Citations de Gyles Brandreth (367)
- Nous allons à Rome pour échapper à Hombourg, la ville la plus ennuyeuse de toute la chrétienté. Les Allemands eux-mêmes la trouvent rasoir. Nous allons à Rome pour rencontrer l'aventure et fuir la monotonie. Pourrait-il exister une meilleure raison ?
- Quoi qu'il en soit, conclut Conan Doyle en saisissant la théière, le sort de Sherlock Holmes est scellé. Quand le moment sera venu, j'emmènerai mon héros en Suisse et je le précipiterai au bas d'un précipice alpestre. Holmes tirera sa révérence et disparaîtra sans laisser de traces.
Le paysage s'assombrit, Robert. Et l'énigme s'épaissit. Malgré ma grille, je suis désemparé. Peut-être, comme le pauvre Sherlock Holmes désormais condamné, devrais-je m'en remettre à la drogue ou au violon pour trouver de l'inspiration. Avez-vous de la cocaïne chez vous, Robert ? Ou un stradivarius que je pourrais emprunter ?
La vérité, c'est que j'aime les superstitions, Robert. Elles donnent de la couleur à la pensée et à l'imagination. Elles s'opposent au bon sens et le bon sens est l'ennemi de ce qui est romantique. Conservons une part d'irréalité. Ne soyons pas vulgairement raisonnables.
- (Oscar Wilde) Il n’y a rien que je ne ferais pour retrouver ma jeunesse, excepté faire de l’exercice, me lever tôt ou me rendre utile à la société. (p. 141)
Oscar éclata de rire.
- Douter est absolument captivant, Arthur (Conan Doyle), et croire est très ennuyeux. Être aux aguets, c’est être vivant; se laisser bercer par la sécurité, c’est commencer à mourir. (p. 77)
- J'adore vous écouter, Mr Wilde, déclara Frank Watkins en souriant à Oscar.
- Moi aussi, j'adore m'écouter, rétorqua ce dernier. C'est l'un de mes plus grands plaisirs. J'ai souvent de longues conversations avec moi-même, et je suis si brillant que parfois, je ne comprends pas un mot de ce que je raconte.
— Si nous autres, hommes, épousions les femmes que nous méritons, nous en verrions de toutes les couleurs.
— Ne supposez jamais, Éminence. Comme vous le dirait Sherlock Holmes : c’est une règle d’or.
— Nous allons entendre une histoire de Sherlock Holmes, n’est-ce pas, Mr Wilde ? C’est ce qui nous a été promis.
— C’est par Sherlock Holmes que tout commence, précisa Oscar pour allécher son auditoire.
— Je ne l’ai pas « deviné », déclara Oscar, indigné. Je m’autorise de temps en temps un « élan d’imagination », mais jamais je ne « devine ». Comme vous le dirait Holmes, l’ami d’Arthur, élaborer une théorie avant d’avoir réuni les données est une erreur capitale. On se met insensiblement à tordre les faits pour les accorder à la théorie, au lieu de faire l’inverse.
Dites-lui que (...) vous êtes en ce moment occupé par une affaire bien plus pressante: un meurtre. Il sera désarçonné par la vérité. Les gens médiocres le sont toujours.
les journaux d'aujourd'hui chroniquent avec une avidité dégradante les péchés de personnages de second ordre et nous donnent avec l'application des illettrés des détails précis et prosaïques sur les faits et gestes de personnes absolument sans intérêt.
Douter est absolument captivant, Arthur , et croire est très ennuyeux. Être aux aguets, c'est être vivant. Se laisser bercer par la sécurité , c'est commencer à mourir
— Quant à vous, mon cher Robert, il vous faut retourner chez vous pour mettre vos affaires en ordre. Nous avons un travail à accomplir, un mystère à résoudre, et je compte sur votre aide. Et sur votre compagnie. Retrouvez-moi au club vers 11 heures, ou un peu plus tard. D’ici là, allez finir votre article. Et envoyez un télégramme à l’avoué de votre femme. Dites-lui que le divorce est pour l’instant hors de question. Que vous êtes en ce moment occupé par une affaire bien plus pressante : un meurtre. Il sera désarçonné par la vérité. Les gens médiocres le sont toujours.
— Comme on dit chez nous en Irlande : « Ní mar a shíltear a bhítear – Dans la vie, rien n’est tel qu’il paraît. »
— Voyez ce que Sherlock Holmes rapporte à Conan Doyle, poursuivis-je, poussant mon avantage. À ce qu'on dit, il gagne une livre par mot.
C'est le fils du duc de Beaufort. J'ai lu ses poèmes. J'en ai rédigé une critique. Il n'a rien à dire et il le dit.
Au matin du lundi suivant - le 27 mai 1895 - je fus confronté à toute l'horreur de ma situation. J'avais fréquenté les princes, dormi dans des draps fins, respiré des flagrances subtiles. J'avais bu les meilleurs champagnes, m'étais nourri de homard et de caviar frais. A six heures, ce jour-là, je m'éveillais dans ma cellule de Newgtate et fumai ma dernière cigarette.
- Je ne sais pas quoi penser de Dubeney, et vous ?
- Où l'avez-vous rencontré ? me demanda Oscar.
- A la Librairie française, sur Beak Street.
- Oh ? fit Conan Doyle spontanément.
Oscar éclata de rire.
- Arthur, vous êtes un Écossais mais vous avez une âme d'Anglais. Tout ce qui est français, ne serait-ce que de loin, vous rend soupçonneux.
Conan Doyle sourit.
- Touché ! dit-il.