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Critiques de Gilbert Schlogel (73)
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Les Princes du sang

Du 18e siècle à nos jours, cinq générations de chirurgiens se succèdent dans la famille La Verle. Le récit romanesque de leurs parcours est le prétexte d’un panorama historique qui retraçe l’évolution de leur profession sur les trois cents dernières années. Et il y a de quoi s’ébahir, frémir, et se féliciter des incommensurables progrès accomplis !





Les barbiers-chirurgiens, sans autre formation que leur apprentissage sur le tas, furent longtemps les maîtres du rasage et de la saignée, les praticiens des accidents et des plaies et bosses principalement. Il fallut attendre la seconde moitié du 19e siècle pour que la chirurgie entame une gigantesque révolution, grâce à l’anesthésie, l’antisepsie et l’asepsie, pourtant très controversées à leurs débuts. Des noms, auxquels l’auteur rend hommage, ont émaillé cette histoire. On en retrouve un grand nombre en énumérant les hôpitaux parisiens. Aujourd’hui, technologie, hyper-spécialisation, médiatisation, n’ont pas fini de bousculer les compétences des chirurgiens et les espérances des opérés.





Certes assez rapidement survolés pour permettre au récit de couvrir cinq générations, les personnages sont malgré tout vivants et attachants. Gilbert Schlogel parvient agréablement à nous glisser dans leur peau pour nous faire vivre de l’intérieur les différentes époques et le sort qu’elles réservaient aux patients, les tâtonnements des soignants et les combats qu’ils ont menés pour percer et avancer. L’on est frappé de l’impact des conflits armés, qui, de la Révolution aux guerres napoléoniennes, de la défaite de 1870 aux deux guerres mondiales, sans oublier la guerre d’Algérie, n’épargnent aucune génération des La Verle. Mais ce sont bien la chirurgie militaire et son importance pour le pouvoir politique qui ont, d’abord, permis la reconnaissance du métier de chirurgien…





On l’aura compris, c’est bien l’exploration historique qui rend cette lecture captivante. Fluide et sans temps mort, elle emporte le lecteur de surprises en découvertes, dans une narration vivante, parfois pittoresque, souvent terrifiante, tant le manque de connaissances et les croyances de chaque époque ont pu faire commettre d’erreurs et d’atrocités. Que de chemin parcouru depuis le charlatanisme et la boucherie sans anesthésie, que de débats encore quant au système de santé actuel, mais aussi, que de passion, par dévouement, par appât du gain ou par souci de notoriété, chez chacun des chirurgiens La Verle. Un livre aussi instructif que plaisant.


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Les Princes du sang

1730, France. Entre Rouen et Amiens. A l’époque, les barbiers de ces villes faisaient chanter les scies musicales à amputer sans anesthésie sous les braillements de pauvres bougres bien obligés d’accepter qu’ils allaient quand même mourir de la gangrène.

Vous aurez 800 pages, 7 générations de chirurgiens et pratiquement 250 ans devant vous pour que s’améliore cet état de fait.

Un début à la Noah Gordon dans « le médecin d’Ispahan » se poursuivant par des intrigues, beignets d’histoires de famille succulents à la Ken Follett que l’on aime tellement croquer, dégoulinant du miel de l’aventure et du fiel des mystères.

La dynastie « De La Verle », Princes du sang unis par les mêmes liens saura vous faire frémir de leurs découvertes comme de leurs désillusions, caracolant dans un féerique arrière plan de la France des révolutions, des guerres, des conflits internes d’internes et de générations allant de réussites en déconvenues.

Vous apprendrez tout des procédés de l’autopsie, des triomphes de l’hygiène, des succès de la prophylaxie, de l’intérêt de la vaccination (piqûre de rappel au passage).

Sous vos yeux, la naissance de l’anesthésie, vécue comme la naissance d’une tragédie où ne s’affronte ni le bien ni le mal, mais le jeune-beau et le vieux-laid chirurgien à qui tout ça est bien égal.

