginez maintenant qu'il ait une femme, China, et que ce soit elle qui parte à la conquête ... >Voir plus
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« Les Aventures de China Iron » de Gabriela Cabezón Cámara, traduit par Guillaume Contré (2021, Editions de l'Ogre, 256 p.) forme le second tome de la trilogie, qui débute avec « Pleines de grâce » (2020, Editions de l'Ogre, 208 p.) et ensuite « Romance de la Négresse Blonde ». C'est une relecture de « Martin Fierro », le grand classique de la littérature gaucho argentine.
Ce poème épique de José Hernândez (1872-1880) est considéré comme la source de la littérature argentine, un peu comme la « Divine comédie » ou « Don Quichotte ». il a été traduit par Juan Carlos Rossi « le Gaucho Martin Fierro » (2008, Regis Brauchi Editeur, 80 p.). Il faut lire ce qu'en écrit Jorge Luis Borges dans le Prologue d'« Artifices » où il reconnait que c'est «un livre fameux dont j'ai été le premier à approfondir, ou du moins à éclairer le contenu.». Un court texte intitulé « Martin Fierro » figure au début de « El Hacedor » (L'Auteur) suivi d'un essai « El Martin Fierro » dans lequel Borges écrit « La conception selon laquelle chaque pays doit avoir un livre est fort ancienne et elle fut au départ de caractère religieux. […]. Carlyle a écrit que l'Italie se résumait à « La Divine Comédie » et l'Espagne au « Quichotte » ; […]. Nous, les Argentins, possédions déjà ce livre canonique et que prévisiblement c'était « Martin Fierro » ». Et ce Martin Fierro « rédigea avec des métaphores de métaux la vaste chronique des couchants tumultueux et des formes de la lune. Ces choses maintenant sont comme si elles n'étaient jamais arrivées ». Et pour terminer ce court texte. « ce qui arriva une fois se reproduit indéfiniment ; les années visibles sont parties et il reste un misérable duel au couteau ; le rêve d'un homme fait partie de la mémoire de tous ». par ailleurs, on retrouve Martin Fierro dans « Gravity's Rainbow » de Thomas Pynchon.
« Martin Fierro » est un gaucho pauvre mais libre, qui parcourt la pampa. le poème est divisé, et est parau, en deux parties, « Ida » (1872) et « Vuelta » (1879), c'est-à-dire « L'Aller » et « le Retour ». Il est illégalement engagé pour défendre une frontière contre les « Indiens » en Argentine, en fait les extermine. C'est la période où le concept de « civilisation » mis en place par le discours ethnocentriste du Facundo (1845) de Domingo Sarmiento légitimait ouvertement l'appropriation des terres appartenant aux Indiens. Mais, devant la tâche, Martin Fierro finalement déserte. Une fois qu'il rentre chez lui, c'est pour s'apercevoir que tout ce à quoi il tenait lui a été arraché : femme, enfants, patrimoine. Il devient alors un brigand généreux. A la fin de cette première partie, il perd la trace de ses deux fils. le poème de Hernândez montre donc dans sa première partie la frontière entre la civilisation et la barbarie, frontière où vont se perdre les deux gauchos. Puis, Cruz, le compagnon de misère de Fierro, meurt de la peste. Martin Fierro prend la fuite en emportant avec lui une « captive » qu'il a réussi à arracher à un « barbare inhumain ». le portrait stéréotypé de la captive ensanglantée et maltraitée par l'Indien illustre la cruauté et la bestialité attribuées aux Indiens. Elle joue le rôle de la figure protectrice, comme une tante, « la tia ». A sa mort, le juge chargé de veiller sur le second fils de Martin Fierro le dépouille de son héritage et le condamne à la misère. le rôle du juge est toujours présenté négativement dans le poème; c'est également un juge qui est à l'origine de l'extrême pauvreté de Fierro.
La seconde partie du poème « le Retour » est consacrée à la récupération de la mémoire via les enfants, dévoilant le côté négatif du personnage qui erre dès lors « comme le tigre / auquel on prend ses enfants ». Survient un épisode où il est forcé de se battre contre « le Noir ». C'est la partie la plus poignante du récit, et une bagarre fondée sur un malentendu. le Noir, en effet, n'est qu'un prétexte à une bagarre dont il sera forcément le vainqueur. La mort de ce dernier est le nécessaire préalable à l'émergence du gaucho comme reflet de l'argentinité dans le texte de Hernândez. En contrepartie, l'extinction du Noir est nécessaire à l'épanouissement du « désespoir » du gaucho déraciné. On peut rappeler que le terme de gaucho dérive du mot quechua « huacho » qui veut dire orphelin, abandonné. Dans un premier temps, Borges conçoit Martin Fierro comme un personnage de tango, hésitant et geignard avant la lettre. « Ce type de gaucho plaintif composé par Hernândez tout en devançant Carlos Gardel est une calamité ». Il va donc très vite en modifier le caractère pour en faire le héros du peuple argentin.
