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Citations de Gianrico Carofiglio (161)


Elle va m’inviter à entrer, me dis-je. J’entrerai et que ce qui doit arriver arrive, je m’en fiche, car je suis fatigué de devoir évoquer la critique de la raison pratique à chaque pas que j’accomplis dans l’existence.
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Comme le disait ce monsieur français, une image me remonta à la mémoire.
Marcuse, le berger allemand de mon grand-père Guido, levait la tête et offrait sa gorge de la même façon, plus de trente ans auparavant.
Les souvenirs ne se dissipent jamais. Ils demeurent tous cachés sous la fine croûte de la conscience, y compris ceux que nous croyions à jamais perdus. Parfois un geste, une image, suffisent à les ramener à la surface (…)
Jusqu’alors, je n’étais parvenu à me rappeler mon enfance que par fragments isolés, telles d’indéchiffrables épaves flottant à la surface.
Et voilà que tout prenait sa place en une mystérieuse synchronie d’images, sons, odeurs, noms et objets concrets.
Le mange-disques, l’esquimau Motta, les stylos à quatre couleurs, Fifi Brin d’Acier, les tee-shirts Fruit of the Loom, Crocodile Rock, les journaux illustrés, Rintintin, Ivanhoé, La Flèche noir (…)
La lumière qui filtrait à travers la porte entrouverte de ma chambre, les bruits de la maison qui s’atténuait de plus en plus, et, pour terminer, les pas légers de ma mère alors que je m’endormais.
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« Je décidai inopinément de me présenter moi aussi au concours le jour où sa date fut annoncée (…) Je m’exécutai sur-le-champ tout en caressant le rêve secret d’un coup de chance, d’un raccourci, d’une solution magique. Le rêve des fanfarons ».
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La vie d’Agatha était toutefois sur le point de basculer. Un matin, Jill la convoqua. Elle était affligée d’une longue face chevaline et de très grandes dents. Quant à ses cheveux soigneusement teints en blond, ils étaient coiffés à la dernière mode, qui voulait qu’on ait l’air de sortir du lit, en vertu de quoi ils lui retombaient sur la figure.
Agatha attendit poliment les instructions de sa patronne, tout en grondant intérieurement : « Quoi encore, espèce d’affreuse ? »
« Nous avons un problème, annonça Jill. Tu as entendu parler de sir Bryce Teller, le banquier d’affaires ?
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-Cela veut dire que nous devons chercher les points faibles de nos hypothèses. Une fois que nous les avons trouvés, il faut voir s'il est possible de les consolider. Si nous y arrivons, l'hypothèse que nous avons est peut-être valide. Mais si nous n'y arrivons pas, peut-être valide. Mais si nous n'y arrivons pas, peut-être faut-il l'abandonner, parce qu'elle ne réussit pas vraiment à expliquer ce qui s'est passé. C e qu'il y a de pire, pour un enquêteur, c'est de tomber amoureux de sa propre hypothèse, en ignorant les faiblesses et en évitant délibérément de voir les éléments qui la contredisent.
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Pour résoudre les cas compliqués, il faut être capable, à partir des indices disponibles, de construire une histoire qui contienne une explication plausible de tous les éléments que l'on possède. Une certaine dose d'imagination est indispensable, et c'est un travail semblable à celui d'écrivain. Et puis, une fois que cette histoire est construite - en d'autres mots, une fois qu'on a une hypothèse sur la façon dont les faits pourraient s'être produits -, il faut aller à la recherche de confirmations.
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Più volte avevo pensato che grazie a quanto avevo guadagnato con la professione, e che avevo speso solo in minima parte, avrei potuto smettere, cedere lo studio e dedicarmi ad altro. Viaggiare, studiare, leggere. Magari provare a scrivere. Qualunque cosa pur di sfuggire alla presa del tempo che scorreva sempre uguale. Pressoché immobile nel suo reiterarsi quotidiano eppure velocissimo a dissiparsi.
Il tempo accelera con l'età, si dice.
Quel pensiero non era nuovo e quel giorno mi rimbalzava spiacevolmente nella testa.
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– Einstein disait que le secret de la créativité, c’est de savoir cacher ses sources.
Fenoglio médita quelques instants sur cette citation.
