Citations de Gonzague Saint Bris (133)
Les épinards et Saint-Simon ont été mes goûts les plus constants.
"Croyez-vous, Mon Fils, que la place de cette femme soit céans, alors que vous traitez des affaires de la France ?
- Ma Mère, la comtesse, comme les autres dames qui nous accompagnent, est présente pour donner du plaisir à nos ébats, tels des bouquets de fleurs dont on garnit les tables"
Galilee fut persecute pour avoir decouvert les secrets du ciel,les ignorants feront ses bourreaux.Je le suis pour avoir revele les mysteres de la conscience des hommes,et des sots me tyrannisent.L'esprit,la science et l'imagination seront toujours le desespoir des gens stupides
l'inventaire de Croisset ne mentionne pas moins de ... mille bouteilles dans la cave des Flaubert.
C'est une chose tres differente que d'aimer ou que de jouir;la preuve est qu'on aime tous les jours sans jouir et qu'on jouit le plus souvent sans aimer
La nature n'a cree les hommes que pour qu'ils s'amusent de tout sur la terre.C'est sa plus chere loi,ce sera toujours celle de mon coeur
Il existe un livre horrible,sale,epouvantable,corrupteur,toujours ouvert,qu'on ne fermera jamais;le grand livre du monde,sans compter un autre livre mille fois plus dangereux,qui se compose de tout ce qui se dit a l'oreille entre hommes,ou sous l'eventail entre femmes,le soir,au bal
Il est beaucoup moins drole d'etre vertueux que vicieux.Le vice amuse et la vertu fatigue?Or je crois que tout ce qui sert a nos plaisirs doit toujours l'emporter sur ce qui n'est bon qu'a nous donner des vapeurs
Mais la philosophie,Justine,n'est point l'art de consoler les faibles;elle n'a d'autre but que de donner de la justesse a l'esprit et d'en deraciner les prejuges.Je ne suis point consolant,moi,Justine,je suis vrai
Parce qu'il est homme,il peut tout se permettre et elle rien,non seulement parce qu'elle est femme,mais sa femme,c'est-a-dire son souffre douleur prefere,la douceur de son caractere faisant d'elle une victime designee
Rien n'est affreux en libertinage puisque c'est la nature qui l'inspire.Il en, parle a sa femme:"il faut plaindre ceux qui ont des gouts singuliers,mais ne jamais les condamner.Les moeurs ne depên,dent pas de nous.Nous ne sommes pas plus responsables de naitre avec des gouts bizarres que de venir au monde bancals ou bien faits"'
Ce sentiment d'impunite,son fils l'eprouvera,sa vie durant,ne comprenant jamais que la transgression puisse ou doive etre punie,des lors qu'elle resulte de sa volonte
J'ai toutefois ete choque par certains ecrits du marquis,celui qui ne peut ejaculer qu'en blasphemant,celui pour qui la place de l'hostie est entre les levres,au-bas ventre des femmes,celui dont les rales de jouissance s'expriment au plus haut point quand il dechire la peau des femmes
Pourquoi me pencher sur ce seigneur du mal qui vous attire dans ses trefonds,celui qui ne devie pas d'une ligne de sa religion personnelle,la volupte mortifere?
La littérature n'est pas née le jour où un jeune garçon criant Au loup! Au loup! a jailli d'une vallée néanderthalienne, un grand loup gris sur ses talons : la littérature est née le jour où un jeune garçon a crié Au loup! Au loup! alors qu'il n'y avait aucun loup derrière lui. Que ce pauvre petit, victime de ses mensonges répétés, ait fini par se faire dévorer par un loup en chair et en os est ici relativement accessoire. Voici ce qui est important : c'est qu'entre le loup au coin d'un bois et le loup au coin d'une page, il y a comme un chatoyant maillon. Ce maillon, ce prisme, c'est l'art littéraire. (Vladimir Nabokov)
Ne pas prévoir, c'est déjà gémir.
C'est une chose très différente que d'aimer ou que de jouir; la preuve est qu'on aime tous les jours sans jouir et qu'on jouit le plus souvent sans aimer.
Marquis, ton livre est fort, et
Nul dans l'avenir
Ne plongera jamais aussi bas
Sous l'infâme
Nul ne pourra après toi
Réunir
En un seul bouquet tous les
Poisons de l'âme.
Emile Chevé
Le libertinage, en fait, est une école philosophique de pureté intransigeante. Dès qu'il y entre le moindre atome de vulgarité c'est fini. Sade, vous l'avez compris, est énorme mais jamais vulgaire. Or la planète est en tain de se vautrer, par tous les bouts, dans une vulgarité massive insensée.
Celui qui a le droit de manger du fruit d'un arbre peut assurément le cueillir mûr ou vert, selon son goût. N'est-ce pas, au fond, au-delà des outrances, ce qu'on appelle la tolérance ?