Déconfits vous demeurerez devant les secrets de famille enfouis sous les cornettes des sœurettes de la conception ou de la création ou de la compromission peut-être…

C’est très plaisant à lire, à chaque page son lot de trépassés. Nous nous en laverions presque les mains avant que Berthollet ne nous l’impose avec son eau de Javel.

Ce qui m’a le plus surpris dans ce livre c’est la notion de progression de la chirurgie et à l’issue de cette lecture, je peux vous assurer que vous allez être ravis d’avoir vu le jour au 20ème siècle !

Les personnages sont intéressants sans être trop creusés, les époques se succèdent au rythme des pulsations du pouls de l’histoire où vous mesurerez le souffle épique à l’aide du stéthoscope récemment inventé.

Vous assisterez aux balbutiements de la Croix Rouge fière de ses exploits dès la guerre de 1870. Vous allez ausculter avec Laennec, accoucher avec Baudelocque, pasteuriser avec Pasteur.

Mon ton guilleret peut s’expliquer par le côté un tantinet aseptisé, gentillet et convenu de ce roman où souvent les protagonistes ne sont posés que pour servir d’alibi aux bistouris et autres outils.

N’avez-vous jamais vécu, lors d’une soirée entre amis où l’un des convives expose un sujet lourd et dramatique en y mettant tout son cœur pour ramollir le vôtre alors qu’un p’tit frisé fait des remarques « à deux balles » ? Le charme est rompu.

Mon côté tempes argentées ne me permet plus de faire le p’tit frisé mais mon côté badin l’a emporté bien qu’il ne cadre guère avec cet ouvrage étayé et sérieux qui m’en a appris énormément sur l’histoire de la chirurgie, de la trépanation à la transplantation sans rejet de la greffe.

Pardon M. Schlogel de ce commentaire au scalpel, vous appartenez sans aucun doute à la race des « saigneurs ».

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Les Princes du sang

« Miracle de l'éther et du phénol »



Gilbert Schlogel retrace la généalogie d'une lignée de chirurgiens avec la politique et les soubresauts de l'Histoire en toile de fond. Et je dois dire que, pour moi, c'est une réussite.

Tout débute avec Aubin de La Verle qui manifeste tout jeune le désir de soigner. C'est un enfant trouvé, justement à côté de La Verle, le 1er mars 1731. Il deviendra chirurgien-barbier, un sous-produit, à l'époque, par rapport aux médecins qui, eux, ont fait des études.

A travers l'histoire mouvementée de cette famille, c'est aussi l'histoire de l'évolution de la chirurgie mais aussi de la médecine et de la recherche qui est racontée.

Ils rencontreront tous les grands noms qui ont marqué les siècles : par exemple Jenner ( 1749-1833 ) grâce à qui naquit la « vaccination ».

Habilement conté, ce récit est passionnant.
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Les Princes du sang

Ce livre de près de 600 pages retrace toute la vie de la chirurgie depuis sa naissance balbutiante jusqu'à nos jours en traversant les différentes guerres napoléoniennes, et les deux guerres mondiales.

Par des explications simples et bien romancées, l'auteur médecin lui même a su rendre cette histoire agréable à travers les différents personnages d'une même famille qui sont tour à tour chirurgiens dans ces différentes époques. Parfois un peu dur surtout dans les premiers chapitres, sa lecture devient vite captivante.
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Les Princes du sang

Un livre acheté sur un coup de coeur, en lisant ses critiques sur Babelio. Fan de roman historique, j'aime aussi les livres sur la médecine, alors je pensais d'avoir trouvé là une combinaison idéale. Presque !

D'un point de vue de roman purement historique où on apprend énormément de choses, ce livre est imbattable. Sur un fond de l'histoire de France se déroule toute l'histoire de la médecine moderne; cinq générations se succèdent depuis les chirurgiens-barbiers du dix-huitième siècle jusqu'aux débuts de la microchirurgie dans les années soixante-dix. Chaque siècle, chaque décennie apporte son lot de découvertes aux quatre coins du monde; toute cette expérimentation, les succès et les échecs - c'est absolument passionnant.

