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Critiques de Gérard Mordillat (423)
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Ecce homo

La trame du livre : trois personnages à trois époques différentes et un objet célèbre qui les relie.

Les personnages : Lucie, Thomas et Henri dans la France du XIVe siècle, Lucia, Thomasso et Enrico à Turin à la fin du XIXe siècle, Lucy, Thomasson et Henry dans l'Amérique du XXIe siècle.

L'objet : le suaire de Turin, toujours là, toujours présenté à la vénération des fidèles par l’Église catholique.

Au début le livre part mal. Je me suis demandé si je ne m'étais pas égaré dans un mauvais polar moyenâgeux.

Puis tout s'éclaire peu à peu. L'objet du livre est le suaire et l'hypocrite mystification à son sujet plus ou moins entretenue par l’Église. J'y ai vu aussi – vision toute personnelle - la volonté et le besoin de bonheur des hommes qui est là, irrépressible, comme un contrepoint opposé à la puissance cléricale qui use de tous les artifices, à commencer par les manipulations par l'image.

Pour l'auteur, le suaire de Turin est évidemment un faux. Il se fonde sur les études scientifiques menées récemment (en premier lieu la datation au carbone 14), et, plus étonnant, sur l'évangile de Jean, le seul ayant décrit la Passion avec détails, et qui stipule clairement que Jésus a été mis au tombeau enveloppé de bandelettes après avoir été embaumé avec une préparation d'aromates.

Des bandelettes, donc pas de suaire !
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Ecce homo

Trois époques, trois variations avec plus ou moins les mêmes personnages autour d’une image sacrée: le saint suaire autour duquel les personnages se battent.



Trois époques avec une même question: ce suaire est-il une relique véritable, une œuvre d’art où l’œuvre d’un faussaire?



Quelle est la place de l’image dans nos sociétés?



J’ai beaucoup aimé le thème de ce livre très bien documenté qui se lit facilement. Thème qui s’entremêle avec d’autres comme la peste au Moyen-Âge, la condition des ouvriers italiens au 19ème siècle, l’intégrisme religieux ou encore l’extrême-droite américaine de Trump.



J’ai un peu moins apprécié par contre certains passages qui ne servent pas vraiment l’histoire et que j’ai trouvés inutilement longs. J’ai aussi trouvé qu’il y avait quelques « grosses ficelles » dans l’intrigue et un certain manichéisme (les bons vs. les méchants). Cela ne m’a pas empêché de passer un très bon moment de lecture et d’apprendre plusieurs choses sur le thème du suaire.
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Gilets jaunes, pour un nouvel horizon social

C'est un peu comme les slogans arborés par les Gilets Jaunes on trouve de tout, on retiendras l'empathie et la solidarité manifester par ces auteurs, ce qui est loin de la réalité de terrain. Voir vidéo des "Livres dans la boucle".
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Gilets jaunes, pour un nouvel horizon social

Les récentes élections ont relayé le ras-le-bol d’une grande part de la population et, en place de la marée verte annoncée un peu partout en Europe, le populisme a ostensiblement conquis le terrain. Pourquoi les politiques font-ils la sourde oreille aux revendications des gilets jaunes qui se sentent délaissés par le pouvoir, abandonnés par les dirigeants de la nation ? Mouvement spontané né en novembre 2018, il appelle des réponses, mais ne voit pas grand-chose venir. Mutisme total des élus en Belgique. Débat national en France aux effets très modérés. L’idée a donc été d’inviter vingt-quatre auteurs à imaginer une nouvelle, une tribune ou un poème consacré aux membres de ce collectif. Parce qu’il n’y a pas de récupération et que les slogans portent essentiellement sur davantage de justice sociale, il engendre une aura de sympathie. Dans des formes très diverses et avec une plume personnelle, Arno Bertina, Laurent Binet, Bernard Champaz, Jérôme Leroy, Denis Robert et beaucoup d’autres ont accepté de relever le défi et de rédiger à chaud des textes inédits pour témoigner de leur solidarité, s’insurger contre un monde à deux vitesses ou s’enthousiasmer. Le résultat se situe à la hauteur du défi : une écriture qui présente de grands écarts d’une signature à l’autre, disparate et chargée de sincérité. UN acte citoyen plus qu'une oeuvre littéraire pure !
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Hamlet le vrai

