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Critiques de Gabrielle Tuloup (111)
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La nuit introuvable

Choisi au hasard parmi les rayonnages de la médiathèque de Moulins, une déjà bonne surprise en l'ouvrant : une dédicace de l'auteur à l'intention des lecteurs de Moulins Co ;-)

Et les bonnes surprises s'enchainent : le style est magnifique, chaque mot est pesé, parfois poétique, la structure du roman avec cette alternance de la narration et les 8 lettres de la mère laissent à découvrir petit à petit les pans cachés d'une histoire laissée secrète car trop douloureuse. Ce roman, c'est la rencontre, 40 ans plus tard, d'un fils et de sa mère. Il a vécu avec la certitude d'une mère en désamour, une mère incapable de tendresse, une mère qui n'a pas été mère. Il n'a pas pu construire sa vie, l'a bâtie en lignes de fuite, un boulot en Slovénie, un divorce, et ce manque criant d'amour qui se lit à travers ses tentatives déraisonnées et déraisonnables de séduire la femme qui fait l'aide à domicile pour sa mère... Il en a fallu, du courage, à cette mère qui se sachant atteinte d'alzheimer a voulu, avant qu'il ne soit trop tard, rendre à son fils cette liberté d'habiter sa vie en lui confiant tout cet amour, trop fort, trop violent, qu'elle avait pour lui, et cette peur de se sentir fragile à cause de ça.

Marthe, c'est son nom, a donc confié à sa voisine 8 lettres a donner à son fils, une tous les deux mois,, pour quand elle ne serait plus "là", c'est-à-dire plus capable de dire, de reconnaître, d'analyser. Et le fils, Nathan, va enfin rencontrer sa mère par le biais de ces écrits, dommage qu'il soit trop tard à présent...

Un excellent premier roman par une prof de lettres slameuse et sachant manier le verbe à la perfection !
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Sauf que c'étaient des enfants

Du début à la fin, le malaise est présent. Cette histoire, inspirée d’un fait réel, qui raconte le viol d’une collégienne par plusieurs de ses « camarades » ne peut pas laisser indifférent. L’affaire, atroce, divise : le fait que les auteurs soient des enfants aggrave-t-il la situation, ou, au contraire, la rend-elle excusable ?



L’intrigue se déroule au collège, et le lecteur assiste aux réactions du personnel : ceux qui s’indignent, ceux qui, impuissants, ne savent pas comment réagir, ceux qui nient ou minimisent la situation.

Tous les personnages sont criants de réalisme, l’atmosphère est particulièrement tendue et prend littéralement aux tripes.



L’auteure ne fait pas de cadeau : souci du détail, allant jusqu’à présenter les bulletins de notes des jeunes criminels… le lecteur, qu’il le veuille ou non, a les deux pieds dans la réalité.

La deuxième partie du roman, moins percutante et centrée sur un des personnages, permet au lecteur de s’interroger sur cette affaire, et sur les réactions de chacun face à un tel drame.



Ce style de romans ne fait habituellement pas partie de mes lectures de prédilection. Mais l’habileté avec laquelle l’auteure traite le sujet fait qu’il mérite (nécessite ?) d’être lu.
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La nuit introuvable

Nathan Weiss, 40 ans, est un travailleur français expatrié en Slovénie. Cette mise à distance ne lui coûte guère, au contraire même, c’est un choix. Lorsqu’il reçoit l’appel téléphonique d’une voisine de sa maman, c’est une surprise doublée d’un choc. Cette mère, dont il a appris à vivre sans, souhaite le revoir.

Bon gré mal gré, il revient à Paris pour quelques jours et retrouve Marthe qui lui apprend qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Avant que la maladie ne lui emporte ses souvenirs, elle lui a écrit huit lettres, confiées à sa voisine qui sera chargée de les remettre une par une à Nathan, à l’occasion de ses retours en France.

Nathan se sent pris au piège, manipulé, obligé par cette stratégie mise à place à ses dépens. Mais n’y aurait-il pas là, dans ces écrits, des éléments qui l’aiderait à comprendre comment il s’est construit avec cette mère froide et distante ? Sa difficulté à composer sa propre vie ne trouverait-elle pas sa source dans cette relation mère-fils inaboutie?



