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Critiques de Gérard Mordillat (423)
Ce que savait Jennie

Ce livre nous dévoile 10 ans de la vie de Jennie (à qui je rend sa majuscule). En 220 pages, cela peut paraître assez peu et pourtant cet ouvrage est riche, dense, cru, il fleure bon cette chienne de vie.

Et oui car l'existence pour Jennie n'est pas vraiment un long fleuve tranquille (sinon pourquoi écrire dessus ? on pourrait presque alors se poser la question, mais là n'est pas le propos).

Plus qu'une grande soeur, Jennie est une incarnation de l'instinct maternel envers ses trois enfants en bas âge dont d'ailleurs elle avait l'habitude de s'occuper durant les absences de leur mère. Ce n'est pourtant pas si évident quand on n'a que 16 ans, un petit ami, une vie d'adolescente vaille que vaille, tant de découvertes à faire pour se construire… Et même les années qui vont passer ne changeront pas cet état d'esprit. C'est que Jennie aime aller jusqu'au bout des choses, surtout quand elles sont aussi essentielles.



Jennie est une sauvageonne, qui ne se laisse pas facilement approcher, qui ne laisse pas indifférent pour peu que l'on ait encore un peu de compassion pour autrui.



Portrait d'une jeune fille pas comme les autres, ce livre est aussi une description sans compromis de notre société actuelle qui est dure, cruelle, injuste et ne laisse pas de place aux plus faibles. qui manque de tout, mais aussi et surtout de l'essentiel (pas forcément matériel, mais avec des sentiments).



Ce livre m'a touché, mais en même temps, je m'en suis protégée donc j'imagine que je suis passée à côté de certains petits messages que voulait faire passer son auteur. Trop de violence, trop sentiments durs et pas assez d'amour… J'ai dressé mon drapeau blanc et j'ai rendu les armes sans pour autant quitter mon nid douillet. Pas envie d'être blessée de nouveau donc…



Et la tendresse bordel !!!! Voilà qui résumerait bien ce roman social où on a un formidable personnage féminin qui n'abandonne jamais.
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Jésus sans Jésus

Gérard MORDILLAT et Jérôme PRIEUR, Jésus sans Jésus. La christianisation de l’Empire romain





C’est la série d’Arte, l’Apocalypse, qui a inspiré aux écrivains, journalistes et cinéastes Gérard Mordillat et Jérôme Prieur l’écriture du livre « Jésus sans Jésus, La christianisation de l’Empire romain ». Ce qui explique probablement le caractère assez décousu de l’essai qui enquête à la suite des séries télévisées d’Arte « Corpus Christi » et « L’origine du christianisme » et des essais « Jésus contre Jésus » et « Jésus après Jésus » sur un événement considérable pour l’Occident : la naissance d’une nouvelle religion, le christianisme.



Malgré cet effet patchwork, on apprend beaucoup de choses à la lecture de cet ouvrage, et on organise ses connaissances. Les auteurs suivent l’ordre chronologique et épinglent les caractéristiques et les temps forts du développement de cette secte qui deviendra religion d’état.



Ce sont les répliques de « En attendant Godot » de Samuel Beckett « Comment ? Pourquoi ? » qui servent de leitmotiv à cet essai.



Comment ? Pourquoi ? Comment et pourquoi un Juif de Galilée, à la naissance douteuse, charismatique a-t-il pu se présenter comme le Christ, le Sauveur, le Seigneur, le fils de Dieu... ? Comment ce qui est aujourd’hui une des plus grandes religions du monde a-t-elle pu voir le jour et se développer ?



En huit chapitres, les auteurs tentent de répondre à ces questions. C’est d’abord la crucifixion de Jésus sur le Golgotha, comme un criminel politique, qui est étudiée : les Romains n’aiment ni les fauteurs de trouble ni le contre-pouvoir.

