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Critiques de Guy de Maupassant (3153)
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La Parure

Résumé



Mathilde Loisel est une Parisienne au foyer qui rêve d'une vie d'ostentation, de richesses et d'élégance. Elle est l'épouse d’un petit employé du ministère de l'Instruction publique, qu'elle a épousé faute de mieux, mais qui en fait beaucoup pour elle.



Un jour, celui-ci arrive avec une invitation pour une fête au Ministère, et pour ne pas laisser se montrer au travers de son rang, elle emprunte un collier à son amie, Jeanne Forestier, qui fait partie du beau monde qu'elle rêve de fréquenter. Rentrée chez elle, elle s'aperçoit qu'elle a perdu le collier. Toutes les recherches n'y changent rien, et le précieux bijou demeure introuvable. Elle n'ose rien dire à son amie, préférant donner le change en lui en achetant une, identique, mais valant 40 000 francs, endettant alors lourdement son ménage pour rembourser les crédits engagés : ils déménagent, renvoient la domestique, et elle « connut la vie horrible des nécessiteux » le mari fait de pénibles petits travaux d'écriture après son travail, et elle est obligée de faire toutes les tâches ingrates réservées avant cela aux domestiques, et cela pendant dix ans.



Au bout de ces dix années de galère, Madame Loisel croise un jour par hasard Mme Forestier, « toujours jeune, toujours belle », et juge qu'il est temps de lui avouer la vérité. D'abord, Madame Forestier ne reconnaît Madame Loisel. Celle-ci lui répond alors, désolée :





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Pierre et Jean

A bord de leur bateau dans lequel se trouve la famille Roland et une invitée Madame de Rosémilly, seule Madame Roland semble s'apercevoir du sentiment de rivalité qui oppose ses deux fils Pierre et Jean, de cinq ans son cadet.

Un héritage, uniquement en faveur de Jean, va faire descendre Pierre dans un cauchemar éveillé et remettre tout son avenir en question.



"Pierre et Jean" est un très beau récit de Guy de Maupassant, où l'on retrouve les thèmes du doute, de la quête de l'identité et de la peur.

Dans la préface, l'auteur définit sa conception du roman et les attentes du lecteur de manière remarquable: "Chacun de nous se fait donc simplement une illusion du monde (...) Et l'écrivain n'a d'autre mission que de reproduire fidèlement cette illusion".
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Bel-Ami

C’est bien écrit et prenant, je l’ai lu d’une traite. J’ai détesté Georges Duroy (c’est bien entendu l’intention de Maupassant), détesté comme j’ai rarement détesté un personnage dans un livre. J’ai été déçue de la fin car j’aurai aimé que Maupassant ramène Duroy dans la misère d’où il venait, que tout s’écroule. C’est un personnage odieux, fainéant, mal intentionné, hypocrite, jaloux, idiot, infidèle et méchant.

Il n’a en fait, aucune qualité et je trouve ça désolant qu’il charme autant de gens tout au long du roman, par le simple fait de sa beauté. La réelle héroïne de ce roman est pour moi Madeleine Forestier, une femme très intelligente et en avance sur son époque. Sa seule erreur a été de faire confiance à cet imbécile de Bel-ami en faisant de lui un partenaire. Elle lui a permit de s’élever et n’a rien gagné en retour.
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Les Dimanches d'un bourgeois de Paris

C'est un Guy de Maupassant encore tout jeune, fraîchement recruté dans un journal plutôt conservateur (voire franchement) Le Gaulois, qui, à ses débuts, utilise un personnage récurrent dans ses nouvelles, à savoir M. Patissot, employé d'une administration parisienne, prototype du fonctionnaire minable.



Au fur et à mesure, les épisodes se font de plus en plus indépendants et, sur la fin, Patissot n'est guère plus qu'un figurant. Maupassant comprend sans doute assez vite que ce personnage unique est appelé à devenir un archétype totalement caricatural s'il souhaite le conjuguer à toutes les sauces. D'où son abandon par la suite.