"Le roi est mort, vive le roi !" (p. 92) II me semblait bien que cette formule proclamée à la mort d'un monarque, était purement Française. Bizarre qu'un Anglais la prononce à la mort du vieil Hamlet dans une pièce du XVIème siècle. Ce fut la goutte qui fit déborder le doute lorsque je lisai ce livre dont je ne savais rien et que j'avais découvert dans le rayon théâtre de la bibliothèque municipale de ma ville, au côté des pièces de Shakespeare.



Avant cela il y avait eu un Hamlet qui se travestit (hohoho, comme c'est iconoclaste !), des scènes de sexes sur la scène (plausible au XVIème mais ici outrancier !), un roi qui regarde les ébats adultérins de sa femme et de son frère par les yeux de Jésus sur la croix (humour scandaleux pour choquer le bigot ou pour épater le libre-penseur du XXe siècle, mais qui est si éculé au XXIème qu'il ne produit qu'un même bâillement fraternel chez l'un et l'autre), un Hamlet et un Horatio homosexuels (tous à la Gay Pride !) et qui doutent, nous apprend leur maître à Wittemberg, de la véracité des Evangiles, tenant des propos que Mordillat et Prieur auraient pu écrire dans leurs livres (blague d'intellectuel vaniteux qui ne peut s'empêcher de pouffer de rire en surjouant sa farce)…



Bref, …



[La suite sur karl.polanyi.fr]
Lien : http://karl.polanyi.fr/hamle..
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Hamlet le vrai

Mordillat reprend une idée qu'il a effleurée dans son précédent bouquin "La brigade du rire": Shakespeare aurait complètement changé d'idée quant à son Hamlet, sous la pression probable de ses acteurs. Et voici, redécouverte par un chercheur amateur, et sauvée in extremis par Mordillat lui-même d'un incendie, la version "Q" (référence néo-testamentaire) d'Hamlet, comme si nous devions remonter à un stade intermédiaire de pensée de l'oeuvre pour en retrouver le sens profond.



Un livre plein de références culturelles, évidemment, et qui risque de ne pas plaire à tout le monde, mais une chouette façon sans doute d'aborder Shakespeare en proposant aux élèves des exercices de comparaison, de réflexion sur le sens des oeuvres, sur le sens de l'art, sur le processus d'écriture, etc. Plein de choses quoi.



En tout cas, un livre original, intelligent, plein de finesse.



Bref, j'aime.
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Il n'y a pas d'alternative. Trente ans de p..

Vous connaissez Tina ? Non pas Turner bande de décérébrés. Les anglophones peut-être un peu plus ?



TINA : There Is No Alternative.



TINA c'est le gimmick des libéraux pour nous envoyer toujours un peu plus dans le mur. C'est Margaret Thatcher qui a popularisé TINA (c'était même un de ses surnoms, avec la dame de fer).



Une (contre-)réforme passe mal ? TINA. Vous devez justifier une action jugée injuste ? TINA. Etc...



Vous voulez des exemples ? Soyez juste un peu plus attentif le matin en écoutant votre radio ou le soir devant votre télé. En ce moment on bouffe du TINA (ou en français du "nous n'avons pas d'autre choix", "c'est la seul option", "on peut pas faire autrement"...) matin, midi et soir.



Ce livre fait donc une rétrospective de la contre-révolution néo-libérale, de ces premiers penseurs (Hayek, Freidman), jusqu'à la crise systémique actuelle et ses bon soldats, en passant par ceux qui débuté la mise en pratique (Thatcher, Reagan).
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Jésus après Jésus. L'origine du christianisme

Beaucoup de rectifications sur grand nombre d'idées reçues que l'on a sur Jésus, ses contemporains, son histoire et la rédaction des évangiles.

