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Critiques de Georges-Marc Benamou (37)
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C'était un temps déraisonnable

A travers les paroles de résistants l'auteur veut nous faire comprendre ce que fut l'engagement de ces femmes et de ces hommes contre les nazis. Une belle leçon de courage.
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Comédie française

Drôle de spin doctor qu'est Georges-Marc Benamou, à la fois oreille de Nicolas Sarkozy avant, pendant et après sa campagne fructueuse, critique acerbe et sans concession de son entourage proche et admirateur des plus grands de gauche comme de droite.

On sort un peu déboussolé de ce livre où l'on apprend l'amateurisme de tout nouveau président , la force absolue des conseillers présidentiels qui d'un coup de baguette magique peuvent faire et défaire et le pouvoir inquiétant d'une femme de président qui nous fait prendre conscience qu'on a peut-être élu une famille à la tête de l'état et non un parti politique avec un chef de file. D'ailleurs quid du parti dans tout cela?

Enfin écriture inégale pour porter toutes ces révélations.
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Comédie française

Le pouvoir (impuissant d'ailleurs!) comme si vous y étiez. Bien écrit, fascinant et pessimiste. PAs rassurant non plus sur l'agité du bocal qui veut redevenir omniprésident. Un essai qui se lit comme un roman, des souvenirs théorisés et une belle prise de distance à soi. A lire
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Comédie française

Une chronique du petit théâtre de la cour élyséenne du temps de Sarkozy tenue par un de conseillers de l’intérieur est souvent amusante à lire si tant est que l’auteur ait un petit talent de plume et un peu de recul face au roi soleil. Sa lecture est d’autant plus rigolote si ledit commentateur vient du bord politique opposé et a servi bien d’autres maîtres.

Autant dire que les « choses vues » de Georges-Marc Benamou se savoure avec une certaine délectation. La cruauté côtoie la bêtise autant que le ridicule. Du théâtre, on vous le dit,…. qui a plus à voir avec le Boulevard qu’avec la Comédie française.

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Comédie française

[/prêté par Miclo août 2015]
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Comédie française

« Comédie française », de Georges-Marc Benamou, journaliste et écrivain, étiqueté à gauche, auteur du « Dernier Mitterand », est la chronique autobiographique et autocritique de son incursion inattendue en Sarkozie.  Cette aventure  singulière dura 18 mois, de l'appel « amical » et intéressé de Nicolas Sarkozy - « J'ai besoin de toi et de ta sensibilité ... » - jusqu'à son éviction prononcée laconiquement par Claude Guéant - « Il faut que tu quittes le Palais ».

Trois parties structurent le livre : la conquête (2006 et la campagne présidentielle de 2007), la Cité interdite (le début du quinquennat de N. Sarkozy, période où il occupa à l’Élysée la fonction de Conseiller à la Culture et à la Communication), la chute (2008).  Ce témoignage est passionnant et instructif dans le sens où il dévoile les coulisses d'une prise de pouvoir et de son exercice au sommet de l’État.  Cependant on ne peut considérer que G.-M. Benamou fait œuvre d'historien : point ici de démarche scientifique, mais une lecture distanciée d'événements vécus et ressentis de l'intérieur par un non professionnel de la politique aveuglé par sa curiosité et son désir, pour réussir son pari fou, d'avoir « l'oreille du chef ».  Ce relatif amateurisme, qui ne signifie nullement incompétence ni échec dans sa mission, conduira à l'infortune ce transfuge de la gauche, toujours suspect aux yeux des barons du l'UMP, jamais réellement admis dans aucun des clans ni de la « firme »,.  Sentant son exécution venir, il souhaitait, naïvement, sortir par le haut.  Il ne le put et tel Icare se brûla les ailes en s'approchant trop près de « Lui ». Humilié, cassé, rejeté, G.-M. Benamou raconte avec sincérité la période sombre qu'il traversa avant que ne vienne, par un déclic, le temps de la reconstruction jusqu'à nous proposer, peut-être un peu trop opportunément - retour annoncé, aujourd'hui confirmé, de N. Sarkozy -, cette descente dans l'univers à la fois cruel et fascinant de la politique. Par cet acte salvateur, G.-M. Benamou renoue ici avec ce qui fit sa renommée : une écriture soignée au service d'une verve qui suscite la polémique.





Cantus
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Comédie française

Cette « Comédie » ne devrait pas apporter beaucoup d'amis à l'auteur, avec un Claude Guéant dépeint comme un mélange de Javert et de Talleyrand, un Fillon humilié au quotidien et un Kouchner courtisan, manigançant la nomination de Christine Ockrent à la tête de l'Audiovisuel extérieur...


