AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Gail Honeyman (169)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Eleanor Oliphant va très bien

Eleanor Oliphant va très bien - Gayl Honeyman - Éditions 10-18 - 453 pages - Traduit de l'anglais par Aline Azoulay-Pacvon - Lu en octobre 2020.



Eleanor Oliphant est comptable dans une petite société de design depuis l'âge de 21 ans.

Sa vie est monotone, on pourrait dire métro, boulot, courses, vodka, dodo.

Elle ne reçoit jamais personne, n'entre chez elle que le délégué aux relevés de compteurs une fois par an. Elle entretient un monologue avec son unique plante verte, "Sa pitance est peu chère, simple et facile à cuisiner". Tous les mercredis, elle parle un petit quart d'heure au téléphone avec sa mère.



A son travail, elle ne parle à personne hormis le strict nécessaire.

Eleanor est une personne discrète, d'une franchise qui interpelle, elle dit absolument tout ce qu'elle pense quand elle parle.



Eleanor est seule, très seule, elle s'accommode mal de cette solitude "J'étais seule. Aucune âme, dans tout l'univers, n'était plus, seule que moi" - page 320. "Aujourd'hui, la solitude est une sorte de nouveau cancer, une maladie honteuse, embarrassante, qui vous tombe dessus de manière obscure" - page 321.



Mais pourquoi alors ce titre Eleanor Oliphant va très bien ?



Et puis un jour, elle fantasme sur un chanteur de rock qu'elle découvre en l'écoutant, elle a un but désormais, se faire connaître à ce chanteur, mais elle déchante très vite se rendant compte lors d'un concert, qu'en fait il ne valait pas grand chose.



Il y a Raymond, l'informaticien de son travail qu'elle croise alors qu'elle a besoin de lui pour un problème d'ordinateur. Une amitié va naître petit à petit au fil du temps entre ces deux-là. Eleanor a du mal à y croire d'ailleurs.

Ils s'échangent des courriels, puis vont déjeuner ensemble durant leur pause de midi.



Au fil des pages, lentement, on va découvrir l'épouvantable secret d'Eleanor, la cause de sa solitude, au fur et à mesure de ses pensées, de sa vie passée et présente, tantôt tristes, tantôt drôles. Car c'est une personne intelligente Eleanor, originale, un peu décalée par rapport à ce qu'on appelle "la norme", mais tellement attachante.



J'ai souri, j'ai ri, j'ai été infiniment triste avec elle, j'aurais voulu lui tendre la main.



Ne croyez pas que c'est une histoire simplement banale, cela pourrait en avoir l'air, mais détrompez-vous et découvrez , sous la plume tour à tour sensible et humoristique, pourquoi à présent Eleanor Oliphant va très bien.



5 étoiles pour ce petit bijou.











Commenter  J’apprécie          12829
Eleanor Oliphant va très bien

Un vrai délice !



Eleanor Oliphant va très bien , c'est vite dit...

Sa vie n'est que solitude et routine ...

Les semaines s'écoulent identiques . Un boulot de comptable dans une agence de design, des collègues qui la trouvent tellement bizarre qu'ils ne savent pas par quel bout la prendre et d'ailleurs ils l'ignorent la plupart du temps, le reste , ils préfèrent se foutre de sa gueule .

C'est qu'elle est particulière , Eleanor... cash et sans filtre , dotée d'une grande érudition .

Tous les vendredi, après une visite au supermarché , elle trouve du réconfort dans une bouteille de vodka , de quoi affronter le week-end , et passer le temps jusqu'au lundi matin , jour béni où elle pourra enfin s'occuper l'esprit toute la semaine . Niveau compagnie, elle peut compter sur une plante verte , seul vestige de son enfance et sur le coup de fil hebdomadaire de " maman" , d'excellente compagnie ...

C'est dans cette routine toute "routinière" que le changement va survenir: Eleanor va faire plusieurs rencontres masculines ...



Oh , dit comme ça , ce n'est pas grand chose , ce qui compte au final c'est la façon dont c'est raconté...

Eleanor est complétement décalée et sa façon de voir le monde est savoureuse . On sourit intérieurement de ses réflexions si originales et pertinentes .On a peur pour elle, si seule et si fragile dans ce monde de brutes. On est émus, bouleversés quand surviennent des indices sur son passé . Entre suspens, émotion et "loufoqueries ", on en prend doucement plein la figure . Par petites touches subtiles , toutes nos certitudes , nos à-priori sur les gens différents volent en éclats...

