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Citations de Gioacchino Criaco (47)


Je pense que la maligredi et la révolution se ressemblent, risquent d’être éternelles, comme l’espoir qui, par ici, malgré la tragédie infinie, est un vent qui souffle sans se lasser
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Au bout de quelques jours, mon père m’avait emmené dans sa chambre, j’avais le bras dans le plâtre, je lui avais avoué ce qui s’était vraiment passé, que ça n’avait pas été une chute accidentelle. Il ne semblait pas surpris. Il avait ouvert un tiroir, en avait sorti un coffret à bijoux dont il avait soulevé le couvercle. Il en avait extrait un pistolet et l’avait posé sur la commode.
Il m’avait laissé seul.
J’étais resté longtemps dans la pièce. Assis sur le bord du lit de mes parents, j’avais regardé cette chose sombre et luisante. Je m’étais approché avec crainte, j’avais posé un doigt dessus, pour le retirer aussitôt. Il m’était resté quelque chose de visqueux sur le bout du doigt, que j’avais essuyé avec mon T-shirt. J’avais reposé le doigt, le faisant glisser le long du canon. A la fin, j’avais empoigné l’arme et, après l’avoir regardée avec attention, je l’avais glissée dans mon pantalon avec précaution, en frissonnant au contact du métal contre la peau de l’aine. Et j’étais sorti.
Les gamins, en me voyant arriver, m’avaient regardé d’un air de défi.
– Julien, Julien avaient-ils crié de leurs voix stridentes.
Je m’étais placé devant le plus gros, avais sorti le pistolet, et son air moqueur s’était transformé en terreur. Son visage avait blanchi sous le canon froid collé contre son front. Les autres s’étaient enfuis, nous laissant seuls, face à face.
J’avais pressé l’index et la détente avait cédé. Il y avait eu un déclic métallique, mais sans explosion. Le garçon avait fondu en larmes.
Je l’avais laissé pleurnicher, j’étais retourné à la maison et, en remettant le pistolet dans le coffret, j’y avais trouvé les balles. Je les avais défiés avec une arme déchargée.
Je me souviens qu’en classe, à table ou étendu sur mon lit, durant ces mois chez ma tante, j’avais la tête pleine des voix de l’enfance. Surtout des discours de grand-père Silvestro, sur qui étaient les Dominici et qui étaient les Therrime, de ses histoires sur Ascruthia, sur le peuple des monts. Ses paroles sortirent d’un coup, de je ne sais quel coin reculé de mon esprit : ils me parlaient d’hommes, de règles.
– Nous sommes différents, Giuliano, disait grand-père. Dieu nous a fait naître dans un paradis, là-haut à Ascruthia, et un esprit malin nous a envoyés les Aigles, les Therrime, pour qu’ils nous le confisquent. Mais ils n’ont jamais réussi, pas plus que tant d’autres envahisseurs qui ont tenté de profaner nos monts. Parce que nous, Giuliano, nous sommes un peuple guerrier. Puis le même Dieu a confié les lopins les plus fertiles de notre terre aux bras de l’Allaro, et le fleuve les a emportés sur les rives de la mer Ionienne. Et nous sommes venus les reprendre. Mais à ce moment-là aux Therrime se sont ajoutés d’autres ennemis : les patrons et leurs serviteurs. Les mafieux.
Pour grand-père, la vie n’avait pas de sens s’il n’y avait pas d’ennemi à abattre ; et le monde dont il provenait en était plein : les patrons étaient ceux qui prenaient les terres appartenant au peuple des monts, et les mafieux étaient leur meilleure arme.
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Pendant une semaine, nous ne parvînmes pas à nous parler. Elle trouva la première le moyen de m’envoyer un message, par une camarade de classe. Je lui répondis. Nous commençâmes à nous rencontrer en cachette.
Nous nous jurâmes que personne ne briserait notre monde.
Et puis vint la peste.
Le vent noir souffla fort, obscurcissant le pas des portes et brisant les contes de fées.
