Citations de Georg Wilhelm Friedrich Hegel (226)
L'idée est centre et périphérie en même temps, c'est la source de lumière qui en toutes ses expansions ne sort pas d'elle-même, mais demeure en soi présente et immanente; elle est le système de la nécessité et de sa propre nécessité qui est aussi sa liberté.
La philosophie est donc un système en son développement; il en est de même de l'histoire de la philosophie et c'est là le point principal, la notion fondamentale que ce traité présentera en cette histoire.
Les animaux mêmes ne sont pas exclus de cette sagesse, mais se montrent plutôt profondément initiés à elle; car ils ne restent pas devant les choses sensibles comme si elles étaient en soi, mais ils désespèrent de cette réalité et dans l'absolue certitude de leur néant, ils les saisissent sans plus et les consomment.
Ce que l'homme gagne sur la nature en la soumettant toujours davantage contribue à le rendre d'autant plus faible. En faisant exploiter la nature par toutes sortes de machines, l'homme ne supprime pas la nécessité du travail, mais il le repousse seulement et l'éloigne de la nature, et ainsi l'homme ne se tourne pas d'une manière vivante vers la nature en tant qu'elle est une nature vivante. Au contraire, le travail perd cette vitalité négative et celui qui reste encore à l'homme devient de plus en plus mécanique. Le travail n'est diminué que pour l'ensemble, non pas pour les individus (travailleurs) pour lesquels, au contraire, il s'accroît plutôt, car plus le travail devient mécanique, moins il a de valeur et plus l'homme doit travailler de cette façon.
Puisque chaque sentiment particulier n'est que la vie partielle, et non la vie tout entière, la vie brûle de se répandre à travers la diversité des sentiments, et ainsi de se retrouver dans cette somme de la diversité. Dans l'amour, le séparé existe encore, mais non plus comme séparé : comme uni, et le vivant rencontre le vivant .
Celui qui se flatterait d'entendre l'esprit sans entendre la logique et la nature, tomberait dans une illusion semblable à celle du mathématicien qui prétendrait qu'on peut entendre le solide sans entendre l'arithmétique, ou celle du psysiologiste qui prétendrait entendre le sang sans entendre l'organisme en général. Il n'y a que la pensée éclectique qui se repaît de pareilles illusions.
L'impatience prétend à l'impossible, c'est à dire à l'obtention du but sans les moyens. D'un côté, il faut supporter la longueur du chemin, car chaque moment est nécessaire; -- de l'autre, il faut s'arrêter à chaque moment et séjourner en lui.
Je reconnais que la méthode que j'ai suivie dans ce système de la Logique -- ou plutôt que ce Système suit en lui-même -- est susceptible de beaucoup de perfectionnements; mais je sais en même temps qu'elle est la seule véritable. Et cela ressort facilement de ce qu'elle n'est rien de différent par rapport à son objet et à son contenu; -- car c'est le contenu en lui-même, la dialectique qui lui est inhérente, qui le meut.
L'esprit est la vie éthique d'un peuple, dans la mesure où il est vérité immédiate; l'individu qui est un monde.
Lorsque la philosophie peint sa grisaille dans la grisaille, une manifestation de la vie achève de vieillir. On ne peut pas la rajeunir avec du gris sur du gris, mais seulement la connaître. Ce n'est qu'au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son vol.
La matière a sa substance en dehors d'elle; mais l'Esprit est ce qui demeure dans son propre élément et c'est en cela que consiste la liberté, car si je suis dépendant, je me rapporte à autre chose qui n'est pas moi, et je ne puis exister sans cette chose extérieure. Je suis libre quand je suis dans mon propre élément.
incipit :
Messieurs.
L'objet de ce cours est l'histoire philosophique. C'est l'histoire générale de l'humanité que nous aurons à parcourir ici. Notre propos sera non de tirer de l'histoire des réflexions générales et de les illustrer à l'aide d'exemple extraits du cours des événements, mais de présenter le contenu même de l'histoire universelle.
C'est seulement par le risque de sa vie qu'on conserve la liberté.
Éveiller l'âme : tel est, dit-on, le but final de l'art, tel est l'effet qu'il doit chercher à obtenir.
Savoir ce qui chez l'ami a changé dans l'attitude, l'expression, l'esprit -
et enfin cette joie suprême : la certitude de trouver
plus ferme et plus mûre encore la fidélité à notre ancien pacte,
ce pacte qu'aucun serment ne scella,
cet engagement de ne vivre que pour la libre vérité,
de ne jamais, jamais conclure de paix
avec la loi qui impose sa règle à la pensée et au sentiment.
(Hegel à Hölderlin, aout 1796 - Éleusis)
La nature organique n'a pas d'histoire.
Or, la poésie délivre, à la vérité, l'âme de cette oppression en lui mettant sous les yeux sa propre image. Mais elle ne se contente pas de l'arracher ainsi à son objet et de tenir celui-ci à distance; elle fait, en même temps, de chaque sentiment accidentel un objet purifié, idéalisé, dans lequel l'âme affranchie retourne libre à elle-même dans la conscience calme de sa situation, et se retrouve chez elle.
Le bouton disparait dans l'éclosion de la fleur, et l'on pourrait dire qu'il est réfuté par elle; de même le fruit dévoile la fleur comme un faux être-là de la plante et, comme sa vérité, prend la place de la fleur. Ces formes ne diffèrent pas seulement entre elles, elles se refoulent comme incompatibles les unes avec les autres. Mais leur nature fluide en fait en même temps des moments de l'unité organique au sein de laquelle non seulement elles n'entrent pas en opposition, mais où l'un des moments est aussi nécessaire que l'autre, égale nécessité qui constitue, seule, la vie du tout.
A la facilité avec laquelle l'esprit se satisfait peut se mesurer l'étendue de sa perte.
Tout ce qui existe dans le sentiment est entièrement subjectif et ne peut se manifester que d'une manière subjective. Si quelqu'un dit: c'est mon sentiment, un autre a un droit égal à lui répondre: ce n'est pas le mien; l'on se met ainsi hors du terrain commun.
De même que la substance de la matière est la pesanteur, de même la liberté est la substance de l'Esprit.