Dans « Les Aventures de China Iron », la femme de Martin Fierro et Liz, ainsi qu'un chien Estreya (Etoile), partent à la conquête d'une nouvelle manière de vivre ensemble, en dehors des mythes fondateurs de nos sociétés. Les personnages tout d'abord. China Iron, la femme abandonnée de Martin Fierro. Avec ceci de semblable ou différent, que China, qui n'a rien à voir avec la Chine, mais se réfère au quichua pour désigner la femme. Et Iron, le terme anglais pour le fer, ou Fierro en espagnol. Elle est très jeune, une quinzaine d'années. Quant à Liz, c'est une jeune femme écossaise, fille d'un artiste-fermier. Elle parcourt la pampa à la recherche d'un mari, bien qu'elle en ait eu un, Oscar. Très vite un voyage en train fait se rencontrer les deux femmes. « Elle m'a regardé avec méfiance, m'a passé une tasse de liquide chaud et a dit « thé » en anglais, supposant, à juste titre, que je ne connaissais pas le mot. 'Thé' m'a-t-elle dit, et ce mot - qui en espagnol, 'ti', sonne comme un cadeau 'à toi', 'pour toi' - est apparemment une coutume quotidienne en Angleterre, et c'est ainsi que j'ai appris mon premier mot dans cette langue qui était ma langue maternelle. Et le thé est ce que je bois maintenant, alors que le monde semble assailli par l'obscurité et la violence, par un bruit furieux qui n'est en fait qu'un des orages fréquents qui secouent cette rivière ». Liz va initier China aux libéralités amoureuses de l'empire britannique, et lui ouvre les yeux sur les beautés de la flore et faune, et de la culture argentine.
C'est un roman sur la libération d'une femme, une histoire d'amour et d'aventures, un western queer et féministe. C'est aussi un appel à fonder un monde libre où les créatures s'embrasseraient avec désir et jouiraient du même amour pour les rivières, les oiseaux et les arbres. Et elles ne se sentiraient plus jamais seules. « L'odeur des feuilles de thé presque noires arrachées des montagnes vertes de l'Inde qui voyageraient en Grande-Bretagne sans perdre leur humidité, et sans perdre le parfum vif né des larmes versées par Bouddha pour la souffrance du monde, la souffrance qui voyage aussi dans le thé: nous buvons des montagnes vertes et de la pluie, et nous buvons aussi ce que boit la reine. Nous buvons la reine, nous buvons du travail, et nous buvons le dos cassé de l'homme plié en deux en coupant les feuilles, et le dos cassé de l'homme qui porte Grâce à la vapeur, nous ne buvons plus le coup de fouet sur le dos des rameurs. Mais nous buvons des mineurs de charbon étouffants. Et c'est la manière du monde: tout ce qui est vivant vit de la mort de quelqu'un ou de quelque chose d'autre. Parce que rien ne vient de rien ».
Tout comme le Martin Fierro original, le roman est en deux parties « Les Pampas » et « le Fort » auxquelles il faut ajouter une troisième partie « le Territoire Indien ». La première est une ode à la culture, la faune et la flore de la pampa. « Parce que l'immobilité est l'état naturel de la pampa ; l'activité se déroule principalement sous terre, dans cet humus qui est à la fois substance et continent, qui est plus une matrice qu'autre chose. L'Argentine est une terre d'aventure botanique ; la chose la plus importante qui se passe là-bas arrive à la graine, cela arrive invisible et inouï, cela arrive dans cette boue primordiale d'où nous venons et vers laquelle nous allons sûrement: la graine dans l'obscurité est gonflée d'humidité […] A ce moment-là une vache apparaît et engloutit ce petit brin d'herbe qui est né dans la terre et la vache se reproduit, et se multiplie lentement et sûrement en générations d'animaux qui finiront, presque tous , en train d'être abattu. Leur sang tombera sur la terre où reposent les graines, et leurs os feront un délicieux squelette pour les caranchos et les vers, et leur chair sera réfrigérée et expédiée en Grande-Bretagne, une autre veine, sanglante et congelée, dans ce réseau de veines qui court du monde entier jusqu'au coeur vorace de l'Empire ».