Touchant premier roman de Gabrielle Tuloup qui m’a arraché les larmes…

Comment ne pas être émue devant l’histoire de cette mère et de son fils, devant cette incapacité à communiquer, bloqués tous deux par des non-dits qui ne se dévoileront que lettre après lettre…

Comment ne pas être saisie par le cheminement de Nathan qui va enfin découvrir qui est sa mère, prenant ainsi le chemin du pardon, démarche nécessaire pour avancer dans sa propre vie…



D’une écriture poétique et sensible, Gabrielle Tuloup écrit admirablement la solitude, l’amour et le manque d’amour, la maladie, le temps qui passe et ne se rattrape pas, les rendez-vous manqués. Plus encore, c’est une réflexion sur ce qui lie enfants et parents, ou pas ; sur le fait que ces derniers ont eu une histoire propre avant d’être parent qui les ont conduits à être ce qu’ils sont, imparfaits sans doute.



Hommage enfin continu au fil des pages à un superbe poème de René Char, intitulé Marthe…

« Marthe que ces vieux murs ne peuvent pas s’approprier, fontaine où se mire ma monarchie solitaire, comment pourrais-je jamais vous oublier puisque je n’ai pas à me souvenir de vous : vous êtes le présent qui s’accumule. Nous nous unirons sans avoir à nous aborder, à nous prévoir comme deux pavots font en amour une anémone géante.

Je n’entrerai pas dans votre cœur pour limiter sa mémoire. je ne retiendrai pas votre bouche pour l’empêcher de s’ouvrir sur le bleu de l’air et la soif de partir. Je veux être pour vous la liberté et le vent de la vie qui passe le seuil de toujours avant que la nuit ne devienne introuvable »
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Sauf que c'étaient des enfants

Plongée dans ce monde de collégiens pour qui le consentement n'est pas encore tout à fait établie, j'ai pris de plein fouet la première partie de ce livre. Plaqué sur ma vie de mère d'un ado de cet âge, j'ai remis en perspective ce que c'était d'éduquer des hommes et des femmes aujourd'hui. L'histoire de cette jeune fille, violée, et qui pourtant n'a pas l'air d'être totalement consciente de ce qu'il en ait, l'histoire de ces garçons pour qui la question était juste de se dire "elle n'a pas dit non", et des camarades qui en sont au même stade, ca m'a percuté.



Et puis la deuxième partie du récit arrive, et là, plus d'intérêt. L'autrice avait matière à un grand livre, magistral, sur le consentement, sur la vision des genres à l'âge du collège, sur la force ou la faiblesse du groupe, et elle ne s'en sert que pour raconter une seconde histoire, sur la violence conjugale. Le personnage de cette seconde histoire culpabilise un peu de se comparer à la victime, et honnêtement, moi aussi ça m'a agacée. J'aurais souhaité rester sur l'histoire de ces collégiens, et ne pas avoir cette narratrice qui tire la couverture à elle, même si la violence conjugale est aussi un sujet.



Un livre qu'il faudrait donc lire pour sa première partie, et s'arrêter là. Dommage.
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La nuit introuvable

La sublime et touchante histoire d’une rencontre entre un fils de quarante ans et sa mère dont la maladie d'alzheimer prend le dessus.



Nathan vit en Slovénie depuis la mort de son père, il y a quatre ans. Il n’avait plus d’attache à Paris, divorcé et a souffert du comportement de sa mère envers lui. On peut même dire que leur relation depuis la naissance de Nathan s'apparente à de l’indifférence voire de la froideur..



Quand Jeanne, une amie et voisine l’appelle pour lui annoncer la maladie de Marthe, il est déjà presque trop tard, il aurait préféré l’annonce de sa mort. Mais Marthe a tout prévu, elle raconte l’histoire de sa vie, son terrible secret, dans huit lettres que Jeanne lui remettra, une par une, à chacune de ses visites.



D’abord très énervé et n’ayant aucune envie de rendre visite à sa mère, il pense que le déni et la fuite ont des limites et qu’il est temps d’affronter son passé, sa vie, sa mère.



Nathan a attendu, toute sa vie, un geste de tendresse de sa mère. Marthe, déjà ailleurs, le prend pour son père et l’accueille avec deux mots tendres, puis repart dans un monde différent du sien, les yeux dans le vague. Il rentre en Slovénie avec la première lettre.



Il va comprendre au fil de ses visites, la distance de sa mère, le drame vécu bien avant sa naissance, sa propre incapacité à vivre pleinement sa vie. Marthe ne lutte pas contre sa maladie car l’oubli est peut être la plus belle chose qui puisse lui arriver en cette fin de vie. Pourtant, Nathan va enfin faire connaissance avec sa mère.



