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Citations de Guy Rechenmann (79)


Ne soyez pas stressé mon ami, laissez le temps agir. Vous savez, il est un dicton africain qui dit : vous, vous avez une montre, nous, nous avons le temps.
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L'avis de recherche est maintenant étendu à tout le territoire.
L'absence, l'évaporation, la disparition, on l'appelle comme on veut, de Pierre est maintenant inquiétante, mais cela ne change rien à la donne.
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Je doute que Lily soit douée pour le bonheur. Le bonheur est l’antithèse de la réflexion dans la mesure où, à en croire nos médias et à entendre nos élites bien pensantes, il est simple à trouver. En réalité il est au raisonnement ce que l’aiguille est à la meule de foin, introuvable. Le bonheur serait un gros fromage et Lily n’en veut qu’une miette, cela suffit pour calmer son jeune appétit, trop, provoquerait une indigestion. Vous imaginez, un trop plein de bonheur, insoutenable, en plus très mauvais pour le business: plus d’anti-stress, médicaments, cigarettes, alcool bref une catastrophe économique. Pas de danger pour le grand capital, je suis comme Lily, je ne crois pas au bonheur ou plutôt si, mais au faux, celui du produit marketing, la pure invention à but lucratif de l’homme dans toute sa démence. Il n’y a qu’à voir les différentes formes qu’il a revêtues au cours des temps. Homme bon est décidément mon oxymore préféré.
Apanage de l’intelligence, Lily aura son cortège de sujets de satisfaction et de petits plaisirs mais sa vie se passera à ordonner ses accords et ses contradictions en essayant de se convaincre à profiter de l’instant :
Le bonheur est un équilibre.
Elle ne croit pas à l’uniformité, elle sait que la différence n’est jamais heureuse. L’homme vraiment intelligent est un pédagogue, il éclaire les pensées et, du coup, amortit les inégalités tel un édredon :
Le bonheur est un discernement.
Elle s’y emploie déjà malgré son jeune âge et Léonard a compris cet esprit brillant en lui offrant ce simple croquis de chat, son refuge d’enfant :
Le bonheur est un souvenir.
Il a mis pile dedans, normal, il est médium
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On est encore loin du compte, mais si les résultats sont confirmés dans l'après-midi, le processus enclenché dés l'aube demain matin risque d’accélérer la compréhension des éléments précités . Dans le cas contraire, j'envisage de rendre mon tablier. En fait, je crois tellement peu à cette deuxième hypothèse que j'ai pris un billet pour Paris ce soir à dix -neuf heures onze, en deuxième classe. Arrivée vingt-deux heures trente-cinq. Yves viendra me chercher et Martine a préparé ma chambre.
Je serai présent demain à six heures pour assister à l'hallali du prédateur.

p.257
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Et que dire de Manon, surnommée La Puce, la jeune mariée, la frêle jeune fille. Elle ne connaîtra pas l'extase ou, si elle l'a connue, elle restera unique et ça personne n'a pu le rapporter, si ce n'est l'hommage rendu par les habitants de la vallée, notamment une des deux cuvettes formées par le cataclysme, le lac de La Puce. Lac né des sanglots de la jeune mariée sentant son bonheur s'échapper. L'histoire raconte que ce lac disparaîtra le jour où la petite aura fini d'avaler ses pleurs en s'évanouissant dans la rocaille, aspirée par un esprit, signe d'une paix retrouvée.
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 Ce n’est pas parce qu’il fait une chaleur à faire fondre les pôles ces derniers jours qu’il faut vous prendre pour le docteur Schweitzer à Lambaréné pendant la saison des pluies, Viloc 
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Il est monnaie courante au treizième siècle de bafouer le petit peuple et c’est en larmes que le jeune berger tente de récupérer son mouton de proue parti, claudiquant, dans le sombre de la forêt. Tétanisé, Jacques ne contrôle plus rien. C’est la première fois qu’il subit une telle agression. Mais le Moyen Âge a ses codes, force fait loi, et que peut faire un simple berger contre une bande armée, de plus de mauvaises intentions. Rien. Prendre sa peine en patience et reformer son troupeau vaille que vaille entre les gouttes.