Oh, à la fin, c'est sûr , Eleanor va bien. Très bien , même , mais nous, on a les larmes au bord des yeux ...

Sensible, amusant, et délicatement puissant, Eleanor ,pourrait bien devenir votre nouvelle meilleure amie !
Commenter  J’apprécie          8813
Eleanor Oliphant va très bien

À 30 ans, Eleonor Oliphant va bien. Quoique. N'étaient son asociabilité, son franc-parler, sa vie routinière ennuyeuse, son penchant pour la vodka, sa vie sentimentale et sexuelle au plus bas, elle irait bien, Eleonor... Embauchée par Bob directement après son diplôme, au service comptabilité d'une agence de design, ses journées sont réglées comme du papier à musique. Elle travaille, elle mange (seule, évidemment), elle rentre chez elle. Et le week-end, elle picole. Sa vie sociale s'arrête à Maman, qu'elle contacte une fois par semaine, le mercredi, et sa plante verte. Une routine bientôt brisée par l'irruption inattendue d'un chanteur admiré sur scène. Le coup de foudre pour la jeune femme qui, dès lors, n'a plus qu'une seule obsession : le conquérir ! Une "rencontre" qui va bouleverser sa vie mais pas dans le sens où elle l'espérait...



Eleonor Oliphant... Personne n'en voudrait vraiment comme amie. Solitaire, décalée, autosuffisante, cash, inadaptée aussi bien socialement qu'émotionnellement, Eleonor mène sa petite vie pépère, seule dans son coin. Et si tout ceci n'était qu'une forme de protectionnisme ? Si tout ceci ne cachait pas quelques blessures ? Car le passé de la jeune femme, dévoilé peu à peu, permet de comprendre ce qu'elle est devenue aujourd'hui. Plus profond qu'il n'y paraît, ce roman, tout aussi drôle qu'émouvant, léger que grave, lumineux que sombre, dresse le portrait d'une jeune femme très touchante, complexe, blessée dans sa chair et son cœur. Gail Honeyman alterne les situations, tantôt tragiques, tantôt allègres, et nous offre un récit imprévisible, bouleversant et saisissant. Des dialogues enlevés et une plume à la fois sensible et drôle.

Commenter  J’apprécie          770
Eleanor Oliphant va très bien

Si j’avais croisé par hasard cette couverture et le titre étrange de cet ouvrage sur un rayonnage de librairie, il y a fort à parier que je l’aurais juste ignoré. Et j’aurais eu bien tort.





On s’attache tout de suite à la narratrice, cette jeune femme démodée, revêche, solitaire, même au sein de l’entreprise de graphisme où elle s’occupe de la facturation. Ses vêtements confortables mais laids, ses chaussures à scratch, ses petites manies, et surtout la cicatrice hideuse qui la défigure sont autant de prétextes pour l’isoler de ses collègues. Si elle vit seule, ses semaines sont ponctuées par ses échanges avec sa mère. Et peu à peu, on devine et on découvre toute la souffrance passée et les circonstances qui ont fait d’elle ce qu’elle est.



Isolée, oui, jusque’à ce qu’elle fasse connaissance avec l’informaticien de son entreprise, et celui-ci semble percevoir ce que les autres ne voient pas chez Eleanor, tel un prince charmant devant Cendrillon, qui s’entête à vouloir faire essayer la pantoufle de vair à une souillon.



On assistera peu peu à l’éclosion de la chrysalide, et on apprendra aussi ce que cachent les silences de la jeune femme, et ce passé traumatisant.



J’ai beaucoup aimé le portrait d’Eléanor, avec ses fragilités et ses troubles du comportement qui s’apparentent à des traits autistiques, et malgré tout c’est une jeune femme forte et déterminée, qui doit juste exorciser ses démons. Elle vit tellement en marge des codes qui régissent notre société, que le regard qu’elle porte sur les comportements ds gens qui l’entourent, prend un relief à la fois comique et désespérant.

Le personnage qui l’accompagne dans son évolution attire aussi la sympathie.





Très bon moment de lecture et finalement, elle est chouette cette couverture.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          691
Eleanor Oliphant va très bien

Quel délice ce roman !

(Merci Iris et tous les autres d’avoir aimé et partagé vos sublimes ressentis bien mérités! Yes !)



Eleanor on l’aime, dans ses bons comme ses mauvais jours et on lui souhaite tout le meilleur à cette trentenaire haut en couleurs. C’est que Eleanor Oliphant est une femme au caractère bien particulier. Elle n’a pas sa langue dans sa poche et dit toujours ce qu’elle pense sans mettre de gant. (Bulles d’humour en prévision!)