Les auteurs évoquent également l’incendie de Rome (19 juillet 64) pour rappeler que des boucs émissaires ont du être trouvés et l’on s’est tourné évidemment contre les Chrétiens, coupables de se réunir en secret et de sacrifier aux dieux de l’Empire.



Le deuxième chapitre montre que l’Apocalypse de Jean de Patmos est un brûlot anti-romain, une charge contre la puissance impériale, un appel à la rébellion et à l’insurrection.



Ensuite, vient la notion de martyr, instrument de propagande non politique mais religieuse, et les persécutions. Les auteurs évoquent aussi longuement les attaches et la rupture avec le judaïsme, ce qui aura pour conséquence la réunion d’un corpus de textes chrétiens destiné à compléter la Bible juive : le « Nouveau Testament ». Le problème du choix des textes qui le constitueront (Concile de Trente, 1545) est largement développé.



Différentes hérésies (montanisme, gnose vont gagner le monde chrétien.



Ensuite la figure de Constantin, premier empereur romain converti au Christianisme (Pont Milvius, 312), jouera un rôle très important dans la diffusion et le rayonnement de cette toute jeune religion. Désireux d’assurer l’unité de l’empire, Constantin doit assurer d’abord l’unité de l’église mais va être entraîné contre son gré dans le schisme « donatiste », puis dans la crise arienne (Concile de Nicée, 325).

Après sa mort, l’un de ses successeurs Julien entreprend de restaurer la tradition des dieux protecteurs de Rome, abroge toutes les mesures discriminatoires contre les païens et restitue leurs biens aux temples. Il meurt rapidement. Et si Julien avait eu le temps de régner ?



Une nouvelle étape est franchie en 390 lorsque l’évêque de Milan, Ambroise s’oppose à l’empereur Théodose après le massacre de Thessalonique (le pouvoir temporel doit être soumis au pouvoir spirituel, l’empereur à l’évêque) et triomphe ! Cette évolution suscite des résistances internes : le monachisme.



Les auteurs terminent leur analyse par un ensemble de réflexions qui tentent finalement de répondre au pourquoi (Le christianisme offrait une clé d’explication du monde plus simple, plus rationnelle ainsi qu’une exigence spirituelle et morale élevée ; elle s’est imposée comme facile d’accès, sans distinction de sexe, classe, race ; elle met en place un système d’aide aux démunis (geste de l’aumône), etc.)



C’est donc à une belle étude que l’on a affaire. Solide mais accessible. Une chronologie, une bibliographie de 10 pages, un index complètent cet ouvrage que j’ai pris beaucoup de plaisir (et de temps) à étudier autant qu’à lire. Il faut dire que l’histoire des religions est un sujet qui me passionne et que j’avais déjà quelques connaissances préalables que j’ai pu enrichir. Un seul regret : ne pas avoir vu les documentaires diffusés sur Arte (mais ce sera bientôt chose faite, ils sont disponibles en DVD) !





Gérard MORDILLAT et Jérôme PRIEUR, Jésus sans Jésus, La christianisation de l’Empire romain, Paris, Editions du seuil/ Arte éditions, 2008.



Je remercie vivement Guillaume de chez BABELIO et les Editions ARTE dont on peut retrouver l’intégralité du catalogue sur www.arteboutique.com




















Lien : http://legenditempus.canalbl..
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Les Vivants et les Morts

dans le milieu ouvrier, un grande fresque sociale et economique !

bourré d'humour ! de talent !
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L'obscur tympan du monde

« Le poème signe toujours un éclair de lucidité. »



Étreindre les mots de Gérard Mordillat, et prendre les éclats pour soi, ce qui persiste comme interpellation, dans cette orée signifiante. L'expérience de la vie comme alliage.

« Nous sommes nés du froid / de l'obscur puits social / Ce que cette souffrance cristallise / Accuse au miroir de nous-mêmes.../ L'indifférence notre patrie. »

Un labyrinthe engagé, puissamment révélateur de notre monde.

