Citations de Hafid Aggoune (77)
On me dit que j'ai de la chance d'avoir eu des parents qui veillaient à mes résultats scolaires, mes fréquentations, mes lectures. Mais n'est-ce pas le rôle de tout parents? p65
Le monde a changé, mais les âmes cherchent l'amour d'une manière ou d'une autre et les esprits tremblent devant un avenir imprévisible et en perpétuel devenir.
Il faut aimer tous les avenirs possibles.
Le monde se répète mais ce n'est jamais une répétition. Chaque jour devrait porter un nom différent car chaque jour est unique, irremplaçable, infini et le monde ne change pas. Seuls nos regards se transforment.
Aujourd'hui, je suis un homme sans époque. Je sais seulement que ceux qui ont vu le monde à travers ce cadre n'en savent pas plus que moi qui n'ai rien vu. Ces écrans ne sont pas des fenêtres sur le monde, ils sont les miettes du monde. Ce qu'il y a à voir se passe autour de soi et en soi.
J'ai hurlé tous mes silences.
Mes organes explosaient sur les murs blancs de la chambre. Je voyais des mots de sang sortir de ma poitrine, écartelant mes côtes et déchirant ma chair. Mon corps crachait des boyaux lumineux et tout ce qui s'était éteint éclatait de lumière. C'était une jouissance. Je criais ma mémoire.
J'étais vivant et seul.
C'était la fin de l'exil intérieur.
La guerre transforme chaque bonheur en brûlure parce qu'on se dit toujours que ce sera le dernier.
Tous les jours sans moi elle meurt. Laisser un enfant de deux ans partir seul loin de soi, ne plus le voir, ne plus être là quand il dort, quand il joue, quand il a froid, quand il pleure ou quand il rit, quand il a peur du noir, ne pas le voir grandir, même deux jours, c'est comme un décès sans que le corps ne soit jamais rendu.
Mon père court comme j'écris: dans le seul but de savoir s'il est possible d'avoir quelque chose à soi dans ce monde, quelque chose que personne ne pourrait nous prendre ni détruire, au-delà de la douleur qu'aller au bout de ses rêves implique, une chose rien qu'à soi et qui nous procure un sentiment de dépassement, une dignité sans équivalent.
On aimerait ne pas être aspiré par l'oubli. On laisse une part de soi, dans un enfant, un livre, des projets. On éduque, on écrit, on construit pour ne pas disparaître, pour que nos jours aient un sens, pour que quelque chose de beau nous arrive.
« Notre premier deuil est celui de l’enfant que nous avons été, cet être disparu que chaque adulte porte jusqu’à sa mort. »
« Peu d’adultes te relisent – ils le devraient pourtant. »
« Quinze ans, cet âge que tu auras pour l’éternité. »
« La paix naîtra lorsque les hommes et les femmes chercheront l’Autre dans le miroir. »
Nous écrivons avec l'idée de saisir ce qui nous échappera toujours, mais que le lecteur parviendra à attraper au vol.
La beauté est de ce monde. J'espère que nous serons toujours assez nombreux pour nous en souvenir et l'inventer.
Je ne crois pas en Dieu, mais en l’Homme et en la Femme, seuls
responsables du bien et du mal de notre monde. Mes dieux invitent
à la liberté, à l’ouverture d’esprit, à l’universel et à l’union.
Mes dieux ont écrit plus d’un livre.
Du 6 juillet 1942 au 4 août 1944, tu vivras dans une angoisse
constante, mais l’écriture sera ton ciel, l’encre ta respiration,
les mots tes nuages, les phrases tes voyages, les pages tes océans.
Fuguer est le contraire d'un suicide : on part pour vivre et ce n'est pas une tentative de vivre, mais l'unique essai pour le faire.