– C’est juste. Ca me plaît. Dans un sens, c’est aussi le secret du succès dans une carrière d’enquêteur. Quoi qu’il en soit, je dirais qu’en fin de compte, les qualités fondamentales des meilleurs enquêteurs, ce sont l’obstination et la patience. Tu peux tomber sur des gens plus intelligents que toi, mais si tu t’accroches pour résoudre un problème, en général, tu y arrives.
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– Il faut s’entraîner à observer. Je veux dire, pas seulement avec les yeux. Il faut bien faire fonctionner ses sens. Tous. Regarder, écouter, toucher, renifler aussi. Prendre note. Et si tu es un bleu, il faut savoir quand parler et quand te taire.
– Pourquoi ?
– Parce que, quoi que tu dises, il est de toute façon très probable que tu ne seras pas pris au sérieux. Soit tu dis simplement une connerie ce qui, puisque tu es un bleu, est facile, et alors les autres ont raison de ne pas te prendre au sérieux. Soit tu as vraiment une bonne intuition, mais alors, – à moins que tu aies un chef intelligent, ce qui arrive, mais pas souvent -, en général, ça énerve. Donc, on ne te prendra pas au sérieux non plus, mais tu te retrouveras avec un chef qui, quelques jours plus tard, présentera ton idée comme si c’était la sienne. Et le plus beau – ou le plus moche -, c’est que la plupart du temps, il n’est même pas de mauvaise foi.
– Einstein disait que le secret de la créativité, c’est de savoir cacher ses sources.
Fenoglio médita quelques instants sur cette citation.
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– D’après vous, quelles sont les qualités les plus importantes pour faire un bon enquêteur ?
– Avant tout, celle-ci.
– Laquelle ?
– Ne pas avoir peur de poser des questions. Même apparemment naïves. Aux yeux des autres, mais aussi à ses propres yeux. Il ne faut rien tenir pour acquis.
– Et encore ?
– Il faut s’entraîner à observer. Je veux dire, pas seulement avec les yeux. Il faut bien faire fonctionner ses sens. Tous. Regarder, écouter, toucher, renifler aussi. Prendre note. Et si tu es un bleu, il faut savoir quand parler et quand te taire.
– Pourquoi ?
– Parce que, quoi que tu dises, il est de toute façon très probable que tu ne seras pas pris au sérieux.
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Pellecchia partit et Fenoglio demeura quelques minutes sur le palier, absorbé dans ses pensées. C’est excellent quand une enquête démarre aussi vite et aussi fort. Cependant, dans certains cas, on court le risque de se concentrer sur un seul aspect et de négliger tous les autres détails, qui pourraient être importants, sinon décisifs. Or là, il sentait que quelque chose n’était pas à sa place, mais il n’arrivait pas à identifier quoi. Il y avait une incohérence, un élément dissonant. Fenoglio avait toujours pensé que le talent fondamental du flic, c’était précisément cela. Fenoglio avait toujours pensé que le talent fondamental du flic, c’était précisément cela : aller à la recherche des discontinuités, des fausses notes. Percevoir ce qui échappe aux autres : les petits objets manquants, les positions anormales, les gestes forcés, les légers essoufflements, les rougeurs, les regards qui fuient ou s’attardent trop. Qui est là et ne devrait pas y être ; qui va lentement alors qu’il devrait aller vite, ou qui va vite alors qu’il devrait aller lentement ; qui regarde autour de soi , ou qui a l’air de ne rien regarder ; la loquacité excessive ou le mutisme. Les régularités altérées ou exagérées. Les présences ou les absences, comme dans sa nouvelle préférée de Sherlock Holmes, Étoile d’argent. De temps en temps, il se répétait la phrase clef de ce récit : pourquoi le chien n’a-t-il pas aboyé ?
À bien des égards, le bon flic est comme le bon médecin. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’une capacité à percevoir différente. Il y a la vue, bien sûr. Mais aussi l’ouïe, le toucher, l’odorat.
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– Pourquoi pensez-vous qu’il s’agit d’un homicide ?
⁃ Maréchal, l’individu a la gorge tranchée, il y a du sang partout.
En effet, la gorge tranchée était un indice acceptable pour un homicide, pensa Fenoglio.