D'un point de vue d'un roman tout court, d'un roman où on s'attache vraiment aux personnages parce qu'on sent que ce sont les gens en chair et en os, le livre nous laisse un peu sur notre faim. C'est avant tout une histoire de la médecine, et Aubin, Benoît, Damien, Florian et Guillaume ne sont là que pour la porter en avant. Il n'y a pas beaucoup de passion dans les dialogues, et l'humour, aussi, est un peu absent dans le livre.

Malgré tout, étrangement, c'est un roman qui se lit très bien, impossible d'avoir un moment blanc où il ne se passe rien, bien au contraire. Une belle découverte !
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Les Princes du sang

08/08/2016 : Mise à jour de ma précédente critique



Il y a une vingtaine d'années, ayant grandement apprécié la lecture des Piliers de la Terre, un ami m'avait conseiller de lire ce titre .... Et quelle découverte !

Après tout ce temps, j'ai eu l'envie de me replonger dans la lecture de cette saga familiale relatant les évolutions de la chirurgie du XVIIième siècle jusqu'au début des années 1980; au travers de la vie de cinq générations de la dynastie des de la Verle.

L'histoire commence dans les années 1730, époque durant laquelle les opérations chirurgicales sont réalisées par les barbiers. A partir de là, nous suivons progressivement les évolutions de cette discipline aux travers des différentes découvertes (anesthésie, asepsie, radiologie, greffes d'organes, .....) ainsi qu'au travers des différents évènements de l'histoire qui ont fait que cette discipline s'est développée (révolution française, guerres de 1870, 1914, 1940, d'Algérie). Avec le dernier représentant de la dynastie de la Verle, on en vient à découvrir les mauvais côtés de notre civilisation avec les procès faits aux chirurgiens "pour un oui ou pour un non", les filières clandestines des ventes d'organes, les fraudes à la sécurité sociale, ....

J'ai passé une dizaine de jour à relire cette brique de 900 pages et je n'ai pas vu le temps passer tellement j'ai été séduit par les personnages et leur destin hors du commun. Cela malgré quelques incohérences dans le récit (problème de relecture avant édition) mais qui ne nuisent nullement au plaisir de lecture.

A la lecture des quelques lignes ci-dessus, vous comprendrez aisément que je recommande vivement cette lecture à toute personne ayant aimé "Les Piliers de le terre" ou plus récemment "La trilogie du siècle"

Un très gros coup de cœur donc, que je relirai peut être dans 20 ans ...

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Les Princes du sang

Très bon roman qui dépeint cinq cents ans d'évolution de la santé et de la chirurgie en France. Le ton reste léger malgré un sujet très sérieux et beaucoup d'aspect technique. On s'attache à cette famille et à chacun des personnages avec des destinées très différentes mais toujours le souci d'avancer dans leur métier et de faire évoluer la science. Dommage que cette belle saga se termine sur un côté plus pessimiste avec le destin difficile de Guillaume. Un roman passionnant que je vous conseille !!
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Victoire ou la douleur des femmes

Bientôt le 25 novembre. Alors pourquoi lire « Victoire ou la douleur des femmes » ? Parce que justement toujours et encore le 25 novembre. A travers le monde. Les combats se gagnent, mais il faut constamment se rappeler se souvenir de notre histoire, de nos luttes, ne jamais baisser la garde. L’histoire des femmes est l’histoire de l’humanité. Là où la liberté des femmes se gagne , c’est toute l’humanité qui se libère.

Quant un pays a l’intelligence de défendre le sens commun, le bien de toutes et tous et cela pour toutes et tous, alors ce pays grandit.

Écoutes, échanges, débats, confrontations, c’est ce qui forge une nation.