L’épidémie s’annonça pendant l’été, sur les têtes transpirantes des ouvriers qui plantaient des piquets de bois dans la terre molle des Jardins de l’Allaro et sur le visage radieux du propriétaire de l’entreprise, entouré d’une nuée d’ingénieurs et d’amis : le progrès allait arriver, une route couperait les Jardins, la baie et la côte tout entière. Et, avec une autoroute moderne, arriveraient une aire de service et un centre commercial.
Le beau visage bronzé de mon père se rembrunit, sa gaieté, ses blagues, les balades, tout disparut, englouti par l’anxiété.
Au village, en revanche, la bonne humeur se répandit. Une grande entreprise du Nord allait venir avec du travail sûr et des paies plus élevées.
Le patron, on le retrouva mort, dans sa voiture criblée de balles, avant que les pelles mécaniques infligent une blessure contre nature à la terre, dans les Jardins de l’Allaro.
Le son du glas et les cortèges funèbres se succédaient à une cadence hebdomadaire.
La peste se répandit partout, alla de-ci, de-là, et entra dans beaucoup de foyers des parents d’Agnese. Et ce mal noir, nous deux, nous allions aussi en percevoir la présence.
La maladie emporta le vieil Alfonso Therrime.
Les Therrime étaient pour le progrès et avaient monté une entreprise de terrassement prête à s’accaparer une partie des travaux dans les Jardins. Nous rencontrer devint de plus en plus difficile, nous commençâmes à avoir peur pour notre histoire.
Le mal frappa sans pitié, il emporta le père d’Agnese et elle disparut sans même pouvoir m’avertir ; emmenée au loin par sa mère, en même temps qu’Alberto.
Les messagers que nous avions utilisés pour nos rencontres me ramenèrent mes billets, ne sachant pas à qui les remettre. Je le demandai à beaucoup de gens, je le fis sans précaution et, pour la première fois, mon père me parla d’Agnese et de moi. Il me dit que c’était impossible, qu’il fallait que j’arrête de la chercher. Mais il regarda mes yeux et n’exigea pas de promesse.
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L’été me berçait joyeusement. Les Jardins de l’Allaro se remplirent de fruits et des enfants d’ouvriers agricoles. Nous nous répartîmes en bandes : chaque jour était une aventure merveilleuse. Mon groupe consacrait la matinée à la mer ; nous laissions les filles couvrir notre fuite, nous nous déshabillions au bord du fleuve et nous le traversions en slip. Le sable, puis les galets et les blocs de pierre nous brûlaient la plante des pieds dans la course vers la falaise. Et, enfin, nous nous jetions dans l’eau du haut des rochers. Nous écarquillions les yeux pour voir ce merveilleux monde transparent, nous nagions en frottant la poitrine sur le fond aussi longtemps que nous réussissions à retenir notre respiration. Nous revenions à la surface et traversions à la nage la baie qui pénétrait les terres entre le fleuve et le promontoire. Puis nous sortions de la mer, entrions dans l’eau douce et froide du fleuve pour dissoudre les cristaux de sel luisant sur notre peau.
Nous retournions aux Jardins, frais, à temps pour le déjeuner.
L’après-midi, mon groupe et moi nous donnions la chasse aux nids d’oiseaux, aux lézards, aux serpents. Après dîner, nous nous écroulions, épuisés. Et le lendemain tout recommençait.
