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Critiques de Gérard Mordillat (423)
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Ce que savait Jennie

Un roman fort et plutôt déroutant à la fin que je n’aurais pas imaginé et qui au final rend ce livre décevant.
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Ce que savait Jennie

Dès que j'ai vu ce roman je l'ai acheté sans lire quoi que ce soit tant j'aime cet écrivain. On retrouve sa plume caractéristique, sa façon de narrer superbe, bref j'ai beaucoup aimé.

je ne vais pas revenir sur l'histoire puisqu'ils y a déjà des résumés de fait, juste vous dire que je l'ai lu d'une traite, comme ses autres récits on retrouve le monde ouvrier. Les personnages sont attachants, et la lecture très fluide.

En gros je vous le recommande.
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Ce que savait Jennie

Gérard Mordillat avait jusqu'alors plutôt commis des pavés, de plus au moins 700 pages, du genre "grande fresque sociale".

Cette fois il consacre cet ouvrage, beaucoup plus court - 222 pages - à une histoire individuelle, celle de Jennie.



Le livre s'ouvre avec une fête d'anniversaire dans une famille ouvrière qui habite un pavillon de banlieue, presque un campement, dans une sorte de no man's land situé entre les pistes d'aéroport de Roissy et une voie ferrée. La fête tourne au drame, le premier du roman , mais pas le dernier.

Jennie a alors 13 ans et au cours de la dizaine d'années qui suit, le temps de ce récit, elle va devoir faire face à une succession de tragédies. Mais même si le sort s'acharne sur elle, elle ne s'avoue jamais vaincue, ne renonce jamais et traverse ces épreuves en véritable mère courage emplie d'espoir et éprise de justice.

C'est de loin le personnage le plus fort et plus bouleversant de ce roman où on croise nombre de lâches, traîtres, profiteurs...



Il s'agit là d'un roman social, sombre, rude et dont on ne ressort pas indemne.
Lien : http://leslivresdechris.blog..
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Ce que savait Jennie

Deuxième livre que je lis de cet auteur après "Xenia" que j'ai adoré.

"Ce que savait Jennie" nous plonge avec beaucoup de réalisme dans l'univers des blessés de la vie et des démunis.

Gérard de Mordillat les fait très bien vivire dans son roman. Il est capable d'un langage assez cru et réel et en même temps de passages très profonds et tendres.

Malheureusement pour Jennie, elle sort de la séparation avec ses frères et soeurs emplie de haine et de désespoir.

Sur son chemin, elle rencontre un être aussi désespéré qu'elle et on ne va pas vers l'optimisme comme c'était le cas dans "Xenia" qui est elle, un personnage plein de force.

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Ce que savait Jennie

Cette histoire d’amour fraternel et de vengeance bénéficie de la belle écriture de Mordillat. Elle pâtit par contre de sa vision de la société influencée par son engagement politique.

Le voyage initiatique de Jennie est incomplet du fait de la césure entre son adolescence jusqu’à seize ans et la jeune adulte de 23 ans. Que s’est-il passé pendant ses années qui explique la construction du caractère et de la personnalité de Jennie ? Quelques retours en arrière ne suffisent pas à l’expliquer.

Ce roman m’a laissé une impression de malaise et d’incomplétude.

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Ce que savait Jennie

J'avais lu" Les vivants et les morts" en 2005 avec plaisir puis " Rouge dans la brume" en 2011" avec un peu moins d'enthousiasme, ouvrages sur fond de combat syndical.

Jennie a 13 ans: elle s'occupe de sa petite sœur Malaurie pendant que les adultes boivent aux 40 ans de Michael son beau - père....qui se tue en moto brutalement...sa mère Olga,se remet avec Slimane , un ami, avec qui elle a deux enfants: Hakim et Saïda,ils vivent au milieu de nulle part dans une maison encore en chantier....un soir, ils se tuent en moto....sept ans passent,Jennie tente de récupérer ses sœurs et son frère dispersés dans des familles d'accueil dans une grande violence....

Énorme déception cet ouvrage!