Se rappeler La loi Neuwirth, qui autorisa l’usage des contraceptifs, et notamment la contraception orale, en 1967, la loi "Veil" du 17 janvier 1975, se souvenir de la voix de Gisèle Halimi, de Beauvoir, de Delphine Seyrig, se souvenir du courage de ces 343 merveilleuses salopes qui signèrent le manifeste de 1971, se souvenir de l’abrogation de cette loi de 1920 qui interdisait non seulement toute contraception, mais jusqu'à l'information sur les moyens contraceptifs… En mémoire de toutes celles qui perdirent la vie, ou furent à jamais dans l’incapacité de donner la vie, tout cela parce qu’on leur refusait le droit, la liberté d’être seule maîtresse de leur corps et de leur destin, à toutes ces femmes , et tout particulièrement à toi qui me donna la vie et qui me confia avec courage la vérité, à toutes, je dédis cette lecture.

Films documentaires que je conseille : « Histoire d’un secret « de Mariana Otero ( 2003 ), « Roe V. Wade : la véritable histoire de l’avortement » film d’ Anne Sundberg et Ricki Stern ( 2018).

Rendez vous le 25 novembre : https://www.noustoutes.org/



Astrid Shriqui Garain

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Les Princes du sang

Un nouveau pilier de la terre version chirurgie.



L' histoire centrale qui justifie le livre est celle de l'évolution de la chirurgie et de la médecine générale depuis les chirurgiens barbiers.

On assiste aux progrès de l'inoculation, des gaz pour mettre les patients en léthargie et du lavage des mains à l'eau de Javel préfigurant les prémisses de l'asepsie lors des accouchements.

On est surpris de voir comment ces progrès se firent contre la pensée médicale dominante.

Suivent ensuite la biopsie, la radiographie, la transfusion, la pénicilline, la greffe et autres progrès récents.

Deux récits secondaires sont mis en perspective et intriqués : celui des événements importants de l'histoire de France et celui de l'entrelacs des relations affectives des protagonistes.



Gilbert Schlogel n'a pas les trucs des écrivains à succès qui savent, par des résumés, nous ramener à l'histoire lorsque nous nous sommes un peu perdus.

Ici, on s'égare parfois dans les filiations des personnages et l'arbre généalogique du début est le bienvenu.

Livre parfait pour une hospitalisation.

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Les Princes du sang

Du XVIII siècle à nos jours, nous retraçons les évolutions de la chirurgie au travers de la famille de La Verle. Ce qui est intéressant c'est la découverte progressive de l'anesthésie, de l'asepsie, des greffes d'organes ...Le balbutiement de la recherche. Les chirurgiens qui ne veulent pas évoluer. Les places qui sont réservées pour tel ou tel médecin et tous les coups bas pour y arriver. Et tout ça sous les différentes époques avec les guerres, les épreuves de la vie. On parlera de Pasteur, de Jenner (vaccination), Larrey (en fin du livre , il y a une annexe biographique).

Un saga époustouflante et une belle histoire où on commence avec Guillaume qui raconte l'histoire de sa famille.

Pour ceux qui aiment l'histoire, l'évolution de la chirurgie et de la médecine en générale.

Que de progrès! Sublime .
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Victoire ou la douleur des femmes

Normandie, 1939. Victoire subit contre son gré un avortement raté et fuit à Paris pour mettre au monde et élever son enfant.



Le résumé de l’éditeur en dit nettement plus sur le contenu du roman, mais les évènements qu’il décrit, s’ils sont essentiels dans le récit, n’interviennent qu’après presque 200 pages. Je me contenterai de préciser qu’ici on est dans la description d’une vie de femme, à laquelle se mêle l’Histoire de la médecine gynécologique.



Toute ce qui concerne l’évolution des soins et des techniques médicales était passionnant. J’ai appris un tas de choses et ai eu l’occasion de m’indigner sur la façon dont les femmes étaient traitées. J’avais déjà lu des choses sur le sujet, qui n’hésitaient pas à dire que si les hommes avaient besoin de ce genre de soins, la spécialité aurait été prioritaire pour les médecins. C’est encore flagrant avec ce roman.



