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Critiques de Gilles Baum (146)
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La nuit des géographes

Un très court roman bourré de bonnes choses, bien écrit, bien rythmé et avec des personnages attachants.

Le trio Thomas, Idriss et Lisa fonctionne parfaitement et on se laisse aisément prendre au jeu des questions géographiques.

Mais en dehors de cet aspect, on assiste à la naissance d'une belle amitié, d'une complicité même, qui va bien au-delà de l'âge des protagonistes, et en même temps touche le cœur de cette tranche d'âge.

Le roman étant très court, nul besoin de dévoiler l'histoire plus avant.

Qu'on sache simplement qu'il y est question de géographie, d'amitié, de compassion et d'ouverture d'esprit.

Une vraie belle découverte permise par Babelio et son opération Masse Critique.
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D'entre les ogres

Les jeunes lecteurs resteront peut-être arrêtés devant la première de couverture de "D'entre les ogres".



Comme si celle-ci pouvait les mordre à son contact.



Il y a une petite fille, mais nous ne voyons que le couteau qui ne devrait pas se trouver dans sa main.



Elle est à table, le bout de nez dépassant à peine de la table, devant une bonne part de gâteau.



L'image est recouverte d'une sorte de filtre noir de suie, la pâtisserie a-t-il un goût de charbon malgré la cerise sur le gâteau?



Thierry Dedieu, qui diversifie de nouveau son style et sa technique, mêle deux repères qui vont se contredirent, le tableau d'une petite fille devant une bonne part de gâteau, l'expression féroce de l'enfant et la crasse environnante.



Les auteurs joueront sur les apparences, partant d'une réalité ou d'une idée reçue, les ogres sont un peu négligés, peut-être un peu crasseux aussi.



Nous sommes chez les ogres, oui.







On nous interrogera autrement, tandis que nous nous demanderons si ceux-ci mangent aussi des enfants.



Y a t-il de l'amour logé dans un ogre?



Tandis qu'un adulte lecteur se désintéressera de la question, cette question étant déja classée et rangée dans un tiroir de sa tête avec sa réponse pré-remplie, les auteurs prendront le temps de répondre aux petits lecteurs.



Qu'il est doux de réfléchir.



L'ogre aime, ça nous le savons, avec des condiments, du sel et du poivre, du plus profond de son estomac, mais aime t-il du plus profond de son coeur...un ogre a t-il des sentiments?







L'auteur Gilles Baum vient imaginer une histoire et une contradiction chez un couple d'ogres.



Un jour, il trouve un bébé abandonné et ils tombent en pâmoison devant les petites chairs potelées qui gazouille, comme n'importe quel homme normalement constitué d'un coeur.







Et nous basculerons dans la tendresse avec la suite, avec deux géants qui élèveront cette petite fille comme leur propre chair et leur propre sang, qui la nourriront juste pour la faire grandir et non la faire grossir.







Malgré le filtre "crasseux", nous faisons fi de l'intérieur chiche du couple d'ogres.



Les scènes sont simplement adorables et ça, on ne peut le nier.







La fin nous fait revenir sur ce qui devait arriver, le moment où les ogres ne pourront plus subvenir aux questions de la petite fille sur ses vraies origines et sur, bien après, le regard des autres.







La fin reste plus ou moins ouverte, nous laissant, nous lecteurs, un peu interpréter encore une fois les faits, suivant nos repères incontournables et indéniables de l'humanité.







Alors, jeunes lecteurs, selon vous, les ogres ont-il un coeur? Tous?



Et les hommes ont-ils tous un coeur?



Tous?
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Le dernier clou du cheval de Troie

Quand j'ai enregistré cet album, sélectionné pour la 1ère édition du Prix Littérature Jeunesse Antique, je n'ai pas pu m'empêcher de le lire. L'histoire est vraiment originale puisque nous écoutons un personnage nous raconter sa participation à l'attaque de Troie. Cependant ce ne sera ni Ulysse, ni un autre guerrier qui sera le narrateur, mais un héros tout à fait inattendu : l'un des clous qui fut utilisé par le charpentier Epéios pour construire le fameux Cheval de Troie.