J'ai été surprise de réaliser que j'avais fait miennes des histoires non fondées et exagérément enjolivées que j'avais entendu au catéchisme.

Les auteurs de cet ouvrages s'en tienne uniquement aux faits, à L Histoire, à la réalité des évènements ne pouvant être contestés et laissent de côté tout ce qui concerne la foi.

Livre destiné aux agnostiques et athées ou aux croyants qui veulent avoir un aperçu lucide sur les origines du christianisme.

* Un petit bémol tout de même : Les auteurs qui sont écrivains, romanciers, cinéastes... (engagé en politique, soutien de longue date du PCF...et de J.L.Mélenchon en 2011 et 2017 en ce qui concerne Gérard Mordillat - sources Wikipédia) ont suscité la polémique car des universitaires, spécialistes du christianisme, de la littérature antique... les ont accusé de "perspective antichrétienne", d'avoir déformé et isolé de leurs contextes, certains propos et citations.

Je n'en sais pas plus à ce sujet mais ça me refroidi un peu. J'en conclus seulement que si les gens d’Église enjolivent trop dans un sens, les auteurs de ce livre ont peut-être aussi, (comme on dit), prêché pour leur paroisse. Il me faudra donc encore lire des ouvrages d'autres auteurs pour me faire une idée.

Si il y a une chose que je déteste, c'est avoir l'impression que l'on a peut-être essayé d'influencer mes idées !
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Jésus après Jésus. L'origine du christianisme

Orienté vers les prémices du christianisme et comment lire les textes des apôtres. Une grande partie du livre est consacrée à Paul et à la scission entre juifs, juifs chrétiens et chrétiens.
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Jésus après Jésus. L'origine du christianisme

Que dire... à lire pour comprendre l'un des cheminement spirituel qui à façonné le monde.
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Jésus après Jésus. L'origine du christianisme

Très bon travail.

On arrive à se faire une petite idée sur ce qu'a été le christianisme des premières heures.
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Jésus contre Jésus

Prieur, Mordillat ne sont pas historiens. Cela se lit. Jugements de valeurs, procès d'intentions, conclusions hâtives et sans appel. Où sont passées l'analyse, la confrontation, l'érudition de Corpus Christi ? Quelques passages intéressants mais beaucoup d'approximation. Cela donne envie d'approfondir ce sujet passionnant mais en lisant les auteurs cités dans la bibliographie
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Jésus contre Jésus

Cet ouvrage est une étude très détaillée du Nouveau Testament. Les auteurs se livrent à une étude minutieuse du fond et de la forme des quatre Evangiles. Les personnes qui croient qu’une analyse critique de ces textes est interdite refuseront évidemment de lire ce livre. Les lecteurs potentiels se recruteront parmi ceux qui estiment que le Nouveau Testament est une œuvre humaine et, donc, qu’il est parfaitement licite de le remettre en cause.

J. Prieur et G. Mordillat étudient avec sérieux tous les détails de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus, tels qu'ils sont relatés dans les écritures. Ils n’hésitent pas à examiner précisément le rôle de tous les personnages secondaires, ainsi que l’environnement général où l’homme-dieu a vécu. Ils replacent tout le discours évangélique dans le contexte juif, notamment par rapport à l’Ancien Testament. Et ils disent ce qui est maintenant bien admis: chacun des Evangiles n’a pas été écrit par un seul homme bien identifié (supposé être un témoin plus ou moins direct de la vie de Jésus), mais au contraire résulte d’une élaboration longue et complexe.

C’est intéressant et bien argumenté. Lors de lectures précédentes, j’avais déjà rencontré une bonne part de ces critiques et, dans l’ensemble, je n’ai pas été très surpris par cette lecture. Toutefois, je veux faire maintenant une importante réserve.