Elle se termine par une rencontre orageuse avec le Colonel Hernàndez, celui qui a enrôlé de force Martin Fierro. Il possède une vaste estancia sur la frontière avec les indiens. Après une beuverie avec les gauchos, les deux femmes trouvent refuge dans une paisible communauté indienne où les traditions européennes ont évoluées depuis longtemps, dénotant une évolution féministe, tendance LGBTQ. « le jour se levait, la lumière filtrait à travers les nuages, une pluie douce est tombée, et quand les boeufs se sont détachés, il y avait un moment qui était pâle et doré, et de minuscules gouttelettes de pluie scintillaient dans la brise, et la prairie était plus verte que jamais. Puis il a commencé à couler et tout a brillé, même le gris foncé des nuages; c'était le début d'une autre vie. C'était un présage radieux ».

Il faut considérer « Les Aventures de China Iron » comme un essai d'introduire un mode de vie ou sorte de « matérialisme posthumain » selon Gabriela Cabezón Cámara. le roman est présenté comme une description horizontale, non hiérarchisée de la place de « l'humanité » sur la planète dans laquelle la pampa ou le « désert » argentin rassemble tout ce qui est animal, végétal et minéral dans un mélange ingouvernable et fertile.
En réécrivant « Martin Fierro », l'auteur veurt en faire un nouveau fondateur de l'identité de la nation argentine, la fable d'une « patrie » queer qui engloberait diverses créatures de plusieurs espèces et royaumes
En cela le roman rejoint les thèses de Donna J. Haraway de l'University of California at Santa Cruz (UCSC) qui y a développé le cyberféminisme et le concept de connaissance située. Dans le premier cas, illustré par le « Manifeste Cyborg » (2007, Editions Exilis, 333 p.) repris de son essai de 1991 « A Cyborg Manifesto: Science, Technology, and Socialist-Feminism in the Late Twentieth Century », elle développe des concepts en réaction au « pessimisme de l'approche féministe des années 1980 qui insistait sur le caractère intrinsèquement masculin de la techno-science ». ces concepts sont à l'origine des études de genrres et de leur « fabrication » avec des outils issus des nouvelles technologies qui seraient des « toys for boys » (des jouets pour garçons) en opposition aux modèles de poupées-cuisines pour filles. Plus tard, elle affinera ces concepts avec la connaissance située (ou le savoir situé). C'est le thème de « Des singes, des cyborgs et des femmes. La réinvention de la nature », traduit par Oristelle Bonis (2009, Actes Sud, 485 p.). Et son dernier livre « Vivre avec le trouble » (2020, Les Editions des Mondes à Faire, 400 p.) traduit par Vivian Garcia de « Staying with the Trouble : Making Kin in the Chthulucene ». Cette dernière notion étant avec l'anthropocène et le capitalocène des désignations pseudo-scientifiques des ères géologiques. le grand récit de la catastrophe, se transforme en une multitude de petites histoires impliquent les asymétries de pouvoir, les modes de destruction et de colonisation du monde, mais aussi toutes les relations de collaboration et de conflictualité qui s'établissent ou se poursuivent malgré tout entre les êtres humains, les animaux, les micro-organismes, les végétaux...
Le roman de Gabriela Cabezón Cámara propose via un exercice d'écriture qui reprend les histoires racontées par les habitants de la « Terrapolis » imaginée par D.J. Haraway. Il ne part pas de nulle part mais ne se situe ni plus ni moins dans le sillage du récit qui a forgé les valeurs de l'identité nationale argentine. Dans cette optique le poème gaucho de José Hernández serait d'éclairer le monde meurtri et abîmé lors de la description du gaucho héroïque et sacrifié, voyou et attachant. La réécriture commence dans le « désert », où apparaissent les « cavaliers, nomades, indiens, gauchos solitaires, soldats, déserteurs, muletiers, caravanes de charrettes, voyageurs créoles et européens, pulperos, éleveurs et péons », mais aussi « des chiens, des vaches, de la poussière, des caranchos, ossements », et à l'intérieur des terres, « rivières, prairies, ombres, oiseaux bleus ». Car le désert n'est pas vide, il est, comme nous verrons, un vaste « melting-pot » qui rassemble toutes sortes d'entités. Dans ce désert Iron China est la fille indicible, pure indétermination des lieux communs de la féminité (mère et Vierge, femme et fille), c'est aussi une pure instabilité sexuelle qui passe de « china à lady et de lady à young gentleman » et de là à « taraira » ou « tia » principe pur vital qui fait aussi grandir tout ce qui l'entoure les humains qui l'accompagnent sont indéterminés,
Par ailleurs, Liz, l'Anglaise qui l'accueille dans sa charrette et s'occupe de son éducation sentimentale et sexuelle, déstabilise l'immobilité de la figure de la « gringa » craintive et réservée qui a peur de devenir captive si elle franchit les frontières du monde barbare. Elle devient femme autonome et pragmatique qui prend des décisions pour l'ensemble hétérogène (boeufs, gaucho, chien, chevaux, vaches) qu'elle rassemble autour d'elle. On trouve alors Rosario, le gaucho métis indien qui les rejoint avec ses mille vaches marrons et son agneau orphelin, Braulio le tendre gaucho qui nourrit les animaux de la pampa (un lièvre, un cochon d'inde, un poulain) et qui s'excuse auprès des vaches lorsqu'il abat un veau.


