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Citations de Georges-Emmanuel Clancier (105)


Le blasphème […] peut être le cri de la croyance déçue.
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Georges-Emmanuel Clancier
Les visages sauvés

{à la mémoire du peintre espagnol
Modesto Cadenas, fusillé}

*
À vivre leur ombre et leur soleil
Tes hommes sont là,
Aux visages purs
Comme si toute chose les baignait
D'une eau plus vive que le vent

Sans sourire, sans un mouvement des lèvres,
Justes dans la chair de leur pensée,
Dans leur chair,
Ils sont là, penchés entre la moisson et la tendresse,
Leurs bras à peine levés,
Entre leur femme et la mer.
Je sens leur force attentive
Caressée d'enfants, d'amour, et portée de souvenirs.

Tous ces paysages de la campagne,
De la maternité,
Toutes les couleurs où se crée la nuit
Fraternelle,
Et la nuit de toute étreinte.
Tous ces paysages sont là
Comme autant de naissances perdues.

Ton cœur n'est plus pour les pousser vers la vie
Actes éblouis avant l'élan,
Chemins devinés suivis sous les herbes ;
Il n'est plus d'herbe ni de chemin,
Plus de joie pour t'y faire rouler
Nu, et battant l'air de tes mains ouvertes,
Plus de mains pour lancer les lumières
Que charriait ton sang,
Plus de sang.
Il t'a fui par le grand cri
Rouge
De tes os de tes muscles de ton sexe, de ta voix et de tes
yeux,
De tes oreilles,
De ton amour,

De ta fatigue aussi où s'étaient perdues haine et peur,
De ton cœur.

Terres d'Espagne sont là-bas autour de ta mort À vivre leur ombre et leur soleil, À mourir de tous leurs hommes.

Mais tu as sauvé ces plages
Chaudes, et rondes comme un chant.
Avec leur plus légère présence
D'événements :
Une femme, une femme qui dit adieu,
L'enfant pâle,
Et tous les hommes,
Tous leurs visages, graves,
D'où se délivre ton visage.
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Georges-Emmanuel Clancier

Prince amer
  
  
  
  
Quel livre me dira le nom
Du prince amer qui me dit non ?
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Georges-Emmanuel Clancier
Tu seras de soleil
  
  
  
  
Tu seras de soleil.
Tu seras les milliers de regards
Humides au visage halluciné du cercle.
Mais voir
Il n’y a rien à voir.

Nœud de serpents, belle étoile marine
Tu rejailliras aux sources de ton cœur
Humblement.
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Georges-Emmanuel Clancier
Le violon tourne



Le violon tourne
où tournoie tes yeux.

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Georges-Emmanuel Clancier
L’espoir



L’espoir est cette jeune fougère qui m’envahit.
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Georges-Emmanuel Clancier
Chanson d’arrière-saison



Soûl de soleil jaune
Embaumé aux pommes de l’automne.
Poussant un bout de temps encore
Cette vie sans tête ni corps
Pour rien pour voir
Pour boire jusqu’à la lie
L’arrière-saison ma jolie.
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Georges-Emmanuel Clancier
Matin vert



Qui vive parmi les écureuils de l’automne ?
Vif-argent du corps, oriflamme ou feuillage,
Le souvenir de l’amour à l’avenir se confond.
Qui cherchez-vous ? Quel être ou quel espace apaisé
De paysage en pays, de regards en étreintes ?
Est-ce le fleuve ou les années à l’horizon ?
Le monde est vieux mais sa lumière vient de naître
Comme naît dans la chair, dans le souffle et l’image
Un désir où l’aimée ressemble au matin vert.
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Un jeune hiver se levait sur Paris



Un jeune hiver se levait sur Paris
Adolescent de rire dur qui brille,
Les filles frileuses de l’air doré
Se faisaient des forêts une fourrure,

La ville ressemblait à la vie
Lorsque de sa malingre misère
Resurgit on ne sait quelle gloire.
Et nos pleurs se firent larmes d’orgueil.
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Chanson de la femme verte

La lune se perd
La lune se noie
Dans l'eau noire
Clame le vent.

