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Citations de Gonzague Saint Bris (133)


Michel Pougeoise précise enfin que " pour Balzac, l'artiste est véritablement un magicien qui parvient, grâce à ses dons personnels, à son imagination et à sa maîtrise de la langue, à sublimer la réalité, à la métamorphoser pour permettre aux autres hommes d'accéder à la beauté transcendante de son monde intérieur. L'artiste romantique s'arrogerait les pouvoirs d'un démiurge capable, dans l'exaltation de ses visions, de s'égaler au Créateur tout-puissant. (p 322)
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Ainsi, tout à la fois historien et romancier, psychologue et sociologue, économiste et philosophe, artiste et journaliste, ce maître à penser de son temps est un fin pédagogue qui, inlassablement, instruit ses lecteurs et les fait rêver, à la manière d'un cinéaste, ce qu'il serait sans doute aujourd'hui, plongeant dans les tréfonds de l'âme, de la pensée et de la vie quotidienne de ses contemporains, le plus souvent sordides, suscitant de ce fait l'admiration ou la répulsion, la fascination ou la condamnation. Plus qu'à Napoléon, dont il se réclame et dont il partage certes la puissance, c'est à Buffon que ressemble ce pessimiste à peu près total qui, malgré tout, aime tant la vie. (p 199)
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A son insu, qu'il le veuille ou non, qu'il y consente ou non, l'auteur de cette œuvre immense et étrange est de la forte race des écrivains révolutionnaires. Balzac va droit au but. Il saisit corps à corps la société moderne. Il arrache à tous quelque chose, aux uns l'illusion, aux autres l'espérance, à ceux-ci un cri, à ceux-là un masque. Il fouille le vice, il dissèque la passion. Il creuse et sonde l'homme, l'âme, le cœur, les entrailles, le cerveau, l'abîme que chacun a en soi. Et, par un don de sa libre et vigoureuse nature, par un privilège des intelligences de notre temps qui, ayant vu de près les révolutions, aperçoivent mieux la fin de l'humanité et comprennent mieux la providence, Balzac se dégage souriant et serein de ces redoutables études qui produisaient la mélancolie chez Molière et la misanthropie chez Rousseau. (p 150-151)
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Honoré, en effet, est captivé par le grand monde, comme le sera, à une autre époque, le "petit Marcel". Il y a du Proust dans Balzac ; il y a du Balzac dans Proust. (p 114)
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L'allée des Adieux, le pont de Ruan ou les landes Charlemagne sont dans la stratégie du "Lys dans la vallée" comme des généraux en campagne. Allées de la littérature, chemins de l'écriture, topographie du roman, géographie de l'inspiration, carte d'état-major de l'intrigue, ce qui est fascinant pour le lecteur, c'est la précision et le plaisir que prend Balzac dans ce mariage passion entre l'œuvre et la Touraine. (p 108)
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Je suis un Don Quichotte inconnu Balzac
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Car Balzac est bien l'entomologiste de la nature humaine et c'est précisément pour cela qu'une partie de ses contemporains comprend parfaitement son oeuvre, tandis qu'une autre est désarçonnée par la modernité de sa vision du monde. Tout à la fois héritier du XVIIIe siècle et contemporain de Karl Marx, il mesure l'évolution de la société française qui, par la Révolution, est passée d'une hiérarchie de "classe", d'une économie agricole figée à une économie où, via la Bourse, l'argent est l'élément dominant, d'un monde où la naissance n'est plus l'essentiel, mais bien la fortune.
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« L'enfant révolté est là, debout dans ses songes, réveillé en sursaut par l'horreur du vrai. Il réagit, le jeune page, comme on le lui a appris : "D'abord dire son orgueil, ensuite on verra." » (p. 293)
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Partant chacun de leur rive respective, les deux souverains se mettent en chemin seuls, laissant leurs proches et leurs troupes derrière eux et, en s’apercevant, ôtent chacun son chapeau et se saluent avant de s’embrasser à travers les trous pratiqués sur le guichet. Le roi de France dit alors à assez haute voix pour être entendu de tous : « Monseigneur et mon cousin, soyez le très bienvenu. Il n’y a homme au monde que je désirasse tant à voir que vous. Et loué soit Dieu, de qui nous sommes assemblés à cette bonne intention. » Le roi d’Angleterre lui répond sur un ton tout aussi aimable et chacun -les dames surtout!- admire la belle allure d’Edouard IV, dont le mètre quatre-vingt-treize tranche singulièrement avec la taille des hommes de son temps, et la joie qui se lit sur les traits plus ingrats de Louis XI, d’autant que, si Édouard est somptueusement vêtu, Louis, comme à son habitude, porte son costume ordinaire.
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Constamment présent sur le terrain, toujours disponible pour ses sujets et impatient, surtout, de faire ses preuves en matière administrative, comme il l'a fait dans le domaine militaire avec les routiers, il va, en effet, modifier en profondeur la vie quotidienne de ce territoire et achever de l'ancrer dans la terre de France, comme en témoigne son sceau associant les lis et les dauphins. A peine installé il se comporte en souverain, faisant d'abord savoir à tout le pays que son chef est là, le visitant ensuite en détail, quels que soient l'éloignement et la difficulté d'accès des populations, recevant tout ceux qui viennent lui porter leurs doléances ou prodiguer leurs conseils - paysans, artisans, bourgeois, nobles et prêtres -, les écoutant attentivement et leur promettant de se consacrer exclusivement au bonheur de tous, ce à quoi il ne faillira jamais.
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Guillaume Budé, grâce à sa relation privilégiée avec François Ier, métamorphose le roi de France en protecteur de ces humanistes qui, dans le sillage d'Erasme, veulent retrouver le savoir des Anciens par l'étude ds textes dans leur langue d'origine. Face à une Sorbonne figée par la scolastique, le Collège de France fondé en 1530 proposera un enseignement nouveau.