Au départ, cependant, il est au cœur des attentions du nouvelliste, qui s'en donne à cœur joie pour le ridiculiser, lui et toute la catégorie de fonctionnaires que lui-même (Maupassant) côtoie dans son ministère.



Ainsi, on le voit gauche et froussard, dans plusieurs épisodes, s'essayant à la pêche ou au canotage avec le succès que je vous laisse imaginer. Puis, vient le troisième épisode, selon moi le plus aboutit. L'auteur ne s'y trompera pas et le republiera quelques années plus tard de façon indépendante sous le titre Le père Mongilet, dans un journal concurrent (en prenant juste la précaution de changer les noms et deux ou trois mots ici ou là).



Le ton s'infléchit quelque peu avec le cinquième épisode où Patissot se retrouve invité chez deux artistes contemporains, relations personnelles de l'auteur : le peintre Ernest Meissonier et l'écrivain Émile Zola. Étonnamment, c'est l'occasion pour Maupassant de parler réellement de ces deux artistes, de façon à peine romancée.



La sixième nouvelle raille les grandes messes publiques organisées par le pouvoir républicain, ce qui reste tout à fait d'actualité avec le pataquès actuel lié à l'organisation des jeux olympiques en France. Les épisodes n°7 et 8 devisent du sujet éternel de Maupassant, tournant toujours plus ou moins autour des amours avortées, plus ou moins adultérines ou monnayées qu'il affectionnera tant dans la suite de sa carrière.



Enfin, les deux derniers épisodes sont plus politiques et abordent deux questions contemporaines de l'époque : l'anarchisme et le féminisme (car on sait que la première poussée féministe eut lieu au cours des années 1870-1880). Les questions soulevées restent toujours pertinentes de nos jours, même si le traitement ferait bondir quelque peu les ardentes féministes.



En somme, un recueil moyen, pas désagréable, mais pas non plus du meilleur niveau de l'auteur.

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Le Horla

Le Horla de Guy de Maupassant émerge comme un phare singulier dans le panorama de son œuvre.



Souvent encensé pour son réalisme cru et sa peinture des mœurs de son époque, Maupassant déroute et fascine avec ce récit fantastique. Ici, il s’agit d’une incursion audacieuse dans les méandres de l’esprit humain.



Rédigé sous forme de journal intime, le récit nous plonge au cœur de la psyché d’un homme. Le narrateur, dont la raison vacille sous l’emprise insidieuse d’une entité invisible baptisée le Horla. Cette créature, issue des limbes de l’incertitude, oscille entre le réel et l’imaginaire.



Est-elle le produit d’un esprit dérangé ou une force authentiquement extérieure, tangible dans sa propre réalité ?



Analyse !
Lien : https://lapetiteredac.com/20..
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Oeuvres & Thèmes : Le Veston ensorcelé et autre..

Après l'impression de longueur de ma lecture précédente (voir ma chronique sur The City of Stardust), j'avais besoin de quelque chose de court. J'ai donc jeté mon dévolu sur cette petite anthologie de nouvelles classiques et contemporaines, qui contient, dans l'ordre (pour les auteurs, voir en haut) : « La Cafetière », « Le Portrait ovale », « Qui sait ? », « le veston ensorcelé », « Le Jeu du bouton » et « Fonds d'écran ». Le point commun entre ces nouvelles (enfin, celui que j'ai remarqué), c'était l'objet comme bascule vers le fantastique et l'inquiétant. La cafetière (et le reste des meubles et objets d'une chambre) qui prend vie, le portrait d'une jeune femme qui a aspiré sa vie, les meubles d'une maison qui s'échappent, une veste d'où sorte des billets dès qu'on met la main dans la poche, un bouton sur lequel on peut appuyer pour gagner des milliers de dollars (mais en échange ça tue quelqu'un) et un smartphone sur lequel les personnes en photo sur le fond d'écran disparaissent.