Une suite de catastrophes et d'accidents mortels, des idées à l'emporte piéce, des coups de théâtre excessifs, des clichés,de la vulgarité,des rebondissements de plus en plus dramatiques qui ne semblent plus crédibles! Le tout sur fond de critique et d'armature pseudo sociale. On survole chaque personnage sans aucune profondeur, l'auteur fait passer ses idées dans le désordre...

Trop noir, trop de malheurs accumulés,on éprouve un grand malaise tellement les situations de rupture sont nombreuses.

À la fin, on reste de marbre, un comble vraiment pour moi qui suis très sensible à ces douloureux problèmes!

Je ne suis pas prête de relire Gérard Mordillat: la première de couverture est très

belle pourtant, c'est rare pour moi d'écrire un avis aussi négatif !

Peut - être froisserai- je les inconditionnels de cet auteur mais ce n'est que mon avis!

















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Ces femmes-là

Ce livre d'anticipation semble-t-il relate des événements qui pourraient se passer si l'extrême droite arrivait au pouvoir mais pas seulement. Depuis la loi travail de Hollande jusqu'à maintenant, les syndicalistes, jeunes, etc qui manifestent sont parfois traînés devant les tribunaux. À force de parler de voile, burkini, abaya etc on en oublie le fond à savoir la déshérence de l'éducation Nationale avec le manque de profs, ... de l'hôpital etc et un boulevard s'ouvre pour les intégristes de tout poil. Les manifestants entrent dans les manifs avec des casseurs pourtant facilement repérables. Ici le trait est grossi mais possible. Et les femmes résistent toujours et encore.

Solidaires ! J'ai beaucoup aimé ce livre

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Ces femmes-là

M. Mordillat, ces femmes-là… valent mieux que ça.



Mercredi 2 janvier, arrive dans les colis de nouveautés de la Librairie de la rue en pente à Bayonne, un roman conséquent, au titre qui interpelle. « Ces femmes-là » en grands caractères, illustré d’une femme en rouge, évoquant une gravure de militante… Bonne nouvelle, voilà un nouveau récit sur les femmes et leurs combats ! En quatrième de couverture, figure un extrait réjouissant faisant état de la diversité des femmes. Merveilleux ! En guise de préambule, une citation bien choisie d’Olympe de Gouges, on va décidément dans la bonne direction ! Première page de la première partie du livre : « AVANT », avec astérisque indiquant que la liste des protagonistes se trouve à la fin du roman. Intéressant ! Voici une construction originale, un récit se déroulant à travers la perception de différents participants à une manifestation ! Mais voilà que plus nous avançons dans la lecture de la liste, plus cela semble évident : les femmes présentes sont liées à un homme, en tant qu’épouses, maîtresses, mères, petites sœurs… alors que les hommes sont indépendants, au pire, « mariés à », mais cela ne vient qu’après mention de leur métier, statut, etc. On note d’ailleurs l’emploi du possessif dans « femme de » et autres liens entre femmes et hommes et du « marié à » et non pas « mari de ». Quel est ce besoin de préciser systématiquement notre statut amoureux, de nous définir par notre relation aux hommes sans que cela soit réciproque ? De quoi laisser perplexe…

Persévérons, commençons ce roman. Voici un aperçu des premiers instantanés :

#1 Daisy. Qui est-elle ? Que fait-elle ? Eh bien… Pas grand chose. On nous raconte l’histoire de son arrière-grand-père, de son grand-père, puis de son père (qui même s’il a disparu en abandonnant sa famille, est « un oiseau ou un ange » dans l’imagination de sa fille). On voit Daisy enlever son t-shirt, aller prendre sa douche, en sortir, se regarder nue, se toucher, rejeter son corps… et que dire de son petit-déjeuner, « Du pain grillé (sans beurre), du café chaud (sans sucre), un yaourt zéro pour cent : le bonheur pour pas cher » ? Devrions-nous vraiment s’infliger ça pour espérer être plus minces et s’en réjouir ? Enfin, on termine le portrait sur ses relations sexuelles avec Maxence. Daisy semble être un faire-valoir dont le corps et la vie sexuelle sont déterminants et on tente de nous faire croire qu’un petit-déjeuner fait de privations est l’essence du bonheur.