Chapitre 5. Portrait de groupe.
Guillaume Budé galope avec le Roi dans la forêt de savoirs
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François Ier est ce souverain qui sait faire des intellectuels ses amis. Le roi de France déteste les déjeuners idiots. Il adore partager son repas de midi avec un convive qui l'instruit. c'est souvent le cas à table, avec Guillaume Budé ou Clément Marot. Avec Budé, les joutes ne sont pas seulement celles de l'esprit, la passion de la chasse leur offre aussi l'occasion de communier dans la concurrence des corps.

Chapitre 5. Portrait de groupe.
Guillaume Budé galope avec le Roi dans la forêt de savoirs
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Budé est, avec Erasme, un de ces hommes essentiels en qui luit l'esprit de la Renaissance. (...)
Guillaume Budé est si fin, érudit, ouvert, intelligent, ferme dans sa pensée et si souple dans ses raisonnements, qu'on ne peut jamais se brouiller avec lui. Même Erasme, après une querelle littéraire l'opposant à ce chasseur de sens et à cet excellent veneur, s'est exprimé ainsi : " Je ne suis point réconcilié avec Budé : je n'ai jamais cessé de l'aimer. "

Chapitre 5. Portrait de groupe.
Guillaume Budé galope avec le Roi dans la forêt de savoirs
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Guillaume Budé, (...) est issu d'une grande famille d'une grande famille de fonctionnaires royaux anoblie par Charles VI. Son père Jean Budé, conseiller du Roi, est un remarquable lettré, propriétaire d'une riche bibliothèque. ce n'est qu'à vingt-quatre ans que Guillaume se décide à des études sérieuses. Après s'être penché sur le droit civil, il assume les charges de notaire et de secrétaire du roi. la cour de François Ier, il plaide la cause des belles-lettres et de la philologie. Il acquiert une si vaste science qu'Erasme l'appelait le Prodige de la France. C'est à la requête de ce dernier que Guillaume Budé, connu comme un grand helléniste, entreprend une compilation de notre lexicographie d'origine grecque. Sa conversation est éblouissante, et quel regard de feu quand il vous parle de sciences, de théologie, de jurisprudence ou de mathématiques ! Il est lié avec toute l'Europe des cultures, de Thomas More à Pietro Bembo et d'Etienne Dolet à François Rabelais.

Chapitre 5. Portrait de groupe.
Guillaume Budé galope avec le Roi dans la forêt de savoirs
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La connaissance du reste du monde sera l'une des avancées majeures de la civilisation de la Rennaissance, mais elle ne fait que commencer. C'est pourquoi les trois principaux souverains d'Europe, François de Valois, roi de France, Charles de Hasbourg, bientôt empereur d' Allemagne, et Henri Tudor, roi d'Angleterre, se considèrent comme les plus puissants personnages de leur temps, unique protagonistes d'une subtile et complexe partie d'échecs à six mains, dans laquelle tous les coups sont permis, les meilleurs comme les pires.

Chapitre IV. Un Roi de vingt ans
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François Ier ressemble peut-être davantage (le cynisme en moins) au troisième protagoniste de cette saga : Henri VIII d'Angleterre, fils du roi Henri VII, et son aîné, puisqu'il est âgé de vingt-quatre ans. Aussi extraverti que le précédent est introverti, celui qui ne règne que parce que son frère aîné, Arthur, est mort prématurément est, lui, aussi, un grand sportif, un amateur de femmes, un lettré passionné par les arts, la musique en particulier. Henri VIII est un homme cultivé : il parle latin, français, espagnol et italien. Il aime les lettres et la philosophie : il prend " plus de plaisir à lire de bons livres qu'aucn prince de son âge." Il joue divinement du luth et de l'épinette. (...) Il sait distinguer les plus beaux esprits, les traite avec beaucoup d'égards et leur donne des charges honorables : il confie à Erasme, le père de l' Eloge de la folie, une chaire à Cambridge et nomme John Colet prédicateur de la cour. Mais il est d'un naturel fourbe, toujours prêt à trahir pour préserver ses intérêts et assouvir son inextinguible orgueil et son désir de faire de l'Angleterre une grande puissance sur la scène du monde.

Chapitre IV. Un Roi de vingt ans
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François Ier reçoit l'éducation dont rêve François Rabelais ; " Qu'il n'y ait ni mer, ni rivière, ni fontaine dont tu ne reconnaisses les poissons, que tous les oiseaux de l'air, tous les arbres, arbustes et buissons des forêts, toutes les herbes de la terre, tous les métaux cachés au ventre des abîmes, les pierreries de tout l'Orient et le Midi, rien ne te soit inconnu. "

Chapitre IV. Un Roi de vingt ans
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En 1515, François Ier monte, à vingt ans, sur le plus beau des trônes. Après huit Charles et douze Louis, sans parler de six Philippe, un François est pour la première fois roi des Lys. Il apporte des idées nouvelles, une éducation nouvelle, un nom nouveau.

Chapitre IV. Un Roi de vingt ans
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(...) grâce à la pluridisciplinarité de l'enseignement pendant la Renaissance, la formation musicale fait partie de l'éducation des peintres : Verrocchio, Bramante, Giorgione sont aussi musiciens.

Chapitre IV. Un Roi de vingt ans
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(...) gens de sagesse et d'expérience : Robert Stuart d' Aubigny, Louis de La Trémoille, Gian Jacopo Trivulzio, Jacques de Genouillac ou Florimont Robertet.

Chapitre IV. Un Roi de vingt ans
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