C’est une histoire bouleversante avec une écriture délicate et addictive. Je n’aurais jamais pensé lire avec une telle avidité un livre sur la maladie d'alzheimer.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Sauf que c'étaient des enfants

FORT





Gabrielle Tuloup aborde avec beaucoup de justesse et de pudeur la question de l'abus sexuel dans notre société qui plus est quand les auteurs et les victimes sont eux mêmes des enfants.





Dans ce roman scindé en deux parties, elle expose d'abord l'interpellation de 8 collégiens soupçonnés de viol en réunion sur la jeune Fatima de la cité voisine et les réactions que cela déclenchent pour enchainer dans sa deuxième partie sur les sentiments d'une professeur de français que cet incident renvoie à sa propre histoire.





Sans porter de jugement, l'auteure donne la parole à l'équipe éducative, aux parents et aux élèves mais jamais aux agresseurs... cela m'a laissé un goût amer même si je pense avec du recul que l'auteure voulait surtout parler de résilience et nous forcer à avoir plusieurs pistes de réflexion : doit on se sentir coupable en tant qu'adultes?



Loi du silence, réflexion sur la victime, sur ses bourreaux, sur ceux qui font de la victime une coupable, une personne qui l'a bien cherché, ceux qui jugent directement, ceux qui ne veulent pas se prononcer, ceux qui n'osent pas dénoncer... il y aurait tellement à dire...





Cette jeune fille a osé briser le silence mais la loi des cités, celle de la justice et du monde qui l'entoure... ne lui laissera pas d'autre choix que de fuir par peur des représailles...





J'ai été en colère tout du long, en colère contre cette société, en colère face à la cruauté de ces bourreaux si jeunes, en colère face aux comportements de certains membres de la communauté éducative (à vomir)...







Une lecture utile qui pousse à la réflexion









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La nuit introuvable

Nathan Weiss a toujours été davantage le fils de son père que celui de sa mère

Aussi depuis le décès de Jean, il a délaissé Marthe sans aucun scrupule d'autant que ce nouveau poste en Slovénie évite bien des discussions.

Mais aujourd'hui c'est une voisine inconnue qui l'appelle pour lui parler de Marthe. Sa mère va mal, il doit venir la voir.

Il est à Paris tous les deux, mois, il ira donc retrouver sa mère rue du cherche midi, dans l'appartement qui a abrité les amours fusionnels de ses parents.

Le choc est intense lorsqu'il comprend que la maladie est là. Alzheimer a pris possession de la mémoire et du passé de Marthe, de son présent et lui a volé son futur.



Pourtant celle qui fut davantage épouse que mère a laissé des lettres pour son fils unique. Lettres qui lui seront remises au fils du temps, afin qu'il sache et comprenne, qu'il envisage le présent à la lumière du passé.

Et le lecteur ému et attentif va suivre les interrogations de Nathan et les révélations de Marthe à mesure de leur lecture et du temps qui passe, ces découvertes qui vont bouleverser ses sentiments.



Gabrielle Tuloup dit sans dire l'enfance, la douleur, la peur d'une mère d'être un jour séparée de son enfant, l'amour entre deux êtres absolu et éternel, les regrets et les silences, la vie qui vient et qui s'en va. L'amour d'un fils pour son père, celui qu'on attend en vain d'une mère qui n'ose pas embrasser et aimer. Elle dit les pourquoi et les comment, les silences et les absences, l'amour que l'on n'ose pas dire et celui que l'on cache pour se protéger.

Un roman qui se lit d'un souffle et que j'ai aimé.
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Sauf que c'étaient des enfants

Un livre court pour raconter l'impensable vécu par une jeune fille a l'école.

Un sujet difficile qui est malheureusement toujours présent.

Fatima va parler, va dénoncer ses huit élèves qui ont gâché sa vie, sa jeunesse, son insouciance.

Comme le dit le titre pourtant ce ne sont que des enfants, mais c'est arrivé et la police débarque à l'école.

Dans ce collège de banlieue c'est l'incompréhension et les copains défendent, rejettent la faute, jugent et condamnent

La professeur elle sous le choc s'identifie à tort, ce n'est pas la mème histoire, eux ne sont encore que des enfants et pourtant...

Un récit dérangeant qui nomme les choses et qui aide à la parole car oui cela ne répare pas mais ça aide et il faut que les choses soient dites et entendues.