#2 Maxence. Un « intello », un poète dont les vers sont censés être exceptionnels... Est évoquée sa petite sœur, admiratrice de l’œuvre de son frère, allant jusqu’à conserver son poème préféré dans son tiroir à culottes… Elle est par la suite ridiculisée par le biais d’une référence à « Tintin et les Picaros », dénigrée par son frère et son ami.

#3 Faustine. Julie et Faustine sont certes adolescentes, mais l’auteur leur attribue un langage qui décrédibilise leur lutte. Leur mère, elle, est évoquée, inquiète et sortant de la cuisine. Enfin et surtout, passage le plus alarmant, l’auteur décrit le physique de Faustine et de son amie Julia ainsi :

« Autant Faustine – longiligne, féminine, d’un blond qu’elle disait vénitien – était une grande perche promise à devenir une très jolie femme au visage d’enfant boudeur, autant Julia – petite, le poil noir, râblée, débordante de partout – semblait destinée à nourrir une nombreuse famille. » Le message est clair. Voilà un cliché de mannequin, une femme remarquée pour son physique, et une jeune femme plus ronde, humiliée par la description de ses formes et assimilée à une femelle, un animal, dont la seule perspective consisterait à nourrir ses enfants. Et suit la première scène lesbienne, entre elles.

Puis nous glissons vers des représentations plus lissées, mais tout aussi accablantes, du fait que les femmes sont par la suite représentées tels des « trophées » ou en admiration devant un amant ou un supérieur. Leur vie sexuelle reste explicite et omniprésente, notamment à travers des rapports lesbiens récurrents ou la demande de rapports hétérosexuels sans préliminaires… Elle perpétue les fantasmes et la supériorité masculine sans jamais avilir ces messieurs.

Si nous percevons que progressivement, chaque femme s'affirme et s'affranchit au moins partiellement des diktats qui l'oppressent pour suivre sa voie et finalement triompher grâce à la solidarité féminine, c'est dans la douleur que nous les suivons.

En effet, nous conviendrons de la nécessité de dépeindre la violence, de la faire éclater au grand jour, de la décrire sous ses formes les plus réalistes et palpables (quitte à avoir recours à un langage cru mais souvent significatif) afin de saisir ce que peuvent endurer les femmes, la portée de leurs combats et de leur victoire finale. En revanche, nous percevons dans le roman, trois formes de violence : celle que les protagonistes masculins font subir aux femmes, celle que les femmes s'infligent elles-mêmes, cantonnées dans le rôle qu'on leur assigne, et enfin celle du narrateur, particulièrement dans les premiers portraits. Et c'est celle-ci qui est de trop.

Alors que conclure ? Nous arrêtons-nous à un premier niveau de lecture, pour y voir les fantasmes sexuels du narrateur et de comprendre que l’auteur, malgré son désir apparent d'accorder une revanche aux femmes, considère finalement ces dernières comme inférieures ? S'agit-il plutôt d’une stratégie littéraire pour faire résonner, par la forme, les mots, la violence faite aux femmes ? D'une volonté d'atteindre la sensibilité du lecteur ou de la lectrice afin qu'il ou elle ressente la brutalité que l'on dénonce ? Si tel est le cas, M. Mordillat croit-il vraiment qu'il est nécessaire de faire preuve de cette violence supplémentaire, celle du narrateur, pour provoquer une prise de conscience de la réalité ? Je dirais qu’il s’agit d’une entreprise louable et bien intentionnée que dessert la position profonde du narrateur, que l’on perçoit dans le choix des mots, des images. Le triomphe final des femmes, malgré son aspect apocalyptique, sa démesure, nous laisse dubitatifs, tant l’humiliation a prédominé tout au long du roman.

Dans Boomerang, sur France Inter ce lundi 14 janvier 2019, l’auteur déclare que le gouvernement qu’il décrit méprise les femmes. Mais les militants aussi.



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Ces femmes-là

Dans son ouvrage intitulé « Ces femmes-là« , Gérard Mordillat plonge le lecteur en 2024, période à laquelle le gouvernement décide de voter plusieurs mesures, parmi lesquelles le regroupement des musulmans dans des quartiers « soi-disant pour les protéger ». L’auteur dresse ainsi le portrait d’une dizaine de femmes courageuses, pour ou contre cette mesure, mais qui seront toutes impliquées dans des manifestations pour faire entendre leur voix.