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Avec pour point de départ romanesque une relecture féministe de l'histoire de Martin Fierro, personnage argentin du 19e siècle, créé par l'écrivain José Hernandez, on découvre un" western queer " qui met en lumière la" china", la jeune épouse de Martin.

Orpheline maltraitée depuis l'enfance, China Iron est vendue comme épouse à un homme brutal et alcoolique dont elle aura 2 enfants à 14 ans. Lorsque Martin est recruté par l'armée, elle decide de s'enfuir et de gagner sa liberté.
En rencontrant Liz, une jeune anglaise rousse à la recherche de son mari, l'histoire devient roman d'apprentissage et recit initiatique. Indépendante et cultivée, Liz lui apprend à lire et à écrire, lui raconte le monde, éveille son esprit et ses sens en l'initiant aux plaisirs de la chair. Comme un hymne à la sororite !

Dans leur charrette qui traverse l'Argentine, le roman devient western, magie des grands espaces, beauté des paysages, orages et poussière. Des rencontres aussi. Un indien qui mène un énorme troupeau de vaches qu'il apprivoise par des caresses et qui se joint à elles.
Le méchant est là lui aussi. Un infâme colonel, esclavagiste et cruel, qui gère sa ferme par la torture et se présente comme un homme civilisé. Mais Liz et intelligente, et plutôt que de l'affronter, elle le ridiculise et le berne, lui volant ses meilleures recrues.
Et l'aventure continue dans la pampa, jusqu'à la rencontre avec une tribu indienne qui partage leurs modes de vie, leurs goûts de la liberté et leurs conviction de l'égalité des sexes.
Puis vient la création d'un Eden flottant, au plus près des animaux et des plantes, qui s'organise pacifiquement en réunissant toutes les cultures.
L'histoire de China devient univers et l'écriture de Gabriela Cabezon Camara, infiniment poétique et puissante, nous transporte dans le mythe d'un paradis sur terre où les langues se mêlent, où les mots inconnus deviennent musique.

Avec un remarquable travail de traduction.


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Un court roman assez surprenant.
On allie du classique : un convoi en charrette à la manière de la conquête de l'ouest (mais en Argentine), des conditions de vie difficiles, des hommes rudes, de la violence, de la poussière, l'immigration européenne ; avec des aspects plus modernes : féminisme, question du genre, homosexualité féminine et masculine, égalité des sexes, respect des populations autochtones.
Vous mélangez le tout et vous avez ce roman étonnant et plutôt positif, d'une actualité renouvelée.
Moi qui aime les westerns, je suis particulièrement ravie d'avoir porté mon choix sur ce roman. de grands espaces, une quête et prise de liberté, des femmes fortes, une vie en harmonie dans un paradis retrouvé : que de bons ingrédients à mon goût.
Niveau travail éditorial, il fallait oser ce démarquer avec ce choix original. Et la traduction me semble particulièrement réussie, là aussi avec des choix.
Mon seul regret est sur sa brièveté, qui me fait me demander combien de temps il va me rester en mémoire réellement.
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Je me suis beaucoup interrogée sur la note que j'allais mettre à ce roman car je l'ai trouvé un peu inégal au niveau de l'écriture entre les parties. Cela part très bien; une jeune femme mariée de force encore adolescente, qui profite de l'absence de son mari, enrôlé de force, pour prendre les voiles, et qui découvre le monde mais aussi se découvre, c'est un thème que je trouve inépuisable.
Notre narratrice m'a beaucoup plu, sa traversée en chariot de l'immense plaine en compagnie de la jeune Anglaise, sa découverte d'elle-même et du monde.... J'aime aussi la fin, que je ne vais pas dévoiler pour vous laisser la surprise, même si on flirte un peu avec le mythe du bon sauvage. Et à vrai dire, le milieu me plaît aussi, mais c'est là que le style tombe dans le vulgaire, c'est un peu dommage quand le reste du livre tient de la quête onirique ou du roman d'apprentissage, là, ça fait un peu racoleur. Est-ce la scène destinée à s'assurer que les lecteurs masculins resteront jusqu'au bout même si les personnages féminins se débrouillent très bien entre elles? Les scènes de drogue sont un peu étranges aussi, mais je suppose là que c'est le moment qui veut ça.