Étrangement, les dossiers qu'on retrouve en fin d'ouvrage (car, je ne l'ai pas signalé, c'est une anthologie destinée plutôt aux collègien·nes (je le déduis surtout grâce aux mots expliqués en notes de bas de pages)) ne mentionnent pas ce point commun, mais des thématiques qui ne sont pas ou peu présentes dans les nouvelles de ce recueil : le double, et les morts-vivants... je n'ai pas bien compris pourquoi on ne parlait pas plutôt de la bascule vers la folie, ou du rêve, ou de la schizophrénie, ou tout simplement des objets qui prennent vie ou qui prennent la vie.

Mais en tout cas, ça m'a fait du bien de (re)lire ces petites histoires intelligentes et espiègles.

On y trouve aussi quelques illustrations en couleur, notamment une planche de la BD Zombillénium.
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Boule de suif

Pour mon premier Maupaussant (étrangement jamais étudié lors de ma scolarité), j’ai lu l’édition papier « Boule de Suif et autres récits de guerre » de Pocket Classiques.

Le livre comprend 16 nouvelles dont la fameuse « Boule de Suif » qui est de loin la meilleure.



Le style de Guy de Maupassant, à la hauteur de sa réputation, est remarquable : fluide, élégant et avec des descriptions très réalistes.



Toutes les nouvelles se déroulant lors de la guerre franco-allemande de 1970 témoignent d’une période de l’histoire française que je connaissais peu. J’ai malheureusement trouvé les histoires simplistes voire enfantines pour certaines (« Le mariage du Lieutenant Laré » aurait pu sans problème être adapté en Disney). Le point de vue qui correspond probablement au sentiment général de l’époque est trop caricatural selon moi : dans la quasi-totalité des histoires, les Allemands sont des gros lourdauds bêtes et méchants rendus ridicules par leur accent.

De plus, les personnages ne sont ni sympathiques ni attachants et certains clichés certainement contemporains dérangent un peu (par exemple dans « Tombouctou » ou « Mademoiselle Fifi »). Finalement, « Boule de Suif » plus subtile, plus fine, plus proche d’une satire sociale que les autres sort du lot.



En conclusion, une grande plume, très beau sur la forme mais une petite déception sur le fond.
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La Maison Tellier

Lu dans le cadre du challenge Facebook Dégomme ta PAL de mai 2024, rubrique : "un titre ou le prénom ou nom d'un(e) auteur(e) qui contient le son "mai"".

Je ne m'attendais à rien, car j'avais acheté le livre pour le club de lecture l'an dernier (thème Lire Maupassant) et finalement j'en avais lu un autre.

C'est une nouvelle surprenante, réaliste, faisant entrer le lecteur dans une maison close de Normandie au XIX°s. Pas de description scabreuse, mais des portraits : des filles, de leurs clients, et le récit un peu épiphane d'une première communion dans un village de campagne, avec une fin joyeuse et un peu moqueuse.

C'est donc une bonne surprise, finalement, car le résultat est assez drôle !

Ca me réconcilie un peu avec Maupassant que je trouvais très cynique jusqu'ici (cf. mes autres avis sur ses oeuvres).
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Suicides et autres contes

J'avais lu le recueil sur le Horla que j'avais trouvé sympathique mais sans plus, je me suis donc lancé dans cette lecture sans appréhension mais sans en train non plus.



Première chose à dire, ce livre fait partie de la collection des maîtres du fantastique et si cette collection est vraiment top je me demande parfois sur quoi ce sont basés certains choix. C'est le cas ici où l'on a un recueil de nouvelles assez courtes ( ça va de quelques pages à 40 pages mais la plupart font 10 pages ) mais où l'accent fantastique est à peu près absent.



On notera d'abord la première de couverture qui figure un homme sur le point de se suicider dans un cimetière. C'est assez glauque mais tout à fait représentatif du livre et honnêtement je la trouve très réussi.