Son franc-parler est combien rafraîchissant et criant de vérités. Ça fait du bien dans cette société de faux fuyants. Eleanor Oliphant, elle vit toute seule, s’en accommode les bons jours avec sa vodka et sa plante verte pour seules compagnies. Mieux vaut être seule que mal accompagnée. Les mauvais jours, ça dégouline, ça frise l’overdose la solitude. Parce que la brave femme, elle n’a pas eu une vie facile. Maltraitée jeune par sa mère dérangée (voire folle dingue), placée de famille d’accueil en famille d’accueil, ses besoins primaires ont été comblés, mais qu’en est il des besoins psychiques ? Nada, Eleanor en self made woman s’est construite seule avec le peu qu’elle a reçu. Et ce n’est pas le coup de fil des mercredis de sa mère, qui à coups de brimades, va la sauver Eleanor.



La vie recèle pourtant de bien des surprises, comme chacun pourrait finalement en rencontrer au hasard de sa vie. Un musicien au charme aléatoire, un vieil homme inconscient sur la route, le collègue Raymond, autant d’opportunités pour Eleanor de sortir de sa torpeur et de faire mieux de sa vie.



Comme l’a écrit Jojo Moyes sur la 4ème de couverture :

« Eleanor Oliphant va très bien est une pure merveille littéraire. C’est drôle, touchant et imprévisible. Le parcours de l’héroïne pour se débarrasser de ses démons est savamment tissé et absolument saisissant. »



Tout est dit ici.

Eleanor Oliphant, si tu vas bien ou si tu vas mal, on t’aime quand même ! Ne change rien, tu es juste parfaite !
Commenter  J’apprécie          692
Eleanor Oliphant va très bien

Une fois plongée dans les digressions hallucinées de ce roman fantasque, j'ai été instantanément aimantée par la construction du récit et sa méthode homéopathique de nous délivrer des informations.



Il est impossible de ne pas être secoué par une voix narrative qui alterne, sans prévenir entre le tragique et la comptine. Dans une forme d'humeur tellement british avec une facilité déconcertante, l'auteure nous livre une histoire sombre, d'un destin tragique, en dédramatisation l'horreur avec une aisance rare.



Elle nous fait rire des handicaps et des barrières qui condamnent la victime, pour nous attendrir ensuite avec les difficultés rencontrées lors de la vie quotidienne, avec une bonne dose de réflexions sur notre société actuelle et notamment celle d'une certaine bourgade à Gasglow.



Gail Honeyman nous livre une comédie acide, glissante, dans un huis clos grinçant et réjouissant.



Dépêchez-vous de découvrir la gracieuse fluidité de la plume de cette prosatrice charmante.





Commenter  J’apprécie          570
Eleanor Oliphant va très bien

Avec un titre pareil, vous vous doutez bien qu'Eleanor Oliphant ne va pas bien, du moins au début du roman. Elle est seule et ne s'intéresse pas à grand chose en dehors des mots croisés et de la vodka, surtout pas aux gens...



C'est donc l'histoire de sa guérison, je dirais même presque de sa rédemption, qu'on va suivre ici, et elle passe évidemment par l'amour et la lucidité. En ce sens, le livre fait du bien car il montre la petite lumière au bout du tunnel et peut donner de l'espoir aux clones réels d'Eleanor.



Pour autant, ce n'est à mon sens pas juste un livre 'feel good' même s'il est facile à lire et optimiste. C'est aussi un livre léger sur des sujets qui ne le sont pas : la solitude, les traumatismes, la folie, l'amitié, la souffrance, la différence.



Ma conclusion ? Eleanor est très attachante. Il y a certainement un peu d'elle en chacun de nous, et nous devrions tendre la main à ceux autour de nous qui tiennent un peu plus d'elle.
Commenter  J’apprécie          512
Eleanor Oliphant va très bien

Chère Eleanor, comme il m’a été difficile de vous quitter, mais je vous sais maintenant entre de bonnes mains. L’avenir vous sourit. Enfin !



Quelle étrange personne que cette Eleanor Oliphant ! Tout ce qu’elle pense, elle le dit. Oui, elle est ainsi : sans filtre. Aux yeux des autres, elle paraît « barje » et doit l’être sans doute un peu. Qui ne l’est pas ?