Marcher les yeux au loin, dans cette éclairante poésie qui ne pourrait jamais avoir de point final.

« Des peines ignorées / de l'oubli carcéral / du désir torturé…/ le monde entier est mon théâtre. »

Manège où acclame à haute voix cette noria de mots formidablement dévoués à l'humanité.

Le spectacle du vivant, d'ombre et de lumière.

« L'obscur tympan du monde », un poète qui sème ce que le verbe ordonne.

« Quand la terre s'enfonce / Sous la poussière des âges. »

L'Histoire tsunami, les peuples ravagés de haine, l'oubli d'une paix à grande échelle.

« Celui qui dit le premier/ Avance face à l'ennemi. »

Les injustices, les épreuves, les taches d'encre sur les mémoires qui défient la raison. Gérard Mordillat est le tympan du monde.

Celui qui rassemble l'épars, brusque les consciences, ose la poésie comme une boule de neige qui chute de la montagne, jusqu'à notre regard, lourd de honte, aveuglés par nos indifférences.

La religiosité effacée du tableau, reste la foi en l'homme. le poème comme flambeau, un livre blanc et une orange dont on retient la peau entre nos mains.

On aime les sons, on dévore les boucles et les insistances. On pleure et parfois le sourire écarte le poème en grand.

Cette mappemonde est un cri dans la nuit noire. L'humanité dans toutes ses détresses et ses faillites.

« Que sais-tu de l'exil / Toi qui regarde le monde d'en haut. »

« L'obscur tympan du monde » à l'instar d'un coquillage où l'on entend la mer, ses ressacs et ses sanglots longs, d'un monde où l'alerte est lancée.

« Dans le récit national / Prêts à tuer / Quiconque oserait / Éclairer leur obscurité. »

La contemporanéité est un ballet de lucioles en pleine nuit sombre. Il est encore l'heure de la vérité.

« On fait quoi ? / Il s'amende et travaille / Il redouble encore une fois / Je le renvoie ?/ le père souleva son fils / Et l'assit sur le bureau du directeur / Donnez-lui à manger. »

Cet écrin poétique est un edelweiss à flanc de rocher.

La compassion, les soubresauts, les miracles d'une langue qui sait le passage du gué.

Ici règne la ferveur des conjugaisons de sens et d'urgence.

Lire, retenir, le vibrant du jour et la larme du fragile, la main tendue du vulnérable.

Ce recueil de poèmes est le pain pour la faim et l'eau pour la soif.

L'humilité comme une majuscule, bras tendus vers le monde.

Publié par les majeures Éditions le Temps qu'il fait.



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Ecce homo



Ce livre m'a beaucoup déplu. Les livres de Mordillant sont toujours foisonnants avec beaucoup d'histoires adjacentes.

Mais le titre et le lien qui relie se les

trois périodes, moyen âge, 19eme et maintenant est vraiment très faible.

Il montre la violence, les excès et la malhonnêteté de certains personnages rapides a retourner leur veste pour leurs propres intérêts.

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La guerre des paysans

Il est plaisant de se plonger dans un livre tel que celui-ci. Tout d'abord, les dessins sont d'une grande beauté et, si je n'apprécie généralement pas les BD sans couleurs, j'ai revu cette opinion tant les traits sont plaisants. Ensuite, il est toujours agréable de s'immerger dans un livre qui vous ouvre les yeux sur un pan de l'histoire des hommes et des idées.

Merci au duo Mordillat-Liberge pour cette incursion réussie au cœur du XVIème siècle.
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Ecce homo

Je viens de finir ce livre, et j'ai ete transporte dans un monde completement inconnu. J'ai adore ce livre. Nous suivons des characteres du XIV eme siecle jusqu'a nos jours. Le Saint Suaire est le fil commun, la trame, et aussi l'egnime de ce livre.