Le livre est donc un recueil de nouvelles où la mort habite l'histoire sous différents traits : le suicide souvent mais pas toujours. J'ai apprécié l'ironie de certaines histoires. Madame Hermet par exemple qui voit son fils se mourrir mais préfère sortir que d'aller le voir et lorsqu'il expire l'histoire se fini par ces deux phrases : "Quand le jour parut, il était mort. Le lendemain, elle était folle." qui sont sont une chute tout en brutalité même si assez prévisible quand lit cette nouvelle. C'est la simplicité de la chute qui en fait une chute remarquable et sans fioriture inutile.



Globalement les nouvelles montrent l'humain comme ayant du mal à réagir face aux épreuves. Que ce soit Madame Baptiste qui se suicide pour un évènement malheureux ou La petite Roque qui mets en scène un meurtre puis un suicide sous la forme de la culpabilité, c'est toujours l'excès qui prédomine.

Cette idée est exploitée de manière assez glauque dans La mère aux monstres où une femme n'hésite pas à utiliser des corsets lorsqu'elle est enceinte pour mettre au monde des enfants difforme qu'elle revends à des forains ... Comme quoi on savait écrire de l'horreur avant que le style n'existe.



Au final, c'est un bon recueil et les histoires alternent entre le moyen et l'excellent mais j'avoue avoir été surpris par la violence de certaines nouvelles. Comme quoi c'est quand on s'y attend le moins que l'on est le plus surpris. Je recommanderai donc cette lecture à toute personne n'ayant pas trop l'âme sensible.
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Pierre et Jean

Pierre et Jean : une histoire entre deux frères qui se sentent tirailler par un héritage d’un ami de leur parents … l’héritage qui concerne uniquement à Jean.

Pierre qui se met dans tous les états car il est dans l’incompréhension du pourquoi il n’a pas eu accès à cet héritage sauf qu’il s’avère que le lien entre le fameux ami qui a légué tout son bien à son frère est le père biologique.



Pierre s’est retrouvé tourmenté par cette découverte car lui qui aimait tant sa mère , il n’arrive pas plus à supporter la présence de sa mère.

Le lien entre les deux frères qui se déchirent

La confiance qui s’envole tout comme Pierre qui prendra son envol enfin d’être en paix avec lui même.
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Une vie

C'est l'histoire d'une femme aussi jeune que naïve, qui se prend en plein face le mur de la vie. Avec les déceptions et les trahisons qu'elle comporte souvent. Racontée avec beaucoup de poésie et de tendresse par Maupassant, on s'attache rapidement à Jeanne et à sa famille.
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Boule de suif

Court recueil de nouvelles de Maupassant. Je connaissais bien sûr Boule de Suif mais pas les autres qui sont tout aussi agréables. Les récits courts sont souvent utilisés par l’auteur et sa belle écriture et son talent pour les portraits pas toujours flatteurs de ses contemporains est un vrai plaisir de lecture.
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Une vie

Cette relecture d'Une vie m'a autant enthousiasmée que la première fois.



J'ai aimé retrouver le personnage de Jeanne, jeune fille naïve qui sort du couvent et ne demande qu'à croire au grand amour. On le devine. Sa vie ne sera pas celle idéalisée.



J'ai attendu avec impatience la transformation de Julien de Lamare, j'ai cherché les prémisses de son caractère égoïste et radin, qui donne tant de tonus à ce récit. Je me suis agacée parfois des réactions des parents de Jeanne, et surtout, j'ai eu envie de secouer notre Jeanne à plusieurs reprises (surtout dans ses rapports avec Poulet).



Sans oublier que le cadre est tellement bien campé, qu'on visualise chaque scène comme si on était sur place, on s'imagine au bord de la falaise, on voit les cheveux noirs frisés de Julien, on peine à chaque pas de la baronne mère.



Ce roman fait jouer une belle palette d'émotions et laisse, comme nombre de ses nouvelles, un petit goût amer et désabusé. La vie décrite à travers les yeux de Maupassant est loin d'être gaie, enthousiaste et joyeuse ; elle est ce qu'elle est.



"La vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit."





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Contes du jour et de la nuit

Lire des nouvelles De Maupassant est toujours un régal.