Eleanor a trente ans. Est comptable dans la même société depuis le premier jour où elle travaille. Vit seule et heureuse de l’être. N’a pas d’ami. Elle n’est ni jolie, ni laide. Ne s’occupe ni de mode, ni du qu’en dira-t’on. A une culture générale plutôt élevée et s’exprime très convenablement. A horreur du laisser-aller vestimentaire autant que linguistique. Ses week-end sont consacrés à la boisson, Eleanor a un faible (gros faible) pour la vodka. Et tous les mercredis, sa maman lui téléphone.

Un emploi du temps sur mesure qu’elle applique sans arrière pensée... enfin jusqu’au jour où son ordinateur de bureau tombe en panne et qu’elle doit faire appel à l’informaticien de service, Raymond, et qu’elle rencontre l’amour de sa vie sous les traits d’un musicien très « élégant et d’un bon niveau social. »



« J’ai toujours été très fière de mener ma barque seule. Je suis une survivante - je suis Eleanor Oliphant. Je n’ai besoin de personne, il n’y a pas de grand vide dans mon existence, il ne manque aucune pièce dans mon puzzle.je suis autosuffisante. En tout cas, c’est ce que j’ai toujours pensé. Mais hier soir, j’ai trouvé l’amour de ma vie. »



On comprend très vite que la solitude d’Eleanor n’est pas vraiment un choix, que sa vie ne ressemble pas à un long fleuve tranquille, que sa façon d’être parmi les autres cache quelque chose. Mais ce quelque chose n’est révélé que parcimonieusement au fil de la lecture, au fil de l’ouverture d’Eleanor au monde et aux autres. Ce procédé est très addictif et l’empathie envers Eleanor grandissante. D’autant plus que l’humour est tout aussi présent.

C’est un très bon roman qui sous une forme légère révèle bien des aspects difficiles de notre vie familiale et sociétale.

Commenter  J’apprécie          439
Eleanor Oliphant va très bien

Éléanor Oliphant semble sur les rails. Une vie minutieusement réglée, rien ne déborde. Intelligente, cultivée, elle parle comme une encyclopédie. Chaque instant de sa vie est découpé, froid et sans saveur. Son regard sur autrui est dénué de nuances, de sentiments. Elle se barricade derrière un mur de solitude. C'est certain Éléanor Oliphant ne va pas bien, quelque chose cloche.

Petit à petit on entre dans son univers. On s'attache au personnage, on devine les failles et on s'en effraie. On aime Éléonor Oliphant car au fond c'est quelqu'un de bien. Elle rencontre des gens formidables, qui ne vont pas la juger au premier abord, qui vont deviner les blessures et les guérir, pas à pas, l'ouvrir à la vie.



Un roman sur la violence, la folie, les dégâts des blessures de l'enfance. J'ai aimé la simplicité de l'écriture, parfois l'humour, parfois la tristesse, et toujours de l'émotion.

Commenter  J’apprécie          420
Eleanor Oliphant va très bien

L'oliphant ... les fans de Tolkien savoureront la référence à ce pachyderme de combat découvert dans Le Seigneur des Anneaux ...

Il faut dire que c'est tel une de ces créatures fantastiques que se meut Eleanor : elle est bizarre, décalée, protégée par une routine carapace qui interdit tout imprévu, moquée aussi par ses collègues, trop différentes en somme, autosuffisante comme elle se déclare.

Il est très rare en littérature qu'un tel personnage asocial soit au coeur d'un roman. Et là, au fil des pages, on s'attache à cette héroïne qui se révèle lumineuse et exceptionnelle.

Une des grandes réussites de l'auteur réside dans l'alternance des scènes drôles ( lorsque Eleanor refuse de se plier aux règles contemporaines de bienséance habituelle ) mais aussi tragiques : Eleanor a un passé terrible, douloureux que l'auteur nous révèle par touche tout au long du roman jusqu'à la révélation ultime.

Le titre révèle la fin. On ferme ce livre avec le sourire, il nous a donné de l'espoir et rendu notre optimisme tant ce récit vers la résilience est réussi. Il y a juste un peu de flottement à mi parcours, mais peu importe, Mlle Oliphant méritait vraiment qu'on fasse sa connaissance.
Commenter  J’apprécie          332
Eleanor Oliphant va très bien

Eleanor navigue entre son boulot, la semaine, et une bouteille de vodka, le week-end. Seule.

Ne recherchant pas le contact. 

Mais un soir, elle craque pour un inconnu, un rockeur qu'elle voit pour la première fois sur scène. 

Et tout change.

Et Raymond, un collègue de travail, glisse son grain de sel pour bouleverser l'existence de la jeune femme.

Mais à part cela, Eleanor Oliphant va très bien. Really! 