La collection dont est tirée cet album, "L'autre histoire", s'intéresse ainsi à raconter un événement historique ou artistique, vu par un personnage secondaire ou un objet. Une manière intelligente de les (re)découvrir sous un autre angle.
Lien : http://ocalypso.canalblog.co..
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Veilleurs La dernière licorne

Pour l'aventure qui suit, nous croiserons la légende et nous embarquerons pour un long voyage.



Encore une histoire qui prend racine sur la terre de Bretagne, riche en souffle magique.



Gilles Baum l'auteur s'associera à un Merlin enchanteur plus moderne.



Nous sommes déja charmés par les tons de Christophe Merlin, entre terre et ciel.







Le livre des "Veilleurs".



Bien que plus épais, le journal que le père de Lia-Li l'héroïne tient entre les mains pourrait être celui que nous lisons, comme une sorte de passation originale.







Que contient ce journal des Veilleurs que complète son père et qui se trouve lié à ses nombreux voyages loin de la maison?



Une promesse est une promesse, il lui promet de tout lui révéler en temps voulu.



Nous sommes intrigués par la tournure des événements, fascinés par la perspective que les licornes puissent exister à la hauteur de la jeune Lia-Li, 10 ans et nous lecteurs, sommes peut-être un peu inquiets de cette mission familiale que son père croit dur comme fer.







Depuis l'arrière-arrière-arrière-grand père, le rôle de veilleurs se transmet.



Gilles Baum ancre dans une réalité ordinaire un bout de légendes qui sème le doute et charme aussi d'une folie aussi douce que le chant d'une ondine.



Cornak conte à sa fille le passé familial étroitement lié à la survie des licornes et comme, Lia-Li, nous aurions envie d'y croire, parce que nous aimons les histoires et les légendes.



Nous supposons peut-être aussi que la jeune fille aime suffisamment ce père voyageur souvent absent pour ne pas le laisser s'échapper en ne croyant pas.







A la manière de nos grands explorateurs naturalistes des voyages au long cours, comme à l'époque où les appareils photo n'existaient pas encore, les membres de la famille vont consigner et dessiner les espèces qu'ils croiseront, ainsi la connaissance scientifique a t-elle traversé les mers.



Connaissez-vous les licornes des sables? Les licornes forestières? Les licornes des neiges?



Un jour arriva pourtant où le père décida de ne plus croire.







Chers lecteurs, la légende de la licorne est liée à la protection de la nature, tenue à l'idée d'éternité comme à celle de l'imaginaire.



Le monde moderne est-il prêt à embrasser ses traditions ancestrales pour suivre son temps?







Oui, l'auteur de la fiction nous inspire le doute à plusieurs niveaux, avec ce thème de la licorne qui est une pièce à double-face, à la fois richesse symbolique de l'imaginaire mais également lubie aussi insensée que la chasse au dahu ou au Yéti.



Penser que les licornes existent, c'est croire que la magie existe.



A dix ans, Lia-Li sera t-elle disposée à croire en la magie?



Nos jeunes lecteurs pré-ados, eux ne seront peut-être disposés à rester dans le monde de l'enfance mais toutefois encore lovés dans le plaisir des histoires racontées, ils auront envie de connaitre la fin de cette histoire.







Où tout cela nous mène?



Nous laisserons les lecteurs juger de la chute imaginé par Gilles Baum.



La fin offre une large ouverture pour des lectures différentes, les petits lecteurs diraient peut-être qu'il faut continuer de raconter les aventures d'une chose pour qu'elles ne disparaissent pas tout simplement, les plus grands se sentiraient peut-être investis d'une mission plus grande.