Une analyse qui ne moralise pas mais qui fait réfléchir sur un sujet toujours aussi délicat.

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Sauf que c'étaient des enfants

Un livre fort et percutant sur la violence faite aux, et par, des mineurs. Un roman qui remue et nous fait nous poser mille questions.



« Le quotidien d’un collège explose. Huit élèves sont arrêtés pour viol en réunion. L’incompréhension règne et des clans se forment. Celleux qui accusent la victime, celleux qui rejettent la faute des garçons sur la société et celleux qui estiment qu’ils devraient être punis comme des adultes. »



A lire d’une traite, impossible de s’arrêter.



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Sauf que c'étaient des enfants

Un peu de mal à me mettre dans le roman. Le livre se lit vite. Nous avons deux expériences pour une histoire. J'ai eu du mal à voir ou voulais en venir l'autrice. Nous allons aborder le sujet du viol, du point de vue de différents protagonistes. J'avoue que n'ayant pas accroché à l'histoire mon point de vue n'est pas optimal, mais cela reste un sujet intéressant à lire.
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Sauf que c'étaient des enfants

Stains, collège André-Breton, le principal, le CPE et les éducateurs tentent avec les moyens toujours trop faibles que leur donne l’Education Nationale de « tirer vers le haut » les jeunes qui y sont scolarisés et des les sortir des trafics de la cité.

Mais une véritable déflagration va secouer le monde interne au collège, 8 garçons sont accusés par Fatima une jeune fille de 15 ans de viol collectif.

La police va les interpeler en plein cours avec l’accord du proviseur qui va se retrouver confronté non seulement à l’hostilité d’une grande partie des autres collégiens mais aussi à celle de certains professeurs et des éducateurs qui sont des grands frères de la cité.

Il va alors se creuser un véritable fossé entre ceux qui vont soutenir Fatima en jugeant sa démarche courageuse, ceux qui vont dire ouvertement « qu’elle l’a bien cherché » et ceux qui ne vont pas lui pardonner d’avoir brisé la loi du silence



Emma une jeune professeure de français du collège sera particulièrement éprouvée par cette affaire

Et la seconde partie du livre est consacrée à son histoire.



Ce livre percutant pose la question de savoir s’il y a deux poids deux mesures entre les violences subies par les filles dans la cité et celles subies par les femmes derrière la porte close de leur propre appartement ?

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Sauf que c'étaient des enfants

Fatima a été violée, par plusieurs ados de la même école. Lorsque ceux-ci sont appréhendés m, c’est pourtant cette jeune fille qui est jugée: elle ment, elle l’a cherché, c’est une fille facile, etc…

Elle a osé parler alors elle est maintenant en danger, les représailles sont à sa porte, Fatima devra déménager.

Le directeur de l’école doit gérer, les profs et surveillants cadrer. Mais comment le faire vraiment? Quel est le rôle de l’école? Où est la limite? C’est une lourde question, il faut protéger la victime et la confidentialité, dire sans dire, peut-être même se taire…

Emma, enseignante, a elle-même connu « un bourreau », alors l’histoire de Fatima la révolte, transférant la sienne par-dessus. C’est au travers d’elle que le viol conjugal est abordé, sujet également bien trop souvent étouffé par la peur de dénoncer son conjoint.



Tout tourne autour de la loi du silence, l’incohérence de voir les victimes devenir des accusés, la violence, le jugement, le consentement.

Il est fort, percutant, ce n’est pas juste le sentiment d’injustice qui m’a envahie mais une vraie rébellion intérieure: comment peut-on avoir de tels propos, que font les parents, pourquoi l’école minimise-t-elle autant et surtout: comment en sommes-nous arrivés là?

La loi du silence est-elle plus forte que l’éthique? La peur est-elle plus forte que les valeurs et la justice? Le crime est-il moins grave lorsqu’il s’agit de mineurs?



Dans l’ensemble la question du consentement est traitée avec poigne, avec une lucidité saisissante, sans aucun détour, l’auteure dit ce qui est.

