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Citations de Giorgio Bassani (91)


Qui pourrait dire comment et pourquoi nait une
vocation pour la solitude ! Le fait est que le même
cercle d'isolement, de séparation dont les Finzi-Contini avaient entouré leurs défunts, entourait aussi l'autre maison qu'ils possédaient, celle qui était au bout du corso Ercole I d'Este.
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exactement comme aujourd'hui encore, dans les villages de la province italienne, le portail du cimetière est le terme obligé de toute promenade vespérale. (Prologue)
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Passai la notte successiva in grande agitazione.Mi addormentavo,mi svegliavo,mi riaddormentavo.E sempre riprendevo a sognare di lei.Sognavo per esempio di trovarmi,proprio come il primissimo giorno che avevo messo piede nel giardino,a guardarla mentre giocava a tennis con Alberto.
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Le passé n’est pas mort, affirmait à sa manière la structure même de mon récit [la Promenade] : il ne meurt jamais. Il s’éloigne, certes : à chaque instant. Récupérer le passé est donc possible. Il faut néanmoins, si l’on veut vraiment le récupérer, parcourir une sorte de couloir à chaque instant plus long. Là-bas, au fond du lointain et ensoleillé point de convergence des noires parois de ce couloir, il y a la vie, aussi vivante et palpitante que jadis, quand elle s’est manifestée pour la première fois. Éternelle alors ? Bien sûr.
(Là-bas au fond du couloir)
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L’enfant qu’eut Egle Levi-Minzi était très beau ; un garçon vif, intelligent, autoritaire, superbe : au point d’apparaître à ceux d’entre nous qui échappèrent aux camps d’extermination et au reste, et qui se retrouvèrent ensemble à la synagogue allemande, en 1945, quand les hommes et les femmes n’étaient plus séparés, comme la personnification même de la vie qui s’achève, et recommence éternellement. Il s’appelle Youri : Youri Rotstein. Grand, maigre, osseux avec des yeux obliques qui flamboient au-dessus de ses pommettes saillantes, il vit maintenant encore avec sa mère, seul avec elle, pour toujours, dans leur grande maison de Ferrare.
(La nécessité est le voile de Dieu)
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-Qu'est-ce que tu t'es fait Bruno ? avait crié sa mère, quand, essoufflée, elle était arrivée près de lui. si tu pouvais rester un petit moment tranquille ! Tu ne sais pas que grand-père Benedetto est mort ?
Il avait tardé à répondre. finalement, se rappelant une phrase qu'il avait entendu prononcer par son père ce matin même, à table, il l'avait répétée mot pour mot, presque sans s'en apercevoir : rigoureusement identique.
-Seuls les morts sont bien, avait-il dit en soupirant exactement comme son père ; et en même temps, levant les yeux vers sa mère, il la lorgnait de bas en haut.
Après l'avoir assez longuement regardé fixement, grave, avec ses beaux yeux marron, profondément cernés par les nombreuses nuits passées au chevet de son beau- père durant les derniers mois de la maladie de celui-ci, et malgré cela plus vifs et plus lumineux que jamais, sa mère lui avait posé une main sur la bouche. Ensuite, se penchant, elle lui avait bandé le genou avec son mouchoir.
(L'odeur du foin)
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Un vero bacio.
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«  Depuis que
j’ai décidé de ne plus jamais
répondre à une lettre de toi
jamais aucune lettre
je n’ai pu
même ouvrir