Un album plus profond et subtil qu'il n'y parait.
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Veilleurs La dernière licorne

Une très jolie métaphore sur la protection de notre planète et la perséverence et poursuite de nos rêves. Cet album aux très belles illustration dresse le portrait d'une figure féminine forte.
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D'entre les ogres

Une petite fille recueillie par des ogres, qui finit par s'étonner des différences entre elle et eux. Des parents adoptifs qui décident alors de la ramener parmi "les siens".







Pas facile facile, cet album. De prime abord, mes loulous (5 et 8 ans) ont eu un moment d'hésitation : les illustrations sont très sombres, et les ogres "pas forcément jolis, maman". Mais l'histoire est en réalité très belle, le texte plutôt poétique, et la fin ouverte leur a permis d'imaginer la suite et donc d'évacuer l'obscurité et la (possibilité d'une certaine) violence qui ont précédé. Un vrai soulagement, chez mon fils cadet.



Il est question dans cet album d'amour, de différence, d'acceptation. Il permet d'aborder la question de la famille, des liens familiaux vs les liens du sang, de l'amour qui lie telle personne et telle autre, au-delà de ce qui les différencie. Il est visuellement sombre, effectivement, et sans doute effrayant, mais en regardant mieux, les touches de tendresse sont là, dans des détails parfois, qui illuminent l'ensemble, et sur lesquels nous avons vraiment insisté pendant la lecture ("Regarde, ils font comme nous")

C'est un album qui s'adresse aux "grands" enfants (mon presque-cinq-ans est un poil trop jeune, à mon sens, même s'il l'a d'autorité rangé dans sa partie de la bibliothèque) et qui ouvre à la discussion. Il permet d'aborder la question des préjugés, celle des choix que l'on fait (en pensant à qui? pour le bien ou le bonheur de qui?). Je crois qu'il ne plaira pas à tous les jeunes lecteurs, mais je l'ai trouvé très intéressant, notamment en raison du choc qu'il provoque lors de sa découverte : je pense qu'on ne s'attend pas à "ça", c'est-à-dire à un album sombre et qui aborde de front, sans filet, certains éléments potentiellement effrayants (il laisse entendre clairement que les ogres se nourrissent d'enfants tout en élevant la petite Blanche). De ce fait, on est presque obligés d'en parler et d'aborder ainsi les questions qu'il sous-tend.



Si personnellement je ne suis pas vraiment fan des illustrations (tout en reconnaissant qu'elles relèvent d'un parti-pris intéressant, dans leur opposition avec le côté poétique et plus optimiste du texte), j'ai par contre eu un gros coup de cœur pour l'histoire - très émouvante - et pour sa mise en texte. Un album à découvrir, vraiment !







Merci à Babelio et aux éditions Seuil Jeunesse.
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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Un royaume sans oiseaux

Un album fort où le texte scande des plans séquence, orchestrés par l’illustration : une superproduction cinématographique !
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..
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D'entre les ogres

Sans cesse, je vais le rechercher.

Sans cesse, je le relis et j'y trouve un détail, un p'tit quelque chose.

Un album qui s'adresse aux adultes, pas vraiment aux enfants.

Un album sur l'amour, diront certains et sur la mort, diront d'autres.

Une sensibilité à fleurs de mots, dans le dessin d'un regard, une ligne noire sur une dessin d'ogre.

J'aime.
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Les boîtes aux lettres

Ce livre m’a beaucoup touché. Je me suis attachée au petit Emile, petit garçon ambitieux et persévérant qui fait en sorte de déposer le plus de boîtes aux lettres possibles dans la région pour renouer contact avec son père. Accompagné de sa bicyclette nommée Rosie, qui paraît magique voire humaine parfois, il vit des aventures extraordinaires. J’ai trouvé le concept de déposer des boîtes aux lettres un peu partout pour avoir des nouvelles de son père très original. Il sait que sa maman est triste et fâchée, et ne voudra pas envoyer de lettres ou de nouvelles à son père, donc il a trouvé sa méthode.