La raison pour laquelle ce livre se retrouve dans un billet sur mes lectures peu marquantes, malgré l’intérêt du sujet, c’est que l’histoire en elle-même était selon moi peu inspirée, bourrée de clichés et pas du tout originale. D’autre part, les personnages ne sont pas du tout attachants, surtout pas l’héroïne, que je n’ai vraiment pas appréciée. Pour finir, l’intrigue se situe dans un milieu bourgeois bourré de préjugés (difficile de savoir si ce sont ceux des personnages ou ceux de l’auteur). Vu la façon dont l’auteur décrit les personnages socialement « inférieurs » (c’est comme ça qu’on le ressent) et la condescendance de certains protagonistes, j’ai été parfois franchement agacée.



Dernier point, mais non des moindres: c’est un roman dit féministe, mais écrit par un homme. ça se sent à la fois dans le propos et dans la façon dont il aborde les personnages féminins.



Après avoir refermé ce livre, je me suis dit que j’aurais mieux fait de lire un ouvrage sur l’Histoire de la gynécologie. Si vous en connaissez qui soient accessibles, ça m’intéresse, vous savez quoi faire dans les commentaires
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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10 histoires d'animaux

J'ai beaucoup aimé ce recueil d'histoires, sûrement parce que le sujet des animaux m'interpelle particulièrement. Bien entendu, les histoires ne sont pas du tout égales en qualité et en intérêt.

1) Celle qui parlait aux animaux de Gudule: mon histoire préférée du recueil. À la fois mystérieuse, avec un suspense (la vie d'un chat quand même!) et le point de vue d'un enfant sur les événement, cette histoire m'a touchée. Une jeune voisine muette qui semble "converser" avec les animaux, un garçon fou d'inquiétude alors que son chat vient de se faire frapper, un vétérinaire ébahi...

2) Le gardien de Viau: un début d'histoire qui m'a un peu rappelé "Le vieil homme et la mer", mais qui devient un véritable suspense. Je n'en reviens pas d'avoir autant apprécié une histoire mettant en scène un requin, un dauphin et un naufragé!

3) Un os dans le roasbif de Castello et Deloche: un amusant récit se déroulant dans les années 1600 sur un bateau de pirates et dont le personnage principal qui raconte les aventures... est un chien.

4) Hurlements de Viau: une science-fiction assez horrifiante mais qu'on ne peut s'empêcher de lire jusqu'à la fin malgré son étrangeté. (Pour plus vieux)

5) (Une histoire vécue que je n'ai pas lue)

6) Albert de Mau: une histoire de cheval que j'ai trouvée bien ennuyeuse.

7) Le chien qui en savait trop de Schlogel: un récit policier qui suit la piste du chien qui semble être un témoin gênant.

8) Faims de Viau: une histoire de dinosaures qui n'était pas du tout pour moi.

9) (Une histoire vécue que je n'ai pas lue)

10) Le traqueur de Bertherat: une histoire policière que j'ai trouvée très longue et peu intéressante.



Je pense que mes élèves pourraient aimer les histoires #1-2-3 et 7.
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Les Princes du sang

Voici un magnifique livre complètement atypique qui raconte l'histoire de la chirurgie sur 250 ans à travers les destins singuliers de plusieurs générations de praticiens . Tout commence au début du 18ème siècle avec Aubin de la Verle enfant trouvé,néanmoins issu de la noble famille des Malmort ,qui se formera auprès d'un "rebouteux" aux gestes techniques et qui approfondira son art médical au fil des ans transmettant sa science et son désir de soulager les patients à son fils Benoit .

De fil en aiguille (expression adaptée à la spécialité des héros !) les hommes de la famille de la Verle travailleront à améliorer les techniques médicales et exerceront leur art dans des circonstances souvent difficiles. Le lecteur est embarqué sur les champs de bataille à la suite des armées de Napoléon puis connaîtra les affres des temps de guerre au 20ème siècle.

L'histoire est toujours présente avec les régimes politiques successifs et les conflits qui traversent les vies de nos héros .