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... Il faut dire que Viloc choisit rarement la simplicité avec son « bureau des rêves », comme le nomme son mentor, quand il bouscule l’administration avec ses intuitions basées sur le souffle du vent, la force des marées, voire la couleur de la lune. Il a du mal avec l’équilibre, l’équilibre entre le conventionnel et la marge, entre l’évidence et le supposé. Comme en art, l’impressionnisme, le cubisme ou encore l’abstrait ont bousculé les règles en leur temps, eh bien lui, Anselme Viloc, ne cesse de prendre des contre-pieds. Non pas pour semer une zizanie quelconque, non, parce que c’est comme ça. Son ressenti s’exprime ainsi et les chemins qu’il prend sont toujours de traverse. Allez savoir pourquoi ? Sans doute l’air revigorant du Bassin. Avant, au début de sa carrière, en Savoie, ce n’était qu’un flic de papier bien ancré dans des rapports écrits, précis, dans un français à faire pleurer plus d’un écrivain reconnu et ça lui suffisait ; son papier s’est peu à peu transformé en cerf-volant grâce à une intuition d’un nouveau genre mêlant observation, écoute et sensibilité...
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Et vient l’annonce faite à Marina, la mort de l’enfant. Silence. Elle me fixe, ne semble pas comprendre. Puis lentement s’assoit sur son lit face à la baie vitrée. Un couple de corbeaux est là, sur la pelouse blanchie, à l’écoute, une voiture passe non loin d’eux.
Un coup d’œil au toubib avant qu’elle ne plonge la tête entre ses mains et sanglote. Le toubib me fait signe de ne pas intervenir, il faut la laisser s’épancher, vider toutes les larmes de son corps et avec un peu de chance un morceau de sa folie viendra avec. Désencombrer son esprit, l’épurer, c’est ce que le docteur Angot s’efforce de faire depuis son internement et il a pris la décision de lui annoncer la nouvelle dans ce but, une sorte d’électrochoc rédempteur, un pari. Nous sommes immobiles dans la chambre à supporter le râle continu de Marina et à observer les deux corbeaux, symboles de tristesse et de malheur, s’escrimant, par des évolutions spectaculaires, à trouver une pitance en piquant le sol durci.
Le spectacle de ces volatiles pourrait être un mauvais présage mais Lily m’a affirmé qu’ils sont les plus intelligents du règne animal, conjuguant prudence, sociabilité, courage et fidélité, « les couples restent unis pour la vie », argument massue et en guise de conclusion elle avait été jusqu’à conspuer La Fontaine qui, à ses yeux, faisait passer l’oiseau noir pour prétentieux, hâbleur, bref un peu benêt, tout l’inverse de ce qu’il est. Un des corbeaux a l’air de nous fixer à travers le vitrage, plusieurs secondes. Lily a raison, l’oiseau n’a de noir que son plumage. Les pleurs s’estompent, se fondent et s’arrêtent. Marina se redresse, nous fait face et les yeux encore mouillés nous assène :
Quand est-ce qu’on l’enterre?
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- Les clapotis de l’endroit sont synonymes d’anchois, prévient le gars, un local buriné, blanc de barbe et de cheveux, et s’il y a des chasses ici, il doit y avoir du bar dans le nord, poursuit-il en opinant du bonnet.
- Des chasses ?
- Oui, ah, vous n’êtes pas du coin, on appelle ça des chasses, quand les mouettes piquent dans l’eau pour se nourrir et quand il y a anchois, il y a bar et loubines si vous voulez…Les pêcheurs sont à l’affut e ces chasses et vont pêcher à proximité, surtout dans la passe nord. Ceux qui ont des bateaux rapides sont avantagés bien sûr.