Livre très poignant. Au vu de ce qui ce passe en ce moment en France, je ne suis pas certaine que ce livre puisse aboutir à un film.



Claudia


Lien : https://educpop.fr/2021/12/0..
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Ces femmes-là

Dans une France de 2020 où tout est privatisé (hôpitaux, éducation,...), un gouvernent qui se dit démocratique (aux 2/3 constitué de militaires) règne. Plus qu'un seul syndicat autorisé, où tous les membres sont fichés, pour ne pas dire blacklistés : on frôle la dictature. Le gouvernement focalise tout sur les prochains JO en France, au point de forcer les chômeurs à travailler gratuitement sur ces chantiers. La ligne politique en perspective est de limiter le droit de vote aux élites et sutour d'expulser tous les non chrétiens et immigrés de France, quitte à le mettre dans des pays qu'ils n'ont jamais vu. Le roman c'est l'histoire d'une grande manif " de gauche" combinée (voire montée par) avec un coup d'état déguisé en remaniement gouvernemental archi ultra vers le fascisme. Avec son lot de manipulations lobbyistes de la part des grands patrons : ce sont eux qui" font" le pays. Les femmes sont les protagonistes, quelque soit leur bord politique, de gauche, de droite, progressistes, jihadistes, neutres, jeunes, mères de famille, mamies ... une super fresque, (écrite juste avant la covid 19), pas si loin de réalité, avec un regard très humain, très humaniste. Encore une pichenette et nous y serons pour de vrai, voilà ce que Gérard Mordillat veut nous faire sentir,
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Ces femmes-là

Anticipation ? Scénario catastrophe ? Appel désespéré afin de réagir avant qu’il ne soit trop tard ?



Gérard Mordillat, auteur et réalisateur que j’apprécie beaucoup (Les vivants et les morts, Xénia, Rouge dans la brume, La Brigade du rire…), Gérard Mordillat prouve une fois de plus tout son talent. En lisant ce livre, je ne pouvais m’empêcher de penser à un scénario de film, à une histoire toute prête pour être portée à l’écran…

En dévorant ce roman qui anticipe tout juste puisque tout se passe avant ces fameux Jeux Olympiques de 2024, j’ai pensé à tout ce qui est dit pour nous faire rêver en cachant toutes les conséquences désastreuses que cette organisation va générer.

L’histoire se déroule en trois temps : Avant, Pendant et Après. Au cours de ma lecture, je me suis familiarisé avec une quantité de personnes, pas toutes très recommandables mais bien représentatives de notre société. Si le Covid-19 est absent bien sûr, les pluies acides très spéciales de la fin des manifestations sont une conséquence des dégâts irréversibles que l’homme a causés à la planète Terre.

Peu de temps avant ces fameux Jeux Olympiques donc, la France a basculé complètement dans le camp d’une droite dure au sein de laquelle quelques transfuges, ex-socialistes, ne sont pas en reste par goût immodéré des honneurs et du pouvoir. Quelques noms me viennent à l’esprit…

Le dernier projet fou de cette majorité aux ordres du Triumvirat, les trois principaux grands patrons, est d’expulser tous les musulmans de France, par tous les moyens. Presse et syndicats muselés, citoyens fichés au maximum, une grande manifestation se prépare ainsi que, bien sûr, une contre-manifestation pro-gouvernementale. Les extrémistes de tout bord s’activent, s’arment mais l’auteur, avec un récit très rythmé, réussit parfaitement à m’attacher aux principaux protagonistes et surtout aux femmes qui se révèlent, au fil des pages, d’une importance essentielle : Ces femmes-là.

Ces femmes-là, malgré un déroulement catastrophique des événements, soulèvent des idées essentielles et ouvrent les yeux sur ce patriarcat qui nous conduit vers le pire, une inhumanité qui gagne chaque jour.