Des médecins et des chirurgiens ayant réellement existé partagent le quotidien des hommes de la famille De la Verle et c'est une magistrale leçon d'histoire qui est donnée et qui explique comment le contexte sociologique a contribué à l'évolution de la médecine. On assiste bien sûr à l'émergence du mandarinat, à la lutte féroce contre les innovations, aux embûches semées sur le chemin de ceux qui cherchent à faire avancer la science. Rien de nouveau sous le soleil, en fait ! Les problématiques qui agitaient le monde médical dans le passé restent bien présentes auourd'hui.

Loin de rebuter le lecteur par de multiples explications techniques, l'auteur a su privilégier l'aspect romanesque en donnant vie à des personnages attachants qui luttent, qui aiment, qui souffrent . Les descendants des deux familles les nobles Malmort et les médecins de la Verle se rencontrent à chaque époque et leurs destins s'entrecroisent sur plusieurs générations.

La somme que représente ce roman et la force de la trame narrative pourrait aisément donner lieu à une adaptation sous la forme d'une série , ce qui pourrait à coup sûr passionner le public tant l'appétence pour la "série médicale" est grande dans le paysage audiovisuel.

Le roman touffu et épais, se lit néanmoins avec le plus grand plaisir et restera longtemps dans ma mémoire.
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Les Princes du sang

Même si la médecine ou plus encore la chirurgie ne vous intéressent pas, ou pas plus que cela, ne manquez pas de lire ces Princes du sang si vous en avez l'occasion.

La grande réussite de ce livre est d'avoir fait revivre époque par époque les progrès considérables qu'a connu la chirurgie en si peu de temps à l'échelle humaine. Des barbiers originels aux scalpels de la chirurgie de combat des guerres Napoléoniennes, des premières anesthésies à l'arrivée des antibiotiques, tous ces bouleversements dans la santé de chacun apparaissent au fur et à mesure du temps. Le statut des médecins évolue en parallèle pour finir par les installer parmi les notables de nos sociétés.

Il est parfois utile de se rappeler d'où partait nos connaissances médicales il y a des siècles pour mieux apprécier les progrès de notre système de santé. Ce livre le rappelle très bien.
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Les Princes du sang

Un livre imposant... Il vaut mieux avoir du temps lorsqu'on se lance dans cette lecture, pour qu'elle ne soit pas trop hachée, sinon on risque de se perdre en route. L'intérêt pricipal est historique : l'auteur nous fait suivre les progrès de la chirurgie, depuis le 18ème siècle, juste avant la révolution française, jusqu'à une période récente. C'est très instructif et impressionnant. On éprouve un certain soulagement à vivre au 21ème siècle et à bénéficier des antalgiques, de conditions d'hygiène rigoureuses et de la penicilline !

Le livre présente deux autres aspects intéressants : d'abord la mise en perspective historique. Par exemple, il fait toucher du doigt l'ébranlement de la société qu'a signifié la révolution française, la période troublée qui a suivi, où la lutte politique entre royauté et bourgeoisie a continué. Il montre la barbarie des guerres (guerres napoléonniennes, 1ère guerre mondiale), les conditions exécrables dans lesquelles les chirurgiens exercent dans ces moments-là (on pense aux nombreux amputés d'Haïti, soignés après le séisme comme en période de guerre, tout cela n'est pas si loin de nous !).

Par ailleurs, il donne une vision internationale de la recherche médicale. C'est une bouffée d'oxygène en cette période de replis nationaux et culturels ! A toute époque, on constate que les grands chirurgiens ont voyagé, sont allés chercher les meilleurs enseignements là où ils étaient, partout dans le monde, et même chez les "ennemis héréditaires". Et les progrès médicaux ont toujours été le résultat de cette collaboration internationale. L'auteur n'est pas spécialement tendre avec sa corporation (lui-même est chirurgien) : à côté de précurseurs géniaux, il décrit un milieu assez imbu de lui-même, souvent fermé aux progrès (en particulier en ce qui concerne l'hygiène dans les hôpitaux et dans les salles d'opération). Il montre des gens aimant leur métier, soucieux de sauver leurs malades, mais aussi devenus rapidement des notables, liés aux magouilles politiques du pouvoir, souvent attirés par l'argent... Assez différents de ces "pôvres" chirurgiens qui manifestaient il y a quelques semaines !