Les auteurs mènent leur enquête comme des juges d’instruction dans une affaire judiciaire et, ce qui m’a gêné, c’est que leur instruction me semble être "à charge". La mission qu’ils se sont donnée ressemble au travail d’un homme qui voudrait démasquer un faux magicien et épingler tous les "trucs" qu’il utilise abusivement. Et, comme Hercule Poirot, J. Prieur et G. Mordillat font "marcher leurs petites cellules grises" pour mettre systématiquement en doute l’apparente logique des textes et pour y chercher toutes les failles potentielles. Et je trouve qu’ils vont trop loin: comme le Nouveau Testament est une œuvre humaine, il recèle évidemment diverses imperfections qui gênent les lecteurs exigeants (en particulier ceux du XXIème siècle), mais qui n’invalident pas la totalité du message délivré ! Par conséquent, j’estime que, dans leur argumentation, les auteurs enfoncent le clou un peu trop lourdement. Dans leur livre, je décèle parfois une agressivité "rentrée" qui tente de se cacher derrière leur apparente rigueur; d’ailleurs, certains intertitres dans les chapitres me semblent distiller une ironie mauvaise. Après avoir lu "Jésus contre Jésus", j’ai envie de le comparer au magistral "Jésus" publié à peu près en même temps par J.-C. Petitfils. Ce dernier a fait aussi une enquête très minutieuse, mais elle n’est pas "à charge"…

Cette critique faite, je m’empresse d’ajouter une dernière remarque: quoi qu’on pense, quoi que l’on croie, il ne faut pas avoir peur des critiques, même virulentes. C’est même une très bonne chose d’être bousculé dans sa lecture des Evangiles. Le pire, ce serait que ces textes aient perdu tout leur impact, qu’on les lise comme s’ils allaient de soi….

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Jésus contre Jésus

Indispensable complément de la titanesque série Corpus Christi, réalisée par les mêmes auteurs, cet essai, à la fois audacieux et polémique tente de dénouer les fils d'une intrigue qui occupe exégètes et théologiens de tous poils depuis deux mille ans. Construit comme une enquête policière où les témoins se nommeraient Ponce Pilate, Barabbas, Marie Madeleine et les apôtres, Jésus contre Jésus creuse, décrypte et analyse les textes sacrés, mettant en lumière leur contradictions, leurs différences, tentant avec brio et objectivité de dresser le portrait de l'insaisissable natif de Nazareth. Souhaitant bousculer pour mieux interroger, les auteurs signent ici un ouvrage d'une vertigineuse érudition, essentiel pour comprendre et se forger sa propre opinion.
Lien : http://territoirescritiques...
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Jésus sans Jésus

Un livre à lire mais parmi d'autres. Certains conclusions sont un peu rapides, certains postulats légèrement flous ... . Un point de vue intéressant mais à lire parmi d'autres références sur le sujet. A prendre comme une introduction uniquement.
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Jésus sans Jésus

Après le succès de leurs précédents essais, les auteurs des grandes séries télévisées "Corpus Christi" et "L'origine du christianisme" enquêtent sur un évènement considérable pour l'Occident : la naissance d'une nouvelle religion, le christianisme.

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Jésus sans Jésus

Jesus sans Jésus mais comment ont ils fait ?

C'est dans le livre de Mordillat et Prieur que l'on nous propose un début de réponse. De quel livre je parle ? De "Jésus sans Jésus", ouvrage qui explique comment le christianisme s'est séparé du judaïsme et surtout comment le christianisme a pu connaître un tel développement au cours des siècles. Reconnaissons que c'était bien mal parti ;-)



Les auteurs de ce livre reprennent les argumentaires déjà développés dans leurs documentaires vidéo que vous avez peut être eu le plaisir de découvrir sur Arte :

Pour mémoire il s'agit de :

"Corpus Christi"

"L'Origine du christianisme"

"L'apocalypse" qui sera bientôt disponible à la médiathèque.



Les thèmes abordés dans cet ouvrage sont assez vastes :



Extrait de la présentation du livre faite par l'éditeur :

"La naissance d'une nouvelle religion, le christianisme. Quelles ont été, entre la fin du Ier siècle de notre ère et le début du Ve, les étapes décisives de cette histoire ?