Malgré ce petit défaut, c'est un roman intéressant, et une auteur que je suis contente d'avoir découverte.
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Réécriture féministe et queer d'un mythe littéraire fondateur de l'Argentine virile des gauchos, un roman solaire, acéré et hilarant, en dépit des cruautés et avanies qui le parcourent.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/01/25/note-de-lecture-les-aventures-de-china-iron-gabriela-cabezon-camara/

Indienne, orpheline, mariée avant ses quatorze ans à un gaucho ombrageux et mère de deux enfants, la toute jeune China Iron, dans cette pampa argentine du XIXe siècle, semble bien avoir son destin tout tracé, celui d'une esclave domestique traditionnelle de l'époque, qui s'usera prématurément à la tâche, quelle qu'elle soit exactement. Mais le sort – et la volonté, farouche – en décident autrement, et le chemin tout tracé vole alors en éclats, pour dessiner un tout autre apprentissage que celui qui semblait inscrit dans le marbre de cette société : son mari enrôlé pour la guerre, China Iron s'enfuit, uniquement accompagnée du petit chien qu'elle vient d'adopter, et croise presque tout de suite la charrette de Liz, une jeune Anglaise extraordinaire pour le lieu et pour l'époque, qui a tout sauf froid aux yeux, et qui est bien décidée à récupérer son mari, enrôlé par erreur, lui, puisqu'il est britannique, ainsi que la vaste ferme qu'il est censé administrer pour le compte d'un grand propriétaire terrien argentin. Les deux jeunes femmes que tout pourrait séparer deviennent immédiatement amies et amantes et, ensemble, vont, contre toutes attentes et probabilités, joyeusement et férocement renverser les tables de la Loi écrite par les hommes blancs pour les hommes blancs.

« Pleines de grâce » (2009), le premier roman de Gabriela Cabezón Cámara, avait subverti et dynamité en beauté et en joie les attendus de la lutte socio-politique qui fait rage aujourd'hui en Argentine, peut-être un plus qu'ailleurs, entre nantis et laissés-pour-compte. Publié en 2017, traduit en 2021 par Guillaume Contré pour les éditions de L'Ogre, finaliste de l'International Booker Prize 2020, son deuxième, « Les Aventures de China Iron », est encore plus ambitieux et réussi (ce qui n'est pas peu dire), s'en prenant délicieusement à l'un des mythes littéraires fondateurs de l'Argentine, célébré dans toute son ambiguïté : le « Martín Fierro » (1872) de José Hernandez, totalement réécrit et transfiguré ici dans la joie (en dépit des innombrables cruautés et avanies qui le parcourent) d'une approche féministe et queer tout à fait résolue.

Texte particulièrement solaire, parvenant avec ruse et humour à, comme le dit Ariane Singer dans le Monde des Livres (à lire ici), « convertir un divertissant récit picaresque en profond roman de formation », ou à, comme le dit Melina Balcázar dans En attendant Nadeau (à lire ici), « reconquérir par la fiction une force collective pleine de joie », il ouvre aussi de vibrantes perspectives utopiques, radicales et joueuses, dans un espace-temps ô combien inattendu (à l'image de l'Ariane Mnouchkine des « Naufragés du Fol Espoir », peut-être), et signale une belle ligne de fuite collective derrière l'héroïsme déconstruit et reconstruit (ce que laissait entendre aussi l'entretien de l'autrice avec Jean-Philippe Cazier dans Diacritik, ici). Un texte essentiel et salutaire.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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critiques presse (5)
LeMonde
20 juin 2022
Ce récit hilarant, qui retrace l’épopée de La China, une adolescente mariée contre son gré à un gaucho brutal, est en fait une réécriture audacieuse et féministe d’un célèbre poème épique argentin : Martin Fierro (1872), de José Hernandez.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
03 mai 2022
Écrivaine engagée dans les causes féministes et LGBT, Gabriela Cabezón Cámara signe là son second roman, après l’épopée queer Pleines de grâce. Née en 1968, elle remue un classique de la littérature ­argentine : Martín Fierro (1872), poème épique de José Hernández racontant la vie d’un gaucho de la pampa.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeMonde
19 juillet 2021
Gabriela Cabezon Camara revisite le mythe fondateur argentin du gaucho en effectuant une relecture entièrement féminine – et féministe – de Martin Fierro (1872), poème épique de José Hernandez (1834-1886). Les aventures réjouissantes de ces deux femmes à travers la pampa, aux côtés d’un autre gaucho rencontré en chemin, font écho, de façon drôle et fine, à celles de ce héros littéraire qui, recruté par l’armée pour combattre les Indiens, déserte pour rejoindre finalement une de leurs communautés.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
13 juillet 2021
Les aventures de China Iron fait partie de ces pépites cachées, un peu abruptes de prime abord mais délectables dès que l'on commence la lecture.