"Je désespère"
Hurle le vent .La nuit de fer
S'est refermée
Et j'espère,
Mais quelle voix
Quelle fumée
Me nommera
La fée verte,
Nue et verte,
Qui m'aimera.
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Cavale d'or vert
Enfantine amazone
Fleur et licorne
Aussi blanche qu'altière

Vol immobile
D'après l'amour
D'après le secret
D'après le feu
De chair et de songe.

Si loin ,si proche,
Partie pour un soleil seul,
Pour l'orgueil muet
Du sang qui s'apaise,

Et mon regard sur ton sillage,
Sur ton silence de profil,
Sur ta gorge et ta jambe
Appelle.
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Georges-Emmanuel Clancier
Arbre je crois en toi je crie à ton feuillage
Je suis perdu loin du navire de tes ombres.
Que ta sève aux rameaux de mes veines remonte
Fleuve fidèle , épais, de neige et de nuage.(...)
Arbre vivant et vrai qu'enlacent les collines,
Arbre peuplé de chants, de durée et d'étoiles,
Image de ma chair, beau visage natal
Que la nuit tour à tour révèle puis incline,
Arbre, en moi va mourir ton ultime racine ,
J'appelle d'une voix de branches dans le vent
Ta forêt qui s'enfuit et s'arrache à mon sang.

(" Vrai visage")
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Hier soir tu pensais comme ça, ce matin autrement et maintenant autrement encore.
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Quel étrange, quel merveilleux geste il avait eu, en venant la chercher, pour qu'elle danse elle aussi, qu'elle ne soit pas la délaissée.
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Elle appréhendait d'avoir à paraître devant le curé Ladurantie, dont elle avait été la meilleure cathéchumène du temps où, gardant les moutons, elle croyait voir, dans les nuages du crépuscule, la Vierge, Dieu et tous leurs saints.
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Georges-Emmanuel Clancier
Un dur labeur le souffle…



Pas un soleil l’oiseau
Pas une femme l’amour
pas une plage le jour
Pas une voile la vie.
Que des mots les mots,

Le ciel pas un palais
Pas un songe les yeux
Ni l’ami un bonheur
Ni l’enfant un royaume.

Un dur labeur le souffle.
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Quand le soleil déclinait, j'avais du mal à décider Claude à rentrer, surtout les jours où Veronica nous avait suivis. Toutes deux faisaient des projets : ma femme arrangeait une chambre pour l'Italienne, elle essayait en les drapant sur la jeune fille les tentures qu'elle destinait à cette pièce, des cotonnades jaune clair qui exaltaient le teint et la chevelure noire de Veronica.
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C'est l'odeur de romarin et le secret de ton enfance
C'est le long savoir de tes tourments, de tes bonheurs,
C'est le monde peuplé de ton silence et de ton chant,
C'est l'aube, la source, l'été de tes yeux,
C'est l'ombre, l'abîme, la nuit de ton regard
C'est toi, c'est toi que j'aime
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L'ombre chantait ancienne autour de ta jeunesse,
Je lisais au bonds de la flamme une caresse
De nos regards, de notre songe avant que s'ouvrent
La nuit, et cet affrontement tendre ou cruel
Où nous fûmes jetés pareils
Au secret de la source et de la foudre.
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Est-ce le soleil qui se couche…


Extrait 2

Toutes les fumées du ciel
Et tous les grains de sable
se ressemblent
et je dors tout près du soleil
ma bouche repose près d'un fleuve
qui va chantant
les louanges des femmes de ma race
celles qui le soir oublient leurs cheveux blancs
et qui laissent mourir leurs amants
en s'endormant
Le rire comme un paquebot
s'éloigne
du royaume
où naissent les étoiles
où les arbres hautains sont des prières
Le rire qui fait mal
et qui fait mal
et qui console
le rire de Dieu
Le sommeil est couché à mes pieds
Et je me lève pour le regarder
les yeux d'une reine
qui sont verts simplement
comme la mer où elle est née
et son royaume s'étend sur toute la terre
et sur toutes les années.

//Philippe Soupault (2 août 1897 - 12 mars 1990)
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