Ce roman est doté d'un titre qui clame d'Eleanor Oliphant va très bien. Mais juste en surface, hein, ne grattez pas!

Et lorsqu'on écaille le vernis social, en fait, Eleanor s'est dotée de tout un arsenal de garde-fous pour préserver une image de bien-être mais elle ne va pas bien. Depuis trop longtemps...



Animal social inadapté, handicapée émotionnelle, Eleanor a développé des comportements quasi autistiques  pour se protéger, ce qui engendre des situations cocasses à aberrantes tout au long du roman.



Se protéger des autres, d'elle-même. Ce roman parle de résilience face à un traumatisme d'enfance. Et s'il est question de solitude au quotidien, c'est le thème du rapport à la mère qui est abordé en filigrane.

Un enfant est une éponge et absorbe l'amour et l'attention de ses parents pour asseoir une future vie d'adulte saine et équilibrée. Mais quand l'un ou l'autre n'a pas été présent, les séquelles sont dramatiques.

Eleanor en subit chaque jour les conséquences.

Et ce roman, je l'ai vécu comme les étapes d'un deuil. La réponse à un traumatisme, c'est le repli sur soi, l'accumulation de carapaces pour se rendre hermétique à tout autre assaut toxique.

Et la solitude choisie, voire vitale pour ne pas sombrer davantage, devient subie quand on n'a pas acquis les codes de la vie en société. On devient un animal qu'on ignore au mieux, qu'on regarde avec curiosité ou mépris au pire.



Mais Eleanor, inconsciemment, évolue et éprouve le désir de vivre réellement, en tombant amoureuse d'un inconnu. L'élément déclencheur d'un changement de vie.

La vie lui apprend douloureusement que mettre des pansements sur une plaie sanglante est inefficace, ne fera que retarder la guérison qui ne peut se faire qu'une fois le membre gangrené, amputé.

Et il faut parfois toucher le fond, frôler la mort, pour réagir profondément, rebondir et se réinventer, se défaire définitivement du schéma modelé par la mère.



S'ouvrir de nouveau aux autres, c'est prendre le risque de s'ouvrir. Eleanor le sait. Mais c'est aussi trouver des personnes formidables sur son chemin, pour peu qu'on leur offre une petite place. Raymond est ce genre de personne qui, l'air de rien, s'impose et ne lui laisse pas le choix du repli. Il n'a l'air de rien ce Raymond mais j'ai adoré sa manière de soutenir Eleanor, sans jugement ni grand discours moralisateur et culpabilisant. 



J'ai beaucoup aimé la référence à ce gros pachyderme de la Terre du Milieu de l'univers de Tolkien, l'oliphant. Quatre défenses, un physique pas très gracieux. Joli symbole pour l'Eleanor du début du roman! 



Beaucoup d'émotions avec cette lecture. Du rire aux larmes, Eleanor est attachante. Attachante et émouvante si on ne s'arrête pas à sa froideur apparente. 

Ce roman est beaucoup plus profond que la simple succession de scènes de la vie quotidienne car ce sont ces petits riens qui marquent la "renaissance" d'Eleanor.



Et cette histoire est belle.



Elle a mis du temps, le temps de son cheminement vers la liberté, mais elle est enfin sortie de sa chrysalide... Alors bon vent, Eleanor, même les oliphants peuvent se transformer en papillon!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
Commenter  J’apprécie          230
Eleanor Oliphant va très bien

C’est grâce aux avis unanimes que j’ai vu défiler sur la toile et dans la presse et plus particulièrement grâce aux critiques des babelionautes comme Iris29, Lily81, LillyMaya, Marina53, que j’ai décidé de lire ce titre. Ce fut une très belle découverte à la fois drôle, loufoque, légère, dramatique, triste et poignante. J’ai ressenti un panel d’émotions… Eleanor Oliphant est une femme en marge de la société avec une logique bien à elle. Son tempérament m’a fortement fait songer au personnage de Britt-Marie de Fredrik Backman. Les deux femmes sont quasiment les mêmes : maniaques, solitaires, ayant peu confiance en elles, ne comprenant rien aux futilités des gens, ont une vie réglée comme du papier à musique et jugeant facilement les autres. C’est pourtant grâce à des rencontres qu’elles vont apprendre à s’ouvrir, à se faire connaître et à se faire aimer pour ce qu’elles sont – qu’importe si elles sont spéciales… Ayant accroché à Britt-Marie, Eleanor ne fit pas exception ! Celle-ci est vraiment très touchante et dissimule un lourd passé. On comprend aisément pourquoi elle est renfermée, peu sociable, stricte, dans sa bulle et peu habituée à prendre soin d’elle. Ce qui m’a beaucoup plu, c’est qu’elle ne va pas changer à la manière d’Ugly Betty. Elle va plutôt s’épanouir, prendre confiance en elle, comprendre qu’elle a des relations nocives, pour enfin s’accepter telle qu’elle. En aucun cas, elle va devenir une autre femme. À mon sens, c’est très crédible ainsi.