Lire la critique sur le site : Actualitte
FocusLeVif
11 juin 2021
Gabriela Cabezón Cámara revisite un classique de la littérature épique argentine avec un nouvel élan émancipateur, féministe et queer.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Nos premières heures ensemble, nous les avons passées sous la caresse de cette lumière dorée. Un very good sign, a-t-elle dit, et je l’ai comprise, je ne sais pas comment je m’y prenais pour toujours tout comprendre ou presque, et je lui ai répondu, oui, la Rousse, ça doit être de bon augure, et on a répété chacune la phrase de l’autre jusqu’à la prononcer correctement, on formait un chœur en langues différentes, semblables et différentes comme ce qu’on disait, identique et pourtant incompréhensible jusqu’à ce qu’on le dise ensemble ; un vrai dialogue de perroquets, on répétait ce que disait l’autre jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le bruit des mots, good sign, bon augure, good augure, bon sign, bood augiure, bood augiure, bood augiure, à la fin on riait et ce qu’on disait ressemblait à un chant qui pouvait partir loin : la pampa est aussi un monde conçu pour que le son voyage dans toutes les directions. Peu de choses s’y ajoutent au silence. Le vent, le cri d’un chimango et les insectes lorsqu’ils marchent tout près de notre visage ou, presque toutes les nuits sauf les plus rudes de l’hiver, les grillons.
On est partis tous les trois. Je n’ai pas eu la sensation de laisser quoi que ce soit derrière moi, à peine la poussière soulevée par la charrette qui, ce matin-là, n’était pas très fournie ; on avançait lentement sur un vieux sentier, un de ces chemins tracés par les Indiens à l’époque où ils allaient et venaient librement, jusqu’à ce que la terre en devienne si ferme qu’après tant d’années elle était encore tassée ; j’ignorais de combien d’années il s’agissait, certainement plus que celles que j’avais vécues.
Il n’a pas fallu longtemps pour que le soleil cesse sa caresse dorée et qu’il se mette à nous transpercer la peau. Les choses projetaient encore une ombre presque constante, mais le soleil de midi commençait déjà à se faire brûlant ; on était en septembre et le sol craquait sous les poussées vert tendre des tiges nouvelles. Elle a mis un chapeau, m’en a mis un et j’ai découvert la vie à l’air libre sans cloques. Et la poussière s’est mise à voler : le vent nous apportait celle que soulevait la charrette et celle de la terre alentour, elle couvrait nos visages, nos vêtements, les animaux, la charrette entière. La maintenir fermée, préserver son intérieur en l’isolant de la poussière, je l’ai compris aussitôt, c’était ce qui importait le plus à mon amie et ce qui aura été un de mes principaux défis pendant toute notre traversée. On a perdu des journées entières à tout épousseter, il fallait défendre chaque objet contre la poussière : Liz vivait dans la crainte d’être avalée par cette terre sauvage. Elle avait peur qu’elle nous dévore tous, qu’on finisse par en être une partie comme Jonas était une partie de la baleine. J’ai appris que les baleines étaient des sortes de poissons. Un peu comme un dorado, mais gris, avec une grosse tête, grand comme toute une caravane de charrettes et capable aussi d’avoir des choses à l’intérieur ; elle transportait un prophète, cette baleine de Dieu, et elle sillonnait la mer tout comme nous on sillonnait la terre. Elle entonnait un chant grave, un chant d’eau et de vent, elle dansait, elle faisait des sauts et lançait de la vapeur par un trou qu’elle avait dans la tête. En avançant avec une telle liberté, juchée sur la charrette, entre terre et ciel, j’ai commencé à me sentir baleine : je nageais.
Le premier prix à payer pour un tel bonheur, c’était la poussière. Moi qui avais vécu tout entière dans la poussière, moi qui n’avais été qu’une des multiples formes que prenait la poussière là-bas, moi qui avais été contenue par cette atmosphère – la terre de la pampa est aussi le ciel -, j’ai commencé à la sentir, à la remarquer, à la détester quand elle me faisait grincer les dents, quand elle se collait à ma sueur, quand elle alourdissait mon chapeau. On lui a déclaré la guerre tout en sachant que cette guerre, on la perdrait toujours : nous sommes nées de la poussière.
Mais notre guerre n’était pas éternelle, elle était quotidienne.