Tres bien ecrit, avec des details incroyables, je verrais tout a fait ce livre transforme en un film epique.

Bravo a Mr. Mordillat pour une travail extraordinaire et en profondeur. Le lecteur ouvre le livre et ne peut pas le poser.

Merci pour des moments intenses.
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Les Vivants et les Morts

Très émouvant. Dialogues enlevés,

Personnalités fortes et attachantes. un Zola moderne dans un climat de désolation

Le mode ouvrier et le monde des patrons, l'amour, la morale, la violence, les secrets ....................................................
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Jésus sans Jésus

J'ai lu ce livre à la suite de "Jésus sans Jésus" des mêmes auteurs. Si le premier était très critique du christianisme, ce dernier est vraiment à charge. Trop c'est trop, au point que ça parait intentionnel et on se demande si ce n'est pas une pensée idéologique qui est volontairement véhiculée à travers les pages.

Étant agnostique, c'est le Jésus de l'histoire que je cherche à connaitre. Je ne veux pas trouver la foi mais je n'ai pas non plus besoin de lire le procès du christianisme et de l’Église. Je n'ai pas besoin que l'on me pousse à prendre position. C'est pourtant ce que j'ai eu l'impression en lisant cet ouvrage.

Les auteurs connaissent leur sujet mais ne sont pas historiens.

J'ai appris beaucoup de choses, je ne regrette pas ma lecture mais je n'ai pas apprécié le parti pris qui transpire au long des pages.

Je comprends qu'une polémique soit née au sujet des auteurs que des spécialistes du christianisme et de la littérature antique, ont accusé de "perspective antichrétienne".

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Jésus selon Mahomet

Le Coran serait en partie influencé par l' Evangile apocryphe de Jacques, les écrits des Chrétiens d' Orient notamment celui laissant croire que les Juifs ont tué leurs Prophètes sans équivalent dans l' Ancien Testament.Il y a comme une dimension millénariste de l' islam des origines, avec le souci de conquérir Jérusalem, la 1ère direction de prière avant la Mecque.Jésus dans le Coran ne saurait être crucifié.Marie est confondue avec Myriam la soeur de Moïse en dépit des différences d' époque.Un autre livre sur Moïse et l' islam serait intéressant
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Notre part des ténèbres (BD)

Des employés de « Mondial Laser » récemment licenciés ont décidés de gâcher le réveillon de la Saint-Sylvestre aux actionnaires et aux dirigeants de la boite. En effet, ces dernier fêtent la fin d’année sur un paquebot d’où ils voir le feu d’artifice du jour de l’an. Mais en guise de feu d’artifice, c’est peut-être le paquebot qui explosera car les anciens employés ont investit le bateau, dynamité le paquebot et pris la cap au Nord pour affronter une mer déchaînée en compagnie de leurs anciens patrons…

L’histoire est plutôt intéressante avec en toile de fond une révolte sociale et une critique du capitalisme ; même si sur cet aspect, je trouve que le récit ne développe pas assez. Mais pour moi, le point négatif c’est surtout ce dessin sombre au ton vert pas très joli et pas très lisible. La colorisation ne facilite pas la lecture et rend le dessin flou.

L’idée est bonne mais je reste sur ma faim sur cette histoire qui manque de saveur et de péripéties.
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Buveuse de fronts

Superbe roman, ! Une réelle plongée au cœur d'une famille à laquelle on se sent appartenir au fil de pages. Les émotions sont réelles et profondes. On entend les personnages parler, on entend les bombes tonner. C'est comme vivre la guerre à toutes ses époques, en 2021. Un retentissement de l'histoire, à l'époque contemporaine.