Le samedi et le dimanche, j’abandonnais les Jardins pour suivre mes parents, au banquet d’un mariage ou dans une balade en montagne ; plus souvent, nous employions ces jours-là à remonter le fleuve : grand-père devant et tous les petits-enfants derrière, à essayer de tenir le rythme de ses pas, pour rester près de lui et entendre ses histoires. Quelquefois, il sellait deux chevaux, nous regardait en silence un moment puis clignait de l’œil à l’un de nous pour l’inviter à monter en selle. Cet été-là, son œil ne tarda pas à cligner uniquement dans ma direction. Je me sentais un privilégié : j’étais un cow-boy sur mon cheval noir qui parcourait la pierraille de l’Allaro comme si c’était un désert. Quand grand-père arrivait à vaincre la résistance de maman et pouvait me garder deux jours dehors, les excursions arrivaient jusqu’à la vieille Ascruthia et dans les bois je devenais un hors-la-loi qui prenait le fusil : lui allait le récupérer, en se glissant entre les branches d’une bruyère qui cachait l’entrée d’une grotte. Il s’asseyait sur une pierre, le démontait pièce par pièce, le nettoyait et le remontait. Le fusil était à lui, et chaque Dominici devait en avoir un qui lui était personnel, qu’il devait connaître à fond pour qu’il ne le trahisse pas quand il en aurait besoin.
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Il m’expliqua ce qu’était un comédien dans le langage paternel. « Quand un malandrin avait un ennemi qui n’était pas considéré comme dangereux, on le criblait de balles sans chercher à cacher l’auteur. Si l’adversaire était dangereux, il fallait l’éliminer de toute façon mais sans en payer les conséquences ; il fallait donc trouver quelqu’un qui le fasse ou qui passe pour l’auteur. On attendait, parfois des années, que la victime ait quelque mésentente bien fraîche, et l’on frappait aussi sec ; les proches, aveuglés par la douleur, déchargeaient leur haine sur le dernier ennemi connu, oublieux des vieilles rancunes, ils s’anéantissaient les uns les autres pour la joie du comédien. Si ce premier scénario n’était pas envisageable, on commençait à lancer des appâts dans les environs et quand on trouvait le sujet approprié on tendait le filet ; en conclusion, un malheureux convaincu de libérer le monde d’un infâme se retrouvait avec le fusil encore fumant dans les mains et c’était à lui, évidemment, d’en payer les conséquences. »
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À cette époque, il nous semblait normal d’appeler un homme « porc ». C’était le nom inventé par les bergers de la montagne, durs et cyniques, pour désigner les nombreux otages qui séjournaient dans les bois épais de l’Aspromonte.
Les bergers, pour être considérés comme tels, devaient être des gardiens de chèvres, elles seules étaient des bêtes nobles, dignes de paître sur ces hauteurs inaccessibles.
Les chèvres étaient considérées comme des compagnes et des amies. Un vrai berger haïssait ces bêtes stupides et enrégimentées que sont les moutons ; il craignait les vaches pour leur sensibilité presque humaine ; il avait un seul porc, nocif pour la terre, qu’il tenait isolé et qu’il nourrissait presque exclusivement de petit-lait. Bien que détestée, cette bête était déterminante pour passer les hivers difficiles.
Reproduisant des pratiques ancestrales, jamais complètement disparues, presque tous les bergers avaient, en plus de la porcherie et de la bergerie, une seconde bâtisse secrète et soigneusement camouflée dans les profondeurs d’un bois, destinée à un cruel mais fructueux élevage, nécessaire à l’évolution économique qui, nous en étions convaincus, ou peut-être en avions-nous été convaincus par d’autres, devait avoir lieu. À l’époque, c’était comme ça.
C’était devenu, depuis quelques années, la réelle activité de mon père, et la mienne.
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Nous marchions vite, je glissais derrière lui comme un traîneau tiré par des chiens, c’était comme ça depuis des heures.
Le rendez-vous était nocturne, et nocturne, logiquement, devait être la traversée. C’était de cela qu’il s’agissait, parcourir la région en abandonnant la vue d’une mer pour une autre.
Il bruinait depuis des jours comme souvent à cette période de l’année. L’eau ne parvenait pas à passer à travers la veste imperméable du lourd uniforme de l’ejército español pour mouiller ma chemise et mon pantalon.