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C’était l’éclat. Le chiot sautillait, lumineux, parmi les pattes poussiéreuses et usées des rares habitants qui traînaient encore là-bas : la misère encourage la fissure, l’élagage ; elle égratigne lentement, à l’air libre, la peau de ceux qu’elle a fait naître ; elle en fait du cuir sec, la craquelle, impose une morphologie à ses créatures. Ce n’était pas encore le cas du chiot, il irradiait la joie d’être en vie, d’une lumière n’ayant pas encore souffert la triste opacité d’une pauvreté qui, j’en suis convaincue, était davantage un manque d’idées que de quoi que ce soit d’autre.
On n’avait pas faim, mais tout était gris et poussiéreux, tout était si trouble qu’en voyant le chiot j’ai immédiatement su ce que je souhaitais pour moi : quelque chose de radieux. Ce n’était pas la première fois que j’en voyais un, j’avais d’ailleurs mis au monde mes propres petites créatures, et on ne peut pas vraiment dire que la plaine ne brille jamais. Elle resplendissait avec l’eau, revivait bien qu’elle se noyait, tout en elle cessait d’être plat, elle se cambrait de grains, de campements, d’Indiens culs par-dessus têtes, de captives déchaînées et de chevaux qui nageaient avec leurs gauchos sur le dos, tandis que tout près les dorados sautaient, rapides comme l’éclair, avant de disparaître dans les profondeurs, vers le cœur du lit en crue. Et dans chaque fragment de ce fleuve qui grignotait les rives se reflétait un morceau de ciel ; on avait du mal à croire à un tel spectacle, à cette façon qu’avait le monde tout entier d’être entraîné dans un vertige boueux qui chutait lentement et tourbillonnait sur des centaines de lieues en direction de la mer.
C’était d’abord la lutte des hommes, chiens, chevaux et veaux, fuyant ce qui asphyxie, ce qui engloutit, la force de l’eau qui tue. Quelques heures plus tard, la guerre était finie, elle était longue et large, cette meute ; il était aussi sauvage que le fleuve lui-même, ce bétail déjà perdu, entraîné plutôt que guidé, les moutons emportés à saute-mouton et tout le reste ; les pattes en l’air, devant, dessous, derrière, comme des toupies sur un axe horizontal ; ils avançaient en rangs rapides et serrés, entraient vivants et ressortaient en kilogrammes de viande pourrie. C’était un torrent de vaches en rapide chute horizontale : ainsi se précipitent les fleuves dans mon pays, à une vitesse qui est aussi un approfondissement, et me voilà revenu à la poussière du début, celle qui opacifiait tout, et à l’éclat du chiot que j’ai vu comme si je n’avais jamais vu un éclat et comme si je n’avais jamais vu des vaches nager, ni leurs cornes étincelantes, ni toute la plaine éclatante de lumière comme une pierre humide au soleil de midi.
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Difficile de savoir si l’on se souvient de ce qu’on a vécu ou du récit qu’on a fait, refait et poli comme une gemme au fil des années, je veux dire ce qui resplendit mais est aussi mort qu’une pierre morte. S’il n’y avait pas les rêves, ces cauchemars dans lesquels je suis de nouveau une fillette crasseuse aux pieds nus, n’ayant pour toute possession que deux chiffons et un petit chien beau comme un ciel, s’il n’y avait pas le coup que je sens ici, dans la poitrine, à cause de ce qui me noue la gorge les rares fois où je me rends en ville et que je vois un de ces enfants maigres, mal peignés et presque absents ; bref, s’il n’y avait pas les rêves et les frissons de ce corps qui est le mien, je serais incapable de savoir si ce que je vous raconte est vrai.
Qui sait quelle intempérie avait marqué Elizabeth. Peut-être la solitude. Deux missions l’attendaient : sauver le gringo et prendre en charge l’estancia qu’il devait administrer. Qu’on la traduise, ça lui faciliterait la vie, avoir une interprète dans la charrette. Il y avait un peu de ça, mais aussi quelque chose de plus. Je me souviens de son regard, ce jour-là : j’ai vu la lumière à travers ces yeux, elle m’a ouvert la porte du monde. Elle avait les rênes dans la main, elle parlait sans trop savoir où, dans cette charrette qui contenait lit, draps, tasses, théière, couverts, jupons et tant de choses que je ne connaissais pas. Je me suis dressée et l’ai regardée d’en bas avec une confiance identique à celle avec laquelle Estreya me regardait de temps en temps lorsqu’on marchait ensemble le long d’un champ ou de plusieurs champs dans cette campagne ; comment savoir sur une plaine aussi égale quand user du pluriel et quand du singulier, une question qui finirait par être tranchée un peu plus tard : on s’est mis à compter à l’arrivée des clôtures et des patrons. Mais à cette époque-là, c’était différent, l’estancia du patron était tout un univers sans patron, on marchait dans la campagne et parfois on se regardait, mon petit chien et moi ; il y avait en lui cette confiance des animaux et Estreya trouvait en moi une certitude, un foyer, quelque chose lui confirmant que sa vie ne serait pas abandonnée aux éléments. J’ai regardé Liz comme ça, comme un chiot, avec la folle certitude que si elle me retournait un regard affirmatif, il n’y aurait plus rien à craindre. Il y a eu un oui chez cette femme aux cheveux roux, cette femme si transparente qu’on voyait son sang circuler dans ses veines quand quelque chose la réjouissait ou la mettait en colère. Ensuite, je verrais son sang congelé par la peur, bouillonnant de désir oui lui faisant bouillir le visage de haine.