Prenant, marquant, et envoutant, on aime René, on a envie de prendre Marge dans nos bras. On découvre une familles dans laquelle on se reconnaît chacun un peu, et qu'on aime à voir se dévoiler et avancer
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L'Humanité, figures du peuple

Le quotidien L’Humanité occupe une place singulière dans l’histoire de la presse française. Fondé en 1904 par Jean Jaurès, il traverse les épreuves en s’assurant un fidèle lectorat populaire. La première partie de son histoire, de sa création à la veille de la Seconde Guerre mondiale, a été solidement étudiée par l’historien Alexandre Courban, dans sa thèse publiée aux éditions de l’Atelier en 2014. Cette année, les éditions Flammarion nous propose une plongée dans les archives photographiques du journal, avec en prime une solide introduction de Gérard Mordillat et des textes de Danielle Tartakowsky.

Le fonds photographique, déposé aux archives départementales de Seine-Saint-Denis, représente plus de deux millions de clichés, couvrant une période allant de la fin de la Première Guerre mondiale au milieu des années 1990. Ce patrimoine est un précieux témoignage pour l’histoire sociale, ce dont cet ouvrage rend particulièrement bien compte en reproduisant une riche sélection.

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Les roses noires

Résumé : 2028 dans un pays en guerre. Orden, un poète, est traqué par les Souchiens, « citoyens de souche », constitués en une milice armée à la solde d’un ordre nouveau, le Conseil. De par son statut de poète, Orden est un opposant au Conseil. Dans sa fuite, il croise le chemin de quatre femmes. Il se réfugie d�ord chez Cybèle, son premier amour, avec qui il va basculer dans la clandestinité. Les existences de Nora, collègue et amie de Cybèle, Vivi et son amie Rome, dont le bébé a été enlevé par les Souchiens, vont s𠆞n trouver bouleversées. Ces quatre femmes, emportant Orden dans leur sillage, vont se rallier à la cause des résistants qui s𠆚pprêtent à se soulever contre ce nouveau régime.

Mon avis : Un roman d𠆚nticipation où l𠆚uteur dénonce le capitalisme, le fascisme, la confiscation des outils démocratiques. On balaie le passé pour se tourner vers l𠆚venir, ce qui n𠆞st pas sans rappeler la société de Fahrenheit 451 : une guerre entre grandes puissances, la coupure de l’homme d𠆚vec ses racines, l’impérialisme des médias.

Les personnages sont engagés à la fois dans un instinct de survie individuelle et de solidarité avec ceux qui vivent le même cauchemar.

J𠆚i beaucoup apprécié les poèmes d’Orden qui jalonnent le roman, tel des petits cailloux que le Petit Poucet aurait semés afin de ne pas oublier la poésie, pour laquelle Orden se bat.

𠊎n conclusion : Un roman noir, une dystopie sur fond de guerre, la description d’une société future (pas si éloignée que ça), totalitaire et déshumanisée.
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Tous les marins sont des chanteurs

Quelle main m'a guidée ce jour là, entre deux confinements, à choisir, parmi tant d'autres, ce petit livre, ( 94 pages!), à la jolie couverture désuète, une baleine rieuse dessinée et crachant l'eau !! la main de qui vous voulez, mais une main heureuse !

Un vrai petit bijou, de douceur, de rudesse et criant de vérité !

Des chansons de Yves marie le Guilvinec, parfois un peu scies de bar ou de music hall «  Musique halle écrit il!), découvertes par hasard à saint Lunaire par F. Morel.

Passionnée je l'ai été puisque ce petit fascicule me ramène à une généalogie toute fraîche encore dans ma tête, celle d'un lointain cousin parti pécher la morue à Saint Pierre et Miquelon et resté la bas, a fait souche avant d'émigrer au Canada.

Lire les duretés, et le mot est faible !, de la vie de marin terre neuva, qui se terminait souvent prématurément, péri en mer ! est un euphémisme ! Ce livre est passionnant par les détails donnés quant à la façon de survivre dans cet enfer gelé, mouillé, raidissant les vêtements et trempant les caractères et inversement. !