Lien : http://www.lesechos.fr/idees..
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Jeune homme, vous ne savez pas de quoi vous..

Georges-Marc Benamou est un journaliste et cela se sent dans son écriture. Dans "Jeune homme, vous ne savez pas de quoi vous parlez" il relate les nombreux entretiens qu'il a eu avec François Mitterrand dans les dernières années de sa vie alors que le cancer le rongeait .

Mitterrand parle librement ou tout au moins en donne l'impression de ses années "noires" sous Vichy ainsi que de ses amitiés fidèles envers des gens comme Bousquet ou d'autres .

Une lecture intéressante pour les amateurs d’histoire contemporaine tout en gardant bien un sens critique tout de même , Mitterrand sentant sa fin proche voulait sans doute livrer à la postérité une vision quasi parfaite de sa vie.





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Le dernier Mitterrand

Voici la biographie qui a inspiré le film "Le Promeneur du Champ-de-Mars" : Robert Guédiguian l'a d'ailleurs préfacée.



L'élection de François Mitterrand marque la naissance de mon intérêt pour la politique, mais pas pour lui : je me suis contentée pendant très longtemps des épigrammes et des cris d'orfraie que sa politique a engendrés, agacée symétriquement par la mise en place d'un véritable aréopage monarchique autour de sa personne.



Ce récit montre ledit aréopage : une sorte de cour complètement tétanisée autour des (mauvaises) humeurs du roi, ne se risquant à lire Le Monde qu'en cachette puisqu'il avait maille à partir avec ce journal, ne le contredisant qu'à ses risques et périls et essuyant des sortes de scènes ironiques ma foi pénibles... Il faut dire que c'est la fin, et que ce n'est pas un homme âgé et souffrant, dont le médecin dort au pied de son lit, qu'on va soudain s'amuser à contrarier, contredire, voire attaquer.



On voit un homme obsédé et terrifié par l'héritage qu'il laisse à la gauche, soudain très inquiet à l'idée qu'on puisse dire de lui qu'il l'a stérilisée par orgueil, multipliant les signes à l'égard de Jospin, avec la difficulté, venant de ce dernier de ne justement pas trop se prévaloir de Mitterrand : le fameux "droit d'inventaire" a beaucoup blessé Mitterrand.



On le voit aussi très rétif avec son biographe, qui essaie - en vain - de lui faire clarifier ses positions sur l'Algérie, sur Bousquet...



Il s'émeut in extremis sur Chirac, puis sur Balladur en les découvrant émus par son calvaire, se pare comme un amoureux avant d'aller retrouver sa fille, contemple les gisants de Saint-Denis...



Ce livre ouvre des pistes pour qui aimerait savoir quelles tranches de sa vie Mitterrand a le plus aimées, ce qui compte pour lui en définitive. J'ai juste souri de voir que Benamou semblait ou feignait d'ignorer que la fascination de Mitterrand pour les Valois venait sans doute qu'il savait descendre d'eux. Une chose est certaine : la frustration du biographe de voir Mitterrand perdre de vue l'importance qu'il y aurait à clarifier enfin pour la postérité les zones d'ombre et les ambiguïtés qui ont peuplé ses positions idéologiques ; on le sentait prêt à l'épauler pour cela, mais face à lui, le silence, les pirouettes, des mots décousues sous forme d'énigmes dont on n'ose plus réclamer la clé...
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Le dernier Mitterrand

Une pierre à ajouter à l'édifice des ouvrages consacrés à la personnalité complexe de François Mitterrand dernier leader historique d'une gauche aujourd'hui malmenée.
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Le dernier Mitterrand

Par l'intermédiaire du journaliste Georges-Marc Benamou, François Mitterrand nous fait un récit sélectif de sa vie. Assistant et confident de ce grand homme qui a marqué l'histoire de France, Benamou assiste à la fin du règne de ce grand personnage. En effet, que de lois ont été adoptées sous le règne de Mitterand et de son gouvernement (l'abolition de la peine de mort, la loi sur le Prix unique du livre...) et de monuments inaugurés (le Louvre, le centre Georges Pompidou...), actes qui nous semblent mémorables mais Mitterrand a aussi eu ses mauvais côtés. Eh oui, il n'était qu'un homme et il a lui aussi commis son lot d'erreurs. Bien que Mitterrand (probablement par honte ou par pudeur) ne revienne que très peu sur sa collaboration pendant le régime de Vichy, iBenamou nous trace cependant un portrait de ce grand homme, affaibli par la maladie durant les dernières années de sa vie, qui se veut être au plus proche de la vérité. Portrait attendrissant et livre extrêmement bien écrit puisqu'on y découvre que Mitterrand n'était qu'Un Homme, avec ses sautes d'humeur ou ses caprices mais aussi Un Homme qui s'est battu pendant une grande partie de sa vie pour la France et les français. À découvrir !
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Le dernier Mitterrand