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Il faut bien faire fonctionner ses sens. Tous. Regarder, écouter, toucher, renifler aussi. Prendre note. Et si tu es un bleu, il faut savoir quand parler et quand se taire
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« Salut, Matteo », lança Fenoglio en entrant dans la pièce. Cutrone leva la tête d’un petit objet qu’il était en train d’examiner à la loupe.
— Maréchal Fenoglio. Je me demandais quand tu allais venir.
— J’ai quelque chose pour toi.
— Je sais. En général, les nouvelles arrivent plus rapidement que les pièces à conviction.
Fenoglio posa sur la table les deux sachets en plastique transparent : celui avec le couteau, et celui qui contenait le sac en papier pour le pain.
— Qu’est-ce que tu attends de moi ? demanda Cutrone.
— Que tu en tires deux ou trois belles empreintes claires et nettes, si possible celles d’un repris de justice. Ou mieux encore, celles du garçon que l’on soupçonne.
Cutrone eut un petit rire sec, semblable au cri d’un corbeau.
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De nos jours, le système pour comparer les empreintes digitales est entièrement numérisé, tout est fait par des ordinateurs et des programmes de reconnaissance d’images. À l’époque, c’était différent. Les empreintes étaient comparées par des enquêteurs capables, d’un seul coup d’œil, de saisir les points de convergence et de dire si une empreinte correspondait à une autre, et si un fragment d’empreinte avait suffisamment de points de convergence avec celle de l’individu sur lequel on travaillait. Cutrone était simplement le meilleur de tous
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Fenoglio chargea le brigadier Sportelli de préparer les actes concernant Cardinale – procès-verbal de notification de l’ordonnance de placement en détention provisoire, mandat de dépôt, rapport pour le procureur et le juge d’instruction – et il demanda deux voitures. Ce matin-là, c’était lui qui commandait la Division, en tant que maréchal ayant le plus d’ancienneté. Le capitaine suivait une formation pour devenir major et il était absent depuis des mois ; le lieutenant, dont la santé était fragile, était en arrêt maladie depuis plusieurs jours. En réalité, il y avait bien le maréchal Lombardi, qui avait beaucoup plus d’ancienneté que lui – beaucoup plus d’ancienneté que n’importe qui –, mais cela faisait longtemps que sa présence n’avait plus qu’un rôle purement décoratif. Enfin, façon de parler.
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Oui, il y a quelque chose qui ne me convainc pas. Mais je ne sais pas quoi.
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(...) I'on dit que le génie n'est qu'une infinie patience. C'est une définition exécrable, mais qui s'applique très bien au métier de détective.
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Ils arrivaient à la caserne en voiture lorsqu’un message leur parvint du central. Confus, comme toujours quand il s’agit de morts violentes avec suspicion d’homicide. Une femme de ménage avait trouvé son employeur mort au milieu d’une mare de sang, dans la cuisine de son appartement. Une patrouille de la brigade d’intervention rapide était déjà en route.
Ça allait être une longue journée, pensa Fenoglio.
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Le maréchal Pietro Fenoglio connaissait bien u tuzz. Pendant des mois, les hommes de son équipe avaient enquêté sur lui et, ce matin-là, ils allaient enfin l’arrêter, en exécution d’une ordonnance de placement en détention provisoire – selon l’expression consacrée –, pour un certain nombre de ses hold-up.
L’acte du juge datait de plus de deux semaines, mais quand ils étaient allés le cueillir, u tuzz n’était pas chez lui. Ils l’avaient cherché pendant des jours, jusqu’à ce qu’un indicateur leur fournisse la bonne information.
Le fils de Cardinale souffrait de crises d’épilepsie, et ce matin-là, son père allait l’emmener à la polyclinique pour un scanner cérébral.
Ils étaient trois : le brigadier Sportelli, l’aspirant Montemurro et Fenoglio. Ils garèrent la Fiat Ritmo à une vingtaine de mètres de l’entrée du centre neurologique et, exactement comme l’informateur l’avait annoncé, Cardinale, sa femme et leur enfant arrivèrent à onze heures.
— Les voilà, dit Sportelli en sortant son pistolet et en ouvrant la portière.
— Qu’est-ce que tu fais avec ça ?
Le brigadier resta une main sur la poignée et l’autre sur la crosse de son arme.
— On ne va pas le cueillir ?
— Tu veux tirer sur l’enfant ?
— Qu’est-ce que ça veut dire ?
Fenoglio ignora sa question.
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