Comment les chrétiens ont-ils rompu avec les juifs tout en gardant le Dieu de l'Ancien Testament ?

Comment le monothéisme chrétien a-t-il pu s'imposer malgré le polythéisme païen qui dominait l'Antiquité ?

Comment les chrétiens ont-ils réussi à surmonter leurs conflits internes, à écarter les hérésies ? Combien y eut-il de martyrs et qui furent-ils ? Quels furent le rôle et l'ampleur des persécutions ? Qui était l'empereur Constantin [dont vous voyez une représentation sur la gauche], qui consacra la victoire politique du christianisme ? Pourquoi le messianisme d'un courant marginal du judaïsme, entièrement tourné vers l'attente de la Fin des temps, a-t-il abouti à une immense institution, l'Eglise ? Comment le christianisme a-t-il pu devenir la religion officielle et obligatoire de l'Empire romain ? La conversion de l'Etat au christianisme était-elle inéluctable ?" Tout un programme !



Les questions posées sont nombreuses comme vous avez pu le lire et les réponses apportées par les auteurs sont bien argumentées et semblent à première vue cohérentes pour autant que je puisse en juger.

La lecture de l'ouvrage reste agréable et les explications apportées sont compréhensibles par la majorité du commun des mortels.



Un sujet riche en controverses !



Mais (car il y a toujours un mais ;-), les auteurs partent de postulats assez agaçants et proposent des interprétations parfois sujettes à caution. Un des postulats qui semble acquis aux auteurs est que Jésus aurait réellement existé. Il faut savoir que pour une partie (infime, il faut bien le reconnaître) des historiens, cette existence ne repose pas sur des faits tangibles et serait soumise à caution. Je pense notamment à Nicolas Bourgeois, pour qui, Jésus n'aurait pas existé. Il le démontre dans son livre "Un mensonge nommé Jésus , Enquête sur l'historicité du Christ".



Quand la Sorbonne s'en mêle !

De plus, un professeur d'Histoire spécialiste de cette période a lui aussi relevé quelques facilités d'interprétations chez les auteurs qui ne sont pas historiens. Bref, le sujet est sensible mais les dernières lignes que je viens d'écrire ne doivent pas vous détourner de la lecture de ce livre que j'ai trouvé très intéressant et surtout très accessible. Les réponses aux questions posées bien que soumises à polémiques apportent un éclairage intéressant sur les éléments qui ont permis au christianisme de se développer bien après la mort de son prophète.



Un ouvrage passionnant à lire et indispensable pour toutes personnes souhaitant approfondir ses connaissances en histoire Antique.



A lire donc !



Pour les amateurs de polémiques, je vous renvois au site d'ARTE :



http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/L-Apocalypse/2285794.html

En 5 vidéos vous aurez droit à l'intégralité du débat qui oppose le tandem Mordillat Prieur à Salamito, l'historien dont je parlais précédemment.

Débat intéressant qui vaut le coup d'œil.



Je vous invite aussi à jeter un oeil sur le site d'ARTE éditions, ils ont plein de livres et de documentaires très intéressants.

http://www.artepro.com/statique/Arteboutique/Presentationboutique/index.htm

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Jésus sans Jésus

J'ai lu ce livre à la suite de "Jésus sans Jésus" des mêmes auteurs. Si le premier était très critique du christianisme, ce dernier est vraiment à charge. Trop c'est trop, au point que ça parait intentionnel et on se demande si ce n'est pas une pensée idéologique qui est volontairement véhiculée à travers les pages.

Étant agnostique, c'est le Jésus de l'histoire que je cherche à connaitre. Je ne veux pas trouver la foi mais je n'ai pas non plus besoin de lire le procès du christianisme et de l’Église. Je n'ai pas besoin que l'on me pousse à prendre position. C'est pourtant ce que j'ai eu l'impression en lisant cet ouvrage.

Les auteurs connaissent leur sujet mais ne sont pas historiens.

J'ai appris beaucoup de choses, je ne regrette pas ma lecture mais je n'ai pas apprécié le parti pris qui transpire au long des pages.