Pour finir, ce livre est une saga familiale bien faite, qui se tient, avec des personnages qui ont une certaine profondeur, implantés dans un coin de Picardie que l'on voit se transformer au fil des années.
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Rage de flic

Livre récompensé par le prix du quai des Orfèvres en 1996. Donc une certaine reconnaissance par le milieu concerné.

Au début du roman, j’ai relevé cette remarque, qui me paraît dangereuse pour l’écrivain : « Il eut un regard méprisant pour la copie du David de Michel-Ange qui orne le carrefour du Prado. Dans une ville qui a donné naissance à Pierre Puget, un des plus grands sculpteurs du XVIIe siècle, comment avait-on pu mettre là une aussi grossière reproduction du maître de Florence ? » Allez donc dire à un Marseillais (sans être muni d’une arme appropriée) que son DAVID est une copie moche de celle de Florence, d’abord il vous soutiendra avec une certaine mauvaise foi propre aux gens d’ici, qu’il ne savait même pas qu’il y avait un David à Florence puis que s’il y en a un, c’est celui de Florence qui est la copie (moche) du marseillais (et je suis prêt à me joindre au chœur).

Une cité fondée vers 600 av.J.C. (C’est même écrit sur le port !), qui a la plus belle avenue du monde, la Canebière, et enfin qui a gagné la coupe de France en 1993 ne PEUT avoir chez elle de copies minables.

Pour en revenir au livre, j’ai trouvé qu’il y avait de bonnes descriptions des personnages, rapides, l’auteur sachant relever le trait particulier de chacun.

Quant à l’histoire, elle n’est pas d’une grande originalité, mais se suit sans déplaisir. Ce n’est pas une grande cuvée, même si le cadre a été bien choisi !



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Victoire ou la douleur des femmes

Gilbert Schlogel passe en revue 50 ans de la lutte pour l'amélioration de la condition féminine, selon l'expression consacrée : accès à la contraception, recours à l'avortement, épanouissement personnel dans une activité professionnelle. Cet ouvrage est très bien documenté, riche de petites informations distillées au détour d'une phrase. Point de grande théorie : les protagonistes amènent les éléments au fil de l'histoire étendue sur trois générations. Victoire Dambreville est le catalyseur du roman. On la suit pendant 50 ans dans son histoire personnelle depuis un avortement raté à l'âge de 20 ans en 1939 jusqu'à son décès en 1994. Cet ouvrage reste une œuvre de fiction. Malheureusement, autant les faits rapportés sont justes et intéressants autant le personnage de VIctoire m'a paru distant. Je n'ai pas eu d'empathie pour elle. Je n'ai pas su me projeter dans son personnage ce qui est fort dommage. Est-ce un effet voulu par l'auteur ?

Au delà de la condition de la femme, cet ouvrage montre le visage de la France de la province, bourgeoise, conservatrice et ringarde telle qu'elle n'a pas changé de nos jours.
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Mort d'un médecin

Schlogel, chirurgien de profession, est avant tout l'auteur d'une remarquable histoire romancée de la médecine et de la chirurgie : Les Princes du sang. Le succès très mérité de ce roman lui a donné l'envie d'explorer aussi le polar. Il y est moins à l'aise, un peu caricatural par moments. Mais cette histoire de trafic de drogue et de mort suspecte à l'hôpital se lit bien.
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Les Princes du sang

Attention, ce livre est un pavé ! J’ai profité des vacances pour le lire. Ce fut une lecture plutôt agréable.





