AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Grazia Deledda (69)


Ceci était donc l'amour : l'essoufflement caché au plus profond du cœur, et l'esclavage à ce souffle : et pourtant c'était doux de s'endormir ainsi, liée, avec son propre secret dans le cœur.
Commenter  J’apprécie          40
Il avait eu honte de sa mère parce qu'elle était servante et née dans ce pays d'arriérés. Ce n'était plus tard, beaucoup plus tard, qu'il avait dépassé cet instinct ignoble à force de volonté et d'orgueil.(p.51)
Commenter  J’apprécie          40
Je m'abandonnais, cependant, à ce que ma mère considérait comme le plus grand des péchés : la lecture avide et ininterrompue de lectures inappropriées à mon âge et, surtout, à mon éducation.
Commenter  J’apprécie          40
Après les hors-d’œuvre, saucisson et thon à l'huile, on avait mangé rapidement le potage (…) Après le potage les plats défilèrent dans l'ordre suivant : le bœuf bouilli avec une salade d'olives sèches et de minuscules tomates vertes conservées, les jaunes macaronis, le mouton rôti avec des raiforts, les petits oiseaux servis sur des tranches de pain rissolées et une couche de riz bien doré (…) Les truites vinrent à leur tour (…) Après les truites on servit de magnifiques poulets, puis enfin, sur un immense plat de porcelaine, le clou du souper, le petit porc fumant et doré, à l’arôme délicieux (…) Après le cochon de lait on apporta un pâté d'anguilles, ensuite des fromages exquis et du beurre (…) et les fruits secs de tous genres et les fruits conservés frais (...) le plateau de pâtisseries.
Sebastiano trouvait une sorte de malhonnêteté à de semblables négoces. Au lieu de raser les bois de la Sardaigne, il eût été heureux de les multiplier ou, au moins, de les repeupler. Il aurait désiré employer les gens qui écorcaient les chênes, les charbonniers et les charretiers à défricher et à cultiver les terrains improductifs, faisant ensemencer les vallées couvertes de pruniers et de pervenches, et conduire des troupeaux dans les pâturages abandonnés.
Commenter  J’apprécie          30
Les tintements lugubres d'une cloche annoncèrent pour le lendemain matin une messe funèbre. Anna frissonna. Un lien invisible semblait unir les pensées tourbillonnant dans son cerveau aux tristes sons qui allaient se perdre, comme des sanglots, dans l'assoupissement de la nuit.
Commenter  J’apprécie          30
Et puis il faut aussi sauver la femme : c'est une femme seule, après tout, exposée elle aussi aux tentations dans la solitude de sa maison, dans la désolation de ce petit village où personne n'est digne de lui tenir compagnie.
Commenter  J’apprécie          30
Toute la montagne apparut recouverte d’un manteau violet de serpolet en fleur ; et, plus loin, les vallées très profondes et les hautes cimes vers lesquelles s’approchaient les voyageurs, enfouies sous le voile déchiré de la brume lumineuse, plongées dans des jeux d’ombre et de soleil, sous le ciel turquin où étaient peints des nuages étranges qui se dissipaient lentement, ressemblaient à un tableau d’une beauté incroyable, au rêve d’un artiste devenu fou.
Commenter  J’apprécie          30
Il ne lui manquait rien : et cependant repliée en elle_même, elle se regardait à l'intérieur, avec pleine conscience d'elle-même, et elle voyait un crépuscule, serein, oui, mais un crépuscule : rouge et gris, gris et rouge et solitaire comme le crépuscule de la "tanca". ( tank ?)
Commenter  J’apprécie          30
Il pensait aussi à sa mère et de loin, quand il ne la voyait pas, l'aimait, reconnaissait qu'il lui devait tout : à elle qui, au lieu de l'envoyer garder les chèvres ou transporter les sacs de blé au moulin, comme ses prédécesseurs, en faisant un prêtre pouvant consacrer l'hostie et la transformer en Dieu.
Ainsi concevait-il sa mission. Il n'avait rien connu du monde. Et les cérémonies, les grandes fêtes religieuses étaient ses souvenirs les plus colorés, les plus sensuels. (p.52)
Commenter  J’apprécie          30
Le pauvre garçon, dégoûté par tant d'amères réalités, aurait voulu, pendant ces heures mélancoliques, s'endormir avec l'automne mourant.