Dans ce roman, on parle de persévérance, d’espoir, d’amour, de rencontres, de famille, de relations sociales et transgénérationnelles, de sentiments et de ressentiments, de rêves et de magie. Si vous aimez les romans jeunesse qui évoquent ces mots-clés, ou si votre enfant aime les romans d’aventure, Les Boîtes aux lettres est fait pour vous.
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Tout noir

Black out!

Une ville est foudroyée puis plongée dans le noir total, un noir d'encre.



C'est la nuit et une petite fille, qui avait l'habitude de guetter le soir le retour de sa maman en se postant sur le toit de leur immeuble, viendra à s'inquiéter avec cette panne générale sur toute la ville.

On le comprendra, l'angoisse sera bien plus intense pour cette petite fille à attendre sans savoir si sa maman retrouvera toute seule son chemin.

Ni une ni deux, elle prendra une boite d'allumettes et se dirigera dans la direction supposée.



Trois allumettes.

Elle devra économiser pour les utiliser au bon moment et sinon prendre sur elle pour ne pas avoir peur.

Pour nous, lecteurs, l'aventure va devenir excitante et presque magique car dans la nuit, il y aura des choses étonnantes...



" Tout noir" est un beau livre "Leporello" (qui se déplie en accordéon), tout en découpes. Wow! Ça, on aime.

Le bel ouvrage du livre tout en hauteur fera oublier aux petits lecteurs la situation angoissante sans électricité ni lumière.

Où sommes-nous?

Nous reconnaitrons une célèbre ville lumière habituellement scintillante de mille feux. Cette fois, la belle américaine sera privée de ses paillettes.

Et notre petite héroïne courageuse traversera la ville sombre, à dos de grirafon (et oui, les pannes d'électricité ont leurs lots de surprises), croisant les ombres tons sur tons d'une statue de la liberté reconnaissable, ceux des contours de grattes-ciels étoilés. Nous sommes presque en promenade.

La tension descend.

Les constellations fascinantes ne suffiront pas à permettre à chacun de voir où mettre les pieds ou bien à éviter les mauvaises rencontres. " Crac! Bing! Gling!" Qu'est-ce que c'était?

Vous, lecteurs, pourrez vérifier, à la lueur de votre lumière ambiante.

Se formera une petite chaine de personnages serrés les uns contre les autres pour se guider et se donner du courage. L'image est réconfortante pour le contexte et notre petiote jouera les "messies" à l'allumette. Sûr qu'en appercevant une lueur quelque part, comme l'étoile du berger, ceux qui la verront se trouveront réconforté.

Cette étincelle en appellera d'autres, vous verrez.

Le livre pourra se déplier entièrement et s'admirer des deux côtés. Une ville plongée dans le noir n'aura jamais été aussi belle.
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Rue de la peur

Un livre ludique à désormais proposer avec le classique " Maison hantée" de Jan Pienkowski (Nathan) pour la période d'Halloween d'Octobre et pour un public de Maternelles joliment déguisés.

Un livre-objet à déplier et formant une rue rythmée de portes d'entrée frissonnantes.



Avant de s'amuser avec sa forme accordéon, il faudra le découvrir pas à pas, de page en page avec la petite fille rousse venu rendre visite à son papy ( pas de Chaperon ni de mamie mais le "grand méchant loup", le mystère "pétoche" se cachera derrière chaque oeilleton, chaque chatière, fenêtre ou porte si l'on ose l'ouvrir).

Bien sûr que les enfants oseront les ouvrir ses volets, ils adorent ça, la surprise tapie dessous qui fait rire ou qui fait peur.

Quelle drôle de rue!



" Rue de la peur" illustré par Amandine Piu sera cocasse, avec ses monstres cachés à l'allure dégoûtante, poilue, gluante à la sauce Pixar nous rappelant " Monstres et Cie".

L'auteur Gilles Baum imaginera la petite peur de son héroïne qui monte, qui monte de porte en porte. Baum racontera ses rencontres avec ses voisins d'un autre type.

Comment son Papy peut-il ne pas craindre d'habiter cette rue?