Ce livre est un récit qui met en lumière ce que notre société est en train de devenir: un berceau d’injustices où dénoncer un fait grave est un danger. Aberrant non?
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Sauf que c'étaient des enfants

Ce livre m’a tout de suite attiré par sa couverture mais aussi par son résumé. Nous découvrons que huit garçons sont accusés de viol sur Fatima, une de leur camarade. J’avais très envie de voir comment allait se dérouler le dénouement de cette affaire, mais en réalité, ce n’est pas le sujet premier du livre. Ce dernier est divisé en trois parties, dans la première nous suivons le déroulement de l’enquête au sein du lycée, la façon dont l’équipe enseignante réagit, que ce soit le proviseur, les surveillants ou les professeurs. Nous avons aussi quelques réactions des lycéens, et on consulte les bulletins scolaires de certains des coupables, et je trouve que c’est une idée intéressante pour voir le paradoxe entre ce dont ils sont accusés et les appréciations des professeurs. Dans la deuxième partie et la troisième partie, nous suivons Emma, l’une des enseignantes et son chemin pour la guérison. Du coup, je suis un peu déçue car je pensais que nous allions suivre l’affaire du viol collectif du début à la fin, entendre les témoignages des coupables, voir leur vision des choses, celle de la justice, de leurs proches, de la victime, connaitre le verdict. La lecture reste tout de même très intéressante, un autre sujet très important et très révoltant est abordé, et c’est fait d’une manière juste et sobre.


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Sauf que c'étaient des enfants

👬 « Fatima était tombée amoureuse de ce type de quatre ans son aîné. Elle rêvait d’une belle histoire. Peut-être la bonne. Il était adulé de tous, en ayant de préférence elle se sentait privilégiée et bénéficiait par rebond de la considération de son entourage. Les civilités furent de courte durée. Quand au bout de plusieurs mois elle accepta de le suivre, comme les autres avant elle, pour « faire l’amour » sur un matelas défoncé dans un recoin sale, toute courtoise à son égard cessa. »

(P.83)



👬 Dans le collège de Stains, ce lundi matin, la police débarque et emmène huit garçons. Ces enfants sont suspectés de viol. Ils ont entre treize et dix-huit ans. Dans les salles de classe, dans les couloirs, chez les profs, les pions et les élèves, c’est la stupéfaction. Seul le principal était dans la confidence. Et évidemment, il n’a rien pu dire : il a tenté de préserver au maximum les élèves, les suspects surtout, de leur accorder un peu de dignité.



👬 Je n’irai pas plus loin dans la description de ce roman : je l’ai détesté. Rien ne m’a plu : ni le style (que j’ai trouvé d’une abominante platitude pour un thème si brûlant), ni la structure du roman (d’eux récits qui se mêlent au point qu’on en perd le sujet central, à savoir le viol d’une jeune fille par un groupe de mineurs), et encore moins l’accumulation abusive de clichés (sur la vie en banlieue, les surveillants, Charlie Hebdo [oui parce qu’on parle même de ça], les profs désabusés, le directeur las qui ne sait plus quoi faire pour aider ces jeunes et oui, la police, bien sûr la police).



👬 Tout pour moi est survolé, il n’y a aucune psychologie, aucune empathie, aucune transcendance, rien : je n’ai rien ressenti face à cette lecture, sinon la colère d’avoir perdu mon temps.
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Sauf que c'étaient des enfants

Un collège de banlieue, son principal, ses profs, assistants d’éducation, concierge et Fatima qui porte plainte contre 8 élèves pour viol en réunion. On va alors assister à l’onde de choc que va provoquer cette situation. Il y a ceux qui vont prendre conscience de la gravité des actes, ceux qui vont minimiser avec le fameux « elle l’a bien cherché », la manière dont les parents vont réagir, la tournure que va prendre l’enquête, le volet judiciaire, la façon dont la police va gérer l’affaire et la place d’Emma, jeune enseignante dans cette tourmente, Emma à qui cette histoire renvoie à la sienne propre.

Bienvenue dans le monde réel !

Gabrielle Tuloup, dans la lignée des romans post MeToo pose clairement la question des violences faites aux femmes, celle du consentement et des risques de représailles, elle amène le lecteur à s’interroger : qu’aurais-je fait à la place de ce principal de collège qui vient de demander sa mutation, est-ce le moment le plus opportun pour que le capitaine quitte le navire en pleine tempête ? Et si j’avais été prof : comment faire de ce drame un objet d’éducation, comment poursuivre le travail avec la présomption d’innocence de ceux qui reviennent au collège dans l’attente du jugement ?