Au cours de ma lecture, j’ai vibré, j’ai paniqué, j’ai été choqué mais j’ai été aussi ému par les amours, les scènes intimes où chacune et chacun révèle sa vraie nature, prenant conscience de la nécessité de changer.

Alors, qu’elles ou qu’ils se nomment Maxence, Faustine, Charlie, Cassandre, Anie, Daisy ou Morgane ou tout autre prénom, cette aventure humaine terrible et pourtant si proche de nous, est finalement très instructive et révélatrice de ce qui se prépare pour les années à venir si notre vigilance faiblit.



Le drame actuel causé par la pandémie du Covid-19 est un autre signal d’alarme tellement important que nous risquons, malgré les belles résolutions et les grandes déclarations, de recommencer comme avant dès que le danger semblera s’éloigner ou bien nous tomberons dans ce que raconte tellement bien Gérard Mordillat.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Ces femmes-là

J'ai adoré l'écriture et le ton de Gérard Mordillat.

L'histoire, qui se déroule dans un futur proche, aborde des thèmes on ne peut plus actuels comme les violences policières, les discriminations, la misère sociale vs le sacro-saint profit économique, le contrôle et la surveillance de masse, ... Tout ça sur fond de contestation sociale ; une gigantesque manifestation autour de laquelle s'articule le récit, au travers du destin de chaque personnage présenté. Personnages aux profils différents que j'ai apprécié découvrir et voir s'entremêler.

Je regrette juste que toutes les femmes, et particulièrement dans leur engagement, soient décrites à travers l'une ou l'autre figure masculine de leur entourage (mari, frère, amant, ami,...). Elles ne sont pas véritablement libres et j'ai eu la sensation qu'on les voyait peut-être comme des combattantes "par défaut" ... Mais après, ces mécanismes liés au système de domination patriarcal reflètent une réalité qui pèse encore sur les femmes, c'est certain... Je ne sais juste pas si c'était une volonté de l'auteur de rendre compte de cette réalité ou s'il voulait au contraire représenter un féminisme sans chaînes, auquel cas ce serait un peu à côté de la plaque et du coup bien dommage.

Ceci dit, ce livre vaut largement la peine d'être lu tant il fait écho à notre société, et pousse à se questionner sur ses dérives ainsi que sur notre propre capacité d'action citoyenne.
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Ces femmes-là

Quelques clichés mais une lecture qui pousse à se questionner sur la perspective (bien réelle) dépeinte dans l'ouvrage et les options pour s'y opposer. Ce livre surfe sur la vague des thématiques politiques / sociales du moment (violences policières, surveillance de masse, réduction des libertés publiques, réformes législatives afin de détricoter des acquis sociaux durement obtenus au nom du Saint Profit...), mais je trouve qu'il le fait bien, avec finesse et poésie. J'ai aimé suivre ces femmes et leurs combats. Je pense que cette lecture aurait été un véritable coup de cœur si certaines femmes avaient été décrites comme véritablement engagées, libres et épanouies, mais je trouve aussi que ce livre décrit une réalité qui existe bel et bien : les femmes continuent d'être définies (et de se définir) par les figures masculines qui gravitent autour d'elles. Mon point central, qui pourrait changer mon impression du tout au tout, est donc simple : si l'auteur a conscience et a volontairement décidé d'aborder la question du féminisme, du militantisme et de la lutte des femmes par le biais des "femmes de, sœurs de" pour dénoncer ces mécanismes, c'est une belle réussite. En revanche, si Mordillat pense avoir publié ici un hymne à la gloire de femmes fortes et indépendantes, de modèles du féminisme moderne et de se positionner par la même occasion comme un auteur féministe et engagé, c'est un échec cuisant. Je n'ai pas la réponse à cette équation car je ne l'ai pas cherchée. J'ai aimé ce livre, les questions qu'il aborde et la manière dont il le fait et cela m'a suffit.
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Ces femmes-là

Dans un futur très proche, Paris se prépare à recevoir les Jeux Olympiques de 2024. La situation politique a changé, le pays est désormais tenu par les conservateurs, parti populiste qui a déjà prévenu qu'un peu de dictature serait nécessaire pour sortir le pays du laisser-aller. le totalitarisme n'est vraiment pas loin, dans cette France où les syndicalistes sont marqués d'un S, les musulmans pucés, les gardes à vue prolongées de 12 jours sans droit à un avocat, les médias sous censure, la présence militaire ostentatoire, une surveillance omniprésente et des contrôles permanents... Mais l'annonce du gouvernement de renvoyer ou parquer les musulmans pour les "protéger" met le feu aux poudres, les progressistes organisent une énorme manifestation. Le gouvernement est sûr que tout est sous contrôle tandis qu'un groupe de musulmans extrémistes prépare une offensive.