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Des fourmis dans les doigts 1956, l'hiver était glacial. Le 1er septembre, tout ronronnait dans ma vie jusqu'à l'arrivée de mes nouveaux voisins. Comment Lucie pouvait-elle me troubler à ce point ? Pourquoi mes dessins ne reflétaient-ils plus la réalité ? - Lorsqu'il s'agit de l'inexplicable rien ne peut être écarté. Je ne sais pas si je crois aux coïncidences en attendant je ne crois pas au hasard... dit le docteur Berthon, les cheveux toujours en pétard. La liberté se gagne-t-elle à coup de bluffs ? Pourquoi Gina s'intéressait-elle tant à la mécanique ? Qui parle encore le ladino de nos jours ? Des morts violentes, de l'humour, un véritable remue-méninges ! Des destins singuliers vous frôlent tous les jours. C'est peut-être le cas de votre voisin ? Décidément les apparences sont trompeuses... - Mitterrand miaule, il veut sortir.
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Ce fut mon premier vrai chagrin. La tristesse que j’ai ressentie à l’époque est encore vérifiable aujourd’hui : mes tempes battent plus fort quand je pense à lui. J’expérimente à chaque fois la notion « avoir le bourdon », mon beffroi à moi ayant toujours du mal à absorber ce type de vibrations. J’en ai voulu à mon confident de ma laisser seul au milieu du gué, ses propos me rassuraient, mais, à mon âge, je n’en saisissais pas tout le sens, j’aurais aimé qu’il me guide encore un peu plus longtemps.
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« C’est marrant de voir ce qu’inspire la gloire pour le commun des mortels : travail, propreté, intelligence et probité. Tout homme célèbre serait une sorte de gendre idéal. Et surtout Patxi, en plus de la cuisine, imaginez qu’il fasse aussi la vaisselle et qu’il sorte les poubelles !
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– Lorsqu’il s’agit de l’inexplicable rien ne peut être écarté. Je ne sais pas si je crois aux coïncidences en attendant je ne crois pas au hasard… dit le docteur Berthon, les cheveux toujours en pétard.
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Jacques, le jeune berger en charge de la colonie, s’apprête à s’enfoncer, avant que la nuit ne tombe, dans la partie boisée, celle peuplée de hauts conifères et de frênes compactant la terre, dessinant les chemins et rendant la descente plus facile avant de rejoindre son enclos à l’orée du bois. Une halte bienvenue, afin de se mettre à l’abri et d’apporter les soins nécessaires aux moutons mal-en-point, fatigués ou blessés par la rocaille.
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Lily a sauté à pieds joints la flaque de l’enfance alors que beaucoup d’adultes y pataugent encore. Son père disparaît, un drame. Solange, sa mère, a du mal à faire face, alors Lily assume ; à sept ans, c’est tôt. Elle l’a fait naturellement, elle est devenue responsable à l’âge où les autres ont encore des caprices dans le cartable. Les histoires de fées pour s’endormir ? Elle se les raconte, toute seule.
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Dites-moi, Viloc, vous êtes bien « Le » spécialiste de la disparition, non ? Alors qu’est-ce que vous nous foutez une timbrée sur les bras ? Une foldingo amnésique et pour faciliter l’affaire, pas un papier sur elle... ni dans son sac et reprenez-moi si je me trompe, seuls un pull-over noir, trois kleenex, une paire de lunettes de soleil version 1970, un porte-monnaie avec un billet de dix francs et trois francs cinquante en pièces, une demi-douzaine d’épingles à cheveux et une clef, unique, qui doit correspondre à une serrure mais laquelle et où ? Ça c’est une autre question... L’affaire du siècle, Viloc. Pas de plainte, pas de corps, rien... juste une émanation d’intuition, une sorte d’archéologie préventive.
C’est nouveau, pour le dépaysement sans doute. Une nouvelle approche du métier ? Envie de changer d’air ?
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Premièrement et de courte mémoire de voisins, vu leurs bobines et leur comportement quotidien, le couple devait se payer une tranche de rigolade uniquement le jour de Noël, et encore, les années bissextiles. Tout sauf des comiques mes chers voisins.
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Des morts violentes, de l’humour, un véritable remue-méninges ! Des destins singuliers vous frôlent tous les jours. C’est peut-être le cas de votre voisin ? Décidément les apparences sont trompeuses…
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La liberté se gagne-t-elle à coup de bluffs ? Pourquoi Gina s’intéressait-elle tant à la mécanique ? Qui parle encore le ladino de nos jours ?
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