La raison évidente nous accueillera à la fin de notre parcours (avec ce Papy sur le seuil de la porte. Attention! Surprise.).

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Furio

Alala quelle surprise que ce livre n'ai pas déjà des centaines de commentaires.



Ce serait surement le livre préféré de mes enfants imaginaires. A défaut je compte bien le faire lire à tous les enfants de ma bibliothèque. Le dessin est enfantin mais superbe et très clair. Le récit est hilarant. Je suppose que c'est une moquerie de la tapisserie de Bayeux mais qu'importe même le message est malin sans être amené avec des gros sabots. J'ai envie de l'acquérir pour moi , tant pis pour mes enfants imaginaires.
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Les boîtes aux lettres

Incontournable Novembre 2022





Voici un roman à la narration singulière, tenue par un coquillage, qui à travers son "regard" témoigne de l'histoire d'Émile, jeune garçon de son état, qui sur son précieux vélo rose, parcours son milieu en y semant des boîtes aux lettres. À mi-chemin entre prose et poésie, en faisant intervenir d'autres objets, comme s'ils étaient dotés d'âmes, nous suivons ce garçon rempli d'espoir de retrouver son père disparu, convaincu qu'il lui écrira s'il trouve l'une de ses boîtes aux lettres.





Dans un premier temps, j'admire ce choix narratif, faire parler un objet-témoin n'est pas fréquent, je trouve, en littérature jeunesse. Et il y a les autres objets aussi, dont le vélo rose ( enfin un garçon fier de son vélo rose!) Rosie, qui a un tempérament à elle. On peut le percevoir dans les verbes qu'on lui attribue, comme on le ferait d'une personne. Même Émile s'adresse à elle comme une personne, sa confidente.





Chaque boîte à lettre est une histoire en elle-même et quelles jolies histoires! On a donc clairement un axe réflexif avec ces boîtes. Celle du Lac était ma préférée, car elle parlait de la désolidarisation des gens, devenus individuels et lobotomisés devant leurs écrans. Pourtant, cette boîte à lettre là permettait la correspondance de deux amoureux. Il y a quelque chose de juste dans ce contraste, je trouve.





Je dois dire que cette histoire est sincèrement touchante, avec ce petit garçon qui cherche son père et qui en dépit d'une situation grave, ne désespère pas de revoir son foyer uni. Il ne s'agit pas du sujet principal, c'est révélé à la fin, mais la violence conjugale est la raison du départ du papa. Comme il doit être difficile pour un enfant de faire le deuil de son parent, même inadéquat. Combien d'enfants restaient-ils fidèles et aimants de leurs parents, en dépit de leurs comportements parfois incorrects? Ce n'est pas simple comme situation. J'apprécie cependant le choix de l'auteur de ne pas faire tomber la maman dans les bras de papa, une fois revenu dans les environs. On le sait maintenant assez bien, mais la violence conjugale est cyclique: souvent le retours du parent violent se solde en nouvel épisode de violence après une brève lune de miel. J'apprécie que nous ayons ici une maman solide et capable de refuser de revenir avec un conjoint violent, pas seulement par considération face à sa propre valeur, mais aussi celle de son fils.





Aussi, je remarque qu'Émile s'adresse à son vélo comme une amie, peut-être l'expression de son besoin d'adresser ses craintes, partager son espoir et confier ses tracas. La manifestation d'un sentiment d'isolement social peut-être? Une chose me semble sure: Émile tente de survivre à l'absence de son père et heureusement, il le fait de manière fort créative et proactive, plutôt que de sombrer dans des pensées ou actions sombres.





C'est le genre de roman que j'utiliserais très certainement auprès de mes élèves, pour alimenter leur réflexion, leur perception et leur capacité à lire des textes plus poétiques. C’est un roman "beau", différent également, avec une inclinaison sociale, familiale et existentielle que je vois davantage en littérature adulte, d'ordinaire, mais que je me réjouit ici de retrouver en littérature intermédiaire.