Commenter  J’apprécie          20
La pauvre maman, pâle et agitée, renferma dans une malle les derniers objets qu'Angela devait emporter. Une heure après, à la gare, la joie fébrile de la soirée et des jours précédents se changeait en amertume et en larmes. Debout sur un mur, Anna regarda pensivement le train, qui fuyait dans l'atmosphère limpide et azurée du matin ; elle éprouva une sensation inconnue, qui devait rester dans sa mémoire comme une de ses plus poignantes émotions.
Commenter  J’apprécie          20
Dans la maison, aux fenêtres grandes ouvertes, où ce n'était que bruit de voix et distribution de dragées, l'allégresse du printemps et de la résurrection de Dieu se mêlerait à la joie des noces. Au milieu de cette expansion, la tristesse était pourtant au fond du cœur de quelques-uns, parce que le bouleversement des habitudes paisibles, même pour raisons de fête, cause un grand trouble dans les esprits méthodiques.
Commenter  J’apprécie          20
Le mariage d'amour est celui de Dieu ; le mariage de convenance est celui du diable. Sauve-toi, Elias Portolu, et sauve la colombe, comme la nomme ton père. Maria Maddalena a accepté Pietro parce qu'on le lui a imposé, parce qu'il a du blé, parce qu'il a de l'orge, des fèves, une maison, des bœufs, de la terre. C'est une opération du diable. Mais Dieu en avait décidé autrement.
Commenter  J’apprécie          20
Elias eut une minute d’égarement, de peur et de plaisir indicibles, à se voir seul près de Maddalena, parmi les herbes et les grands chardons fleuris. Son coeur se mit à battre fortement et un vertige d’amour s’empara de tout son être, lorsque ses yeux rencontrèrent le regard passionné et suppliant de la jeune fille
Commenter  J’apprécie          20
Sept années s'étaient passées ainsi, et la Mère ne l'incitait pas à bouger parce qu'ils étaient si heureux là-haut, dans le petit village qui, pour elle, était le plus beau de la terre parce que son Paulo en était le Christ et le roi.
Commenter  J’apprécie          20
La Mère avait déjà fermé la porte de la rue avec deux barres croisées, pour empêcher le diable de pénétrer dans la maison. Le diable qui, les nuits de vent, court en quête d'âmes. Au fond, elle croyait peu à ces choses, et voilà pourtant qu'elle pensait maintenant avec amertume, et en se moquant vaguement d'elle-même, que l'esprit malin était déjà dans le petit presbytère, qu'il buvait au broc de son Paulo et s'agitait autour du miroir que son Paulo avait accroché à côté de la fenêtre.
Commenter  J’apprécie          20
Es-tu un homme ? Tu n'es qu'un fétu de paille, un pantin en fromage de vache ! Ne vois-tu pas que tu es incapable de rester debout sur tes jambes et que ta face est verte comme une grenouille ?
Commenter  J’apprécie          20
Alors seulement, il (Attilio) effleura mes paupières de ses doigts, comme s'il fermait avec pitié les yeux d'un mort. Oui, quelque chose mourait vraiment en moi cette nuit-là : la partie orgueilleuse et mauvaise de mon être, celle qui croyait faire le bien tandis qu'elle semait le mal.
Il conclut :
- Maintenant, ça suffit. Qu'on ne reparle plus jamais de cette histoire.

p.152
Commenter  J’apprécie          20
Anania s'amusait un peu ; il admirait le paysage, suivait avec intérêt les indications du guide et regardait avec les jumelles. Mais dès qu'il cherchait à jouir de la douceur de ce paysage magnifique, la douleur le griffait comme le coup de patte d'un tigre et s'emparait de nouveau totalement de lui.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Grazia Deledda (192)Voir plus

Quiz Voir plus

La Faute ...😉

" Déjà il rêvait d'une thébaïde raffinée, à un désert confortable, à une arche immobile et tiède où il se réfugierait loin de l'incessant déluge de la sotise humaine ".

Déja, plutôt que déjà
Incessent, plutôt que incessant
Sottise, plutôt que sotise
Tébaïde, plutôt que thébaïde

10 questions
44 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , orthographeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}