L'auteur nous offre une galerie de personnages très variés ; hommes, femmes de tous les horizons, âges, conditions... qui sont tous, de près ou de loin liés comme les maillons d'une longue chaîne. Nous les suivons avant, pendant et après la manifestation. Une découverte très intéressante pour moi qui ne connaissais pas du tout l'auteur. C'est agréablement écrit, les personnages sont bien brossés, et le contexte est évidemment important puisqu'il décrit un futur malheureusement possible (prévisible).

Je recommande !
Lien : http://www.levoyagedelola.com
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Chili

Inégal en tant que beau livre (photos inégales, papier assez moche, édition plutôt bof) le livre en revanche nous offre un portrait intéressant du Chili. Un portrait engagé d'ailleurs en faveur de l'héritage d'Allende ( sa fille préface et conclut le livre), mais aussi de Gérard Mordillat que l'on ne présente plus.

Pour une fois les photos sont reproduites en assez grand format, mais tout n'est pas bouleversant. Et pourtant globalement on ressort de là avec l'impression d'avoir un peu rencontré ce pays, d'avoir fait un long parcours du Sud au Nord, du détroit de Magellan à la frontière bolivienne.

Les passages sur le coup d'Etat de 1973 sont ce qui m'a le plus frappé dans le livre. Ainsi en face d'une photo banale du stade de Santiago, le commentaire évoque un chanteur, Victor Jara, à qui un officier trancha les mains pour lui apprendre à jouer de la guitare.

Un livre fort intéressant plus que séduisant, ce qui n'est déjà pas mal !
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Chili

40 ans après le coup d’état militaire de Pinochet au Chili, un beau livre de photographie paraît aux Éditions Privat et fait la part belle au Chili contemporain qui se remet doucement de ses blessures.



L’ouvrage s’ouvre sur un très beau texte d’Isabel Allende. La fille du président du Chili nous raconte son 11 Septembre 1973, les heures qui précédèrent la mort de son père, leur dernière rencontre, les jours effroyables qui suivirent et la fuite qui deviendra exil. Un court texte de 2-3 pages qui pourtant se ferme avec un incroyable optimisme. Celui d’une femme qui croit en son pays et à sa démocratie.



Les photographies qui suivent sont signées Georges Bartoli. Ce photographe reporter nous offre un magnifique road book qui part à la rencontre du Chili profond et véritable. Les images panoramiques en noir et blanc s’offrent, pour la plupart, dans une double page saisissante qui accentue l’effet dramatique. Le voyage commence en Patagonie pour remonter vers le Pérou. 2 mois d’errance qui permet au photographe de sonder le pays. Les légendes éclairantes se font à la fois descriptives et historiques, contextualisant les images, les reliant à des évènements ou à des faits, aidant le lecteur à comprendre le poids du passé dans un pays qui peine à se relever. Paysages et hommes se partagent leur présence sur les photographies. C’est fort, c’est poignant, c’est humain.



La terre de Feu offre un visage désolé : dernières ethnies indiennes en voie d’extinction, bateaux échoués, ports désertés, rigueur de la pêche. le Sud « n’est plus guère que l’ombre de ce qu’il fut. » Plus haut dans les terres, on retrouve les mineurs, les grands centres commerciaux imposés par Pinochet et les petits restaurants qui vivotent grâce au tourisme, le tout sous le regards des chiens errants pris en charge par tout un chacun. On traverse des plateaux désertiques, on traverse divers canaux pour découvrir enfin les Torres del Paine.