Je comprends qu'une polémique soit née au sujet des auteurs que des spécialistes du christianisme et de la littérature antique, ont accusé de "perspective antichrétienne".

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Jésus sans Jésus

Essai de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur. Seuil, ARTE Editions.

L'Antiquité a été ébranlée par l'irruption d'une nouvelle croyance: le christianisme, en rupture marquante avec le judaïsme, a mis plus de cinq siècles à s'imposer comme la religion officielle du grand Empire romain, de chaque côté de la Méditerrannée, renversant le paganisme et le polythéïsme. Un homme, Jésus de Nazareth, suivi de ses disciples, a mis en branle une formidable machine à penser et à régner.

Les auteurs, avec talent et perspicacité, mènent un travail minutieux sur le développement du christianisme. Certains chapitres sont légèrement obscurs, mais l'ensemble est cohérent et bien documenté. Ils retracent habilement les retournements et les dérives qui ont tranformé le judaïsme en christianisme. Jésus était venu proclamer l'avènement du Royaume d'Israël, au sein duquel les enfants d'Israël - c'est-à-dire les Juifs - rejoindraient le Seigneur dans sa gloire. La réalité et la suite des choses ont prouvé que le Royaume d'Israël, supposé advenir à la fin des temps, s'est installé au sein de l'Empire romain, et ceux qui y étaient destinés, toujours les Juifs, en ont été exclus, au nom d'un antisémitisme ironique. Le christianisme s'est en fait développé sans Jésus Christ, juif convaincu.

J'ai vraiment apprécié ce voyage dans l'histoire, la façon qu'ont les auteurs de rétablir les vérités, le vrai sens des mots et des choses. Cet ouvrage a nourri ma culture et ma foi de catholique tout en éclairant ma lanterne sur bien des points.

Je ne résiste pas à citer un long passage de cet ouvrage (pages 229 à 231). C'est une synthèse très claire de la construction du christianisme, de sa rupture avec le judaïsme et de sa transformation en religion unique, officielle voire obligatoire. Ces lignes devraient donner le goût aux lecteurs intéressés de s'aventurer plus avant dans le texte.

Supposons un instant que Jésus revienne sur terre. Il n'est pas besoin de faire preuve de beaucoup d'imagination pour comprendre qu'il serait stupéfait. [...] Mais il l'aurait été tout autant s'il était réapparu au V° ou au VI° siècle, lorsque le christianisme est devenu la religion officielle et unique de l'Etat romain, tandis que le judaïsme, vaguement toléré, étroitement borné, soigneusement isolé, n'avait plus aucun espoir de devenir un jour la religion de l'humanité toute entière.

Premièrement: sans doute, vers 450-500, Jésus serait-il abasourdi de voir que le monde existe toujours, que la Fin des temps qu'il a annoncée sans relâche ne s'est pas produite, que le Royaume de Dieu ne s'est pas rétabli avec puissance.

Deuxièmement: il serait tout aussi attristé de constater que la restauration du royaume d'Israël n'a pas eu lieu et que Rome, plus que jamais domine la Palestine.

Troisièmement: quant à Jésuralem, il n'y reconnaîtrait rien, tant la ville a été transformée par les Romains, qui sont allés jusqu'à créer un parcours de pèlerinage "touristique" sur les lieux où il a été torturé et exécuté, désormais baptisés "lieux saints".

Quatrièmement: même s'il pouvait être honoré de l'attention portée à sa personne, lui qui n'avait vécu que dans le judaïsme et pour le judaïsme, il enragerait vraisemblablement de voir les chrétiens se réclamer de lui, se proclamer "véritable Israël", tout en stigmatisant les juifs comme fils du Diable (Jn 8,44)

Cinquièmement: son étonnement serait aussi grand à la lecture de l'évangile, où ses actes et ses paroles sont rapportés par des témoins qu'il n'a jamais rencontrés, qui ne l'ont jamais vu, jamais connu.