J’ai trouvé certains membres de la famille plus attachants que d’autres, mais aucun ne m’a particulièrement plu. Ce n’est pas tant l’aspect romanesque du livre que j’ai apprécié (il y a quelques répétitions entre les générations…disons que c’est intéressant, mais je n’étais pas passionnée), mais plutôt l’aspect historique.





On voit l’évolution du métier de chirurgien : ils passent pour de simples « barbiers » sous Louis XVI, ils gagnent du terrain et une nouvelle gloire sous l’Empire et ils finissent par être des notables respectés. Au tout début on considérait le chirurgien comme un artiste, maintenant c’est une sorte de technicien, capable de choses incroyablement précises, mais incapable de se passer de l’électronique et des machines.





Ce qui est aussi intéressant aussi, c’est de voir l’histoire du monde qui se passe à côté et que les personnages sont obligés de prendre en compte dans leurs parcours: On voit passer la Révolution et ses nouvelles règles (comme l’abolition des concours avec comme conséquences des tas de médecins incompétents), les guerres napoléoniennes, la défaite en 1870 contre les français, les victoires en 1918 et 1945 avec les atrocités de la guerre et enfin la guerre d’Algérie…



Et ce qu’on remarque surtout, c’est, que de tous temps, l’avancement dans la hiérarchie est en priorité liée à la politique. Ceux qui sont bien avec le pouvoir en place grimpent plus facilement les échelons. Bien évidemment, les personnes très doués y parvenaient aussi, mais avec plus de difficultés et de temps que ceux qui étaient dans les petits papiers d’un ministre ou d’un maire.





J’ai appris énormément de choses avec ce livre et j’ai été stupéfaite de voir petit à petit les progrès de la médecine arriver. Comment, lentement les médecins et les chimistes se sont rendus compte que si plus de deux patients sur quatre mourraient, ce n’était pas de la faute de la fatalité mais de la leur !





J’ai adoré lire les découvertes et pouvoir les railler et m’indigner tranquillement (parce que bon moi, je sais !) quand ils étaient sceptiques face aux découvertes (« Comment? Il faut se laver les mains ? Si les patients meurent c’est parce que tout est sale ? Traitez nous de meurtriers tout de suite ! » ou mieux « Comment ? Opérer et soigner sans douleur ? Grâce à quoi ? Un gaz ? C’est presque un blasphème de vouloir retirer la douleur ! »).



C’était donc très amusant de voir naître l’anesthésie générale, l’asepsie, la radiologie, les antibiotiques, les greffes d’organes par petites touches…chacune de ses « révolutions » mettaient des années à s’intégrer dans les habitudes, à être comprises par tous et à être réellement appliquées.





Quand on se dit qu’au moment des guerres napoléoniennes, on pensait que les chirurgiens avaient atteint leurs limites d’opération avec les amputations et les ulcères! C’est impressionnant les opérations qu’on arrive à réaliser aujourd’hui !



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Une lecture donc plaisante et plutôt instructive! Je le conseille aux personnes qui ont envie de découvrir une partie de l’histoire de la médecine tout en lisant un roman!
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Les Princes du sang

De barbier à chirurgien il y a eu 800 pages pour nous raconter cette saga familiale. On s'attache aux personnages (même si j'ai eu du mal certaines fois à m'y retrouver). Nous traversons le temps de la Révolution en passant par la Commune, la 1ere guerre mondiale, la seconde aux années 70..Pour finir aux années 80/90 que d'évolution, de révolution en suivant la même famille les La Verle avec des rencontres Pasteur, Jenner, Bichat et j'en passe

Je vous le conseille vivement
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Portraits d'écrivains par des peintres

Bien avant de devenir Premier peintre du roi, et de réaliser les décors de la galerie des Glaces à Versailles, Charles Le Brun fut élève de Simon Vouet. De quel tragédien fit-il le portrait en 1642 ?

Corneille
Desmarets de Saint-Sorlin
Molière
Racine

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Thèmes : portraits d'écrivains , Peinture française , peinture anglaiseCréer un quiz sur cet auteur

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