Je suis montée avec Estreya, et elle nous a fait une place sur le siège du cocher. L’aube se levait, la clarté filtrait à travers les nuages, il bruinait, et lorsque les bœufs se sont ébranlés, nous avons vécu un moment pâle et doré, les minuscules gouttes d’eau qui s’agitaient avec la brise ont scintillé, les herbes folles de cette campagne ont été vertes comme jamais, il s’est mis à pleuvoir dru et tout était étincelant, même le gris sombre des nuages ; c’était le commencement d’une autre vie, un augure splendide. Ainsi baignées dans de si lumineuses entrailles, nous sommes parties. Elle a dit « England » et à ce moment-là, pour moi, cette lumière s’est appelée light et c’était l’Angleterre.
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L'arôme des feuilles de thé, marron, presque noires, arrachées aux montagnes vertes de l'Inde; il voyageait jusqu'en Angleterre sans perdre son humidité ni son parfum astringent qui était né de la larme que le Boudha avait versé pour les malheurs du monde; des malheurs qui voyageaient également avec le thé : on buvait la montagne verte et la pluie et on buvait aussi ce que boit la reine, on buvait la reine et on buvait le travail et on buvait le dos brisé de celui qui se baisse pour couper les feuilles et de celui qui les porte. Grave aux moteurs à vapeur, on ne buvait plus les coups de fouet sur le dos des rameurs. Mais on buvait l'asphyxie des mineurs de charbon.
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Quelques jours de charrette, de poussière et d'histoires auront suffi à faire de nous une famille. Emberlificotées dans les liens de l'amour qui naissait en nous, on riait en conjurant la menace de se retrouver livrées aux éléments, d'être épuisées, de s'effondrer par terre sans plus de forces que pour rester là, collées au sol, à la merci des chimangos, d'être réduites à cette structure osseuse, minérale, pareille aux pierres, ce que nous sommes aussi. Occupées qu'on était à tramer nos liens, on a mis du temps à remarquer que ce presque rien qu'on traversait avait des allures de cimetière abandonné ; on le sillonnait, réjouies, comme si on traversait le paradis, encore que là je me plante peut-être, peut-être que le paradis ne se traverse pas, on doit y être, tout simplement, où pourrait-on avoir envie de voyager depuis un tel port ?
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Vidéo de Gabriela Cabezón Cámara
Explorez la richesse de la créativité littéraire avec la Gabriela Cabezón Càmara ! Dans cette interview exclusive, la romancière et professeure de creative writing argentine partage son parcours, ses inspirations, et offre des conseils précieux pour tous ceux qui rêvent d'écrire.
00:07 Vos études vous ont-elles appris de la fiction ? 01:21 Que faut-il étudier pour écrire ? 01:46 Lisez-vous d'une façon particulière ? 02:00 Pourquoi réécrire plutôt qu'inventer, avec "Les Aventures de China Iron" ? 02:18 Qu'avez-vous gardé et transformé du texte original ? 03:53 Comment avez-vous travaillé l'arc du personnage de China Iron ? 04:37 Comment avez-vous construit votre protagoniste ? 05:44 Procédez-vous toujours ainsi ? 06:14 Travaillez-vous le roman avec votre éditeur ? 06:59 Qu'est-ce qu'une bonne histoire, pour vous ? 07:41 Quelles sont les choses les plus difficiles à enseigner ? 07:53 Quelle est la différence entre la volonté et le désir ? 09:43 Faut-il éviter de lire pour ne pas être influencé ? 10:09 Quels conseils donneriez-vous à des apprentis écrivains ?
Cette interview a été réalisée durant Littérature Live Festival 2022.
Chez les Artisans de la Fiction, situés à Lyon, nous valorisons l'apprentissage artisanal des techniques d'écriture pour rendre nos élèves autonomes dans la concrétisation de leurs histoires. Nous nous concentrons sur les bases de la narration inspirées du creative writing anglophone. Nos ateliers d'écriture vous permettent de maîtriser la structure de l'intrigue, les principes de la fiction et la construction de personnages.
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