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Citations de George Orwell (2502)


Ils ne se révolteront que lorsqu'ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu'après s'être révoltés.
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S'accrocher jour après jour, semaine après semaine, pour prolonger un présent qui n'avait pas de futur, était un instinct qu'on ne pouvait vaincre, comme on ne peut empêcher les poumons d'aspirer l'air tant qu'il y a de l'air à respirer.
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Le zèle cependant ne suffisait pas. La suprême orthodoxie était l'inconscience
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"Big brother vous regarde."
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George Orwell
Dali est un bon dessinateur et un être humain répugnant. L'un n'exclue pas l'autre.
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Et puis ce fut l'Angleterre -l'Angleterre du Sud, probablement le plus onctueux paysage du monde. Il est difficile quand vous faites ce trajet, particulièrement quand vous vous remettez paisiblement du mal de mer, le derrière flatté par les coussins de peluche d'un compartiment de train-paquebot, de croire que réellement il se passe quelque chose quelque part. Des tremblements de terre au Japon, des famines en Chine, des révolutions au Mexique ? Ne vous en faites pas; le lait sera sur le seuil demain matin, le New Statesman paraîtra vendredi. Ici, c'était toujours l'Angleterre que j'avais connue dans mon enfance : des talus de voie ferrée enfouis sous l'exubérance des fleurs sauvages, des prairies profondes où de grands et luisants chevaux broutent et méditent, de lents cours d'eau frangés de saules, les vertes rondeurs des ormes, les pieds-d'alouette dans les jardins des villas - et puis ce fut la morne immensité paisible des environs de Londres, les berges du fleuve boueux, les rues familières, les affiches parlant de matches de cricket et de noces royales, les hommes en chapeau melon, les pigeons de Trafalgar Square, les autobus rouges, les agents de police bleus - tout cela plongé dans le profond, profond, profond sommeil d'Angleterre, dont parfois j'ai peur que nous ne nous réveillions qu'arrachés à lui par le rugissement des bombes.
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C'est la même chose dans toutes les guerres : les soldats se battent, les journalistes mènent grand bruit, et jamais aucun grand patriote ne vient à proximité d'une tranchée de première ligne, si ce n'est en rapide tournée de propagande. Ce m'est parfois un réconfort de penser que les progrès de l'aviation sont en train de changer les conditions de la guerre. Peut-être la prochaine grande guerre nous réservera-t-elle un spectacle sans précédent dans l'Histoire : un chauvin troué par une balle.
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Ce qui avait eu lieu en Espagne, en réalité, ce n'était pas simplement une guerre civile, mais le commencement d'une révolution. C'est ce fait-là que la presse antifasciste à l'étranger avait pris tout spécialement à tâche de camoufler. Elle avait rétréci l'événement aux limites d'une lutte "fascisme contre démocratie" et en avait dissimulé, autant que possible, l'aspect révolutionnaire.
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Tout pour moi est étroitement lié à des visions, des odeurs, des sons que les mots sont impuissants à rendre : l'odeur des tranchées, les levers du jour sur des horizons immenses dans les montagnes, le claquement glacé des balles, le rugissement et la lueur des bombes; la pure et froide lumière des matins à Barcelone, et le bruit des bottes dans les cours de quartier, en décembre, au temps où les gens croyaient encore à la révolution; et les queues aux portes des magasins d'alimentation, et les drapeaux rouge et noir, et les visages des miliciens espagnols; surtout les visages des miliciens - d'hommes que j'ai connus au front et qui sont à présent dispersés et Dieu sait où, les uns tués dans la bataille, d'autres mutilés, certains en prison; la plupart d'entre eux, je l'espère, encore sains et saufs. Bonne chance à eux tous ! J'espère qu'ils gagneront leur guerre et chasseront d'Espagne tous les étrangers, les Allemands, les Russes et les Italiens.
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J'ai de l'Espagne les plus pénibles souvenirs, mais j'ai bien peu de mauvais souvenirs des Espagnols. Ils ont sans conteste une générosité, une noblesse d'une qualité qui n'est pas exactement du XXème siècle. C'est ce qui permet d'espérer qu'en Espagne, même le fascisme pourrait prendre une forme relativement moins autoritaire et plus supportable. Peu d'Espagnols possèdent les odieuses capacités et l'esprit de suite qu'exige un état totalitaire moderne.
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Patiemment (ma femme) m'expliqua la situation. Peu importait ce que j'avais ou n'avais pas fait. Il ne s'agissait pas d'une rafle de criminels; il s'agissait d'un régime de terreur. Je n'étais coupable d'aucun acte précis, mais j'étais coupable de "trotskysme". Le fait d'avoir servi dans les milices du P.O.U.M. était à lui seul amplement suffisant à me mener en prison. Il était vain, ici, de se cramponner à la notion anglaise qu'on est en sécurité aussi longtemps qu'on respecte la loi. Dans la pratique la loi était ce qui plaisait à la police qu'elle fût.