Les lettres échangées avec sa mère sont à la fois pleines de tendresse et de chaleur, élément manquant assurément sur ces bateaux, rappelant l'importance des contacts et des colis envoyés, contenant des saucissons ou des andouilles, ce qui les changeaient du quotidien de la morue.

La quantité d'alcool ingurgitée est à proprement parler faramineuse ! Toutes les raisons et toutes les occasions, maladies, refroidissements, sont bons pour avaler une rasade de vin, rhum ou whisky, chacun ayant son objectif bien défini !

Ce livre, mi roman mi essai est un rappel aux réalités de la vie d'avant, d'avant vraiment, pas d'avant maintenant ! 3 générations par rapport à moi..c'est le message qu'il faut faire passer !

Lisez, lisez et engrangez les mémoires !
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Ces femmes-là

J'ai adoré l'écriture et le ton de Gérard Mordillat.

L'histoire, qui se déroule dans un futur proche, aborde des thèmes on ne peut plus actuels comme les violences policières, les discriminations, la misère sociale vs le sacro-saint profit économique, le contrôle et la surveillance de masse, ... Tout ça sur fond de contestation sociale ; une gigantesque manifestation autour de laquelle s'articule le récit, au travers du destin de chaque personnage présenté. Personnages aux profils différents que j'ai apprécié découvrir et voir s'entremêler.

Je regrette juste que toutes les femmes, et particulièrement dans leur engagement, soient décrites à travers l'une ou l'autre figure masculine de leur entourage (mari, frère, amant, ami,...). Elles ne sont pas véritablement libres et j'ai eu la sensation qu'on les voyait peut-être comme des combattantes "par défaut" ... Mais après, ces mécanismes liés au système de domination patriarcal reflètent une réalité qui pèse encore sur les femmes, c'est certain... Je ne sais juste pas si c'était une volonté de l'auteur de rendre compte de cette réalité ou s'il voulait au contraire représenter un féminisme sans chaînes, auquel cas ce serait un peu à côté de la plaque et du coup bien dommage.

Ceci dit, ce livre vaut largement la peine d'être lu tant il fait écho à notre société, et pousse à se questionner sur ses dérives ainsi que sur notre propre capacité d'action citoyenne.
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Le Suaire : Corpus Christi, 2019

3ieme tome, qui s'effondre totalement dans un délire mystico-cinémato-théatralico-scientifico-caricaturo-kukluxklano-philosophique, à la sauce Mad-Max, qui fatigue le lecteur dès la première page. Dans cet album il n'y a rien pour rattraper le désastre... Personnages inconsistants, dessin laborieux, intrigue piteuse, scénario poussif... Tout ça pour ça !

Les 2 auteurs n'en semblent pas à leur premier coup d'essai dans leur volonté de s'en prendre au catholicisme, pourquoi pas après tout, mais ils le font, avec des démonstrations foireuses, malhonnêtes et approximatives.

Une réponse à été apportée en 101 points sur leurs livres précédents, intéressante et pour le coup intelligemment argumentée : https://www.academia.edu/34824657/Corpus_Christi_Arte_Jésus_contre_Jésus_Droit_de_réponse_en_101_points_Osmondes_Paris_2000_120-144_p._repaginé_2018_
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Le suaire  - Turin, 1898

2ieme tome... Le premier ne m'avait pas convaincu malgré quelques belles planches, en noir et blanc, que j'apprécie habituellement.

Là encore, une histoire tirée par les cheveux, avec une construction artificielle, qui est cette correspondance des 3 personnages à travers les siècles et, ces rencontres croisées dont on ne sait pas très bien si elles sont réelles ou du registre du rêve ou du fantasme.

Le dessin est toujours très beau avec là encore, de très belles planches, de bâtiments, de pièces d'intérieur (le monumental escalier de la page 30 notamment), de la ville de Turin, de scènes sensuelles, tout en suggestion sans tomber dans la vulgarité (p4). L'héroïne est très belle et ses multiples espressions ne laissent pas indifférent.