Qu’il séduise, étonne, irrite ou subjugue, François Mitterrand ne laisse certainement pas indifférent. Il n’est pas mort en fonction comme Pompidou mais il a été malade dès les premiers jours de son arrivée à l’Elysée et malgré les pronostics des médecins qui lui donnaient six mois, il y restera quatorze ans.

Il n’est pas question ici de parler de son bilan ou de son action politique, mais uniquement d’observer un homme de près de 80 ans qui livre sa dernière bataille contre la maladie sous l’œil fasciné du journaliste George-Marc Benamou. Pendant mille jours, le jeune homme a suivi un Mitterrand affaibli, pas encore mort mais mourant qui garde encore son mordant et son fort caractère alors que ses forces le quittent petit à petit.



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Le dernier Mitterrand

Voilà un livre qui a dû son succès à une douzaine d’ortolans. Ceux qu’auraient consommés François Mitterrand avec ses convives, le 31 décembre 1995, 8 jours avant sa mort. Ces quelques pages ont suscité une telle polémique que cela a effacé tout le reste.

C’est qu’il y avait là une triple transgression :

Une transgression légale, un président, garant de l’état de droit et donc de la loi, qui s’autorise à manger une espèce protégée d’oiseaux, braconnés qui plus est.

Une transgression de classe, avec ces hiérarques socialistes se livrant au rituel grand bourgeois de la « cagoule landaise », cette grande serviette qui recouvre entièrement la tête, en dégustant ce que Balzac appelait « le met des rois ».

Une transgression morale, enfin, presqu’une atteinte au caractère sacré de la mort, avec ce moribond qui dévore une dernière fois la vie en enfournant l’ortolan, symbole de luxe et de luxure.

Oui, il y avait là de quoi en défriser quelques-uns. Ce qui fait qu’on a oublié tout le reste. Notamment le fait que ce livre tient probablement plus du roman que de l’essai, en particulier sur le caractère amical de la relation entre l’auteur et le Président. De gauche, Benamou ? Bien sûr, Mitterrand ne l’était guère, mais on se souviendra quand même que douze ans plus tard, l’auteur était fiévreusement sarkozyste dans l’espoir d’obtenir la direction de la Villa Médicis à Rome..

Mais si on veut bien réaliser qu’on lit là une œuvre de fiction, on peut en trouver la lecture agréable.

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Le fantôme de Munich

Roman magnifique et passionnant écrit avec des mots simples qui accrochent. Récit émouvant du dernier survivant de cette journée historique si particulière qui vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. Il permet de découvrir une page d'histoire méconnue : à travers ce « traquenard métaphysique » la France a donné en pâture la République Tchèque, pour préserver la paix, si illusoirement...
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Le fantôme de Munich

Ce roman relate les principaux événements de la conférence de Munich, en septembre 1938, présidée par l'Allemagne, la France, l'Italie et la Grande-Bretagne, afin de préserver la paix. Ces événements sont racontés par Daladier, qui était président du conseil français lors de la conférence.

Il s'agit d'un récit passionnant, qui insiste sur la pression psychologique qu'a été cette conférence. Je ne peux qu'en recommander la lecture.
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Le fantôme de Munich

Une lecture plaisante, un fait historique romancé, et vu sous l'angle des quatre principaux protagonistes, Daladier, Chamberlain, et surtout, Hitler et Mussolini.

Ecrit comme une pièce de théâtre, avec des portes qu'on n'ose pas claquer comme chez Feydau, avec des paroles qui trahissent et travestissent la pensée- comme le disait Talleyrand, "la parole a été donnée à l'homme pour trahir sa pensée-, avec les petites "histoires" de l'Histoire.

Il y a ce qui a été, réellement, et ce qu'on en a retiré, ce qu'on a cru, et ce que l'on s'est forcé de croire, pour à une époque, se rassurer.

Mais les choses ont-elles vraiment changé, depuis?

Olivier le Daim a-t-il vraiment rapporté mot pour mot les paroles de son ami et confident, Louis XI, où les a-t-il modifiées et arrangées à "sa sauce"?