Des nuées de vapeur produites par la chaleur de mon corps s’échappaient du blouson et je vérifiais sans cesse, par des poches ouvertes de l’intérieur, que l’AK-47 était encore sec. Le contact du métal froid faisait monter l’adrénaline déjà abondante dans mon sang. Je touchais le levier disgracieux du sélecteur de tir pour m’assurer qu’il n’était pas sur R ou J, mais bien sur U, sécurité.
Nous avions trait les bêtes, puis après les avoir rentrées et après avoir rangé le lait, nous étions partis dans les premières ombres du soir. La livraison du porc devait s’effectuer à de nombreux kilomètres d’ici. Lui, il arrivait toujours très en avance aux rendez-vous.
Nous traversâmes, dans l’ordre, des bois de chênes verts, bas et touffus, pleins de buissons épineux qui parfois transperçaient l’épaisseur de nos vêtements et marquaient nos chairs ; des rangs serrés de pins ordinaires, dont le principal danger était ces branches basses et sèches qui cherchaient inexorablement nos yeux, il fallait incliner la tête et laisser à la visière d’une casquette le soin de repousser les attaques ; des bois de pins très hauts et majestueux, à l’écorce épaisse, dont les aiguilles souples cachaient de profonds trous creusés par les sangliers, dans lesquels se mesuraient l’élasticité et la solidité des chevilles (une entrée intrépide et vous finissiez, s’il y en avait, sur les fortes épaules de quelqu’un qui vous transportait jusqu’à un refuge), pour qui sait regarder, les aiguilles de pin sont une étendue immaculée de neige sur laquelle les traces durent des jours entiers ; d’immenses superficies planes recouvertes de hêtraies, dans lesquelles le bruit des feuilles piétinées, assourdissant dans le bois silencieux, donne l’impression de marcher sur des crackers croustillants.
Une fois les plus haut sommets atteint et la descente entamée, le spectacle de la végétation se répétait en sens inverse.
Une traversée comme celle-là, même de jour, serait pour des yeux inexperts une folie, voire un suicide ; bois labyrinthiques, roches glissantes, torrents furieux, pentes diaboliques, enclos de fil de fer barbelé.
Lui entrait en symbiose avec cette nature qui pouvait paraître hostile, il s’y abandonnait complètement, il en faisait partie et en était un élément essentiel : la montagne qui repousse les hostilités l’acceptait lui, et lui l’aimait plus que tout au monde.
La montagne et lui, il en était convaincu, ne haïssaient que deux choses, les chênes et les porcs, deux espèces détruisant le milieu naturel.
Le chêne rendait le terrain sur lequel il poussait aride et désertique, et son fruit engraissait le porc qui détruisait les bois, les berges, les champignonnières, les cultures et les pâturages.
Lui, il connaissait chaque col, chaque arbre, ruisseau, falaise, refuge ou piège, comme seul le pouvait un natif des lieux. C’est ici qu’il était né et qu’il avait grandi. Un jour il s’en était éloigné, mais, inexorablement, la montagne l’avait rappelé à elle. Qui naissait ici mourait ici. Et la mort était en général causée par deux choses auxquelles il était difficile d’échapper, le labeur et le plomb.
Lui, c’était mon père.
Il représentait le produit typique de cette terre, trapu, fort et résistant, endurci et fragile à la fois. Par-dessus tout, déterminé à résister, à n’importe quel coût ou prix, règle légale ou morale.
Nous dévorions la route qui menait au porc, nourriture empoisonnée, peut-être, pour notre terre.
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Mais les désirs des enfants ne changent pas le destin construit par les grands
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Gabriele, la criminalité calabraise est le résultat de tant de choses...il y a la cupidité, le mal qui fait partie de l'homme, mais elle aussi nourrie d'injustices sociales, qu'elle soit vraie ou présumée. La société de ma terre est complexe, c'est un mélange de races différentes contraintes de vivre sur un mouchoir d'argile rouge serré entre deux mers sous un soleil impitoyable.