Les réactions décalées d’Eleanor m’ont souvent provoqué des gloussements ou des fous-rire. Franche, elle n’utilise pas de pincettes lorsqu’elle dit ce qu’elle pense d’une situation ou d’une personne. J’ai beaucoup aimé la suivre dans ses mésaventures : épilation du maillot, manucure, ordinateur, portable, boisson au pub, enterrement, fêtes dansantes, etc. C’est une pluie de premières fois pour elle ! En effet, notre anti-héroïne va décider de changer à partir du moment où elle va assister à un concert. Le déclic ! Sous le charme d’un musicien, elle va essayer de tout faire pour convenir à ce bel Apollon (qui ne sait même pas qu’elle existe…). C’est également à ce moment-là qu’elle va rencontrer Raymond, un informaticien adorable ! J’ai été conquise par cet homme bienveillant, formidable, gentil, ouvert, protecteur et plein d’imperfections, lui aussi. La relation qu’il va tisser avec Eleanor est pleine de douceur. Les choses prennent du temps, il y a des petites habitudes comme des pause-repas à deux et des événements plus importants… D’autres personnages comme Sammy (un vieil homme que le tandem va sauver), la mère de Raymond, la belle Laura et bien d’autres sont également intéressants. On s’attache réellement à tout ce petit monde…



Il n’y a pas que des personnages sympathiques dans ce roman. De prime abord, les collègues de notre anti-héroïne vont se montrer cassants, insultants, fourbes et cruels. Ils n’hésitent pas à se moquer d’elle ouvertement ou à lui donner des surnoms méchants… Mais finalement, ce n’était rien à côté de la mère d’Eleanor qui lui téléphone toutes les semaines. Étant donné le franc-parler de la jeune femme, on s’étonne qu’elle se fasse traiter de la sorte. Comment une mère peut-elle être aussi tyrannique, violente, mauvaise et affreuse avec son enfant ? Elle est sans cesse en train de dénigrer sa fille et cette dernière ne se défend pas. Le côté passif d’Eleanor m’a d’abord agacée, car cela me faisait de la peine pour elle… Puis, lorsque le scénario a pris de l’ampleur, j’ai fini par comprendre certaines choses. Panser des blessures sans les nettoyer n’est pas toujours une solution : cela ne cicatrise jamais bien…



Le récit est un peu long toutefois, j’ai trouvé l’ensemble sympathique et plein d’émotions. On n’est pas uniquement dans du feel-good : certains passages sont vraiment douloureux, terribles, sensibles et désarmants. Quand on arrive à la fin du roman, on apprécie la construction du scénario et on saisit enfin où voulait en venir l’auteure… Mais outre les messages que Gail Honeyman veut faire passer, c’est avant tout une œuvre remplie de petites choses qui arrachent des rires et des larmes au lecteur. Une anti-héroïne aussi bizarre qu’attachante, des liens affectifs que l’on prend plaisir à voir se tisser, des moments hilarants comme poignants, des rebondissements imprévisibles et un nuage d’espoir… C’est le savoureux mélange qui vous attend derrière ces pages ! Je n’ai qu’une chose à vous conseiller : foncez !
Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          224
Eleanor Oliphant va très bien

C’est lors du pique-nique Babelio 2022 que j’ai eu la chance de piocher ce livre et j’en remercie la personne qui a eu la très bonne idée d’en faire cadeau.

D’abord sur la réserve quant à la couverture, je suis immédiatement entrée dans l’histoire et une fois commencé, je n’ai plus lâché le livre.



Eleanor Oliphant, une jeune femme de 30 ans, aide-comptable et terriblement solitaire, est la narratrice et l’on s’intègre aussitôt dans sa peau, ou plutôt dans sa tête.

La première surprise est son langage. Un vocabulaire impeccable (après de grandes études littéraires), assorti d’une logique souvent implacable mais totalement décalé ce qui occasionne railleries ou stupéfaction de la part de ses interlocuteurs. Pour le lecteur, c’est étonnamment risible.