Ceci dit la série est une belle incitation à découvrir et comprendre le Suaire, incroyable "objet" ayant traversé les siècles. Poue cela, un site très complet : https://www.linceulturin.net/
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Notre part des ténèbres (BD)

Ayant un a-priori assez positif sur les deux auteurs, au travers du travail de création très original bien qu'austère de Monsieur Mardi-gras Descendres et l'engagement de toujours de Mordillat sur les questions d'actualité et du parler vrai, je me suis précipité sur cette hypothèse d'une prise d'otage d'ouvriers licenciés sur le bateau de nouvel-an affrété par les traders qui les ont mis à la porte. Immédiatement on pense aux 1%, Occupy wall-street et au diptyque musclé Renato Jones. L'éditeur en rajoute une couche avec un sticker rouge sur la "BD de la révolte sociale"... Cela aurait pu et l'espace des premières pages, bien trash, nous présentant les mœurs délurées des ultra-riches à la mode "loup de wall-street", on pense qu'on va lire un album jusqu'au-boutiste et rock'n'roll. Malheureusement bien vite Mordillat se croit obligé d'installer un scénario de thriller avec ses échanges entre preneurs d'otage et cabinet de crise de l'Etat et ses flash-back expliquant les coulisses du rachat de l'entreprise. Au travers des dialogues et des explications du chef des rebelles le scénariste nous place quelques dénonciations du fonctionnement bien connu de ce monde sans loi

et sans morale où seul l’appât du gain compte. [...]



Lire la suite sur le blog:
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Le Suaire : Corpus Christi, 2019

Magnifique triptyque. Les trois auteurs nous proposent une saine réflexion sur le fanatisme religieux, la manipulation des foules par la peur et la religiosité dans des périodes de troubles et d'inquiétudes. C'est au milieu du XIV° siècle que débute cette histoire. En pleine crise mystique et de doutes liées aux épidémies de peste, l'économie des reliques bat son plein et un prieur d'une abbaye à l'idée de créer une relique avec la prétendue image du Christ qui serait le tissu ayant enveloppé le corps crucifié de Jésus : le Saint Suaire. A la fin du XIX° siècle à Turin, là où le Suaire est arrivé, le régime monarchique vacille sous la pression des révoltes populaires, la montée des revendications de démocratie, la religion demeure le pivot de la société s'appuyant sur des dogmes et des croyances dont la vénération du Saint Suaire est mis en cause par la science, les connaissances archéologiques et la lecture comparée et critique des évangiles. Enfin, au XXI° siècle, une réalisatrice tente de combattre par l'art et l'image la montée du puritanisme et du fanatisme religieux aux Etats-unis en mettant en image le texte d'Antonin Artaud "la vie de l'homme", positionnant Jésus comme simplement un Juif de Palestine se révoltant contre le pouvoir romain et surtout des élites juives.

Ce triple album est également une belle réflexion sur le rôle de l'image, sur les relations hommes-femmes au travers des siècles. C'est également en filigrane le rappel que l'antisémitisme a été de tout temps le recours pour la religion catholique de canaliser les peurs et les doutes.

Le dessin d'Eric Liberge est grandiose qui s'appuie sur un scénario magistralement écrit. L'idée astucieuse d'ajouter comme une relation au-delà du temps entre les personnages de Lucie, Lucia et Lucy permet aux auteurs d'apporter rétroactivement des éclairages sur la psychologie des personnes et parfois tenter une réflexion universelle les idées, les réflexions de l'homme au cours des siècles sa place dans le monde, la recherche d'une vérité au travers des religions, des croyances, de la science.

Un cycle de trois albums qui ouvre une multitude de piste de réflexion arrivant fort à propos dans notre début de XXI° siècle en proie aux doutes, aux interrogations sur notre avenir et au recours aux croyances religieuses ou autres développant le fanatisme et l'intolérance.
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