Puis c’est le territoire Mapuche qui s’avance, l’Araucania. Ici, on circule en bus ou dans de vieux ferry fatigués qui passent au large de ports oubliés où végètent dans la misère la population. Île de Chiloé, Concepción se suivent mais ne se ressemblent pas. Les mapuches résistent à l’assimilation tandis que le cœur du Chili boue d’une certaine intensité économique et culturelle.



La région du centre et ses villes célèbres offre une modernité plus marquée. Valparaíso et ses trolleys antiques, ses bars à tango et où l’ombre d’Allende plane toujours peine se rafraichir. Alors que Santiago est le lieu de la mémoire. Hommages aux disparus de la dictature, aux suppliciés qui hantent le cœur de la ville se retrouvent dans le musée de la Mémoire, au stade national, à la villa Grimaldi.



On atteint enfin le Nord et son désert d’Atacama qui contient en son sein les cadavres des corps gênants de la dictature. Une terre aride entourée de lacs salés et de volcans qui possède une richesse minérale convoitée. Le tourisme se répand avec plus ou moins de bonheur. Plus au Nord encore, la mine de Calamaca concentre une grosse partie de l’économie chilienne. Chacabuco et Humberstone, anciennes villes prospères grâce au salpêtre, sont désormais des villes fantômes.



Un deuxième texte d’Isabel Allende clôture le livre. Elle retrace la biographie de cet homme qui s’engagea très tôt dans la vie publique et en fait un héros mort pour la démocratie et rappelle l’idéologie socialiste qui était la sienne. Un très bel hommage appuyé par la postface de Gérard Mordillat qui démontre que Allende reste le symbole d’un socialisme indissociable d’une démocratie universelle et nous rappelle que le triomphe du capitalisme n’est pas forcément inéluctable.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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Comment calmer M. Bracke

petit livre réjouissant., plein de trouvailles. Forme récréative au service d'un fond intelligent : Bravo G.Mordillat.

Dans un univers kafkaïen, un individu (M.Bracke) se fait larguer par la société, sans raison suffisante... Univers absurde, comique.

Ecriture : des phrases nominales, des listes, des" 1/, 2/, 3/, ...", "fait brut I, fait brut II, fait brut III, ..." . Le narrateur, archiviste de profession, tente de mettre de l'ordre, poser des étiquettes, des hypothèses etc. sur une réalité irrationnelle.
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Douce banlieue (1CD audio)

à lire et à écouter très vite
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Ecce homo



Ce livre m'a beaucoup déplu. Les livres de Mordillant sont toujours foisonnants avec beaucoup d'histoires adjacentes.

Mais le titre et le lien qui relie se les

trois périodes, moyen âge, 19eme et maintenant est vraiment très faible.

Il montre la violence, les excès et la malhonnêteté de certains personnages rapides a retourner leur veste pour leurs propres intérêts.

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Ecce homo

La trame du livre : trois personnages à trois époques différentes et un objet célèbre qui les relie.

Les personnages : Lucie, Thomas et Henri dans la France du XIVe siècle, Lucia, Thomasso et Enrico à Turin à la fin du XIXe siècle, Lucy, Thomasson et Henry dans l'Amérique du XXIe siècle.

L'objet : le suaire de Turin, toujours là, toujours présenté à la vénération des fidèles par l’Église catholique.

Au début le livre part mal. Je me suis demandé si je ne m'étais pas égaré dans un mauvais polar moyenâgeux.

Puis tout s'éclaire peu à peu. L'objet du livre est le suaire et l'hypocrite mystification à son sujet plus ou moins entretenue par l’Église. J'y ai vu aussi – vision toute personnelle - la volonté et le besoin de bonheur des hommes qui est là, irrépressible, comme un contrepoint opposé à la puissance cléricale qui use de tous les artifices, à commencer par les manipulations par l'image.

Pour l'auteur, le suaire de Turin est évidemment un faux. Il se fonde sur les études scientifiques menées récemment (en premier lieu la datation au carbone 14), et, plus étonnant, sur l'évangile de Jean, le seul ayant décrit la Passion avec détails, et qui stipule clairement que Jésus a été mis au tombeau enveloppé de bandelettes après avoir été embaumé avec une préparation d'aromates.

Des bandelettes, donc pas de suaire !
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