Ensuite, le trouble et une légère angoisse prennent forme au fur et à mesure que l’héroïne se découvre. On se dit qu’il y a du lourd derrière l’image neutre que la jeune femme donne et l’on veut savoir !

Le personnage de Raymond qui accompagne Eleanor est très émouvant et va jouer un rôle crucial dans sa vie.

De surprise en surprise, on ne s’ennuie pas une seconde.



La plume est fluide, c’est bien écrit et c’est avec beaucoup d’humour et de subtilité que l’auteure parvient à décrire un cheminement de vie lié aux traumatismes, aux sévices physiques et psychologiques et à la reconstruction. Ici, aucune lourdeur, aucune noirceur malgré le fonds, bien au contraire !



Je comprends tout à fait les prix reçus pour ce premier roman. A découvrir.
Commenter  J’apprécie          214
Eleanor Oliphant va très bien

Un livre que m'avait recommandé ma sœur.



Un livre sur la résilience, la solitude.



Certains n'aimeront pas car cela finit trop bien... Mais il s'agit d'un roman et pas d'un essai donc je ne boude pas mon plaisir.



Eleanor a trente ans. Au fur et à mesure, on découvre qu'Eleanore qui a une vie réglée comme du papier à musique, a de gros problèmes avec les relations humaines. Et non Eleanor n'est pas autiste mais sa vue a été comment dire... loin d'être drôle.



Un livre qui va crescendo et si une partie est prévisible. Toute une autre l'est beaucoup moins.



Commenter  J’apprécie          200
Eleanor Oliphant va très bien

Ce livre est un petit bijou ! Il nous ouvre les yeux sur l'entraide, la dépression, le mal-être, l'alcoolisme et surtout sur la reconstruction de soi. J'ai aimé le style de l'auteur, satirique à souhait, et j'ai particulièrement aimé le personnage d'Eleanor, jeune femme très érudite mais complètement coupée de tout liens sociaux. Il existe malheureusement vraiment des gens comme elle, qui vont travailler, ne parlent à personne et passent le week-end dans la solitude et attendant la nouvelle semaine de travail.

Ce livre est très touchant, et nous assistons avec émotions à chaque pas en avant que fait Eleanor : les relations qu'elle essaie de tisser peu à peu, sa découverte de petits moments de bonheur, de choses simples qui peuvent changer profondément son humeur morose. Je suis fière de son parcours et apprecie ses tentatives d'humour !

Nous devons être prêts à aider les autres et à les sortir de leur solitude, parce que ce sont de petits gestes de notre part qui peuvent représenter beaucoup pour d'autres.
Commenter  J’apprécie          200
Eleanor Oliphant va très bien

Coup de coeur pour ce livre qui traite de la résilience au travers de l'histoire d'une jeune femme, personnage touchant et que l'on voit s'ouvrir au fil des pages pour se pardonner à elle-même et également à ceux qui lui ont fait du mal. C'est émouvant et vibrant de vérité pour décrire un parcours semé d'embûches pour se reconstruire, s'aimer et aimer les autres, après un traumatisme subi dans l'enfance. Remarquable.
Commenter  J’apprécie          200
Eleanor Oliphant va très bien

Ça ressemble à du feel-good… Et c’est quand même un petit peu plus que ça, même si elle va très bien. L’histoire dure, douce et tendre d’une inadaptée sociale au lourd passif. Une vie terne et perdue dans la solitude noyée à la vodka.



Avec une jolie dédicace aux amateurs peu soigneux des bibliothèques qui m’a fait bien sourire dans ce livre qui ne manque pas d’humour.



Et une méchante coquille de la traductrice, Aline Azoulay-Pacvoñ qui failli clore cette lecture prématurément. Madame, lorsque les docteurs (esses!) sont des femmes… parlez d’elles, s’il vous plait.
Lien : http://noid.ch/eleanor-oliph..
Commenter  J’apprécie          190
Eleanor Oliphant va très bien

Ce volume se trouvait au rayon "feel good" de la médiathèque et cela m'a d'abord laissée perplexe. En effet, dès les premiers chapitre, la vie d'Eleanor est triste au possible, et lorsqu'on s'en amuse, c'est toujours à ses dépens tellement elle est inadaptée au monde extérieur. Son comportement étrange et décalé ne donne pas du tout envie de s'en faire une copine ni de la consoler. Certes, on sent bien qu'elle porte des failles, mais elle est tellement insupportable qu'on a envie de la laisser là où elle est. Et puis, petit à petit, la magie opère. En appelant le service informatique de l'entreprise où elle travaille, elle fait la connaissance de Raymond, lui aussi un peu décalé (mais c'est normal, il est informaticien !) Peu à peu, l'univers d'Eleanor se peuple et on lui trouve des circonstances atténuantes, elle devient même attendrissante et on a aussi envie de la réconforter, de lui donner des clés pour s'ouvrir à la vie.