Vaut-il mieux se retrouver chez les " simples d'esprit" que l'on qualifie parfois "d'heureux", ou avoir véritablemetn accès à certaines connaissances et vérités?

Difficile équilibre au-dessus du vide sur une corde pas assez tendue...
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Le fantôme de Munich

Que n’’a pas été dit sur la conférence de Munich, selon que l’auteur soit français, anglais ou allemand .

Ici, l’écrivain prend le parti de scinder son récit en deux avec des allers retour aléatoires, l’un avec une journaliste cherchant à lever le voile sur les accords passés des décennies auparavant avec l’aide d’un Daladier vieux et oublié de tous et le second, narrer ces heures de tension vécues par le Président Daladier et ses tentatives désespérées pour faire plier Hitler, acoquiné pour l’occasion avec Mussolini.

Le fond est intéressant , il reprend ce que l’on sait déjà mais de façon plus approfondie, pour un roman, la forme quant à elle renforce la sensation de longueur de ces échanges.
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Le Général a disparu

28 mai 1968. La France est paralysée par dix millions de grévistes, la France est en plein chaos. Nous sommes la veille d'une grosse manifestation qui se dirigerait sur l’Élysée avec des manifestants armés. Retranché dans son palais, en état de stupeur après sept nuits d’émeutes, les questions du recours à l'armée et de l'usage du feu se posent, le Général De Gaulle y est favorable. Lâché par ses fidèles, considéré comme fini par la majorité des ses ministres qui lui préfèrent Pompidou, le Général disparaît sans que personne ne sache où il est. Officiellement il est parti se reposer à Colombey, en fait il est allé rejoindre secrètement Massu à Baden-Baden.



"Tout est foutu, Massu" seront les premiers mots du Général au général Massu, commandant des forces françaises en Allemagne. Commence alors un corps à corps dans lequel De Gaulle entraîne Massu. De Gaulle hésite entre installer un gouvernement provisoire à Strasbourg ou prendre les pleins pouvoirs, mais il sait qu'il court le risque que le conseil constitutionnel prononce sa déchéance. Massu va-t-il oser lui dire ce que personne dans son entourage n'a osé lui dire jusqu'à présent? Va-t-il réussir à le convaincre de ne pas déserter?



J'ai beaucoup aimé ce roman qui retrace un moment important de notre histoire. L'auteur nous plonge dans une atmosphère de fin de règne où intrigues et jeux de pouvoir vont bon train. Il présente De Gaulle et Massu comme de simples hommes avec leurs doutes et leurs faiblesses et ne manque pas d'humour dans sa description des réactions du couple Massu devant l'arrivée intempestive du couple présidentiel.

Benamou nous plonge dans la tête du Général et n'hésite pas à dépeindre un chef d’État épuisé, longtemps sourd aux avertissements de sa femme et de son fils, impressionnant dans son aveuglement, un homme qui dit son mépris pour le peuple qui refuse la grandeur qu'il veut lui apporter. Un homme raide mais aussi complètement découragé qui apparaît assez misérable, déconnecté des réalités par sa vision de militaire et par son âge, un vieil homme en pleine déchéance, obsédé par les menaces qui pèsent sur sa famille dans ces "heures de déroute intime". Un homme déchu mais qui saura se redresser... J'ai aimé découvrir le rôle important qu'ont joué dans l'ombre les femmes de ces hommes de pouvoir qu'étaient De Gaulle et Massu. J'ai aimé que De Gaulle soit présenté de façon terriblement humaine avec ses faiblesses. Un texte objectif et très bien documenté qui nous fait revivre ces trois jours qui ont fait basculer le destin de la France. L'auteur a construit son récit comme un thriller, son écriture est fluide, précise et bien rythmée. Un très agréable moment de lecture
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Le Général a disparu

Georges-Marc Benamou revient sur les évènements de Mai 68 et plus particulièrement sur les trois jours où « Le général a disparu ».



Alors que la révolte gronde sur la France, que les étudiants sont dans la rue, les usines à l’arrêt, les services publics paralysés, les manifestants hostiles au pouvoir en place scandent des slogans anti de Gaulle : « Dix ans, ça suffit », le général annule le conseil des ministres et disparaît.



Tous les ministres, Pompidou en tête, le croient parti à Colombey pour tenter de trouver comment sortir de cette « chienlit», mais c’est une toute autre destination que prend l’hélicoptère présidentiel.

Dans le plus grand secret, le général « débarque » à Baden-Baden, chez le général Massu.



Passé la stupéfaction Massu et son épouse s’organisent pour accueillir au mieux ces hôtes pour le moins inattendus.