C'est un roman relativement petit, mais compte tenu des thèmes impliqués, je suis d'avis qu'il trouvera plus de pertinence au troisième cycle primaire que le second, mais il pourrait intéresser les lecteurs de 8-9 ans matures et qui ont une nature sensible et philosophe.



Une belle trouvaille.



Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.

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Les boîtes aux lettres

Émile sillonne chaque jours, avec sa bicyclette, les routes afin de vérifier chacune de ses boîtes aux lettres qu'il a posé à des endroits stratégiques.

Ces lieux sont un souvenir vécu ou raconté par son papa qui est parti et n'est jamais revenu. Ces boîtes aux lettres doivent permettre à son papa de rentrer en contact avec lui, de lui dire que sa promesse de revenir n'était pas des paroles en l'air.

En attendant que ce courrier arrive, ces boîtes vivent leur propre vie, permettent des rencontres, créées la magie.

Une magnifique histoire, pleine d'amour et d'optimisme.
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Allez mémé !

Emprunté à la bibliothèque, j'avais parcouru très rapidement cet album qui me paraissait très intéressant puisqu'il montrait que les enfants n'étaient pas les seuls à faire des apprentissages (et à devoir persévérer, faire des erreurs, dépasser leurs peurs...), la grand-mère en venant finalement elle-même à faire l'apprentissage du vélo (et grâce à la prévenance de son petit-fils, qui plus est !). J'ai simplement trouvé (très) dommage que la grand-mère ait un comportement aussi dur envers son petit-fils, on sent que c'est "à l'ancienne" mais dans les mauvais côtés d'une éducation classique où on n'encourage pas l'enfant, où on le pousse sans ménagement, où on ne lui laisse pas de répit... Vraiment dommage car, à mes yeux, le comportement intraitable de la grand-mère gâche l'histoire qui aurait pu être belle, positive et que je trouve, hélas, entachée par ce comportement rigide. Donc pour moi, l'intention était louable mais le traitement du sujet manque de bienveillance. Bien sûr, je pense comprendre que la grand-mère se comporte ainsi car elle porte en elle la blessure de n'avoir pas appris elle-même étant enfant, ou qu'on ne l'ait pas davantage accompagnée dans cet apprentissage. Mais je n'aime pas cette démonstration de force et le fait qu'un enfant subisse ainsi les regrets que sa grand-mère projette sur lui. Mes enfants de 5 et 8 ans à qui j'ai lu cet album n'ont pas accroché, ils étaient étonnés de l'attitude de la grand-mère et n'ont pas réussi à comprendre sa dureté alors que si Mémé s'était confiée sur son vécu, ses déceptions d'enfant (on sent l'enfant intérieur encore à vif !), je pense que cela aurait changé la donne.
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Le totem

Qu'est ce qu'un totem?

Peut-être ne sauriez-vous répondre à cette question, jeunes lecteurs?

Ce que nous dit Wiki:

Allo Wiki?

• "Animal (ou végétal) considéré comme l'ancêtre et le protecteur d'un clan, objet de tabous et de devoirs particuliers.

• Représentation du totem (mât sculpté, souvent)..."

En effet, un totem est une sculpture symbolique, représentative d'un clan ou de la qualité d'un guerrier apache.

Chacun pouvait avoir un animal totem qui lui donnera sa place dans le clan, son nouveau nom, lors du rituel de passage vers l'âge "adulte".

Il était une fois un totem, un sculpteur et un chef indien toujours insatisfait.

L'album sera présenté sous le signe de l'humour et de la sagesse au final.

Gilles Baum nous racontera le jour où la foudre s'abattra sur le totem du clan une nuit.



Un indien sera chargé d'en bâtir un nouveau, sous le trait frénétique de Thierry Dedieu mais jamais n'y parviendra.

Ne sera t-il pas inspiré par les grands esprits?

Rien à voir. Le grand esprit sur terre, son chef indien, l'enjoindra à recommencer à chaque fois, poussant le sculpteur indien à bâtir toujours plus grand pour enfin satisfaire... qui?

