Citations de Gyles Brandreth (367)
"Les hommes doués d'ambition doivent se battre avec les armes de leur temps. Notre siècle vénère l'argent et la célébrité. De nos jours, réussir, c'est obtenir l'or et la gloire. Rien d'autre."
Chaque fois que quelqu'un me parle du temps, je suis à peu près sûr qu'il a une autre idée en tête. p 82.
Née vieille, l'âme rajeunit. C'est la comédie de l'existence. Né jeune, le corps vieillit. C'est sa tragédie. p 53.
Elle a commis le péché de chair. Quelle importance? Elle était folle de désir. Est-ce une maladie? Elle était folle d'amour. Est-ce un crime? p429.
Les hommes oublient, les femmes pardonnent.
Quand le garçon et l’étalon émergèrent des ténèbres, il y eut des murmures, des exclamations, puis le plus complet silence. Comme le père Callaghan descendait du porche pour aller les accueillir, la foule se fendit en deux pour le laisser passer. Quand il arriva auprès de l’animal, celui-ci paru s’agenouiller devant lui, ce qui déclencha de nouveaux murmures et de nouvelles exclamations. Le prêtre s’inclina devant l’homme au manteau, qui ôtant son chapeau d’un geste théâtral, lui rendit son salut.
Il s’agissait du jeune prince Eddy, le royal parrain du club, qui fut accueilli par un redoublement de chuchotement, de cris et de vivats. Le père tendit la main pour caresser le toupet de l’étalon, qu’il bénit ensuite d’un signe de croix. Puis, le tenant par la crinière, l le conduisit à travers le cimetière. Les membres de l’assistance s’écartèrent afin de ménager un passage pour le cheval, l’ecclésiastique et le prince. Devant trois ou quatre tombes, l’animal s’arrêta pour brouter un instant ou humer l’atmosphère, mais jamais il ne résista ni ne piaffa, ni même ne rejeta sa tête en arrière en hennissant.
-(...) Il n'y a qu'une seule tragédie dans la vie d'une femme. Son passé, c'est son amant, et son avenir, c'est invariablement son mari.
"Une existence sans amour est comme un jardin privé de soleil où toutes les fleurs seraient mortes.
- Je ne plaisante pas, reprit Bosie avec sérieux. J'ai envie de l'assassiner. De sang froid.
- Et bien, c'est impossible, Bosie, répondit Oscar. Du moins, pas ce soir.
- Pourquoi donc? interrogea le jeune homme irrité.
- Parce que nous sommes dimanche, Bosie, et qu'un gentleman ne tue pas son père le dimanche.
La cohérence est le dernier refuge du manque d'imagination.
La caricature est l'hommage que la médiocrité paie au génie.
— C’est étrange combien on se souvient peu des choses, même des expériences qui semblent si fortes au moment où on les vit. L’esprit n’est pas un appareil photographique mais un pinceau d’artiste. Il n’enregistre, hélas, aucune image. Il peut seulement se rappeler la couleur du jour, l’impression de l’instant. Quant aux détails, ils disparaissent. C’est un instrument adapté aux peintres et aux poètes, mais de bien peu d’utilité pour le détective !
— Qu’est-il advenu de votre envie d’huîtres et de champagne ?
— C’était il y a un quart d’heure et nous nous trouvions au sud de la Tamise. J’ai changé d’avis depuis. La constance, comme vous le savez, est l’ultime refuge de ceux qui manquent d’imagination.
"Les éloges me rendent humble, mais quand on me critique je sais que j'ai atteint le firmament, répliqua Oscar."
C’est Dickens qui a mis Broadstairs sur la carte. C’est là qu’il a écrit David Copperfield, dans une villa sur les falaises qui, naturellement, porte aujourd’hui le nom glorieux de Maison d’Âpre-Vent. Si le cœur vous en dit, vous pourrez vous y rendre. La visite guidée coûte deux pence. Et au moment où vous arriverez à la pièce où travaillait le grand homme, on vous récitera cette phrase légendaire : « Laisser un mot pour Mr.Dickens dans le premier tiroir de son bureau et il viendra le lire cette nuit. »
Une fois dévoilé, un secret devient un serpent, capable de s’insinuer partout.
- Rien ne change, philosopha Oscar. Deux milles ans et le problème d'esclavage perdure. Nous essayons de le résoudre en amusant les esclaves.
Oscar enviait à Arthur son personnage de Sherlock Holmes. Arthur enviait à Oscar son aisance avec les mots. Il n'avait aucune réserve vis-à-vis de Dorian Gray. Il le considérait comme une oeuvre subtile, honnête et d'une grande qualité artistique. Il respectait Oscar en tant qu'écrivain et en tant que gentleman. Et, de façon assez piquante, il estimait de plus que notre ami possédait toutes les qualités d'un bon détective : "De la mémoire, le sens de l'observation et l'aptitude à côtoyer des hommes de toutes espèces et de toutes conditions." Arthur avait déclaré à Oscar que si jamais il devait écrire une nouvelle aventure de Sherlock Holmes, il le prendrait comme modèle pour le personnage du frère aîné de son héros. - Faites-le, Arthur, je vous en prie, lui avait répondu Oscar. Le temps n'aura pas de prise sur vos livres ; or, j'aspire à l'immortalité.
- Vous êtes soûl, Oscar.
- Je l'espère, répondit-il, son visage s'épanouissant en un large sourire. J'ai fait une découverte importante. L'alcool, consommé à quantité suffisante, produit les mêmes effets que l'ivresse...
L'histoire vous apprend que ceux qu'on traite de charlatans sont toujours des pionniers. L'astrologue est devenu l'astronome, l'alchimiste le chimiste, le magnétiseur le psychologue. Le cancre d'hier est le professeur de demain. Mr Wilde n'est en rien absurde. Il est simplement en avance sur son temps.