Citations de George Orwell (2495)
... l'effrayant était que tout pouvait être vrai. Que le Parti puisse étendre le bras vers le passé et dire d'un évènement : "cela ne fut jamais", c'était bien plus effrayant que la simple torture ou que la mort.
Et c'est de la sorte que furent promulgués les Sept Commandements, en gros caractères blancs, sur le mur goudronné. On pouvait les lire à trente mètres de là. Voici leur énoncé:
1. Tout deuxpattes est un ennemi.
2. Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami.
3. Nul animal ne portera de vêtements.
4. Nul animal ne dormira dans un lit.
5. Nul animal ne boira d'alcool.
6. Nul animal ne tuera un autre animal.
7. Tous les animaux sont égaux.
Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atteint les étoiles.
On dit que le temps guérit toute blessure. On dit que l'on peut toujours oublier. Mais la vie est toujours là et tout le temps qu'elle dure, par la joie ou par les pleurs toujours mon cœur est travaillé.
J'ai beau savoir que le passé est falsifié en permanence, je ne pourrai jamais le prouver.
Deuxième partie, Chapitre 5.
Ce n'est pas en ce faisant entendre qu'on transmet l'héritage humain, mais en gardant sa raison.
1984 : Première partie, Chapitre 2.
Peut-être ne désirait-on pas tellement être aimé qu'être compris.
Il y a des cas où les êtres humains supportent la douleur, même jusqu'à la mort. Mais il y a pour chaque individu quelque chose qu'il ne peut supporter, qu'il ne peut contempler. Il ne s'agit pas de courage ni de lâcheté. Quand on tombe d'une hauteur, ce n'est pas une lâcheté que de se cramponner à une corde. Quand on remonte du fond de l'eau, ce n'est pas une lâcheté que de s'emplir les poumons d'air. C'est simplement un instinct auquel on ne peut désobéir.
Pour la première fois de sa vie, il comprit que lorsque l'on désirait garder un secret on devait aussi se le cacher à soi-même.
De la part des prolétaires, rien à craindre ; livrés à eux-mêmes, ils vont continuer de génération en génération et de siècle en siècle à travailler, se reproduire et mourir non seulement sans la moindre velléité de rébellion, mais sans même entrevoir que le monde pourrait être tout autre. Ils ne deviendraient dangereux que dans le cas où les avancées technologiques exigeraient qu'ils aient un niveau d'instruction supérieur ; mais puisque les rivalité militaires et commerciales n'ont plus d'importance, le niveau d'instruction du peuple baisse, au contraire. Les opinions, qu'il se fait ou ne se fait pas, sont considérées comme nulles et non avenues. On peut lui accorder la liberté intellectuelle puisqu'il n'a pas d'intellect.
Deuxième partie, Chapitre 9.
Le pouvoir n'est pas un moyen, il est une fin. On n'établit pas une dictature pour sauvegarder une révolution. On fait une révolution pour établir une dictature. La persécution a pour objet la persécution. La torture a pour objet la torture. Le pouvoir a pour objet le pouvoir.
Vous ne possédez rien, en dehors des quelques centimètres cubes de votre crâne.
Une société hiérachisée n'est possible que sur la base de la pauvreté et de l'ignorance.
L’existence de la bonne mauvaise littérature — le fait que l’on puisse être amusé, captivé ou même ému par un livre que l’intellect refuse de prendre au sérieux — nous rappelle que l’art et la pensée sont deux choses distinctes.
Il y a des gens, comme les végétariens et les communistes, avec qui il est impossible de discuter.
Le développement de la télévision et l'avancée technique permettant d'émettre et de recevoir à partir du même appareil ont signé la fin de la vie privée. Tout citoyen, ou du moins tout citoyen assez important pour qu'on le surveille, pouvait être placé vingt-quatre heures sur vingt-quatre sous le regard de la police et à portée de voix de la propagande officielle — à l'exclusion de tout autre canal de communication. Imposer une obéissance complète à la volonté de l'État, mais aussi une parfaite uniformité d'opinion sur tous les sujets, devenait possible pour la première fois.
Deuxième partie, Chapitre 9.
Etre absolument seul, dans une paix complète, sans personne qui vous surveille, sans voix qui vous poursuive, n'entendre que le chant de la bouilloire et le tic-tac de l'horloge.
Peut-être que, au moment critique, les gens ordinaires se montreront plus intelligents que les malins - en tout cas je l'espère.
Si tous, en effet, jouissaient de la même façon de loisirs et de sécurité, la grande masse d'êtres humains qui est normalement abrutie par la pauvreté pourrait s'instruire et apprendre à réfléchir par elle même, elle s'apercevrait alors tôt ou tard que la minorité privilégiée n'a aucune raison d'être, et la balaierait. En résumé, une société hiérarchisée n'était possible que sur la base de la pauvreté et de l'ignorance.
"A une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire."