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Citations de Gaston Rébuffat (46)


Gaston Rébuffat
"L'alpiniste est un homme qui conduit son corps là où, un jour, ses yeux ont regardé... "
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Gaston Rébuffat
Les montagnes ne vivent que de l'amour des hommes. Là où les habitations, puis les arbres, puis l'herbe s'épuisent, naît le royaume stérile, sauvage, minéral ; cependant, dans sa pauvreté extrême, dans sa nudité totale, il dispense une richesse qui n'a pas de prix : le bonheur que l'on découvre dans les yeux de ceux qui le fréquentent.
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Gaston Rébuffat
La technique résout les problèmes et apporte des satisfactions mais elle n’est qu’un moyen et reste pauvre si on la sépare de l’esprit qui la guide.
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Alors, une corde réunit deux êtres qui n'ont plus qu'une vie ; le guide, pour quelques heures, se lie à un inconnu qui va devenir un ami : quand deux hommes partagent le meilleur et le pire, ce ne sont plus deux étrangers.
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Gaston Rébuffat
Le compagnon de course est quelqu'un que l'on porte très haut dans le rang de l'amitié.
[Cité dans le livre d'Yves Ballu Naufrage au mont Blanc]
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À une époque où tout est de plus en plus planifié, programmé, organisé, pouvoir se perdre sera bientôt un délice et un luxe exceptionnels.
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La haute montagne est le lieu de la terre marqué en ocre sur l'atlas, puis en blanc ; difficile d'accès, stérile, rien n'y pousse qui se vende, et, plus haut, rien n'y vit. C'est un lieu fait uniquement pour le bonheur des hommes.
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Gaston Rébuffat
L'alpiniste n'est ni un athlète, ni un artiste, mais un complexe des deux.
[Cité dans le livre d'Yves Ballu Naufrage au mont Blanc]
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Gaston Rébuffat
Ce pays a une âme : c’est un lieu de rencontre, l’eau, la pierre verticale, le soleil, le ciel s’y retrouvent, et le vent , quand il en a envie. Dans ce temple de la nature, l’homme est toujours invité.
[À propos de ses chères calanques]
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Tous les enfants grimpent pour le plaisir de grimper. Pour le plaisir de découvrir, de voir plus loin et de plus haut. Si à ces deux plaisirs vient s'ajouter celui de l'amitié de la cordée, voilà l'alpinisme !
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Plus d'une fois, comme tout le monde, je me suis posé la question : "L'alpinisme, à quoi cela sert-il ?"
Sûrement, à rien qui s'achète.
Nous gravissons les montagnes "parce qu'elles sont là", et l'alpinisme est le triomphe de l'effort gratuit. Il n'y a pas de prime à qui gravit un sommet, même s'il fait une "première".
Mais il n'y a pas que l'argent qui compte.
Nous ne sommes pas près d'oublier la beauté de certains couchers de soleil ; dans la nuit, la fraternité des étoiles ; au matin, l'aurore qui redonne la vie.
Nous ne sommes pas près d'oublier le plaisir de grimper, de neutraliser la pesanteur, l'impression de quitter sa carcasse pesante pour évoluer en plein ciel.
Nous ne sommes pas près d'oublier l'amitié de la cordée, la victoire sur soi-même, et, pour le guide, la joie de partager ce qu'il a de meilleur.
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Une autre fois, dans les Dolomites, ces cathédrales de la terre, nous gravissions un couloir au spigolo del Velo. J'arrivais sur un léger replat, quand une pierre tomba à mes côtés. Je levais la tête : vingt mètres au-dessus de moi, il y avait deux chamois, la mère et son petit. Nos chemins se croisaient. Un instant, nous restâmes figés de part et d'autre, puis, décision vite prise, dans une harmonie de sauts, les deux bêtes plongèrent dans le couloir et me frôlèrent. Bien sûr, la mère allait devant, et le petit suivait. En dessous du replat se creusait brutalement le ressaut, mais la mère devait savoir que pour l'éviter, cinq mètres sur la droite, il y avait une vire ; elle se détendit et dans une envolée se retrouva sur l'autre bord. Le petit, qui la suivait de trop près orienta mal son élan et se lança d'abord droit vers le vide, mais immédiatement après le début de son bond, par une merveilleuse cambrure en plein vol, il rectifia sa direction. La mère l'attendait, il atterrit à ses côtés et, avant qu'ils ne poursuivissent, il y eut entre eux deux un regard échangé.