Ce recueil contient la merveilleuse Parure, mais également de nombreux textes où l'être humain est décrit dans ses travers les plus désagréables. Les parents sont rarement tendres avec leurs enfants, l'amour en général, que ce soit dans un couple ou dans une famille trouve peu sa place.



Les êtres sont vils, peureux, voire méchants. Les grossesses, souvent inattendues, font rarement le bonheur des femmes. Maupassant nous décrit le côté sombre de la société humaine avec un regard cynique.



Ce recueil dépose sur les lèvres un goût mélancolique et désabusé, qui est loin d'être désagréable.



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Une vie

Je n’avais jamais lu Ce Maupassant et je suis éblouie ! Premier roman de l’auteur qui retrace la vie d’une toute jeune femme, elle sort du couvent où les jeunes filles de bonnes familles devaient apprendre ce qu’elles avaient à savoir...



Il est bon de se retourner vers les classiques pour rencontrer ce qu’est la littérature française.

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Le Horla

Dans cette nouvelle de Maupassant, l'angoisse et l'oppression sont omniprésentes, amplifiées par la forme du journal intime qui rend l'expérience très personnelle. Et a permis en suivant le protagoniste de si près, de ressentir ses peurs, ses craintes et ses angoisses. J'ai été immergé dans son état mental dégradant, jusqu'à ce que j'aie l'impression de devenir folle en même temps que lui.
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La Chevelure

L'érotisme et la maladie des passions dans sa forme la plus sublime. Tout est frappant, le désir est enfin ce qu'il doit être et la chevelure est enfin ce que nous convoitions un jour. Si l'on ferme le livre se disant qu'il est fou, c'est qu'on a déjà oublié l'horreur de désirer, cette ruine pourtant si humaine.
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Mont-Oriol

Cela vous dirait, une petite cure thermale ? Un petit verre quotidien d'eau minérale pour soulager cette rate qui se dilate ?

Mont-Oriol, troisième roman de Guy de Maupassant, démarre avec ce charme désuet des stations thermales du XIXème siècle.

La légende dit que ce serait lors d'une cure thermale à Château-Guyon où il était venu soigner une syphilis, - rien que ça, que l'auteur aurait imaginé la trame de ce roman.

Il est vrai que ces villes d'eaux sont des pays de féerie propices à l'univers romanesque, aux rencontres inouïes et aux histoires d'amour improbables, mais aussi à la cupidité de financiers et de médecins peu scrupuleux. Pour peu que l'imaginaire diabolique s'en mêle, alors ces sources ne sont plus seulement minéralisées, mais deviennent brusquement ensorcelées.

Ne cherchez pas plus longtemps sur une quelconque carte de la région D Auvergne, Mont-Oriol est un lieu fictif, tout comme la station thermale d'Enval où nous faisons la connaissance de quelques curistes venus ici prendre les eaux : le marquis de Ravenel accompagné de sa fille Christiane jeune épouse de William Andermatt, banquier prospère, de son fils le comte Gontran couvert de dettes.

Le couple désespère d'avoir un enfant, aussi tout ce beau petit monde compte sur la vertu de ces eaux thermales pour résoudre le problème de stérilité de la jeune femme, car cela tombe sous le coup du bon sens : c'est forcément Christiane qui ne peut avoir d'enfant, que diable ! Un ami de la famille les accompagne dans cette cure, Paul Brétigny, jeune homme au coeur ardent, au tempérament enflammé, passionné de poésie... Dans la campagne environnante où les promenades égayent l'ennui lié au rythme quotidien propre à une cure, Paul Brétigny et Christiane Andermatt découvrent dans ces instants bucoliques que leurs solitudes ont quelque chose à se dire...

Tout ceci est bien gentil, de magnifiques descriptions de la nature viennent enchanter la rencontre de deux coeurs qui s'éprennent l'un pour l'autre, ces pages parfois d'une grande sensualité sont l'occasion pour Maupassant d'exprimer un esthétique que j'aime chez cet auteur et qui n'a pas pris une ride.

