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Citations de Guy Gavriel Kay (336)


C'était un moment étrange pour lui ; en y songeant, par la suite, il dirait qu'il avait vieilli pendant cette longue nuit près de Fézana, que les portes et les fenêtres s'étaient ouvertes et que, pour la première fois, l'ombre complexe des choses de ce monde lui avait été rendue perceptible. Pas les réponses, bien entendu, seulement la difficulté des questions.
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C'est une chose de guerroyer pour son pays, sa famille ou même pour la gloire. C'en est une autre de croire que les adversaires sont des incarnations du mal et pour cette raison doivent être anéantis.
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Le temps des homme était venu, se dit-elle avec amertume. L'ironie éclatait. L'Arbonne allait être détruite à cause de ses femmes, à cause des symboles et de la musique de la Cour d'amour et des modèles de grâce établis par des femmes comme Cygne et Ariane, parce qu'elle était présentement gouvernée par une femme. Et maintenant que la ruine fondait sur le pays sous la forme d'une armée et d'épées, de haches et de brandons, maintenant que les images de viols et de brasiers allaient danser derrière les paupières closes de toutes les femmes arabonnaises, c'était en fin de compte par les hommes qu'il fallait qu'il fût sauvé.
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Les légendes sont les échos, à peine compris désormais, des matins où l’être humain ne marchait pas seul, où d’autres créatures, amies et ennemies, vivaient dans les forêts et dans les collines.

(France Loisirs, p. 40)
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Par la suite, rétrospectivement, Jehane se rendit compte avec acuité que le plus petit geste, en cet instant, aurait pu tout changer. Elle aurait si aisément pu dire à ce Cardène raffiné et beau parleur qu'elle irait visiter ibn Musa plus tard dans la journée. Et dans ce cas, - impossible d'échapper à cette pensée -elle aurait connu une existence très différente.
Meilleure, pire ? Nul ne pouvait répondre à cette question. Les vents soufflaient l'orage, oui, mais parfois ils balayaient aussi les nuages bas qui obscurcissaient le ciel, et sur une hauteur on pouvait alors jouir du spectacle splendide des levers ou des couchers de soleil, ou encore de ces nuits claires et coupantes, lumineuses, où lune bleue et lune blanche semblaient traverser telles des reines un ciel semé d'étoiles aux configurations étincelantes.
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Tigane, que le souvenir que j'ai de toi soit comme une épée dans mon âme
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Les tyrans ont éliminé la plupart des bandits de grand chemin. Uniquement pour protéger leurs propres intérêts. Ils veulent être sûrs que personne ne nous vole afin qu'eux mêmes puissent s'y consacrer en toute impunité avec leurs taxes douanières et leurs impôts. (...) Mais personnellement, j'aimais mieux les brigands. Il y avait toujours moyen de s'entendre avec eux.
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L'esprit se comportait parfois bizarrement et la mémoire engendrait la douleur au moins aussi souvent qu'elle guérissait ou apaisait.
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Cela se produit à l’occasion : on découvre des vérités sur soi-même en un instant, parfois au milieu d’événements dramatiques, parfois dans le plus grand calme. Sous un vent de crépuscule soufflant de la mer, seul dans son lit par une nuit d’hiver, en pleurs sur une tombe parmi les feuilles mortes. Ivre dans une taverne, en proie à d’atroces douleurs, sur le point d’affronter des ennemis sur le champ de bataille. En ces heures où on attend un enfant, tombe amoureux, lit à la lueur d’une bougie, regarde le soleil se lever ou une étoile se coucher, où l’on meurt. 
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Quand on ne peut ni reculer ni rester sur place, on avance, inutile de réfléchir, il suffit d’agir.

(Alire, p.245)
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Son peuple venait du désert. Des dunes mouvantes et fugitives, des tempêtes de sable, des rudes et lugubres montagnes sculptées par l’érosion. D’un lieu où le vent pouvait souffler éternellement sans jamais se trouver arrêté ou ralenti. Où le soleil tuait, où c’était la lumière des étoiles nocturnes qui offrait une promesse de vie, de l’air à respirer, une brise pour adoucir l’écorchement fiévreux du jour. Où l’eau était… quoi donc ? Un rêve, une prière, la plus pure bénédiction du Seigneur.
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Elle détestait, oh, elle détestait pleurer. Rire et larmes, avait coutume de dire Ishak, sont de bien proches parents.
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Il examina, comme pour la première fois, la cheminée avec son manteau sculpté d'un motif de grappes et de feuilles de raisin. Il contempla le vin lui-même et les gobelets magnifiquement ouvragés, les chandelles blanches dans leurs chandeliers d'or, les tapisseries d'Elvira, les figurines d'ivoire sculptées sur le vaisselier et sur le linteau de la cheminée. Il aspira le parfum de l'encens de Soriyie en train de se consumer dans une coupe de cuivre, étudia les fenêtres de verre gravé donnant sur le jardin, le miroir au cadre doré sur le mur opposé, les tapis au motif complexe...
D'une certaine manière, tous ces objets délicats formaient un rempart, les dernières défenses personnelles d'un homme civilisé contre l'orage et les ténèbres et l'ignorance.
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Il avait offert ses prières avec eux, sincèrement mais à sa propre manière. Ses doctrines à lui, c’étaient la compassion, les caractères tracés par le pinceau, la peinture, la conversation, les amitiés qui duraient, la famille. Le rire. La musique. Le service de l’empire. Le vin. La beauté des femmes et des fleuves sous les étoiles.

(p. 116)
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Le pinceau du scribe est l'arc du guerrier. Les lettres qu'il dessine sont des flèches qui doivent toucher leur cible sur la page. Le calligraphe est un archer ou un général sur le champ de bataille. Quelqu'un l'a écrit il y a bien longtemps. Tel est son état d'esprit ce matin. Elle est en guerre.
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Les chamans se divisent en deux catégories : blancs et noirs. Cela dépend de leurs rapports avec les démons du monde des ténèbres dans lequel ils pénètrent après avoir abandonné leur dépouille charnelle. Ils peuvent soit chercher à les séduire, soit engager le combat pour les forcer à coopérer. Oui, certains sont des femmes.
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Aucun chemin n’est mauvais en soi. Il existe seulement des voies que nous pensions réservées à d’autres que nous-mêmes.
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Deux fois maintenant, alors. Deux fois en quinze ans, il avait assassiné le plus puissant monarque de la contrée. Un khalife, un roi.
J’ai de moins en moins de chances d’être remémoré pour ma poésie, décida-t-il avec regret en entrant chez lui.
(chap. 7)
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C’était presque toujours ainsi. Parler avec sa mère était rarement difficile, mais ce qu’il fallait dire l’était presque toujours, semblait-il.
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Il y a vraiment, dans certaines existences, des moments pivots, où tout change, où les bifurcations sont très claires, où l’on fait un choix.
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