L’histoire d’Emma qui, aux vacances de février va se ressourcer sur le chemin de Compostelle m’a un peu dérangée, Je ne m’attendais pas à une telle digression qui ne prend sens qu’à la fin du roman mais je pense que cela nuit à la cohérence de l’ensemble. En revanche, j’ai bien aimé la place qui revient aux assistants d’éducation, ces travailleurs de l’ombre, souvent peu considérés alors qu’ils peuvent porter une oreille attentive aux élèves et même porter secours aux enseignants au bout du rouleau.

Un sujet grave, plutôt bien traité mais j’aspire en suivant à une lecture plus légère.

Challenge multi-défis 2022

Challenge ABC 2021/2022

Challenge Riquiqui 2022.

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Sauf que c'étaient des enfants

Fatima, jeune fille de 15 ans, a subi ce que la justice appelle pudiquement un "viol en réunion"... Pas moins de huit de ses condisciples ont pris part plus ou moins activement à cet outrage sur sa personne, son intimité, son équilibre le plus profond.



Dans cette école de banlieue où les jeunes sont principalement issus des cités, c'est la loi du silence qui prévaut. Comment a-t-elle pu les dénoncer... le déshonneur retombe sur elle. Ce sont les agresseurs que l'on plaint parmi les autres élèves, mais aussi au sein de l'équipe d'éducateurs, du principal, des profs,... enfin pour ceux qui se sentent concernés...

Emma est une jeune professeure et semble être la seule à s'offusquer de ce qu'on peut reprocher à Fatima de "l'avoir cherché" ou du manque d'implication du personnel éducatif.

Mais Emma est plus impliquée qu'elle n'a bien voulu se l'avouer à elle-même... Le silence qui entoure les victimes vient parfois d'elles-mêmes, tant le déni agit parfois comme un bâillon puissant.



Bien que la thématique soit intéressante, j'ai été très déçue par la manière dont l'auteure a traité ce sujet. Ce livre se compose de deux parties, la première qui concerne Fatima, ou plutôt l'étrange et dérangeante empathie dont jouissent les agresseurs. Et dans la deuxième, c'est la résonance que cette histoire a sur Emma qui est traitée... Mais le tout manque de liant et de cohérence, ce qui donne un sentiment assez brouillon à la narration. Et surtout, je n'ai personnellement pas été touchée par cette histoire où les émotions m'ont semblé trop tenues à distance.



Un message que nous adresse le livre s'avère toutefois intéressant : pour la victime d'un viol, quelles que soient les circonstances de ce viol - qui peuvent être d'une violence inouïe ou au contraire beaucoup plus insidieuses - il n'y a pas d'échelle de gravité à vouloir imposer. L'entreprise de destruction de la personne peut dans les deux cas être absolue.
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Sauf que c'étaient des enfants

Un matin, la police entre dans un collège de Stains. 8 élèves sont suspectés de viol en réunion sur une fille de la cité voisine, Fatima. Leur interpellation fait exploser le quotidien de chacun des adultes qui entourent les enfants. En quoi sont-ils, eux aussi, responsables ? Il y a les parents, le principal, les surveillants, et une professeure de français, Emma, dont la réaction extrêmement vive surprend tout le monde.



Tandis que l’événement ravive en elle des souvenirs douloureux, Emma s’interroge : face à ce qu’a subi Fatima, a-t-elle seulement le droit de se sentir victime ? Car il est des zones grises où la violence ne dit pas toujours son nom…



Qu'est-ce qu'un abus sexuel dans notre société ? Que recouvre la notion de consentement ? Et la loi du silence dans tout ça ?



Gabrielle Tuloup nous livre un récit difficile écrit avec simplicité et pudeur, abordé sous un angle particulier. Peu de pages, peu de détails. Juste les faits et les réactions, les attitudes, les réflexions qu'ils engendrent.



Comment réagir face à ces actes ? Dans une société hypersexualisée dans laquelle les jeunes sont baignés, quelle attitude adopter pour les conscientiser ?



Ce sont des enfants. Oui. Mais ces enfants sont le reflet d'un monde d'adultes. Peut-être que certains de leurs comportements ciblent les failles de ce monde ?



La question n'est pas de pointer du doigt le coupable idéal. Ce n'est pas une accusation. Il s'agit ici de lancer des pistes de réflexion pour éviter ce genre de choses, ou encore guérir de l'irréparable.



La deuxième partie s'est fortement démarquée pour moi. Une plume absolument superbe sert le questionnement d'Emma, sa réalité et la violence qui l'a accompagnée. Certains passages sont à épingler, d'une pureté absolue.