Georges-Marc Benamou décrit avec minutie la relation qui uni les deux hommes, basée sur la confiance, malgré leurs désaccords sur la question algérienne.



Si vous pensez lire un livre politique ennuyeux sur un évènement datant de plus de cinquante ans, détrompez-vous.

Cette lecture est passionnante, sans un instant d’ennui.

J’ai aimé la façon dont l’auteur décrit ce vieil homme qui a perdu ses illusions sur ces Français, à qui il a tant donné et qui l’abandonne.

Il y a des passages très émouvants où l’on ressent la peur et l’impuissance du général.

Le soutien discret de son épouse est exposé avec beaucoup de pudeur et de délicatesse.



J’ai choisi ce livre sans conviction, à la demande de mon compagnon non-voyant qui souhaitait que je le lui lise.

J’en ressors totalement conquise, ce récit est parfaitement documenté, mais également plein de tendresse que l’auteur réussit parfaitement à faire passer pour cet homme seul face au poids des décisions à prendre.



Merci à NetGalley et aux Editions Grasset.



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Le Général a disparu

Il y a de cela exactement cinquante-et-un ans et deux mois au moment où j’écris cette chronique, autant dire le siècle dernier… La foule grondait, les étudiants désertaient les universités, les ouvriers leurs usines. La rue bruissait et les pavés volaient. En un mot, la France vacillait. C’est ce moment crucial de notre histoire que Georges-Marc Benhamou a choisi de nous raconter dans son dernier roman "Le Général a disparu".



Il nous relate l’instant où le Général de Gaulle décide, le 29 mai 1968 de partir à Baden-Baden sans en informer quiconque si ce n’est quelques très proches. A la manière d’un roman policier, grâce à un récit parfaitement documenté, l’auteur nous fait entrer dans la tête de cet homme face à son destin. Nous assistons ainsi aux intrigues de palais, où chacun tente d’avancer ses pions, et surtout à la descente aux enfers d’un "Grand homme" persuadé d’avoir agi pour le bien de son pays et qui ne comprend pas ce déferlement de rage.



J’ai aimé, beaucoup, ce roman que l’on pourrait presque qualifier de documentaire, et à plus d’un titre :



A cette époque, j’avais vingt ans, issue d’une famille gaulliste et éduquée par des parents qui brandissaient la valeur travail en étendard. Faire grève à leurs yeux étaient une infamie et ils avaient pour le Général une adoration sans borne. C’est dire si la période fut difficile. J’avais vingt ans, donc, et je dois l’avouer, guère d’intérêt pour la chose publique. De cette période, il m’en restait des bribes, des noms, des photos de presse mais du détail, je n’en savais trop rien. L’écrivain m’a permis de recoller les morceaux de cette révolution vécue de l’intérieur, certes, mais avec un regard dépourvue d’attention suffisante pour en comprendre l’essentiel. Il m’a donné à revivre ces moments difficiles aux côtés des acteurs, ce fut à la fois passionnant et particulièrement émouvant.



Je l’ai aimé aussi pour le portrait de ce grand Général, sûr de ses idées, sûr du bien-fondé des mesures prises, sûr de tout ce qu’il avait entrepris, sûr de ce qu’il devait refuser, qui tout à coup chancelle sous les coups de boutoir de ces "veaux" de Français prêts à le décapiter. "La dernière fois qu’il avait vu de Gaulle (c’est de Massu dont il s’agit), deux ans plus tôt, au moment de sa nomination à Baden, sa sortie du purgatoire, c’était le grand de Gaulle qui continuait à vouloir bouter les Anglais hors du marché commun, un Napoléon inspiré qui lui dévoilait les secrets de la sortie de l’OTAN, et les grandes manœuvres de la planète." Et là, il avait devant lui, un vieillard, un vieux roi déchu. C’est un portrait tout en objectivité, poignant et touchant, où l’on voit l’homme de guerre se transformer petit à petit en un homme fatigué, usé, qui s’imagine "… Dans la baie de Kenmare…Et là j’aurai une haute ambition… Je tenterai d’être bibliothécaire, c’est le plus beau des métiers…" et ne sait plus à quel saint se vouer.



Je l’ai aimé encore pour son écriture simple mais brillante, élégante et précise qui facilite la lecture et donne un rythme saisissant à ces quelques jours pendant lesquels la vie de notre pays fut suspendue aux décisions d’un homme et a failli basculer dans l’horreur.



Un roman passionnant qui outre toutes ses qualités littéraires, historiques, politiques, m’a permis de rajeunir de cinquante ans.


Lien : https://memo-emoi.fr
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