Comme nous n'avons dans le récit que le point de vue d'Eleanor, nous devons nous faire notre propre image extérieure d'elle-même et c'est dans ce décalage entre ce qu'elle nous dit et ce que nous en comprenons que réside un des aspects plaisants de cette lecture.

Finalement, un ami, une bonne psy, et Eleanor Oliphant va très bien !
Commenter  J’apprécie          180
Eleanor Oliphant va très bien

Eleanor Oliphant est franchement bizarre. Elle a 30 ans, un emploi très monotone de comptable, une relation toxique avec sa mère, des cicatrices sur le visage, aucun ami et elle consacre ses week-ends à boire lentement 2 bouteilles de vodka. « J'ai parfois le sentiment que je ne suis pas là, que je suis le fruit de mon imagination. » (p. 8) Jusqu'au soir où elle rencontre l'homme de sa vie : il est beau, il chante dans un groupe de rock, il est fascinant. Pour lui, elle voudrait devenir une femme présentable, mais elle ne sait pas par où commencer. Grâce à l'attention simple de son collègue Raymond et à la rencontre d'un vieil homme dans la rue, Eleanor redécouvre le sel et la douceur des interactions humaines, réussies et amicales. « J'avais l'impression que tout se précipitait, ces derniers temps, que j'étais happée par un tourbillon de possibles. » (p. 172) Elle s'ouvre à un monde qu'elle avait choisi d'ignorer et se plaît à penser que chaque progrès la rapproche de l'homme de sa vie. Mais rien ne change comme par magie : pour aller vraiment mieux, Eleanor devra aller fouiller dans les décombres de son passé et pardonner ce qui peut l'être. « À quoi pouvais-je bien servir ? Je ne contribuais à rien en ce monde, à rien du tout, et je n'en retirais rien non plus. Quand je cesserais d'exister, personne ne le remarquerait. » (p. 237) Ce n'est qu'en explorant au plus profond le traumatisme de son enfance qu'Eleanor pourra s'en libérer.



Je n'attendais rien de ce roman et je l'ai même commencé avec un léger a priori négatif. Mais les premières pages m'ont touchée. L'héroïne aime, comme moi, déambuler dans les rayons des supermarchés. Elle aime les mêmes iques anglais que moi. L'histoire est bien construite, en 2 parties qui s'articulent intelligemment. Et le message général ne pouvait que me convaincre puisque j'essaie de le vivre au quotidien : la gentillesse envers les autres est une bénédiction. Reste à l'accepter quand ce sont les autres qui vous l'offrent.
Commenter  J’apprécie          180
Eleanor Oliphant va très bien

Voilà un roman qui m'a surprise et qui m'a beaucoup touchée. Au vu de la quatrième de couverture, je m'attendais plus ou moins à une comédie sympa où, en gros, le vilain petit canard se transforme en cygne. Mais Eleanor Oliphant va très bien ce n'est pas vraiment ça et c'est même beaucoup plus en fait. L'histoire de cette jeune femme à la personnalité décalée et au lourd passé qui tente de sortir de sa bulle par amour pour un homme m'a beaucoup touchée.



Tout n'est pas résolu à la fin du roman et cela fait partie de ce que j'ai apprécié dans ce livre, tout comme la façon dont l'auteur distille savamment les indices, dissipant peu à peu le mystère qui enveloppe son personnage. Arrivé à la dernière page, tous les problèmes ne se sont pas réglés, mais on sent bien que l'héroïne est sur la bonne voie...



J'avoue que j'ai parfois eu du mal à avancer dans ma lecture et que j'ai dû faire des pauses, non pas parce que le roman était ennuyeux, loin de là. Non, c'est plutôt parce que l'auteur décrit si bien la solitude de son héroïne et ses difficultés à se mêler aux autres que cela a fait écho à mes propres expériences et c'était pour le moins déstabilisant.



Une lecture parfois difficile donc, mais profondément émouvante...
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
Commenter  J’apprécie          180




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gail Honeyman (783)Voir plus

Quiz Voir plus

Limonov

Limonov a fondé le parti national-bolchevique. Ses sympathisants sont …

des nasbols
des lepénistes
des zeks

8 questions
178 lecteurs ont répondu
Thème : Limonov de Emmanuel CarrèreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}