Une lecture dont j'ai encore du mal à parler aujourd'hui tant elle regorge de choses à penser, à débattre, à dire. Je vous la conseille vivement !
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Sauf que c'étaient des enfants

Un roman qui m'a vraiment interpellé autant qu'il m'a dérangé. Pour tout vous dire , je l'ai lu deux fois à la suite . D'abord parce que la garde de notre petit- fils suspendait souvent ma lecture et que , d'autre part , étant ancien prof , j'ai replongé dans un univers que je connaissais bien pour y avoir consacré toute une vie professionnelle .

Je tiens à dire tout de suite que je n'ai pas connu un tel drame, à savoir le viol d'une jeune fille par plusieurs collégiens, dont certains simples " spectateurs " . La victime , elle s'appelle Fatima et ...ose parler . Aussitôt, la machine se met en marche . Qui est qui ? Pourquoi ? Emma , sa prof , se pose des questions jusqu'à s'en poser pour elle même et s'identifier .... Emma a ses convictions et ...sa vie personnelle. ...vous verrez bien par vous même.

Bien des questions vont être posées dans ce petit livre court , facile à lire . L'école. La police à l'école , l'interpellation en milieu scolaire , l'utilisation des " auxiliaires d'éducation " , les menottes ? Les associations , le doute , les profs , ce qu'on voit , ce qu'on ne voit pas ou qu'on ne veut pas voir ....Emma s'identifie à Fatima ....mais est - ce aussi facile ?

Comme je vous l'ai dit , j'ai lu et relu ce roman et ma perplexité reste vive .C'est bien là le mérite de cet ouvrage, porteur d'un message auquel il faudra porter un grande , très grande attention .

La société évolue et vomit des comportements qui doivent nous choquer , nous heurter , nous alerter . nous ouvrir les yeux . Relaté en 160 pages , le message est fort , brutal , violent .

Eux , ce n'étaient que des enfants ........
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Sauf que c'étaient des enfants

Sauf que c'étaient des enfants.



Un titre qui en dit long sur ce roman mais pas assez en même temps.



Nous allons suivre une équipe pédagogique d'un collège de banlieue de Paris et plus particulièrement le directeur et une enseignante. Un matin, le directeur reçoit la visite de la police avec une jeune fille, Fatima. Fatima a été violée par plusieurs garçons du collège et les reconnais grâce à un trombinoscope.



Dès lors, nous assistons au questionnements de l'équipe pédagogique sur ce qu'elle n'a pas vu, ce qu'elle aurait pu faire pour éviter cela. Mais le sujet va plus loin, le déni, le mouvement de groupe, le silence, l'acceptation, la banalisation... sont présents dans ce roman.



Malheureusement, j'ai trouvé le roman trop court et auraient voulu en savoir plus sur l'enquête et la jeune Fatima. Le roman fait moins de 200 pages et il y a une partie sur une des professeurs qui fait face à la situation avec beaucoup plus de difficulté que les autres donc l'histoire au lycée passe très vite.



Malgré ce côté court, l'autrice à tout de même réussi à me captiver.
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Sauf que c'étaient des enfants

J’ai lu « Sauf que c’était des enfants » de Gabrielle Tuloup.



L’histoire débute dans un collège de Seine-Saint-Denis (93), en janvier 2015. Fatima, une jeune fille de 15 ans, porte plainte pour viol en réunion, contre huit élèves de ce collège. L’équipe pédagogique est surprise, pour ne pas dire stupéfaite, alors que pour les élèves, les avis sur cette affaire sont partagés, certains accusent même la jeune fille de l’avoir « cherché ».

Une professeure, celle de français, Madame Servin, va réagir encore plus fort et violemment, car ce drame et cette histoire lui font remonter des souvenirs douloureux qu’elle a cachée et qu’elle se forcée à oublier.



Après des événements au collège à la suite de cette affaire, et au déménagement forcé de Fatima, pour fuir les menaces qu’elle subit dans les quartiers, l’arrivée des vacances de février sont les bienvenues pour Madame Servin, qui décide de prendre du recul en allant faire une partie du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.



Pour en savoir plus, et ne voulant pas spoiler toute l’histoire, je vous invite à lire ce court roman de 140 pages, en deux parties (la première se passe au collège, la seconde se déroule sur le pèlerinage de madame Servin), le tout est écrit dans des chapitres brefs.



Ce roman nous questionne, nous touche, il est percutant… A lire !
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