Je les laisse
arriver
tomber autour de moi
s’étaler là à mes pieds
à l’envers et sans réponse
muettes ….
comme moi comme désormais ma
vie » .
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Il épanchait son amour combattu pour la famille qu’il servait depuis son enfance, sa rageuse fidélité de vieil animal domestique (le concierge)
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Il futuro, in sé, lei lo abborriva, ad esso preferendo di gran lunga "le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui", e il passato, ancora di più, "il caro, il dolce, il pio passato".
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La libertà è senz'altro una gran bella cosa, ma se uno a un certo punto non trova dei limiti, dove si va a finire?
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Per me, non meno che per lei, più del presente contava il passato, più del possesso il ricordarsene. Di fronte alla memoria, ogni possesso non può apparire che delusivo, banale, insufficiente... Come mi capiva ! La mia ansia che il presente diventasse "subito" passato perché potessi amarlo e vagheggiarlo a mio agio era anche sua, tale e quale. Era il "nostro" vizio, questo: d'andare avanti con le teste sempre voltate all'indietro.
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Fissavo le sue labbra, tinte appena di rossetto. Le avevo baciate proprio io, si, poco fa. Ma non era successo troppo tardi? Perché non l'avevo fatto sei mesi prima, quando tutto sarebbe stato ancora possibile, o almeno durante l'inverno? Quanto tempo avevamo perduto, io qui, a Ferrara, e lei a Venezia!
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Una delle forme più odiose di antisemitismo era appunto questa: lamentare che gli ebrei non fossero abbastanza come gli altri, e poi, viceversa, constatata la loro pressoché totale assimilazione all'ambiente circostante, lamentare che fossero tali e quali come gli altri, nemmeno un poco diversi dalla media comune.
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Se quel pomeriggio di pioggia nel quale era terminata d'un tratto la luminosa estate di San Martino del '38 io fossi riuscito perlomeno a dichiararmi - pensavo con amarezza -, forse le cose, tra noi, sarebbero andate diversamente da come erano andate. Parlarle, baciarla : era allora, quando tutto ancora poteva succedere - non cessavo di ripetermi -, che avrei dovuto farlo ! E dimenticavo di chiedermi l'essenziale: se in quel momento supremo, unico, irrevocabile - un momento che, forse, aveva deciso della mia e della sua vita -, io fossi stato davvero in grado di tentare un gesto, una parola qualsiasi. Lo sapevo già, allora, per esempio, di essermi innamorato veramente? Ebbene no, non lo sapevo.
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Quanti anni sono passati da quel remoto pomeriggio di giugno? Più di trenta. Eppure, se chiudo gli occhi, Micòl Finzi-Contini sta ancora là, affacciata al muro di cinta del suo giardino, che mi guarda e mi parla. Nel 1929 Micòl era poco più che una bambina, una tredicenne magra e bionda con grandi occhi chiari, magnetici; io un ragazzetto in calzoni corti, molto borghese e molto vanitoso, che un piccolo inconveniente scolastico bastava a gettare nella disperazione più infantile. Entrambi ci fissavamo. Al di sopra della sua testa il cielo era azzurro e compatto, un caldo cielo già estivo senza la minima nube. Niente avrebbe potuto mutarlo, sembrava e niente infatti l'ha mutato, almeno nella memoria.
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Il est certain que, comme présageant sa mort prochaine et celle de ses parents, Micòl répétait continuellement également à Malnate que son avenir démocratique et social la laissait totalement indifférente, qu'elle abhorrait l'avenir en soi, lui préférant de beaucoup "le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui" et plus encore le passé, le cher, le doux, le charitable passé.
Et comme ce n'étaient là, je le sais, que des mots, les habituels mots trompeurs et désespérés que seul un véritable baiser eût pu l'empêcher de proférer, que justement de ces mots et non d'autres soit scellé ici le peu de chose que le coeur a été capable de se rappeler (page 373).
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Quelle heure était-il ? Une heure et demie, peut-être deux heures. Sous peu, il allait falloir que je m'en aille et, probablement, Micòl allait me raccompagner en bas, jusqu'à la porte du jardin.
Peut-être était-ce cela qu'elle était en train de penser, elle aussi ; peut-être était-ce cela qui la tracassait. Pièce après pièce, corridor après corridor, nous marcherions l'un près de l'autre sans plus avoir le courage de nous regarder ni d'échanger un mot. L'un et l'autre, je le sentais, nous redoutions la même chose : le moment de nous dire au revoir, l'instant de plus en plus proche et de moins en moins imaginable de nous dire au revoir et du baiser d'adieu. Et dans l'hypothèse où Micòl renoncerait à m'accompagner, chargeant de ce soin Alberto ou même (comme cela se produisit quelques instants plus tard) Perotti, dans quel état d'esprit allais-je pouvoir affronter, moi, le reste de la nuit ? Et le lendemain ?
Mais peut-être que non, recommençais-je déjà à rêver, obstiné et désespéré. Se lever de table était peut-être inutile, n'était peut-être pas nécessaire. Cette nuit, d'ailleurs, ne finirait jamais (page 253).
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N'insistons pas, l'une des formes les plus odieuses de l'antisémitisme était précisément celle-ci : se plaindre que les Juifs ne soient pas assez comme les autres, et puis, vice-versa, après avoir constaté leur assimilation à peu près totale au milieu environnant, se plaindre de l'opposé : se plaindre qu'ils soient tels que les autres, c'est-à-dire même pas un peu différents de la moyenne commune (pages 217-218).
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Ici, à leur place, ce soir-là , c'étaient nous, les vivants, qui étions assis. Mais en nombre réduit par rapport à naguère et non plus joyeux, riants et bavards, mais tristes et pensifs, tels des morts. Je regardais mon père et ma mère, l'un et l'autre très vieillis en quelques mois ; je regardais Fanny qui avait maintenant quinze ans mais qui, comme si une crainte secrète eût arrêté son développement, n'en paraissait plus que douze ; je regardais l'un après l'autre, autour de moi, oncles et cousins ; une grande partie desquels, quelques années plus tard, allaient être engloutis par les fours crématoires allemands et qui n'imaginaient certes pas qu'ils finiraient ainsi, et moi non plus je ne me l'imaginais pas, mais malgré cela, alors déjà, ce soir-là, même en les voyant si insignifiants avec leurs pauvres visages surmontés de leurs petits chapeaux bourgeois ou encadrés de leurs bourgeoises permanentes, même les sachant d'esprit tellement obtus, si incapables d'évaluer la portée réelle du présent et de lire dans le proche avenir, déjà alors ils m'apparaissaient enveloppés dans la même aura de mystérieuse fatalité sculpturale qui les enveloppe maintenant dans la mémoire.

Pp.186-187
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