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Je sais bien que c'était une tactique courante de laisser ignorer aux troupes les mauvaises nouvelles, et peut-être qu'en général on a en cela raison. Mais c'était tout autre chose d'envoyer des hommes au combat, et de ne même pas leur dire que derrière leur dos on était en train de supprimer leur parti, d'accuser leurs chefs de trahison et de jeter en prison leurs parents et leurs amis.
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Dans les calmes petites rues écartées de Lérida et de Barbastro, il me sembla saisir une vision fugitive, une sorte de rumeur lointaine de cette Espagne que chacun porte dans son imagination : blanches sierras, chevriers, cachots de l'Inquisition, palais maures, noires théories de mules serpentant, oliviers cendreux et bosquets de citronniers, jeunes filles en mantilles noires, vins de Malaga et d'Alicante, cathédrales, cardinaux, courses de taureaux, bohémiennes, sérénades - bref, l'Espagne. De toute l'Europe c'était le pays qui avait le plus hanté mon imagination. Quel dommage que lorsque j'avais enfin pu y venir, ç'ait été pour n'y voir que ce coin du nord-est, dans le bouleversement d'une guerre et presque uniquement en hiver.
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A Barcelone, durant toutes les dernières semaines que j'y ai passées, on sentait dans l'air quelque chose d'insolite et de sinistre - atmosphère de suspicion, de peur, d'incertitude et de haine voilée.
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Soudain, au beau milieu d'une phrase, je sentis... c'est très difficile à décrire ce que je sentis, bien que j'en conserve un souvenir très vif et très net. Généralement parlant, j'eus l'impression d'être au centre d'une explosion. Il me sembla y avoir tout autour de moi un grand claquement et un éclair aveuglant, et je ressentis une secousse terrible, pas une douleur, seulement une violente commotion, comme celle que l'on reçoit d'une borne électrique, et en même temps la sensation d'une faiblesse extrême, le sentiment de m'être ratatiné sous le coup, d'avoir été réduit à rien. Les sacs de terre en face de moi s'enfuirent à l'infini. J'imagine que l'on doit éprouver à peu près la même chose lorsqu'on est foudroyé. Je compris immédiatement que j'étais touché...tout cela se passa en beaucoup moins d'une seconde. L'instant d'après mes genoux fléchirent et me voilà tombant et donnant violemment de la tête contre le sol, mais, à mon soulagement, sans que cela me fit mal. Je me sentais engourdi, hébété, j'avais conscience d'être grièvement blessé, mais je ne ressentais aucune douleur, au sens courant du mot.
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Le gros agent russe retenait dans les encoignures, l'un après l'autre, tous les réfugiés étrangers pour leur expliquer de façon plausible que tout cela était un complot anarchiste. Je l'observais, non sans intérêt, car c'était la première fois qu'il m'était donné de voir quelqu'un dont le métier était de répandre des mensonges - si l'on fait exception des journalistes.
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A la radio et dans la presse communiste on ne cessait de brocarder, et parfois de façon très venimeuse, les milices, qu'on représentait comme mal aguerries, indisciplinées, etc. ; l'armée populaire, elle, était toujours dépeinte comme étant "héroïque". On eût dit, à en croire presque toute cette propagande, qu'il y avait quelque chose de déshonorant à être parti au front comme volontaire et quelque chose de louable à avoir attendu d'être enrôlé par la conscription. N'empêche que pendant tout ce temps c'étaient les milices qui tenaient le front, cependant que l'armée populaire s'aguerrissait à l'arrière, mais c'était là un fait dont les journaux étaient tenus de parler le moins possible.
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Ces quelques mois passés dans les milices ont été pour moi d'un grand prix. Car les milices espagnoles, tant qu'elle existèrent, furent une sorte de microcosme d'une société sans classes. Cette communauté où personne ne poursuivait un but intéressé et où personne ne léchait les bottes à quelqu'un, était comme une anticipation sommaire qui permettait d'imaginer à quoi pourraient ressembler les premiers temps du socialisme. Et cela eut pour résultat de rendre mon désir de voir établi le socialisme beaucoup plus réel qu'il n'était auparavant.
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Les infirmiers me volèrent autant dire tous les objets de valeur que je possédais, y compris mon appareil photographique et toutes mes photos. Au front tout le monde volait, c'était la conséquence inévitable de la pénurie; mais le personnel des hôpitaux damait le pion à tous.
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C'était la première fois que je me trouvais à proprement parler sous le feu, et à mon humiliation je découvris que j'étais terriblement effrayé. On éprouve toujours la même chose, je l'ai remarqué, sous un bombardement violent : ce n'est pas tant d'être touché que l'on a peur, on a peur parce qu'on ne sait pas où l'on sera touché.
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