Sixièmement: il ne comprendrait pas non plus pourquoi apparaissent sur sa bouche des phrases qu'il n'a jamais prononcées, comme ses dialogues avec Pilate ou, au sommet, l'ineffable formule "mon royaume n'est pas de ce monde" (Jn 18,36)

Septièmement: ne parlant ni le grec, ni le latin, Jésus aurait par ailleurs beaucoup de mal à lire ces textes qui lui sont consacrés - comme à dialoguer avec les chrétiens qui le vénèrent.

Huitièmement: il n'accepterait certainement pas que son livre, la Bible hébraïque, soit reléguée à l'arrière-plan, périmé comme un "Ancien Testament".

Neuvièmement: plus incroyable serait d'apprendre que, pour les fidèles du christianisme, il n'est pas un prophète comme ses collègues prophètes de l'Antiquité, mais un dieu, le Fils de Dieu, voire Dieu lui-même, de "même substance" que son "Père".

Dixièmement: qu'il ait pu ressusciter avant le Jugement dernier, revenir seul d'entre les morts, lui paraîtrait de toute façon une hypothèse abracadabrante.

Onzièmement: alors qu'il n'avait aucun lieu où poser sa tête, comment pourrait-il songer à s'abriter dans les basiliques ou les églises, qui désormais attirent tous les regards, étalent leurs ors et leurs marbres et ornent les murs de son effigie (peut-être penserait-il qu'il s'agit de sa caricature), l'exposant "glorieux", mais supplicié sur le bois du malheur?

Douxièmement: alors qu'il n'avait cessé de vitupérer les riches et les puissants, le pouvoir des autorités, qu'elles soient romaines ou juives, comment accepterait-il que, si le royaume des cieux est toujours promis dans l'au-delà à ceux qui m'ont rien ici-bas, les riches et les puissants se dispensent de passer par le chas de l'aiguille et continuent à jouir des plaisirs de la vie sans vergogne?

Treizièmement: crucifié par les Romains sous le chef d'accusation "roi des Juifs", ne s'insurgerait-il pas de voir son disciple Pierre [Shimon] trôner chez les ennemis des juifs, à côté de Paul, nouveaux Romulus et Remus de la légende romaine du christianisme?

Quatorzièmement: et ce Paul, qui se disait le dernier des apôtres, comment Jésus admettrait-il que, se réclamant de son enseignement, il ait pu proclamer que "la force du péché, c'est la Loi" (Co, 15,56), que par elle abonde la faute et qu'elle s'avère incapable d'apporter la perfection aux hommes?

Quinzièmement: ne serait-il pas horriblement choqué de voir que l'instrument de son supplice par les Romains, la croix, est devenue sur la bannière chrétienne le symbole même de la mainmise de Rome?

Seizièmement: comme nous, ne se poserait-il pas la question, toujours la même et lancinante question, qui ne vaut que parce qu'elle est question, éternelle, sempiternelle, qui se dérobe dès qu'on s'approche trop près du feu de la réponse: pourquoi? comment? Ou, en d'autres termes, comment expliquer le succès du christianisme?






Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Jésus sans Jésus

Gérard MORDILLAT et Jérôme PRIEUR, Jésus sans Jésus. La christianisation de l’Empire romain





C’est la série d’Arte, l’Apocalypse, qui a inspiré aux écrivains, journalistes et cinéastes Gérard Mordillat et Jérôme Prieur l’écriture du livre « Jésus sans Jésus, La christianisation de l’Empire romain ». Ce qui explique probablement le caractère assez décousu de l’essai qui enquête à la suite des séries télévisées d’Arte « Corpus Christi » et « L’origine du christianisme » et des essais « Jésus contre Jésus » et « Jésus après Jésus » sur un événement considérable pour l’Occident : la naissance d’une nouvelle religion, le christianisme.



Malgré cet effet patchwork, on apprend beaucoup de choses à la lecture de cet ouvrage, et on organise ses connaissances. Les auteurs suivent l’ordre chronologique et épinglent les caractéristiques et les temps forts du développement de cette secte qui deviendra religion d’état.