Les ballets imaginés par les hommes sont beaux ; ils ne sont pas plus beaux. Le spigolo del Velo - l'arête du Voile - est une très belle escalade, mais ce jour-là, vous vous en doutez, après ce que nous avions vu, l'escalade était secondaire.
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Quand Gino arrive à bout de corde, c'est à mon tour de grimper et, quand je l'ai rejoint, il reprend la montée. En dessous de nous, Mazzetta et Stern font le même manège. Quatre hommes de trois nationalités, réunis sur un pays de pierre, par une même passion. Mais quel curieux langage que le nôtre : presque celui des sourds-muets.
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L'homme qui bivouaque lie sa propre chair à la chair de la montagne. Sur son lit de pierre, adossé à la grande muraille, face au vide familier, il regarde sur la gauche le soleil périr à l'horizon tandis qu'à l'opposé le ciel déroule sa pèlerine d'étoiles... Grand voyage sous les diamants épars.
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Les Dolomites ont besoin de la bonté du soleil. Sans lui, elles sont fades, ternes, apathiques, tantôt gris sale, tantôt jaune délavé. Mais il suffit d'un rayon pour les faire naître : sous l'effet bienfaisant de la chaleur, elles frémissent, se colorent et, bien que verticales, deviennent attirantes.
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Soudain, c'est la chute ! Je le vois tomber à la renverse avec le bloc de pierre qu'il tient encore dans ses bras. Cette chute dure un éclair et pourtant j'ai l'impression qu'elle se déroule lentement. La lucidité et la rapidité d'exécution sont étonnantes dans des cas semblables à celui-ci. Dès que je vois Frendo tomber, je récupère extrêmement vite de la corde entre lui et moi, de manière à limiter sa chute. Puis, lorsqu'il passe à mon niveau, sur la droite - le piton n'a pas tenu -, je pense à toute vitesse : "Je ne dois plus tirer de corde entre lui et moi, sinon elle va filer dans mes doigts et je ne pourrai plus le retenir !" Très vite, je glisse la corde autour d'un petit rocher devant moi, puis je prends un peu de corde molle dans ma main droite pour amortir le choc et pour qu'ainsi la corde ne casse pas dans un arrêt brutal au contact du rocher.
Dix secondes plus tard, après vingt-cinq mètres de chute libre, tout est fini : Frendo est sauf !
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Souvent une ascension est née d'un rêve, d'une exaltation, d'un désir spontané, parfois irraisonné : un joli nom, une forme, une histoire, un souvenir et nous voilà à l'ancre d'un sommet ; mais vient le temps où il doit devenir un calcul, le rapport précis entre le but et les moyens de l'alpiniste ; de ce rapport découle la décision. L'alpiniste doit toujours se rappeler cette formule, déplaisante à énoncer dans sa sécheresse, mais capitale, car elle conditionne le départ.
En cet instant, plus de charme dans ce monde enchanté, plus de poésie dans cet univers ; d'un froid calcul dépendent la vie de l'alpiniste et celle de ses compagnons. Mais qu'il est beau ce dialogue intime entre l'homme et les forces de la nature !
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Ainsi, des rêves,naissent les grandes joies de notre vie. Mais des rêves, il en faut toujours. Je les préfère aux souvenirs.
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Que serait le guide sans celui qu'il conduit ? Beau temps, mauvais temps, facile, difficile, j'ai besoin de chanter le même hymne que lui. Là est le meilleur cadeau de nos montagnes. Gravissant un sommet, un homme fait son travail, un autre est en vacances et le luxe de leurs efforts est leur amitié.
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Du printemps, j'avais une idée précise depuis un séjour en montagne. Le printemps ?... C'est l'époque où les fleurs se battent avec la neige ; finalement, la neige est chassée par les fleurs, elle doit se retirer en haute montagne, là où elle demeure dans son éternité.
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