L'intrigue va toutefois rebondir à la faveur de la découverte d'une nouvelle source qui va susciter toutes les convoitises et en particulier celle du peu scrupuleux William Andermatt qui se saisit de l'événement pour lancer un grand projet de construction d'une nouvelle station thermale. Mont-Oriol est ainsi créé !

Le décor est en place, il suffit dès lors de convoquer de nouveaux personnages, des paysans roublards aux filles à marier, des banquiers spéculateurs, des médecins charlatans, des curistes naïfs... Tout le monde entre dans une danse joyeuse et frénétique où les préoccupations tournent vite à l'affrontement autour de la spéculation foncière, des dots des jeunes filles qui vont servir de monnaie d'échange, - je vous assure qu'on parle peu des vertus de l'eau minérale dans ces cas-là, tandis que Paul Brétigny et Christiane Andermatt continuent de se promener au gré des chemins jalonnés de fleurs et de papillons grisés par la sève du printemps...

J'ai aimé me glisser dans ces pages savoureuses, observer comment peu à peu cette station thermale presque ordinaire n'est plus un simple décor, mais devient la scène de théâtre d'une véritable comédie humaine où Maupassant s'en donne à coeur joie pour nous peindre avec ironie et jubilation une satire cruelle de ce petit microcosme d'une vie mondaine sans foi ni loi.

Je me suis laissé griser peu à peu par cette puissance d'évocation que possède l'écrivain pour évoquer les passions de l'âme humaine, ses désirs, ses envies, ses convoitises, ses illusions, ses tourments,... En ce sens, Mont-Oriol est une grande histoire d'amour.

Du grand Maupassant !

Vous reprendrez bien encore un petit verre d'eau minérale ?
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Contes du jour et de la nuit

Un livre de contes pour adultes qui marque le talent de Guy de Maupassant et témoigne d'une époque et d'une société qui laissait les hommes s'amuser... De tout.

Tantôt en Corse, tantôt sur les boulevards parisiens ou la province normande, l'auteur croque des situations plus ou moins vraisemblables dans le but de nous distraire et de nous faire réfléchir à la cruauté, la dureté voire l'avarice du monde paysan, ou à l'insouciance des dilettantes des deux sexes qui profitent de l'ingénuité de leur conjoint.



Le plus de cet ouvrage réside dans le dossier annexé en fin de livre pour nous éclairer sur l'auteur, son histoire, ses intentions d'écrivains, les mœurs de l'époque, les habitudes des classes sociales évoquées qui transparaissent dans chacun de ses contes.



C'est un témoignage sociétal et social qui permet d'appréhender les rapports entre les personnes et de prendre conscience de l'évolution de ceux-ci en les mettant en perspective.
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La nuit et autres nouvelles fantastiques

Un court recueil de six nouvelles de l'un des écrivains du XIXème les plus populaires. Dans les six nouvelles regroupées ici, l'écrivain explore le thème de la mort à travers des frontières poreuses entre réalisme et fantastique, rêve et éveil.

Que ce soit à travers l'exploration du Néant avec la balade dans Paris le soir (à 2h du matin) dans "La Nuit" ou à travers la terreur et l'effroi d'un esprit qui hanterait un lieu, dans "L'Auberge" : c'est bien tout ce qui est caché, inconscient, sous la surface et pourtant qui fait partie de la vie que l'auteur convoque dans ces récits.



Pour ma part, je ne peux pas dire que j'ai particulièrement apprécié ces nouvelles. C'est du Maupassant pure jus, on reconnait sa plume et ses schémas narratifs de prédilection. C'est bien écrit, mais sans plus.

J'avoue aussi que la nouvelle "Sur les chats" où le narrateur commence à parler de la fascination qu'il a à maltraiter des chats et les voir à l'agonie, pour ensuite les comparer aux femmes m'a mise très mal à l'aise. Ce point n'a sans doute pas aider à ce que j'apprécie ce recueil.
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