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Le temps devient gris et moi j'utilise des couleurs criardes. Et plus au-dehors ça s'assombrit, plus dedans nous utilisons des trames colorées, vives, sur des chaînes pâles. Nos femmes ont toujours su quand il est juste d'obéir aux ordres de leurs hommes et quand au contraire il faut contrevenir. Mais toutes les fois où elles se sont rebellées ouvertement, le flot de la haine a grossi au lieu de s'assécher.
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Dans un certain sens, nous nous ressemblions, à la différence des autres gamins nous étions nés ailleurs et c'est pourquoi nous aimions avec plus de conviction cette terre rouge, pour nous, tout était une découverte, tout était une conquête.
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Des deux hommes qui avaient passé la nuit sous les arbres, l'un d'eux se secoua. Il ouvrit le sac de couchage. Se mit sur son séant, pointant le regard sur la nature en éveil. Ses yeux suivirent le cours sinueux de la piste, jusqu'à arriver en bas, sur la nationale qui courait parallèlement à la côte.
Il connaissait chaque mètre de cette route de terre battue. Il pouvait compter mentalement chaque amandier sauvage, chaque laurier rose ou eucalyptus qui en délimitait la voie. Dans sa jeunesse, il l'avait parcourue des centaines de fois, en montée ou en descente.
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Avec le début du jour nouveau, la vie se mit à animer les jeunes pins et les sveltes silhouettes des cyprès. La colline dominait le paysage, un décor sauvage qui, sur une distance de deux kilomètres, descendait vers la mer, immobile en cette aube estivale.
Une armée de fourmis rouges commença à arpenter la terre, courant amasser des provisions pour un hiver encore impossible à imaginer. Quelques mouches bourdonnaient.
Un lointain bêlement annonça l'effort du berger en mouvement.
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Parodies de vieux bergers qui malgré des années de sueur et d’émigration n’avaient pas produit mieux qu’un croûton de pain pour leurs enfants, dépossédés de l’orgueil et de l’autorité du père.
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Il était rare que les enfants des bois ne rentrent pas au pays natal, quelles que soient les vacances, Pâques, Noël, été.
On exhibait sa richesse, ses belles voitures, ses cadeaux, on emmenait ses amis importants pour les montrer un peu partout. Personne ne se cachait ou ne cherchait à dissimuler sa vraie activité.
Malgré son origine pécheresse, ce bien-être était pris avec plaisir et divertissement.
Nous n’échappions pas non plus à cette logique, et bien que personne ne puisse rivaliser avec nous, ni en argent ni en amitiés, nous avions l’intelligence de ne pas exagérer. Nous restions dans l’exhibition moyenne, même en deçà, pour éviter d’infliger une humiliation à l’orgueil local, ce qui aurait pu se révéler fatal.
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Nous courions à l’encontre d’une tragédie sans en avoir conscience, convaincus de conquérir le monde. Alors que nous les avons laissés saccager notre futur.
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L’autodestruction était en vogue à cette époque, juste avant l’explosion du yupisme c’était mieux d’être out que in. Les gens voulaient fuir la vie, pas la vivre intensément.
Les gars ne demandaient que de l’héroïne, ils voulaient seulement dormir, et nous les y aidions.
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Le loup de Calabre, contrairement à ce que l’on croyait, ne chassait pas en meute. C’était un animal effacé et solitaire qui ne s’unissait aux autres que pour hurler et se reproduire. Chaque fauve se choisissait un pâturage, un troupeau, un berger, et s’y intégrait.
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Les anciens gardiens de chèvres aimaient le loup et le considéraient comme un compagnon et un ami fidèle, contrairement aux bergers modernes qui ne voient en lui qu’un prédateur famélique, qui le poursuivent à coups de cartouches, de pièges et d’appâts empoisonnés. Par égoïsme, ils pleurent la perte de troupeaux entiers parce qu’ils ont voulu sauver quelques têtes.
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Une bergerie se gouvernait selon des lois antiques, et à la dure. Il y avait une masure, une porcherie et un enclos.
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