Mais rien, il faut recommencer.

Plus monumental, la flatterie ne jouera donc pas.

Comment combler un grand chef qui ne saura pas lui-même exprimer clairement ce qu'il attend?

La fin est délicieuse et fine, il faudra la découvrir pour profiter de la bonne chute et de sa morale.



Nous adorons le glissement de l'acte humble, sacré, vers quelque chose qui s'impose avec force de caprices et d'égocentrisme.

Le totem objet ostentatoire de foi basculera finement vers un symbole de pouvoir qui doit impressionner. Mais impressionner de quelle sorte?

Un petite parenthèse humoristique sur la communication du sacré où les valeurs sacrées et les intentions personnelles des hommes se confonderont avec piquant.

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Le Baron bleu

Comment parler des guerres avec les jeunes lecteurs et en rire un peu.

Voici une idée de lecture irrésistible: " Le Baron bleu".

C'est l'aventure d'un officier aviateur qui aidera à l'effort de guerre ( à la gagner ou l'arrêter) avec des livres et des dictionnaires.

Nous sommes à l'époque de la Première Guerre Mondiale et les livres de poche n'existaient pas encore. Les livres de collection étaient de vraies munitions.

C'est un jour parce que le Baron bleu ne voulait pas se résoudre à lancer au dessus des tranchées ennemies des bombes, qu'il finit par leur lâcher ses pires livres de sa bibliothèque sur la tête. Avec un peu de chance, il fera mouche, remettra peut-être les idées en place, penserons-nous.

Viendra le tour de ses livres préférés.

Quel sacrifice!

Mais entre temps, en bas, dans les tranchées, une des munitions a été ouverte.

C'est la meilleure façon de faire des victimes, sans bruit, plongé dedans.

Quid du reste?

Sûr que cette attaque en avion changera le cours de l'histoire, à vous de la découvrir pour ne rien gâcher.



Pour la petite anecdote, l'auteur Gilles Baum s'inspirera certainement d'un personnage historique que certains grands lecteurs connaissent et qui ira bien dans le sens de cette histoire et de l'abdurdité d'une guerre dévastatrice.

Allo Wiki?

"... Allemagne, Première Guerre mondiale. Manfred von Richthofen, surnommé le `Baron Rouge', est une célébrité au sein de l'armée de l'air allemande.

Le combat aérien est pour lui un sport qui lui ferait presque oublier la guerre qui s'abat sur l'Europe. Lorsqu'il tombe fou amoureux d'une ravissante infirmière, il s'aperçoit qu'il n'est que le pantin de la propagande.

Partagé entre son dégoût pour la guerre et son sens du devoir, Manfred doit faire un choix...."

Merci wiki.
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Allez mémé !

A qu'il le choc des valeurs et le conflit des générations lorsqu'il est raconté par Gilles Baum !



La vieille est une dure-à-cuir, voir même une tape-dur, la jeune est un peu trouillarde, on préfère dire sensible ou hyper sensible aujourd'hui.



C'est le vélo qui va rapprocher ces deux extrêmes. Un très bel album.
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Mon cher ennemi

Derrière cette histoire, voilà un texte qui parle de haine, de courage, de solidarité, du geste de donner la mort, de cruauté, de la nature profonde de l'être et de sa capacité à agir dans des directions inattendues. Le texte est fort. Comme il n'est plus question de faire semblant, les mots sortent pour donner à voir les scènes de chasse et de sang. C'est dense et subtil.
Lien : https://www.ricochet-jeunes...
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Palmir

Les dessins sont très beaux, mais je suis passée à coté de l'histoire. J'ai juste vu un petit dragon qui marche et qui fait des rencontres. Je n'ai pas du tout compris qu'il s'agissait d'un petit dragon qui fuyait un pays en guerre, même après plusieurs lectures, je l'ai compris en cherchant quel était le sens caché de ce livre. Peut-être que ma fille est plus sensible et a mieux compris. Le livre reste cependant agréable à lire et à regarder.
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