Ce sont les répliques de « En attendant Godot » de Samuel Beckett « Comment ? Pourquoi ? » qui servent de leitmotiv à cet essai.



Comment ? Pourquoi ? Comment et pourquoi un Juif de Galilée, à la naissance douteuse, charismatique a-t-il pu se présenter comme le Christ, le Sauveur, le Seigneur, le fils de Dieu... ? Comment ce qui est aujourd’hui une des plus grandes religions du monde a-t-elle pu voir le jour et se développer ?



En huit chapitres, les auteurs tentent de répondre à ces questions. C’est d’abord la crucifixion de Jésus sur le Golgotha, comme un criminel politique, qui est étudiée : les Romains n’aiment ni les fauteurs de trouble ni le contre-pouvoir.

Les auteurs évoquent également l’incendie de Rome (19 juillet 64) pour rappeler que des boucs émissaires ont du être trouvés et l’on s’est tourné évidemment contre les Chrétiens, coupables de se réunir en secret et de sacrifier aux dieux de l’Empire.



Le deuxième chapitre montre que l’Apocalypse de Jean de Patmos est un brûlot anti-romain, une charge contre la puissance impériale, un appel à la rébellion et à l’insurrection.



Ensuite, vient la notion de martyr, instrument de propagande non politique mais religieuse, et les persécutions. Les auteurs évoquent aussi longuement les attaches et la rupture avec le judaïsme, ce qui aura pour conséquence la réunion d’un corpus de textes chrétiens destiné à compléter la Bible juive : le « Nouveau Testament ». Le problème du choix des textes qui le constitueront (Concile de Trente, 1545) est largement développé.



Différentes hérésies (montanisme, gnose vont gagner le monde chrétien.



Ensuite la figure de Constantin, premier empereur romain converti au Christianisme (Pont Milvius, 312), jouera un rôle très important dans la diffusion et le rayonnement de cette toute jeune religion. Désireux d’assurer l’unité de l’empire, Constantin doit assurer d’abord l’unité de l’église mais va être entraîné contre son gré dans le schisme « donatiste », puis dans la crise arienne (Concile de Nicée, 325).

Après sa mort, l’un de ses successeurs Julien entreprend de restaurer la tradition des dieux protecteurs de Rome, abroge toutes les mesures discriminatoires contre les païens et restitue leurs biens aux temples. Il meurt rapidement. Et si Julien avait eu le temps de régner ?



Une nouvelle étape est franchie en 390 lorsque l’évêque de Milan, Ambroise s’oppose à l’empereur Théodose après le massacre de Thessalonique (le pouvoir temporel doit être soumis au pouvoir spirituel, l’empereur à l’évêque) et triomphe ! Cette évolution suscite des résistances internes : le monachisme.



Les auteurs terminent leur analyse par un ensemble de réflexions qui tentent finalement de répondre au pourquoi (Le christianisme offrait une clé d’explication du monde plus simple, plus rationnelle ainsi qu’une exigence spirituelle et morale élevée ; elle s’est imposée comme facile d’accès, sans distinction de sexe, classe, race ; elle met en place un système d’aide aux démunis (geste de l’aumône), etc.)



C’est donc à une belle étude que l’on a affaire. Solide mais accessible. Une chronologie, une bibliographie de 10 pages, un index complètent cet ouvrage que j’ai pris beaucoup de plaisir (et de temps) à étudier autant qu’à lire. Il faut dire que l’histoire des religions est un sujet qui me passionne et que j’avais déjà quelques connaissances préalables que j’ai pu enrichir. Un seul regret : ne pas avoir vu les documentaires diffusés sur Arte (mais ce sera bientôt chose faite, ils sont disponibles en DVD) !





Gérard MORDILLAT et Jérôme PRIEUR, Jésus sans Jésus, La christianisation de l’Empire romain, Paris, Editions du seuil/ Arte éditions, 2008.



Je remercie vivement Guillaume de chez BABELIO et les Editions ARTE dont on peut retrouver l’intégralité du catalogue sur www.arteboutique.com




















Lien : http://legenditempus.canalbl..
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